Avec leur mot d’ordre récurrent maintenant depuis le début de la rébellion fin janvier, « on ne lâche rien » les « MaxTrotters » poursuivent leur combat contre la SNCF pour tenter d’obtenir une offre similaire à celle dont ils jouissaient depuis deux ans avec la carte illimitée iDTGVMax. Ils n’ont pas hésité à aller à la rencontre de Guillaume Pepy le dimanche 5 mars au sortir de l’inauguration officielle du « Train de la Présidentielle ». Bien leur en a pris. Ils ont reçu une écoute attentive et même un aveu d’erreur. « On s’y est mal pris », a en effet concédé le patron de SNCF Mobilités. Qui leur promettait dans la foulée un rendez-vous d’échanges avec les services concernés de la SNCF, afin, le croyaient-ils, d’adapter un peu mieux à leurs véritables besoins et usages l’offre de remplacement qui leur avait été faite fin février.
« On va faire mieux on négocie de bonne foi », a promis Guillaume Pepy ce soir-là. Au sortir de la fameuse réunion le 8 mars, les dix MaxTrotters représentant la communauté des 10 000 porteurs de cette carte que la SNCF supprime, étaient circonspects : leur principal interlocuteur, le DGA Mathias Vicherat, avait quitté la réunion en son milieu, au bout d’une heure. On leur avait parlé d’une carte qui causait « cinq millions de perte annuels », avant de rectifier d’un « cinq millions de manque à gagner »…
Mais ils avaient été entendus ! Oui il y avait une erreur : ce ne sont pas 30 000 places par jour dans les TGV auxquelles ils pourraient prétendre, mais quelque 7 200, avec la communauté des 50 000 jeunes de moins de 27 ans détenteurs de nouvel abonnement TGVMax. Un système fondé sur le yield management pour cette carte encore « en rodage » et susceptible d’évoluer. Bien qu’elle ait fait valoir que sa première proposition était selon elle déjà « énorme » racontent les Maxtrotters, la SNCF avait accepté de réfléchir à la possibilité de réserver – on dit checker dans le langage des Maxtrotters qui ne réservent que via une appli dédiée – plus de 30 jours à l’avance.
Pourtant, le 9 au soir, les nouvelles conditions générales de vente pour iDTGV2 tombaient dans les boîtes mails des intéressés. Avec pour consigne de les signer avant le 31 mars, sous peine de se voir retirer le droit à y souscrire. 13 pages de jargon jugé plus ou moins obscur. Et pas un iota de changé par rapport à ce qui avait été préparé le mois dernier. Les Maxtrotters en colère dénoncent donc une fois de plus « la fausse écoute de la SNCF ». Et ce d’autant plus facilement qu’ils ont repéré la date de création du document, le 7 mars, soit la veille de la « réunion de coconstruction ». Des CGV applicables au 9 mars, alors que l’ancien abonnement court encore jusqu’à la fin mai…
Très vite, les meneurs de la fronde battaient le rappel et expliquaient que personne ne devait signer cette offre. Sans doute peine perdue. Un avocat membre du Collectif estime tout de même qu’après l’annonce de la mort programmée en décembre des iDTGV, les Maxtrotters se retrouvent être « de nécessaires victimes collatérales d’une stratégie de groupe ». N’empêche, la SNCF a semble-t-il réussi son coup pour se débarrasser de ces clients trop coûteux, trop encombrants et trop bruyants…
cecile.nangeroni@laviedurail.com