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 About ling jun jie

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Ewa

Un repreneur suédois pour le fret britannique d’Eurotunnel (mis à jour)

Troisième entreprise ferroviaire fret britannique, GB Railfreight (GBRf) va encore une fois changer de propriétaire, le dernier en date étant le Groupe Eurotunnel. Ce dernier…  a en effet finalisé, le 15 novembre, la vente de sa filiale à EQT Infrastructure II, un fonds d’investissement suédois (groupe Investor, de la famille Wallenberg) qui n’est pas étranger au monde des opérateurs de fret ferroviaire. En effet, EQT Infrastructure II a également repris en 2014 l’entreprise ferroviaire privée suédoise Hector Rail, fondée dix ans auparavant. Et l’acquisition de GBRf entre dans la stratégie d’EQT Infrastructure II visant à « créer un chef de file du fret ferroviaire indépendant paneuropéen grâce à l’expansion du Groupe Hector Rail », ce dernier étant alors appelé à intégrer GBRf. Ce qui, vu du repreneur, ne devrait pas poser de difficultés : « GBRf est une société bien gérée, avec des valeurs et des ambitions similaires à Hector Rail », selon Joakim Landholm, PDG du groupe Hector Rail. Mais le côté « paneuropéen » de l’opération a ses limites : le vendeur précise que « les activités de fret ferroviaire français du Groupe au travers d’Europorte en France ne sont pas concernées par ce projet de cession. Europorte France poursuit son développement au service d’une satisfaction toujours accrue de ses clients, avec l’objectif de devenir le premier opérateur de fret ferroviaire privé en France ».

L’acquisition de GBRf par EQT Infrastructure II était soumise à l’avis des représentants du personnel du Groupe Eurotunnel. Côté direction de GBRf, le PDG et fondateur John Smith affichait déjà sa satisfaction avant la transaction : « Nous sommes convaincus que l’approche industrielle d’EQT, ainsi que son réseau, sa grande expérience du fret ferroviaire et son accès aux capitaux apporteront un soutien précieux à GB Railfreight. » John Smith n’en est pas à un changement de propriétaire près depuis les débuts de GB Railfreight en 1999, alors comme filiale de GB Railways, un petit groupe créé suite à la privatisation. Le propriétaire suivant, en 2003, était FirstGroup. Mais ce spécialiste des transports publics et des bus s’est révélé bien plus intéressé, côté ferroviaire, par le transport de voyageurs que par le fret. D’où la revente en 2010 de GBRf à Europorte (Groupe Eurotunnel), qui n’était alors pas le seul candidat : la SNCF et le concurrent britannique Freightliner étaient également sur les rangs.

Employant aujourd’hui 650 personnes, GBRf assure plus de 1 000 trains par semaine, qui représentent environ 15 % du fret ferroviaire britannique. Avec son parc de plus de 130 locomotives et 1 100 wagons, GBRf a pour principaux clients la centrale thermique de Drax, Network Rail, EDF Energy, MSC UK, Aggregate Industries et Tarmac.

Couronné « opérateur de l’année 2015 » outre-Manche, « GBRf est une très belle réussite, qui montre qu'il est possible de créer de la valeur dans le fret ferroviaire », se félicite Jacques Gounon, PDG du Groupe Eurotunnel. Le vendeur, qui a acquis GBRf en 2010 pour 25 millions de livres Sterling (29,25 millions d’euros à l’époque), aura plus que doublé son activité, avec un chiffre d’affaires prévisionnel 2016 d’environ 125 millions de livres (145 millions d’euros), tout en accroissant fortement sa rentabilité. « Sur cette même période 2010-2016, le taux de rentabilité interne (TRI) estimé de l’investissement au moment de la cession potentielle ressort à un peu plus de 28 % », précise Eurotunnel.

Alors pourquoi vendre ? Déjà, la transaction, chiffrée à environ 180 millions d'euros selon le Groupe Eurotunnel, permet à celui-ci de réaliser une belle plus-value. Dans un communiqué annonçant la remise de la promesse d'achat, le vendeur avait indiqué que « l’apport de liquidité ouvrira de nouvelles options pour développer [son] cœur de métier que sont les infrastructures et ses activités de transport, avec notamment la réalisation du projet d’interconnexion électrique ElecLink, dont les travaux de construction rentrent aujourd’hui dans une phase active de réalisation ». Il y a aussi des raisons moins positives : l’augmentation de la taxe carbone au Royaume-Uni a entraîné un effondrement du transport de charbon en direction des centrales électriques, pour GBRf comme pour ses concurrents, alors que cette activité « dopait » le fret britannique depuis des décennies. D’autre part, on ne peut pas dire que la présence du Groupe Eurotunnel des deux côtés de la Manche, ainsi que sous cette dernière, ait été très fructueuse pour le développement du fret ferroviaire transmanche. Avec, il est vrai ces dernières années, la situation autour de Calais comme circonstances atténuantes…
P. L.

Mis à jour le 16 novembre

Ewa

A Grenoble, on peut acheter son ticket de tram à la banque

Après l’utilisation du smartphone comme titre de transport, l’expérimentation du paiement du bus par carte bancaire sans contact, les Transports de l’agglomération grenobloise (TAG) proposent un nouveau service facilitant l’achat des titres de transports pour rendre l’accès aux transports en commun encore plus proche, plus simple, plus rapide… Depuis fin octobre, dix guichets automatiques de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes dans sept villes de l’agglomération grenobloise servent de canal de vente de titres de transport (abonnements, tickets dix ou 30 voyages et Visitag trois jours). Le service avait préalablement été testé en mai et une réflexion est en cours pour l’étendre à d’autres agences de ce réseau bancaire.

Ewa

Le gouvernement reporte à 2024 la nouvelle taxe sur les billets aériens

Les compagnies aériennes ont su se faire entendre d'Alain Vidalies. Le secrétaire d'Etat aux Transports a annoncé le 7 novembre le report à 2024 de la taxe sur les billets d'avion. Elle devait prendre la forme d’un prélèvement d’un euro par passager à l’arrivée et au départ de Roissy, entre 2017 et 2023 pendant les travaux de la future liaison ferrée CDG Express entre la gare de l'Est et l'aéroport de Roissy.  Et permettre le financement du chantier. Mais à la fin du mois d’août, le nouveau PDG d’Air France, Jean-Marc Janaillac, avait écrit une lettre à Manuel Valls pour s’opposer à ce projet. « Ce prélèvement alourdirait encore plus les charges déjà élevées qui pèsent sur la compétitivité du transport aérien français », avait-il alors expliqué. Message reçu.

Ewa

« Nous ne pouvons pas fonctionner avec des stop-and-go »

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Entretien avec Patrick Jeantet, PDG de SNCF Réseau.

Cinq mois après son arrivée à la tête de SNCF Réseau, Patrick Jeantet livre ses priorités. Cet ingénieur polytechnicien de 56 ans fait siennes les priorités de son prédécesseur, Jacques Rapoport :  modernisation du réseau, industrialisation de la maintenance, développement de la maintenance prédictive, et bien sûr sécurité avant tout. Il s’apprête à signer avec le gouvernement un contrat de performance qui définira une trajectoire sur les dix ans à venir.

  Ville Rail & Transports. Quels constats faites-vous cinq mois après votre arrivée à la tête de SNCF Réseau ?
Patrick Jeantet. Les équipes sont compétentes et engagées. Il y a un engagement fort, non seulement physique sur le terrain en cette période intense – les cheminots ne comptent pas leurs heures – mais aussi dans l’attachement à l’entreprise.
Nous menons de nombreux chantiers sous exploitation. Les mesures de sécurité sont importantes. Nous réalisons 1 500 chantiers par an, dont les deux tiers se font la nuit.
Je fais aussi le constat que les coûts de maintenance sont élevés car le réseau est ancien. Aujourd’hui, sur les 50 000 kilomètres de voies circulées du réseau, on compte 5 000 km où les vitesses sont limitées, en augmentation de 600 km/an. Il faut inverser cette tendance. Pour remettre le réseau en état, à la cadence actuelle, il faudra – au moins pour la partie voies –, dix à 15 ans.
En ce qui concerne la signalisation, dont l’âge moyen atteint 24 ans, nous sommes écartelés entre des technologies de différentes périodes, allant de 1930 à 2016. Des équipements qui datent du début du XXe siècle coexistent avec les dernières technologies informatiques ce qui implique d’avoir des agents ayant des connaissances et des savoir-faire multiples. C’est une gestion compliquée car cela touche à la formation et à la transmission de ces savoirs qu’il ne faut pas perdre au sein de l’entreprise.

VR&T. Votre stratégie s’inscrit-elle dans le droit fil de celle déjà définie par votre prédécesseur, Jacques Rapoport ?
P. J. La priorité numéro un aujourd’hui est de maintenir et rénover le système ferroviaire. Cette année, nous allons investir 2,6 milliards d’euros en régénération sur le réseau. Cet effort représentera trois milliards en 2020. Il devrait être inscrit dans le contrat de performance que nous signerons avec l’Etat avant la fin de l’année.
La sécurité demeure bien évidemment le fondement de nos actions.

VR&T. Quelles sont vos autres priorités ?
P. J. Dans le domaine de la signalisation, nous avons deux grands projets d’ERTMS, un sur la ligne Paris – Lyon, qui nous fera gagner en capacité et un autre sur l’axe Marseille – Vintimille.
En Ile-de-France, Nexteo est un projet majeur. C’est un système similaire à celui utilisé dans le métro. Il va être adapté au ferroviaire lourd. Cette innovation est une étape qui nous permettra d’arriver au train automatique. On peut penser que les premiers trains autonomes circuleront en banlieue dans 10 à 15 ans. C’est stratégiquement important pour la SNCF et son positionnement à l’international.
Un autre grand sujet concerne l’industrialisation de la maintenance. Il y a quelques années, nous avions un train-usine, ou « suite rapide ». Maintenant, nous en avons trois et nous allons en avoir un quatrième pour la zone dense en Ile-de-France. Un train-usine offre une productivité entre trois à cinq fois supérieure aux méthodes classiques de renouvellement. Nous voulons aussi accélérer le développement des nouvelles technologies pour la maintenance prédictive. 20 000 capteurs équipent aujourd’hui le réseau. Nous allons désormais entrer dans la phase de l’exploitation des données. A partir des analyses, nous pourrons anticiper les opérations à mener grâce à la maintenance prédictive. Notre objectif est d’avoir des petits capteurs robustes et bon marché. Nous travaillons beaucoup avec des start-up dans le cadre de nos « Fab Lab », les 574, qui sont notamment situés à Toulouse, Nantes et Paris. Nous en ouvrirons bientôt un à Lyon. Nous réalisons chaque année 460 000 km d’inspection visuelle à pied et 100 000 km d’inspections vidéo et numérique. Nous pourrons en faire beaucoup plus en démultipliant ces nouvelles technologies.

VR&T. Où en est le contrat de performance que vous devez signer avec l’Etat ?
P. J. Nous sommes en train de finaliser les discussions avec l’Etat. Nous devrons soumettre le contrat pour avis à l’Arafer. Le texte fixe une trajectoire financière à SNCF Réseau, dans le droit fil des annonces faites en juin par Manuel Valls en matière d’investissement et de renouvellement du réseau. En contrepartie, l’Etat nous demande des indicateurs de qualité et de performance et des indications sur la politique ferroviaire de SNCF Réseau.

VR&T. La dette de SNCF Réseau est-elle tenable ?
P. J. Le récent rapport du gouvernement explique que SNCF Réseau va conserver son endettement et que celui-ci sera revu dans trois ans. C’est vrai qu’actuellement, nous empruntons à des taux extrêmement intéressants. Nous venons même d’emprunter à un taux négatif. Mais à terme, cela posera question. Nous payons en effet 1,5 milliard d’euros de frais financiers annuels.
Aujourd’hui, ce qui m’importe c’est d’avoir une trajectoire d’investissements dans le temps. Nous signons des contrats avec des entrepreneurs pour lesquels il est fondamental d’avoir de la visibilité. Nous avons allongé la durée des contrats pour les suites rapides qui sont maintenant de huit ans. Ainsi, nous pouvons fiabiliser nos engagements pour développer une réelle politique industrielle.
C’est la même chose du point de vue des effectifs. On ne peut pas fonctionner avec des « stop and go ». Nous devons pouvoir faire des prévisions d’effectifs. Un contrat de performance sur dix ans, avec une revoyure trois ans après, répond à cette nécessité.

VR&T. Au moment de la présentation de la réforme ferroviaire, la direction de SNCF Réseau s’était engagée à réaliser 500 millions d’euros d’économies en cinq ans. Deux ans après, où en est cet objectif ?
P. J. Il est un peu tôt pour faire un bilan. Mais nous allons parvenir à économiser les 500 millions annoncés. Près des deux-tiers seront réalisés sur les achats. Nous profitons par ailleurs d’un contexte concurrentiel favorable.

VR&T. Et comment réaliser le programme d’économies récemment annoncé par Guillaume Pepy et baptisé 4X5 ?
P. J. Ces économies porteront essentiellement sur des frais de structure. Cela passera par une analyse détaillée de chaque process. Mais les nombreux travaux de développement du réseau nécessitent plus de moyens humains.
Nous manquons d’agents sur le terrain. La réalisation des LGV a absorbé énormément de ressources propres à SNCF Réseau. Une fois ces lignes terminées, ces ressources seront redéployées. Par ailleurs, je suis en train de renégocier avec l’Etat pour augmenter nos effectifs pour les nouveaux projets de développement.

VR&T. Allez-vous contester le redressement fiscal dont SNCF Réseau fait l’objet ?
P. J. Oui. Nous le contestons auprès de l’administration.

VR&T. Comment va se boucler le montage pour réaliser CDG Express ?
P. J. Le montage de CDG Express est concessif. Il sera financé par du capital apporté par ADP, SNCF Réseau et de la dette. Ce financement de projet ne doit pas être consolidé dans les comptes d’ADP ou de SNCF Réseau. Nous pourrions d’ailleurs voir notre quote-part baisser si un autre investisseur public, comme la Caisse des dépôts, entre au tour de table. Le remboursement de la dette et la rémunération du capital se feront par les tarifs payés par les passagers du train et une taxe payée par les passagers aériens (à l’exclusion de ceux en transit). L’avant-projet doit se terminer en mars. Nous avons mené beaucoup d’études d’exploitation qui ont permis d’affiner notre investissement. Nos scénarii permettent de rendre le système plus robuste, y compris pour le RER B.
    Propos recueillis par
    Marie-Hélène POINGT
    et François DUMONT

Ewa

Wauquiez programme le sauvetage des petites lignes

En Auvergne-Rhône-Alpes, 1 050 kilomètres de lignes sont menacés de fermeture. 830 km seront sauvés. La région a mobilisé ses partenaires pour trouver 264 millions d’euros. « Avec ses petites lignes dans un état apocalyptique, Auvergne-Rhône-Alpes était la région de France la plus menacée par l’importance des fermetures », assène un Laurent Wauquiez, président de région, dramatisant à l’extrême : un « état scandaleux » du réseau auquel la collectivité va remédier grâce à son « plan de sauvetage considérable » qui permet d’éviter « la fermeture catastrophique de lignes, véritable bombe à retardement » héritée de l’exécutif précédent.

Ce dernier, d’ailleurs conscient de la situation de vétusté, avait demandé à la SNCF un rapport, publié au printemps dernier, qui a servi de base de travail pour le plan de sauvetage présenté par Laurent Wauquiez le 3 novembre dernier. Le bilan : 1 050 kilomètres de lignes, soit 25 % du réseau, étaient condamnés à court et moyen terme sur les deux territoires rhônalpin et auvergnat. Le plan permettra d’en sauver 830 km grâce à un effort financier partagé par différents partenaires.

Ainsi, le plan prévoit un investissement total de 264 millions d’euros qui s’inscrit dans l’actuel Contrat de Plan Etat-région (CPER) 2016-2020. « C’est pratiquement le double de ce qu’avait prévu la précédente majorité avec 140 millions, l’effort régional a fait effet de levier », commente Patrick Mignola, vice-président aux Transports. Dans le détail, la région apporte 111 millions d’euros (contre 86 millions initialement), l’Etat 50 millions (contre 40 millions) et SNCF Réseau, 38 millions (au lieu de 13). Le solde (65 millions) de l’enveloppe devrait être bouclé lors d’une deuxième clause de revoyure du CPER en 2017 et grâce à l’apport des collectivités partenaires, communes, conseils généraux et… régions voisines concernées par les lignes interrégionales. Par exemple avec Paca pour l’axe Grenoble – Gap, le Centre-Val de Loire à partir de Montluçon ou l’Occitanie pour les lignes Clermont-Ferrand – Nîmes et Béziers.

« L’infrastructure et l’interrégional, ce n’est pas notre job, on veut que l’Etat nous aide aussi sur ces dessertes comme il le fait pour les rares TET sauvés avec Paris – Briançon, le Cévenol ou l’Aubrac », plaide Laurent Wauquiez. Et d’ajouter : « Contrairement à la précédente région qui en parlait beaucoup, nous agissons pour la défense du service public et une vraie politique de développement durable et d’aménagement du territoire. » De quoi ravir les syndicats de la SNCF, moins sa direction et l’Etat qui sont prévenus pour les négociations de la future clause de revoyure.

Ces choix d’aménagement – et de revitalisation – du territoire expliquent que le sauvetage ne porte pas seulement sur « les lignes les plus menacées et les plus fréquentées ». Lyon – Bourg-en-Bresse (3 950 voyageurs/jour) ou Valence – Die (600 voyageurs/j) sont maintenues, mais aussi la ligne Issoire – Brioude (250 voyageurs/j). « Fermer, c’était condamner les territoires », insiste Patrick Mignola. En revanche, deux lignes ne seront pas sauvées : Boën – Thiers (qui nécessitait un investissement de 40 millions d’euros pour 30 voyageurs/j !) et Oyonnax – Saint-Claude (huit millions pour 30 voyageurs/j), tandis que deux lignes vont rouvrir : Montbrison – Boën (en 2018) et Volvic – Mont-Dore pour le fret des eaux minérales.    

Claude Ferrero

Ewa

L’Ile-de-France va acquérir 52 Francilien de plus

Le conseil du Stif devrait voter le 15 novembre la convention de financement portant sur l’achat de 52 rames de Francilien, conformément aux engagements de Valérie Pécresse d’accélération et de renouvellement du matériel roulant. La commande s’inscrit dans le marché-cadre par la SNCF et le Stif avec Bombardier, portant sur un maximum de 372 rames. Sur ce total, 225 ont déjà été commandées (82 en version courte et 143 en version longue) pour les lignes H, J, K, L et P.

Les 52 nouvelles rames sont destinées à la banlieue Saint-Lazare, précisément aux lignes J et L. Une banlieue qui est en train de passer presque intégralement aux couleurs du Francilien.

33 Francilien circulent déjà sur la ligne J, pour un parc total de 76 rames. Le besoin en rames nouvelles pour cette ligne est évalué dans le schéma directeur du matériel roulant arrêté en juillet dernier à 51 éléments.

22 Francilien circulent sur la ligne L, pour un parc total de 96 rames. Il faut y ajouter 22 Francilien, déjà commandés, qui doivent arriver d’ici janvier 2018. Le besoin supplémentaire est évalué à 54 éléments.

Sur les deux lignes, le Stif relève donc un potentiel de 105 rames Francilien, dont la moitié va se trouver satisfaite avec les 52 rames de la nouvelle commande.

Les engagements de Valérie Pécresse conduiront à une réforme prématurée de trains MI84. En effet ces matériels sont progressivement remplacés sur la ligne A par les MI09, en fin de livraison. Il était jusqu’à présent prévu de reporter les MI84 sur la banlieue Saint-Lazare. Mais celle-ci va se trouver dotée de rames neuves, et on ne sait plus ce que l’on peut faire de ces MI84. Il y a de fortes chances qu’elles aillent rejoindre dans les Hauts-de-France d’autres matériels de ce type qui y sont remisés. Officiellement, en l’attente d’une nouvelle affectation. Sans doute d’une déconstruction.

Bonne affaire en tout cas que cette commande de 500 millions d’euros pour Bombardier, et pour le plan de charges de l’usine de Crespin. Sur le rythme actuel de 22 trains par an, les lignes de production de site étaient occupées jusqu’en janvier 2018. La nouvelle commande permet de les prolonger jusqu’en juillet 2020.

De plus, un autre nouveau train de Bombardier va aussi faire son apparition en Ile-de-France. Une version francilienne du Regio 2N, déjà commandée en 42 exemplaires pour la ligne R (Paris-Lyon – Melun – Montereau/Montargis). Elle pourrait bénéficier d’une idée caressée depuis longtemps par la SNCF, pour des raisons de robustesse d’exploitation. Couper la ligne D au sud. Les futurs RER 2N NG, promis à la ligne D, s’arrêteraient à Juvisy (Essonne). Et la version francilienne du Regio 2N pourrait prendre le relais pour la branche terminale, de Juvisy à Malesherbes. Reste à convaincre les associations d’usagers, intéressées par une meilleure robustesse, pour autant qu’elle soit garantie, mais beaucoup moins par une rupture de charge. On peut être sûr que Stéphane Beaudet, VP Transports du conseil régional, VP du Stif et élu de l’Essonne, va regarder de très près le dossier. Tout comme François Durovray, président du conseil départemental de l’Essonne et très bon connaisseur, lui aussi, des questions de transport.

francois.dumont@laviedurail.com

Ewa

Les chemins de fer de la Corse affichent 50 % de hausse de fréquentation

C’est la seule région de France dont les trains ne sont pas exploités par la SNCF. La Corse a pour habitude de se distinguer et depuis le 1er janvier 2012, ce n’est plus la compagnie ferroviaire historique mais une SEM détenue à 55 % par la collectivité territoriale de Corse (CTC) qui exploite les 232 km de voie métrique. Certes il s’agit d’un réseau secondaire qui est la propriété de la CTC. Mais ses performances étaient si peu reluisantes il y a cinq ans, alors que la SNCF y faisait rouler des autorails, que son nouvel exploitant, à mi-parcours de la DSP (2012-2021) juge aujourd’hui bon de faire le point. Et surtout de préciser que le trafic ne cesse de croître et que le train remplace peu à peu la voiture pour les Corses…

« Sur les derniers mois nous enregistrons encore des hausses de fréquentation de 5 ou 10 % par rapport à 2015 et pour la deuxième année consécutive, nous dépassons le million de voyages annuels », souligne Baptiste Bartoli, directeur général de la SEM des Chemins de fer de la Corse (CFC). « Pour les touristes comme pour les pendulaires et les quelque 2 000 scolaires, le train devient une alternative à la voiture individuelle », estime-t-il. C’est principalement sur le périurbain de Bastia, sur les 22 km de ligne jusqu’à Casamozza que le trafic explose. La voie disposant de la commande centralisée, les 46 circulations quotidiennes du lundi au samedi constituent une offre réellement attractive avec grosso modo un train toutes les demi-heures. Aux 35 circulations périurbaines s’ajoutent en effet les 11 trains de la « grande ligne » Ajaccio – Bastia.

Chaque jour ce sont quelque 3 000 à 4 000 personnes qui empruntent les autorails des CFC, et au total depuis 2011, la fréquentation enregistre 55 % de hausse, les recettes étant à +28 % par rapport à 2012. Bien sûr, l’offre est également supérieure de 40 % environ, les infrastructures sont dans un très bon état, la CTC ayant au préalable financé de grosses opérations de RVB dans les années 2000 et les 12 autorails récents AMG 800 des CFD de Bagnères-de-Bigorre (aujourd’hui Caf) ne tombent plus en panne…

Mais la compagnie a réalisé un chiffre d’affaires de 5,1 millions d’euros en 2015 tout en maîtrisant le montant de la contribution forfaitaire de la collectivité autour de 20 millions d’euros par an. Une somme ridicule au regard des 48 millions par an qu’avait demandés la SNCF en 2011. Une somme qu’elle justifiait par la difficulté de supporter seule les risques financiers et sociaux inhérents au franchissement du seuil d’industrialisation nécessaire au renouveau du service. C’est ce montant qui avait poussé la CTC à créer une SEM, structure jugée la plus adaptée au vu des garanties qu’elle présente en matière de transparence. SEM dans laquelle SNCF Participations détient tout de même 15 %, en raison de sa compétence technique. Par ailleurs, depuis l’été 2013, SNCF Partenariat détient un contrat d’assistance technique de trois ans renouvelable une fois.

La gamme tarifaire a enfin été revue en 2015 afin d’être plus incitative. Avec un abonnement mensuel coûtant de 30 à 86 euros selon les zones, des réductions pour les jeunes, les seniors, etc., les tarifs sont en effet raisonnables. Par ailleurs, la ponctualité des 72 trains en circulation chaque jour « avoisine les 90 % », poursuit Baptiste Bartoli. Les CFC utilisent 18 trains et desservent 16 gares et 60 haltes.

Il s’agit maintenant de passer à la vitesse supérieure. Chantier le plus important qui doit s’achever à la fin 2021, la commande centralisée pour l’ensemble du réseau. « Le marché notifié le 24 octobre a retenu Systra pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage, précise le directeur. La commande centralisée permettra de doubler les dessertes dans le périurbain d’Ajaccio et de faire passer de cinq à huit le nombre d’allers-retours quotidiens sur la ligne Ajaccio – Bastia, ou encore de doubler les circulation entre l’Ile-Rousse et Calvi de mai à septembre… »

Pour cela il faudra du matériel supplémentaire et un cahier des charges doit prochainement être détaillé pour acquérir huit trains, probablement de type tram-train afin d’être adapté à une desserte urbaine. « Notre logique est de faire en sorte que le réseau ferroviaire devienne l’armature du transport public sur l’île », poursuit-il. La CTC et sa SEM travaillent actuellement à un schéma directeur des transports. « Nous comptons profiter de la loi Notre pour mieux coordonner les services avec les cars interurbains et favoriser les complémentarités. »

Pour l’heure, un accord de partenariat a été signé en début d’année avec la communauté d’agglomération du Pays ajaccien (Capa), qui permet une utilisation réciproque des réseaux par les abonnés et a mené à la création d’un grand parc-relais à Mezzana. L’an prochain, un accord tarifaire du même genre devrait aboutir avec le secteur de Bastia. « Nous espérons encore accroître le trafic, affirme le directeur général. Mais ne faisons pas de triomphalisme car nous sommes partis de tellement loin… » L’expérience peut donner à réfléchir à l’aube de l’ouverture à la concurrence des trains régionaux…

cecile.nangeroni@laviedurail.com

Ewa

La méthode de Bernard Roman

Un peu plus de trois mois après son arrivée à la tête de l’Arafer, Bernard Roman a présenté le 7 novembre sa vision sur le rôle qu’il entend faire jouer au gendarme du secteur ferroviaire et routier. Le successeur de Pierre Cardo a insisté sur sa volonté de donner une nouvelle impulsion à l’Arafer en ouvrant largement le dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés et en éclairant les grands débats publics à venir. « Je me situe dans la ligne de Pierre Cardo sur l'affirmation de l'indépendance de l'Arafer. Mais j'y ajoute une petite donnée personnelle : l'indépendance n'exclut pas le dialogue", a-t-il précisé.

Première concrétisation, l’Arafer va publier prochainement une étude sur ce qui reste à faire avant l’ouverture à la concurrence dans le secteur ferroviaire. L’autorité de régulation va également organiser au printemps un colloque sur ce même thème. L’ancien député socialiste du Nord (il a démissionné de son mandat pour devenir président de l’Arafer) souhaite ainsi faire jouer à l’Autorité non seulement un rôle de contrôle mais aussi un rôle de conseil en présentant en amont des recommandations pour faire évoluer les règles dans le secteur.

" J'ai conscience, a-t-il déclaré lors de sa première rencontre avec la presse, que certaines questions seront sensibles, qu'il s'agisse des personnels ou de l'évolution des structures. » Car, selon lui, « certains principes issus de la réforme ferroviaire restent aujourd'hui peu compatibles avec un fonctionnement concurrentiel du secteur. Je pense par exemple à la gestion des gares, simple direction autonome au sein de SNCF Mobilités,ou au statut  d’Epic de SNCF Mobilités, qui pourrait être regardé comme constitutif d'une aide d'Etat dès lors que cet établissement bénéficie de la garantie implicite de l’Etat et interviendra pleinement dans un secteur concurrentiel ».La solution proposée par les députés Gilles Savary et Bertrand Pancher de transformer SNCF Mobilités en société anonyme à capitaux publics lui paraît ainsi tout à fait « envisageable ».
M.-H. P.

Ewa

La SNCF veut s’inspirer des start-up pour recruter

Tester les CV vidéo. Offrir la possibilité de postuler depuis un mobile ou une tablette. Etablir un suivi rapproché des candidats avec une reprise de contact régulière qui devrait être à terme possible toutes les 48 heures. Proposer des quiz d’orientation. Assurer une présence accrue sur les réseaux sociaux… Et puis renoncer à la religion du diplôme pour détecter les talents, les compétences et les appétences des postulants en évaluant leur personnalité. Pour faire évoluer ses méthodes de recrutement, ce groupe puissant de 260 000 salariés qu’est la SNCF veut s’inspirer des petites start-up. Ces start-up qui attirent de plus en plus les jeunes. Et qu’il va rencontrer régulièrement. Elle va lancer dès 2017 un schéma directeur pluriannuel dont la digitalisation doit être le fer de lance, annonce Jean-Marc Ambrosini, le patron des RH du groupe.

Non que l’entreprise soit en mal de postulants. Si nos compatriotes la mettent volontiers en boîte – le fameux SNCF bashing – entrer dans cette boîte-là reste attractif. Les embauches s’y font encore à 75 % au statut. Rassurant par les temps qui courent. Classements et enquêtes sur l’image de marque des employeurs auprès des salariés le montrent : travailler à la SNCF reste l’ambition de nombreux Français. Le magazine Challenges l’a classée en octobre à la 8e place des entreprises les plus attractives. Et Le Monde présentait le 4 octobre dernier aussi les résultats de la société spécialisée Universum où les cadres la placent en 25e position sur 130 parmi les employeurs idéaux. Dans le groupe de tête même si les BlaBlaCar, L’Oréal, Airbus ou autre Google font rêver.

Avec 400 000 CV reçus chaque année pour le seul groupe public ferroviaire pour 6 000 postes offerts et 11 000 filiales comprises, l’ensemble du groupe SNCF est l’un des plus gros recruteurs de France.

Reste qu’il ne trouve pas toujours si facilement les profils spécifiques qu’il recherche. La SNCF reconnaît qu’elle peine à pourvoir quasiment un tiers des postes qu’elle offre. Elle propose pourtant 160 métiers différents mais affronte une méconnaissance du grand public concernant les activités qu’elle nécessite en coulisses : « l’électrique, la signalisation, les télécoms, les circulations, la maintenance des matériels et des infrastructures… », cite notamment Jean Marc Abrosini. Des métiers que les filles aussi peuvent exercer mais auxquels elles s’interdisent encore de penser. Et une désaffection générale détourne souvent l’ensemble des jeunes des cursus directement techniques. Sans parler de disparités géographiques : les postes en Ile-de-France sont nombreux mais le coût de la vie, des rythmes contraignants rebutent souvent.

La SNCF entend du coup en interne aussi faire mieux connaître et favoriser les reconversions, aménager des passerelles, développer sa bourse aux emplois commune à l’ensemble de ses filiales. Et ne plus perdre le contact avec les collaborateurs qui lui ont donné satisfaction lors de missions ponctuelles ou de contrats en CDD.

Mais pour embaucher à l’extérieur ses impératifs de sécurité l’obligent à rester exigeante. Les emplois proposés au niveau bac jusqu’ici vont être ouverts aux bac +2, annonce Michel Bernard, qui dirige le département Emploi au sein des RH du groupe. Et parce qu’« aujourd’hui, on le sait, un salarié ne doit pas seulement être compétent pour faire ce qu’on lui demande quand on le recrute, nous devons détecter ceux qui seront capables d’assimiler à mesure des évolutions notamment digitales de plus en plus rapides quelle que soit son activité. Il y va de la compétitivité de l’entreprise, développe Jean-Marc Ambrosini. Dans le monde de la concurrence qui arrive, nous devons non seulement maintenir nos expertises mais aussi fidéliser les gens sur des métiers pointus. » Et de prendre l’exemple de ces ingénieurs système qui ont forcément besoin de plusieurs années pour acquérir au sein de la SNCF l’expérience ferroviaire indispensable.

Mais l’urgence pour tous, précise-t-il, c’est de « réduire le délai actuel pour assurer aux candidats leur premier entretien d’embauche. Eviter qu’ils ne s’évaporent ou se lassent ».

Même s’il reconnaît qu’un si gros mastodonte se révèle parfois « lourd à la manœuvre, nous voulons être l’employeur du futur, pose-t-il carrément. Offrir l’agilité d’une start-up avec les avantages d’appartenir à un grand groupe ».

En tout cas une chose est sûre quand on a réussi à intégrer la SNCF, on y reste. Contrairement à de nombreuses entreprises, le turn-over y est très faible : pas plus de 500 démissions par an. Et le plus souvent imposées par la vie familiale.

chantal.blandin@laviedurail.com

Ewa

Disparition de Philippe Naudi

Nous apprenons le décès de Philippe Naudi, survenu le 1er novembre à l'issue d'une longue maladie. Président de Xelis, filiale d’ingénierie de la RATP, il a été l’un des artisans de la fusion réussie entre Systra, Inexia et Xelis. Il faisait partie du directoire de Systra. Cependant, il avait souhaité, du fait de sa maladie, être déchargé de ses fonctions opérationnelles. Il a été l’un des artisans du renouveau du tramway en France et a participé activement à la création du réseau de tramway de Bordeaux. Philippe Naudi avait 58 ans.