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Ewa

Etudes tous azimuts pour la phase 3 du tram de Bordeaux

La troisième phase pourrait être complétée au sud par un prolongement de la ligne C à Bègles, pour une trentaine de millions d’euros La troisième phase de construction du réseau de tramway bordelais a été actée en 2007. Elle concerne, pour un peu plus de 400 millions d’euros, la construction de 24 km de voies nouvelles d’ici 2014, dont le tram périurbain du Médoc, qui sera une branche à voie unique de la ligne C conduisant vers Blanquefort. Elle comprend aussi une très modeste amorce de la ligne D, sur 1,8 km, entre Les Quinconces et la Barrière du Médoc, sur la ligne des Boulevards – un terminus provisoire qui ne satisfait personne. Si l’option tram est confirmée sur la branche nord, il en coûterait, selon une étude présentée lors de la concertation, quelque 180 millions d’euros jusqu’à Eysines (et la moitié pour un BHNS). Une variante a été récemment évoquée, qui passerait par la ligne de ceinture pour relier Eysines en évitant les « points durs » de la sortie de Bordeaux et du Bouscat. Mais elle semble écartée, car c’est là qu’est le gros du trafic à capter. Et la capacité de la voie ferrée serait trop entamée. Pour le corridor sud, un BHNS est estimé à une centaine de millions du centre de Bordeaux à Saint-Médard-en-Jalles. Enfin, la troisième phase pourrait être complétée au sud par un prolongement de la ligne C à Bègles, pour une trentaine de millions.
Pour la suite, la CUB s’intéresse à de nouvelles liaisons. La construction d’une branche de la ligne A du tramway à l’aéroport (4,5 km) coûterait une centaine de millions d’euros pour… 3 000 passagers par jours. Un bus serait bien moins cher ! Au sud, une nouvelle liaison longue d’une douzaine de kilomètres entre l’hôpital Pellegrin et Gradignan via le campus concernerait environ 20 000 personnes par jour, et coûterait selon les variantes de 210 à 330 millions pour un tram (mais de 80 à 180 millions pour un BHNS). Au nord, une étude préconise une desserte de la presqu’île d’Ambès à partir des Aubiers (ligne C) par un BHNS qui emprunterait le pont d’Aquitaine et ferait correspondance à La Gardette avec la ligne A (soit 13,5 km pour un peu plus de 100 millions d’euros et 16 500 passagers par jour attendus). Enfin, vers la rive droite, la ligne de tram appelée de ses vœux par le maire de Bordeaux Alain Juppé coûterait de 150 à 200 millions d’euros pour une version longue de 7,5 km qui accueillerait 16 500 voyageurs par jour, et une petite centaine de millions dans sa version courte jusqu’à la gare de Cenon (4 km, moins de 9 000 passagers par jour). Sachant que les quartiers traversés sont en pleine transformation.
 

François ENVER

Ewa

Tours révolutionne son réseau avant l’arrivée du tram

La ville de Tours se prépare à vivre la révolution de son réseau prévue dès la rentrée prochaine Nouvelles lignes, cadencement, dessertes renforcées, vitesse améliorée : le réseau de Tours va vivre une véritable révolution le 31 août prochain. « Il fallait anticiper l’arrivée du tram en 2013, explique Jean Germain président de l’agglomération et du Sitcat (Syndicat intercommunal des transports en commun de l’agglomération tourangelle), mais aussi faciliter les futurs travaux de ce tram et construire un réseau plus équilibré. » Le nouveau réseau veut d’abord renforcer la desserte des zones denses et des pôles générateurs de déplacements avec des horaires de passage renforcés aux heures pleines. Fil Bleu, l’exploitant, va notamment proposer un cadencement avec des bus toutes les 7 minutes dans l’hypercentre. Les liaisons entre quartiers et les villes de la première couronne seront également améliorées avec le centre de Tours. Des travaux chiffrés à 7,5 millions d’euros viennent d’être engagés pour aménager des axes, des points d’arrêts, des voies en site propre avec en particulier la création d’une voie BHNS (bus à haut niveau de service) qui reliera les lycées Grandmont et Laloux à l’hôpital Trousseau. Cette nouvelle ligne préfigurera en particulier la seconde ligne de tram. Grâce à des contresens, des sites propres et des priorités aux feux la vitesse commerciale devrait être améliorée. Fil Bleu va aussi investir dans de nouveaux bus et des systèmes d’information embarquée : tous ces investissements devraient engendrer une augmentation de la fréquentation de 10 %.

Ewa

Châteauroux invente les itinéraires flexibles

La ville veut permettre aux personnes qui travaillent tard de rentrer chez elles en transports en commun Des itinéraires variables le soir, adaptés par les chauffeurs selon la demande des passagers… Neuf ans après avoir instauré la gratuité de ses bus, Châteauroux met en place Flexo, un dispositif très original destiné à accroître l’amplitude horaire des dessertes sans mobiliser de moyens très importants. Concrètement, le territoire de l’agglomération est divisé en trois zones, trois pétales qui rayonnent depuis un point central de la ville, la place Voltaire. De cette place, chaque soir à 20h10, partent trois bus, un par pétale. Au préalable, les passagers font part de leur arrêt de destination aux chauffeurs qui déterminent ainsi l’itinéraire le plus adapté. « L’objectif est essentiellement de permettre aux personnes qui travaillent tard, notamment les commerçants, de rentrer chez elles en transports en commun », explique Paul Pluviaud, le vice-président de la CAC (Communauté d’agglomération de Châteauroux) en charge des transports, qui souligne la volonté de privilégier les trajets domicile – travail, les entreprises étant, via le versement transport, les principaux financeurs du réseau castelroussin. « Nous avons également retardé à 19h45 le dernier départ depuis les trois principales zones commerciales de sorte à faire du rabattement sur la place Voltaire, qu’il s’agisse de la clientèle des magasins ou, surtout, de leurs personnels. » Jean-Luc Quintric, le responsable de Keolis Châteauroux qui exploite le réseau, se veut confiant malgré l’originalité du dispositif : « L’usager occasionnel sera sans doute peu fréquent et nous aurons probablement toujours les mêmes passagers. Et donc les mêmes itinéraires… »
 

Olivier JACQUINOT

Ewa

Saint-Etienne, du tram au trolley

La majorité de gauche veut revenir sur la restructuration de 2006 du réseau de bus, accélérer les trams et créer une nouvelle ligne de (trolley)bus à haut niveau de service nord – sud On avait beaucoup parlé de transports en commun à Saint-Etienne lors de la campagne des municipales de l’an dernier. La ville venait bien d’ouvrir une nouvelle branche de son vénérable tramway vers la gare principale de Châteaucreux. Mais la restructuration du réseau qui avait accompagné son inauguration et la volonté de la municipalité sortante de bouter le plus de bus possible hors du centre-ville ont été contestées. Un peu plus d’un an après que la ville et la communauté d’agglomération sont passées à gauche, la nouvelle majorité abat enfin ses cartes. Elle se veut pragmatique.
Première constatation du socialiste Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne et président de l’agglo Saint-Etienne Métropole : il faut revoir l’organisation du réseau de bus et trolleybus. « Le réseau tel qu’il a été organisé à l’ouverture de la deuxième ligne de tram ne fonctionne pas de manière optimale. Il dessert mal le centre-ville et il y a trop de ruptures de charge, note-t-il. Cela dit, il y a un temps pour l’étude et un temps pour la réalisation. Un nouveau réseau de bus passant par le centre-ville sera réalisé entre la fin 2009 et 2010, en liaison avec les aménagements urbains que nous prévoyons, qui comprennent notamment un agrandissement du domaine piétonnier. » Quant à la place Dorian, la grand-place de la ville qui servait jusqu’en 2006 de plateforme de correspondances centrale, « une partie des bus va y revenir ».
Le tramway va bien évidemment rester la pierre angulaire des transports en commun stéphanois. Il comporte deux lignes, la 4, qui fut une des trois lignes de tram françaises à avoir survécu à la vague de suppressions de l’après-guerre – prolongée en 1983 et 1991, elle fait maintenant 9,3 km de long –, et la 5, dont les deux branches reprennent la partie centrale de la 4 et la relient à la gare de Châteaucreux grâce à un court tronçon de 2 km ouvert en 2006. Ces deux lignes transportent actuellement 80 000 personnes par jour, soit 55 % du total réseau, contre 65 000 à 70 000 il y a trois ans. « L’équipe précédente avait pensé que la fréquentation du tram dépasserait les 100 000 passagers, rappelle Maurice Vincent. On est donc bien en dessous. Il faut augmenter ce nombre, notamment en faisant progresser la vitesse commerciale. Or les objectifs de mes prédécesseurs n’ont pas été atteints dans ce domaine. » Elle est actuellement de 15,5 km/h, quand le PDU de l’agglomération a fixé un objectif de 17,5 km. En l’espèce, la nouvelle équipe attend beaucoup de son nouveau plan de circulation, qui devrait éloigner les voitures des rails, et elle entend agir « pour que le site propre du tram soit beaucoup plus respecté ». Enfin, Maurice Vincent « espère aussi qu’on pourra dans ce mandat acquérir deux ou trois rames supplémentaires pour augmenter les cadences ». Ce qui ne sera pas forcément bon marché, car les trams stéphanois, à voie métrique et à gabarit réduit, exigent du sur-mesure.
S’il veut améliorer l’existant, Maurice Vincent ne compte plus étendre le réseau de tramway. Il avait bien promis, pendant la campagne, d’étudier un éventuel prolongement à l’est de Châteaucreux, mais le potentiel ne serait pas au rendez-vous. « Le tram ne se justifie pas, ni techniquement ni financièrement », juge aujourd’hui l’élu. Car l’extension envisagée vers le technopôle et le quartier populaire de Montreynaud, au nord-est, aurait coûté plus de 100 millions d’euros pour une fréquentation somme toute modeste. Du coup, conclut-il, « la meilleure solution pour répondre à l’attente des habitants, compte tenu de nos possibilités financières, c’est le bus à haut niveau de service ». D’où le projet Beste : il met bout à bout ce vieux projet de tram au nord, revu à la baisse, et un autre projet d’optimisation de l’actuelle ligne 6, vers l’université et le quartier de La Métare, au sud, le tout formant un itinéraire continu de 12 km de long qui passerait dans l’hypercentre.
Si Saint-Etienne Métropole a bien reçu 5 millions de l’Etat sur les 40 millions que coûterait Beste, l’agglo doit encore faire ses comptes. Il reste notamment à voir si cette ligne forte pourra être exploitée par des trolleybus (s’il reste des bifilaires sur une bonne partie de la section sud, il faudra en (ré)installer au nord). « Je suis personnellement très favorable aux trolleybus, déclare Maurice Vincent. C’est l’option que je défendrai. Mais il faut voir si c’est faisable ! » La décision aura une certaine importance, car les trolleys risquent d’être menacés assez rapidement à Saint-Etienne s’ils se limitent aux seules lignes 3 et 10 subsistantes de nos jours. Faute de « masse critique » justifiant ce mode supplémentaire, d’autant qu’il faudra bien rafraîchir un jour les infrastructures existantes.
La ville (qui compte 175 000 habitants) comme l’agglo (390 000) sont plutôt sinistrées et ont des moyens limités, rappelle volontiers Maurice Vincent. Une situation financière qui n’empêche certes pas d’avoir des projets, mais incite à la prudence… Parmi les réalisations de sa majorité, il en est une qui ne se voit pas sur les cartes, mais devrait selon lui changer pas mal de choses : le ticket unitaire a vu en avril sa durée de validité passer de 60 à 90 minutes, ce qui permet des allers et retours avec le même billet. L’agglo veut également encourager le covoiturage (avec l’aménagement d’espaces de stationnement adéquats) et envisage d’ici la fin de la mandature la construction d’au moins trois parkings-relais dignes de ce nom aux portes de la ville.
Il reste enfin le vieux projet de tram-train. Le PDU (dans sa version révisée de 2004) annonce, toujours « à l’horizon de 2010, la mise en œuvre d’un matériel d’interconnexion permettant, à partir des communes de l’Ondaine [depuis la localité voisine de Firminy, ndlr], de relier directement le centre-ville de Saint-Etienne en empruntant successivement les voies ferroviaires puis celles du réseau urbain, […] sans rupture de charge pour l’usager ». Mais ce beau rêve ne devrait jamais se réaliser. Trop compliqué, trop cher ! « Cette variante et abandonnée. Les surcoûts engendrés sont déraisonnables, tranche Maurice Vincent. On est maintenant très clairement sur du tram périurbain qui ne quittera pas les voies SNCF. » Lesdites voies ferrées passant très près du centre, Saint-Etienne aurait donc un petit réseau régional qui serait exploité par des trains légers de type tram-train. Vers 2020. Et tant pis si les travaux entrepris ces dernières années sur le bon vieux tramway métrique avaient prévu la possibilité de rajouter une troisième rangée de rails pour accueillir le tram-train !
 

François ENVER

Ewa

Métros légers, bus hybrides et prix cassés

Vienne, capitale de l’Autriche, accueillait le 58e congrès de l’UITP (Union internationale des transports publics), du 8 au 11 juin Plus de 2 200 délégués de 80 nationalités, dont de nombreux Asiatiques, ont visité l’exposition « Mobilité et transport urbain » organisée, comme à l’accoutumée, en marge du congrès UITP. Quelque 350 exposants en provenance d’une quarantaine de pays avaient investi 26 000 m2 de la « Messe Wien », à deux pas du Prater et de sa grande roue… Au fil du temps, l’expo est devenue le baromètre « tendances » des acteurs de l’innovation. Le cru 2009 ? Métros automatiques et autobus hybrides. Siemens et Ansaldo Breda dévoilaient chacun un nouveau produit : pour le premier, le Cityval/Airval sur pneumatiques, avec système de guidage Lohr Industrie dérivé du Translohr ; et pour le second, un véhicule plus conventionnel, à roulement « fer », destiné à Brescia. Economie d’énergie oblige, tous les constructeurs d’autobus (ou presque) présentaient un modèle hybride à moteur thermique. Première mondiale, le Citaro hybride avec pile à combustible faisait son apparition sur le stand Mercedes. Seul tram, le Stadler pour Munich. Bombardier montrait la maquette du futur Flexity 2, annonçant son intention de concourir à Rennes avec le Skytrain. Le premier bus du turc Temsa était là. Signe des temps, les anciens pays de l’Est (et, pour la première fois, la Chine !) étaient venus casser les prix. Belkommunash proposait son trolley en 12 m à… 200 000 euros ! De quoi s’amuser au congrès de Vienne : nous y revenons dans un tout prochain numéro.
 

Philippe HÉRISSÉ

Ewa

Aubagne : la gratuité à la loupe

La hausse du versement transport compensera la perte de recettes Monter sans payer. Depuis le vendredi 15 mai, c’est possible dans les bus de l’agglo, le réseau de transports en commun de l’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile (12 communes, 101 000 habitants). Durant les trois premiers jours, dont un week-end de festivités locales, le réseau a connu une augmentation de fréquentation de plus de 30 % en moyenne. « Mais il nous reste à affiner ces résultats qu’il est difficile à comparer avec les week-ends précédents du mois de mai, qui étaient fériés », nuance Carole Paumier, directrice adjointe des Autobus aubagnais, filiale de Veolia Transport qui gère le réseau. « L’accueil, ajoute-t-elle, a été très favorable et nous avons eu beaucoup de demandes de nouveaux utilisateurs. » L’agglomération d’Aubagne est la 12e AOT à opter pour la gratuité dans les transports publics urbains et, selon le Gart, la première de cette importance. En région Paca, elle a été précédée en 2005 par Gap, dans les Hautes-Alpes. Mais le réseau y est à l’échelle d’une ville de 39 000 habitants. L’exemple d’Aubagne se rapproche davantage de celui de Châteauroux, dont les élus aubagnais se sont inspirés. Le passage à la gratuité a été possible notamment grâce à une part des recettes de billetterie limitée : 749 000 euros sur un budget global de 9,4 millions d’euros. Les tarifs étaient en effet très bas : 1,10 euro le billet de base qui pouvait passer, avec les différentes cartes, à 0,40 euro pour les plus de 25 ans et même à 0,33 euro pour les moins de 25 ans. Cette perte de recettes et les surcoûts dus à l’augmentation attendue de la fréquentation, chiffrés à 400 000 euros sur deux ans, seront compensés par la hausse du versement transports dans une agglomération qui compte notamment une zone industrielle et commerciale de 650 entreprises et plus de 6 000 emplois. Dans la pratique, à part l’absence de ticket, rien ne change : la montée se fait par l’avant et la descente par les portes arrières. Un système Dilax de comptage automatique de voyageurs a été installé à l’avant des véhicules pour suivre l’évolution de la fréquentation. « Cela va nous permettre de savoir très précisément à quel moment injecter des moyens supplémentaires dans le service », note Laurent Seliade, directeur des Autobus aubagnais, qui gère le réseau via une DSP de 12 ans passée en 2007. Celle-ci va faire l’objet d’un avenant pour tenir compte de la perte de recettes de billetterie. L’objectif est d’atteindre 50 % de voyageurs supplémentaires en deux ans mais, « personnellement, je pense qu’il y en aura plus parce qu’il y a un engouement exceptionnel et une grande attente », estime Daniel Fontaine, maire d’Aubagne et président de la commission transports de l’agglomération. La gratuité entre en vigueur sans bouleverser, dans l’immédiat, un réseau mis en service en août 2007 et qui comprend 9 lignes régulières, 4 navettes, 10 zones de TAD et des lignes scolaires. Avec 110 conducteurs et 72 véhicules, il a effectué 1,8 million de kilomètres en 2008 et enregistré 2 millions de voyages. L’objectif de l’AOT est de doubler ce chiffre dans les cinq ans, grâce à la création d’une ligne de tramway est – ouest de 7 km, dont les études commenceront l’automne prochain, et d’un TCSP nord – sud de 17 km. Promesse électorale de Daniel Fontaine, le candidat communiste des municipales de 2008, la mise en place de la gratuité « a représenté quinze mois de travail, souligne Alain Belviso, président de la communauté d’agglomération ; c’est exceptionnel en si peu de temps ». Pour lui, « c’est un geste fort pour marquer notre volonté de mener une politique de transports novatrice et audacieuse ». Un des objectifs de la mesure est aussi de rééquilibrer la part des transports publics dans une agglomération qui enregistre 330 000 déplacements quotidiens, dont 7 % seulement en transports collectifs.
 

José SOTO

Ewa

La gratuité du réseau booste la fréquentation à Castres et Mazamet

Six mois après la mise en place de la gratuité, la hausse de fréquentation est de 76 % à Castres et de 186 % à Mazamet Même s’il en avait fait un thème de campagne, le nouveau maire UMP de Castres, Pascal Bugis, ne se doutait pas que la gratuité du réseau de transport Libellus aurait un tel succès. Six mois après sa mise en place, la hausse de fréquentation est de 76 % pour les six lignes de Castres et de 186 % pour les deux lignes du Mazamétain. Et là où la poussée a été la plus forte, aux heures de pointe, la régie des transports publics a dû doubler les lignes.
« Dans les villes moyennes, où le cadencement n’est pas aussi important que dans les grandes, nous avons besoin de potentialiser l’usage des transports en commun, explique le maire, également président de la communauté d’agglomération de Castres-Mazamet. Il fallait donner aux gens un signal vraiment incitatif. Là, on leur dit : vous pouvez tester ce mode de déplacement sans contrainte, sans même un titre de transport. »
Les villes de Castres et de Mazamet-Aussillon, qui bénéficient du service, compensent intégralement le manque à gagner pour la régie, soit par an 380 000 euros pour Castres et 23 000 euros pour Mazamet-Aussillon.
Qui sont les nouveaux usagers des bus ? Des scolaires, dont l’abonnement coûtait plus de 140 euros pour dix mois. Mais la hausse de fréquentation est aussi très forte le samedi en direction des zones commerciales. « Nous voyons dans les bus beaucoup de femmes des quartiers populaires qui jusque-là attendaient que leur mari les amène en voiture », explique Pascal Bugis.
La prochaine étape pour le président de la communauté d’agglomération est de relier en transports en commun les deux pôles urbains de Castres et de Mazamet (50 000 et 25 000 habitants). « Nous devons faire rayonner les deux réseaux vers le cœur de l’agglomération », affirme l’élu. Un cœur en plein développement, avec la ZAC du Causse et le futur hôpital intercommunal qui deviendra le deuxième pôle hospitalier de Midi-Pyrénées et sera desservi par les transports en commun dès son ouverture en juin 2010. Une manière de capter une nouvelle clientèle, notamment parmi la population active.
 

Catherine STERN

Ewa

Transport gratuit, transport du pauvre ?

Aubagne vient de passer à la gratuité, d’autres réseaux y pensent sérieusement. Pourtant, la gratuité n’a pas que des avantages « La gratuité, c’est la paupérisation des transports en commun. » Cette remarque lâchée par un exploitant au détour d’une conversation informelle résume une grande partie de l’opinion de spécialistes de la mobilité sur ce sujet. « Nous sommes opposés à la gratuité totale, nous pensons que tout service qui se respecte a un prix. Et puis nous pensons que le transfert modal ne se fait que lorsque l’on améliore la qualité de l’offre », affirme Bruno Gazeau, délégué général de l’UTP. Côté Gart, on estime que la gratuité peut être intéressante dans certains petits réseaux tout en soulignant que « c’est aussi se priver de ressources permettant le développement du réseau », comme le note Julien Allaire responsable du pôle économique du Gart. La gratuité a pourtant ses nouveaux convertis : Aubagne a basculé, Hendaye également et Libourne se prépare. On trouve dans la plupart des grandes villes des collectifs d’usagers désireux de faire basculer leur réseau : à Lille, Lyon ou Paris. Et les élus ne sont pas en reste, Pierre Cohen, maire de Toulouse en avait même fait l’un de ses arguments de campagne électorale. Pourtant les premières expériences de transports gratuits en France sentent quelque peu le formol. Les conservatoires de la gratuité (une vingtaine de réseaux dont Compiègne, Vitré, Gap, ou Châteauroux) sont des réseaux sympathiques, menant une politique généreuse, mais dont la volonté de développement de l’offre et de lutte contre la place de l’automobile n’est pas vraiment ambitieuse. « En général ce sont des réseaux embryonnaires dont les bus ont une fréquence de 20 à 30 minutes. Dans la plupart des cas, on constate que la fréquentation des bus a été multipliée par deux ou trois suite à la mesure. Le maire et ses adjoints se sont alors félicités de cette belle vitalité de la fréquentation de leurs bus. Ils ont juste oublié de préciser que la place de la voiture en ville n’a pas changé ! », analyse Christophe Jemelin, spécialiste suisse de la gratuité des transports et ancien chercheur à l’Ecole de Lausanne (EPFL). Selon une étude menée par le Predit en 2004 (gratuité des transports publics urbains et répartition modale) il serait plus judicieux de préférer les bas tarifs à la gratuité. Les inconvénients de la gratuité sont bien connus. Le bus a tendance à devenir un abri où l’on se réfugie quand il pleut ou lorsqu’il fait froid. Les jeunes y tiennent salon et les retraités y tapent le carton. La gratuité est « indolore » pour la collectivité, mais en aucun cas gratuite : ce sont les entreprises qui paient via l’augmentation du versement transport (VT). Et ce que l’on gagne en supprimant la billetterie et les contrôles, on le perd souvent par ailleurs en renforçant la surveillance ou en investissement de matériel roulant.
Les bus sont bondés, leur fréquentation difficilement prévisible, le service se dégrade et ceux qui font la démarche de prendre les transports en commun ne sont pas récompensés. Par ailleurs, la gratuité ne favorise qu’un seul report modal, celui de la marche vers les transports en commun ! Il y a plus d’un an, le Gart a demandé aux collectivités ayant adopté la gratuité si elles avaient mis en place des mesures pour contraindre la place de l’automobile… et les réponses tardent à lui parvenir. Lors des études menées par le LET (Laboratoire d’économie des transports), le réseau de Gap avait avoué benoîtement ne pas vraiment disposer d’un indicateur pour mesurer la part de l’automobile relativement aux transports publics. A Châteauroux, c’était même officiel, l’objectif était uniquement de dynamiser le centre-ville et la mesure a été couplée avec une augmentation du nombre de parkings en ville. Et puis, il y a la question de la valorisation des transports en commun : « est ce que l’on fait de la politique sociale ou de la politique de transports ? », résume Christophe Jemelin. A Libourne où le réseau va basculer en 2011/2012, on a choisi de ne pas choisir : « Pour nous, c’est une mesure sociale, une vraie mesure de gauche, ceux qui prennent le bus ne peuvent faire autrement, explique Jean-Marie Maerten le 1er adjoint au maire de Libourne. Mais nous souhaitons diminuer la circulation automobile dans le centre-ville. »
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Trans’Vaucluse revu et amélioré

Les tarifs des abonnements ont été revus à la baisse. Celle-ci peut atteindre jusqu’à 65 % du tarif de 2007 Trop tôt apparemment pour tirer un premier bilan chiffré. Mais six mois après la mise en service du nouveau réseau départemental Trans’Vaucluse, le conseil général du Vaucluse affiche sa satisfaction avec quelque 55 000 voyageurs par mois, hors scolaires. Cette transformation permet d’augmenter l’offre kilométrique de 20 % (6,8 millions de kilomètres par an). Elle aura nécessité un investissement de 2,7 millions d’euros environ, dans un budget départemental des transports de 20 millions, pour la seule remise à niveau d’un réseau qui, de l’aveu du président de l’assemblée départementale, Claude Haut, « souffrait d’une offre insuffisante » : 1 million pour améliorer les dessertes, 1,1 million pour la baisse des tarifs et 600 000 euros pour l’amélioration de la qualité de service.
Le changement a été rapidement visible. Sur les 286 cars, près de la moitié revêt déjà la nouvelle livrée à dominante jaune et bleue sur fond blanc. Surtout, les tarifs des abonnements ont été revus à la baisse. Celle-ci peut atteindre jusqu’à 65 % du tarif de 2007, sur un abonnement mensuel sur la ligne Avignon – Carpentras par exemple. D’autres abonnements ont été créés pour les scolaires et les moins de 26 ans. En revanche, pas de tarif unique du ticket à l’unité. Il est de 1,50 euro à 5 euros suivant la distance.
Le réseau vauclusien comprend désormais 34 lignes dont 8 nouvelles et 8 de TAD (4 nouvelles). Depuis le 1er septembre 2008, 1 900 voyageurs non scolaires ont utilisé le TAD. A noter par ailleurs que 5 lignes offrent des correspondances avec la gare d’Avignon TGV. Enfin, la gestion du service départemental est assurée par le biais d’une DSP de 8 ans passée avec sept transporteurs.
 

José SOTO

Ewa

Coup de jeune pour les bus de Limoges

44 nouveaux véhicules circuleront dans Limoges d’ici 2011 La?STCL (Société des transports en commun de Limoges, groupe Transdev) vient de mettre en service six nouveaux bus articulés, des HeuliezBus GX427 label EEV, et s’apprête à réceptionner six bus standards (Citelis) cet été et six trolleys Cristalis en fin d’année. Soit un investissement de 1,986 million d’euros HT, faisant partie du programme de renouvellement adopté en juin dernier pour la période 2009-2011 et portant sur 44 nouveaux véhicules. Les nouveaux engins seront notamment affectés à la ligne 10, la plus importante du réseau avec 20 % de la fréquentation, où un doublement de l’offre aux heures de pointe est prévu, et à la 4. Dès juillet, cette ligne de trolleys sera allongée de 1,5 km en site propre afin de desservir le secteur Saint-Lazare, un nouveau quartier sur la rive gauche de la Vienne, où un parc-relais est en cours d’aménagement. A terme, les lignes 4 et 10 seront les deux axes structurants du réseau de Limoges Métropole. Pour y parvenir, des modifications interviennent régulièrement depuis plusieurs années, par petites touches pour ne pas susciter de points de blocage : extension des sites propres à l’occasion de travaux de voirie, multiplication des petits parcs-relais, allongement des distances entre les arrêts lors des mises aux normes PMR, suppression des alvéoles, acquisition d’une centrale de régulation du trafic avec module transports en commun, schéma de stationnement plus contraignant… Autre étape dans la restructuration du réseau : le début, cette année, du basculement de la billettique vers le sans contact et donc le renouvellement du matériel embarqué, soit un coût de 1,6 million d’euros HT pour 2009.