Les Grands Prix de la Région Capitale 2014
La région Ile-de-France est pour ainsi dire un laboratoire. Beaucoup de projets y prennent naissance avant d’essaimer éventuellement ailleurs, de même que des expérimentations menées dans les régions viennent se développer ensuite avec succès dans et autour de la capitale. Au printemps, le lancement officiel du chantier du Grand Paris Express avec le prolongement au nord de la ligne 14 du métro automatique est aussi l’occasion de rappeler le formidable essor que les transports franciliens sont appelés à vivre. Dans ce contexte, notre jury a eu fort à faire pour départager des candidats qui n’ont pas démérité. Car mis à part peut-être la logistique urbaine, catégorie où les initiatives sont longues à éclore – nous en profitons d’ailleurs pour préciser aux acteurs concernés qu’ils n’hésitent pas à nous faire part de leurs projets – dans les autres domaines, les bonnes idées foisonnent. Notre palmarès, que nous pensons complémentaire aux Trophées du Stif, dont la dernière édition a été décernée lors des Assises de la Mobilité le 3 juillet dernier (voir encadré ci-contre), en témoigne.
Reflets de l’air du temps, les nominés de chaque catégorie s’inspirent de nos modes de vie pour revisiter la mobilité des biens et des personnes. De l’explosion du e-commerce au boom du numérique, en passant par le développement fulgurant des VTC… C’est ainsi que les consignes automatiques Packcity, l’écran intelligent Zenway, le service IDCab, ou encore l’éco-conception des sites de maintenance et de remisage des tramways récents ont emporté l’adhésion de notre jury. D’une ampleur sans précédent, l’appel à manifestation d’intérêt de la Société du Grand Paris, qui souhaite faire du Grand Paris Express « le métro le plus digital du monde », a devancé d’une courte tête les bus hybrides expérimentés par la RATP et la conception du T6 avec un Translohr modèle XL, pour remporter le Prix de la Gestion de projet.
Plus terre-à-terre, mais néanmoins indispensable à une mobilité sans contrainte dans toute la région, le dézonage du passe Navigo, permettant d’emprunter tous les modes de transport dans toutes les zones, les week-ends et pendant les vacances, remporte le Prix de l’Intermodalité. Avantage : ne plus avoir le réflexe voiture pour ses loisirs. Mais le matériel innovant a également sa place : le Francilien, désormais bien déverminé, qui roule depuis avril sur la ligne Saint-Lazare – Ermont – Eaubonne dont les gares ont été refaites à neuf, a séduit les experts réunis par VR&T. Moderne et confortable, il est aussi un train ouvert sur la ville, grâce à ses immenses baies vitrées semblables à celles des tramways de dernière génération.
C. N.
Notre jury
Pour la deuxième édition de ses Grands Prix de la Région Capitale, Ville, Rail & Transports a réuni un jury de spécialistes, placé sous la présidence de Pierre Serne, vice-président chargé des Transports et des mobilités au conseil régional d’Ile-de-France, avec François Dumont, directeur de la rédaction. Quatre membres du Club en faisaient partie : Elisabeth Gouvernal, directrice du département Mobilité et transports de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme-Idf (IAU) ; Eric André, directeur-conseil chez Sennse, agence dédiée aux enjeux urbains ; Frédéric Dupouy, directeur Ile-de-France urbain de Systra, et Manuel Astier, associé fondateur du cabinet de conseil Artimon Transports. Ont également répondu présent : Simone Bigorgne, vice-présidente de la Fnaut-Idf et Brigitte Rabaud, directrice du développement commercial pour l’Ile-de-France chez Keolis. La rédaction de VR&T était par ailleurs représentée par Cécile Nangeroni et Patrick Laval, tandis que François Jalbert (VR&T Evénements) a veillé au bon déroulement de la réunion du jury. Un grand merci à chacun pour sa participation active, ses remarques et ses votes.
Il y a trois mois, les Trophées du Stif
Cinq Trophées 2014 et deux coups de cœur sont allés récompenser des réalisations jugées pertinentes au regard des problématiques du territoire, conformes à l’action du PDUIF, et efficaces pour les usagers. Autre critère important : leur caractère reproductible.
Ainsi, dans la catégorie marchandises, le lauréat est l’espace logistique urbain de Chronopost à Beaugrenelle (qui avait reçu le prix de la logistique urbaine aux GPRC de 2013) ; pour le management de la mobilité, le jury a primé les Cyclofficines, associations proposant d’apprendre à entretenir un vélo ; le prix des nouveaux usages et nouveaux véhicules est allé à Wayz’up et son appli mobile facilitant le covoiturage sur le domicile-travail à Saint-Quentin-en-Yvelines.
Dans la catégorie espace public-aménager la ville pour les piétons, le passage du jardin des Etangs-Gobert à Versailles, qui raccroche le quartier de la gare Versailles-Chantier au centre historique, a été primé ; enfin, sur l’accessibilité de la voirie, c’est le projet AccesSig du Centre de ressources et d’innovation mobilité handicap et son calculateur d’itinéraires accessibles qui a convaincu. Deux mentions spéciales sont allées d’une part, au projet de logistique urbaine fluviale de mobilier de bureau de la CCI des Hauts-de-Seine (projet Ludeb, nominé aux GPRC 2014, (voir p. 48), d’autre part, à la piétonisation d’une rue dans le IIe arrondissement de Paris, transformée en espace de glisse pour les skateurs. Dans son discours introductif, le président du Stif, Jean-Paul Huchon a rappelé qu’on touche tous les domaines de la mobilité : « le PDUIF va bien au-delà de l’amélioration et du développement des transports collectifs. Il faut s’arrêter pour dire “le monde a changé”, on ne le fait pas assez. Les Trophées sont symboliquement là pour le faire. »
C. N.
GPRC 2014 Prix Logistique urbaine
Le vainqueur
Packcity Des consignes automatiques où retirer ses colis
Testé avec succès il y a trois ans en Australie, le concept de Neopost ID est arrivé en Ile-de-France en décembre 2013. En partenariat avec Geopost (filiale de La Poste), la filiale de Neopost qui développe et opère des solutions de gestion des colis y a lancé 6 Packcity, des casiers automatiques de retrait ou retour de marchandises commandées par Internet auprès d‘enseignes clientes de Relais Colis. Localisés dans des Monop’ à Paris et Neuilly-sur-Seine, et des centres commerciaux (Créteil, Epinay-sur-Seine, Villeneuve-la-Garenne), les premiers casiers ont vite essaimé : « 12 sites sont équipés, notamment des Carrefour Market, et 150 sont planifiés en déploiement pour la fin de l’année, dont 85 % en Ile-de-France », annonce François Castano, président de Packcity.
A l’utilisation traditionnelle comme point relais remplaçant une boutique, le casier – parfaitement sécurisé qui s’ouvre par un code que le client reçoit par mail et SMS – peut aussi servir de point de dépôt pour La Poste, comme « click and collect » dans des enseignes (Fnac, Darty…) pour le retrait des marchandises achetées sur le Web, ou encore en entreprise. Avantages de ces consignes d’une capacité moyenne de 90 colis : un taux de collecte de 60 % le premier jour. Donc des économies de CO2 sur le transport et un moindre besoin d’espace de stockage. « Avec un taux d’utilisation de 50 à 70 % lissé sur 24 heures, on est au-dessus des prévisions, poursuit-il. 70 % équivalent à une machine pleine à 100 %, on en a qui saturent. » Nul doute que le concept, qui fonctionne aussi à Lille, Marseille, Bordeaux et Lyon avec des transporteurs, est promis à un bel avenir. Les partenaires affichent d’ailleurs l’objectif de 1 500 Packcity d’ici à 2016.
Les nominés
Le projet Ludeb : logistique urbaine durable pour le mobilier de bureau
Le projet est mené par le cluster de logistique urbaine durable dans la boucle nord des Hauts-de-Seine (initié par la CCI 92, la préfecture de région, Ports de Paris et l’Aft-Iftim). L’expérimentation de trois mois est menée avec Steelcase, spécialiste du mobilier de bureau, qui possède un entrepôt à Gennevilliers. Tout est basé sur un caisson « révolutionnaire » : la caisse multimodale urbaine de 20 m3 et 3,5 tonnes, qui contient sept à huit palettes et s’adapte à un semi-remorque, de même qu’elle s’installe sans perte de place dans la cale de la péniche, d’où une multimodalité parfaite route-fleuve-route. D’après le conseiller cluster logistique de la CCI 92, Marc Bazenet, le trajet est même plus rapide que par la route seule car les gros semi-remorques sont interdits à La Défense. On élimine donc une étape de manutention. De plus, on peut théoriquement aller dans les 70 ports d’Ile-de-France. Selon les études économiques du cluster, l’économie pour le chargeur peut aller jusqu’à 1 000 euros par semi-remorque. Steelcase, membre du cluster, dont les usines sont en Alsace, livre chaque jour l’équivalent de six semi-remorques de mobilier de bureau en Ile-de-France.
Une nouvelle flotte de véhicules électriques à Rungis
Le projet est mené par le cluster de logistique urbaine durable dans la boucle nord des Hauts-de-Seine (initi&eac
Le dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 19/04/2024
Publié le 12/03/2024
Publié le 06/03/2024