Je me connecte

E-mail*
Mot de passe*

> Mot de passe oublié?

Je m'inscris

*Champs obligatoires

Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée en 2004, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent.
1. Mon Compte
2. Mes activités
3. Mes Newsletters

Vous devez lire et accepter nos conditions générales de vente et d’utilisation *

* Mentions obligatoires

Je souhaite recevoir la newsletter :

Je m'enregistre

Mot de passe oublié ?

 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

Effia se lance à l’international

Effia, numéro deux du stationnement en France, a annoncé le 11 mai l’achat de la société Alfa Park. Exploitant 8 000 places en Flandres, Wallonie et dans la région de Bruxelles, cette entreprise belge doit devenir « la base de développement du groupe au Bénélux », explique Effia en précisant que « cette opération de croissance externe marque la première étape du développement d’Effia à l’international ».

La filiale de Keolis qui gère désormais 175 000 places sur l’ensemble des segments de marché (dont 30 000 en voirie) et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 145 millions d’euros, estime disposer de « bases solides en France qui ont vocation à se développer » et compte poursuivre « des opérations de croissance ciblées à l’international », selon son PDG Frédéric Baverez.

Ewa

Vélib’, un contrat à 500 millions d’euros

capturedecran2017 05 12a14 13 03

C’est le plus gros marché de vélos en libre service du monde si l’on excepte la Chine, indique Sébastien Fraisse, le directeur général adjoint d’Indigo en présentant le contrat Vélib’ que vient de gagner Smoovengo (incluant outre le gestionnaire de parkings Indigo, l’entreprise de transport public espagnole Moventia, le spécialiste des services automobile et de mobilité Mobivia, également actionnaire de la société Smoove, elle-même mandataire du groupement).

Et il n’a pas été attribué à une start-up comme semblent le suggérer les derniers articles parus dans la presse, poursuit-il : « La somme de nos quatre entreprises représente 40 000 salariés dans le monde et quatre milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. »

Le contrat porte sur un montant total d’un peu moins de 500 millions d’euros (478 millions d’euros précisément) sur 15 ans. Impossible toutefois de connaître le montant des investissements nécessaires à la fourniture des stations sur Paris et sur la quarantaine de communes qui accueilleront les vélos en libre service (25 000 vélos et 1 050 stations prévues, voire plus si de nouvelles communes sont candidates, elles ont jusqu’à la fin juin pour le dire). Marie-Pierre de la Gontrie, la présidente du syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole qui vient de signer ce contrat avec Smoovengo, refuse aussi de dévoiler les tarifs de ce nouveau service, même si l’on comprend déjà qu’ils devraient augmenter. « Nous nous réunirons en automne pour le décider. Nous n’avons aucune envie d’augmenter les prix de façon importante car c’est un service public », souligne Marie-Pierre de la Gontrie. Qui ajoute : « Nous avons déjà arrêté quelques paramètres : nous souhaitons conserver des tarifs sociaux, des abonnements de courte et de longue durée, ainsi que les 30 premières minutes d’utilisation gratuites. Enfin, le tarif d’utilisation des vélos mécaniques sera différent de celui des vélos électriques. »

Les recettes iront directement à la collectivité qui rémunérera Smoovengo pour le service de façon forfaitaire. Un intéressement sur les recettes est aussi prévu pour inciter le groupement à attirer des clients (aujourd’hui on compte 300 000 abonnés pour 20 000 vélos)

Selon Laurent Mercat le président de Smoove, le futur Vélib’ qui sera proposé à partir de janvier, sera plus léger que l’actuel vélo de l’exploitant JCDecaux (20,6 kg contre 22,5 kg) et affichera un nouveau design mais « avec des caractéristiques techniques assez standards ». La spécificité des vélos tient avant tout à leur système de sécurité, « une fourche cadenas » les rendant difficiles à voler et leur permettant de se garer même quand une station est pleine. « C’est une technologie extrêmement pertinente : elle permet de doubler la capacité des stations sans nécessiter aucun mètre carré supplémentaire », précise Laurent Mercat, qui estime que le vandalisme ne devrait pas aller au-delà de 15 % alors qu’aujourd’hui si l’on en croit un rapport de l’Apur, c’est l’équivalent du parc total qui s’est volatilisé.

Parmi les autres innovations proposées, les vélos sont équipés d’un boîtier électronique, la « Smoove Box », permettant d’actionner la fourche cadenas, de lire les cartes sans contact des usagers, de les guider dans leurs parcours, ou encore de localiser un vélo. Enfin, conformément à la demande du syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole, un tiers des vélos sera proposé avec assistance électrique. « La flotte des vélos est évolutive : si la demande est forte, il sera possible de passer d’un vélo mécanique à un vélo électrique en 30 minutes dans nos ateliers », explique Smoovengo.

Enfin, pour couper court aux critiques de JCDecaux, qui a perdu son contrat et s’inquiétait du sort qui serait réservé au personnel actuel, le futur exploitant rappelle que « JCDecaux doit d’abord proposer des reclassements en interne ». Selon Yann Marteil, le directeur général délégué de Mobivia, « Smoovengo a pris l’engagement de proposer en priorité aux salariés que JCDecaux ne voudrait pas garder pour ses autres activités de les rejoindre ». Et d’ajouter : « Notre intérêt est de récupérer des compétences, des expertises. »

Un calendrier est déjà défini. Les premiers travaux de démontage des stations actuelles et de d’installations des nouvelles commenceront en octobre pour que le service puisse démarrer au 1er janvier. Puis il faudra attendre jusqu’en mars pour que toutes les stations soient fonctionnelles.

M.-H. P.

Ewa

La première Vélorue de France créée à Strasbourg

Forte de son statut de première ville cyclable de France, Strasbourg lance un nouveau concept pour favoriser encore davantage la petite reine : elle a créé en plein centre-ville la première Vélorue de France, longue de 250 mètres dans la rue de la Division Leclerc.

Ce concept, qui existe notamment aux Pays-Bas et en Allemagne (Fahrradstrasse), est possible en France depuis juillet 2015 grâce à une évolution du code de la route, explique la collectivité. « Concrètement, dans certaines rues à faible trafic voitures et/ou étroites et dans lesquelles la circulation des vélos est importante, le cycliste, guidé par des chevrons et des logos vélo apposés sur le sol, peut circuler au centre de la rue, la voiture restant derrière lui », indique-t-elle dans un communiqué. Le cycliste est prioritaire et les voitures n’ont pas le droit de le dépasser.
L’expérimentation a démarré le 12 mai. D’autres vélorues devraient être testées prochainement dans d’autres rues du centre de la capitale alsacienne, qui compte déjà plus de 550 km de pistes cyclables. La ville, qui évaluera l’impact de cette expérimentation, se donne l’objectif de donner plus d’espace aux modes dits « doux ».

Ewa

Accord sur le plan social d’ECR

Les négociations engagées à Euro Cargo Rail, filiale française de fret de la Deutsche Bahn, sur les conditions du plan social annoncé en décembre, ont abouti début mai à un accord majoritaire avec les syndicats, a appris l’AFP de sources concordantes. Il s’agit du premier plan de sauvegarde de l’emploi déclenché depuis l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire.

Il porte sur 295 suppressions de postes et 165 modifications de contrats pouvant entraîner un licenciement en cas de refus. Soit sur plus d’un tiers des effectifs. Mais compte tenu des postes vacants et de créations prévues en parallèle, on estime à 126 le nombre de suppressions nettes de postes.

La direction espère un retour à la rentabilité en 2018, après une perte de 25 millions d’euros en 2016 (et 13 millions l’année précédente).

 

Ewa

SNCF Logistics mise sur le train de fret intelligent

capturedecran2017 05 09a18 16 07

Du 9 au 12 mai, au salon Transport Logistics de Munich, SNCF Logistics et la start-up marseillaise TRAXƎNS ont officiellement lancé leur « train fret digital », dont les wagons sont équipés de boîtiers et de capteurs interconnectés.

Proposée « dès le second semestre 2017 », cette innovation « permettra d’apporter une panoplie très riche de nouveaux services à haute valeur ajoutée pour l’ensemble des acteurs du secteur », annoncent ses deux promoteurs. Plus précisément, les trains de fret fourniront un ensemble de données utiles tant aux clients qu’aux propriétaires de wagons ou aux entreprises ferroviaires. Des données souvent déjà disponibles pour les transports de fret assurés par d’autres modes (routier, voie d’eau), qui devraient contribuer à rendre le fret ferroviaire « plus moderne, plus performant et plus sûr » dans un contexte de concurrence intermodale.

Pour les clients chargeurs, les wagons équipés de boîtiers Traxens apporteront de nouveaux services de traçabilité à haute valeur ajoutée tels que la localisation précise en temps réel, à tout moment et partout en Europe, des alertes lors de l’arrivée à certains endroits stratégiques prédéfinis (geofencing), ainsi que l’enregistrement des mouvements, des arrêts et des temps de stationnement.

Au-delà du suivi des wagons, l’état et la sûreté des marchandises transportées pourront également être surveillés dans un « train fret digital ». Grâce à des capteurs installés à la demande, des prestations personnalisées de contrôle des conditions de transport de certaines marchandises sensibles seront proposées aux clients, par exemple en ce qui concerne la pression ou l’hygrométrie à l’intérieur des wagons ou encore d’éventuels chocs ou accélérations subis par les wagons. Pour le vrac solide (céréales, granulats…), l’ouverture et la fermeture télécommandée de trappes latérales ou axiales des wagons trémies faciliteront le chargement et le déchargement dans les installations industrielles. D’autres fonctionnalités pourront être développées sur mesure.

Pour les propriétaires de wagons, qu’il s’agisse d’entreprises ferroviaires ou de clients industriels, le « train de fret digital » permettra une meilleure gestion du parc et sera utile lors des opérations de maintenance grâce au suivi kilométrique précis de chaque wagon, à l’information sur des chocs anormaux ou encore la surveillance de l’état des essieux. Enfin, le « train de fret digital » sera, selon SNCF Logistics et Traxens, « un important levier au service de la performance et de l’efficacité industrielle des transporteurs ferroviaires grâce à l’automatisation de certains processus de production : composition du train, essais de frein et bulletins de freinage ». En pratique, le « train fret digital » devrait faciliter et accélérer ces phases de préparation des convois, améliorer la sécurité et par conséquent contribuer à réduire des coûts de production du mode ferroviaire.

Ewa

Des exercices de relaxation à bord des TGV

Depuis le 3 mai, il est possible de suivre des séances de coaching grâce au portail d’accès à Internet à bord, TGV Connect, dans les trains qui en sont équipés. Dans une dizaine de vidéos, la coach Valérie Orsini propose des exercices pour se relaxer à bord, en restant assis sur son siège. Le service TGV Connect déjà déployé sur la ligne Paris – Lyon va être installé progressivement tout au long de l’année, notamment vers Lille, Bordeaux, Strasbourg, Marseille ou Rennes.

 

Ewa

Mobilité : ce qu’Emmanuel Macron veut faire

Fondateur d’un mouvement baptisé En Marche !, homme pressé et d’une génération agile, d’abord connu du public par les cars affublés de son nom, Emmanuel Macron se devait d’avoir une grande politique de la mobilité. Du moins pouvait-on le penser. Mais, sur ce point, lors de la campagne, l’homme qui veut changer la politique en France ne s’est pas distingué de ses concurrents. On l’a dit, redit, les sujets de mobilité et de transport ont été le cadet des soucis des candidats du premier comme du second tour. En bonne compagnie, puisque les questions d’environnement ou de transition énergétique ont brillé par leur absence.

Des options ont tout de même été prises. Suffisamment clivantes pour qu’on voie s’opposer, à une Marine Le Pen soucieuse du statu quo dans le ferroviaire au moins, en phase avec les monopoles, les statuts et les frontières, un Emmanuel Macron apôtre d’une société ouverte, accusé par son adversaire de vouloir « uberiser » le pays.

Ces repères étaient assez clairs pour qu’à l’avant-veille du scrutin, précisément au nom de la mobilité, un collectif de parlementaires (de toute façon peu suspects d’attirance pour l’extrême droite) en appelle à faire barrage à Marine Le Pen. Dans un texte publié par La Tribune le 5 mai ces huit parlementaires, pour la plupart bien connus de nos lecteurs, comme Dominique Bussereau, Philippe Duron, Bertrand Pancher ou Gilles Savary, ont soutenu fermement Emmanuel Macron, en invoquant des valeurs d’ouverture et de mobilité.

Si l’on en vient à ce que proposait plus précisément celui qui vient d’être élu président de la République, c’est au nom de la mobilité et non des transports qu’il avait choisi de se positionner. « Les transports répondent à un besoin de mobilité », rappelait l’un de ses soutiens et conseillers. Ce qui montrait, au-delà d’une apparence de truisme, le refus de se référer d’abord à une politique d’infrastructures.

Sans surprise, le credo du président s’inscrit dans le droit fil d’un programme empruntant ses idéaux autant à la droite qu’à la gauche. Libéralisme d’un côté, avec notamment un souhait d’ouvrir au plus vite les trains régionaux à la concurrence, « dans le respect des directives européennes, en créant le cadre social qui le permet » ; mobilité inclusive de l’autre.

S’agissant de la concurrence dans le TER, le nouveau président (ou son entourage) juge inutile d’en passer par une loi d’expérimentation pour la concurrence dans les TER. « Ce serait une loi de faux-cul puisqu’il n’y aura pas de retour en arrière », s’est écrié Arnaud Leroy, député du groupe socialiste, écologiste et républicain, soutien d’Emmanuel Macron, venu s’exprimer au Grand Débat Transport de TDIE le 22 mars. Même s’il reconnaissait qu’il fallait l’organiser sans précipitation, ne serait-ce que pour organiser « le transfert des personnels sous-statut ». Conclusion : « Allons-y à un rythme de sénateur »… Cela tombe bien puisque c’est de deux sénateurs, Hervé Maurey et Louis Nègre, qu’on attend, à la rentrée, un projet de loi sur le sujet.

Les partisans de Macron ont aussi prôné lors de la campagne une mobilité sociale « en tant que lutte contre l’assignation à résidence ». Bien dans le prolongement de sa réforme sur les cars longue distance. Une ouverture, qui a permis de transporter « un million de personnes qui n’auraient pas eu accès au voyage sinon », rappelle-t-on à l’envi.

Trois axes principaux ont structuré le discours sur la politique des transports : les investissements, les usages et services, la transition écologique. Sur 50 milliards d’investissements promis tous azimuts, on en consacrerait cinq aux infrastructures de transport, « en plus du fil de l’eau ». Mais un investissement se focalisant davantage sur la rénovation que sur les grands projets, deux tiers des sommes allant à la route, un tiers au ferroviaire. Sans oublier les nœuds et l’intermodalité : gares routières et parcs-relais devront gagner en efficacité. Quant aux grands projets, rendons le pouvoir au parlement, a clamé l’équipe d’EM !. Dès le début du quinquennat, le vote d’une loi d’orientation pluriannuelle – sur cinq ans – et financée doit être à l’ordre du jour. La loi sera faite « sur la base des préconisations de la commission Mobilité 21, permettant de budgétiser et d’établir un calendrier », a précisé Arnaud Leroy.

Principe de choix pour les projets : le bon investissement, au bon endroit, au bon moment. Exemple donné par Emmanuel Macron sur RTL, Toulouse – Paris, déjà desservi par une navette Air France : « Est-ce que ma priorité en termes d’infrastructures de transport est de redéployer énormément d’argent pour venir par le train là où il existe quelque chose par l’avion ? Je ne veux pas le trancher aujourd’hui pour ne pas faire d’électoralisme. » En fait, s’il s’est gardé de faire des promesses sur le sujet de la LGV Bordeaux – oulouse, Emmanuel Macron a pris soin de ne pas fermer la porte non plus. Restera à ne pas alourdir la dette ferroviaire… Arnaud Leroy l’a annoncé pour TDIE, Emmanuel Macron élu reprendra la dette historique de SNCF Réseau, « parce que c’est une dette d’Etat, pas une dette d’entreprise ». Reste à voir maintenant ce qui sera réellement repris et à quel rythme. La reprise de la dette, on connaît la chanson, Et on peut faire confiance aux services de Bercy pour se rappeler au bon souvenir de l’ancien ministre de l’Economie.

Côté usages, l’un des axes forts d’Emmanuel Macron, c’est de réduire la dépendance à la possession d’une voiture personnelle. Il compte s’appuyer sur les services numériques et partagés. « 60 % de la population n’aura jamais de transports en commun, il faut accroître le taux d’occupation des véhicules, donc développer le covoiturage qui présente des réserves de capacités monumentales en zone rurale », assure l’un de ses conseillers. Avantage : l’offre est compatible avec les petits budgets car EM ! relève que les transports représentent 24 % du budget des ménages sous le revenu médian et que 28 % des Français disent avoir refusé une offre d’emploi parce qu’ils ne disposaient pas du moyen de transport pour s’y rendre. Mesures proposées : « voies dédiées aux bus, VTC et covoitureurs sur les autoroutes urbaines, modulation des péages en fonction du nombre d’occupants du véhicule… »

Concernant la transition énergétique enfin, un verdissement du parc est promis… à petite vitesse. Il s’agira de commencer par une convergence « à moyen terme » des fiscalités du gazole et de l’essence. Aux détenteurs de modèles antérieurs à 2001, une aide de 1 000 euros à l’achat d’un véhicule moins polluant neuf ou d’occasion est annoncée. Le candidat évaluait l’enveloppe nécessaire à trois milliards d’euros, envisageait qu’il n’y ait plus une seule vente de moteurs thermiques en 2040. 250 millions d’euros seront consacrés à créer un réseau de bornes de recharge électrique rapide. « Il faut qu’on négocie avec l’UE, prévient aussi Arnaud Leroy. Qu’on pousse le véhicule 2 l, qu’on se donne les moyens de vérifier les cycles d’émissions, car c’est la question de la crédibilité de la parole publique qui est en jeu. » Eh oui !

F. D. et C. N.

Ewa

L’insolente santé d’Alstom

Henri Poupart-Lafarge est serein. On le dit d’ailleurs d’un tempérament optimiste. Mais, indiscutablement, les résultats d’Alstom sont bons. Les premiers résultats d’Alstom pur et dur ferroviaire. Le chiffre d’affaires du groupe atteint les 7,3 milliards d’euros, en hausse de 40 % en cinq ans par rapport à l’activité Transport de l’ancien groupe. Dans le même temps, la profitabilité a quasiment doublé. Et le groupe va recommencer à verser des dividendes. Pour Henri Poupart-Lafarge, c’est le résultat d’une stratégie adoptée il y a cinq ans. La sienne. Il a pris la présidence d’Alstom Transport en juillet 2011, avant de devenir en février 2016 PDG du groupe, après la cession de Power à GE. Une stratégie qui a consisté à se rapprocher des clients, à élargir les prestations autour du ferroviaire pour proposer systèmes, signalisation, services, jusqu’à des systèmes complets, clé en main, qui intéressent les pays neufs dans le transport public. Cette stratégie d’élargissement a connu un nouveau développement, présenté à la Cité du Cinéma quelques jours avant la publication des résultats (voir La Lettre confidentielle n° 160).

Pour l’exercice 2016-2017, les prises de commande ont atteint dix milliards d’euros. Comme en 2015-2016. Comme en 2014-2015. Les prises de commande, c’est un indicateur qu’Henri Poupart-Lafarge regarde avec plus d’attention encore que le carnet de commandes, qui s’élève tout de même à 34,8 milliards. Ces dix milliards, rapportés au chiffre d’affaires, offrent un bon ratio de 1,4. Il ne s’agit pas d’en faire un chiffre magique, ni même un objectif, mais c’est un bon indicateur. Il témoigne de la performance commerciale de l’entreprise, qui sait s’adapter à un marché qui bouge pas mal. A preuve, les prises de commande, il y a deux ans, étaient tirées par l’Afrique (commande Prasa pour l’Afrique du Sud) et le Moyen-Orient (métro de Riyad, tram de Lusail au Qatar), l’an dernier par l’Asie (marché indien des locomotives), et cette année par des commandes européennes, avec un poids non négligeable de la France. On en a beaucoup parlé quand Belfort a été menacé de fermeture : 15 TGV, 30 Coradia pour les Intercités, sans oublier le RER 2N NG, dont les 71 rames commandées ferme au consortium Alstom-Bombardier se traduisent dans les derniers comptes d’Alstom par 780 millions d’euros.

Se rapprocher des clients, en répondant à la demande fréquente de localisation, cela se traduit par la construction en cours à Madhepura (Etat du Bihar, en Inde) de l’usine destinée aux 800 locomotives électriques doubles commandées par les chemins de fer indiens. Ou par l’achèvement du site sud-africain destiné à la commande de 600 trains de banlieue pour l’opérateur national Prasa. Sur les 20 premières rames, fabriquées à Lapa, au Brésil, 18 ont été livrées, dont 13 sont en service et l’usine sud-africaine de Dunnottar, près de Johannesburg, a commencé à prendre le relais.

Si l’on regarde l’activité par secteurs, les systèmes, la signalisation, et les services, représentent aujourd’hui, ensemble, 57 % du chiffre d’affaires au lieu de 40 % auparavant. Le cap de 60 %, fixé par le plan stratégique 2020 est quasiment atteint. Ce sont ces secteurs qui assurent la croissance, le matériel roulant restant stable en volume.

Une des clés du maintien de la croissance, c’est l’innovation. La R&D représente 3,4 % du chiffre d’affaires, à 248 millions d’euros. L’innovation ferroviaire s’est traduite notamment l’an dernier par la présentation du train régional Coradia iLint à hydrogène, fabriqué en Allemagne et avant tout conçu pour le marché allemand, dont les essais sont en cours. Et par la présentation du prototype Aptis, qui est un peu un tramway adapté au gabarit bus (voir La Lettre n°160, voir le numéro d’avril de VR&T), un « petit frère du tramway », dit Henri Poupart-Lafarge.

Après avoir lancé sa nouvelle plateforme pour les tramways (d’où sont issus les nouveaux tramways de Sydney, les T9 et T 10 en France) et celle pour les métros (50 rames à Dubai pour l’extension destinée à l’Expo universelle et pour la densification de la desserte, ou les 69 rames de Riyad, dont la première, fabriquée à Katowice, a été livrée en février dernier). C’est maintenant au tour de la nouvelle plateforme de trains régionaux d’être lancée, ainsi qu’à la nouvelle plateforme grande vitesse (28 trains Amelia Liberty pour Amtrak).

Ces résultats, cette croissance équilibrée, au rythme de 5 % par an, confortent la position de Poupart-Lafarge qui, à la traditionnelle question sur la consolidation européenne sous la bannière d’un Airbus du rail, répond en refusant tout « happening » des quelque dix constructeurs européens. Et d’affirmer : « Je refuse d’avoir des objectifs de croissance externe ». Et précise : « On n’a pas besoin d’acquisition pour survivre. Mais comme nous avons un bilan extrêmement sain, il serait étonnant que nous ne trouvions pas des opportunités… » Opportunités à ne pas manquer, qu’Alstom distingue d’acquisitions nécessaires au développement, comme celle fin 2016 de Nomad Digital. Même si, dans les nouvelles technologies, Alstom joue largement la carte des partenariats. Au bout du compte, un discours bien rodé maintenant, et qui s’est lentement affirmé, en infléchissant les fières déclarations initiales sur Alstom devenu « pure player » et droit dans son « stand alone ».

Si ça va plutôt bien, la question qui a déclenché une crise autour de l’avenir de Belfort n’est pas résolue. Sur les 12 principaux sites d’Alstom, tous travaillent pour le marché mondial. Mais les quatre sites d’assemblage, La Rochelle, Reichshoffen, Valenciennes et Belfort dépendent surtout de la France. Et largement de la convergence entre les besoins d’Alstom et ceux de la SNCF. Un des prochains rendez-vous sera le TGV qu’on a longtemps dit « du futur ». Pour l’instant, en phase de R&D, le partenariat pour le développement se passe très bien. Henri Poupart-Lafarge parle même de symbiose entre les équipes SNCF et Alstom. C’est au moment des commandes, de leur volume et de leur rythme, que l’on verra si l’attelage continue à aller du même pas.

F. D.