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Ewa

L’Espagnol Moventia s’implante à Grasse

Grasse

Le groupe familial catalan Moventia vient de remporter l’appel d’offres et déloge Transdev pour exploiter le réseau de bus de la communauté d’agglomération du Pays de Grasse (100 000 habitants), dans les Alpes-Maritimes. Un contrat de dix ans qui démarre le 1er janvier 2023 et inclut la construction d’un nouveau dépôt bus.

Pour Moventia et sa filiale française Moventis, c’est seulement la deuxième prise en six ans sur l’Hexagone. « En 2017, Montbéliard était un ballon d’essai », précise l’opérateur espagnol. En 2017, i avait remporté le contrat d’exploitation du transport urbain de Montbéliard (142 000 hab.) pour six ans et demi (112 millions d’euros). L’opérateur exploite également les vélos en libre-service à Clermont-Ferrand et Marseille.

Selon nos informations, Moventis est aussi en lisse à Rouen pour exploiter les vélos en libre-service.

 

Ewa

Un nouveau parc de 3,5 hectares attendu en 2024 sur la Petite Ceinture

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La mairie de Paris a annoncé le 9 novembre avoir acheté à la SNCF une friche ferroviaire pour 11,5 millions d’euros sur la petite ceinture, entre le cours de Vincennes et le jardin de la gare de Charonne. La Ville veut y planter 2000 arbres et en faire une promenade avant les JO de 2024. Situé en bordure de la Petite Ceinture, ce site faisait office de dépôt de bus jusqu’en 2017, après avoir servi de gare de marchandises jusque dans les années 70. « Relié au jardin existant, ce projet permettra de créer un nouveau grand parc de 3,5 hectares dans ce quartier populaire de Paris« , indique la Ville dans un communiqué.
Les travaux commenceront dès septembre 2023 après une première phase d’études. Une concertation avec les habitants doit aussi permettre de préciser les usages dévolus à cet espace qui comprendra des espaces boisés, une clairière, une aire de jeu…
L’accès au public de ce nouveau tronçon est prévue au printemps 2024. IL viendra compléter l’ouverture au public de la Petite Ceinture, qui représentera ainsi 12 kilomètres de promenade cumulés d’ici la fin de la mandature, pour une surface totale de 25 hectares, précise encore l’Hôtel de Ville. Laissé à l’abandon depuis plus de 20 ans, la petite ceinture, voie ferroviaire encerclant en une trentaine de km Paris, trouve peu à peu depuis 2010 une nouvelle vocation.

Ewa

Pourquoi Bolloré a cédé ses activités à MSC en Afrique

La gare « Aéroport » sur la ligne de chemin de fer Niamey-Dosso au Niger, en mars 2019. Cette ligne a été inaugurée le 29 janvier 2016 mais n’a plus jamais revu de train depuis lors. © NigerTZai / Wikimedias Commons

Devenu au fil des années un acteur incontournable de la logistique en Afrique de l’ouest, le groupe Bolloré a finalement cédé, au printemps dernier, 100 % des activités de sa division Bolloré Africa Logistic à MSC (Mediterranean Shipping Company). L’homme d’affaires breton se retire après plusieurs déconvenues alors que cette division, forte de près de 21 000 collaborateurs à travers ses 250 filiales, enregistre toujours une forte croissance de son activité. La stratégie du repreneur, numéro un mondial du transport maritime, s’inscrit dans la volonté de contrôler tous les maillons de la chaîne logistique et de mieux connecter les ports à l’arrière-pays.

C’est une page qui se tourne dans les secteurs de la logistique et des transports d’Afrique subsaharienne. Au terme de négociations exclusives entamées le 20 décembre 2021, le groupe Bolloré a signé, le 31 mars dernier, la cession à MSC (Mediterranean Shipping Company) de 100 % des activités de sa division Bolloré Africa Logistics. Cette branche du groupe était principalement dédiée à l’activité portuaire, opérant 16 terminaux à conteneurs, mais aussi à bois ou fluvial. Un acteur devenu au fil des années incontournable en matière de logistique, qui, à travers ses 250 filiales, comptait près de 21 000 collaborateurs.

Trois concessions ferroviaires

Pour développer les connexions entre les ports et l’hinterland, le groupe avait aussi investi dans le rail. Bolloré gérait trois concessions ferroviaires : Sitarail, Bénirail et Camrail. La première a en charge la ligne entre Abidjan et Ouagadougou, à cheval entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. La seconde se limite, pour sa part, au Bénin.Vincent Bolloré a longtemps eu l’objectif de connecter ces deux compagnies en réalisant une boucle ferroviaire, allant de la Côte d’Ivoire au Bénin, en passant par le Burkina Faso et le Niger. Quant à la troisième compagnie, elle gère trois lignes au Cameroun.

Alors que Bolloré Africa Logistics a encore connu une croissance en hausse de 12 % au premier semestre, qu’est-ce qui a motivé l’homme d’affaires breton à mettre un terme à cette activité ? Les dirigeants du groupe ne s’épanchent guère sur le sujet. Mais plusieurs pistes sont évoquées : Vincent Bolloré aurait-il souhaité réduire la voilure au moment où il prend sa retraite et cède son empire à ses deux fils, Yannick et Cyrille ? Ou bien s’agit-il avant tout d’une décision stratégique, pour recentrer le groupe dans le domaine des médias ? Rappelons que Bolloré possède entre autres Vivendi, Havas, Canal + et…C News. Il a aussi mis la main sur plusieurs marques du groupe Lagardère, comme le JDD, Europe 1…

Poursuites judiciaires…

Le contexte géopolitique a aussi compté. Les coups d’Etat se sont succédé ces dernières années sur le continent, avec en arrière-plan une progression du sentiment anti-français. Les dirigeants avec lesquels Vincent Bolloré affichait sa proximité ont été pour certains renversés, comme Alpha Condé en Guinée.

A cela s’ajoutent les poursuites judiciaires : Vincent Bolloré a été mis en examen en juin dernier, soupçonné d’avoir utilisé les services d’une filiale d’Havas dédiée notamment au conseil politique, pour obtenir des concessions portuaires à Lomé et Conakry. Enjeux politiques et économiques sont totalement imbriqués.« Les compagnies étrangères obtiennent le plus souvent les concessions ferroviaires en Afrique en signant des PPP (partenariats public-privé). Idéalement, ce sont censés être des accords commerciaux sur le long terme, mais en réalité ils sont généralement liés aux cycles politiques », rappelle Bernard Aritua, expert en transports à la Banque Mondiale et auteur de The Rail Freight Challenge for emerging economies (éd. World Bank).

… et déconvenues

Le groupe a aussi connu plusieurs déconvenues rien qu’en matière ferroviaire. Après de multiples rebondissements, le projet de boucle ferroviaire est à l’arrêt (lire l’encadré ci-dessous). Au Cameroun, la filiale du groupe a été condamnée pour homicide involontaire dans l’accident d’Eseka, qui a fait 79 morts en 2016.« Concernant la sécurité, les chemins de fer en Afrique ont fait des progrès en matière de réglementation mais manquent toujours d’équipements modernes », déplore Bernard Aritua.

Pour autant, Bolloré ne quitte pas complétement l’Afrique. Le groupe y reste présent à travers Canal+, où le nombre d’abonnés augmente davantage qu’en Europe. Dans un communiqué, le groupe a annoncé qu’il « poursuivra également ses développements dans de nombreux secteurs comme la communication, le divertissement, les télécoms et l’édition ». Même sans les ports et les trains, Bolloré compte donc bien poursuivre son soft power en Afrique.

Antoine Pecqueur

 

MSC, un armateur engagé dans le ferroviaire

5,7 milliards d’euros : c’est le montant que MSC a proposé pour racheter les activités de Bolloré Africa Logistics. Une somme qui représente près du double de la valorisation effectuée à l’automne dernier. Même s’il ne rend pas public ses profits, MSC, n° 1 mondial du transport maritime, sort renforcé de la crise sanitaire. Cette période, marquée par une augmentation du coût des transports, a profité à tous les géants du porte-conteneur.

Les raisons qui ont poussé MSC à reprendre les actifs africains de Bolloré sont de différentes natures. Politique déjà, car, selon des sources proches du dossier, l’objectif était de garder cette activité entre les mains d’un groupe européen, en l’occurrence italo-suisse, et ne pas la céder à la Chine, qui développe ses tentaculaires routes de la Soie. D’un point de vue plus économique, cette reprise s’inscrit aussi dans une stratégie globale des armateurs, qui au-delà de leurs porte-conteneurs, cherchent à contrôler tous les maillons de la chaîne logistique. La CMA-CGM a même pris des parts dans Air France, devenant son quatrième actionnaire.

Le ferroviaire s’inscrit dans cette dynamique. En 2015, MSC a racheté la division cargo des chemins de fer portugais. Sous le nom de Medway, cette filiale joue la carte de l’intermodalité en associant le train à une flotte de camions. Après s’être développé au Portugal et en Espagne, Medway s’est lancé en Italie. En France, l’armateur opère deux lignes de fret, entre Bordeaux et Le Havre et entre Bordeaux et Fos-sur-Mer.

L’objectif est toujours le même : connecter les ports à l’arrière-pays. Et cette année, MSC a lancé une nouvelle compagnie de fret ferroviaire en Belgique, pour desservir le port d’Anvers. Outre le transport de ses conteneurs, MSC opère aussi pour le compte d’autres entreprises. Un modèle économique qui devrait s’appliquer en Afrique. Bernard Aritua souligne le potentiel de ce secteur : « c’est le fret qui peut permettre aux chemins de fer d’être rentables, et non pas le transport de passagers. Il faut donc repenser aujourd’hui en Afrique l’offre de transport de marchandises, en prenant davantage en compte les intérêts des clients, par exemple grâce à de meilleures connexions avec les ports. » Du pain béni pour MSC.

 

A. P.

Ewa

Ubitransport poursuit ses acquisitions avec Mobireport

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Ubitransport, qui propose des solutions d’aide à l’exploitation de transports en temps réels (gestion dématérialisée des titres, paiement, information voyageurs et datas), a annoncé début novembre l’acquisition de Mobireport, une plateforme cloud de gestion d’infrastructures et de digitalisation du transport public.
Déjà présente dans la gestion des titres de transport, des profils usagers et de la géolocalisation des véhicules avec sa propre plateforme SaaS, Ubitransport complète avec Mobireport son offre sur le pilotage des infrastructures et la digitalisation de l’information voyageurs. Mobireport s’appuiera sur les synergies du groupe pour poursuivre et accélérer son développement, indique un communiqué d’Ubitransport.
Avec le rachat de Billettique Services (2019), de Ceccli (2020), et d’Actoll (avril 2022) Ubitransport compte désormais 250 collaborateurs, et équipe 300 réseaux de transport public.

Ewa

Le technicentre de Val Notre Dame à Argenteuil a commencé sa mue

Le technicentre de Val Notre Dame à Argenteuil a
Transilien a inauguré, le 8 novembre, la première partie du projet d’extension du Technicentre de Val Notre Dame à Argenteuil, dans le Val d’Oise.
Appelé Val Notre Dame Demain, le site doit, à terme, accueillir l’ensemble de la maintenance du matériel roulant circulant sur la ligne J. Or, Ile-de-France Mobilités (IDFM) et la SNCF ont commandé de nouveaux matériels destinés notamment à renouveler le parc actuellement en service sur la ligne J. Il sera remplacé par des Z50000 (Nouvelle automotrice Transilien ou Francilien). L’adaptation à ces nouvelles automotrices et la création des nouvelles capacités de maintenance sur le technicentre ont commencé en 2019.
Depuis, un atelier de maintenance de 2700 m2 équipé de 3 voies sur fosses et de passerelles a été construit pour accéder aux toitures des rames. Trois autres bâtiments s’y sont ajoutés, l’un de service de 1000 m2, un autre pour la logistique et le stockage, de 600m2, et le troisième pour les opérations de maintenance des installations et l’outillage.
Après cette première étape, la seconde phase du projet Val Notre Dame Demain a déjà été lancée pour créer un autre atelier 3 voies sur fosse avec passerelles (3200 m2), un tour en fosse double unité (reprofilage de 4 roues en simultané), un bâtiment dédié aux réparations accidentelles permettant les grosses opérations correctives, un bâtiment de détagage et de décrassage sous caisse, un stockage couvert et deux voies de nettoyage. Ces nouveaux aménagements de Val Notre Dame Demain doivent être livrés vers la fin 2024.
Yann Goubin

Ewa

Gares & Connexions mise sur les panneaux solaires

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Après un appel à manifestation d’intérêt lancé en février dernier, qui a recueilli plus de 50 candidatures, Gares & Connexions a choisi son premier partenaire pour produire de l’énergie photovoltaïque sur son domaine foncier : ce sera la société française Tenergie, avec laquelle le gestionnaire des gares a signé un accord le 31 octobre.
Cette société indépendante, implantée dans les Bouches-du-Rhône et qui accompagne depuis plus de 15 ans des acteurs du territoire (entreprises, collectivités…) sur le déploiement de solutions d’énergie renouvelable, a notamment été choisie pour sa capacité à s’intégrer dans un espace contraint comme l’est une gare, explique Marlène Dolveck, la directrice générale de SNCF Gares & Connexions, en rappelant que ce projet entre dans le cadre du plan stratégique de l’entreprise lancé en 2020 et vise un mix énergétique pour sortir du fossile. Une concrétisation bienvenue dans le contexte actuel de hausse des prix de l’électricité.
Des panneaux sur les parkings de 119 gares
Tenergie va déployer 180 000 m2 de panneaux photovoltaïques dans les parkings de 119 gares d’ici à la fin 2024. Les parkings sélectionnés sont de taille moyenne (une centaine de places environ) et sont implantées sur tout le territoire.
La société, qui vendra à des clients extérieurs l’électricité produite, sera également responsable de l’exploitation des panneaux et de leur maintenance. En contrepartie, elle versera une redevance à Gares & Connexions (dont le montant n’est pas dévoilé) dans le cadre d’une convention d’occupation temporaire d’une durée de 30 ans. Une formule qui évite à Gares & Connexions d’investir les 40 à 50 millions d’euros nécessaires au projet.
Les  ombrières des 119 parkings permettront de produire 30 MWc, soit l’équivalent de 15 % de  la consommation électrique annuelle des 3000 gares françaises. Dans son projet de solarisation de son domaine foncier, Gares & Connexions espère produire 47 MWc (mégawatt-crête) d’ici à 2025.
D’autres appels d’offres à venir
A l’horizon 2030-2032, le gestionnaire des gares se donne l’objectif d’implanter 1 million de m2 de photovoltaïque sur son foncier des gares pour produire 150 à 200 MWc. D’autres appels à manifestation d’intérêt seront donc lancées. Gares & Connexions affirme savoir où implanter les 820 000 m2 qui restent à lancer. Mais la complexité technique devrait s’accentuer au fur et à mesure du développement du photovoltaïque sur ses installations.
La production d’énergies renouvelables sur le périmètre de Gares & Connexions sera alors équivalente à sa consommation d’électricité. Cette production sera injectée d’une part dans le réseau électrique français, d’autre part dans le réseau électrique des gares, indique la filiale de SNCF Réseau.
Le gestionnaire des gares n’exclut pas non plus de s’intéresser à d’autres formes de production d’électricité comme l’éolien par exemple. « Nous continuerons à travailler sur tous les sujets liés à l’énergie renouvelable« , affirme Marlène Dolveck.
Marie Hélène Poingt
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Ewa

Renvois de balle sur les responsabilités dans la dégradation de l’offre RATP

Iveco bus Paris

L’opposition de gauche à la région Ile-de-France, présidée par la LR Valérie Pécresse, a saisi la Défenseure des droits sur la diminution de l’offre des transports publics franciliens et ses conséquences pour les usagers. Les conditions de transport en bus, mais aussi en métro, se sont en effet dégradées ces derniers mois, principalement à cause d’un manque de conducteurs et d’un fort absentéisme.

« Cette situation est le résultat de plusieurs décisions prises par Ile-de-France Mobilités (IDFM, l’autorité organisatrice des transports) et à sa tête, Valérie Pécresse« , affirment les groupes insoumis, écologiste, socialiste et communiste dans une lettre commune envoyée fin octobre à Claire Hédon, et communiquée à l’AFP. A l’origine de cette dégradation, selon eux, la commande d’une « offre de transport au rabais » passée par IDFM pendant la période de crise sanitaire et depuis.

La situation actuelle prive « les usagers d’un droit à la mobilité dans des conditions digne » et « instaure une inégalité de traitement selon le lieu d’habitation, le type d’activité et la situation sociale« , estiment les élus qui ont joint à leur courrier une lettre d’un collectif de parents d’élèves handicapés du Val-de-Marne, n’ayant pas pu effectuer leur rentrée scolaire faute de transports.

De son côté, Valérie Pécresse rejette la faute sur la RATP, l’accusant d’avoir « sous-estimé les problèmes qu’elle rencontre sur le métro« . La RATP aurait mal anticipé ses besoins en conducteurs. La régie, qui cherche 1500 conducteurs de bus, en avait embauché 820 à la fin septembre. D’où une offre de transport réduite d’un quart par rapport à ce qui lui est demandé par IDFM. Il lui manquerait également une centaine de conducteurs de métro.

Haussant le ton le 6 novembre, dans une interview au Parisien, et déplorant une dégradation du lien de confiance, la présidente d’IDFM a demandé à l’entreprise publique de revenir à « 100 % d’offre d’avant-Covid » (contre 98 % en moyenne en théorie actuellement). Et a demandé à Jean Castex, le futur patron de la RATP, de « rétablir la qualité de service qui s’est très nettement dégradée depuis la rentrée ».

La Fnaut, qui réclame également une hausse de l’offre de transport sur le réseau RATP, voit dans ces renvois de balles beaucoup d’hypocrisie. Moins de transport signifie moins de dépenses pour IDFM qui cherche à réaliser des économies tous azimuts et doit trouver 950 millions d’euros afin de boucler son budget 2023. C’est dans ce contexte que la RATP s’apprête à vivre une nouvelle journée très dure demain, avec un appel à la grève relayée par tous les syndicats…

MH P

 

Ewa

Le Parlement approuve la nomination de Jean Castex à la tête de la RATP

Jean Castex

Fraîchement accueilli ! Lors de son audition le 8 novembre par les sénateurs, puis le lendemain par les députés, Jean Castex a dû affronter les remarques acerbes d’élus qui avaient déjà approuvé il y a un peu plus de 3 mois sa nomination à la tête de l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de France) et ont peu apprécié de le voir revenir pour leur demander cette fois un vote en faveur de sa nomination à la présidence de la RATP.

Lui donnant du « Monsieur le Premier ministre« , ils ont pointé la « longue liste de recasages » (selon les termes du sénateur LR des Alpes-Maritimes, Philippe Tabarot), établie par le président de la République au profit de ses anciens collaborateurs. Ils ont aussi rappelé les réserves importantes de la Haute Autorité à la transparence de la vie publique (HATVP), qui interdisent à l’ancien Premier ministre d’entrer en relation directe avec les ex-membres de son gouvernement ou de ses services. Cela ne les a toutefois pas empêchés de voter en faveur de la nomination de l’ancien locataire de Matignon aux commandes de la Régie, sensibles sans doute aux qualités de  « compétence » mises en avant par l’intéressé lui-même et reconnues, lors de leurs interventions, par de nombreux parlementaires.

Jean Castex a répondu point par point et s’en est finalement bien sorti : « Quand je suis venu devant vous, fin juillet, la présidence de la RATP n’était pas vacante », la PDG sortante, Catherine Guillouard, ayant annoncé sa décision le 1er septembre. « De plus, l’enjeu à la RATP n’est pas le même… » A propos des réserves de la HATVP, il rappelle : « elles sont très liées à l’ouverture à la concurrence. Mais l’autorité qui décide des lots à ouvrir, ce n’est pas le gouvernement, c’est Ile-de-France Mobilités ».

Priorité au coeur de métier

Interrogé sur sa stratégie, il explique que sa priorité, « c’est le coeur de métier« . Et il poursuit : « Ce n’est pas un retour sur la diversification. La diversification des activités fait sens mais ne doit pas nous détourner de notre mission première et fondamentale », citant le service aux collectivités et la qualité de service comme la ponctualité, la propreté, la sécurité, la lutte contre la fraude, la qualité de l’information, la modernisation de la billettique… Et il ajoute, se référant aux appels d’offres gagnés à l’international :  « Je ne pourrai pas, par exemple, expliquer qu’on exploite très bien un réseau à l’étranger mais pas en Ile-de-France. »

Commentant les défis « extrêmement lourds » auxquels est confrontée la RATP (en particulier le manque de conducteurs qui ne permet pas de tenir l’offre demandée), Jean Castex cite les sujets qu’il faudra traiter à « très court terme : la qualité de continuité de service public, les difficultés de recrutements, l’absentéisme…« , même si la RATP n’est pas la seule à être confrontée à ces difficultés de recrutements, « si c’était la seule, ça se saurait! »  Il se donne trois semaines pour établir un « diagnostic partagé » et trouver « des outils supplémentaires » pour accélérer les recrutements.

Ecoute et concertation

Pour y parvenir, sa méthode reposera sur « l’écoute, la concertation, la proximité« . Il vise tout le monde, à commencer par l’autorité organisatrice, IDFM, qui assure la plus grande part du chiffre d’affaires du groupe. « Nous avons l’obligation de travailler ensemble et de bien travailler. Je vais proposer un état des lieux très précis de ce qui marche bien et de ce qui ne marche pas », indique le futur patron de la régie. Il fait aussi une autre suggestion, lancer « une sorte d’observatoire » sur l’ouverture à la concurrence « pour voir ce qui marche, pour voir si la qualité de service ne se trouve pas dégradée, est-ce que les prix baissent…?  « , faisant comprendre que l’ouverture à la concurrence n’est pas un dogme pour lui.

Aux collectivités, l’ancien maire promet qu’il ira sur les territoires où « notre entreprise assure son service public ou va se déployer« . Et il affirme vouloir travailler « encore mieux » avec les représentants des usagers.

A l’égard des partenaires sociaux et du personnel, il lance plusieurs messages. « Je vais m’employer à faire aboutir les textes réglementaires qui manquent sur le CST (cadre social territorialisé en vue de la concurrence)« . Il veut aussi lancer très vite les négociations annuelles obligatoire (NAO) pour 2023, comme cela est déjà prévu en décembre 2022.

Présence humaine renforcée

En interne, il prône plus de « déconcentration des responsabilités« . Cela passe par « une ligne hiérarchique responsabilisée » qui dispose « d’une plus large part de manoeuvre pour trouver des solutions rapides« .

Avec l’automatisation des métros, qu’il souhaite pousser et la digitalisation billettique qui va se développer, il compte poursuivre le déploiement du personnel dans les stations pour renforcer la présence humaine et aller au contact du public. Il faut « humaniser au maximum« .

Il cite enfin trois chantiers qu’il affirme vouloir suivre « personnellement » : l’amélioration de la qualité de vie au travail, de la gestion prévisionnelle de l’emploi, et de la formation et l’attractivité des métiers.

« Les défis ne manquent pas et ça me motive beaucoup« , lance-t-il aux sénateurs. A commencer par la grève demain, qui s’annonce dure, signe d’un climat social dégradé. Comme un cadeau de bienvenue adressé au futur dirigeant. En attendant que sa nomination soit confirmée en Conseil des ministres.

Marie-Hélène Poingt

 

 

 

Ewa

Suppressions de trains : pourquoi ça coince en Hauts-de-France… et ailleurs

TER Hauts-de-France à Boulogne-Ville

Retards de trains, multiplication des suppressions de circulations au dernier moment et temps d’attente qui s’allongent pour les usagers… la situation de crise entre la SNCF et les Hauts-de-France, déjà en cours en 2021, s’est amplifiée ces derniers mois. Le 4 novembre, Xavier Bertrand, le patron de la région, a adressé une lettre à Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, pour exprimer sa perte de confiance dans la compagnie et dire l’exaspération des voyageurs. Trois jours plus tard, il recevait Clément Beaune, le ministre des Transports, qui indiquait avoir entendu le message et demandé à la SNCF « un plan de résorption de ces difficultés le plus rapide possible« , en accélérant les formations et les recrutements de conducteurs.

Le manque de conducteurs a en effet contraint la SNCF à supprimer des TER dans plusieurs régions, tout particulièrement en Hauts-de-France, où 136 trains sont annulés quotidiennement depuis le 24 octobre, selon le président du conseil régional Xavier Bertrand.

Pendant les vacances de la Toussaint, la SNCF a mis en place un « plan de transport adapté » (PTA), comme elle a coutume de le faire en période de congés scolaires, ce qui lui a permis de réduire le nombre de circulations de trains. Et donc d’éviter de supprimer au dernier moment un certain nombre de circulations qui auraient été prévus dans son plan de transport. La SNCF explique préférer fiabiliser son plan de transport plutôt que multiplier les suppressions de train au dernier moment et mettre les voyageurs en difficultés. Mais les Hauts-de-France ont constaté que les suppressions ont finalement tout de même « largement » excédé les 136 suppressions de trains prévues dans le PTA (sur les 1255 trains quotidiens proposés en Hauts-de-France).

38 trains supplémentaires vont être réinjectés

Reconnaissant la situation particulièrement tendue en Hauts-de-France, la SNCF a annoncé à la région qu’elle allait encore revoir son plan de transport, mais cette fois à la hausse, en réinjectant, à partir du 14 novembre, 17 trains supplémentaires, puis 21 de plus à compter du 12 décembre. « Les trains remis en circulation ont été définis pour répondre en priorité aux lignes où la fréquentation est la plus forte et les besoins le plus sensibles, comme demandé par l’autorité organisatrice, la Région Hauts-de-France« , indique la SNCF dans un communiqué. Mais Xavier Bertrand s’interroge : « Comment la région des Hauts-de-France peut-elle avoir confiance en la fiabilité  et la sincérité d’un nouveau plan de transport adapté (PTA) proposé par la SNCF alors que le dispositif actuel ne respecte déjà pas ses engagements? »

Au manque de personnels (il manque 65 conducteurs de train dans la région selon la SNCF) s’ajoutent aussi des tensions sur le matériel avec des problèmes de maintenance (il n’y a pas non plus assez d’agents dans les ateliers) et des difficultés d’approvisionnement en pièces détachées. La SNCF explique le manque de conducteurs par la période Covid qui lui a fait stopper ses formations, puis par une remontée du trafic qu’elle n’avait pas prévue aussi rapide, ce qui lui a également fait perdre du temps. Or, trouver des candidats est difficile (encore plus, semble-t-elle laisser entendre, dans les Hauts-de-France), puis il faut compter 12 mois pour former un conducteur. SNCF Voyageurs cherche désormais à accélérer son programme de recrutement et espère 440 nouveaux collaborateurs chez TER Hauts-de-France pour 2022.

Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes également très touchées par le manque de conducteurs

La direction TER estime qu’il faudra attendre le début de l’année prochaine pour que les différentes actions mises en place commencent à porter leurs fruits. D’ici là, elle cherche à faire venir des rames et des conducteurs (parfois avec de conséquentes hausses de rémunérations) d’autres régions. Mais avec des limites puisque les autres régions sont également touchées par ces régions, certaines l’étant plus que d’autres (tout particulièrement Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes).

La Fnaut se désole de ces « régressions« , qui aboutissent à une importante diminution de l’offre de transport un  peu partout en France. « La SNCF est débordée de tous côtés« , estime Bruno Gazeau, le président de cette fédération, avant de pointer une forme d’hypocrisie où chacun trouve finalement son compte avec, à la clé, des économies bienvenues à l’heure où les prix de l’énergie flambent. Selon lui,  « au fond, ces suppressions de trains arrangent tout le monde : elles permettent de réduire les coûts de fonctionnement et de limiter les conséquences du manque de conducteurs« .

Marie-Hélène Poingt

 

 

Ewa

Quel « bouclier tarifaire » pour limiter le prix du train ?

Ouigo

Face à la perspective de voir augmenter le prix des billets du fait de la hausse des coûts de l’énergie, le gouvernement sort le parapluie : le ministre des Transports, Clément Beaune, a demandé le 6 novembre à la SNCF, sur le plateau du grand jury RTL-LCI-Le Monde, « de travailler en matière de prix des billets sur un bouclier tarifaire« . Le ministre a précisé souhaiter d’une part, que « l’augmentation des billets soit en tout cas inférieure à l’inflation », d’autre part que « ceux qui ont le plus besoin du train au quotidien, les plus modestes, les jeunes qui utilisent les Ouigo par exemple, soient protégés« .

Autrement dit, le gouvernement, qui a clairement fait le choix de soutenir prioritairement les automobilistes à la pompe, en dépensant des milliards en quelques mois, n’entend pas aider la SNCF à faire face aux surcoûts de l’énergie et à l’inflation. Clément Beaune l’avait déjà laissé entendre dès le mois de septembre, en affirmant que « l’Etat ne pourra pas tout absorber » . Ce même mois, Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, qui était auditionné devant le Sénat, avait expliqué réfléchir à une éventuelle hausse du prix des billets à partir de 2023, tout en assurant qu’il ne répercuterait pas totalement le montant de l’inflation. Sinon, il faudrait augmenter les tarifs de 10 %, avait-il alors expliqué, s’attendant à voir sa facture d’électricité s’envoler l’année prochaine autour de 1,6 à 1,7 milliard d’euros (contre un surcoût de 300 millions d’euros en 2022). « Nous n’allons bien sûr pas le faire! Nous avons le sens de l’intérêt général. De plus, cela tuerait nos volumes : il y a une élasticité de la demande aux prix », avait indiqué le patron du ferroviaire aux sénateurs.

La réflexion lancée depuis cet automne par la SNCF sur une hausse des tarifs serait donc toujours en cours. La décision dépendra à la fois de ses hypothèses sur 2023 ( taux de croissance prévisible, hausse des prix de l’électricité, inflation…) et bien sûr de la prise en compte de la demande de l’Etat actionnaire. Pour la Fédération nationale des associations d’utilisateurs des transports, le discours de Clément Beaune est « assez incompréhensible« . En effet, le ministre mélange différents types de trains, explique son président, Bruno Gazeau : il parle à la fois du transport du quotidien, autrement dit des TER, dont la tarification ne dépend pas de la SNCF puisque décidée (et subventionnée) par les régions, et du TGV, dont les recettes proviennent exclusivement des voyageurs et sur lesquelles la SNCF a la main, pratiquant à la fois des mesures commerciales (via les cartes Avantages avec des prix plafonnés) et le yield management (les prix augmentent quand la demande s’élève).

La SNCF a face à plusieurs catégories de clients : les voyageurs abonnés, les occasionnels, les porteurs de cartes Avantages…. à qui elle pourrait plus ou moins faire porter les hausses de prix. Pour réduire ses coûts, elle peut aussi réduire son offre de trains, « ce qu’elle ne cesse de faire« , déplore Bruno Gazeau. Reste que l’équation n’est pas facile pour la SNCF face à un gouvernement qui lui demande à la fois de réduire ses coûts, de baisser ses tarifs et de ne pas perdre d’argent.

Marie-Hélène Poingt