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Ewa

Le Grand-Est annonce jusqu’à 65 % de TER dès le 11 mai

TER Grand Est.

La région Grand Est et la direction régionale de la SNCF à Strasbourg ont présenté ce matin leur plan de transport prévu pour l’amorce du déconfinement, le 11 mai. « Nous allons offrir le plan de transport le plus fort parmi toutes les régions françaises », promet David Valence, le vice-président du conseil régional du Grand Est. L’offre initiale correspond à 1 040 trains quotidiens en cumul sur l’ensemble de la région, soit 62 % de circulations prévues en Lorraine, 63 % en Champagne-Ardenne et 65 % en Alsace.

« Pour la semaine du 11 mai, nous estimons la demande entre 37 % et 42 % de son niveau avant la pandémie. La demande va progresser entre 63 % et 68 % au 1er juin, et nous l’accompagnerons en renforçant progressivement notre offre de transport », prévoit Stéphanie Dommange, directrice régionale de SNCF Voyageurs. Dans son hypothèse de travail, la région parie sur le rétablissement de 100 % de l’offre au mois de septembre.

Pour accompagner la reprise, le conseil régional a choisi d’acquérir et de distribuer 200 000 masques chirurgicaux aux usagers. Ces masques seront offerts pendant la semaine du 11 mai dans les 24 principales gares du Grand Est, ou mis à disposition par les contrôleurs. 130 000 masques textiles supplémentaires, achetés dans une entreprise de la filière textile vosgienne, seront distribués la semaine suivante. Des distributeurs de gel hydroalcoolique vont être installés dans 34 gares de la région.

« Nous devons retrouver la confiance des voyageurs », indique David Valence, qui annonce un geste commercial à destination des abonnés du TER : la mensualité du mois de mai sera offerte aux abonnés des mois de mars et avril. Les cartes de réduction annuelles Primo et Presto seront renouvelées à prix cassé (50 % de réduction pour la carte adulte). Les conséquences financières vont peser dans les comptes de l’autorité organisatrice. Le taux de couverture des dépenses par les recettes commerciales, qui s’établissait entre 28 % et 30 % avant la crise du Covid, « pourrait chuter de moitié » selon David Valence dans ce scénario de reprise. « Si nous faisons exploser les prix, nous risquons d’accélérer la catastrophe écologique. Il n’est pas question de récupérer sur les usagers les recettes perdues », promet l’élu.

La reprise va poser des problèmes pratiques de respect de la distanciation entre les voyageurs : comment limiter la fréquentation des trains régionaux à un siège sur deux, tel qu’il a été recommandé au niveau national ? « Nous avons identifié 24 trains sensibles qui circulent aux heures de pointe et sur lesquels l’accès sera réservé aux abonnés et aux personnels soignants », répond Stéphanie Dommange. Sur les modalités de contrôle du port du masque à bord des trains, la SNCF s’en remet à l’Etat avec un décret attendu cette semaine. Comment prévenir des déplacements de plus de 100 kilomètres (tels que Strasbourg-Nancy ou Strasbourg-Metz), autorisés seulement pour des « raisons impérieuses », à bord des TER ? « Le respect de cette règle des 100 kilomètres relève aussi de la police. Pas de la SNCF », prévient Stéphanie Dommange.

Olivier Mirguet

Ewa

Le déconfinement, période à hauts risques pour Paris

Piste cyclable Paris 2019 vélotafeurs

Comment profiter de l’effet confinement qui a conduit à éliminer 75 à 80 % de la congestion routière dans la région parisienne selon les chiffres de Joël Hazan, expert mobilité pour le cabinet Boston Consulting Group (BCG) ? « Cette très nette baisse de la circulation routière, qui s’est produite grâce au télétravail, est très encourageante si la tendance se poursuit », commente l’expert. Toutefois, ajoute-t-il, « si on observe ce qui s’est passé en Asie et en Chine, pour essayer d’anticiper ce qui peut se produire chez nous, il y a plutôt beaucoup de raisons de s’inquiéter : on a retrouvé en quelques semaines le niveau routier de l’année précédente avec une fréquentation des transports publics de seulement 30 %. Les utilisateurs des transports publics se sont reportés sur la voiture individuelle ».

Or, ce risque a été confirmé, selon lui, par un sondage réalisé par BCG auprès de 5 000 personnes dans plusieurs pays d’Europe (France, Italie Allemagne…), USA et Chine. « En Europe, 25 % des personnes nous ont répondu qu’elles utiliseraient beaucoup leur voiture et moins les transports publics. Les Chinois sont encore plus radicaux : 50 % ont dit plus de voiture et 60 % veulent en acheter une ».

La performance économique de Paris menacée

D’après Joël Hazan, dans une ville comme Paris, si les voyageurs refusent de se retrouver confinés dans le métro, les temps de transports vont exploser. « C’est la performance économique de la ville qui est menacée. On ne saurait gérer une ville comme Paris avec 20 % ou 30 % de passagers en moins dans le métro », affirme-t-il. L’expert estime que « si on ne fait rien, près de 10 points de parts modales pourraient basculer des transports publics vers les modes individuels ». Dans ces conditions, le risque de blocage de l’Ile-de-France est fort.

En Chine, on a également observé une grande réticence à l’idée de prendre les VTC. « Le car-sharing en revanche semble moins problématique en Chine : il a quasiment retrouvé son niveau d’activité de l’an dernier », précise Joël Hazan. L’utilisation des VTC a ainsi reculé de 80 % un peu partout dans le monde, les trottinettes ont quasiment disparu mais devraient faire leur réapparition.

En revanche, l’utilisation du vélo est en pleine croissance, incitant les start-up les plus agiles à réorienter leurs priorités vers la petite reine : le trafic a fait un bond de 150 % en Chine, de 50 % en mars à New York, de même qu’à Seattle, Chicago…

L’aménagement urbain à revoir

« Le vélo est clairement le mode de transport à peu près idéal », affirme Joël Hazan. Il estime qu’il faut « profiter de la crise comme une opportunité pour augmenter le recours au vélo et aménager notre espace urbain en conséquence après avoir été depuis plus d’un siècle conçu en fonction de la voiture ».

C’est possible à Paris, où la part modale de la bicyclette est passée de rapidement de 2-3 % à 4-5 % grâce à l’aménagement de très nombreuses et confortables voies cyclables. « On voit des villes qui font des choix très rapides en réussissant à redessiner l’espace urbain, comme Bogotá qui a créé quasiment du jour au lendemain 76 km de pistes cyclables », indique encore Joël Hazan. « On se dit qu’à Paris, on pourrait multiplier par 1,5 voire par 2 la part du vélo dans les déplacements ». Mais pour cela, il faut que « la mairie de Paris et la région Ile-de-France se mettent rapidement d’accord pour construire le plan vélo le plus efficace possible », souligne-t-il.

La maire de Paris travaille sur la question. Dans un entretien au Parisien paru ce jour, elle affirme plancher pour construire des solutions alternatives avec les villes voisines de la petite et grande couronne « pour connecter nos pistes aux routes à vélos qui viendront depuis l’A86 ». Dans Paris, « des pistes cyclables provisoires seront aménagées le long des lignes de métro les plus fréquentées : la 1, la 4 et la 13 », poursuit Anne Hidalgo. « Au total, 50 km de voies, normalement réservées aux voitures, seront consacrées aux vélos ». De son côté, la présidente de région Valérie Pécresse s’engage à financer le plan RER vélo à hauteur de 60 % et se dit prête à mobiliser jusqu’à 300 millions d’euros.

La mairie prévoit aussi de piétonnier les abords des gares et une trentaine de nouvelles rues, ainsi que les gros pôles comme Les Halles pour éviter les engorgements. Et n’exclut pas de pérenniser certains équipements s’ils s’avèrent pertinents.

Le maintien nécessaire du télétravail

Autre axe sur lequel s’appuyer lors de la sortie de crise : le dialogue avec les entreprises pour maintenir dans la durée un certain niveau de télétravail et lisser les heures de pointe pour les salariés obligés de se déplacer.

Enfin, Joël Hazan plaide, à titre personnel, pour d’autres mesures permettant de laisser les voitures au garage, en particulier le péage urbain ou la circulation alternée quelles qu’en soient les modalités, à condition de ne pas créer d’inégalités. Des dispositifs qui ont prouvé leur efficacité dans d’autres pays mais qui ne sont pas à l’ordre du jour en France. Même cette crise ne devrait pas faire évoluer les esprits de ce côté-là.

 

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Alliance dans la restauration ferroviaire et aérienne pour peser face à l’Etat

Patrick Laval/LVDR/Photorail
16/04/2009
Virgin Trains
Sur Manchester-Londres - Angleterre - Royaume-Uni
un service 
de restauration 
à la place en 1re classe sur la West Coast Main Line, exploitée par Virgin Trains.

Newrest, Servair et LSG, les trois principaux acteurs de la restauration ferroviaire et aérienne ont annoncé le 4 mai, qu’ils s’alliaient pour créer l’Alliance des métiers de la restauration aérienne et ferroviaire (AMRAF). Ils espèrent ainsi bénéficier des annulations de charges sociales et fiscales, du maintien de la prise en charge du chômage partiel dans les conditions actuelles au-delà du 1er juin, et bénéficier des mesures spécifiques qui seront prises dans le cadre du plan de relance en septembre.

« Il est important que les pouvoirs publics nous associent rapidement aux discussions qui ont commencé pour sauver les 12 000 emplois liés aux industries du tourisme et de la restauration en France que nous représentons », explique Alexis Frantz, Secrétaire général de l’AMRAF.

Ewa

Déjà 2 milliards d’euros de manque à gagner pour la SNCF

Paris Gare de l'Est, jour de grève.

Début mai, la SNCF calculait que son manque à gagner dû à la crise du coronavirus atteignait 2 milliards d’euros. On peut y ajouter le milliard d’euros de pertes enregistré suite à la grève dans les transports en décembre puis en janvier. Evoquant cette situation financière, Jean-Pierre Farandou a indiqué le 2 mai que « la notion d’un plan d’aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable », puisqu’Air France et Renault en ont bénéficié.

L’Etat a laissé la porte ouverte mais jugé prématuré d’en discuter à ce stade, à travers des déclarations du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et du secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, au lendemain de cet appel du PDG du groupe ferroviaire.

« Tant que nous n’avons pas une vision extrêmement précise du coût qu’aura porté le coronavirus sur la SNCF, d’ailleurs tant que nous ne connaissons pas non plus la dynamique de reprise, notamment de l’offre TGV, nous n’avons pas une vision suffisamment précise pour rentrer dans ce type de discussion avec la SNCF », a dit M. Djebarri le 3 mai sur France 3. De son côté, interrogé dans Forum Radio J, Gérald Darmanin a affirmé que « l’Etat a toujours été au rendez-vous pour soutenir d’abord des grandes entreprises nationales, c’est le cas d’Air France, et encore plus quand ça lui appartient, comme c’est le cas de la SNCF ». Et il a ajouté : « Nous verrons bien (comment évolue la situation) et nous aiderons la SNCF. Après, chacun devra faire des efforts (…) car l’Etat ne peut pas tout compenser à l’euro près pour tout le monde », tout en rappelant que « l’Etat aide déjà beaucoup la SNCF puisque plus de 100 000 agents de la SNCF sont en chômage partiel payés par l’Etat ».

 

Ewa

Comment la SNCF envisage l’après-confinement

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Le gouvernement veut reprendre la main sur la communication des entreprises de transport public. En fin de semaine, c’est le secrétaire d’Etat aux Transports qui devrait présenter le plan de transport de la SNCF et non pas son dirigeant comme celui-ci avait prévu initialement de le faire. On verra alors si les pouvoirs publics ont validé le plan de transport ferroviaire de l’après-confinement présenté le 30 avril par la SNCF aux organisations syndicales. Celui-ci prévoit pour l’Ile-de-France 50 % en moyenne de circulations de trains Transilien pendant les deux premières semaines, puis 75 % les deux semaines suivantes, en espérant ensuite passer à un trafic quasi normal. Reste à savoir si le gouvernement demandera plus à partir du 11 mai.

Fermer les ventes numériques pour limiter les voyages

Dans les régions, la compagnie devrait faire rouler autour de 50 % des trains pendant les deux premières semaines, puis 65 à 75 % les deux semaines suivantes avant d’aller au-delà ensuite. Evoquée par le Premier ministre, la réservation obligatoire a été rejetée par les régions (autorités organisatrices des transports), en raison de son impossibilité technique. En revanche, d’autres moyens sont possibles pour limiter le nombre de voyageurs à bord des TER comme la réduction de la durée de validité des titres de transport ou la fermeture des ventes numériques, chaque région étant libre de ses choix.

Doubler le nombre des TGV dès le 8 mai ?

Enfin, côté TGV, la SNCF prévoyait dans son plan initial d’assurer 15 % de circulations du 8 au 11 mai, soit le double d’aujourd’hui pour permettre dès ce week-end de ramener les Parisiens qui s’étaient exilés à la campagne, explique Didier Mathis, le secrétaire général de l’UNSA-Ferroviaire. Puis elle prévoyait 30 % des TGV du 11 au 27 mai, « la suite dépendant du maintien ou non de la limite des déplacements à 100 km », selon lui. D’après les Echos de ce jour, l’autorité de tutelle lui imposerait 15 % de TGV seulement à partir du 11 mai avec toujours l’obligation de ne vendre qu’un siège sur deux. Un niveau très bas de nature à décourager les déplacements. Pour combien de temps ? Devant les sénateurs mi-avril, Jean-Pierre Farandou espérait arriver à faire rouler rapidement un TGV sur deux pendant un mois, pour aboutir à un service à 100 % au début de l’été. « Cette mise en service progressive permettra aussi de roder la relance de la machine », soulignait alors le dirigeant du groupe. Elle permettrait aussi de regagner du cash, dont le TGV est un gros pourvoyeur.

M.-H. P. 

Ewa

La DB aurait besoin de 8 à 10 milliards d’euros pour sortir de la crise

Berlin Hauptbahnhof - Blick in die Bahnhofshalle

Jour après jour, la Deutsche Bahn (DB) s’enfonce dans le rouge. Richard Lutz, le président de la compagnie ferroviaire allemande, a prévenu Andreas Scheuer, son ministre de tutelle aux Transports, que si l’Etat – propriétaire à 100 % – veut continuer à faire circuler les trains malgré l’absence de voyageurs, il faudra qu’il en supporte les coûts.

Le gouvernement allemand a en effet imposé à la DB de maintenir un service minimum suffisamment important pendant la crise pour assurer la circulation des personnes. Actuellement, 75 % des trains circulent en Allemagne… pratiquement à vide (10 à 15 % du trafic habituel).

« Cette politique des trains vides engendre des déficits monstrueux », critique l’opposition libérale (FDP). Le besoin de liquidités est en effet équivalent à la compagnie aérienne privée Lufthansa qui a presque toute sa flotte clouée au sol.

Selon les informations du magazine « Der Spiegel », la DB a besoin de 8 à 10 milliards d’euros d’ici 2024 – autant que Lufthansa – pour s’en sortir financièrement tout en conservant le programme de modernisation du réseau, incontournable pour rattraper un retard d’investissements important dans les infrastructures.

L’aide pourrait se faire sous la forme d’une augmentation de capital. La discipline budgétaire à l’allemande, appliquée également à la DB, devrait être alors abandonnée. Tandis que la dette était encore sous les 20 milliards avant la crise (limite autorisée), elle devrait passer à 25 milliards en prenant en compte les mesures d’économie qui accompagneront les aides. Les syndicats craignent que les 100 000 embauches prévues ces prochaines années ne soient désormais remises en cause.

Christophe Bourdoiseau, à Berlin

Ewa

A Bruxelles, masque obligatoire mais sans distance sociale

BOA CONSTRUIT PAR CAF POUR LE RESEAU DU METRO DE BRUXLLES ( STIB)
(c) Demets Caroline - STIB

Depuis le 4 mai, la Belgique a entamé la première phase de son déconfinement, amenant les opérateurs à élargir leur offre de transport. La réouverture générale des commerces étant prévue le 11 mai et la réouverture partielle des écoles le 18 mai, la STIB (Société des transports intercommunaux de Bruxelles) entend augmenter progressivement son offre de transport pour atteindre les 100 % habituels au 18 mai (85 % le 11 mai).

Pendant la période de confinement, l’offre variait en moyenne entre 50 à 70 % par rapport à une période normale – même si elle est restée à 100 % sur certains axes comme les lignes desservant des hôpitaux ou des quartiers commerciaux. La fréquentation, elle, est tombée à -90 % pour le métro et -85 % pour la surface.

« On a assisté ces derniers jours à une remontée progressive, mais qui n’atteint que 15 % de la fréquentation en métro et 20 % en surface », indique la porte-parole de l’entreprise, Françoise Ledune. La STIB ne s’attend pas à ce que la première phase du déconfinement, qui reste limitée à quelques commerces et retours au travail (avec un télétravail qui reste encouragé) change vraiment la donne.

Deux ans avant de récupérer les 1,2 million d’usagers quotidiens

Pour le premier jour de « reprise », l’entreprise a en tout cas relevé grosso modo le même nombre d’usagers que la veille. Le vrai test, ce sera le 18 mai. Même si, dans les médias belges, le patron de la STIB Brieuc de Meeûs a estimé qu’il faudra environ deux ans à l’entreprise pour récupérer ses 1,2 million d’usagers quotidiens d’avant le confinement.

Si la distanciation sociale était la règle depuis le 18 mars, l’arrêté ministériel organisant le déconfinement estime par contre que l’augmentation attendue du nombre d’usagers rendra « plus difficile de se tenir à 1,5 mètre l’un de l’autre ». L’obligation de distance, qui avait contraint la STIB à condamner un siège sur trois en quinconce dans l’ensemble de ses véhicules et à limiter le nombre de personnes autorisées à monter à bord, n’est donc plus de mise aujourd’hui. « Malgré tout, on continue à sensibiliser à l’importance du respect des distances avec des stickers sur les ports et en gares, des affiches, des messages », explique Françoise Ledune. « Et l’on demande aux gens d’éviter les heures de pointe. »

Pour la gestion des flux, la STIB compte en particulier sur le sens du civisme – « Personne n’a envie de se retrouver dans un véhicule bondé et les fréquences sont telles que l’on peut attendre le véhicule suivant facilement ». Des mesures de précaution restent aussi de mise, comme l’interdiction de monter à l’avant du véhicule et d’occuper les places près du chauffeur, ou la suspension de la vente à bord.

5 % de récalcitrants le 1er jour

La Belgique restant la Belgique, les règles ne seront par contre pas les mêmes partout. Les TEC, équivalent de la STIB dans la partie wallonne du pays, continuent ainsi à limiter le nombre de passagers par véhicule.

Obligatoire par contre, et dans tous les transports en commun : le port du masque « ou toute alternative en tissu » à partir de 12 ans. Dès l’entrée en gare, sur le quai et aux points d’arrêt. Pour en contrôler le respect, le personnel de sécurité de la STIB est secondé par la police « qui sera particulièrement présente sur le réseau les premières semaines », explique Françoise Ledune. En cas d’infraction, une amende de 250 euros est prévue. Même si, précise l’entreprise, c’est surtout la sensibilisation qui sera de mise cette première semaine de déconfinement. Au soir du 4 mai, la STIB estimait avoir eu affaire à 5 % de récalcitrants.

Isabelle Smets, à Bruxelles 

Ewa

La fronde des transporteurs contre les mesures de distanciation sociale

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C’est un acte fort et inhabituel que viennent de réaliser les opérateurs de transport en revenant à la charge contre les mesures de distanciation sociale. Dans une lettre dévoilée par Le Point et par Le Parisien et adressée au Premier ministre le 30 avril (et que nous nous sommes procurés), plusieurs patrons d’entreprises de transport public, dont la SNCF, la RATP, Keolis, Transdev, Agir ainsi que l’UTP, ont expliqué, dans une belle unité, qu’ils ne pourraient pas mettre en œuvre les mesures de distanciation sociale demandées par le Premier ministre lors de son discours sur le déconfinement devant l’Assemblée nationale. C’est peu dire que cette prise de position n’a été appréciée ni par Edouard Philippe ni par le ministère des Transports…

Rappelons que les transporteurs réclamaient le port du masque obligatoire pour prendre les transports publics car expliquaient-ils, ils ne pourraient pas faire respecter des distances d’1 mètre à 1,5 mètre entre les voyageurs à bord des trains, des bus ou des métros. Alors qu’il était auditionné mi-avril par le Sénat, Jean-Pierre Farandou avait notamment expliqué que, « dans les trains de banlieue d’Ile-de-France par exemple, si on nous impose de mettre un mètre ou un mètre et demi entre chaque passager, avec 100 % des trains on ne transporte que 20 % de ce qu’on transporte d’habitude… Donc ça ne marche pas ! »

Or, si Edouard Philippe a accédé à leur demande en imposant le port du masque, il a aussi demandé le respect de la distanciation sociale « au moins pour les trois semaines à venir ». Dans leur lettre, les transporteurs affirment « qu’après plusieurs jours de travail et de concertation avec l’ensemble des parties prenantes, il apparaît que les transporteurs ne disposent pas, aujourd’hui, des moyens humains et des matériels de nature à satisfaire à une telle obligation ».

Sinon, en cas de forte affluence, ils risqueraient de devoir prendre « à tout moment des décisions d’arrêt du service susceptibles de générer des troubles à l’ordre public ». Ils alertent aussi sur le risque de « tensions sociales de la part du personnel », telles que des droits de retrait ou des assignations judiciaires.

Dans toutes les zones densément peuplées, et en premier lieu en Ile-de-France, « seule la limitation drastique des flux en amont pourra permettre le respect des distances », écrivent-ils. Ce qui nécessite, selon eux, la mobilisation des forces de l’ordre, les transporteurs « ne pouvant l’assumer au regard de leurs seuls moyens ». Ils se prononcent aussi pour des dispositions coercitives permettant de réguler la demande de transport, comme une attestation employeur précisant la plage horaire d’entrée et de sortie du travail.

Les représentants des entreprises de transport rappellent qu’ils ne pourront pas acheminer un nombre important de voyageurs s’ils doivent respecter des règles de distanciation, « la capacité d’emport des véhicules (bus et trains) devant être alors limitée au maximum à 10 et à 20 % de leurs capacités », ajoutent-ils. Ce qui va à l’encontre de la volonté gouvernementale de favoriser largement la reprise économique.

Selon eux, un cadre national précis n’est pas souhaitable, il faut au contraire s’appuyer sur les « échanges locaux entre autorités organisatrices et opérateurs et au pouvoir de police des préfets, et, d’autre part, à la responsabilité personnelle de chaque usager » pour la mise en œuvre du déconfinement, insistent-ils. Pour se prémunir contre toute attaque ultérieure, ils ajoutent : « Si le gouvernement devait néanmoins souhaiter prendre des mesures réglementaires nationales sur la distance physique, elles ne pourraient que relever d’une obligation de moyens ».

Cette lettre écrite non seulement par des patrons d’entreprises privées mais aussi par des entreprises publiques démontre une volonté d’indépendance (faut-il y voir une conséquence de la naissance de la nouvelle SNCF le 1er janvier et l’arrivée d’un patron qui veut se démarquer de son prédécesseur ?) et d’affirmation de la connaissance du terrain face aux technostructures.

Pour combien de temps ? Comme un signe d’une reprise en main de son ministère de tutelle, la SNCF qui prévoyait de dévoiler le 5 mai ses pertes liées à la crise du coronavirus a annulé brutalement sa conférence de presse et annoncé qu’elle participerait au point de presse organisé par le ministère des transports dans les prochains jours…

Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

Le Conseil d’Etat valide l’utilisation du vélo pendant le confinement

Future piste cyclable concorde - etoile prévue pour décembre 2019

C’est une petite victoire pour la Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) qui avait saisi le Conseil d’Etat pour « faire reconnaître le vélo comme moyen de transport légitime » pendant le confinement. Dans sa requête (texte du référé à télécharger), la Fub expliquait que « le ministère de l’Intérieur, le ministère des Sports ont émis des tweets sur le réseau social Twitter dans lesquels ils ont indiqué que toute pratique sportive du vélo était proscrite. Cependant, le site internet de la police nationale, interrogé sur ce point, est d’avis contraire ».

Le Conseil d’Etat a donné raison à la Fub en estimant que « l’utilisation du vélo relève de la liberté d’aller et venir et du droit de chacun au respect de sa liberté personnelle, et que l’absence de clarté des positions du Gouvernement y portait une atteinte grave et manifestement illégale ». Il a ordonné au gouvernement « d’indiquer publiquement et largement que le vélo peut être utilisé pour les déplacements autorisés durant le confinement ».

Mais le Conseil d’Etat ne se prononce pas sur les amendes et sur les fermetures de pistes

Cette mauvaise interprétation des textes a entraîné de nombreux litiges. La Fub a ainsi reçu « plus de 800 témoignages de cyclistes ayant utilisé leurs vélos pour un motif légitime, aller travailler ou faire leurs courses », qui ont rencontré des problèmes en utilisant leur vélo. « Dans le meilleur des cas, il s’agissait d’insinuations déplacées de la part de représentants de forces de l’ordre » qui prétendaient que « le vélo ne serait pas un moyen de transport autorisé en période de confinement ». Mais dans des dizaines de témoignages, les cyclistes ont reçu une amende de 135 euros, selon la Fub. Sur ce point, le Conseil d’État « a en revanche jugé qu’il n’avait pas le pouvoir de satisfaire la demande d’interrompre les poursuites engagées contre les cyclistes [rappelant] qu’il n’était pas habilité à ordonner des mesures à l’autorité judiciaire ».

Le juge a également déclaré qu’il n’avait pas le pouvoir de satisfaire une autre demande de la Fub, à propos de la fermeture des pistes cyclables dans plus d’une dizaine de régions. La Fub relevait qu’« à l’inverse, aucune voie ouverte aux véhicules terrestres à moteur n’a été fermée ». Cette situation obligeait les cyclistes à emprunter des itinéraires non sécurisés et à faire de longs détours.

Pour la Fub, la décision du Conseil d’Etat va obliger le Gouvernement « à clarifier son discours sur le vélo ».

Yann Goubin

Ewa

Le gouvernement confirme qu’Air France devra fermer des lignes au bénéfice du TGV

Desserte aéroportuaire Transdev à Roissy
TRANSDEV Aéroport Services annonce qu'elle a remporté le contrat de transport des passagers et des personnels navigants sur piste à Roissy Charles-de-Gaulle 
(c)  Franck FOUCHA

Avec le vélo, le train fera-t-il partie des gagnants de l’après-crise ? Auditionnés cet après-midi devant l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, et Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique, ont clairement confirmé qu’en contrepartie de l’aide financière de 7 milliards d’euros apportée à Air France, des efforts conséquents lui seront demandés pour qu’elle devienne « la compagnie la plus respectueuse de l’environnement ».

Air France devra notamment « renouveler sa flotte pour baisser de 20 à 25 % ses émissions de CO2 et incorporer des biocarburants d’ici 2025 », a précisé Elisabeth Borne. Elle devra aussi « redimensionner » son réseau intérieur quand il y a une alternative ferroviaire permettant un trajet en moins de 2 h 30 », a ajouté Elisabeth Borne en précisant que cela se ferait en association avec les territoires.

Bruno Le Maire a été encore plus clair : « Si des liaisons ferroviaires permettent de se déplacer en moins de 2 h 30, cela suppose très clairement la fermeture de lignes », a déclaré le ministre.

Celui-ci a également indiqué que ces « propositions fortes et même radicales » posaient trois séries de questions pour lesquelles il n’avait pas encore de réponse. D’une part, il faudra voir comment Air France parviendra à concilier les exigences environnementales aux exigences de compétitivité pour lui permettre de résister à la concurrence, notamment à celle des compagnies low cost.

D’autre part, il faudra renforcer l’intermodalité, ce qui passe par un travail entre la SNCF, les collectivités et transports régionaux. Enfin, il faudra se poser la question de l’extension des terminaux qui pourraient être remise en question.

Une politique de complémentarité entre les modes de transport semble se mettre en place, prenant enfin en compte leur dimension environnementale. Elle passe aussi par des investissements conséquents en faveur du réseau ferroviaire dont une grande partie est vieillissante et soumise à des ralentissements pour des raisons de sécurité. On attend maintenant d’en connaître plus précisément les contours et les réactions des élus locaux, alors que Bruno Lemaire reconnaît que « les conséquences locales seront lourdes ».

Marie-Hélène Poingt