La date butoir est fixée au 31 mars mais la RATP sait déjà que les NAO (négociations annuelles obligatoires) qui ont eu lieu le 12 mars avec les quatre organisations syndicales représentatives de l’entreprise (CGT, FO, Unsa et CFE-CGC) sont approuvées. Il suffisait de la signature d’au moins deux syndicats parmi les trois plus importants, CGT, FO et Unsa. FO, Unsa et CFE-CGC se sont déjà prononcé pour.
Originalité de la démarche, les augmentations proposées passent par des gratifications nouvelles ou déjà en place. Ainsi, la direction a décidé de créer une prime de travail le samedi « pour accompagner le renforcement de l’offre le week-end démandé par Île-de-France Mobilités pour répondre aux attentes des voyageurs « , explique-t-elle. A partir du 1er avril, chaque samedi travaillé rapportera aux agents 10 euros bruts. Une réponse à une demande syndicale face à l’augmentation de la fréquentation sur certaines lignes du métro parisien en fin de semaine. Quelque 30.000 salariés travaillent le samedi ou le dimanche plus de 20 week-ends par an.
Les gratifications liées à l’ancienneté sont également revues à la hausse: les salariés qui recevront la médaille d’argent recevront 300 euros (+100 euros), la médaille vermeil 450 euros (+120 euros) et la médaille d’or 900 euros (+250 euros). Un argument sonnant et trébuchant de nature à contribuer à la fidélisation des agents.
Des primes vont aussi être intégrées à partir du 1er juin aux « salaires statutaires « : par exemple la prime de responsabilité des agents de maitrise/techniciens supérieurs passe à 39,27€ brut mensuel. Et les agents de maitrise et les techniciens supérieurs vont voir leurs salaires statutaires augmenter de 3,76 points.
Selon la RATP, l’ensemble de ces mesures se traduira par une augmentation moyenne des rémunérations de 2,1 % sur 2025. « Ces différentes mesures viennent compléter les mesures 2024 de 8 points pour tous au 1e juin 2024 et 7 points pour tous au 1e décembre 2024« , souligne la Régie.
Pour la cinquième année consécutive, Deutsche Bahn est dans le rouge. En 2024, la compagnie ferroviaire publique allemande (100% des actions appartiennent à l’Etat) a certes réduit ses pertes d’exploitation d’un milliard d’euros par rapport à l’année précédente mais elles restent à un niveau très élevé (1,8 milliard) ainsi que l’endettement.
La DB veut renverser la tendance dans les prochaines années avec un gigantesque programme de remise à niveau des infrastructures et d’assainissement de la dette. Rien que pour l’entretien des principales lignes et la numérisation, les besoins ont été évalué à 80 milliards dans un rapport interne de la DB dévoilé par l’agence dpa.
La réduction du personnel devrait atteindre un nouveau record avec 10.000 postes de moins en 2027 par rapport à 2024, notamment dans l’administration. L’objectif est de sortir du rouge cette année là et d’atteindre une ponctualité de 75 à 80%.
Le choix d’Ile-de-France Mobilités en faveur de deux nouveaux opérateurs pour exploiter des lignes de bus jusqu’alors gérées par la RATP, ne passe pas auprès de syndicalistes et d’élus de gauche au conseil régional. Pour FO-RATP, l’un des principaux syndicats de la Régie, l’autorité organisatrice des transports franciliens « a dépassé la ligne rouge » en annonçant, comme opérateurs « pressentis », l’italien ATM et Transdev (bientôt allemand car en passe d’être privatisé avec la montée au capital de Rethmann). Il s’agit, selon le syndicat ,d’un « démantèlement » du réseau de bus pour le confier à un « opérateur étranger« , écrit-il dans un communiqué.
IDFM voudrait en effet confier, à partir de 2026, à ATM la gestion de 18 lignes du sud des Hauts-de-Seine, et à Transdev 19 lignes en Seine-Saint-Denis et à Paris. La décision doit être définitivement prise le 10 avril lors d’un conseil d’administration d’IDFM.
« Plus de 2500 salariés vont quitter le groupe« , s’inquiète FO. « Ce qui nous interpelle, c’est qu’IDFM est actuellement en train de négocier un nouveau contrat avec la RATP. Ces contrats sont signés tous les quatre à cinq ans pour définir des objectifs et des recettes pour la RATP. Or, nous entendons dire que ces négociations ne se passent pas bien« , indique Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral de FO Transports et logistique « Dans le dernier contrat déjà, IDFM avait resserré les moyens financiers. Si le prochain contrat est encore à rabais et que la RATP est obligée une nouvelle fois de serrer les coûts, cela risque d’être invivable en termes de conditions de travail. Si IDFM continue à faire du dumping social et du service public low cost, nous ne l’accepterons pas« , affirme le syndicaliste, n’excluant pas un mouvement social.
Selon lui, la RATP s’attendait à obtenir 70 à 90 % des lots attribués. Or, jusqu’à présent, RATP Cap Ile-de-France, la filiale de la RATP qui répond à ces appels d’offres, n’en a remporté que deux sur les cinq déjà attribués ou en voie de l’être.
L’ouverture à la concurrence des lignes de bus de Paris et de la petite couronne se poursuit avec son lot de surprises : RATP Cap Ile-de-France limite la casse en conservant un lot, Transdev fait son entrée sur la petite couronne et l’italien ATM, opérateur des transports de Milan, débarque à Paris. Les trois entreprises « pressenties » au terme des appels d’offres seront soumises au vote lors du conseil d’administration du 10 avril.
Le lot attribué à RATPCap Ile-de-France concerne 19 lignes de bus et les centres opérationnels de Massy et Morangis. Ses bus desserviront les communes de Massy, Wissous, Chilly-Mazarin, Morangis, Paray-Vieille-Poste, Athis-Mons, Savigny-sur-Orge et Juvisy-sur-Orge.
Transdev opèrera les 19 lignes de bus des communes de Montreuil, Bobigny, Pantin, Les Lilas, Drancy, Bagnolet, Bondy, Noisy-le-Sec, Les Pavillons-sous-Bois ainsi que neuf arrondissements parisiens (IIIe, IVe, Ve, Xe, XIe, XIIe, XIIIe, XIXe, XXe). Il récupèrera aussi les deux centres opérationnels de Flandre et Pavillons.
ATM desservira le sud des Hauts-de-Seine et notamment les communes de Châtenay-Malabry, Châtillon, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Issy-les-Moulineaux, Le Plessis-Robinson, Malakoff, Meudon et Vanves. Cela représente au total 18 lignes de bus, dont 5 lignes Noctilien, et un centre opérationnel bus de Fontenay.
Nouveau venu dans le paysage des transports français, Azienda Trasporti Milanesi (ATM) est l’opérateur des réseaux de métro, trams et bus de la commune de Milan, qui en est l’unique actionnaire. ATM est également présent à l’étranger, à Copenhague, où il opère l’ensemble du réseau de métro et à Salonique en Grèce.
Pour les nouveaux opérateurs, les mises en service seront échelonnées sur dix-huit mois, entre l’été 2025 et fin 2026.
Sud Rail a déposé, le 24 mars, un préavis de grève des contrôleurs pour la période allant du 17 avril au 2 juin, couvrant donc les congés de printemps et les ponts de mai. Cette menace, dévoilée par Le Parisien du 24 mars, est portée par le syndicat au nom du collectif national des contrôleurs (CNA), à l’origine du mouvement de grève massif qui avait perturbé le trafic lors des fêtes de fin d’année 2022.
Le collectif réclame une augmentation de la prime de travail de « 100 euros mensuels minimum ». Il estime que la direction n’a pas pris en compte plusieurs alarmes sociales et fait le choix du conflit plutôt que de répondre positivement à « des revendications claires et atteignables ». Le préavis a donc pour objectif de forcer la direction à revenir autour de la table, pour « un dialogue social sérieux ».
Les contrôleurs réclament aussi un « respect des horaires collectifs du travail ». Dans un communiqué, la fédération Sud Rail dénonce « la volonté de productivité grandissante » portée par la direction de SNCF Voyageurs et la dégradation des conditions de travail des contrôleurs et contrôleuses « au fil des semaines ». Elle met notamment en cause un nouveau logiciel qui entraine des modifications de planning imprévisibles à moins de 48 heures.
La direction de SNCF Voyageurs se dit « extrêmement attentive » à la situation. « Le dialogue est continu et nourri avec les représentants des organisations syndicales représentatives », affirme l’entreprise ferroviaire, « très sensible aux conditions d’exercice du métier » de contrôleur. Elle assure aussi avoir tenu tous les engagements pris ces dernières années.
Le collectif de contrôleurs est né d’une mobilisation spontanée d’agents sur les réseaux sociaux en 2022. Il a compté jusqu’à 3500 membres, ce qui représente la moitié des contrôleurs de la SNCF.
Cdiscount Voyages, jusqu’alors spécialiste des voyages en avion et en ferry (son activité historique), enrichit son catalogue : la filiale de Casino propose depuis le 24 mars des séjours et des trajets en train, ainsi que des trajets en bus et en covoiturage, grâce à un partenariat noué avec deux plateformes, Tictactrip et son voyagiste Verytrain. « Cdiscount Voyages négocie avec Tictactrip qui dispose d’un catalogue proposant du bus, du train et du covoiturage et avec Verytrain dont le catalogue propose des séjours hôtel + train. Il y a donc une offre de voyages en train dans les deux cas « , explique un porte-parole du distributeur.
« Cette stratégie répond à une double dynamique : la forte croissance du marché ferroviaire et l’engouement des voyageurs pour des solutions de transport plus responsables », souligne Cdiscount Voyages dans un communiqué, estimant que « la mobilité durable s’impose comme une priorité pour de nombreux voyageurs ».
Les voyageurs peuvent comparer et réserver leurs billets via un onglet « Train + Bus » sur le site cdiscount.com. La plateforme a choisi le moteur de recherche et de vente Tictactrip car c’est « l’application avec le plus grand catalogue de destinations et de transporteurs en France ».
Actuellement, 36 offres combinant voyages et séjours sont disponibles sur le site. Il devrait y en avoir 200 d’ici cet été.
Les trains de voyageurs transmanche assurés par Eurostar suscitent de longue date l’intérêt de nouveaux entrepreneurs mais leurs projets tardent à se réaliser. Après Evolyn, consortium dont les partenaires sont des industriels et fonds d’investissement français, britanniques ainsi que la famille espagnole Cosmen, qui promettait un service en 2026, et Virgin qui a annoncé récemment vouloir lever 800 millions d’euros pour concurrencer Eurostar, voici le nouveau venu Gemini Trains. Ses promoteurs ont annoncé le 24 mars vouloir lancer une compagnie ferroviaire pour exploiter des liaisons entre Londres et Paris d’une part, Londres et Bruxelles d’autre part. En espérant un démarrage pour la fin 2028.
L’équipe, présidée par Lord Tony Berkeley, un ingénieur ayant participé à la construction du Tunnel sous la Manche, « comprend des experts en commerce, finance, opérations, billetterie, et politique des transports, ainsi qu’une expertise de très haut niveau sur le marché ferroviaire français et européen », indique dans un communiqué la société Gemini qui est enregistrée en Grande-Bretagne.
« L’équipe travaille sur le projet depuis deux ans », explique Francis Nakache, ex-directeur général de Caf France, qui s’était reconverti dans le consulting et a rejoint l’aventure à l’été 2023 en tant que conseiller spécial. Des contacts ont été pris avec les régulateurs, les gestionnaires de gares et d’infrastructures, les gouvernements, les exploitants, tant côté français que britannique, souligne-t-il. Au Royaume-Uni, Gemini a déposé une demande auprès de l’Office of Rail and Road pour accéder au dépôt de maintenance international d’Eurostar à Temple Mills, qui est déjà fortement utilisé. C’est ce qui a incité les porteurs du projet à sortir du bois car cette requête peut être rendue publique.
La société Gemini envisage de lancer, dans un premier temps, entre trois et cinq fréquences sur la ligne Londres-Paris et sur Londres-Bruxelles. Avec « une approche novatrice en matière de vente et de billetterie » et des tarifs attractifs pour attirer une clientèle loisirs. Lesquels seront équilibrés avec une offre business. « Notre business plan a été challengé de façon très pointue », affirme encore Francis Nakache.
Reste à réaliser d’autres étapes essentielles, en particulier lever des fonds (le montant n’est pas dévoilé) et acheter des trains « de toute nouvelle génération ». Ce sera dans les prochains mois, affirme l’ex-dirigeant de Caf France.