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Ewa

De nouveaux horizons pour voyages-sncf.com

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La direction du site de voyages de la SNCF, voyages-sncf.com (VSC) dresse un bilan « solide et satisfaisant » de l’année passée : en 2016, le nombre de billets vendus a augmenté de 3,6 % en atteignant 86 millions d’unités Avec une croissance forte réalisée en France : +4,4 %. Toutefois, le volume d’affaires se tasse de 1,4 % à 4,1 milliards d’euros (contre 4,3 milliards en 2015). En cause : les ventes low cost qui deviennent de plus en plus nombreuses, tant avec le TGV Ouigo qu’avec les cars iDBus. La dépense moyenne a de ce fait régressé l’année dernière, explique Franck Gervais, le directeur de VSC. Mais, ajoute-t-il, « le panier moyen se stabilise en 2017 ».
Pour relancer l’activité, VSC va passer « à l’offensive cette année ». En commençant par accentuer les efforts pour vendre les destinations régionales, ce qu’il fait depuis le début de l’année : 4 millions de billets de TER ont été vendus au premier trimestre. Dans ce but, il est prévu d’ouvrir un site Internet par région, qui pourront accueillir des partenaires désireux de promouvoir l’offre régionale. Avec ce dispositif, VSC table sur plus de 40 millions d’euros de volume d’affaires supplémentaires par an d’ici à 2019. Le voyagiste va aussi prendre une participation dans la start-up touristique marseillaise RendezvousCheznous.com, ce qui permettra de mettre en relation des touristes et des professionnels. Une première pour la filiale de la SNCF, souligne Franck Gervais. Et pour faciliter la vie de ses clients, VSC prépare d’ici cet été une disposition permettant de planifier ses déplacements de porte à porte.
Le site Internet de la SNCF parie aussi sur « l’intelligence artificielle/conversationnelle ». L’entreprise a constitué une équipe de huit personnes qui travaillent sur ce sujet. Plus globalement l’entreprise embauche, surtout des profils techniques et marketing : après avoir recruté 150 personnes en 2016, VSC, qui emploie désormais 1 200 personnes, s’apprête à en embaucher 150 de plus cette année.
 

Ewa

TGV. La SNCF installe des portes d’embarquement

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Testées depuis plus d’un an dans les gares de Paris-Montparnasse et Marseille-Saint-Charles, des « portes d’embarquement » vont être progressivement installées sur les quais de 14 grandes gares d’ici à la fin 2018*.

Les premières ont été mises en service le 4 avril dans la gare de Paris-Montparnasse, à l’entrée des quais 6 et 7. Les voyageurs doivent présenter leur titre de transport au lecteur optique du portillon doté de vitres.

Ces équipements sont fournis par la société IER, filiale du groupe Bolloré. L’investissement est évalué à 15,4 millions d’euros.

L’objectif est de lutter contre la fraude qui représente un manque à gagner de 100 millions d’euros pour les TGV (300 millions au total pour la SNCF selon ses estimations). La SNCF indique avoir constaté le côté dissuasif du dispositif : durant la période de test, 30 % des personnes qui souhaitaient voyager sans billet en ont finalement acheté un ou ont renoncé à prendre le train. « Cela présente un vrai intérêt en termes de tranquillité et de sérénité à bord : on limite considérablement les incivilités dans les trains quand on filtre la fraude à quai », affirme-t-elle. Selon la compagnie ferroviaire, les contrôleurs n’auront plus qu’à vérifier les cartes de réduction et les pièces d’identité à bord, ce qui leur laissera davantage de temps pour rendre un meilleur service aux voyageurs.

Toutefois la fédération nationale des associations d’utilisateurs des transports (Fnaut) redoute des difficultés d’accès pour « pour toutes les personnes qui veulent accompagner leur famille au train, qui ont des enfants, qui ont des bagages » et aussi pour « tous les handicapés [qui] vont devoir demander une assistance au personnel présent ».

Réponse de la SNCF : « Un dispositif est prévu pour les personnes fragiles, les familles… Il y aura une gestion au cas par cas. » Durant les périodes de grands départs, les portes pourront aussi rester ouvertes si nécessaire.

M.-H. P.

 

*Les 14 gares

Dès cette année : Montparnasse, Marseille, Paris-Nord, Paris-Lyon, Nantes et Rennes.

Fin 2017-début 2018  : Lyon-Perrache, Paris-Est, hall 1 et 3 de la gare de Paris-Lyon, Bordeaux.

2018 : Aix-TGV, Lyon-Part-Dieu, Le Mans, Saint-Pierre-des-Corps et Tours.

Ewa

Retard. La SNCF réhausse ses conditions d’indemnisation

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« Ce sera la meilleure garantie d’Europe ! », a affirmé Rachel Picard, la directrice de Voyages SNCF, en présentant le 29 novembre les nouvelles modalités de remboursement de l’entreprise en cas de retard A partir du 1er décembre, la SNCF va rembourser tout retard de TGV ou d’Intercités à partir d’une demi-heure quel que soit le motif de la perturbation. Jusqu’à présent, elle ne s’estimait pas tenue de le faire lorsqu’un événement extérieur était en cause.
La SNCF va donc plus loin que le demande la réglementation européenne qui impose une compensation à partir d’une heure de retard. « Aucun autre de nos concurrents ne va aussi loin », se félicite Rachel Picard.
Cette nouvelle garantie ne concerne toutefois pas Ouigo, Ouibus ou iDTGV pour lesquels la réglementation européenne s’applique.
Autre nouveauté, pour simplifier les démarches, le parcours pourra être totalement digital : pour être indemnisé, le voyageur pourra demander un bon voyage sur Internet, puis l’utiliser sur n’importe quel canal de vente. Le montant remboursé, fixé au minimum à 25 % du prix du billet, augmente avec la durée du voyage.
« C’est notre façon de dire notre considération pour nos clients et de montrer que la ponctualité représente une priorité pour nous, commente la patronne de Voyages SNCF. Aujourd’hui, neuf trains sur 10 sont à l’heure. Nous sommes déjà parmi les meilleurs d’Europe. »
Elle estime que cela va pousser l’entreprise à faire davantage d’efforts en faveur de la ponctualité. Mais cet engagement risque d’être coûteux. Rachel Picard, qui refuse d’en dévoiler le coût, se borne à préciser que l’entreprise devrait rembourser chaque année 30 % de voyageurs en plus.
« Pour l’usager c’est une bonne mesure, a réagi Bruno Gazeau, le président de la Fnaut. Pour une fois, la SNCF va au-devant de nos desiderata », a-t-il ajouté.
M.-H. P.

Ewa

La SNCF teste des portiques de contrôle des billets

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La SNCF teste depuis le 11 janvier et pendant trois mois, dans les gares de Paris-Montparnasse et de Marseille-Saint-Charles, des portiques de contrôle des billets à quai afin de lutter contre la fraude…  

Les voyageurs, pour avoir accès au quai et embarquer dans le train, devront présenter au lecteur optique du portique leur billet, qu'il soit sur papier ou sur téléphone mobile.
La SNCF précise dans un communiqué qu'elle compte les déployer sur les principales destinations TGV d'ici 2017, et souligne que "cette expérimentation, menée dans le cadre du plan national de lutte contre la fraude, s'inscrit en continuité avec les opérations d'accueil à l'embarquement menées depuis 2012 dans un certain nombre de gares", et qui "a permis une réduction sensible de la fraude dans les trains au départ de ces gares".

Ewa

La SNCF interrompt son partenariat avec Airbnb

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La SNCF a reculé : après avoir annoncé le 11 décembre un partenariat avec Airbnb, Voyages-sncf.com a finalement décidé de l’interrompre quatre jours plus tard. Entre-temps, la…  

filiale de la SNCF avait essuyé de violentes critiques et fait face à la colère des hôteliers. « Face à l’incompréhension » suscitée par ce partenariat, Voyages-sncf.com a expliqué dans un communiqué vouloir « prendre le temps du dialogue avec l’ensemble des professionnels de l’hôtellerie afin d’analyser les conditions dans lesquelles les nouveaux modèles d’économie collaborative peuvent contribuer à la relance du tourisme en France ».

Des mots bien pesés pour justifier son alliance avec la plateforme Airbnb mais aussi avec le site de location de voitures entre particuliers Ouicar ou la plateforme KidyGo qui permet de faire accompagner des enfants seuls en train. Le distributeur de billets en ligne souhaitait ainsi permettre à ses clients de financer en partie leurs frais de déplacements en profitant de leur absence pour louer leur appartement ou leur voiture. Ce partenariat consistait à informer les voyageurs clients avant qu’ils n’achètent des billets de la possibilité de louer certains de leurs biens ou de rendre service pendant leur voyage. Plus tard, d’autres services auraient dû être proposés, avec l’objectif, selon Franck Gervais, le patron de Voyages-sncf.com, que  «  d’ici 2019, 10 % de nos clients utilisent ce mode de consommation ». Mais des syndicats hôteliers se sont dit "choqués et en colère", dénonçant un partenariat entre une "entreprise publique subventionnée par l'Etat" et une "multinationale destructrice d'emploi" qui "ne respecte pas les règles fiscales" françaises. La SNCF doit désormais déminer le terrain.

MHP

Ewa

Les opérations anti-fraude se multiplient à la SNCF

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Scène inhabituelle le 3 novembre en gare de Paris-Nord où la SNCF a organisé ce qui serait sa plus grosse opération de lutte anti-fraude :  près de 500 personnes ont été mobilisées… …dont 300 agents de la SNCF (contrôleurs et Suge), ainsi que des agents de la RATP et de police.

 

Déjà, en mai, une première opération « coup de poing » avait été menée. « Mais aujourd’hui, on a bouclé un périmètre beaucoup plus grand comprenant aussi toutes les lignes de banlieue qui partent ou arrivent à la gare : 5 lignes SNCF et 3 de la RATP », raconte Michel Bendjiriou-Françoise, le responsable de la sûreté et de la lutte anti-fraude du réseau Nord de Transilien. « Nous sommes là pour marquer les esprits, pour faire passer le message que la SNCF ne tolère plus les fraudes », ajoute-t-il.

 

Un revirement car depuis 2007, la SNCF avait purement et simplement arrêté de procéder à des contrôles en gare du Nord ! Un abandon suite à un contrôle qui avait mal tourné cette année-là. « Depuis environ un an et demi, nous avons relancé progressivement les contrôles gare du Nord. Désormais, nous effectuons entre 5 à 7 opérations par mois », précise encore Michel Bendjiriou.

 

Selon lui, novembre sera le mois de la lutte contre la fraude en Ile-de-France. Avec des résultats déjà tangibles sur le réseau de Paris-Nord puisque le taux de fraude aurait reculé de quelques points en un an. Quant à l’opération menée en mai, elle a permis de réaliser 15 000 euros de ventes en plus et a rapporté 15000 euros d’amendes encaissées immédiatement.

Au niveau francilien, la SNCF, qui estime la fraude à 63 millions d'euros par an de manque à gagner, annonce un plan d'investissement de 49 millions d'euros entre 2016 et 2019 pour lutter contre ce phénomène. Des portillons sont notamment prévus : 14 nouvelles gares en seront équipées, dont la gare Saint-Lazare à Paris. Actuellement, 42% des gares franciliennes en ont.

 

De même, 400 nouvelles bornes de validation seront déployées, ainsi que des portillons plus larges pour laisser passer poussettes, vélos, fauteuils roulants.

La SNCF compte également améliorer ses outils de vente, "pour garantir aux voyageurs la possibilité d'acheter un titre de transport en toutes circonstances: amélioration de l'accessibilité, utilisation de langues étrangères, meilleure ergonomie…".

Par ailleurs, un programme d'assermentation des agents en gare – qui informent et aident les voyageurs – est en cours. Au terme de trois jours de formation, ces agents volontaires pourront être "actifs en gare face aux contrevenants". Ils viendront, courant 2016, renforcer les 800 contrôleurs d'Ile de France.

Ewa

Voyages-sncf.com veut croître à l’international

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Voyages-sncf.com affiche 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014, ce qui représente une hausse de 3,7 % par rapport à l’année précédente… class= »MsoNormal »>
 «La poursuite de la croissance s’est faite dans un contexte tendu : les voyages ont reculé non pas en nombre mais en ampleur -les voyageurs réduisent leurs dépenses- et la météo n’était pas non plus au rendez-vous », commente Franck Gervais, le nouveau patron de l’agence de voyages de la SNCF. Selon lui, la croissance est portée par deux piliers majeurs : l’Europe (qui enregistre une hausse de 17 %) et les ventes via les mobile et les tablettes (+37 %).

L'an passé, le groupe a vendu 78 millions de voyages en France et en Europe sous la marque voyages-sncf.com et dans le reste du monde sous la marque Rail Europe. Alors qu'il va fêter ses 15 ans cette année, vsc est présent dans 30 pays grâce à 67 sites web et 25 applications mobiles.

La filiale de la SNCF qui calque sa stratégie sur celle de la maison-mère, se donne l’objectif de faire passer l’international, aujourd'hui à 20 % de son chiffre d’affaires, à 30 % à l’horizon 2020. «voyages-sncf.com doit devenir le passage obligé des touristes qui organisent leurs voyages en France et en Europe », souligne Franck Gervais.

Dans cette perspective, une direction Expérience Clients a été mise en place pour coller aux demandes des voyageurs. En juin, un système de tchat communautaire va être lancé, permettant aux visiteurs d'échanger sur les offres du site et sur leurs expériences. En même temps, la « voice command » sera aussi proposée. Elle permet de commander son billet à haute voix. Enfin, c’est aussi à cette période qu’un nouveau chantier sera engagé : la refonte de la page d’accueil. Elle devra notamment être plus transparente et apporter des réponses personnalisées à l’utilisateur."Les clients sont associés à la co-construction des nouvelles fonctionnalités du site", précise vsc.

Pour promouvoir la destination France, qui reste le principal marché, l’entreprise veut accélérer son développement dans des pays dits porteurs. « En mai, nous lançons notre site russe. Et en septembre, nous ouvrirons un bureau à Shanghaï où nous allons investir sur le marché du B to C», indique encore le directeur général de vsc.

voyages-sncf.com compte aussi développer une politique de partenariats (elle en a signé une vingtaine). Le dernier en date, signé avec Paris Région Comité Régional de Tourisme, vise notamment à reconquérir les provinciaux qui considèrent la capitale comme une destination onéreuse.

Enfin, pour coller à la politique maison de proposer des déplacements porte-à-porte, le site propose un éventail de solutions comme des taxis, de l’auto-partage et demain, sans doute, des bus avec idBus (pour l’heure, il y a un lien renvoyant sur le site d’iDBus). « Nous ne sommes pas exclusifs. Mais tout ce que développe la SNCF, nous le montrons », résume Franck Gervais.

MHP

Ewa

« Nous intervenons sur un marché concurrentiel et nous souhaitons qu’il le reste »

Frédéric Baverez

 

Frédéric Baverez, 50 ans, est directeur exécutif de Keolis France depuis janvier. Il est également président de la filiale Effia dont il a pris les commandes en 2011.

Il estime que Keolis va continuer à progresser en augmentant ses recettes et son périmètre d’activité. Avec un mot d’ordre : faire mieux pour moins cher. La lutte contre la fraude, une des priorités de l’année, devrait fortement y contribuer : les gains de cette politique devraient se chiffrer à plusieurs millions dès cette année.  

Ville, Rail & Transports. Quelle stratégie mettez-vous en place pour assurer la croissance du groupe en France ?

Frédéric Baverez. Nous sommes présents sur deux métiers, l’urbain et l’interurbain. Le transport urbain est le cœur historique de notre activité. Nous répondons a priori à toutes les collectivités, quelle que soit leur taille, leurs modes de transport, et même quel que soit leur mode de gestion. Notre cœur de métier, ce sont les DSP, mais nous répondons aussi aux demandes des SEM ou des SPL pour assistance technique.

Nos atouts, c’est notre capacité à concevoir des transports plus performants, à maîtriser les coûts, notamment les coûts d’exploitation, et à être proactif pour booster les recettes commerciales. Etre proactif, c’est savoir comment conquérir de nouveaux clients et fidéliser les actuels. Par exemple, nous avons de plus en plus de clients zappeurs qui prennent un jour le vélo, un autre jour le bus et le lendemain un taxi… Il faut parvenir à « entrer en contact » avec eux et les conquérir. Et nous voulons conserver avec les autorités organisatrices une relation partenariale, fondée sur l’écoute, sur la transparence et sur notre capacité d’être force de proposition.

Enfin, nous intervenons sur un marché concurrentiel et nous souhaitons qu’il le reste. La concurrence est un atout, elle nous stimule. Globalement, nous détenons en urbain hors Ile-de-France la part la plus élevée du marché, entre 40 et 45 % selon que l’on raisonne en chiffre d’affaires, en kilomètres ou en nombre de voyageurs. Nous sommes conscients que nous n’allons pas doubler notre part de marché ! Mais nous sommes convaincus que nous pouvons encore progresser, en particulier en attirant de nouveaux clients, en augmentant nos recettes commerciales et en étendant notre périmètre, par exemple aux vélos.

 

VR&T. Et dans le transport interurbain ?

F. B. Dans l’interurbain, notre objectif est de continuer à croître dans un marché appelé à se concentrer et qui est de plus en plus demandeur en technicité. Notre part de marché est de 20 % environ. Nous avons une marge de progression réelle. Vis-à-vis des AOT, nous devons répondre à des demandes très différenciées d’un département à l’autre.

Un mot sur le transport scolaire : nous attendons de voir ce qu’il va se passer sur les rythmes scolaires. Nous avons une baisse d’activité de 17 % quand nous passons d’une activité sur 6 jours à une activité sur 5. C’est donc une question que nous suivons de près.

Sur tous ces sujets, ce qui importe, c’est la réactivité. Notre environnement change, nous nous adaptons. Nous voulons construire du lien avec nos clients voyageurs et avec les AOT, qu’elles soient urbaines, départementales, régionales.

 

VR&T. On entend souvent dire que Keolis se montre agressif pour gagner des contrats et que beaucoup sont déficitaires. Est-ce exact, est-ce tenable ?

F. B. Prétendre que nous cassons les prix n’a pas de sens puisque nos marges, sans être fortes, sont plus élevées que celles de nos concurrents. En France, il n’y a pas beaucoup de contrats sur lesquels nous perdons de l’argent. Le déficit du contrat de Lille, où effectivement nous perdons de l’argent, tient aux conditions dans lesquelles l’AO a décidé de mettre en œuvre la billettique malgré nos réserves. Ce qui s’est traduit par des surcoûts et surtout une perte de recettes commerciales du fait des non-validations. Depuis juin 2013, la billettique n’est pas stabilisée. Et, là où nous avions une hausse régulière des recettes, qui était aussi le reflet des investissements de la collectivité, nous avons vu cette progression chuter au cours du second semestre 2013 et nous avons même constaté une diminution des recettes. Pendant une période, 50 % des valideurs fonctionnaient quand il en aurait fallu 98 ou 99 % !

Nous discutons de ce sujet avec la collectivité pour voir comment remédier à cette situation au plan technique et financier.

Plus généralement, nous discutons régulièrement avec les collectivités locales. C’est le cas par exemple sur la hausse du taux de TVA, passé de 5,5 % à 7 %, puis à 10 %. Ce sont aux collectivités de décider de la hausse des tarifs mais nos contrats prévoient des clauses d’adaptation. C’est aussi le cas quand un projet de transport est remis en cause. C’est ce qui se passe dans plusieurs villes à la suite des dernières élections, par exemple à Amiens et à Caen. Tout cela est normal : un contrat de DSP a vocation à vivre, il s’adapte aux évolutions réglementaires et économiques.

Il est exact aussi que de nombreux contrats négociés dans les années 2008 misaient sur des scénarios de progression économique beaucoup plus optimistes que ne l’a été la réalité. Mais je récuse cette thèse selon laquelle on prendrait des affaires à des prix très bas. Tous les contrats récents reposent sur des hypothèses plus proches de la réalité économique. Nous avons moins de recettes quand le chômage explose. Le transport public en est affecté, d’autant plus qu’il subit un autre risque lié à la crise : la hausse de la fraude.

Malgré ce contexte, la fréquentation est globalement en hausse sur nos réseaux. Sur les 15 plus grands réseaux de Keolis, la progression a été de 6,4 % en 2013.

 

VR&T. Les collectivités vous demandent de faire mieux pour moins cher. C’est aussi l’objectif formulé par Jean-Pierre Farandou lors de la présentation des résultats du groupe en mars. Comment comptez-vous faire ?

F. B.  Nous continuons à réaliser des gains de productivité en continu, ce qui permet de diminuer nos charges.

Mais le vrai sujet, ce sont les recettes. Ce dont souffre le transport public en France, c’est de ne pas avoir assez de recettes. L’enjeu est de maximiser la part des recettes commerciales. Nous militons donc pour une hausse des tarifs, qui n’ont suivi ni l’inflation ni l’amélioration de l’offre. Et nous menons diverses actions pour attirer de nouveaux clients. Nous travaillons dans cette direction aux côtés des collectivités. Nous essayons de les inciter à améliorer les conditions de circulation des bus en décidant par exemple des aménagements en voirie, des créations de voies dédiées, des priorités aux feux… Tout cela permettrait d’augmenter l’attractivité des bus mais aussi la productivité. Il faut savoir que 65 % des coûts du transport urbain en France sont liés aux coûts de main-d’œuvre. Nos conducteurs sont payés à l’heure et non au kilomètre parcouru. L’aménagement de l’offre, en privilégiant la fréquence plutôt que l’horaire, est une autre piste : il est plus performant de proposer des passages de bus toutes les 10 minutes ou tous les quarts d’heure plutôt qu’à heure fixe. Il faut aussi maximiser les avantages du transport à la demande quand le potentiel de clientèle ne justifie pas la mise en place d’un système de transport fixe. On peut également faire rouler de petits véhicules à certaines heures car ils consommeront moins de carburant. Enfin, il faut lutter contre la fraude avec un impact direct sur l’amélioration des recettes.

 

VR&T. Quels sont les grands axes de votre politique antifraude ?

F. B. Nous avons décidé d’en faire une priorité cette année et nous constatons que les collectivités nous suivent dans cette voie. Il y a eu une période durant laquelle elles étaient moins focalisées sur cette question. Désormais, elles mesurent mieux la perte de recettes liée à la fraude. De leurs côtés, les voyageurs n’acceptent plus cette forme d’incivilité. En luttant contre la fraude, nous répondons à une demande.

De plus, personne ne peut dire qu’en France, le transport public est trop cher. Il est largement subventionné, a fortiori pour les personnes les moins aisées. Il n’est donc pas acceptable que les voyageurs ne paient pas. Notre posture est la suivante : vis-à-vis des clients, nous affichons un objectif de zéro tolérance face à la fraude. Au niveau managérial, nous expliquons que la fraude est l’affaire de tous. Tout le monde au sein de l’entreprise est concerné, que ce soient les conducteurs, les mainteneurs (les valideurs doivent toujours être en état de marche), les services marketing. A Lyon ou Bordeaux, par exemple, nous lançons des opérations « Bureaux vides ». Demain, nous le ferons à Lille. Il s’agit d’impliquer tous nos salariés en leur proposant d’aller sur le terrain et d’inciter les voyageurs à valider leurs titres de transport. Le simple fait que des salariés de Keolis soient présents sur le réseau avec leur chasuble est une incitation à valider.

Mais, face aux fraudeurs, nous gardons toujours une posture commerciale. Nous ne demandons pas à nos agents de se transformer en « rangers ». Nous cherchons à transformer les fraudeurs en clients des transports publics. Nous leur proposons notamment le « troc it » : c’est une alternative qui nous permet de leur proposer, au lieu de payer une amende, de prendre un abonnement de deux ou trois mois.

Si l’on en croit les statistiques, 60 % des utilisateurs des transports collectifs reconnaissent avoir fraudé au moins une fois dans l’année. Nous cherchons donc à empêcher nos clients de devenir fraudeurs. En cherchant notamment à déstabiliser les fraudeurs. Par exemple en organisant des contrôles en civil. Ainsi, on n’est plus certain de pouvoir repérer de loin les contrôleurs. Ou bien en lançant des contrôles à des moments où plus personne ne s’y attend, la nuit par exemple. Ou encore en annonçant à l’avance une opération de contrôle. Nous ne voulons plus que les voyageurs pensent qu’ils ont peu de chances de se faire contrôler.

Nous avons testé cette politique l’an dernier à Bordeaux et à Lyon, deux villes où les AOT nous appuient dans l’objectif de réduction de la fraude. C’est à Bordeaux par exemple qu’ont été lancées les premières annonces de contrôle.

A Lyon, nous sommes descendus sous les 10 % de taux de fraude au cours du premier trimestre 2014. Auparavant nous étions plutôt autour de 11 à 12 %. Pour un réseau de cette taille, c’est une belle performance. Nous généralisons cette politique de lutte contre la fraude partout, tout en laissant à chaque réseau une part d’initiative locale. Des réunions sont régulièrement organisées pour partager les différentes expériences. Nous nous sommes donné des objectifs de résultats chiffrés, réseau par réseau. Nous en attendons un gain qui se chiffre à plusieurs millions d’euros dès cette année. Un montant à rapprocher des recettes commerciales qui se sont établies l’an dernier à 517 millions d’euros pour nos 15 plus grands réseaux.

 

VR&T. Quelle est votre stratégie pour l’activité stationnement ?

F. B. Nous poursuivons notre modèle de croissance rentable. Quand Keolis a repris Effia, l’entreprise gérait 65 000 places de parkings. Nous en gérons aujourd’hui plus de 120 000. Avec un chiffre d’affaires qui croît chaque année, et une marge qui progresse chaque année plus vite que le chiffre d’affaires.

Globalement sur le marché des parkings, la tendance est au recul de la fréquentation car l’automobile entre en concurrence, en centre-ville, avec la très forte hausse de l’utilisation des deux roues et celle des transports publics. Malgré cela, nous enregistrons une belle performance : la fréquentation des parkings d’Effia s’élève de + 0,2 % en 2013, alors que nos concurrents affichent presque tous des baisses de fréquentation. Nous nous positionnons comme un opérateur global de stationnement. Nous sommes présents dans les gares qui sont en quelque sorte notre socle et notre savoir-faire historique. Mais nous nous développons aussi dans le stationnement sous toutes ses formes : pour le compte des collectivités (en ouvrage ou en voirie), pour de grands ouvrages comme les stades, les cliniques et les hôpitaux, ou bien pour le compte de promoteurs d’ensembles comme les centres commerciaux.

Nous essayons d’être plus « smart », plus créatifs que les autres. Nous utilisons l’ADN de Keolis et mettons en place une stratégie de conquête commerciale afin d’attirer de nouveaux automobilistes dans nos parkings sans les attendre passivement.

La localisation des parkings reste évidemment un critère clé. Mais nous développons des actions pour conquérir la clientèle comme des partenariats noués avec les commerçants, les restaurants ou les salles de spectacle mais aussi des offres tarifaires promotionnelles… Nous sommes aussi les leaders de la réservation sur internet. C’est un véritable enjeu pour les professionnels du stationnement : aller chercher des clients en ayant une démarche commerciale proactive. Nous essayons d’être très réactifs et d’anticiper les besoins.

Nous allons continuer à nous développer dans deux directions : d’une part avec les collectivités locales qui ont intérêt à voir la concurrence se développer et qui vont bénéficier de la dépénalisation du stationnement en voirie : la dépénalisation devrait permettre de réduire fortement le taux de fraude qui atteint pas loin de 70 % pour le stationnement actuellement.

Par ailleurs, même s’il se crée peu de nouveaux parcs de stationnement, beaucoup de parkings qui étaient gratuits sont en train de devenir payants. C’est le cas par exemple dans les hôpitaux qui sont à la recherche de nouvelles recettes.

Enfin, avec l’évolution de la législation qui va obliger à payer le stationnement au quart d’heure, nous allons être obligés de renégocier nos contrats. Je considère que ce n’est pas une mauvaise mesure. Comme beaucoup d’automobilistes estiment que les tarifs de parkings sont trop élevés, cela va contribuer à l’attractivité des parcs de stationnement en faisant payer le juste prix.

Propos recueillis par Marie-Hélène POINGT

Ewa

Technologie. Voyages-sncf.com envisage de faire chausser les Google glass à ses clients

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Les Google glass deviendront-elles l’outil indispensable aux voyageurs ? Trop tôt pour le dire, mais ça n’empêche pas les professionnels de commencer à plancher sur les applications à développer. Ainsi la SNCF qui a pris un train d’avance en réalisant une démonstration de faisabilité d’un parcours d’achat en ligne assisté par les fameuses lunettes de réalité augmentée, lors de la conférence Glass camp e-tourisme de Paris, le 22 juillet. L’expérimentation menée par voyages-sncf.com – qui a travaillé avec Octo Technology – porte sur la possibilité pour l’acheteur d’un billet de train chaussant les lunettes intelligentes, de contacter un agent pour se faire assister en prononçant “Book a ticket“, le nom provisoire attribué à l’appli testée. Les télé-conseillers de VSC se retrouvent alors dans la peau de l’acheteur : ils visualisent son écran d’ordinateur en direct et peuvent ainsi le guider pas à pas, leur message s’affichant en surimpression sur les lunettes connectées. La possibilité de dialoguer sera également offerte en activant la fonction canal audio.

Ce bonheur n’est toutefois pas pour demain : le démonstrateur, assez bluffant à en croire la vidéo en est au stade de la pré-version (avant la version béta). La SNCF envisage cependant déjà d’autres applications autour des Google Glass comme le guidage en gare – les lunettes possèdent en effet un vrai plus en situation de mobilité car elles laissent les mains libres – l’envoi d’informations sur les lieux traversés en fonction de ce que les utilisateurs regardent, ou encore la traduction automatique des panneaux rencontrés. Interrogée par Le Journal du Net, la directrice de l’innovation de voyages-sncf.com, Frédérique Ville, explique que la solution n’est absolument pas mûre, « mais nous voulions arriver à cette première “proof of concept“. Grâce à cela, nous comprenons mieux les possibilités et les limitations des lunettes connectées et pouvons affiner nos idées avant même la démocratisation de ces technologies ».Et puisqu’il reste vraisemblablement quelques années de développement, Léa l’assistante virtuelle, toujours présente sur le site du voyagiste en ligne, a donc encore quelques belles années devant elle… !

Cécile NANGERONI

Ewa

VSC passe le cap des 4 milliards de vente en 2013

« En 2013, nous avons commencé à engranger les résultats du travail lancé il y a trois ans quand je suis arrivé », affirme Yves Tyrode, le directeur général de Voyages-sncf.com, en présentant les résultats de sa société. En 2014, le cap des 4 milliards d’euros de vente a été franchi en additionnant l’ensemble des marchés, France, Europe et international. Rappelons qu'en 2010, ces ventes représentaient 2,8 milliards d’euros. Les ventes sur mobile ont particulièrement progressé : elles représentent 300 millions de volume d’affaires, soit une multiplication par 10 en trois ans. « Avec ces résultats, on peut s’afficher comme un grand leader de la distribution du train dans le monde », claironne le patron de Vsc.

En France d’abord, qui reste le principal marché et reste « une priorité évidente ». L’innovation digitale est au cœur de la stratégie. L’an dernier, 7 millions de billets ont été vendus via le mobile. Les mobiles et les tablettes représentent 45 % de l’audience. Une tendance incontournable. Vsc a choisi de développer ses sites et ses applications sur tous les supports que ce soit Apple, Google, Microsoft ou plus globalement « le monde Internet ». 

Pour conquérir de nouveaux marchés, la filiale de distribution de la SNCF compte sur son nouveau produit les instants V, un package incluant l’achat d’un billet de train et d’un événement (spectacle, match, concerts…). Une campagne de communication est lancée sur ce produit.

Le marché Europe a également tenu ses promesses : le volume d’affaires a augmenté de 19 % en 2013 (290 millions d’euros). « Nous le devons à toutes les synergies mises en place l’an dernier », commente Yves Tyrode. « Nous travaillons beaucoup sur les moyens de paiement pour tenir compte des habitudes des consommateurs au cas par cas dans chacun des pays ».

Par ailleurs, d’ici à la fin de l’année, Vsc aura déployé ses applications sur mobile et sur site dans toutes les langues en Europe.

A l'international, les ventes se font via la marque Rail Europe, une joint-venture entre les chemins de fer suisse et VSc. Cette marque, qui permet de vendre les train du Vieux Continent dans le monde entier est maintenue mais la société s'est "rapprochée" de VSC en 2013. « Cette filiale avait besoin de trouver des synergies avec nous pour pouvoir rester dans la course. Nous avons décidé de mutualiser toute notre technologie avec Rail Europe en localisant l’ensemble de nos serveurs et nos équipes en France», indique Yves Tyrode. « Nous voulons aider Rail Europe à se développer grâce à notre performance marketing, là encore via le mobile que nous déployons partout dans le monde». Ces synergies doivent permettre d’être capable de vendre tous les trains, italiens, belges, allemands, quels qu’ils soient, Eurostar, Thalys… soit l’intégralité de l’offre européenne (200 000 trains par jour) partout dans le monde. En 2013, le volume d’affaires a crû de 5 %.

Pour 2014, les prévisions sont optimistes. Elles reposent notamment sur la poursuite du développement à international, de l’innovation technologique (en particulier via le mobile) et sur la promotion de la destination France.