Palmarès TER : Les régions de l'est raflent la mise
Le TGV Est, entré en service en juin 2007, a retenti sur le transport régional. Que Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace remportent notre palmarès cette année n’a rien d’étonnant a priori. La perche était tendue. Mais elles auraient pu ne pas la saisir, rater le TGV et laisser dépérir les dessertes sur les lignes classiques parallèles aux lignes nouvelles. Il n’en a rien été. L’année 2009 ne rompt pas avec les précédentes, et s’inscrit toujours dans la croissance du trafic, malgré un tassement lié à la crise. Le TER était bel et bien, ces dernières années, sur une tendance d’augmentation de 7,5 % par an. Si ce rythme reprend, projeté sur 20 ans, ceci se traduirait par un quadruplement du trafic. Ce trafic atteint maintenant les 800 000 voyageurs quotidiens sur les TER des 20 régions françaises concernées. Rappelons que ni l’Ile-de-France, ni la Corse ne sont ici prises en compte, du fait qu’elles constituent des cas à part dans l’organisation de leurs transports. De plus, les ordres de grandeur en jeu en Ile-de-France ne sont pas comparables à ceux des TER : certains jours, la ligne du RER A transporte à elle seule – mis à part l’épisode de la grève à la RATP – plus de personnes que tous les TER réunis ! Destiné à passer à l’échelle nationale, le cadencement s’impose progressivement. En décembre 2008, c’était entre autres au tour des deux régions normandes et de l’ouest parisien. Un accouchement dans la douleur qui pesa momentanément sur les relations entre SNCF et Basse-Normandie. Ce n’est pas la seule pierre d’achoppement. Dans la région Paca, notamment, les suppressions de trains liées aux grèves empoisonnent les relations entre l’autorité organisatrice et l’exploitant. Même si elle ne donne pas toujours pleinement satisfaction, la SNCF n’a pas à craindre de concurrence immédiate sur les TER. La plupart des majorités régionales refusent d’y penser et les conventions sont reconduites pour les prochaines années avec l’exploitant historique. Mais la question juridique est si complexe, à propos de l’application en France du règlement OSP, qu’on sera très prudent sur l’évolution à venir. Ce qui est sûr, c’est qu’en plein revival du thème du service public, comme on le voit à propos de La Poste, la proximité des élections régionales ne se prête pas à la mise en avant d’une prochaine concurrence. Après le scrutin le thème sera moins risqué. La droite, qui malgré des sondages peu favorables, compte reprendre quelques-unes des 19 régions concernées par le TER détenues par la gauche, espère s’appuyer sur des majorités nouvelles pour lancer dans plusieurs régions une expérimentation dont les règles seront proposées par le sénateur alsacien UMP Francis Grignon au lendemain du scrutin. En fait, il se dit que certaines majorités régionales de gauche, si elles étaient reconduites, se lanceront dans l’aventure. De toute façon l’Alsace, seule région de droite aujourd’hui, devrait être région expérimentale, sur 15 à 20 % de son réseau. La région est pourtant l’une des mieux servies par une entreprise historique qui lui donne plutôt satisfaction. Mais la proximité de l’Allemagne fait que la concurrence régulée dans le transport ferroviaire semble aller de soi. Au-delà des contrats de projets, les régions sont maintenant pleinement actrices dans le développement des infrastructures ferroviaires d’importance nationale : on le voit avec les LGV Rhin-Rhône, SEA, Poitiers – Limoges. Grâce aux LGV traversant leurs territoires, pourquoi les TER ne passeraient-ils pas à la vitesse sup
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Publié le 11/04/2025
Publié le 09/04/2025 - Yann Goubin