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Ewa

Mise en service de la ligne de tramway sur pneus de Medellín

La première ligne de tramways sur pneus du continent latino-américain a été intégralement mise en service commercial le 31 mars 2016 à Medellín, en Colombie Longue de 4,3 km, la ligne d’Ayacucho devrait transporter près de 85 000 passagers par jour. Commandés à NTL en avril 2012 par la société Metro de Medellín, les 12 tramways sur pneus Translohr qui y circulent sont particulièrement adaptés à la topographie de la ville dont les pentes jalonnant le parcours de la ligne peuvent atteindre 12 % et dont certaines courbes ont un rayon de 20 m.

Cette ligne, qui avait été inaugurée en octobre dernier avec une mise en service partielle, devrait proposer une interconnexion avec les deux lignes de télécabines desservant les quartiers très difficiles d’accès, en juillet 2016 pour l’une et début 2017 pour l’autre.
 

Ewa

Le tram T6 roule entre Châtillon et Vélizy

Le tram T6 est enfin en service ! C’est en masse, malgré la pluie, que ce samedi 13 décembre les gens sont venus applaudir l’inauguration de la partie en surface de la ligne T6 dans leurs quartiers.  La rame, le Translohr, œuvre initiale de Lohr et reprise par Alstom, dessert 19 stations sur un tracé de 12,4 km et devrait transporter environ 82.000 voyageurs par jour. Long de 46 mètres, ce tram roulant sur pneumatiques, est à ce jour, le plus long de France, une fierté pour la RATP. Le choix des pneus est argumenté par son adhérence accrue et son rayon de braquage semblable à celui d’une automobile ce qui lui confère un faible encombrement sur la voirie. Un pari réussi selon les élus présents. Au printemps 2016, la mise en service du tronçon réalisé en souterrain permettra de relier les stations de Viroflay-Rive Gauche et Rive Droite et connectera le T6 avec le réseau ferré de Paris Saint-Lazare, de Paris-Montparnasse et du RER C. Il faudra alors 40 minutes pour joindre les deux terminus.

Ewa

Caen : un tramway fer pour remplacer le TVR

Le 5 novembre, les élus de Caen ont présenté le nouveau projet de transport en commun en site propre et ont décidé le remplacement du TVR, l'actuel tramway sur pneus, par un tramway fer pour 2019… Le TVR, jugé peu fiable et trop coûteux à entretenir sera remplacé par un tramway fer. Le nouveau tramway circulera sur l'actuel tracé de la ligne 1. Le projet prévoit le prolongement de la ligne vers Fleury-sur-Orne où un SMR ( site de maintenance et remisage) sera construit et la création d'une ligne Presqu'île pour desservir les nouveaux équipements publics. 

Au total, la ligne s'étendra sur 17,1 km et disposera de 37 stations dont 4 seront communes aux deux lignes. Dès 2019, 24 rames de 32 mètres seront mises en circulation et offriront 210 places au lieu de 128 pour le TVR. Les travaux devraient débuter à l'automne 2017, les essais sont prévus au printemps 2019 et la mise en service en septembre de la même année. Le coût est estimé à 229,8 millions d'euros.

Ewa

Colombie : Translohr retenu pour fournir 12 tramways sur pneus à Medellín

Medellín (Colombie) a attribué le marché du matériel roulant pour la future ligne de tramway d’Ayacucho au Groupe Lohr. Ce contrat, d’un montant de 42 millions d’euros, fait suite à une consultation menée par la société du métro de Medellín qui exploite deux lignes de métro et deux lignes de transport par câble. Medellín (Colombie) a attribué le marché du matériel roulant pour la future ligne de tramway d’Ayacucho au Groupe Lohr. Ce contrat, d’un montant de 42 millions d’euros, fait suite à une consultation menée par la société du métro de Medellín qui exploite deux lignes de métro et deux lignes de transport par câble. Le contrat est assorti d’un financement de projet, sous forme de prêt, par l’Agence française de développement (AFD). Il porte sur la fourniture de 12 tramways sur pneus Translohr STE5 de 39 mètres (300 passagers, avec 3 essieux motorisés) et sur les prestations associées (comprenant notamment les études spécifiques, l’assistance technique pendant 3 ans, la formation, les outillages spécifiques, les pièces de rechange, la documentation, le transport). Les premières livraisons sont planifiées mi-2013, pour une mise en service programmée début 2014. La ligne de tramway d’Ayacucho, qui sera la première pour Medellín, est une ligne d’hypercentre longue d’environ 5 km, reliant les stations de San Antonio (ligne B du métro) et Alejandro Echavarría (deux lignes de télécabines). La ligne présente des secteurs en pente de 12 % et des courbes de rayons de 20 m en ligne et de 10 m au dépôt. « La fréquentation attendue est de 85 000 passagers par jour, ce la rend comparable au T6 de la RATP », indique le directeur commercial de Translohr, Jean-François Argence.    
 

Ewa

La RATP jette l’éponge, mais l’audit de sécurité entretient la polémique à Clermont-Ferrand

Incidents, pannes et déraillements se multipliant sur la ligne de tramway sur pneus de Clermont-Ferrand, au printemps, les élus du SMTC ont voulu faire entrer un grand transporteur au capital de la SEM T2C, opérateur du réseau urbain à l’actionnariat strictement local. class= »rtejustify »>
Incidents, pannes et déraillements se multipliant sur la ligne de tramway sur pneus de Clermont-Ferrand, au printemps, les élus du SMTC ont voulu faire entrer un grand transporteur au capital de la SEM T2C, opérateur du réseau urbain à l’actionnariat strictement local. La RATP avait rapidement manifesté son intérêt, mais le projet a suscité la colère des syndicats. A l’issue d’une ultime grève de six jours, Pierre Mongin, le PDG de la RATP, a annoncé le 6 octobre qu’il jetait l’éponge. « Nous constatons que nous ne sommes pas les bienvenus pour régler les problèmes. Dans ces conditions, nous nous retirons de ce dossier pour lequel nous avons perdu beaucoup de temps, a déclaré à La Montagne Pierre Mongin. Je conçois que la rigueur et le professionnalisme de notre entreprise aient fait peur à certains. Nous restons ouverts à toute nouvelle demande, avec prudence. »
Parallèlement, Damien Romero, responsable CGT de la T2C, indique que la question de l’actionnariat « sera réexaminée par la suite et nous serons associés à cette réflexion. » Les syndicats se disent favorables à la transformation de la SEM en société publique locale ou en régie. Mais, en dehors de la question de l’actionnariat, subsistent les problèmes techniques du Translohr, mis en service en 2006. Suite au déraillement de janvier 2011, un audit a été ordonné par le préfet. Stigmatisant la maintenance et l’entretien des pièces de sécurité effectués par la T2C, cet audit, qui a été réalisé par Systra en septembre, réclamait le retrait pour vérification de 10 des 24 rames. Or les rames en question avaient déjà été réparées début septembre. Si bien que syndicats et direction de la T2C remettent maintenant en cause l’impartialité de ce rapport. D’abord en sous-entendant que Systra pouvait être juge et partie, puisqu’il s’agit d’une société dont la RATP est actionnaire. Ensuite et surtout parce que l’auteur du rapport, Eric Koeniger, est, selon les avocats de la T2C, soupçonné d’être « un transfuge de Thales », dont « on retrouve la présence dans le groupement Lohr ».
« L’audit avec son choc des photos a été instruit à charge contre la T2C et ses salariés », est persuadé le président de la T2C, Alain Martinet, également maire adjoint. Il dénonce des « analyses approximatives et affirmations non vérifiées, une présentation tendancieuse, partiale ». Il a même réalisé un épais rapport, intitulé Audit sécurité commentaires de T2C, dans lequel il reprend point par point chacune des appréciations de Systra et explique en quoi elles sont erronées selon lui. Car pour l’exploitant les problèmes techniques du Translohr sont inhérents à un mode de transport innovant, ils sont aussi sans danger. « Pourquoi le préfet n’arrête pas le tramway s’il est si dangereux », ironise Alain Martinet ?
    

Cécile NANGERONI
 

Ewa

Faire durer le TVR encore 10 ans… mais à quel prix ?

Il faut tout mettre en œuvre pour que le TVR puisse continuer à rouler au moins dix ans. C’est la conclusion du rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), rendu public le 29 septembre. C’est sur demande d’André Rossinot, maire de Nancy, que Dominique Bussereau avait commandé cette « mission d’expertise et de prospective ». D’abord cantonnée à Nancy, la mission a été étendue à Caen six mois plus tard. Les deux agglos, qui ont respectivement mis en service le matériel de Bombardier en 2000 et 2002, ont connu des déboires techniques qui avaient déjà justifié une mission du CGEDD en 2003.

Le TVR, qui n’est plus fabriqué, est devenu un boulet pour ces villes, résignées à attendre sa fin de vie pour passer à autre chose et construire le réseau prévu au début des années 2000 : le Translohr de Lohr Industries (le rival historique !), le tramway sur fer ou le BHNS. Dans l’attente du rapport, le Grand Nancy a même été contraint à différer sa DSP dont l’échéance était décembre 2009 et de proroger Veolia par convention temporaire jusqu’en avril 2011. Une satisfaction : la sécurité n’impose pas de retirer les TVR. C’est heureux ! Cependant, il faudra engager des frais pharaoniques (voir plus bas), pour permettre aux 49 rames de tenir au moins une décennie de plus, soit une durée de vie totale de 20 ans quand elles étaient vendues pour 30.

« La fiabilité reste globalement décevante. Il s’ensuit une disponibilité médiocre et des coûts de maintenance supérieurs aux prévisions initiales et à celles d’un tramway sur rail », constatent les experts. L’intérêt de sa bimodalité rail-route n’a pas été démontré et la vitesse commerciale en pâtit beaucoup trop. Le rail, les galets de guidage, les pneus sont à remplacer régulièrement, sans parler des phénomènes d’orniérage. Les finances de la Cugn et de Viacités sont à sec. Et si « le scénario de retrait à court terme n’est pas de mise, une réflexion est cependant indispensable sur le retrait à terme du système TVR ». Un échec que les auteurs n’oublient pas d’attribuer en partie à l’Etat qui avait soutenu cette politique industrielle…
 

 

 

LES CINQ PRÉCONISATIONS DU RAPPORT

 

Concluant qu’un scénario de retrait des véhicules à court terme pour raisons de sécurité n’était pas à prôner, que la « translohrisation » du système n’était pas non plus la moins coûteuse, les deux rédacteurs du rapport énumèrent leurs préconisations.

 

1/ Faire durer le TVR pendant au moins dix ans

Grâce à de grandes révisions et à un rétrofit qui amélioreront sa fiabilité, l’Etat participant à la dépense, assurent Christian Bourget, ingénieur général des Ponts, des Eaux et des Forêts, et Patrick Labia, inspecteur général de l’administration du Développement durable. Bombardier a fourni en mai dernier un document détaillé. Dans ce devis pour continuer d’exploiter les 49 rames de TVR dans de bonnes conditions, les dépenses se répartissent dans quatre catégories, toutes n’étant pas indispensables. Les prix s’entendent hors taxe et par véhicule. Il y a d’abord l’amélioration de l’exploitation pour renforcer la sécurité et le confort des voyageurs, pour un total de 320 000 euros. Ensuite, les frais destinés à améliorer la maintenance pour 248 000 euros. Par ailleurs, il est proposé de moderniser l’esthétique des véhicules pour 175 000 euros, enfin, diverses options comme l’installation d’un « chasse-obstacles, si ce nouveau dispositif est validé et homologué », pour améliorer « la sécurité dans le cas de vandalisme par insertion de corps étranger dans la gorge du rail : 20 000 euros ». Ainsi qu’une proposition de remplacement de la chaîne de traction hors motorisation pour 280 000 euros, option se substituant à la modernisation de la chaîne de traction, elle-même valorisée à 96 000 euros.

Au total, c’est donc a minima 568 000 euros HT par rame que les AO devront sortir, et un maximum de 947 000 euros. « Le coût de la grande révision et de rétrofit est de l’ordre de 0,75 million d’euros par rame », arrondissent les auteurs. La mise à niveau technique étant indispensable et l’Etat ayant participé à la promotion de ce mode de transport, les experts n’envisagent pas qu’il ne mette pas la main à la poche et se livrent à une cote mal taillée. « Il est proposé de retenir une dépense subventionnable de 500 000 euros par véhicule, finançables à hauteur de 30 %, ce qui représenterait un coût maximal pour l’Etat de 7,5 millions d’euros à financer sur 3 ans pour la remise à niveau de 50 rames », écrivent-ils. Un financement qualifié de « maximum et exceptionnel », jugé légitime compte tenu de « la solution retenue en 2004 pour le Poma de Laon ». Commentaire : « L’impact budgétaire pour l’État serait globalement marginal et pourrait être financé par redéploiement de la subvention annoncée pour Nancy au titre de la ligne 2, dont la réalisation devrait être reportée. »

Le CGEDD conseille enfin de répartir le solde de la dépense « entre les opérateurs industriels au prorata des coûts de grande révision/rétrofit ». Riche idée, sachant que la note s’élèverait donc a minima à 568 000 euros x 24, soit à 13,63 millions d’euros, à Caen, et à 14,2 millions d’euros à Nancy. Si l’Etat en apporte 7,5 au total, soit 3,75 à chacune des AO, ce sont globalement une bonne dizaine de millions qui restent à trouver par Viacités et par la Cugn.

 

2/ Les conséquences à en tirer pour Nancy

Les orientations prises par le Grand Nancy, à savoir garder le TVR jusqu’en 2022 moyennant les interventions techniques nécessaires, tout en poursuivant le soulagement de la ligne de tram par des doublages autobus, paraissent à la mission « adéquates et compatibles avec la taille de l’agglomération ». Pour sa ligne 2, Nancy s’oriente vers un trolleybus ou un BHNS. C’est ce dernier choix qui est jugé « particulièrement opportun pour tenir compte de l’évolution de ce mode et de la reconstitution des capacités financières de l’AOTU ». Par ailleurs, la mission précise que, sous réserve des propositions de Bombardier et peut-être de celles du futur délégataire des transports nancéiens, « le retrait du TVR est à envisager dès maintenant ». Après le retrait des TVR, l’hypothèse de l’adaptation du réseau au Translohr est apparue « intéressante » à la mission, qui précise toutefois qu’il faudra mettre en place « un site propre entièrement guidé, le parcours terminus – dépôt pouvant être réalisé sur voie ouverte à la circulation automobile ». Le tableau en annexe du rapport sur la « lohrisation des lignes 1 de tramway de Nancy et de Caen » conclut à un coût de 8 à 10 millions d’euros du km. Pas donné…

 

3/ Les conséquences à en tirer pour Caen

L’AO de Caen n’avait pas, pour l’instant, formellement exclu de racheter une dizaine de rames supplémentaires à la fois pour augmenter la capacité de la ligne et pour faire face aux extensions aux deux extrémités. Les experts se sont penchés sur cette éventualité et l’ont exclue totalement. « D’après les éléments fournis par le constructeur, le coût unitaire par rame serait supérieur à 5 millions d’euros compte tenu des frais fixes afférents à une série limitée. Ce coût doit être rapproché des coûts obtenus sur Brest/Dijon soit 2 millions d’euros la rame pour un Citadis 203, remarquent-ils. Si, pour rendre ce coût moins rédhibitoire, l’État devait financer en partie les extensions, il ne pourrait le faire qu’à travers un taux de financement exorbitant, le coût des infrastructures étant de l’ordre de 50 millions d’euros. Cette solution n’est pas réaliste et ne paraît pas pouvoir être recommandée. »

Comme à Nancy, la « lohrisation » de la ligne « le moment venu » paraît « pertinente » aux experts du CGEDD qui préconisent par ailleurs de ne pas réaliser les extensions de lignes prévues initialement avec le TVR, mais de « rechercher des solutions alternatives, comme à Nancy, par la montée en fréquentation de lignes parallèles ». Des lignes de bus qui présenteraient un double avantage : décharger la ligne existante et desservir des quartiers plus loin que les terminus actuels. Ils proposent qu’elles soient cadencées, voire conçues sous le mode BHNS. Elles pourraient ainsi « être prises en considération dans le cadre d’un appel à candidatures TCSP ». Pour autant, Caen n’a, a priori, pas déposé de demande lors du dernier appel à projets du Grenelle.

Idem, pour la ligne 2, le rapport préconise trois options : soit le mode BHNS, soit « le trolleybus bi-articulé qui paraît pertinent au regard de la taille de l’agglomération, des trafics attendus et des capacités de financement », soit une « lohrisation » progressive du réseau. Tout en précisant que « ce choix peut être différé compte tenu du souhait manifesté par la collectivité de reconstituer sa capacité de financement jusqu’en 2018. » Dernier point : l’amélioration du dépôt « à rechercher à court terme car il paraît inadapté pour le présent comme pour l’avenir ».

 

4/ Prendre en compte en amont les procédures relatives à la sécurité dans les deux réseaux

Quelle que soit l’hypothèse retenue, le CGEDD attire l’attention des deux AOTU sur les procédures de sécurité des modes guidés routiers. Un tableau en annexe récapitule la procédure. Ainsi, apprend-t-on que les AO ont dû déposer avant mai 2010 un dossier de sécurité régularisé, le TCSP ayant été mis en service avant 2003 et n’ayant donc pas fait l’objet de la procédure explicitement prévue pour ces nouveaux transports guidés (décret modifié STPG 2003). Elles doivent par ailleurs signaler au cas par cas les incidents majeurs et fournir un rapport annuel d’exploitation tout en effectuant un contrôle technique semestriel. De même, selon la consistance du rétrofit choisi, et en particulier si celui-ci touche au système de guidage, elles devront se soumettre à la procédure légale.

 

5/ Rechercher des synergies entre TVR des deux réseaux

Cela semble aller de soi pour tenter de réaliser des économies d’échelle. Pourtant, les experts ont constaté au cours de leur mission que, « malgré des relations cordiales », les deux AOTU n’étaient pas allées assez loin dans la recherche de travail commun et de synergies. Une fois évacuée la possibilité de reprise des rames d’un réseau par l’autre, puisqu’aucune des deux agglos ne peut se séparer de sa ligne forte – « un transfert éventuel n’est pas réalisable avant 2022 » –, le rapport insiste sur le fait que « le groupement des deux collectivités pour passer commande à l’industriel permettrait des économies substantielles ». Il conseille donc des axes de travail en commun : définition d’un référentiel de suivi des pannes, des coûts d’exploitation et de maintenance ; méthodes harmonisées de maintenance ; définition d’un cadre de contrôle de la maintenance ; et bien sûr un seul marché pour les opérations de modernisation des rames, suivi d’une négociation commune avec le constructeur. « Par ailleurs, l’analyse des coûts d’exploitation dont ceux de maintenance, dans le cadre soit d’une action financée par la DGITM (Certu), soit le Predit serait la bienvenue. » La balle est maintenant dans le camp de l’Etat.

Ewa

Avenir du TVR : Caen fait ses comptes

L’expérimental tramway sur pneus de Bombardier qui circule à Caen a besoin d’une remise à niveau. Mais quelle que soit la solution retenue, y compris la plus radicale qui consisterait à le remplacer par un autre TC, elle reste hors de portée des finances de l’agglomération caennaise. Qui mène malgré tout des études sur la construction d’une seconde ligne. Que faire du TVR ? Caen fait et refait ses comptes, et peine à trouver une solution… Son tramway sur pneus n’a pas huit ans que la question d’un remplacement anticipé se pose sérieusement. S’il a bien trouvé son public, il faut déjà envisager sa remise à niveau. Comme il est considéré comme un véhicule routier, il ne peut être allongé au-delà de ses 24,50 m de long actuels. Et, surtout, Bombardier n’en fabrique plus.

Le syndicat mixte chargé des transports en commun de l’agglomération caennaise, Viacités, a lancé une nouvelle consultation, histoire de voir ce que la population en pense. Plusieurs scénarios ont été ébauchés, explique Eric Vève (PS), son président : bricoler l’existant, renforcer les deux lignes de TVR avec de nouvelles rames, ou les remplacer par autre chose.

Pour redynamiser l’existant, une solution serait de racheter les rames de Nancy, note M. Vève. Mais la métropole lorraine, unique autre client du TVR qui se demande elle aussi ce qu’elle peut en faire, s’oriente plutôt vers une rénovation de sa ligne, et n’est pas forcément vendeuse. Bombardier s’est dit prêt à fournir de nouvelles rames, mais demande 26 millions d’euros rien que pour redémarrer la production, puis 3 millions pièce. Il y en aurait donc pour 82 millions d’euros si l’on veut acheter huit trams, rénover les 24 trams actuels et adapter le dépôt. « C’est un peu cher », estime le patron de Viacités. A ces conditions, il faudrait même dépenser 239 millions d’euros pour construire les quatre prolongements – 7,9 km en tout – qui sont depuis longtemps dans les cartons de Viacités (avec 17 nouvelles rames).

Faut-il alors abandonner le TVR ? « On a étudié la “translohrisation” du système », indique Eric Vève : installer un Translohr en adaptant les infrastructures existantes coûterait a priori 102 millions d’euros en se limitant aux 15,7 km actuels, et 300 millions d’euros avec les quatre extensions. Pour un tramway classique, ce qui demanderait de reprendre sérieusement la plateforme, le devis irait de 262 millions d’euros pour les lignes existantes à 412 millions d’euros avec tous les prolongements. « Le hic, c’est qu’on a déjà dépensé 215 millions d’euros pour le TVR », soupire Eric Vève (une somme en euros de 2002, qui ne prend pas en compte des investissements annexes de Keolis Caen, les services de substitution lors de la mise au point du système ou le bitumage régulier des ornières). Quant à la note de la transformation du TVR en bus en site propre, elle va de 140 à 280 millions d’euros…

Une autre possibilité serait encore de se contenter de remettre à niveau les 24 rames actuelles et de les faire tenir le plus longtemps possible. « Il y a de grosses marges de progrès à faire sur le capteur du rail », note notamment Eric Vève, qui relève qu’il y a encore « 100 pannes rouges par mois » (qui se traduisent par une interruption du trafic de plus de trois minutes ou exigent un retour au dépôt). Il faudrait alors renforcer… les bus de renfort déjà mis en place le long de la ligne de tram sur pneus. Le secrétaire d’Etat aux Transports Dominique Bussereau a récemment rappelé que le gouvernement aiderait Caen et Nancy, l’Etat les ayant encouragées à choisir le TVR à la fin des années 1990. Ce soutien se traduira-t-il par la prise en charge de la petite vingtaine de millions que devrait coûter la restauration du parc existant ? L’Etat pourrait-il même être plus généreux ?

« A toutes ces réflexions sur la ligne 1, on mène en parallèle celles sur la ligne 2, que l’on souhaite réaliser », relève le patron de Viacités. A priori, 11,3 km de site propre pour bus exigeraient un investissement de 110 millions d’euros. Quant aux projets de lignes 3 et 4 hérités de l’ancienne majorité (avant les élections de 2008, qui ont vu Caen passer à gauche), ils devraient être abandonnés, le potentiel étant trop faible par rapport au coût de 60 à 80 millions d’euros avancé. Car les moyens de Viacités sont plutôt faibles : sa capacité de financement est estimée entre 150 et 170 millions d’euros à partir de 2018 (une fois que le TVR sera remboursé), selon M. Vève. Et quelles que soient les solutions retenues, « on ne construira a priori rien d’important avant 2018, sauf à trouver de nouvelles ressources financières », prévient le patron des transports de l’agglomération caennaise.

Ewa

La solution béton pour les trams sur pneus

Le béton est particulièrement bien adapté aux circulations lourdes, intenses et canalisées des trams guidés sur pneus Direction du Syndicat National du Béton prêt à l’Emploi (SNBPE), du Centre d’Information sur le ciment et ses applications (Cimbéton), du syndicat national du Pompage du béton (PB), du Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Chaussées en Béton et d’Equipements Annexes (SPECBEA), représentants de bureaux d’études, maîtres d’œuvre… Les participants à la journée d’information sur le thème « Transport Urbain en Site Propre : les solutions Béton », qui s’est déroulée le 27 janvier à Clermont-Ferrand, avaient bien choisi le lieu. Ici, la plate-forme de la première ligne de tramway et le matériel se caractérisent par rapport à la plupart des autres réseaux. Fief du célèbre bonhomme Michelin oblige, les rames Translohr STE4 de couleur « fleur de lave » ne sont pas mues par des roues en métal sur une voie classique, mais par des pneumatiques, un rail central assurant le guidage précis des véhicules. Parce qu’il roule sur pneus justement, certains détracteurs considèrent toujours que ce n’est pas un « vrai » tram. « J’assure que c’est bien un tramway. Qu’il s’agit d’un moyen de transport très efficace avec 55 000 personnes par jour en moyenne et que nous avons dépassé les 60 000 en décembre pendant les fêtes de Noël. Peu importe en fait qu’il roule sur des rails ou sur des pneus. L’essentiel est qu’il transporte des personnes et que l’on assure notre mission de service public », plaide Louis Virgoulay, vice-président du Syndicat des Transports à la ville de Clermont-Ferrand. Les Clermontois semblent pour leur part avoir bien compris les atouts de ce mode nouveau de déplacement. Avant le tram, les bus transportaient 2 millions de personnes par mois. Depuis le tram, en service depuis octobre 2006, elles sont 3 millions. Et sur une population de 280 000 habitants, il y a plus de 10 % d’abonnés…
Ici, la réalisation de la plate-forme du site propre a fait appel à deux procédés : l’enrobé et le béton. Sur les 14 km de linéaire de la ligne, sans compter les voies du dépôt, la technique béton mise en œuvre dans neuf stations et sur la zone du centre-ville cumule 2,7 km. Son dimensionnement, tenant compte d’hypothèses d’un trafic de 160 rames par jour et par sens (la répartition des charges par essieu atteint 7,2 t aux extrémités, 6,9 t pour les trois autres) et une durée de vie de 30 ans, a été calculé par le laboratoire régional des Ponts et Chaussées d’Autun et le Centre d’Etudes Techniques (Cete) de Lyon. Les résultats ont abouti à une structure en dalles courtes goujonnées avec une épaisseur de béton de 24 cm. Ces deux entités ont aussi participé à la formulation du béton en collaboration avec Lafarge et Sols Confluence. « Nous avons réalisé 16 000 m2 de béton sur le chantier de Clermont-Ferrand », calcule Nicolas Brisson, responsable technique de cette société basée dans le Rhône dont l’activité principale concerne deux types de pose : sur traverses et le système de dalles préfabriquées intégrant les rails enrobés dans une gangue d’élastomère développé par CDM Préfarail. Les atouts du béton ? C’est un matériau extrêmement rigide et donc particulièrement bien adapté aux circulations lourdes, intenses et surtout canalisées. Cette dureté contribue aussi à un très faible entretien. Il résiste au gel et au sel de déverglaçage. Enfin, l’aspect esthétique peut être mis en valeur par différentes sélections de variétés d’agrégats. Ils ont été choisis ici selon deux critères. La couleur, un gris se rapprochant du granit pour arriver à une plate-forme plus claire qu’un enrobé et bien marquer la différence avec la route, mais surtout sa résistance et sa durabilité. Un peu plus de deux ans après la mise en service commercial du tram, le retour d’expérience est là. Alors que les zones entièrement en béton n’ont subi aucune dégradation, les responsables du Syndicat mixte des Transports en commun de l’agglomération clermontoise (SMTC) ont constaté de sérieux problèmes d’orniérage dans plusieurs stations où a été appliqué un matériau bitumineux. Ces creux, à l’image de ceux constatés aussi sur les systèmes guidés sur pneus de Nancy et de Caen, ayant déjà nécessité des réparations, se forment au droit des roues qui s’arrêtent systématiquement aux mêmes emplacements. Ils peuvent dépasser les 20 mm de profondeur ! A Clermont-Ferrand, des expertises avec de nombreuses mesures ont été effectuées depuis deux ans. « Aujourd’hui, ça ne bouge plus ou nettement moins. L’impression est d’avoir été un peu les victimes d’un premier tassement, d’un compactage ultime ou définitif, constate Pierre Puichaud, ingénieur au SMTC. Avec les laboratoires et les experts, on pense avoir trouvé la meilleure solution : la pose de longrines en béton sur la bande de roulement. Nous travaillons en ce moment sur cette mise en œuvre, sur les délais de réalisation et les conséquences sur l’exploitation. » La tâche va être lourde. La plate-forme de 22 des 31 stations va devoir être reprise lors d’opérations « commando » nocturnes prévues en période estivale lorsque le trafic est un peu moins important.
 

Michel BARBERON