Financement des transports : replacer les finalités au coeur du débat.
Alors que se tient Ambition France Transports, la nation doit d’abord déterminer ses besoins. Et prendre en compte la nécessité d’une transition énergétique accélérée. Enfin, nous devons évaluer notre « degré d’ambition », écrivent dans cette tribune
Par Mickaël Tauvel et Arsène Ruhlmann (Arthur D. Little)
Le débat national en cours sur le financement des transports constitue une séquence essentielle pour l’avenir des mobilités en France. Dans un contexte de fortes contraintes budgétaires et d’attentes croissantes de la part des citoyens (89 % considèrent prioritaires les investissements dans le ferroviaire et 84 % dans les bus), la nécessité de trouver de nouveaux leviers est largement partagée. Mais pour sortir des débats légitimes sur les besoins de financement public, cette réflexion ne pourra être pleinement utile que si elle s’appuie sur une vision d’ensemble cohérente, fondée sur des finalités explicites.
Depuis l’annonce de ce débat sur le financement des SERM et plus largement sur les mobilités, les contributions se multiplient pour chiffrer les besoins, identifier les marges de manœuvre dans les recettes propres ou suggérer des optimisations de la dépense. Ces travaux sont utiles, mais ils éludent trop souvent une question pourtant fondamentale : à quelle ambition souhaitons-nous répondre ? A quels besoins devons-nous répondre ?
Pression financière
Un constat s’impose, bien qu’il soit rarement posé avec clarté : quelle que soit la trajectoire choisie, le système de transport français devra faire face à une pression financière croissante et structurelle d’ici 2050. Le changement climatique est désormais une réalité, probablement au-delà de la trajectoire des +2 °C prévue par l’Accord de Paris, selon les travaux du GIEC. Cette situation entraînera une multiplication des événements climatiques extrêmes – inondations, canicules, glissements de terrain – qui exigeront des investissements massifs pour adapter les infrastructures. L’épisode récent dans la vallée de la Maurienne, avec 19 mois d’in
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Publié le 12/05/2025 - Valérie Chrzavzez