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Ewa

L?autocar sur la route de la libéralisation

Le deuxième paquet routier européen autorise désormais le cabotage pour le transport par autocar, c?est-à-dire la desserte entre deux villes d?un même pays dans le cadre d?une liaison internationale C’est un sujet qui monte en Europe, le retour de l’autocar comme alternative au train pour les trajets longue distance. En France, mais aussi en Allemagne, la réflexion est en cours, alors que des lois datant des années 30 empêchent de facto les cars de concurrencer le rail sur l’interurbain. Selon la presse allemande, Berlin envisage de légiférer d’ici 2011. En France, le gouvernement a mandaté un groupe de travail sur le sujet (voir VR&T n° 493 du 7 avril 2010) et veut tenter l’expérience entre Lyon et Bordeaux. Au niveau européen, le lobby routier promeut activement ce mode de transport longtemps délaissé avec sa campagne « SmartMove », qui vise à doubler l’utilisation des cars d’ici dix à quinze ans. « Nous aimerions que ce soit l’un des objectifs du futur livre blanc de la politique des transports, nous espérons provoquer un changement de mentalité chez les décideurs politiques », explique Oleg Kamberski, de l’IRU.
Une agitation qui fait suite à l’adoption du deuxième paquet routier au niveau européen en décembre dernier. Celui-ci autorise le cabotage pour le transport par autocar, c’est-à-dire la desserte entre deux villes d’un même pays dans le cadre d’une liaison internationale. Certes l’Etat-membre peut refuser son autorisation si cette desserte fait concurrence à un mode de transport détenteur d’un contrat de service public, mais c’est un assouplissement par rapport à la situation antérieure. « Désormais, si l’autorisation est refusée, il faut vraiment que ce soit pour des raisons objectives », explique une source à la Commission européenne. Le texte définit les conditions sous lesquelles les transporteurs internationaux peuvent faire des arrêts. Une possibilité qui intéresse au plus haut point Veolia, propriétaire d’Eurolines, qui relie déjà les grandes métropoles européennes. « Nous attendons de voir ce qui va se passer en France et en Allemagne, explique Michel Quidort, en charge des affaires européennes chez Veolia, mais nous avons déjà identifié un marché qui sera limité en termes de passagers et de chiffre d’affaires. »
En Allemagne, la Deutsche Bahn se met en ordre de marche pour jouer un rôle sur ce nouveau marché. En France, la SNCF se positionne comme opérateur multimodal. « Nous ne sommes pas opposés à cette ouverture, mais nous souhaiterions un débat au niveau européen, explique Jean-Michel Dancoisne, le représentant de l’entreprise publique à Bruxelles. Nous aimerions une étude d’impact et dans un second temps la définition d’un cadre commun qui s’appliquerait partout. Sinon, il n’y aura pas de cohésion et on risque d’être confronté au problème de réciprocité d’ouverture des marchés. » Une démarche dans laquelle l’opérateur ferroviaire semble pour le moment isolé car aussi bien du côté du lobby routier que de la concurrence, on préfère attendre de voir ce qui se passe au niveau des Etats. A Bruxelles, la Commission n’envisage pas non plus de légiférer, elle estime que ce sont les capitales qui doivent décider, mais elle reconnaît que le débat qui s’engage est bien une conséquence indirecte du paquet routier. Il a bel et bien ouvert une brèche.
 

Isabelle ORY

Ewa

Le retour de l?autocar à l?étude pour les liaisons interrégionales

Les autocaristes rêvent de développer un service interrégional haut de gamme, concurrent du TER. Une étude sur l?ouverture de ces lignes express interurbaines en autocar vient d?être commandée par le ministère des Transports L’autocar va-t-il faire son apparition dans les transports interurbains ? Les autocaristes de la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs), réunis le 27 mars à Strasbourg pour leur 15e Printemps du tourisme, verraient d’un bon œil cette ouverture à la concurrence des lignes express interrégionales, exploitées actuellement par la SNCF. Proposée le 22 septembre 2009 par Hervé Mariton, député de la Drôme et rapporteur pour avis de la commission des Finances, de l’Economie générale et du Contrôle budgétaire, cette ouverture a été rejetée une première fois par les députés. « Dans le cadre du Grenelle, nous privilégions des transports intégrés multimodaux, les transports ferroviaires », estimait à cette époque Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports. Qui poursuivait : « Ce n’est pas pour l’instant notre modèle de société, l’autocar remplaçant le train dans le transport interurbain, comme cela se fait aux Etats-Unis. »
La proposition initiale d’Hervé Mariton reposait sur le régime, jugé « trop libéral » par la FNTV, de l’exploitation sous le régime de la déclaration. La fédération revient à la charge. Elle propose cette fois d’exploiter des lignes sous le régime plus contrôlé de l’autorisation ministérielle et entend exposer de nouveaux arguments. A la demande de Dominique Bussereau, le Conseil général de l’environnement et du développement durable a démarré fin mars une étude sur l’ouverture de ces lignes express interrégionales en autocar. « L’étude de faisabilité et l’étude d’impact seront publiées dans quatre mois », rapporte Eric Ritter, secrétaire général de la FNTV, le premier organisme consulté dans le cadre de cette mission pilotée par Patrick Labia. « Ce rapport sera publié avant la prochaine session budgétaire de l’Assemblée. Je prévois déjà de revenir sur le sujet à l’automne », annonce Hervé Mariton, qui espère défendre des interprétations « moins doctrinales » du Grenelle de l’environnement. « L’autocar, ce sont moins de voitures pour rallier le point d’origine au point de destination », rappelle-t-il.
Le développement des services réguliers en France répond à la proposition, à l’échelle européenne, de « doubler le nombre de personnes transportées en autobus et en autocar », élaborée par l’Union internationale des transports routiers (IRU) à Bruxelles. Pour convaincre les milieux politiques et le grand public, la FNTV relaiera en France la campagne de communication « Smart Move », orchestrée par l’IRU, qui prétend que le transport en autocar rejette moins de 30 g de CO2 par passager et par kilomètre. Selon les observations de la FNTV, un autocar est occupé en moyenne par 30 voyageurs. Chez Irisbus, Mercedes, Setra et Temsa, les quatre premiers fournisseurs du parc français, les véhicules répondant à la norme Euro V et équipés de dispositifs de recyclage des gaz d’échappement ou de post-carburation rejettent autour de 850 g de CO2 par kilomètre parcouru.
« Nous ne prétendons pas concurrencer la SNCF sur les lignes TGV. L’autocar est performant en prix, en confort et présente un bilan écologique favorable sur des lignes Téoz telles que Paris – Clermont », explique Michel Seyt, président de la FNTV. « La plupart des PME seraient prêtes à investir. Il est temps de convenir que l’autocar est un mode de transport moderne. Guillaume Pepy, qui est l’un de nos plus gros adhérents à la FNTV avec Keolis, a besoin d’une nouvelle image de l’autocar. » Après le transport aérien et la SNCF, « les autocaristes pourraient se doter, à leur tour, d’un écocomparateur », suggère Eric Ritter. L’Ademe a engagé des réflexions dans ce sens avec la FNTV depuis le printemps 2009.
Thierry Schidler, qui exploite une flotte de 57 autocars à Bouzonville (Moselle), réalise la moitié de son chiffre d’affaires (7 millions d’euros) dans le transport scolaire et sur des lignes régulières exploitées à la demande des collectivités. « La réforme des collectivités locales aura des conséquences positives au niveau du transport. A nous d’accélérer, en répondant au challenge d’un autocar à haut niveau de service avec du confort, des sièges inclinables, assez d’espace pour les jambes et de l’information embarquée. » Dans les gammes des constructeurs, le matériel de grand tourisme répond à ce cahier des charges. Setra et Mercedes proposent ces véhicules de 50 places autour de 300 000 euros, contre 170 000 euros pour les autocars plus basiques destinés au transport scolaire. Les PME, dont les fonds propres limités réduisent la capacité d’endettement, pourront-elles suivre ? « On n’attend pas de subventions », prévient Thierry Schidler. « Le coût du car n’est pas déterminant. Le coût social détermine 45 % du prix d’un trajet en autocar », précise Michel Seyt. Le solde se répartit à parts égales entre les frais de fumée, gazole, huile et pneus, le matériel et les frais généraux. »
« Si nous voulons réussir, donnons-nous au moins deux ans pour qu’une étude prouve la pertinence sociale et environnementale de l’autocar », propose Michel Seyt. « Dominique Bussereau a entre les mains un outil extraordinaire pour développer le territoire. Eurolines a réussi à l’échelle européenne, pourquoi pas nous ? »
 

Olivier MIRGUET

Ewa

Le BRT à la traîne en Afrique du Sud

Rea Vaya, le nouveau bus rapide de Johannesburg, a bien du mal à démarrer Comme la plupart des grandes villes sud-africaines, Johannesburg et Pretoria se sont lancées dans d’ambitieux projets de bus à haut niveau de service, ou BRT (pour Bus Rapid Transit). La capitale a déjà pris beaucoup de retard sur le projet initial : les travaux de la première ligne, vers le township de Mabopane au nord, doivent débuter prochainement. Pour la deuxième, ils commenceront quand des fonds seront disponibles… Johannesburg est plus avancée : la première ligne d’un nouveau système baptisé Rea Vaya (« Allons-y ») a ouvert le 31 août. Longue de 25,5 km, elle relie le grand township de Soweto au stade d’Ellis Park, via le centre historique. Mais la très puissante industrie des taxis collectifs a vu d’un très mauvais œil l’arrivée de cette nouvelle concurrence. Grèves, intimidations diverses et même quelques coups de feu ont découragé bien des passagers. Résultat : les nouveaux bus rouges ne transportaient que 18 000 passagers par jour après six mois, les lignes de rabattement dans le centre ont été – provisoirement ? – supprimées et la suite du programme a été suspendue. Théoriquement, le réseau devait faire 86 km de long en juin pour la Coupe du monde, et 122 km en 2013. En plus, les riverains ont compliqué les choses dans les beaux quartiers, en s’opposant au passage des bus sous leurs fenêtres.
 

François ENVER

Ewa

Une ligne en site pas très propre à Lille

La troisième Liane qui a complété le réseau lillois ne circule en site propre que sur un tiers de son parcours La nouvelle Liane de Lille se trouvera-t-elle perdue dans la jungle automobile ? La troisième ligne de bus à haut niveau de service de l’agglomération lilloise qui relie, depuis fin mars, Roubaix (la station Eurotéléport de la ligne 2 du métro) à Wattrelos, ne circule en site propre que sur un tiers de son parcours (1,6 km sur 4,9 km de long). Le mauvais élève de la communauté urbaine, on le connaît, il s’agit de la ville de Wattrelos qui, bien que désenclavée par la Liane, n’a pas fait en sorte de ménager de place pour les bus : « la ville dispose d’un habitat dense et serré. Ce n’est pas facile d’y faire cohabiter les bus, les voitures et même les vélos ! Nous y travaillons pourtant et un accord a été trouvé avec les services de la communauté urbaine, pour permettre un aménagement, dans les prochains mois, des carrefours traversés par la Liane », s’est justifié son maire Dominique Baert (PS) auprès du quotidien régional Nord Eclair. Les premiers bus circulent dès 5 h 15 et les derniers jusqu’à 22 h 30, avec une fréquence élevée : toutes les 8 minutes en heures de pointe et toutes les 10 minutes le reste de la journée. Des amplitudes très conformes aux résultats attendus d’une ligne à haut niveau de service. La vitesse commerciale entre Eurotéléport et le Terminus de Beaulieu (temps de parcours annoncé : 25 minutes) n’est pas si supérieure aux résultats d’une ligne de bus classique.« On avance » a positivé le vice-président en charge des transports Eric Quiquet, « j’espère que l’on pourra rapidement donner aux bus la priorité aux feux ».
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Des bus sur la bande d?arrêt d?urgence de l?A57 à Toulon

La bande d?arrêt d?urgence de l?autoroute A57 sera ouverte aux bus des lignes urbaines et interurbaines dès la saturation de la circulation. Mais cela pas avant 2018 La bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A57, à la sortie est de Toulon, sera ouverte aux bus des lignes urbaines et interurbaines dès la saturation de la circulation. Mais cela pas avant 2018. C’est le scénario retenu pour favoriser les transports en commun et ce sera une première en France, du moins à cette échelle, car l’expérience est déjà menée à Grenoble.
L’autoroute A57 qui relie Toulon à l’A8 va être élargie à deux fois trois voies, sur 7,330 km, à la sortie est de Toulon. Cet axe est totalement saturé aux heures de pointe, avec 110 000 véhicules par jour dans les deux sens. Vingt lignes de transports en commun l’empruntent et, sur une portion de 5 km, un bus passe toutes les 3 minutes. Le problème, comme le reconnaît Olivier Varoqui, chef de projet à la Dreal Paca, est qu’à l’horizon 2018, lorsque le projet sera mené à son terme, cet élargissement sera déjà insuffisant. D’où la volonté des décideurs et cofinanceurs (Etat, région Paca, département du Var, communauté d’agglomération…) de favoriser le développement des transports en commun sur cet axe voisin du futur TCSP toulonnais.
Sur les quatre scénarios d’équipement envisagés, dont celui d’une séparation des trafics de transit et locaux, le projet retenu est celui d’un aménagement de la bande d’arrêt d’urgence élargie à 3,50 m, matérialisée au sol par de la peinture, pour permettre le flux des transports en commun dès saturation des trois voies de circulation. Des panneaux d’information ouvriront cette voie aux cars et elle sera surveillée par des caméras placées tous les 250 m. Ce scénario implique également l’aménagement de cinq échangeurs.
D’un montant de 179 millions d’euros, les travaux seront réalisés en deux tranches. La première, sur 3 km en direction de Nice, doit être achevée lors de l’ouverture du deuxième tube du tunnel de Toulon (sens Marseille-Nice), au début de 2013. La deuxième, dont l’aménagement des cinq échangeurs, ne devrait commencer qu’en 2014 ou 2015 pour se terminer au plus tôt en 2018, en fonction des financements… qui ne sont pas encore arrêtés. Et ce n’est qu’alors, et pas avant, que les bus pourront circuler librement sur la bande d’arrêt d’urgence.
 

José SOTO

Ewa

Colmar remet ses bus dans la bonne Trace

Colmar devrait lancer son nouveau réseau de bus Trace le 5 juillet prochain Fréquence, rapidité, lisibilité. C’est le tiercé gagnant d’un réseau urbain attractif, avec respectivement 78 %, 67 % et 63 % de citations en tant que « critère essentiel ». Ça va sans dire, penseront certains. Ça va mieux en le disant, selon la communauté d’agglomération de Colmar (CAC), qui est précisément partie de ce postulat issu de l’enquête origine-destination menée en décembre 2007 pour rebâtir complètement l’offre du réseau Trace (un réseau Agir sous assistance Keolis). Sa dernière refonte datait de 1991, et les évolutions démographiques, mais aussi l’élargissement du périmètre de transports urbains (PTU, 18 communes dans la CAC et le syndicat des transports), le nouveau plan de circulation, la création de quartiers ou encore l’arrivée de nouvelles entreprises ont considérablement modifié la donne.
« Le réseau se devait d’évoluer pour mieux répondre aux besoins des habitants, notamment en termes de déplacements domicile – travail, expose-t-on à la CAC. L’enjeu est de conquérir progressivement d’autres catégories de population que la population scolaire, avec une offre plus lisible et plus adaptée. » Récemment présenté par les élus, le nouveau réseau sera lancé le 5 juillet. Il s’efforce de conjuguer efficacement les différents modes – bus, cars, TER, vélos – et s’inscrit en amont du plan de déplacements urbains (PDU) en cours d’élaboration. Il s’avère que 60 % des utilisateurs du réseau urbain souhaitent se rendre au centre-ville de Colmar.
La nouvelle offre s’adapte à cette demande avec pour principes fondateurs la mise en place de deux lignes structurantes et à fréquences, la simplification des tracés de lignes (en évitant aussi les troncs communs) et la création d’un pôle d’échanges permettant de gagner du temps et de redistribuer l’offre commerciale des 55 000 km annuels. S’y ajouteront, deux lignes circulaires interquartiers, cinq lignes secondaires de rabattement, quatre pénétrantes interurbaines ainsi qu’un service de transport à la demande (Flexitrace) fonctionnant d’arrêt à arrêt sur une zone et un tracé définis après réservation téléphonique. Le réseau doit y gagner en lisibilité. La CAC en profite aussi pour racheter deux nouveaux bus au GNV, portant à 33 sur 40 le nombre des véhicules « propres ».
 

Cécile NANGERONI

Ewa

A Nantes, un presque tramway

A?Nantes, le BHNS est radical : site propre bien isolé des autres flux, plateforme de couleur rehaussée sur voie centrale, carrefours giratoires traversés en leur milieu? Le « busway » est un succès « Les usagers n’ont jamais considéré le busway comme un tramway, ne l’ont jamais comparé avec lui ! » Jean-Bernard Lugadet est un usager régulier du BHNS nantais. Il est aussi secrétaire de la section locale de la Fédération nationale des utilisateurs des transports (Fnaut). Il préfère le rail. Mais comme la grande majorité des Nantais, il reconnaît le succès du busway sur la 4e ligne du « réseau-armature » de la ville, depuis qu’il est entré en service en novembre 2006. 27 000 personnes en moyenne l’utilisent chaque jour, contre 18 000 à ses débuts. « Sa montée en puissance a été plus rapide que prévu », note Pascal Leroy, directeur commercial aux Transports de l’agglomération nantaise. De 4 mn aux heures de pointe à sa mise en service, sa fréquence est passée à 3 mn 30 en septembre 2007, et doit descendre à 3 mn en septembre prochain, comme les tramways. Sa vitesse commerciale est conforme aux prévisions : 21 km/h.
A Nantes Métropole, on juge que ces bonnes performances n’ont été obtenues qu’en raison des choix « extrêmes » faits dans la conception du service. Le site propre, bien isolé des autres flux, d’une autre couleur d’asphalte, installé sur une plateforme de roulement plus haute que la route, sur une voie centrale pour éviter les stationnements et les livraisons intempestifs. Les stations conçues pour « aller vite » : quais à hauteur, achat de titres sur les quais, bordures d’accostage rapide. Et surtout les carrefours giratoires percés par leur milieu, traversés en 12 secondes au maximum mais en priorité absolue sur les autres circulations. Au final, le service offert rejoint celui d’un tramway, mais avec un investissement global divisé par trois (7 à 8 millions d’euros/km contre 20 à 22 en tramway). Evidemment, la capacité des véhicules est, elle aussi, divisée par trois.
Nantes Métropole étudie des évolutions sur sa ligne 4 : des bus de 24 m au lieu de 18 ; le « Lightram » de Hess à trois caisses testé avec bonheur en novembre dernier. « En faisant évoluer les véhicules, nous disposons de 25 à 30 % de capacités de réserve. De quoi tenir jusqu’en 2025-2030 », juge Damien Garrigue, chargé de suivre le busway à Nantes Métropole.
Au-delà, les infrastructures de ce BHNS ont été pensées dans l’optique d’une reconversion en tramway. Il n’y a plus que les rails à poser. « Pas très simple tout de même d’interrompre une ligne à 30 000 voyageurs par jour pendant un an », fait remarque Damien Garrigue. En dehors d’éventuels prolongements de la ligne 4, le busway est aussi envisagé ailleurs à Nantes. En particulier pour une ligne 5 exploitée ces prochaines années en ligne de Chronobus, ce bus à forte régularité et à haute fréquence (6 min) dont Nantes fait désormais une priorité autour de son « réseau-armature ».
« Quel que soit le choix opéré à terme, le busway a fait évoluer les esprits. Il a comblé le fossé existant, dans notre culture transport, entre le tramway et le bus que nous redécouvrons comme un outil d’avenir », constate Pascal Leroy.
 

Hubert HEULOT

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Ewa

Nîmes, un projet de BHNS emblématique

Le projet de BHNS à Nîmes a été mûrement réfléchi. Deux lignes seront en exploitation, en 2012 puis quatre ans plus tard, avec le souci d?embellir la ville Loin des effets d’image, la méthode nîmoise se veut pragmatique. D’emblée, les études sur les déplacements de l’agglo, réalisées pour préparer le PDU au début des années 2000, révèlent la nécessité de deux, voire trois axes forts. Si bien qu’avant même l’adoption du PDU (2007) la décision de lancer le premier TCSP sur l’axe nord – sud est prise. En septembre 2004. Ce sera un BHNS « parce qu’on a adapté le choix du mode aux besoins des corridors de fréquentation aujourd’hui et à un horizon de 30 ans, soit la durée de l’amortissement », précise Jean-Luc Louis, chef de projet TCSP à Nîmes Métropole. Et le besoin, en l’espèce, c’est 10 000 voyages par jour. La ligne comptera 6 km, à 95 % en site propre, puisque seuls 470 m dans la rue commerçante de la République en sont exempts, et encore, dans un seul sens.
Dans la foulée, la ligne 2 sera lancée sur l’axe est – ouest, avec l’objectif de l’ouvrir quatre ans après la première. Sur 16 km et avec une fréquentation au départ de 25 000 voyages/jour. Ce sera aussi un BHNS, mais on espère avec un véhicule de 24 m. « Nous devons prendre en compte l’évolution démographique très importante de 8 à 10 % par an depuis six ans : la population est passée de 216 000 à 250 000 habitants, souligne Jean-Luc Louis. Et aussi la hausse fulgurante de la fréquentation du réseau de bus : 55 000 en 2002 et presque 80 000 aujourd’hui. » Grâce à la modélisation, on espère « éviter absolument les six voyageurs au m2, ça ne doit pas être la ligne 13 du métro parisien ! »
Pour donner ses lettres de noblesse au BHNS, Nîmes a choisi un véhicule qui, comme le tram, pourra marquer la ville de son empreinte, en commandant dix Crealis Neo à Irisbus. Des bus dont la face avant (un sourire orange) a été spécialement designée pour la ville. A l’intérieur, tous les aménagements se rapprochent de ceux du tram : écran TFT pour l’info-voyageurs, larges sièges, accostage parfait, donc accessibilité totale sur les 30 m de quais, grâce au guidage optique…
Et surtout le BHNS devra permettre, tout comme un tram, de requalifier la ville. Le projet, réalisé avec l’architecte Gautier Conquet, part d’une demande claire : « marquer la présence de la ligne avec un travail sur la fonction de chacun des espaces, poursuit-il. Le cahier des charges, c’est un vrai réaménagement de façade à façade ». Résultat : la garrigue provençale entre en ville ! C’est une trame végétale peu consommatrice d’eau et bien adaptée à l’environnement régional. 769 arbres, dont pas mal de micocouliers seront plantés. Souci du détail : le mobilier urbain, spécifique lui aussi – fluide pour marquer l’espace sans être ostentatoire –, sera inséré par modules entre la verdure.
Les travaux de déviation de réseaux ont débuté l’an dernier, le chantier d’infrastructure (15 à 16 mois) devrait commencer en novembre 2010 pour une inauguration début 2012. Coût de l’opération : 60 millions d’euros, « mais seulement 46 millions d’euros si l’on retranche les aménagements urbains non spécifiques au BHNS, qui sont d’ailleurs payés par la ville et non par l’agglo », précise le technicien.
Quand ce BHNS, dont le nom reste à trouver, sera en service, 76 % des places de stationnement en surface auront été supprimées. Les voitures seront priées d’aller se garer dans les parkings souterrains existants et sous-utilisés. Le report modal escompté devrait par ailleurs libérer la chaussée de quelque 4 000 véhicules par jour sur cet axe. C’est pourquoi, bien que roulant au diesel (norme EEV), ou plutôt à l’aquazole comme 80 % du réseau de bus nîmois, le BHNS est considéré comme écologique : « Rapporté à la personne transportée et au kilomètre, c’est dix fois moins d’émissions de CO2 en BHNS qu’en voiture : 12 g contre 150 g de CO2. »
Et à l’appui de ce projet, l’AO travaille sur plusieurs fronts : la ligne 2 de BHNS bien sûr, mais aussi la refonte totale du réseau de bus afin d’éviter le piège du réseau à deux vitesses ; la mise en place d’un Saeiv (consultation en cours) ; une billettique interopérable comprenant le NFC (appel d’offres en mars). Bref, conclut Jean-Luc Louis avec philosophie, « beaucoup de modernité dans une ville où l’aventure a encore beaucoup de place à prendre ! »
 

Cécile NANGERONI

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Teor, un succès planétaire

Il aurait pu ou dû être un tramway, voire un téléphérique urbain. Depuis 2001, Teor (Transports est – ouest rouennais) est l?un des réseaux les plus visités au monde. TCSP ou BHNS, c?est une réussite, attestée notamment par les chiffres Un sondage récent commandité à Ipsos par la TCAR (Transports en commun de l’agglomération rouennaise, Veolia Transport) indique que 62 % des usagers de Teor en sont « très satisfaits », lui attribuant des notes de 8/10 en termes de fiabilité et 7,3/10 en rapidité. Complément transversal aux deux lignes de tramway nord – sud mises en service en décembre 1994 (15,1 km au total sous l’appellation commerciale « Métrobus ») et à un réseau urbain mobilisant 193 bus traditionnels sur 440 km, Teor offre trois lignes, pour moitié en site propre ou réservé, soit un total de près de 30 km. En 2008, il a accueilli 11 millions de voyageurs, à rapprocher des 15,5 millions transportés par le tramway ou des 15 millions véhiculés par les bus. Le tout à une vitesse commerciale de 17,3 km/h, à comparer aux 19 km/h du tramway, souterrain en centre-ville. En 2009, sa fréquentation a augmenté de 4 %.
« Ce système, avec un tronc commun de centre-ville sur 4 km, cadencé à 2 min 30 et desservant les bassins de vie les plus peuplés hors zones tramway, correspond idéalement à la démographie et à la géographie de l’agglomération. Avec les collines pentues qui entourent Rouen, un tramway aurait généré des coûts astronomiques, 5 à 6 fois supérieurs à Teor(1). C’est à mes yeux un système exceptionnel et inégalable pour des agglomérations de 500 000 habitants », commente Yvon Robert, vice-président de la Crea (Communauté Rouen Elbeuf Austreberthe) et depuis plus de 20 ans spécialiste à la fois des transports en commun et de l’urbanisme.
Cette seconde marotte n’est pas étrangère à une autre réussite de Teor : son intégration urbanistique. « Dès le départ, nous avons voulu que cet outil de transport ne soit pas un bandeau posé mais le déclencheur d’un aménagement urbain, d’où les démarches partagées entre les communes traversées et l’intercommunalité organisatrice des transports de rénovation des axes empruntés, de façade à façade », rappelle l’ex-maire de Rouen (1995-2001).
Troisième atout de Teor : sans conteste, son matériel roulant. Comme les 34 Renault Agora articulés d’origine, appelés à être remplacés en 2012, les 28 Irisbus Citelis finalement préférés aux Civis en 2006 sont guidés au sol par un système optique mis au point par Siemens TS (ex-Matra). « C’est un élément majeur de confort, notamment pour les personnes à mobilité réduite au sens le plus large. Aucun autre système ne permet une telle accessibilité », souligne Elsa Delabaere, chef du service développement du pôle transport, mobilité et déplacements à la Crea. Quels éléments de progrès pourraient encore embellir un tel concert de louanges ? Yvon Robert en voit trois : « le design, le confort et surtout une motorisation électrique intégrée. J’y croyais pour 2010 il y a dix ans. Je suis convaincu que c’est pour 2015 ».
Fin 2009, des mégabus (24 m) hybrides de marque Hess (Suisse) ont fait des essais sur le réseau…
 

Richard GOASGUEN
(1) Coût global de Teor : 209 millions d’euros HT.

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Lille vient de lancer sa deuxième liane

Dans la métropole lilloise, les « lianes » qui forment le réseau de BHNS se veulent complémentaires du métro En ch’ti, ligne à niveau élevé de service se dit liane ! Et Lille en compte deux depuis le 11 janvier. Un concept répondant en tout point à la philosophie BHNS. Principe : « proposer un confort d’utilisation supérieur aux bus traditionnels de par ses infrastructures spécifiques, des cadences et des vitesses proches de celles du tramway », explicite-t-on à Lille Métropole. Cette nouvelle ligne structurante pour le sud-ouest de l’agglomération lilloise, qui relie Wattignies à Loos, en passant par la station de métro CHR B-Calmette, se veut complémentaire du métro. Avec une amplitude horaire (5h30-0h40) similaire, des fréquences proches du tramway, de 8 minutes à l’heure de pointe et de 12 minutes en périodes creuses, elle devrait transporter 6 200 personnes par jour sur ses 9,8 km dont 3,3 en site propre. Dans sa zone d’attractivité, à 500 m d’un arrêt, se trouvent en effet 17 000 habitants, 6 500 emplois, 11 000 étudiants et 1 500 écoliers.
La communauté urbaine lui a assigné un objectif important : gagner 10 millions de voyageurs supplémentaires par an. Il faut dire que le réseau Transpole enregistre depuis 2006 des hausses de trafic annuelles comprises entre 3 et 7 %, et qu’il a franchi l’an dernier la barre des 152 millions de voyages. La première liane, inaugurée en janvier 2008 sur 25 km (dont 5,5 en site propre), de Comines à Ronchin, a trouvé son public : elle assure 13 000 déplacements par jour et 3,5 millions par an, soit un peu moins de la moitié de la fréquentation du tramway. Un succès qui s’explique aussi par les efforts globaux : 11 nouveaux bus au gaz aux couleurs spécifiques liane sont mis en service. Des bus articulés à plancher surbaissé, plan inclinable pour l’accès PMR et écrans vidéo pour l’information temps réel aux voyageurs. Les arrêts bénéficient aussi de mobilier urbain identifiable.
Trois autres lianes sont prévues dans les prochaines années, dont la prochaine, dès avril, entre Roubaix et Wattrelos. Par ailleurs, conformément à son PDU, la collectivité s’emploie depuis août 2006 à développer progressivement un réseau de bus avec une meilleure qualité de service (fréquences, vitesse). Les lianes viennent renforcer ce dispositif. Car la forte croissance de fréquentation, en grande partie portée par le Val, génère des demandes de déplacements de plus en plus nombreuses…
 

Cécile NANGERONI

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