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Ewa

CA en hausse de 15 % pour Keolis

Avec 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Keolis augmente encore sa part à l’international L’entreprise dirigée par Michel Bleitrach continue à croître. Avec 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+15 % par rapport à 2007), elle augmente encore sa part à l’international (44 % contre 40 % en 2007). C’est le fruit d’un travail d’acquisition (EBH en Belgique) et d’offensive commerciale (la franchise de London Midlands). Sur le territoire français, malgré la perte de quelques contrats, le bilan est très positif avec les victoires à Dreux, Narbonne et Aix-les-Bains en urbain, et de la Charente-Maritime en interurbain. Reste le cas de Bordeaux, qui devait être tranché ces jours-ci par le Conseil d’Etat (le commissaire du gouvernement a demandé l’annulation de l’arrêt du tribunal administratif de Bordeaux ; si la chambre du Conseil suivait sa recommandation, Keolis pourrait prendre en mains le réseau bordelais au printemps, soit 150 millions supplémentaires par an). Côté profitabilité, l’Ebitda progresse de 19,3 % à 230 millions d’euros. A noter qu’aucun dividende ni bonus ne devraient être distribués en 2008.
Mais l’un des grands chantiers de l’année 2009 consistera à mettre en œuvre le rapprochement avec Effia (142 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 600 salariés, hors Effia Services). C’est SNCF Participations qui viendrait augmenter le capital de Kuvera, la holding de contrôle de Keolis ; la SNCF deviendrait donc majoritaire dans Keolis, mais la gouvernance serait inchangée, réservant toujours des droits de veto aux actionnaires sur toutes les décisions importantes. Du point de vue industriel, il resterait à établir domaine par domaine les solutions de complémentarité et d’intégration : gestion des parkings, offres vélos, billettique, systèmes d’information…
 

Ewa

CA en hausse de 8,3 % pour Veolia Transport

Un chiffre d’affaire en hausse pour Veolia Transport malgré une fin d’année 2008 compliquée Les résultats 2008 de Veolia Transport sont un soulagement et une récompense pour Cyrille du Peloux, directeur général de Veolia Transport. Soulagement, car la fin 2008 n’a pas été simple avec les épisodes bordelais et suédois (cf. la perte du contrat du métro de Stockholm : un référé précontractuel est en cours) ; et récompense pour le travail entrepris sur l’amélioration de la productivité et la poursuite de la croissance externe à l’étranger (acquisition de People Travel Group en Suède et de Rail4Chem en Allemagne). Le chiffre d’affaires atteint 6,054 milliards d’euros (+ 8,3 %), le résultat opérationnel 145,8 millions d’euros (contre 130,3 millions en 2007).
Les difficultés du reste du groupe Veolia, notamment dans les déchets, risquent pourtant de peser lourd sur l’avenir de l’entreprise d’Henri Proglio. Dans ce contexte les issues des procédures de recours à Bordeaux et Stockholm seront très importantes, de même que le résultat de la compétition à Melbourne, où l’offensive de Keolis et surtout MTR contre le sortant Veolia est très forte.

Ewa

2008 : activité soutenue pour la RATP

En 2008, la RATP n’a pas connu la crise, comme en témoignent ses résultats révélés en conseil d’administration ce 13 mars En 2008, la RATP n’a pas connu la crise, comme en témoignent ses résultats révélés en conseil d’administration ce 13 mars. Ainsi, pour le groupe, le chiffre d’affaires est à la hausse de 5,2 %, à 4,317 milliards d’euros, la marge opérationnelle de 7,1 % et le résultat net de 26 % à 141,3 millions d’euros. Pour l’établissement public (EPIC), c’est encore mieux. Le chiffre d’affaires est à la hausse de 4,6 %, la marge est à 7,4 % et le résultat net en hausse de 49,4 %.
Dans ce contexte, la capacité d’autofinancement est à la hausse de 10,6 %, à 691 millions d’euros. Tout cela est le fruit d’une croissance soutenue de l’activité : la RATP a transporté 300 000 personnes de plus par jour, soit une hausse de 3 %, plus de dix millions de voyages quotidiens et 3,037 milliards de voyages réalisés. Autre explication avancée par Pierre Mongin, patron de la RATP, à ces bons résultats économiques : une amélioration de la productivité estimée à 3,5 %, soit mieux que l’objectif du plan stratégique fixé à 2 %.
Si, globalement, les indicateurs 2009 ne sont pas suffisamment fiables pour dégager une tendance, le maintien d’un haut niveau d’investissement est réaffirmé : ils étaient à la hausse de 8,4 % en 2008, soit 28 % en trois ans, ils le seront de 40 % en 2009. Ces investissements vont permettre, en particulier, la modification de la signalisation sur la ligne 13, la rénovation des stations et des gares, celle du MF77, la poursuite de la rénovation des MS 61…
Et puis, dans le cadre du plan de la relance, une accélération les livraisons de MI 09 destinées à la ligne A a été évoquée. Une fois l’accord de tous les financeurs obtenu, le marché pourrait comprendre une tranche ferme de 30 rames deux niveaux, soit 60 éléments, et une tranche optionnelle de 70 rames. La première livraison d’une rame prototype pourrait être livrée fin 2010 pour une mise en exploitation en 2011. Dès cette année-là, cinq ou six trains pourraient être mis en circulation. Ensuite, il y en aurait douze de plus chaque année.
 

Pascal GRASSART

Ewa

2008 : de la robustesse pour la SNCF

Une année relativement bonne et rassurante, bien que le bénéficie du groupe soit en baisse de 48 % 2008 ? « Une année relativement bonne dans un contexte inquiétant pour 2009 », estime Guillaume Pepy. Rassurante, parce que même si le bénéficie du groupe est en baisse de 48 %, « le choix de la croissance est conforté par la hausse de 7 % du chiffre d’affaires ». L’entreprise est performante, car « largement bénéficiaire malgré la crise ». Robuste, « avec cinq ans de bénéfices ». Et elle tient ses engagements. D’une part, le versement d’un dividende pour l’Etat, 183 millions contre 131 en 2007, et les salariés, 207 euros au lieu de 200. De l’autre, le choix conforté du développement et plus de deux milliards d’investissements en fonds propres.
Cela doit contribuer à tenir, même plus difficilement que prévu, le cap annoncé pour 2012, avec un doublement du résultat, à hauteur de deux milliards, et 50 % de chiffres d’affaires en plus, soit 11 milliards. D’ici là, il va falloir passer l’inquiétante année 2009. Pour Transports et logistique, en premier lieu, avec un effondrement des carnets de commande proche des 30 % ces derniers mois. Difficile, d’autant plus que les routiers réduisent leurs marges et attaquent les marchés qui se raréfient. Quant à Voyageurs France Europe, un très fort manque de visibilité marque l’année à venir. Déjà, les premiers mois sont plus que calmes.
Pour la SNCF, il s’agit avant tout de faire face et, déjà, préparer la sortie de crise. Avec pour atout essentiel ce que Guillaume Pepy qualifie de « carré magique ». Il donne à l’entreprise sa robustesse. Ce sont ses quatre « métiers » et surtout un bon partage entre eux. Deux sont de service public, Proximités et Infrastructures, des contrats de longue durée avec de « bons » clients, les régions et RFF. Même si les négociations sont de plus en plus serrées autour des contrats, cela doit permettre de tenir, mieux que d’autres, le choc de la crise. Et deux métiers sont de service, Transports et logistique, certes dans les turbulences, et Voyageurs France Europe, moteur de l’ensemble du groupe et qui peut croire en de bonnes, voire de très bonnes années à venir. Même si le secteur va devenir directement concurrentiel.
 

Pascal GRASSART

Ewa

Procter & Gamble préfère le train

Le fabriquant américain de biens de consommation a préféré le train à la route pour relier la Belgique à la Grande-Bretagne Le train à 120 km/h plutôt que le camion. C’est le choix de Procter & Gamble (P&G), fabriquant américain de biens de consommation, pour un des maillons de sa chaîne logistique reliant la Belgique à la Grande-Bretagne. « Ce projet s’inscrit parfaitement dans notre objectif d’augmenter la part du transport ferroviaire en Europe de l’Ouest, de 10 à 30 % d’ici à 2015 », précise Keith Harrison, responsable logistique de P&G.
Deux trains hebdomadaires relient le port sec de Muizen (près de Malines) au port de Zeebruges et mettent ainsi fin, depuis février 2009, à la rotation d’une centaine de camions chaque semaine. P&O Ferrymasters et Inter Ferry Boats (IFB), filiale des chemins de fer belges (SNCB), sont les principaux acteurs de ce service. Le ministre-président flamand, Kris Peeters, s’est félicité de la stratégie de réduction de l’impact environnemental des activités de l’industriel (– 40 % de dioxyde de carbone rejeté, d’eau et d’énergie consommées, de déchets produits, sur dix ans) : « Le projet de P&G montre que les entreprises font de l’amélioration des processus logistiques une
priorité, et qu’ils osent choisir une approche multimodale. » Deux fois par semaine, un train dédié de 30 wagons emmène des conteneurs P&O Ferrymasters du hub IFB de Muizen au port de Zeebruges, où ils embarquent pour la Grande-Bretagne. Les biens de consommation de marques Duracell, Pringles et Ariel sont placés en conteneurs de 40 pieds et acheminés par camion jusqu’à Muizen, depuis les sites de production d’Aarschot et de Malines. Cent vingt kilomètres séparent ces deux points : cette distance est courte et bien inférieure à la valeur de pertinence du transport ferroviaire de conteneurs, généralement de l’ordre de 700 à 800 km.
Ce montage est-il économique ? « La solution proposée est plus chère de 5 à 10 % que le tout camion, admet Geert Pauwels, coordinateur du groupe fret SNCB, mais le client a fait le choix d’une stratégie de développement durable devant notamment aboutir au triplement de la part du rail dans ses transports, d’ici à 2015. » Dans le cadre de la politique de promotion du transport durable et du soutien au ferroviaire menés par le Service public fédéral (SPF) Mobilité et Transports, le dispositif bénéficie de subventions. « IFB a travaillé en collaboration étroite avec P&O afin de pouvoir offrir cette offre très commerciale, mais celle-ci n’aurait pas pu être proposée sans les subsides octroyés par l’État belge », précise Geert Pauwels.
En outre, P&G a joué la carte de la massification, levier indispensable à la réussite d’une telle chaîne logistique. « Le client a regroupé certains transports afin de pouvoir mettre en place ce trafic ferroviaire, souligne Geert Pauwels : le contrat bisannuel mentionne un flux de 270 EVP par semaine, nous attendons ainsi un volume minimum de notre client, afin de rendre ce trafic rentable. »
La collaboration entre IFB et P&G pourrait à l’avenir s’intensifier, après une période d’essai et en fonction de la reprise de l’économie globale. « Muizen – Zeebruges est la seule liaison opérée à ce jour, mais avec le client nous sommes en train de développer des solutions globales internationales », précise Geert Pauwels. En Belgique, IFB exploite quotidiennement des navettes entre le Main Hub d’Anvers, Zeebruges, Courtrai, Mouscron, Charleroi et Athus. Vers la France, des services réguliers relient Mâcon, Lyon, Chalindrey, Strasbourg et Ottmarsheim. IFB travaille toujours en collaboration étroite avec un transporteur, comme P&O dans ce cas, et offre des solutions porte à porte. « Le groupe fret développe son offre de services de sorte que, dans un futur proche, nous soyons à même d’offrir une offre globale multimodes », annonce Geert Pauwels.
 

Laurent CHARLIER

Ewa

Les déboires de Rail Link

L’opérateur, dépendant d’une seule compagnie maritime, la CMA CGM, fait face à de grandes difficultés Rail Link ne souhaite pas communiquer sur ses résultats. Mais dans le petit monde du secteur combiné, c’est un secret de Polichinelle : Rail Link va mal. L’opérateur aurait enregistré de grosses pertes en 2008. En cause, selon plusieurs observateurs, son modèle économique « dédié aux intérêts d’une seule compagnie maritime », la CMA CGM. Pour faire face aux difficultés, Rail Link supprime des trains. L’opérateur a concentré son réseau sur les principaux ports français, Le Havre, Marseille, Fos. Pour améliorer ses taux de remplissage, il s’est lancé dans une guerre des prix. « Quand on baisse les fréquences, on n’est plus apte à répondre à la demande du marché », explique un observateur. Autre problème auquel doit faire face Rail Link : les flux maritimes sont structurellement déséquilibrés. « Or, l’économie d’un train nécessite d’équilibrer les flux. »
Signe de ces difficultés, Veolia Transport a fait savoir à CMA CGM qu’elle souhaitait mettre fin à leurs filiales communes, Rail Link Europe et Veolia Cargo Link, lancées en septembre 2006 pour développer une offre de transport combiné de conteneurs maritimes en Europe. « Le développement de l’activité ferroviaire grâce à ce partenariat a été très rapide (triplement des volumes en deux ans) mais la rentabilité et les volumes n’ont pas été suffisants en raison du contexte concurrentiel », explique CMA CGM. Les relations commerciales ne sont pas rompues pour autant entre les deux groupes. Rail Link devait ouvrir une ligne Le Havre – Bordeaux avec Veolia Transport à la fin mars, puis en lancer une autre entre Le Havre et Paris à la fin du mois.
Le groupe CMA CGM affirme qu’il souhaite continuer à se développer dans le ferroviaire pour maîtriser toute la chaîne logistique et « apporter à ses clients un service complet et performant, offrant des solutions ferroviaires, routières et fluviales intégrées ».
 

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Le coût du sillon : le nouveau combat des opérateurs

Emprunter les voies, risque de coûter de plus en plus cher. Et la tarification est plutôt opaque. Les opérateurs s’en alarment et se mobilisent Si pendant longtemps les opérateurs de transport se sont mobilisés pour réclamer à l’État une augmentation du niveau des subventions accordées au secteur (le coup de pince hors taxe est fixé à 10 euros, un niveau inchangé depuis 2004), ils se battent aujourd’hui sur un autre terrain : le coût du sillon. « Il y a quatre ans, un sillon coûtait 1 euro le kilomètre. Les quatre dernières années le coût est passé de 1 à 2 euros. Pour 2010, on s’attend à 4 euros le kilomètre. On est en train de tuer le transport combiné », s’alarme Jean-Claude Brunier, le président du Groupement national des transports combinés (GNTC) qui est aussi le PDG de T3M. Et il ajoute : « Il faut une lisibilité. Nous sommes en train d’apprendre la gestion des sillons. C’est d’une complexité incroyable. Pour comprendre une facture de RFF, il faut se lever de bon matin ! Heureusement, RFF est en train de mettre en place une direction commerciale, ce qui va dans le bon sens. »
De son côté, RFF explique que la hausse des tarifs des sillons pour le fret a été décidée « pour répondre aux critiques de la Commission européenne qui blâmait le tarif moyen pratiqué largement en dessous du coût marginal ». À partir de décembre 2009, le tarif sera relevé à 4,30 euros le kilomètre en moyenne mais cette hausse sera intégralement compensée par une subvention. « En 2010, l’État versera une subvention de 300 millions d’euros directement à RFF qui déduira automatiquement sur chaque facture le montant de la subvention. Il n’y aura donc pas de hausse pour l’entreprise ferroviaire, sauf une hausse liée à l’inflation », explique Hervé de Tréglodé, le directeur du pôle commercial de RFF. À partir de 2011, l’État versera directement les subventions aux entreprises demandeuses de sillons. Ce qui inquiète les opérateurs de transport combiné, c’est que les pouvoirs publics ont déjà prévenu que les subventions seront dégressives au fur et à mesure de l’amélioration de l’offre des sillons.
Les professionnels se mobilisent aussi sur un autre sujet : la traction dans le dernier kilomètre. Sur ce créneau, des gains de productivité importants peuvent être réalisés, qui seront sans doute apportés par les nouveaux opérateurs ferroviaires de proximité.
Enfin, le Groupement national des transports combinés réclame, depuis janvier 2006, l’autorisation de faire rouler des trains longs de 1 000 mètres, capables de transporter 1 000 tonnes à la vitesse de 120 km/h. « Grosso modo, nous gagnerions 250 mètres en productivité », estime Jean-Yves Plisson, le délégué général du GNTC. Aujourd’hui, les trains roulent à 120 km/h mais n’affichent que 550 mètres de longueur avec une capacité de 1 400 tonnes. « Il faut une modification de la réglementation de la SNCF car, actuellement, on ne peut rouler à 120 km/h qu’avec des trains de 750 mètres de long en raison d’un problème de freinage sur la queue du train. Et il faudra aussi adapter les voies de dégagement », explique Jean-Yves Plisson.
Trois axes nord-sud sont potentiellement concernés : Lille – Paris – Avignon – Marseille d’une part, Lille – Paris – Toulouse – Perpignan d’autre part, et enfin Lille – Paris – Bordeaux – Bayonne. Le GNTC propose d’avancer progressivement pour vérifier que l’infrastructure supporte les trains longs. Il demande dans un premier temps de les autoriser entre Paris et Marseille, puis entre Lille et Marseille. Il espère une réponse sur ce dossier avant la fin 2009. « On nous disait : vous êtes les seuls à demander le train de 1 000 mètres ! Or, en décembre, les Allemands ont testé la circulation de trains à 1 000 mètres sur la Betuwe Route », rappelle Jean-Yves Plisson.
 

Marie-Hélène POINGT
 

Ewa

Le modèle low cost de T3M

Avec un système à coûts limités et à forte productivité, T3M peut dominer la crise et songer à de nouveaux chantiers «De nouveaux modèles sont en train d’émerger. T3M en est un », affirme Jean-Claude Brunier, son PDG. T3M est en effet une société atypique qui bénéficie des effets de synergie mis en place avec le transporteur routier TAB, dont Jean-Claude Brunier est aussi le patron. T3M, qui n’emploie qu’une seule personne (tout est externalisé) gère les besoins de TAB (qui emploie 170 salariés), « à un bon prix et avec une qualité de service remarquable », assure leur patron.
Depuis le dernier changement de service, T3M négocie lui-même ses sillons et suit les trafics en temps réel. « Auparavant, nous n’avions aucune visibilité sur les sillons », rappelle Jean-Claude Brunier.
Un aller-retour sur Marseille six jours par semaine, et un aller-retour sur Avignon cinq jours par semaine sont proposés avec des trains roulant à 120 km/h. L’opérateur est en train de développer un concept de compagnie low cost en utilisant des wagons adaptés, très longs, gages d’une meilleure productivité. « Nous recherchons la productivité à tous les niveaux. Nous faisons arriver les véhicules par vagues pour lisser les flux de trafics sur nos terminaux, ce qui permet une meilleure régulation », explique le PDG.
Selon lui, « 2008 a été une année charnière qui a confirmé nos hypothèses ». Aujourd’hui, T3M se développe et affiche des résultats compris entre 800 000 et 900 000 euros et un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros en 2008.
Dès que la crise sera résorbée, T3M s’attaquera à un nouveau chantier : la construction de nouveaux terminaux performants. « Les terminaux que nous utilisons aujourd’hui sont obsolètes. Ils font 400 mètres de long alors qu’il faudrait qu’ils soient longs de 1 000 mètres pour qu’ils puissent accueillir demain les trains de 1 000 mètres de long quand ceux-ci pourront circuler. Là encore, nous gagnerons en productivité. Et nous pourrons gagner plusieurs centaines d’euros tous les jours grâce à ces évolutions », souligne Jean-Claude Brunier qui se considère un peu comme « un épicier » et reconnaît que les sommes évoquées peuvent paraître modestes.
Il verrait bien un nouveau terminal dans la région du Nord et à Avignon. À Marseille, il réfléchit avec d’autres opérateurs à une implantation à Mourepiane qui pourrait remplacer le terminal vieillissant du Canet en plein centre-ville, qui oblige à couper le train en trois. « C’est en construisant de nouveaux terminaux avec plusieurs opérateurs que le transport combiné sera plus performant », assure Jean-Claude Brunier, qui envisage aussi de lancer de nouvelles lignes d’abord au niveau national, vers Lille, puis au niveau européen. Lorsque les temps seront redevenus plus cléments.
 

Marie-Hélène POINGT

Ewa

Novatrans ébranlé par la crise

Novatrans renoue avec les années noires et a eu recours à un plan de restructuration drastique C’est une énorme tempête qui s’est abattue sur Novatrans. Fin janvier, l’opérateur de transport combiné rail-route a annoncé qu’il allait se séparer de 107 personnes sur les 342 employés de l’entreprise. Ce plan de sauvegarde, en cours de négociation avec les syndicats, s’explique par des résultats très dégradés enregistrés l’an dernier. Après avoir renoué avec l’équilibre en 2007, l’entreprise a les plus grandes difficultés à résister à la crise. De source syndicale, les comptes ont plongé l’année dernière à 6 millions d’euros de pertes.
« Novatrans avait un plan de transport cohérent. Mais il n’a pas porté ses fruits et s’est heurté à la conjoncture. L’entreprise est victime des prix de la route », estiment des professionnels du secteur. Pour d’autres, « Novatrans est la Belle au bois dormant. Elle est maintenant en train de faire sa révolution culturelle, comme l’a fait avant elle Naviland Cargo. »
Ce n’est pourtant pas le premier plan de restructuration de Novatrans, qui avait déjà resserré son activité aux axes pertinents. Aujourd’hui, l’opérateur taille de nouveau dans le vif en révisant son plan de transport et en supprimant des trains dans les navettes hebdomadaires. Tous les centres d’exploitation devraient être touchés par des suppressions de postes. En décembre, le centre de Sète a fermé après le départ du client principal T3M, mécontent des sillons et du service, parti sur un autre centre à Avignon.
Malgré ce sombre tableau, les actionnaires de Novatrans, composés à la fois du secteur routier et ferroviaire, continuent à y croire. Il y a tout juste un an, ils ont injecté de l’argent frais en doublant le capital pour soutenir le développement de l’entreprise. Mais ils s’opposent sur sa gouvernance et sur les velléités de la SNCF (qui détient 39 % des parts environ) de prendre son contrôle. « Novatrans est un très bon outil. Il est absurdement bloqué par des questions
d’actionnariat. Il est essentiel de sortir de ce blocage actuel », estime Guillaume Pepy, le président de la SNCF, en n’excluant pas qu’un jour Novatrans soit une entreprise ferroviaire. Mais cette hypothèse semble compliquée et sans équivalent en Europe dans le secteur rail-route. Reste une certitude : la volonté de la SNCF de voir cet opérateur se développer. « À l’échelle européenne, les opérateurs français aujourd’hui sont petits. Nous souhaitons avoir des opérateurs avec une dimension qui leur permette d’avoir la taille de leurs concurrents européens. Le souhait de la SNCF est de donner à ses clients et donc à Novatrans les moyens de se développer », explique Édouard Laverny, le directeur du pôle d’activités Combi-Express à Fret SNCF. Selon lui, dans les pays européens, tous les opérateurs sauf un (Hupac, où les CFF ne sont pas majoritaires) sont majoritairement pilotés par des entreprises ferroviaires. Et ils sont tous plus gros que Novatrans.

Marie-Hélène POINGT
 

Ewa

La double casquette de Naviland Cargo

Fin 2007, Naviland Cargo a décidé de tirer ses trains elle-même. Une mesure indiscutablement bénéfique pour l’entreprise et ses clients Un grand bond en avant. C’est ce qu’a fait la société Naviland Cargo en décidant en octobre 2007 de tirer elle-même ses trains. L’opérateur de transport combiné rail-mer a dû apprendre à travailler différemment les premiers mois de l’année 2008. En tout, 45 conducteurs et 17 locomotives ont été intégrés dans l’ensemble du plan de transport. Puis Novatrans a réorienté ses moyens, notamment vers les ports de la mer du Nord. « Nous sommes passés à 14 trains entre Anvers et Vénissieux alors qu’il n’y en avait que 8 dans notre plan initial. Ces mois ont été très bénéfiques », raconte Christian Dufour, le président du directoire. Le chiffre d’affaires a progressé de 22 % entre 2007 et 2008 en atteignant 95,8 millions d’euros. « Nous avons progressé sur les trains longs », explique le dirigeant.
Selon lui, la qualité s’est considérablement améliorée : 100 % des trains sont livrés dans les trois heures et 85 % dans le quart d’heure, entre l’heure prévue et l’heure réelle d’arrivée. Les grands retards, supérieurs à vingt-quatre heures, les plus pénalisants pour les clients, ont complètement disparu. « En tractant ses trains, Naviland a gagné en productivité », estime aussi le GNTC. Pour Jean-Claude Brunier, président de T3M, client de Naviland, « c’est un sans-faute. La chaîne fonctionne bien. »
L’activité à l’international a fortement augmenté, de plus de 62 %, mais sa part est encore trop faible. Elle s’est développée grâce à des partenariats : Hupac entre Anvers – Bordeaux – Hendaye, IFD entre Anvers et Strasbourg, et avec le port de Barcelone et la Renfe sur la relation Barcelone – Vénissieux.
Mais la crise a tout de même impacté ce bel élan. La rupture a eu lieu en novembre et décembre avec une chute des volumes de l’ordre de 20 %. Le début de l’année est un peu moins mauvais : – 16 % en janvier. D’où une extrême prudence pour 2009, car la crise affecte tous les secteurs d’activité de Naviland : les citerniers, les compagnies maritimes et les transitaires. « Face à cette crise, nous prenons des mesures classiques d’économies et de restructuration de notre plan de transport. Nous essayons quand c’est possible d’augmenter la qualité de notre offre tout en baissant nos volumes. C’est une des clés du succès de Naviland que nous ne voulons pas remettre en cause », souligne la direction. Par exemple, il y avait deux allers-retours entre Cognac et Le Havre et cinq allers-retours entre Bordeaux et Le Havre. En mars, Naviland devait supprimer les deux trains entre Cognac et Le Havre et introduire dans chacun des trains de Bordeaux un lot de Cognac. « Nous améliorons notre offre sur Cognac que nous allons desservir cinq fois par semaine dans le cadre d’une baisse globale de la capacité », résume Christian Dufour. Malgré la prudence désormais affichée, les projets de développement ne sont pas arrêtés. Une liaison Barcelone – Lyon a ainsi démarré en février.
La double casquette de Naviland Cargo, à la fois opérateur et tractionnaire, lui a aussi permis de développer son activité sur le créneau des trains dédiés avec des clients tels Areva, Gefco, Rail and Sea. Ce créneau représente aujourd’hui 6 % du chiffre d’affaires. Naviland souhaite le doubler rapidement, car cette activité permet de partager le risque entre le client et l’opérateur, qui n’est pas responsable du niveau de remplissage du train. À l’avenir, Naviland Cargo veut continuer à proposer de nouveaux services. Tous ses terminaux seront labellisés « MADT » fin mars, c’est-à-dire qu’ils permettront de stocker les conteneurs sous douane. L’opérateur veut aussi étendre à son réseau un « manifeste ferro-maritime » permettant de faire voyager sous douane l’ensemble des marchandises couvertes par ce manifeste. Ce qui permettra de combler le handicap du ferroviaire par rapport à la barge.
« Nous disposons encore à travers notre outil d’une réserve de productivité que nous pourrons mettre en œuvre quand nous disposerons d’un niveau de sillons de meilleure qualité. En plus de la crise, nous sommes aujourd’hui confrontés à un problème au niveau des sillons, tant sur leurs aspects qualitatifs que sur l’aspect de leurs prix puisqu’on parle aujourd’hui de hausses considérables à venir. L’ensemble du transport combiné plongera dans le rouge si les hausses annoncées se réalisent », avertit Christian Dufour.
 

Marie-Hélène POINGT