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Ewa

Info VRT. 470 agents SNCF acceptent d’être transférés dans les sociétés qui exploiteront les TER ouverts à la concurrence en Paca

TER PACA nouvelles sociétés ferroviaires

C’est l’heure des comptes en région Sud Paca qui a lancé la première le processus d’ouverture à la concurrence de ses TER. L’appel au volontariat auprès des agents de la SNCF pour savoir qui est prêt à travailler dans les deux nouvelles sociétés qui exploiteront les lignes concernées s’est achevé le 1er juin. D’après nos informations, 470 cheminots au total se sont portés volontaires pour pourvoir les 670 postes ouverts sur les deux lots de TER concernés : 440 agents acceptent d’être transférés au sein de SNCF Sud Azur qui exploitera à partir du 15 décembre 2024 l’Etoile de Nice (sur un total de 510 postes à pourvoir) et une trentaine se sont dits prêts à travailler pour Transdev qui fera rouler des trains sur l’axe Marseille – Toulon – Nice à partir du 29 juin 2025 (sur 160 postes à pourvoir).

Une nouvelle phase s’ouvre puisqu’il reste donc encore 30 % des effectifs à trouver. Elle passe désormais par la désignation obligatoire des cheminots qui devront être transférés dans l’une des deux sociétés à partir de critères définis par la loi, notamment quand l’activité du salarié est à plus de 50 % lié au service de la ligne ouverte à la concurrence. Un refus du salarié peut alors conduire à la rupture du contrat de travail.

MH P

Ewa

Les nouveaux enjeux pour IDFM selon Laurent Probst

Laurent Probst, directeur général d'Ile-de-France Mobilités

Disposer du réseau de transport public le plus développé et le plus performant du monde à l’horizon 2030-2033. C’est l’objectif affiché par Laurent Probst, le directeur général d’Ile-de-France Mobilités, qui était l’invité du Club VRT le 16 mai. D’ici là, le Grand Paris Express devrait permettre ajouter 200 km de métro automatique pour desservir la région capitale.

Avec les extensions des liaisons RER et les 13 lignes de tramway attendues, l’Ile-de-France pourra y parvenir, assure le dirigeant, pour qui « il ne faut pas hésiter sur les investissements » à consentir, afin de répondre aux enjeux du changement climatique mais aussi de l’économie. 

« Le système de transport peut être considéré comme le système sanguin de l’économie de la région parisienne. Nous sommes dans la région la plus dynamique d’Europe et ce dynamisme doit absolument s’accompagner d’une augmentation de l’offre de transport », souligne-t-il. En effet, le nombre de voyageurs en transport en commun sera dans quelques années équivalent à celui des automobilistes. « La région compte 9 millions de voyageurs sur le réseau de transport en commun par jour et 14 millions sur la route. Les courbes vont se rapprocher », indique-t-il. 

Le télétravail a certes légèrement amoindri la croissance du trafic, tout comme la « télé-consommation » de loisirs de type Netflix ou la livraison de courses par Amazon. « Entre 5 à 6 % de la baisse vient du télétravail, et 4 % d’emplois en moins», ajoute le dirigeant. Le réchauffement climatique va accentuer la pression sur les transports en commun. 

Nouveaux financements

Reste à trouver les financements. Le début de l’exploitation du métro automatique du Grand Paris Express va coûter dès la première année 800 millions d’euros supplémentaires. Pour le financer, Valérie Pécresse attend des réponses de l’Etat. « Notre budget augmente de 5 à 10 % par an environ », rappelle le directeur général d’IDFM.

Parmi les solutions envisagées, la hausse des tarifs. C’est ce qui a été fait en ce début d’année (+ 11,8 % pour le prix du pass Navigo mensuel). « Mais il y a des limites car nous ne souhaitons pas instaurer des tarifs aussi élevés que Londres. D’autant que ce n’est pas bon pour le développement économique », affirme le dirigeant.

Les Assises du transport public, qui se sont tenues en début d’année 2023, ont permis de poser les enjeux. Valérie Pécresse a réitéré sa demande à l’État d’obtenir la liberté d’augmenter le versement mobilité. Sans succès pour le moment. La présidente de l’Ile-de-France souhaiterait aussi que les touristes contribuent davantage aux recettes des transports publics alors qu’ils ne supportent actuellement qu’un tiers du coût, le reste étant pris en charge par le versement mobilité (à hauteur de 50 %) et les contributions des collectivités (15 %). Elle souhaiterait pouvoir accroître la taxe de séjour, qui est de quelque 5 euros par nuit actuellement, alors qu’elle tourne autour de 20 euros dans d’autres capitales européennes.

 « Nous voudrions cibler les acteurs qui bénéficient le plus de l’amélioration des transports, pas uniquement les entreprises situées à proximité des gares. Mais aussi par exemple les sociétés de transport et logistique qui vont bénéficier de plus de place sur la route. Ou les propriétaires qui voient le prix de leurs biens immobiliers grimper grâce à la prochaine arrivée des lignes du Grand Paris Express », indique Laurent Probst. Et de citer le cas du réseau de Tokyo, où les entreprises de transport sont propriétaires de l’infrastructure autour des gares. « Là-bas, la rente immobilière permet le financement des constructions et de l’exploitation des lignes».

En attendant, les perspectives ne sont pas réjouissantes. « On estime qu’il manquera 2,5 milliards d’euros d’ici 2031 », calcule Laurent Probst. La loi de 2010 relatif au développement du Grand Paris Express n’a pas prévu le financement de l’exploitation. Par la suite, un courrier en février 2020 d’Édouard Philippe, alors Premier ministre, a reconnu la nécessité de recettes nouvelles. Il y a désormais urgence car le projet de loi de finances est attendu à l’automne…

infrastructures vieillissantes

Laurent Probst tire aussi la sonnette d’alarme sur la situation de SNCF Réseau, qui peine à assurer la maintenance et le renouvellement des infrastructures. « Aujourd’hui le contrat de performance du réseau est très mauvais. Dans l’une des plus riches régions du monde, il n’est pas normal que plus de la moitié des aiguillages s’opèrent encore à la main et ne soient pas numérisés, sans oublier que des caténaires ont plus de 100 ans », s’exclame-t-il. « Nous sommes en train de nous rendre compte que les 800 millions d’euros que SNCF Réseau met chaque année pour le renouvellement doivent devenir pérennes car cette somme arrive à peine à maintenir l’âge moyen des équipements. Si on veut rajeunir le réseau, il faudrait investir davantage ».

D’où sa crainte que SNCF Réseau ne se retrouve dans la situation d’EDF impuissante à faire fonctionner toutes ses centrales nucléaires faute d’avoir investi à temps. « Si nous ne trouvons pas de solutions, nous serons contraints de supprimer des circulations de trains dans cinq ans car les rails ne tiendront plus. Il faut prendre cette décision maintenant et c’est même déjà un peu tard …», prévient-il.

IDFM est en discussion avec SNCF Réseau, qui souhaite augmenter « très fortement » les péages, bien que leur niveau soient déjà parmi les plus élevés d’Europe. « D’autres pays agissent différemment, sans tout faire peser sur les péages. Il n’y a pas de miracle, cela passe par des subventions d’État, ou des taxes affectées », souligne-t-il.

Les investissements doivent se poursuivre à tous les niveaux. Depuis 2016, l’objectif d’IDFM consiste à développer les transports en commun aux endroits qui en ont le plus besoin,
en commençant par cibler les villes au-delà du périphérique : « Paris bénéficie déjà de transports performants avec des stations de métro tous les 500 mètres », rappelle le dirigeant.

« D’ici 2030, toutes les lignes franciliennes de trains et de RER auront bénéficié du renouvellement de leur matériel roulant, pour un investissement d’environ 10 milliards d’euros. Il a aussi fallu investir dans les ateliers SNCF et RATP, pour environ 1 à 2 milliards, ainsi que dans les systèmes et la signalisation, avec une prise en charge essentiellement par SNCF Réseau».

Cette politique fait déjà sentir ses effets. « De plus en plus d’habitants en zone périphérique ont accès aux transports publics avec une très bonne fréquence, comme pour la Ligne L qui dessert Paris depuis Versailles, avec une régularité de 94 %, du matériel roulant neuf, climatisé et sans bruit. Les Versaillais n’ont plus de raison de prendre leur voiture pour arriver à Paris », affirme le directeur général. Un système de rabattement est aussi mis en place « avec un réseau de bus performant, de l’information voyageur et des parkings relais et parkings vélos pour les habitants situés à 3-4 km des gares ».

En grande couronne, un effort « sans précédent » a porté sur les bus. « Nous avons clairement rattrapé le niveau du système de bus très performant de Londres, en commandant 1 000 bus supplémentaires en cinq ans, avec désormais 10 500 véhicules, soit la plus grande flotte de bus au monde après São Paulo ». Selon Laurent Probst, l’offre bus s’est accrue de 15 % en grande couronne, avec une demande de trafic supplémentaire en hausse de 20 %.

Comme un retour de balancier, l’accent est désormais placé sur le mass transit et le réseau de métro jugé « vieillissant ». Jusqu’en 2035, le matériel roulant sera renouvelé sur toutes les lignes et les systèmes automatisés gagneront du terrain.

Le défi des JO

Les Jeux olympiques et paralympiques représentent un autre défi en raison de l’engagement de transporter 100 % du public en transport en commun. « Aujourd’hui la part des visiteurs qui vont au stade de France en transport public est de 70 %, les autres spectateurs arrivent en voiture, souvent de banlieue, en se garant de manière anarchique à un ou deux kilomètres du stade. Pendant les JO, ce ne sera plus possible ».

IDFM va donc bâtir une offre de transport spécifique qui devra fonctionner dès le premier jour, avec un bon dimensionnement pour ne laisser personne sur les quais. La desserte des sites en dehors de Paris (et de Saint-Denis) se fera grâce à un service de bus à haute capacité. La tâche est ardue. « Il faut disposer de gares routières, prévoir où l’on parquera les bus et disposer des véhicules et des conducteurs nécessaires », prévient Laurent Probst.

De plus, IDFM va gérer un service de 1000 bus entièrement dédié aux transport des personnes accréditées. Un service de transport réservé aux personnes handicapées est aussi prévu. « On connaît précisément le nombre de spectateurs handicapés qui ont réservé des places habilitées. Il y a ainsi 500 places (sur 80 600 places au total, ndlr) qui leur sont réservées au Stade de France. Et seuls deux ascenseurs permettent de les y déposer », rappelle le dirigeant d’IDFM. D’où l’idée d’organiser des navettes dédiées entre les grandes gares parisiennes, et la station de métro Rosa Parks, et les sites de JO. Une flotte de taxis adaptés et en plus grand nombre doit aussi être proposée.

Restent plusieurs incertitudes, à commencer par le recrutement de personnel, devenu une problématique pour de nombreux secteurs. « Nous avons besoin de toutes les forces franciliennes et de France pour les JO. La SNCF a l’avantage de pouvoir faire venir des conducteurs en dehors du réseau francilien. Les réseaux de bus pourront faire venir des conducteurs d’autres réseaux de manière à recruter le moins possible. Pour sa part, la RATP devra surtout compter sur ses forces existantes (car le recrutement reste difficile), ce qui passera par des négociations avec les collaborateurs actuels pour qu’ils acceptent de travailler pendant cette période ».

Si la plupart des Franciliens seront en vacances pendant la période des Jeux olympiques, il n’en sera pas de même pour les Jeux paralympiques : la deuxième semaine correspond à la rentrée scolaire. « Cela va générer des problèmes importants car les Franciliens vont rentrer et il y aura encore beaucoup de spectateurs », reconnaît Laurent Probst. « Nous devrons recourir à ce qu’on appelle le TDM, le Travel Demand Management, mis en place par la ville de Londres pendant ses Jeux ». Traduction : cela consiste à dire aux Parisiens de rester chez eux ! Faute de quoi, le risque d’engorgement dans les transports publics ou les routes est majeur. D’où la nécessité d’un important travail de communication et de sensibilisation auprès des employeurs, des hôpitaux, des écoles et des commerçants situés près des sites olympiques.

Autre question : pourra-t-on compter sur l’arrivée des nouveaux trains RER NG sur la ligne Eole lors des JO ? Laurent Probst répond que les premiers essais démarreront à l’autonome 2023, avec un fonctionnement au printemps 2024 et un service probablement réduit pendant l’été 2024. « Nous sommes en discussion avec la SNCF, qui devra nous indiquer, d’ici notre prochain conseil ce qu’elle pourra proposer en termes de capacité. Cela dépendra de ses équipements, des nouveaux trains comme des tunnels ou de la fiabilité du système d’exploitation ». Parmi les hypothèses, la SNCF table sur quatre trains en heures creuses mais aucun aux heures de pointe… 

Ouverture à la concurrence

Dernière ombre au tableau, IDFM devra également composer avec la menace de grève brandie par les syndicats hostiles à l’ouverture à la concurrence des lignes de bus RATP, prévue le 1er janvier 2025. « Je ne pense pas qu’il faille repousser à tout prix l’ouverture à la concurrence par crainte des grèves, car cela consiste à reculer pour mieux sauter, affirme Laurent Probst.  Je peux comprendre qu’un collaborateur de la RATP ait peur de la mise en concurrence, mais il s’agit de le convaincre et de le rassurer. Jean-Paul Bailly, ancien PDG de la Poste et de la RATP, a été missionné pour réfléchir aux conditions sociales, comme il l’a fait pour les bus Optile en grande couronne, où la situation s’est apaisée depuis son arrivée ».

Le directeur général d’IDFM insiste : il n’y aura aucune suppression d’emplois et les conditions de travail et les salaires seront préservés. Reste une ambiguïté à clarifier, celle de l’affectation des conducteurs à leurs lignes de bus. « Le réseau RATP hérite d’un plan datant de 70 ans et certaines lignes vont devoir changer de dépôts pour être plus efficaces. Or le décret actuel stipule qu’un conducteur reste attaché à sa ligne, et que si la ligne change de dépôt, le conducteur doit changer. Il faut absolument changer cette règle pour donner la garantie que les conducteurs puissent rester dans leur dépôt de bus. Jean Castex, l’actuel PDG de la RATP, est tout à fait d’accord sur ce point », explique-t-il.

Tout en maintenant le calendrier d’ouverture à la concurrence décidé par la loi pour les bus parisiens, IDFM pourrait s’inspirer de la démarche mise en œuvre pour les bus en grande couronne qui a été très progressive : en trois ans 31 contrats ont été attribués, 21 ont été lancés au fil du temps, et il en reste encore six à attribuer. Jean-Paul Bailly est chargé de faire des propositions. « En fonction de ses conclusions, nous pourrons donner un calendrier précis sur l’arrivée de nouveaux opérateurs ».

Selon Laurent Probst, la RATP devrait rester l’opérateur majoritaire, comme Transdev l’est resté en grande couronne malgré la compétition en œuvre.

Côté fer, le nouvel opérateur de la ligne T4-T11 sera annoncé en fin d’année 2023, « conformément au calendrier ». En 2024, ce sera au tour de la ligne T12-T13, puis de la ligne L en 2025.

Interrogé sur la politique d’IDFM en matière d’innovation, Laurent Probst rappelle que l’autorité organisatrice préfère les solutions déjà éprouvées. Raison pour laquelle les véhicules autonomes n’ont jamais été intégrés au réseau. De même, IDFM se montre assez circonspect sur les bus roulant à l’hydrogène « Nous avons essayé avec sept bus à hydrogène sur le réseau de Versailles. Le problème, c’est qu’ils fonctionnent mal avec un taux de disponibilité entre 50 et 80 % ». Un taux jugé insuffisant pour l’exploitation d’un réseau, alors que les autres bus, électriques, biogaz ou diesel, affichent des taux de disponibilité tournant autour de 95 à 96 %.

Dans son plan Bus 2025 qui consiste à disposer de bus « propres », IDFM a renforcé la part des bus fonctionnant au gaz. « Lors du renouvellement de la flotte de bus, nous avions le choix entre les technologies électriques et biogaz, cette dernière présentant plus de particules à l’échappement. Si IDFM s’était tourné entièrement vers la solution électrique, nous aurions bien évidemment acheté des bus français auprès de constructeurs comme Heuliez, Boloré ou Alstom, mais une partie des achats aurait été également effectuée auprès de constructeurs européens, et sans doute chinois. Les pays nordiques n’achètent pratiquement que des bus électriques chinois. Par ailleurs, l’avenir de l’usine d’Annonay d’Iveco – qui produit des bus GNV – aurait été menacé, car IDFM lui achète la moitié de sa production ». IDFM a donc choisi d’investir « massivement » sur le biogaz, avec des bus produits en France par Iveco, ainsi que par Heuliez, Bolloré et un peu Alstom pour l’électrique. 

Un choix qui peut se justifier également d’un point vue écologique, car le bilan des bus biogaz est meilleur que celui des bus électriques lorsque l’on étudie l’ensemble du cycle de vie, en intégrant la construction, le recyclage des batteries et le recours à des matériaux rares, insiste Laurent Probst.

Attentes des usagers

Face aux critiques des associations de voyageurs, qui rappellent qu’il y a encore 150 lignes de bus « en offre de petites vacances scolaires », Laurent Probst assure mettre « en place de nouvelles lignes partout où nous observons des bus surchargés, ou si nous décelons de nouveaux besoins». Il fait toutefois une distinction entre la grande couronne d’une part et Paris et sa proche banlieue d’autre part. « En grande couronne, les réseaux continuent de se développer, les fréquentations sont assez fortes, entre 95 et 100 % selon les réseaux, et sont soutenues par les élus. L’offre s’est accrue par rapport à 2019, avec des initiatives comme le TAD et la volonté de créer des lignes express ».

La situation parisienne est différente. Le renouvellement du matériel n’a pas permis de redorer l’image du bus. De plus, la RATP a particulièrement souffert d’un manque de conducteurs – même si cela s’améliore –, pour différentes raisons. « La première tient au management. Il y a eu des problèmes lors de la présentation de l’accord social proposée par l’ancienne présidente de la RATP Catherine Guillouard. La situation s’est améliorée depuis l’arrivée de Jean Castex, qui a réussi à obtenir cet accord social. La seconde raison tient au fait qu’il y a moins de conducteurs de bus qui habitent à Paris. Leur temps de transport sont plus élevés pour rejoindre les dépôts ». Enfin, ajoute-t-il, Paris et quelques communes limitrophes ne donnent pas la priorité aux bus. « Certains élus écologistes parisiens imaginent supprimer des bus pour mettre des minibus à la place. Pourtant, de nombreux utilisateurs ne peuvent se déplacer autrement. De plus, le réseau de métro ne supporterait pas la charge si l’on supprimait les bus », explique-t-il.

Pour améliorer la circulation des bus dans Paris, il propose de recourir à un système de régulation des feux rouges intelligents, « comme toutes les grandes villes dans le monde ». Moyennant un budget d’investissement de 150 millions d’euros, la circulation des bus pourrait s’en trouver grandement améliorée, considère-t-il. Seul problème, cette solution semble avoir peu d’échos à la mairie de Paris pour le moment.

Grégoire Hamon

Ewa

L’Auvergne Rhône-Alpes engage à pas comptés l’ouverture à la concurrence de cinq lots de TER

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Après des mois de travail, l’Auvergne Rhône-Alpes enclenche à son tour un processus d’ouverture à la concurrence pour ses TER. Mais, rappelant qu’elle est « la plus grande région de France en train-km », elle compte y aller très progressivement. Lors de sa prochaine assemblée plénière, le 29 juin, le conseil régional va ainsi délibérer sur les lignes de TER qu’elle entend ouvrir à la concurrence. Elle a déjà distingué cinq lots géographiques, même si leurs périmètres restent à définir précisément, indique Frédéric Aguilera, le vice-président délégué aux Transports. Il s’agit du lot Auvergne, dont la mise en mise en service est attendue en décembre 2028, du lot Etoile de Chambéry et Grenoble, attendu pour 2032 ou 2033, d’un lot longue distance envisagé en 2033 ou 2034, du lot Haute-Savoie  et transfrontalier (qui inclut le Léman Express) en 2034 et enfin de l’Etoile ferroviaire lyonnaise, le lot sans doute le plus complexe, qui comprend le futur RER métropolitain souhaité par les élus.

Des choix guidés par des critères de « cohérence géographique » selon Frédéric Aguilera. « Nous avons voulu prendre notre temps sur le sujet et nous nourrir des retours d’expérience des autres régions », explique le vice-président délégué aux Transports. « Pendant un an, à partir d’aujourd’hui, nous allons construire notre cahier des charges. Puis nous publierons un avis de concession avant juillet 2024″. Pour faciliter l’arrivée de nouveaux opérateurs, la région veut devenir propriétaires des trains et des ateliers de maintenance des TER, comme l’autorise la loi.

Elle envisage aussi un « lot fonctionnel » pour gérer la relation avec les clients. En clair, un opérateur sera chargé de la distribution des billets, de l’information voyageurs, du service après-vente…  « Ce lot fonctionnel pourra être géré en régie. La forme juridique reste ouverte« , souligne l’élu.

Malgré un ton parfois vindicatif à l’égard de la SNCF, l’Auvergne Rhône-Alpes ne semble donc visiblement pas pressée d’en finir avec la compagnie historique :  la région annonce qu’elle va signer une dernière convention de gré à gré avec la SNCF, prévoyant l’ouverture par étape de ces cinq lots.  La signature doit se faire avant le 25 décembre pour rester dans les clous de la loi qui prévoit l’obligation à partir de la fin 2023 de passer à la concurrence.

MH P

 

Ewa

Grève à Tisséo : la direction déboutée

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A treize reprises depuis le mois d’avril et encore le 21 juin pour la fête de la musique, des grèves très suivies avec blocage de dépôts de bus ont eu lieu à Toulouse pour réclamer le réalignement des salaires sur l’inflation. Le tribunal de Toulouse a débouté, le 23 juin, la direction de Tisséo Voyageurs qui avait assigné en référé les quatre syndicats de l’intersyndicale (la CFDT, la CGT, la FNCR et Sud) pour exercice abusif du droit de grève et blocages illicites. Tisséo Voyageurs a été condamné à 1 000€ pour les frais de justice et n’a obtenu gain de cause sur aucune de ses demandes : recourir aux forces de l’ordre pour empêcher tout nouveau blocage des dépôts et sommer toute personne bloquant de cesser ces comportements sous astreinte de 200 € par refus constaté.

Bien que n’ayant pas eu obtenu satisfaction de la part de la direction sur le rétablissement de la clause de sauvegarde qui autorisait l’alignement des salaires sur l’inflation depuis 2008 et n’a pas été renouvelée lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) de janvier dernier (la proposition de la direction de +2,8 % et +1 % si l’inflation dépasse les 5 %, a été rejetée), les syndicats ont décidé de suspendre le mouvement jusqu’à la rentrée. « La mobilisation et le combat ne doivent pas s’arrêter mais nous devons tous ensemble remobiliser et reconduire nos actions dès la rentrée de septembre, avec de grosses journées spécifiques comme lors des matchs de la coupe du monde de rugby », a communiqué l’intersyndicale le 21 juin.

En septembre, les syndicats reprendront le chemin du tribunal puisque la direction leur réclame 40 000€ chacun pour quatre blocages particuliers.

Catherine Stern

Ewa

NGE retenu pour construire le site de maintenance ferroviaire de l’Etoile de Nice

Régiolis en région Sud

Dans la région Sud, SNCF Voyageurs, par l’intermédiaire de sa nouvelle filiale SNCF Voyageurs Sud Azur, a choisi NGE pour la réalisation du centre de maintenance des trains qui desserviront les lignes Cannes /Grasse – Les Arcs/ Vintimille – Cannes / Nice/ Monaco/Vintimille et Nice à Azur (étoile de Nice). C’est en effet la SNCF qui avait été retenue par la Région Sud pour l’exploitation de l’Etoile de Nice dans le cadre de l’ouverture à la concurrence de ce marché.

Le site de Saint-Roch à Nice sera modernisé et un siège sera réalisé pour un montant de 55 M€. Il s’agit de transformer le site actuel avec la construction d’un nouveau bâtiment pouvant accueillir trois voies (le futur bâtiment aura 136 mètres de longueur et 37,5 mètres de largeur, contre 70 et 26 mètres aujourd’hui) et la création d’équipements ferroviaires spécifiques (tour en Fosse, machine à laver, station- service…). Le nouvel atelier de maintenance devrait être remis à la SNCF en décembre 2024. C’est Eiffage Métal qui assurera la charpente métallique.

 

Ewa

Edgar See, le monsieur JO de la RATP

Edgar Sée

L’ancien responsable du pôle Transport au département métro a été nommé début mai directeur délégué aux Jeux olympiques et paralympiques à la RATP. Il est aussi chargé de coordonner la préparation du groupe pour la Coupe du monde de rugby qui démarre le 28 septembre prochain, avec plusieurs matchs au Stade de France. Il succède à Benjamin Claustre qui l’épaulera pour la mission Ovalie, avant de faire jouer ses droits à la retraite.
Edgar See a été directeur d’opération pour l’automatisation de la ligne 4 du métro, après avoir été aux manettes de la ligne 14 et de la ligne 1.

Ewa

Les Pays de la Loire retiennent la SNCF pour exploiter ses premiers TER ouverts à la concurrence

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Comme nous l’annoncions dès le 31 mai en avant-première, la SNCF obtient une nouvelle victoire dans la compétition qui l’opposait, en dernière ligne droite dans les Pays de la Loire, à Transdev et Régionéo : la compagnie historique a été retenue par cette région pour exploiter le lot Tram-Train et Sud Loire qu’elle a décidé d’ouvrir à la concurrence dans le cadre d’un appel d’offres lancé en 2020. Le 22 juin en effet, les élus, réunis en Assemblée plénière, ont voté pour la proposition de SNCF Voyageurs, la mieux notée dans ses réponses.

« Dès décembre 2024, la nouvelle société de SNCF Voyageurs en charge de l’exploitation de ces lignes initiera le développement d’offre de 26% prévu durant les deux premières années du contrat », indique la SNCF dans un communiqué. A partir de 2030, l’offre aura augmentée de 33%. « Au global ce sont 32 trains en circulation en plus chaque jour de la semaine (196 aujourd’hui),
38 gares en Pays de la Loire qui vont bénéficier de trains quotidiens supplémentaires », précise de son côté la région.

Un nouveau site de maintenance Sud Loire est notamment prévu à Nantes pour la fin 2026. La SNCF annonce « une limitation volontariste des émissions de CO2, avec notamment l’utilisation de biocarburant de type B100 sur les lignes Sud Loire ». Il y aura, ajoute la SNCF dans un communiqué « une présence humaine systématique dans tous les trains sur le périmètre Sud Loire » qui couvre les lignes Nantes – Pornic, Nantes – Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Nantes – La Roche-sur-Yon – Les Sables-d’Olonne, Nantes – La Rochelle, Nantes – Cholet et Angers – Cholet. Les dessertes dites du « Tram train » regroupe les lignes Nantes – Nort-sur-Erdre – Châteaubriant et Nantes – Clisson.

Ces lignes représentent 30 % environ du réseau ferroviaire régional. Et un chiffre d’affaires de quelque 500 millions d’euros (hors péages) pendant dix ans, durée du contrat. Environ 350 agents de la SNCF sont concernés. La région attend du nouveau contrat une économie de 100 millions d’euros sur dix ans, qui seront réinjectés pour financer les trains-km supplémentaires et le site de maintenance, promet-elle.

Elle annonce désormais un nouvelle étape en publiant un avis de pré-information au Journal européen pour ouvrir à la concurrence de nouvelles lignes de TER « Etoile Mancelle », en coordination avec la Normandie : elles concernent le lot Boucle Loire Bretagne (Nantes – Rennes, Nantes – Brest/Quimper, Nantes – Rennes via Sablé sur Sarthe) avec une mise en service au plus tôt en décembre 2028, ainsi que le Lot Axe Loire (Nantes – Redon, Nantes – Le Croisic, Nantes – Saint Nazaire, Savenay – Ancenis et Nantes – Tours – Orléans) pour une mise en service en décembre 2031.

 

 

Ewa

Six milliards d’euros iront à 107 projets de transport pour l’interconnexion en Europe

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La Commission européenne a sélectionné 107 projets d’infrastructures de transport, qui bénéficieront de plus de 6 milliards d’euros de subventions au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE), l’instrument de l’Union pour les investissements stratégiques dans les infrastructures de transport.  353 projets avaient été présentés en réponse à l’appel à propositions publié en 2022.

« Plus de 80 % des fonds soutiendront des projets visant à mettre en place un réseau ferroviaire, fluvial et maritime plus efficace, plus vert et plus intelligent le long du réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Les projets renforceront en outre les corridors de solidarité UE-Ukraine, mis en place pour faciliter les exportations et les importations de l’Ukraine« , indique la Commission dans un communiqué.

Parmi les grandes liaisons ferroviaires transfrontalières le long du réseau central RTE-T , citons le tunnel de base du Brenner (reliant l’Italie et l’Autriche), le Rail Baltica (reliant les trois États baltes et la Pologne au reste de l’Europe), ainsi que le tronçon transfrontalier entre l’Allemagne et les Pays-Bas (Emmerich-Oberhausen). Bruxelles va aussi soutenir les projets visant à installer le système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS) en Tchéquie, au Danemark, en Allemagne, en France, en Autriche et en Slovaquie.

Ewa

Lyon – Turin : l’État réaffirme son engagement

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La manifestation sous tension le 17 juin contre le Lyon-Turin a été l’occasion pour les partisans du projet d’ironiser sur « ces écolos qui se battent contre le ferroviaire« . Un argument facile pour un dossier complexe. Les manifestants demandent que l’on commence par rénover la ligne historique Dijon – Modane. Rangés principalement derrière le président de la Métropole de Lyon et le maire de la ville, ils mettent en avant le coût très nettement inférieur des travaux, la protection des sites naturels traversés par le projet, la préservation de la ressource en eau…

« Même après aménagement, cette liaison Dijon – Modane ne sera jamais en mesure de capter les volumes que les Italiens feront passés par le tunnel. Elle autorisera tout juste le passage de 90 trains, qui ne seront pas au Gabarit P400, le standard européen réclamé par les opérateurs intermodaux, alors que les Italiens pourront envoyer quotidiennement 162 trains répondant à cette norme », répond Stéphane Guggino, le délégué général de la Transalpine, en rappelant « qu’il y a eu un deal qui a été signé avec l’Italie et l’Union Européenne ; nous devons le respecter ». 

Même si le flou demeure quant à la réalisation en temps et en heure de la nouvelle liaison ferroviaire entre Lyon et Turin, Clément Beaune, ministre des Transports, a rassuré les défenseurs du projet en annonçant le 7 juin dans la presse régionale que ce « projet est prioritaire et il n’y a plus d’hésitation. Tous les crédits nécessaires sont prévus dans les budgets 2023, 2024 et au-delà, pour faire avancer le tunnel qui est en cours de creusement».

Clément Beaune s’est également exprimé sur la question stratégique des accès au tunnel de base côté français. L’État, a-t-il affirmé, est prêt à consacrer 3 Mds€ aux travaux dédiés à cette partie du chantier. Dans le même temps, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, par la voie de son président, a confirmé sa volonté de participer au financement du projet. En revanche, Laurent Wauquiez n’entend pas s’engager pour plus du tiers de la part totale des collectivités locales.

Quelles que soient les clés de répartition du financement des travaux sur l’accès au tunnel de base, une décision doit impérativement être prise cet automne pour éviter que la DUP entourant le projet soit caduque. « Elle tombera en 2028 si les études APD (avant-projet détaillé) ne sont pas réalisées d’ici-là, explique Stéphane Guggino. Or ces études, dont le coût total est de l’ordre de 150 M€, nécessitent entre quatre et cinq ans. Le dossier doit donc être déposé sans tarder pour bénéficier d’un financement européen à hauteur de 50 %. »

Jacques Donnay

 

 

 

 

 

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Le T10 Antony – Clamart, le nouveau tram de banlieue à banlieue, inauguré le 24 juin  

Tramway T10
Une nouvelle ligne de tramway de banlieue à banlieue sera inaugurée en Île-de-France le 24 juin prochain, à midi.
Longue de 6,8 km, la ligne du T10 reliera la commune d’Antony (station La Croix-de-Berny Parc-de-Sceaux), à celle de Clamart (Jardin-Parisien) en passant par Châtenay-Malabry et Le Plessis-Robinson et en desservant 13 arrêts.

Elle proposera une correspondance avec le RER B et le bus Trans-Val-de-Marne (TVM) au terminus à Antony, et avec le T6, à la station Hôpital-Béclère.

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Prolongement T10 Clamart

À terme, le T10 sera prolongé au nord, au delà de Jardin-Parisien, pour atteindre la future gare Fort-d’Issy-Vanves-Clamart de la ligne 15 du Grand Paris Express dont l’ouverture est prévue fin 2025.

Le trajet devrait prendre 20 minutes, avec une fréquence de six minutes aux heures de pointe. Le T10 devrait transporter quelque 240 000 passagers dont 175 000 habitants des quatre communes traversées et 65 000 salariés.
La ligne sera exploitée par RATP Cap IDF avec 13 rames Alstom Citadis X05, d’une capacité de plus de 300 places chacune dont 70 assises, climatisées et notamment équipées de prises USB.
Le matériel de la ligne T10 sera entretenu dans l’atelier-garage de Châtenay-Malabry situé le long de l’avenue Paul Langevin entre le Carrefour du 11 novembre 1918 et les locaux de Renault (parc Noveos). Le site est composé d’un bâtiment principal qui accueille la halle de maintenance, le poste de commande centralisé et les locaux du personnel. Sur le côté, une zone de remisage de sept voies permet de garer les rames en dehors des horaires d’exploitation. Enfin, un troisième espace réunit la station de lavage et de sablage.
Le montant de l’infrastructure s’élève à 351 millions d’euros dont près de la moitié apportée par la région Île-de-France (49 %), complété par le département des Hauts-de-Seine (30 %) et l’État (21 %). Quant au matériel (35 millions), il a été totalement financé par IDFM.
Y. G.