Les constructeurs auto se lancent dans la location à la carte
Après un siècle de commerce automobile basé sur la vente, les constructeurs automobiles découvrent le service. Une nouvelle tendance en vogue ? Plutôt un signe des temps, qui pointe l’essoufflement d’un modèle unique fondé sur la propriété. Ainsi, les grandes marques françaises (PSA et Renault) proposent chacune leur propre solution de mobilité, ou location « à la carte ». Le principe : louer des véhicules de leur gamme via leur réseau commercial, concessionnaires ou distributeurs. Inspirées à la fois des formules de location de courte durée classique et de l’autopartage en vogue dans les grandes villes, ces offres directement concurrentes permettent à n’importe qui de réserver un modèle (voiture, scooter ou utilitaire) sur Internet ou par téléphone. De quoi répondre à des besoins ponctuels et précis : une course en ville, un déménagement, un week-end à la campagne… Si Renault s’est lancé le premier dans la course en 2005 avec son enseigne Renault Rent, Peugeot a répliqué en début d’année avec un service encore plus abouti, Mu by Peugeot, qui fonctionne avec un original système de points mobilité partout en Europe. De son côté, Citroën prépare un projet de mobilité étudié avec livraison de véhicule à domicile. Chacun affûte ses armes pour affronter un marché qui devrait décoller ces prochaines années. Et générer une concurrence inédite entre opérateurs de mobilité et constructeurs…
Reconquérir les jeunes
Confrontée à l’une des pires crises de son histoire, économique mais aussi existentielle, l’industrie automobile est poussée à se réinventer, à trouver des alternatives à la propriété. Surtout en milieu urbain où les conditions de circulation et de stationnement de plus en plus difficiles ont tendance à dissuader les gens d’acheter. « Notre relation à l’automobile a évolué, la notion de possession n’est plus aussi forte qu’avant, explique Rémi Cornubert, consultant au cabinet Olivier Wyman. De plus en plus de citadins préfèrent louer plutôt qu’acheter, parce que c’est plus de flexibilité et moins de contraintes. » Ainsi, l’automobile suit la tendance lancée par la téléphonie mobile ou les contrats d’assurance à la carte, qui consiste à payer uniquement ce que l’on consomme. Plusieurs raisons à cela : la prise de conscience écologique, mais surtout un pouvoir d’achat en baisse et l’incapacité pour nombre de citoyens d’assumer les coûts automobiles. Premiers touchés, les jeunes se détournent massivement de l’auto : ils passent leur permis de conduire de plus en plus tard et se contentent de véhicules d’occasion. L’âge moyen d’un acheteur de voiture neuve atteint 52 ans en France, selon le CCFA (Comité des constructeurs français d’automobiles), un vieillissement qui va en s’accentuant. Selon une récente étude menée par l’observatoire Cetelem, 30 % des jeunes de moins de 30 ans étaient prêts à acheter une voiture neuve en 2000, ils ne sont plus que 20 % en 2010. Cette tendance est au cœur des préoccupations de Renault, qui planche activement sur la question au sein de la direction des programmes « nouvelles offres de mobilité » crée en 2009. « Nous pensons que les nouveaux services de location couplés avec les TIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication), via l’Internet mobile et les smartphones, vont permettre de renforcer voire de recréer le lien entre le produit et les jeunes générations », indique une porte-parole de la marque. Une démarche aussi valable pour les seniors qui seraient de plus en plus nombreux à rechercher des facilités et du service pour éviter
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Publié le 20/03/2024
Publié le 02/01/2024