Le covoiturage : gadget ou avenir des transports ?
Cela a été un des effets inattendus de la hausse du pétrole l’an dernier : jamais les médias n’ont autant parlé du covoiturage. Les collectivités qui ont été nombreuses à lancer des services de rapprochement ces dernières années suite à l’adoption d’« Agenda 21 » et de plans de déplacement urbains ont ajouté leur voix au concert de louanges. L’idée de partager sa voiture avec des personnes qui vont au même endroit n’était pourtant pas nouvelle. Une association, Allostop, propose un service de mise en relations pour les trajets longue distance depuis la fin des années 70. Dans les entreprises, il y a toujours eu des collègues qui s’arrangeaient pour faire les trajets ensemble. Cette pratique, cependant, restait marginale, surtout pour ce qui concerne les déplacements domicile – travail. La flambée des prix du pétrole a-t-elle changé la donne ? « Cela a certainement permis de faire tomber des réticences. Cependant, maintenant que la contrainte économique est moins forte, rien ne dit que les personnes sont nombreuses à continuer », observe Stéphanie Vincent, sociologue, post-doctorante au Laboratoire d’économie des transports (LET) et auteur d’une thèse sur les altermobilités et le covoiturage. « Les usages automobiles restent majoritairement des usages individuels, particulièrement pour certains motifs de trajets », note la chercheuse, en faisant référence à la récente « enquête ménages déplacements » (EMD) réalisée à Lyon. Cette dernière montre que le taux d’occupation tous motifs des voitures est de 1,37. Ce taux descend jusqu’à 1,03 pour le trajet domicile – travail.
Une flopée de nouveaux sites
Cette observation tranche donc avec le battage médiatique observé ces derniers temps et les discours angéliques tenus par des acteurs pas forcément désintéressés. Car à côté des collectivités, de nombreux acteurs économiques ont lancé des services de rapprochement : des assureurs comme la MAIF et la Macif, des distributeurs comme Casino ou Ikea, le loueur de voitures Budget, la compagnie low-cost Transavia qui appartient à Air France… Evidemment, à chaque fois, le bénéfice environnemental est mis en avant. L’opération de communication est d’autant plus rentable qu’elle est peu coûteuse. Ces sites ne sont que des passerelles vers les bases de données gérées par les principaux opérateur
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