L'art et la manière de reprendre un réseau à l'international
La reprise d’une exploitation de transports publics – et en particulier de son personnel – est une question qui ne se pose pas uniquement dans les réseaux urbains français. En effet, la délégation de service public est également pratiquée dans d’autres villes européennes, mais aussi pour les trains régionaux (Suède depuis 1991, Grande-Bretagne depuis le milieu des années 1990, Allemagne depuis une décennie), voire nationaux (lignes transversales suédoises, Grande-Bretagne)
En Grande-Bretagne, avec la disparition de l’acteur historique BR, ce sont tous les cheminots qui ont changé d’employeur une ou deux fois en près de 15 ans. En Suède, rares sont les exploitants sortants reconduits d’un contrat au suivant (sauf l’entreprise historique SJ). Alors qu’en Allemagne, où le choix de l’opérateur par appel d’offres n’est pas encore généralisé, le nouveau venu doit pratiquement repartir de zéro. Trois pays où Keolis a déjà expérimenté des reprises de réseaux.
Suède : l’importance des relations sociales
Lors de la reprise d’un réseau de transport suédois, le nouvel exploitant est légalement obligé de reprendre le personnel de l’exploitant sortant, avec un niveau de salaire au moins égal à celui en vigueur lors de la reprise. Mais, « ceci ne vaut pas pour les salariés qui s’opposent à une telle reprise ». Une petite phrase en fin de paragraphe qui sera lourde de conséquences aux premiers jours de janvier 2000.
A cette date, cela faisait un peu plus d’un an que Citypendeln, exploitant regroupant l’actuel Keolis, son associé britannique Go-Ahead et le suédois BK Tåg, avait remporté l’appel d’offres pour l’exploitation du Pendeltåg (RER) de Stockholm. Une année de préparation dans une atmosphère parfois lourde, sur les bureaux comme sur le terrain, qui fournira plus tard le cadre d’un roman à clé, Spåren förskräcker (« Les voies effraient »). Ce récit décrit de l’intérieur le tiraillement des agents de l’entreprise historique SJ entre une fidélité pour leur employeur, qui n’est pas certain de leur trouver un poste après la perte d’une de ses principales activités, et leur métier, avec un transfert à la clé.
Les relations entre la direction du repreneur et les syndicats n’étaient pas des meilleures à l’automne 1999 et les signatures de conventions collectives avaient pris du retard. C’est ainsi qu’insatisfaits des conditions de leur transfert, 80 cond
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Publié le 24/11/2022
Publié le 03/10/2019