Depuis le 5 novembre, Vinci Park a été rebaptisé Indigo. L’occasion pour l’entreprise leader du stationnement en France, cédée il y a quelques mois à un fonds d’investissement
géré par Ardian (ex-Axa Private Equity) et à une filiale de Crédit agricole assurance (Vinci conservant toutefois 25 % des parts) de prendre un nouveau virage. Indigo veut devenir « intégrateur de toutes les mobilités individuelles », selon les mots de son président, Serge Clémente. Dans ce but, d’ici à la fin du mois, la société va finaliser l’acquisition d’une « plateforme technologique » qui doit être déployée partout où elle est présente. Cette plateforme, qui offrira une multitude de services, sera ouverte à d’autres partenaires qui pourront prendre des parts du capital s’ils le souhaitent.
La plateforme permettra par exemple de réserver sa place de stationnement, de chercher une place disponible dans un parking privé, de louer un scooter ou un vélo ou encore de se faire livrer ses courses dans le coffre de sa voiture. « Dans un parking, on ne doit plus uniquement offrir du stationnement », explique Serge Clémente, qui estime que cette offre contribuera aussi à rationaliser les déplacements dans les centres-villes et à lutter contre les embouteillages. Indigo se dit aussi intéressé par la gestion de Vélib’ et compte se mettre sur les rangs lorsque le marché sera de nouveau proposé en 2017.
« Les opérateurs de transport public s’intéressent au stationnement. On l’a encore vu récemment avec Transdev qui a créé Transdev Stationnement. Nous faisons le chemin inverse : nous nous intéressons aux transports, non pas publics, mais individuels. Nous avons une vraie légitimité », explique-t-il encore. Il s’agit aussi de prendre l’initiative face au risque d’uberisation : l’activité de stationnement pourrait elle aussi susciter l’apparition de nouvelles plateformes de services.
Seconde ambition forte : le développement à l’international. Indigo exploite aujourd’hui 4 000 parkings et réalise 733 millions d’euros de chiffres d’affaires (52 % en France). Le groupe aux 15 000 salariés, présent dans 14 pays et déjà bien implanté en Amérique du Nord, veut maintenant développer ses activités en Amérique du Sud à partir du Brésil où il est présent depuis 2013.
Autre zone prioritaire, l’Asie, ce qui passera d’abord par une implantation en Chine. « Nous sommes en négociations pour trouver le bon partenaire », l’idée étant de monter ensuite progressivement au capital, précise Serge Clémente. Sur les cinq dernières années, le chiffre d’affaires a globalement progressé de 20 %. L’objectif est de doubler cette progression en la faisant passer « a minima » à 40 % à l’horizon 2020.
marie-helene.poingt@laviedurail.com
Publié le 05/04/2024