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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

Fermeture des voies sur berges. De 4 % à 73 % de trafic en plus

D’après les mesures de direction de la Voirie et des Déplacements de la mairie de Paris que le JDD a publié en exclusivité, pendant les trois premières semaines de septembre, le nombre de véhicules par heure a augmenté de 73 % sur les quais hauts aux heures de pointe du matin (passant de 1 172 en septembre 2015 à 2023), et de 13 % à la pointe du soir. Quant au boulevard Saint-Germain, autre axe de report, il voit son trafic augmenter de 41 % le matin et de 4 % le soir. Des chiffres inférieurs de 3 à 22 % aux prévisions de l’étude d’impact de Systra. Les temps de parcours sont peu allongés : il faut 14 minutes le matin entre les Tuileries et le bassin de l’Arsenal, soit une de plus qu’en 2015 et 20 minutes le soir, c’est cinq de plus qu’un an auparavant. Mais la situation est plus difficile sur le boulevard Saint-Germain avec notamment des temps de parcours doublés le matin entre Concorde et l’Institut du monde arabe.

Ewa

Premier Véligo dans une gare parisienne

Déjà présent dans 48 gares franciliennes, Véligo, le service de stationnement de vélos créé par le Stif en 2000 vient de s’installer à Paris : le 28 septembre, un espace a ouvert dans le parking Effia Pasteur de la gare Montparnasse. Cet espace sécurisé, comprend 60 places accessibles 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, avec une carte Navigo en cours de validité. L’aménagement a coûté 90 000 euros, financés par le Stif à 75 %, la Ville de Paris (12,5 %) et SNCF Gares & Connexions (12,5 %). Le dispositif comprend actuellement 2 954 places dans plus de 4 000 Véligo et abris en accès libre, l’objectif du Stif étant d’en créer 20 000 d’ici à 2020. Service apprécié des voyageurs (92 % de satisfaction lors de l’enquête 2013), Véligo est assuré par SNCF Transilien, qui a délégué la gestion à Kisio Service, filiale du Groupe SNCF. Le nouveau service www.veligo.transilien.com permet une souscription en ligne et une carte interactive est disponible sur www.stif.info/carte-veligo.html.

Ewa

La Fnaut publie un manifeste des usagers

A l’occasion d’un colloque qu’elle organise aujourd’hui, « Rail 2020 », la Fnaut a présenté un Manifeste des usagers, intitulé Pour un renouveau de la mobilité ferroviaire. « Elle attend l’ouverture du système ferroviaire à la concurrence sous la forme de délégations de service public (TER) voire aux risques et périls des exploitants (Intercités et trains de nuit), gage d’amélioration de la qualité et d’engagement de la SNCF dans une logique de gains de productivité et de baisse des coûts », écrit la fédération d’usagers dans ce manifeste. Elle plaide aussi pour la complémentarité « voulue et assumée entre le rail et les autres modes de transport ».
La politique des transports doit s’inscrire dans la lignée de la COP21, estime la Fnaut et donc « intégrer les coûts des externalités dans les modèles économiques de chaque marché et mettre en application la taxe carbone ». Elle propose de s’appuyer sur le double principe de l’utilisateur-payeur et du pollueur-payeur pour le financement.

Ewa

La SNCF veut réduire ses coûts de 20 % en quatre ans

A l’occasion du séminaire qui a réuni en Normandie durant trois jours, du 26 au 28 septembre, 800 managers venus du monde entier Guillaume Pepy a exprimé sa vision de l’entreprise en 2024. Une vision contrainte par des finances publiques à la diète et par les récentes orientations gouvernementales qui pourraient aboutir à une dégradation des comptes de la SNCF et de la dette ferroviaire (de la reprise en main des négociations sociales à la SNCF à la toute récente affaire Alstom qui pourrait conduire la SNCF à acheter des rames dont elle n’a pas besoin, ou encore la décision de faire financer le projet CDG Express en partie par SNCF Réseau sans se soucier de l’aggravation de la dette).

D’où un fil rouge pour la SNCF : la discipline budgétaire. Cela passe, selon Guillaume Pepy, par l’amélioration de la rentabilité des différents métiers (Fret SNCF, TER, Geodis, Keolis…). Le patron du groupe ferroviaire fixe la réduction des coûts « hors production » à 20 % en quatre ans, ce qui représente le double du rythme actuel. Cet objectif est baptisé « Programme 4 x 5 % ». « Il faut changer de braquet », a-t-il expliqué, en conseillant de recourir au benchmark, tant externe qu’interne.

Au chapitre des développements, Guillaume Pepy veut renforcer l’activité Voyageurs, tout particulièrement dans le transport urbain, le mass transit ainsi que sur la longue distance à petits prix. En 2017, Voyages-sncf.com sera la plateforme de distribution et de relation client Web de tous les produits voyageurs, a-t-il indiqué. Le site créera une plateforme de distribution de mobilité européenne pour tous les services.

Le patron de la SNCF veut également poursuivre les investissements massifs dans les mobilités partagées, les plateformes digitales ou les hubs multimodaux. L'investissement dans le digital atteindra ainsi 200 millions d'euros en 2017. Il souhaite conforter les gares dans leur rôle de pôles multimodaux et l’immobilier dans sa fonction de levier de financement supplémentaire. Enfin, Guillaume Pepy veut placer SNCF Logistics dans le top cinq des logisticiens mondiaux.
En interne, le patron de la SNCF veut mieux « croiser » les différentes expertises et promouvoir la mobilité au sein du groupe. Celle-ci, estime-t-il, devra augmenter de 50 % en trois ans. Enfin, il a annoncé la nouvelle signature du groupe : « Rapprochons-nous ». « C'est un engagement. Cela dit beaucoup de l'unité nécessaire des salariés et du management du groupe. Et de notre relation au pays, celle d'une entreprise qui n'oublie ni son rôle industriel, ni sa vocation d'intérêt général et ses missions de service public. Et puis, nous sommes dans le camp du lien : dans un monde qui se divise, c'est aussi un parti pris dont on peut être fier », a déclaré Guillaume Pepy en guise de conclusion.    

M.-H. P.

 

Ewa

Les députés approuvent la liaison CDG Express

Les députés ont approuvé en première lecture, le 27 septembre, le projet de loi sur CDG Express, la liaison ferrée directe et dédiée entre la gare de Paris-Est et l’aéroport de Roissy. Le texte prévoit la création d’une société pour réaliser la liaison CDG Express qui sera détenue par ADP et SNCF Réseau. « En faisant porter le financement de la future voie de chemin de fer Aéroport Charles-de-Gaulle – Paris par une société de projet dans laquelle entre au capital SNCF Réseau, et en faisant fi de la règle d’or permettant d’éviter toute dérive future, le gouvernement vient de renoncer à l’un des garde-fous les plus innovants de la loi sur la réforme ferroviaire », a aussitôt dénoncé le député UDI de la Meuse Bertrand Pancher. C’est désormais au tour du Sénat de se prononcer.

Ewa

La Rochelle : toute une démarche pour la marche

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Après Grenoble, et son « Chrono en marche », lancé cet été c’est La Rochelle qui inaugurait le 22 septembre son initiative « Carrefour de  mobilité » menée par Transdev dans le but d’inciter les Rochelais à la marche. Jardinet transformé en sentier gourmand, œuvres d’art et signalétique au sol visent à rendre l’espace public plus urbain et apaisé. Ceci dans l’optique d’une refonte du réseau de bus qui ne desservira plus l’hypercentre de la ville en 2017 et dans la continuité de la piétonnisation de la zone du port depuis juillet 2015. Sur plusieurs centaines de mètres, le tout permet de prendre en charge l’usager à l’arrêt de bus pour l’accompagner à sa destination en lui indiquant les temps de marche.

A La Rochelle, la démarche est facilitée par la présence des portes médiévales de l’ancienne cité qui donnent des repères à tous. « Il fallait toutefois modifier les perceptions des gens, qu’ils revoient leur carte mentale, c’est le but de ce démonstrateur, qui révèle la porte Maubec », explique Sonia Lavadinho, la directrice du cabinet genevois BFluid Recherche et expertise, qui a travaillé avec la communauté d’agglomération de La Rochelle. « Alors que jusqu’à présent c’était juste un carrefour routier sur lequel les gens n’avaient aucune opinion. Aujourd’hui, ils réagissent : ils aiment… ou pas ! » Cette anthropologue est intarissable sur les mille et une manières de rendre une ville « marchable ».

L’expérimentation a démarré le 29 juillet et déjà les premiers enseignements sont tirés. La directrice du cabinet BFluid annonce que la V2 est déjà dans les tuyaux, car « c’est bien le principe du living lab ». « Les Rochelais sont déjà des grands marcheurs puisque 43 % marchent plus d’une heure par jour, rappelle-t-elle. 78 % des 330 personnes que nous avons interrogées nous affirment être en faveur de la poursuite de cette expérimentation dans d’autres quartiers. »

Le test se déroule dans l’un des lieux repérés comme fermés à la marche. « En commençant notre recherche, on s’est aperçus que les gens surestiment beaucoup les temps de trajets et renoncent à marcher », raconte de son côté Brigitte Desvaux, vice-présidente de la communauté d’agglo de La Rochelle, chargée des Transports. En deux ans, l’agglo a prévu d’investir « 300 000 euros dans cette démarche ». De l’hôpital à l’arrêt de bus Dames-blanches, le long du canal, on est à quelque 500 mètres du Vieux-Port, mais on ne le voit pas. Et l’aménagement urbain ne faisait jusque-là pas vraiment centre-ville. Désormais une proue de bateau invite à se poser, et un jardin des senteurs à cueillir des plantes aromatiques. Des plans explicites précisent qu’ici « tout est à dix minutes à pied » et accompagnent un jalonnement dynamique peint au sol. Enfin, diverses œuvres d’art d’artistes locaux proposent aux nouveaux piétons de flâner.

Anne de Bagneux, directrice adjointe de Transdev France, chargée de la zone sud, met en avant une « une démarche moderne et frugale en budget et en temps, qui doit permettre d’aller plus loin dans l’intermodalité et l’utilisation des transports collectifs ». La Rochelle doit dès 2017 proposer un réseau de bus doté de quatre lignes fortes cadencées aux 10 ou 15 minutes et créer 60 nouveaux arrêts pour les lignes centrales exploitées par sa régie, comme les lignes périrubaines gérées par Transdev et bientôt remises en concurrence. Le principe du Carrefour de mobilité avait déjà été testé une première fois en 2014 à Echirolles, dans la banlieue grenobloise.

Nombreuses sont les AO qui demandent aux opérateurs soit de faire mieux pour le même prix, soit aussi bien pour moins cher. « Nous pourrons proposer des démarches de carrefour de la mobilité en répondant aux appels d’offres, affirme Anne de Bagneux. Ce sont des infrastructures légères qui peuvent aisément répondre aux nouvelles problématiques. Notre observatoire des mobilités a bien montré que les gens, les seniors notamment, sont prêts à marcher dix minutes en échange de fréquences élevées à l’arrêt de bus. »

cecile.nangeroni@laviedurail.com

Ewa

La SNCF réunit ses managers dans une ambiance morose

Comme chaque année, Guillaume Pepy réunit 800 managers pour un séminaire de trois jours à partir d’aujourd’hui jusqu’à mercredi en Normandie. « C’est le premier séminaire avec le nouveau périmètre groupe » note un cadre qui fait partie du voyage et assure qu’il y a « beaucoup d’enthousiasme ».

Un discours qui masque mal le malaise aujourd’hui perçu en interne. Après la reprise en main gouvernementale sur les négociations sociales qui avaient donné lieu à une pétition signée par des centaines de cadres de la SNCF pour soutenir Guillaume Pepy, puis la toute récente affaire Alstom qui pourrait conduire la SNCF à acheter des rames dont elle n’a pas besoin, ou encore la décision de faire financer le projet CDG Express en partie par SNCF Réseau sans se soucier de l’aggravation de la dette et de l’asphyxie du système ferroviaire, les salariés sont inquiets. Et un bon nombre, si l’on en croit les confidences ici ou là, se montrent désorientés par la nouvelle organisation du groupe, sorte d’usine à gaz avec ses trois Epic, où on demande de réaliser des économies, direction par direction, branche par branche, sans se soucier des autres, alors que la réforme avait précisément pour but de remettre un peu de liant en ressoudant SNCF et Réseau et leurs différentes composantes.

M.-H. P.

Ewa

Menaces sur l’emploi chez Ouibus

La tension monte, à Lyon, chez les chauffeurs de Ouibus. La direction de l’entreprise a annoncé, le 19 septembre, envisager le transfert des 42 contrats des salariés de son dépôt lyonnais à Faure Express, un de ses partenaires autocaristes. Dans ce dépôt, l’un des trois grands sites d’exploitation de l’entreprise en France, les employés craignent que la décision ne leur soit imposée. Et ils s’inquiètent pour l’avenir du site. Ils attendaient des réponses ce matin lors d’une rencontre avec les dirigeants de Ouibus.

« La direction présente ça comme une réflexion. Mais, c’est une réflexion bien avancée », assure Rémy Haddad, délégué syndical CGT de Ouibus.

Depuis quelque temps, les chauffeurs se sentent poussés dehors par la filiale de la SNCF. Elle leur propose de faire des « passerelles » pour devenir contrôleurs, ou chauffeurs de train. Elle les invite avec insistance à aller travailler chez ses partenaires. A Lyon, une demi-douzaine de salariés ont déjà rejoint Starshipper, franchise de Ouibus à travers la France. Ils auraient été débauchés par un ancien collègue. « Il y a 30 personnes de trop », lançait la direction à la mi-août.

« Notre proposition préserve la totalité des emplois et toute la qualité de service pour les clients », fait valoir Ouibus, que nous avons contacté et qui confirme l’existence de ce projet. « A ce stade, il s’agit simplement d’un projet sur lequel nous venons d’ouvrir une discussion avec le personnel. »

A l’origine, le modèle de Ouibus reposait sur une flotte détenue en propre et des chauffeurs salariés pour assurer ses trajets. Mais face à la concurrence féroce sur ce marché et aux pertes enregistrées, l’entreprise a revu sa stratégie en la calquant sur celle de ses concurrents. « Ouibus évolue de plus en plus vers un rôle d’organisateur de mobilité et de distributeur », annonçait la direction en août. En clair, l’autocariste veut faire appel à des sous-traitants plutôt qu’à ses propres employés pour exploiter ses lignes. « Ça leur coûte moins cher que nous », regrette cet autre chauffeur qui ne préfère ne pas être cité.

« Ce qui est plus inquiétant, reprend Rémy Haddad, c’est que dans le discours de Roland de Barbentane [le directeur général], l’entreprise doit recentrer ses activités sur le site de Vitry-sur-Seine. Donc le dépôt de Lille risque de connaître le même sort… »

Alban ELKAÏM

Ewa

Allemagne : les drôles de manières de Flixbus

Qui pourra encore empêcher l’irrésistible course au monopole de Flixbus sur le marché des autocars longue distance en Allemagne ? Une chose est sûre : ce rôle ne reviendra pas à la Deutsche Bahn Le groupe vient en effet d’annoncer son intention de se désengager d’un marché sur lequel il ne sera jamais vraiment parvenu à prendre pied, en dépit de deux marques : IC Bus et BerlinLinienBus. Dès cet été, Deutsche Bahn annonçait vouloir « faire de la consolidation en cours du marché des bus longue distance le cadre d’une réflexion autour de [son] activité dans ce secteur ». Avant de trancher : la plupart des 40 liaisons assurées par BerlinLinienBus devraient disparaître à la fin de l’année. Certaines devraient être reprises par l’autre marque du groupe, IC Bus, mais cette dernière se concentrera sur ses lignes transfrontalières les plus profitables (comme Berlin – Copenhague ou Hambourg – Amsterdam).

Sur un chiffre d’affaires annuel de 12,5 millions d’euros, BerlinLinienBus représentait une perte nette de 28 millions d’euros. Inacceptable pour Rüdiger Grube, qui se plaignait récemment que la recette moyenne par personne et par kilomètre d’un bus longue distance s’élevait à 3,7 centimes d’euros, quand il en faudrait sept pour être profitable.

Pendant ce temps, Flixbus continue de grignoter des parts de marché. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir la libéralisation du marché lancée en 2013 et que le ministre fédéral des Transports, Alexander Dobrindt, décrivait un an plus tard comme « une nouvelle dimension de la mobilité », aboutir à un monopole de fait. Flixbus contrôle aujourd’hui 80 % du marché allemand, un chiffre qui devrait grimper à 90 % avec la sortie de Deutsche Bahn du paysage.

Si elle affiche encore des résultats négatifs, la start-up bénéficie du soutien d’investisseurs importants, dont General Atlantic, ou le fonds de capital risque Holtzbrinck Ventures. Sa grande souplesse – elle ne possède ni flotte de véhicules ni chauffeurs, mais sous-traite son activité à des PME – lui a permis d’opter pour une stratégie d’expansion tous azimuts en absorbant ses concurrents et en ajoutant des liaisons à son portefeuille. Dans un contexte de guerre tarifaire, elle a éliminé petit à petit ses concurrents en les acquérant : Mein Fernbus, en janvier 2015, puis en juin dernier Megabus, et enfin Postbus au mois d’août.

Une politique low cost qui pourrait finir par avoir un coût social : la semaine dernière, la chaîne NDR révélait que les salariés de Megabus avaient reçu leurs premières lettres de licenciements : 210 emplois seraient concernés.

La même stratégie est-elle en train de se dessiner en France ? Un peu plus de deux mois après que Flixbus a racheté l’activité commerciale de son concurrent Megabus, les deux opérateurs ont annoncé en septembre leur divorce. La fin de ce partenariat laisse sur le carreau les 170 salariés de Megabus et moins de choix pour les voyageurs…

Gilles Bouvaist, à Berlin

Ewa

Innotrans 2016 : moins de trains, plus de digital

Pour ce qui est du nombre de visiteurs, Innotrans a encore progressé. Mais de peu, passant en deux ans de 138 872 à 144 470 visiteurs professionnels. On était habitué à des progressions plus importantes de l’ordre de 10 000 à 15 000 visiteurs en plus d’une édition à l’autre.

Pour ce qui est du matériel roulant, l’exposition berlinoise marque nettement le pas, avec 127 véhicules exposés contre 145 en 2014. Alors que certaines autres années, les constructeurs ou loueurs se seraient battus pour le moindre mètre de voie posée à cet effet au Parc des expositions de Berlin, l’absence totale de Bombardier ou de CAF et la faible présence d’Alstom sur l’espace d’exposition en plein air se faisait ressentir. Bombardier n’est pas venu les mains vides pour autant, avec l’annonce de la troisième génération du Talent, attendue d’ici deux ans. Un matériel qui comprendra une version à stockage d’énergie électrique à charge rapide pour desservir les lignes non électrifiées. Dans ce domaine précis, Alstom présentait quand même du concret : l’autorail iLint à pile à combustible, développé avec quatre Länder. A propos de véhicules électriques, Innotrans innovait cette année avec une mini-exposition de bus urbains, confirmant la volonté des organisateurs de s’imposer également dans le domaine des transports publics.

Tous les exposants ne pouvaient pas faire venir du matériel roulant. Par exemple pour des raisons d’ordre géographique. Et c’est dans les halls que les exposants chinois ont imposé leur marque, en particulier sur le stand de CRRC, d’où le visiteur sortait convaincu que « décidément, ils savent tout faire », du transport public guidé aux trains de fret ou à grande vitesse… « La Chine est un marché clé pour Bombardier », a d’ailleurs rappelé Laurent Troger, président de Bombardier Transport.

Comme la nature a horreur du vide, Siemens, Stadler et les exposants venus de l’Est ont profité des emplacements laissés vacants par Alstom Bombardier et CAF pour prendre leurs aises sur les voies ferrées. A l’occasion, les visiteurs auront pu constater que les rames automotrices pour les transports régionaux ou intercités dans la gamme de vitesses 160-200 km/h, voire 250 km/h pour le Giruno de Stadler destiné aux CFF, formaient un marché visiblement porteur dans les pays dépourvus de LGV. Et comme d’habitude, un seul « vrai » train à grande vitesse était présent : le Velaro de Siemens pour la Turquie.

Toujours sur les voies, jusqu’aux emplacements d’honneur, le fret était mieux représenté que lors des éditions précédentes, avec des wagons d’apparence classique mais aux détails innovants. Fret toujours : même Vossloh, qui souhaite officiellement vendre sa production de locomotives, présentait entre autres la « locomotive du scandale » DE 18 destinée à Akiem… et décorée en conséquence. Enfin, comme lors de toutes les éditions, le matériel pour la maintenance de voies était très présent. Peut-être plus que d’habitude selon certains, qui disent que maintenant que l’argent a été placé dans l’achat de nouveau matériel roulant, il serait peut-être temps de s’occuper des voies sur lesquelles ces matériels sont appelés à circuler…

Mais il n’y a pas que le matériel roulant. Henri Poupart-Lafarge rappelait que cette activité ne représente que 46 % du chiffre d’affaires d’Alstom : il y a aussi les services, la signalisation et les systèmes. De même, Laurent Troger évoquait côté Bombardier la digitalisation des transports, permettant de tirer un meilleur profit des équipements disponibles pour les rendre plus performants. Tout en prenant garde à protéger les systèmes informatiques des attaques… La digitalisation, c’est également l’affaire de spécialistes comme Thales, mais aussi de la SNCF et de la DB, qui ont signé à Berlin une alliance dans ce domaine.

Cette signature était du reste la seule manifestation visible de la SNCF à Innotrans cette année. Finis les stands géants et les matériels roulants acheminés par trains entiers. La France n’était pas absente pour autant, avec deux grands stands stratégiquement placés. Il semblerait même que parmi les 2 955 exposants, la France était deuxième par sa participation sur les 60 pays représentés. C’est du moins ce qu’a annoncé l’Ambassadeur de France à Berlin au premier soir de l’exposition. Pourtant, un fin observateur français de l’industrie ferroviaire a été impressionné par la multiplication des innovations et des pays exposants à Innotrans. Et conclut, par contraste, que « quand on met toutes les innovations bout à bout, il y a un gap, avec ce qu’on voit en France… »

Patrick Laval