La majorité de Berlusconi a refusé un projet d?achat de 1 000 trains sur quinze ans proposé en mai par la commission Transports de l?Assemblée, qui voulait moderniser le réseau ferroviaire de proximité En Italie, pas une semaine ne passe sans que les adeptes de la formule « train-boulot-dodo » ne se plaignent de l’état désastreux des trains régionaux et de banlieue. Retards, saleté, accidents : pour moderniser ce réseau de proximité, la commission Transports de l’Assemblée a élaboré spontanément en mai un projet de loi prévoyant d’assurer au groupe public italien de transport ferroviaire Ferrovie dello Stato un financement annuel de 300 millions d’euros à partir de 2011. Ces fonds auraient permis d’acheter 1 000 trains sur quinze ans, selon le député de gauche Michele Meta (PD), rapporteur de ce texte qui avait recueilli l’adhésion de députés des deux camps. Mais fin mai, la commission Budget, présidée par la majorité de droite de Berlusconi, a rejeté à deux reprises ce projet de loi, qui est donc enterré. C’est, semble-t-il, le rassemblement des financements (montant total 4,5 milliards d’euros) qui a posé problème. La commission Transports envisageait initialement de relever la taxation sur les carburants. Elle a ensuite prôné le recours à l’augmentation d’une taxe sur les profits des groupes énergétiques, sans pour autant convaincre la commission Budget. Après ces deux refus, la commission Transports a donc préféré abandonner. A noter que ce projet d’investir dans le transport de passagers avait suscité la colère du fret. Giacomo Di Patrizi, président de FerCargo – association représentant les sociétés privées du secteur – avait rappelé que le fret traverse « une crise dramatique, avec en 2009 une baisse de l’activité largement supérieure à 30 % ».
Eléonore KERN
Publié le 05/04/2024