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Ewa

France-Espagne : SNCF-Réseau et Adif prennent le relais de TP Ferro

Ce lundi 19 décembre, doit être signée à Paris la création de « Ligne Figueras – Perpignan » (LFP), une société publique dont le capital est partagé

entre SNCF-Réseau et son homologue espagnol Adif. Avec cette entité dont le siège social est à Madrid, les Etats français et espagnol prennent donc le relais du concessionnaire TP Ferro pour l'exploitation du tronçon international à grande vitesse Perpignan – Figueras ouvert le 15 décembre 2013. La société TP Ferro associait les entreprises de BTP Eiffage et ACS qui, à partir de 2003, ont construit le tunnel international du Perthus (un investissement d'un milliard d'euros), et elle devait exploiter le tronçon pour 50 ans. Mais l'AVE espagnol est arrivé en retard et le trafic n'a pas été au rendez-vous : TP Ferro a été mise en liquidation en septembre 2016 après avoir accumulé une dette de 557 millions d'euros.

Michel Garicoïx

Ewa

« En se développant, la digitalisation va accentuer les contraintes »

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Entretien avec Yves Crozet, économiste, professeur émérite à Sciences Po Lyon et à l’université Lyon 2.

Smartphone et low cost sont, selon Yves Crozet, deux mutations qui ont profondément marqué les transports ces dernières années. Selon l’économiste, à l’avenir, les frontières entre routier et ferroviaire devraient devenir beaucoup plus floues, ainsi qu’entre le public et le privé. Ville, Rail & Transports. Quels sont les événements qui ont le plus marqué, selon vous, les transports publics durant les 25 dernières années ?

Yves Crozet. L’évolution la plus forte selon moi, apparemment marginale dans le sens où elle ne change pas le transport, c’est le Smartphone car il modifie le rapport au temps. C’est le changement clé : on le voit avec les jeunes qui n’imaginent pas ne pas voir fonctionner en permanence leur téléphone.

Si dans les années 70-80-90, la question du temps de transport était centrée autour de la vitesse (autoroutes, TGV, avions…), aujourd’hui on ne peut plus gagner en vitesse. Mais le temps étant toujours la ressource rare, on l’optimise avec le téléphone.

Le smartphone est devenu central dans la mobilité et nous a fait passer de la notion de transport à celle de mobilité.

Second changement fondamental : l’apparition du low cost aérien. On observe que depuis 2002, le trafic automobile est stable, de même que le trafic TGV depuis 2008. De leur côté, les compagnies aériennes low cost ont enregistré une hausse annuelle de 3 à 4 %.

Le low cost a permis d’abaisser très fortement les coûts de production. Pas seulement parce qu’on passe par Internet mais aussi parce qu’on a repensé totalement le système. Les avions à bas coûts volent 50 % de plus que ceux d’Air France par exemple. Le modèle de production du TGV a lui aussi été revu pour mettre en place du low cost : les rotations sont plus rapides, on fait payer les bagages et il n’y a pas de contrôle à bord.

Tout le monde ne peut pas suivre ce modèle. Uber voudrait faire rouler des taxis low cost mais se heurte à une difficulté : il faut bien payer les chauffeurs. Uber perd de l’argent car il n’a pas réussi à baisser les coûts. La révolution Uber, c’est une application : la plateforme baisse les coûts de transaction, et l’utilisateur sait où est son taxi, combien ça lui coûtera… La digitalisation agit dans un premier temps sur les coûts de transaction. Mais elle ne change pas le coût de production.

Dans le transport public urbain, on n’entend pas non plus parler d’un système low cost car on ne peut pas toucher aux règles de travail, c’est très verrouillé.

 

VR&T. Que peuvent changer les cars Macron ?

Y. C. On pourrait imaginer que demain des élus, dans un contexte budgétaire difficile, décident de fermer une ligne de transport public s’ils constatent qu’un car Macron peut assurer une liaison sans que cela ne leur coûte un sou. C’est la deuxième phase de la loi Macron : la loi va influencer les décideurs publics en matière de financement des transports publics.

La loi ne sert pas seulement à proposer à des personnes à faibles revenus de voyager à bon prix. Elle modifie aussi d’une part la frontière entre le routier et le ferroviaire, d’autre part entre le public et le privé.

 

VR&T. Comment a joué l’évolution des prix du carburant ?

Y. C. Le prix du carburant n’a pas augmenté comme on le pensait. Et le trafic automobile est de nouveau en hausse. Notre pouvoir d’achat en carburant a doublé entre la période précédant le premier choc pétrolier (en 1970, on pouvait se payer trois litres d’essence avec une heure de Smic) et 2014 (on peut se payer plus de six litres avec une heure de Smic). La hausse des prix du carburant n’a pas eu lieu. C’est pourquoi la voiture est toujours le mode dominant.

 

VR&T. Comment jugez-vous les politiques publiques mises en place ?

Y. C. Les politiques n’ont pas vu venir grand chose. Ils n’ont pas vu venir la révolution des smartphones. Ni celles du low cost.

Ils sont restés très centrés sur les infrastructures et les véhicules. Aujourd’hui encore, les élus raisonnent ainsi. Or, ils devraient chercher à développer le covoiturage en zone urbaine, même si, je le reconnais, ce n’est pas une mince affaire. En période de restriction budgétaire, il faut regarder la mobilité du côté de la digitalisation. Et s’intéresser au partage de l’automobile.

 

VR&T. Quelle place donner au ferroviaire ?

Y. C. Tout dépendra de ce que l’Etat sera prêt à payer. Le ferroviaire coûte une fortune, il faut mettre des milliards pour rénover le réseau. Or, les élus veulent tous leur ligne TGV. Jusqu’où seront-ils prêts à aller ?

Les élus sont incohérents sur le ferroviaire. Ils craignent les organisations syndicales, persuadés qu’elles ont entre les mains la bombe atomique, iIs sont incapables de prendre une sanction contre la SNCF, même quand une rame d’essai se plante. Et même dans ce cas, c’est la SNCF qui explique ce qu’elle fera demain. Je pense qu’il ne se passera rien sur la SNCF. Mon scénario, c’est que l’Etat paiera.

 

VR&T. Comment faire payer davantage les routes ?

Y. C. Contrairement à ce qu’on dit, les routes rapportent de l’argent : la TICPE rapporte plus de 40 milliards d’euros par an, sans compter ce que rapportent la carte grise, les taxes sur les assurances… Un poids lourd qui emprunte une autoroute et prend son carburant en France paie aussi. La route paye des coûts externes.

Pour aller plus loin, je milite en faveur de la mise en place de péages urbains, du retour de la vignette qui est une sorte d’abonnement. Mais quand j’en parle aux élus, ils n’en veulent pas. Ils rêvent d’impôts indolores, comme par exemple d’une taxe sur le carburant car le carburant n’est pas cher.

 

VR&T. Comment le secteur des transports pourrait-il évoluer à l’avenir ?

Y. C. Je pense qu’il n’y aura pas de changement majeur. La digitalisation va progresser et sans doute s’accompagner de contraintes accrues. La voiture va rester le mode majeur, sauf peut-être en centre ville.

La voiture de demain sera une voiture connectée mais elle sera de plus en plus contrainte. On nous explique que demain, les véhicules autonomes vont régler les problèmes. Mais n’oublions qu’ils rouleront moins vite, qu’ils vont occuper plus de voirie et qu’en plus, on ne trouvera pas si facilement que cela un véhicule autonome près de chez soi. Selon moi, la digitalisation va se développer mais elle va plutôt accentuer les contraintes.

Recueillis par Marie-Hélène Poingt

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Le T3 fête ses 10 ans et poursuit sa route

Le premier rail du prolongement du T3 entre les portes de la Chapelle et d’Asnières a été posé le 16 décembre. L’occasion de fêter les dix ans du tram des boulevards des maréchaux parisiens. 4,3 km et 8 nouvelles stations relieront, en 2018, les grands projets urbains du Nord et du Nord-Ouest de la capitale. En cumulant les arcs T3a (Pont du Garigliano – Porte d’Ivry ouvert en 2006) et T3b (Pte d’Ivry – Pte la Chapelle), c’est le tram le plus fréquenté d’Ile-de-France, avec 330 000 voyageurs par jour, dont 67 % empruntent une correspondance.

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Les cars de Réunir s’engagent dans le GNV

Le 8 décembre, GRDF et Réunir ont signé un accord de partenariat visant à promouvoir les solutions de mobilité durable dans le transport de voyageurs par autocar auprès des adhérents du réseau de PME indépendantes. Pour GRDF, l’objectif de ce partenariat est d’accompagner les entreprises de dans leur transition énergétique en favorisant les solutions GNV et BioGNV. Un groupe de travail a donc été lancé avec des autocaristes volontaires pour avancer sur des projets concrets et définir les modalités de mise en œuvre de la solution GNV pour la profession. Eric Ritter,le directeur général de Réunir assure qu’« à chaque appel d’offres, ils se mettront en situation de répondre avec des mémoires techniques adaptés. »

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Rouen expérimente à son tour la navette autonome

Après une phase de test sans passagers lors de la première quinzaine de décembre, la navette autonome Astucio a été mise en service le 17 décembre à Rouen pour une période d’un mois : « tous les habitants et visiteurs de la Métropole Rouen Normandie pourront tester le voyage en véhicule autonome, participer ainsi à l’expérimentation et contribuer aux tests nécessaires pour le développement de la recherche appliquée en matière de « véhicule du futur », explique la métropole.

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Keolis retenu pour exploiter le réseau australien de Newcastle

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Le gouvernement de l’Etat de la Nouvelle-Galles du Sud (NSW) a choisi Keolis Downer, la filiale australienne du Groupe Keolis, pour l’exploitation et la maintenance du nouveau réseau de transport public intégré de Newcastle, au nord de Sydney, annoncé mi-décembre la filiale de la SNCF. Le contrat débutera en juillet 2017 pour dix ans et génèrera un chiffre d’affaires cumulé de 312 millions d’euros.

« C’est la première fois en Australie qu’un contrat de transport multimodal est délégué à un opérateur privé », se félicite le groupe de transport public.

Ewa

La société BusInfo se développe

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Fin novembre, la société Gorba France a été rachetée par ses principaux animateurs. Les associés de la holding nouvellement créée sous le nom de BusInfo ont injecté plus de 600 000 euros, une partie étant dédiée au renforcement humain, avec déjà le recrutement d’un directeur commercial. Spécialisée dans les solutions de SAEIV, la nouvelle entité entend se consacrer au développement technique et commercial de sa solution BusInfo System, proposée sous forme la forme d’un produit unique et standardisé, mais décliné sous deux plateformes, l’une traditionnelle avec ordinateur de bord et l’autre 2.0 en environnement Android proposée sous forme de droit d’usage. Ce produit qui s’adresse principalement aux agglomérations de taille moyenne, a déjà été déployé dans 13 réseaux.

 

Ewa

Transdev. Antoine Colas nommé directeur général

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Trois mois après son arrivée, Thierry Mallet a commencé à imprimer sa marque en procédant à plusieurs nominations dont celle d’Antoine Colas, ex de la Caisse des dépôts et consignations où il était directeur du département Pilotage. Il remplace en partie Jérôme Nanty dont les fonctions sont divisées en deux, les Ressources humaines étant confiées à Cément de Villepin.
Tous deux seront membres du Comex.

Ewa

Le Grand Paris des Bus sera-t-il hybride ?

Au royaume de la mauvaise foi, les élus sont rois. La dernière passe d’arme entre Christophe Najdovski et Stéphane Beaudet sur la transition énergétique dans les bus franciliens en est une nouvelle illustration Alors que la région déploie son « Grand Paris des Bus » et que le Stif votait dans ce cadre son volet énergie avec le déploiement massif de bus « propres », l’adjoint à la Mairie de Paris adressait dans la foulée un communiqué rageur stigmatisant « un recul majeur […] sous couvert d’un effet d’annonce ». Christophe Najdovski rappelle en effet que l’objectif initial, acté en décembre 2013 par le Stif alors dirigé par une majorité régionale de gauche, était de 50 % de bus électriques et bio GNV d’ici à 2020 et 100 % en 2025.

Or, la nouvelle résolution du Stif prévoit des nouveaux objectifs : 30 % de bus électriques, bio GNV et hybrides d’ici 2020, « et un objectif de sortie du diesel repoussé à 2029 », dénonce l’élu parisien. Il ajoute que les élus PS et écologistes parisiens et du conseil régional « ont proposé un vrai projet de transition énergétique pour maintenir l’objectif fixé à 2025 », mais que l’amendement a été rejeté. La riposte du côté de la région n’a pas tardé. Toujours par voie de communiqué. Son vice-président chargé des Transports dénonçant « une attaque excessive et une réécriture de l’histoire ».

Stéphane Beaudet rappelle en effet que « pour sortir du diesel en 2025, compte tenu de la durée de vie des bus, il aurait fallu que les premières commandes de bus propres interviennent en 2011, date à laquelle les élus de gauche étaient majoritaires au Stif, sous la présidence de Jean-Paul Huchon, et où la technologie électrique n’existait pas. Les élus de gauche au Stif l’ont d’ailleurs reconnu. L’agressivité est mauvaise conseillère. »

La réalité est sans doute plus nuancée. Comme le relève Marc Pélissier, président de la Fnaut Ile-de-France, « l’objectif de 2025 est maintenu pour les zones urbaines les plus polluées. Mais le rapport voté inclut l’hybride dans les bus propres et met une condition non négligeable sur le coût complet ». La résolution prévoit en effet « l’acquisition systématique de bus et cars dont le coût global sur la durée de vie du matériel devra converger avec celui des bus diesel Euro VI ». C’est sans doute ce qui implique d’inclure le bus hybride à la catégorie « propre ».

Actuellement, compte tenu d’un coût d’achat d’un bus électrique deux fois plus élevé que pour un modèle diesel (environ 500 000 euros contre 250 000), le coût complet reste supérieur à celui du gazole. Pourtant, cela n’avait pas dissuadé la RATP – qui a commencé à expérimenter l’hybridation dès 2012 et l’électrique à partir de la fin 2015 – de mettre en place un plan Bus 2025 prévoyant cette transition énergétique. Car elle mise sur « une baisse substantielle des coûts d’ici 2017, engendrée à la fois par les effets de série liés à des commandes massives et grâce au développement global de la mobilité électrique », peut-on lire sur sa communication officielle. Par ailleurs, elle renouvelle son parc de 4 500 d’autobus de plus ou moins 10 % chaque année.

La résolution du Stif prévoit de plus une veille technologique et précise que les retours d’expérimentations des différents opérateurs franciliens seront pris en compte, afin de proposer « fin 2017 de nouvelles orientations à l’horizon 2020-2025. » Parmi ces expérimentations figurent bien sûr les bus Bolloré de la ligne RATP 341 et les bus Ebusco exploités par Transdev entre Argenteuil et Sartrouville. Ou encore prochainement celle des systèmes de recharge aux terminus par la RATP, ainsi que la pile à combustible alimentée à l’hydrogène que devrait tester le réseau versaillais (Keolis).

Et pour relativiser les polémiques politiciennes, Marc Pélissier rappelle que selon Airparif, les émissions polluantes du trafic routier ne proviennent que minoritairement des bus et cars diesel. En 2015, ces derniers sont responsables de 12 % des oxydes d’azote (Nox) dans l’atmosphère et de 2 % des particules, qu’il s’agisse des PM 10 ou des PM 2,5. En revanche, les véhicules particuliers et les utilitaires engendrent 60 % des NOx, 47 % des PM 10 et 60 % des PM 2,5. CQFD.

cecile.nangeroni@laviedurail.com

Ewa

ECR supprime 300 postes, mais 120 de ses conducteurs intéressent la SNCF

« Euro Cargo Rail est en difficulté », reconnaît Gottfried Eymer, qui a succédé en juillet à Alain Thauvette à la tête de la première entreprise privée de fret ferroviaire en France. Malgré ce rang, qui donne à la filiale française de DB Cargo la deuxième part de marché en France (18 %) derrière Fret SNCF, ECR est sur le point de clore un troisième exercice consécutif par des pertes. La rentabilité d’ECR a continué de se détériorer en 2016, dans un contexte marqué par une compétitivité accrue de la route, alors que le réseau ferré français se caractérise par des péages en hausse pour une qualité de service en baisse. Ceci alors que des marchés ont été perdus, en particulier dans le Grand ouest, par cette entreprise présente en France depuis 2005, à l’origine comme filiale de l’entreprise britannique EWS. Ainsi, alors que l’objectif 2016 pour ECR était de 220 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce dernier atteindra finalement 180 millions d’euros. Les pertes se chiffrent aujourd’hui à 25 millions d’euros, contre 13 millions d’euros en 2015 et 25 millions d’euros en 2014.

Face à une telle situation, la direction de l’entreprise cherche à adapter cette dernière aux réductions d’activité, voire à des désengagements purs et simples sur certains trafics (au profit de Colas Rail ou d’Europorte) tout en s’attaquant aux problèmes de qualité ou d’organisation en son sein même. C’est pour présenter cette stratégie « visant à retrouver une stabilité pour assurer la viabilité de l’entreprise et permettre à terme sa croissance durable sur le marché français et les corridors européens » qu’ECR a organisé le 8 décembre une première réunion d’information des représentants du personnel, « en vue d’une consultation ultérieure sur le projet de réorganisation et ses impacts sur l’emploi ».

Pour les salariés de l’entreprise, cette stratégie se traduira par la suppression de 300 postes, sous réserve d’une validation préalable des élus du CE et du CHSCT. Si ECR assure que ses dirigeants « seront attentifs à assurer un dialogue transparent et constructif », le coup est rude et concerne plus du quart des quelque 1 150 salariés de l’entreprise. La moitié des suppressions de postes, soit environ 150, concernent les conducteurs, contre 70 agents de manœuvre (AFR) et 80 postes « support ».

Géographiquement, les suppressions de postes sont inégalement réparties, du fait de la nouvelle stratégie d’ECR, visant à se concentrer sur des trafics rentables, durables, « importants pour DB Cargo à l’international » ou donnant de la densité au réseau. D’où une réorientation des flux sur trois corridors : Nord (y compris trafic vers la Grande-Bretagne et la Belgique), Atlantique (axe vers Hendaye) et Méditerranéen (Forbach – Cerbère). Cette réorientation entraînerait la fermeture de sept des 26 agences, essentiellement situées en marge des trois corridors. Cinq de ces sept agences se situent en effet dans l’ouest de la France, où ECR a perdu du trafic de céréales, contre une dans le sud de l’Alsace (à Saint-Louis, à la frontière avec la Suisse) et une à Charleville-Mézières. Deux relocalisations sont également prévues : l’agence de Valenciennes déménage à Lille (du fait de la perte du client Vallourec) et celle de Rouen à Alizay, en périphérie de la capitale normande. Le siège parisien (250 salariés), où sont basés de nombreux postes « support », sera durement touché par la « simplification de structure » envisagée.

La nouvelle stratégie d’ECR est accompagnée par un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi), dans le cadre duquel la direction a engagé des discussions avec d’autres entreprises du secteur ferroviaire. Objectif : « réduire l’impact social et accompagner individuellement les salariés concernés vers une solution personnelle adaptée ». Principale catégorie concernée : les conducteurs, dont les compétences sont très recherchées. En premier lieu par SNCF Mobilités, pour envisager ces reclassements dès le début de l’année 2017. « Des discussions ont été engagées sur 120 conducteurs pour SNCF Mobilités, directement avec Guillaume Pepy, indique Gottfried Eymer. SNCF Mobilités manque de conducteurs », comme le constatent les usagers des TER depuis de nombreux mois. Récemment formés, les conducteurs ECR, qui partiraient sur la base du volontariat pour SNCF Mobilités, intéresseraient d’autant plus cette dernière que leur âge moyen n’est que de 34 ans en moyenne.

ECR compte également se retirer des OFP Atlantique et Sud-Ouest, dont la filiale de DB Cargo est actionnaire et tractionnaire. Les OFP et ECR mènent, selon le PDG de cette dernière entreprise, « un dialogue très constructif pour trouver des solutions », vu « l’intérêt à ce que les activités soient poursuivies, en faisant les choses bien, afin de ne pas déstabiliser le trafic ». Parmi les issues envisageables « une autre entreprise qu’ECR peut prendre le relais », indique Gottfried Eymer.

Les autres mesures prises par la direction d’ECR remettent en cause l’évolution récente de l’organisation de l’entreprise ferroviaire, qui « ne s’est pas suffisamment focalisée sur les besoins de ses clients, ce qui se reflétait dans l’organisation de l’entreprise ». Et ECR de donner pour exemple un manque de coordination, une optimisation insuffisante des ressources et une qualité de service « qui n’était pas à la hauteur des attentes ».

Les remèdes proposés par la direction pour inverser la tendance sur la qualité de service et l’efficacité des opérations visent à optimiser et réorienter « entièrement » les ressources en personnel et matériel et vers les clients et les trains. De plus, « l’offre sera simplifiée et rendue plus lisible pour les clients ». Côté personnel, la direction veut déployer « une culture fondée sur l’excellence du service au client » en mettant l’accent sur la flexibilité et une « parfaite exécution. […] Les métiers opérationnels évolueront et seront enrichis, conférant plus de responsabilisation aux opérateurs qui auront à traiter la production d’un train de bout en bout ». Enfin, « la taille sera adaptée à la nécessaire stabilisation économique d’ECR et aux besoins du marché ».

Gottfried Eymer concède que certaines des mesures sont « difficiles », mais qu’elles « permettront notre croissance durable et les emplois de demain en France », car « nous restons convaincus du potentiel du marché du fret ferroviaire en France et de la nécessité pour les clients de pouvoir choisir un acteur alternatif ». Concrètement, ECR vise une consolidation en 2017 avec 160 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour un retour à l’équilibre. Le retour de la croissance sélective pour ECR est quant à lui attendu en 2018, dans une fourchette de 8 à 10 millions d’euros par an. « Mais ce sera une croissance sélective », souligne le PDG d’ECR.

Le train de mesures mis en route par ECR suffira-t-il pour redresser la situation ? Car « le cadre en France ne facilite pas le transport ferroviaire », regrette Gottfried Eymer. D’une part, il y a la situation générale en Europe depuis 2008 – « une crise en France, Allemagne et Grande-Bretagne », comme le concède le PDG d’ECR. Mais d’autre part, « le système ferroviaire français a souffert d’un renchérissement de ses coûts et d’une très forte dégradation de la qualité de service ». Et le dirigeant de mettre l’accent sur la hausse des péages et sur les problèmes qui se multiplient dans l’attribution des sillons. « Je peux le dire après huit ans dans d’autres pays : c’est inacceptable », avec des taux de réponse de 85 %, 30 % seulement des sillons « exploitables » et des attentes « jusqu’au dernier moment. […] Une semaine avant, 60 % des sillons sont non affectés ; nous sommes prévenus en dernière minute, ce qui crée une grosse tension chez nos salariés et nos clients. » Bref, pour Gottfried Eymer, « le mode de fonctionnement de SNCF Réseau n’est pas celui du ferroviaire moderne ». Résultat : « avoir de la souplesse en France se paye par une productivité moins élevée », en dessous de la limite de rentabilité de 25 000 à 30 000 km par conducteur et par an selon le PDG d’ECR. Ce dernier ajoute que la production atteint 36 000 km par conducteur et par an en Scandinavie. Une région bien connue de Gottfried Eymer, qui gérait auparavant de Copenhague les transports de DB Cargo entre la Suède et le Continent, en particulier les transports pour Volvo entre les usines de Göteborg et de Gand.

Enfin, « la concurrence du transport routier n’a jamais été aussi forte », avec la baisse du prix du gazole et l’abandon de l’écotaxe poids lourds. « On ne joue pas à armes égales avec la route », déplore Gottfried Eymer : « C’est dommage pour le ferroviaire, car la France a un grand potentiel… »

P. L.