Le pont reliera les émirats du Qatar et du Bahreïn en une trentaine de minutes Les ingénieurs de Vinci Construction Grands Projets ont dû revoir et compléter leur copie sur ce qui va bientôt devenir le plus long pont du monde. Sur ses 40 km destinés à relier le Qatar et Bahreïn, soit une trentaine de minutes de trajet entre les deux Etats contre cinq heures actuellement par la route via l’Arabie saoudite, les deux principaux ouvrages routiers à haubans de 400 m prévus à l’origine pour le passage des grands navires vont céder la place à deux « bow-strings » longs de 250 m. « Bien qu’on adore construire des ponts à haubans, nous avons dû nous résoudre à une technologie plus massive du bow-string métallique », explique Pierre Berger, président de la société qui détient là sa plus grosse affaire actuelle. Pourquoi ce changement ? Parce que la rigidité de ces ponts devra désormais être calculée pour supporter des trains. Baptisé « Qatar-Bahreïn Causeway », le long pont autoroutier de 2×2 voies, constitué de 18 km de digues artificielles sur les sections les moins profondes et de 22 km de viaducs, sera donc jumelé à un ouvrage ferroviaire parallèle. Les études pour la partie routière menées par Vinci Construction Grands Projets, leader d’un groupement de constructeurs comprenant QDVC (filiale qatari à 51 % de Qatari Diar et à 49 % de Vinci), Hochtief et CCC avec Qatar-Bahreïn Causeway Foundation, sont en partie déjà validées. Celles pour la partie ferroviaire sont en cours. Les travaux préparatoires de cet ouvrage pharaonique, dont le coût d’origine estimé à 3 milliards de dollars va donc pratiquement doubler, devraient démarrer dès cette année, le gros du chantier mi-2010. Pour respecter les délais, c’est-à-dire une mise en service de la partie routière à l’été 2013, les méthodes de construction devront permettre un avancement ultrarapide : de l’ordre de 100 m de pont chaque jour ! Alors qu’habituellement quatre à cinq mois sont nécessaires pour une telle longueur… La mise en service du pont ferroviaire pourrait intervenir deux ans plus tard.
Michel BARBERON
Publié le 05/04/2024