Brétigny : il faudra repenser la maintenance
Le 7 juillet à 15h, tous les médias de France étaient braqués sur Éric Lallemant, le procureur de la République d’Évry, qui devait annoncer les conclusions des deux expertises commandées par la justice suite au déraillement de Brétigny. Mais déjà, depuis la veille, des « fuites » permettaient à la presse d’anticiper les conclusions de ces expertises. En particulier, la machine médiatique s’est emballée sur l’expression « état de délabrement jamais vu par ailleurs » figurant en conclusion d’une des deux expertises et généralisée par les journaux papier, radio ou télévisés au réseau ferré français dans son ensemble.
D’où une réaction immédiate et commune de la SNCF et de RFF (à en-tête de la seule SNCF, auront noté les plus observateurs) : « Le réseau ferroviaire français fait l’objet d’une maintenance de très haut niveau et d’une surveillance constante qui exclut [cette] expression outrancière ». Outrancière si elle est tirée de son contexte, car au cours de sa présentation des rapports, le procureur d’Évry a remis cette expression à sa place : « l’état de délabrement » était celui de l’appareil de voie incriminé lors du déraillement. Et pas celui du réseau, ce que disait depuis toujours le rapport incomplètement cité par les médias. Signé par les ingénieurs Michel Dubernard et Pierre Henquenet, ce rapport sur les causes du déraillement conclut en effet : « Devant l’état de délabrement – jamais vu par ailleurs – de l’armement de cet ADV, nous nous sommes intéressés de près aux conditions dans lesquelles celui-ci avait été entretenu, l’exploitation et l’état du matériel roulant n’étant pas la cause du sinistre ». Une fois les trois lettres ADV explicitées – pour « appareil de voie » – tout devient plus clair : c’est sur cet appareil (une traversée jonction double, en abrégé TJD) et sa maintenance que l’investigation devait se concentrer.
En fait, c’est par l’autre document en sa possession, le rapport métallurgique signé par Laurent Régnier, expert au Cetim (Centre technique des industries mécaniques), que le procureur a débuté sa présentation. « L’examen visuel de la TJD fait apparaître 211 faits remarquables », parmi lesquels on peut déjà isoler « une centaine de défauts visibles qui ne résultent pas de la catastrophe, mais existaient antérieurement » tels d
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Publié à 16:23 - Yann Goubin
Publié le 20/01/2025 - Nathalie Arensonas