Morlaix Communauté a adopté, le 4 février, le projet de pôle intermodal autour de la gare de Morlaix. Evalué à 11 millions d’euros, il doit devenir un lieu de convergence pour les différents modes de transport en 2017. Morlaix Communauté a adopté, le 4 février, le projet de pôle intermodal autour de la gare de Morlaix. Evalué à 11 millions d’euros, il doit devenir un lieu de convergence pour les différents modes de transport en 2017, date d’achèvement des travaux. 900 000 voyageurs par an sont attendus en 2020, soit une augmentation de 66 %, notamment avec un TER toutes les demi-heures et 150 correspondances par jour tous modes confondus.
Mais il faudra aussi diminuer le trafic de voitures particulières de 7 % et le reporter vers les transports en commun afin d’éviter la saturation des accès. Car on estime à 1 800 le nombre de véhicules arrivant chaque jour au pôle, dont 1 600 voitures particulières.
Certes, 300 places de parking de plus sont programmées de part et d’autre de la gare, installées notamment à l’emplacement de l’ancienne halle marchandises. Une passerelle de 80 m de long et de 5 m de large, érigé à 7 m de hauteur, permettra de passer au-dessus des voies. Elle sera dotée de trois escaliers, chacun doublé d’ascenseurs. Le hall d’accueil sera agrandi de 100 m2 dans le prolongement du bâtiment actuel.
Dix autres gares de Bretagne, les plus importantes, vont aussi se transformer en pôles d’échanges multimodaux avec l’arrivée de la ligne à grande vitesse dans la région d’ici une dizaine d’années. Guingamp, Redon et Morlaix sont les trois projets les plus avancés.
Toujours plus de monde qui réclame toujours plus de transports qui demandent toujours plus d’infrastructures Pour stopper cette fuite en avant, Bruno Marzloff, du groupe Chronos, invite à explorer les voies nouvelles de la mobilité numérique et suggère de faire des stations (les gares) des « caravansérails du quotidien ». Les images d’embouteillages routiers sont d’une désespérante banalité. Celle des transports publics, moins. Un photographe, Michael Wolf, propose une fascinante série du métro de Tokyo. Un reportage de la ligne 13 du métro parisien serait aussi dramatique. La congestion routière est une plaie des villes et du quotidien, de Paris à Pékin, de São Paulo à Moscou. « Nous n’avons plus vraiment d’options pour absorber la croissance des flux », dit un secrétaire d’Etat américain au Transports (American Idle : On the Road). « Il faut dire la vérité aux usagers, aux élus et aux entreprises. Si les choses continuent à ce rythme, cela va devenir très, très compliqué. » Le « compliqué » est un euphémisme dans la bouche d’Alain Krakovitch, directeur de la région Paris-Sud-Est de la SNCF. Ça craque de toute part en Ile-de-France, relate l’article du Monde qui le cite et qui fait état de multiples tensions et exaspérations.
L’extension plus récente des congestions au transport public est aussi effarante et commune. Leur augmentation est prévisible sauf à agir en amont sur les générations de flux. A défaut, on agit sur le feu. « La SNCF se mobilise pour convaincre les sociétés de ne pas s’installer le long de lignes déjà saturées », titre le même article. Les récents épisodes neigeux et leur cortège de congestions, retards et autres séquelles soulignent l’absence d’élasticité du système. Les injonctions du développement durable rappellent en outre que toute fuite en avant est interdite. La contribution de « l’effet métropole » – écartèlement des aires de vie, dispersion des azimuts, allongement des trajets, augmentation de leur pénibilité, étalement urbain… – est un constat tout aussi banal qu’implacable. Pour autant, on n’y répond guère. Face à ces clignotants qui virent au rouge vif, l’analyse est à peine fataliste. La logique de modernité prévaut qui veut qu’à la croissance des flux on oppose plus d’infrastructures. C’est bien sûr le modèle débattu sur l’Ile-de-France, avec son cortège de lignes nouvelles ou prolongées et son invraisemblable déluge budgétaire qui semble ne heurter personne. Logique ! il y a plus d’un siècle qu’on raisonne de la sorte. De Gaulle et Delouvrier ne pensaient pas autrement il y a cinquante ans en créant les villes nouvelles et le format RER qui allait formater la métropole francilienne. On ne lutte pas contre les cultures. Pourtant, on se gratte la tête quand on entend la SNCF s’interroger sur les huit rames de RER D supplémentaires nécessaires pour transporter 8 500 néomigrants quotidiens (en 2013, SFR installe son siège social à Saint-Denis. Vu la saturation de la ligne et les limites d’élasticité de l’offre, il y a en effet de quoi questionner. Renouant en 2010 avec une croissance du trafic (+1,3 %) dont il se félicite, le président de la RATP renvoie la balle des saturations aux politiques : « Je ne peux produire que ce que je sais produire. Si les rames sont bondées, qui est responsable ? A qui la faute ? » (cité par MobiliCités). Pendant ce temps, la SNCF recourt à l’avertissement : « Pour se faire entendre, le lobbying est notre seule arme », insiste M. Krakovitch.
A qui la faute ? Interrogeons la posture de modernité – extension, croissance et vitesse. L’équation déraille. Les deux premiers termes maintiennent leur inertie tandis que la vitesse au mieux stagne et que le stress croît à la mesure d’un temps de déplacement subi qui ne cesse de s’allonger.
Pourquoi faudrait-il répondre à la croissance des flux par celle systématique des tuyaux, au risque d’enfler la spirale des déplacements ? Ne peut-on interroger cette logique de croissances qui se nourrissent l’une l’autre ? L’histoire des transports est celle d’une inexorable inflation des tuyaux et des flux. Los Angeles (Los Angeles Mass Transit Is Expanding) a fini par admettre que la énième voie d’autoroute urbaine était pleine dès sa livraison. Pékin, réaliste (Metro and Beijing Transport team up to battle traffic congestion) fait machine arrière toute, restreint ses flux automobiles et se lance à corps perdu dans le transport public et le retour du vélo. Cependant, il n’y a pas de raisons que le transport public, malgré ses vertus, ne subisse pas les mêmes lois d’engorgement.
Si l’incrémentation des infrastructures produit sa propre inflation, comment réagir ? Laissons de côté le foncier et l’étalement urbain, d’évidence négligés, et la voiture électrique, impuissante face à l’enjeu du trafic. En maîtrisant les flux pour prévenir les bouchons – les répartir dans le temps, dans l’espace et au mieux des combinaisons des modes –, on contient un moment le trop plein. Cela suppose des régulations de marché (le péage, Would You Pay to Reduce Your
Commute ?), des régulations techniques (yield management), des régulations sociales (les partages), le jeu optimisé des modes (multimodalité et intermodalité) et l’autorégulation (informer en temps réel les usagers flexibles… et équipés). Le jeu des données (trafics, correspondances, perturbations, recommandations…), des algorithmes et des infrastructures numériques de communication ouvre une marge certaine pour calmer l’hypertension. Profitons-en avant que les ressorts de l’inflation, encore à l’œuvre, débordent un jour ce contrôle. Aller au-delà suppose soit de s’extraire des transports pour penser « mobilités », soit de considérer le transport d’un autre œil. En fait, ces deux considérations convergent.
La téléportation ? Pourquoi ne pas en retenir le jeu « à distance » ? Le travail flexible régi par le mobile ou le triomphant commerce à distance sont-ils des issues à trop de congestion (voir Why Are Americans Driving Less ?) ? La télésanté, la téléformation, le voisinage à distance via facebook, twitter ou foursquare et autres usages du numérique, branché ou non sur les nuages, changent-ils la donne du déplacement ? Mécaniquement, cette mobilité numérique qu’on entrevoit devrait se résoudre par des réductions, voire des évitements de transports, même si cela reste à mesurer. En tout état de cause, cela ouvrira la voie à des pratiques raisonnées des modes et surtout des lieux de transport.
Car, à se focaliser sur les objets transport et leurs réseaux de flux, on masque les autres « réseaux », ceux des stations, ceux des communications, sans oublier les réseaux sociaux. Pourquoi le statique et l’immatériel ne viendraient pas au secours du cinétique et des « objets » de transport pour endiguer cette fuite en avant ? Au nom de quelle logique la station de mobilité (gares, stations et hubs divers) ne serait-elle qu’un marchepied vers un mode de transport ? Dit autrement, pourquoi cette station ne serait pas aussi justement… une station, une halte, un caravansérail (pourquoi pas ?) du quotidien – et simplement cela pour certains ?
Une station de mobilité est… un oxymore qu’il faut assumer ! Qu’on dorme et travaille parfois dans le même quartier, est-ce si absurde pour des commuters au long cours ? Est-ce vraiment se tirer une balle dans le pied pour un transporteur que d’avoir à gérer d’autres flux que ceux des voyageurs ? d’accueillir des citadins en mal de ressources ? de proposer des aménités urbaines dans des territoires souvent démunis ? de s’inscrire dans une ville vivable, quitte à changer de modèle ? Il s’agit certes d’une rupture, mais la dimension du défi l’appelle.
Au plan des modes de vie, la question de la liberté d’aller et venir – qui se propose en objection réflexe – se démine d’elle-même si on cible les déplacements contraints. Qui se sent « libre » de passer plus de deux heures dans les transports, comme c’est le cas pour plus de 20 % des Franciliens quotidiennement (Ile-de-France : les temps de trajet deviennent dissuasifs) ? S’attaquer aux déplacements « subis » pour répondre autrement à cette thrombose et consolider des déplacements « choisis », en jouant de la station et des réseaux ? Pourquoi pas ? Une façon, en tout cas, de poser le débat.
Par Bruno MARZLOFF, sociologue, directeur du groupe Chronos
Maillée avec le tramway T3, et plus tard avec le T8, la nouvelle gare du RER E favorisera la desserte d’Aubervilliers et créera donc un lien avec trois portes de Paris, ensuite avec la Plaine-Saint-Denis. Ce sera une première depuis 1983 et l’ouverture de la station Saint-Michel-Notre-Dame du RER C : avec Évangile, une nouvelle gare va être créée en plein Paris. Située entre Magenta et Pantin, sur la ligne actuelle du RER E, un secteur actuellement mal desservi, cette gare dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par Réseau Ferré de France, mettra le quartier à trois minutes de Magenta et sept de Saint-Lazare. Maillée avec le tramway T3, dont le prolongement est en cours, elle permettra également de desservir le nord-est. Conçue pour favoriser la desserte du quartier de la porte d’Aubervilliers et répondre aux prévisions d’emplois et de population liées au projet urbain Paris Nord-Est de la Ville de Paris, sa fréquentation quotidienne est estimée à 68 200 voyageurs en 2015.
Validé à l’unanimité en décembre 2010 par le Stif, le projet est lancé. Estimés à 116,5 millions, les travaux commenceront au 1er semestre pour une mise en service prévue fin 2015. À l’ouverture de la gare, le quartier sera donc branché sur les autres portes de Paris via le T3 (Pont-du-Garigliano – Porte-d’Ivry – Porte-de-la-Chapelle). À plus long terme, il sera relié à la Plaine-Saint-Denis et au stade de France via le T8.
Dans l’attente du prolongement du RER E à l’ouest, en 2020, tous les trains de la ligne s’arrêteront à cette gare, soit 16 par heure dans le sens de la pointe. Située sur sa branche est, c’est là que les trains venant de l’ouest de la capitale effectueraient leur retournement. Là aussi qu’une gare pourra accueillir les voyageurs en provenance de l’est, soit les lignes vers Chelles et Tournan.
En revanche, la question n’est pas entièrement calée pour les trains venant de Mantes-la-Jolie et de l’ouest. Significatif : dans la synthèse de dossier du débat public sur le prolongement de la ligne E vers l’ouest, les trajets des voyageurs s’arrêtent à Magenta. Juste avant Évangile. Une version « prudente ». Il est toutefois précisé que « l’hypothèse d’un arrêt commercial à Évangile est également étudiée. »
La future gare dans ses grandes lignes
La gare s’insère en souterrain sous les voies et le quai qui la recouvrent. Le parvis sud (hall d’accès vitré) est un espace de transition entre la salle d’échange et la rue. La Ville de Paris, dans le cadre des réflexions urbaines sur le secteur, a prévu la réalisation d’un immeuble dit « tertiaire » de part et d’autre de l’entrée sud de la gare. Le passage piéton sous les voies, d’une largeur de 12,50 m, aboutit à une traversée à niveau de la Petite Ceinture et permettra d’accéder au T3 et au futur T8.
Le financement
Le coût de ce projet, de 116,510 millions d’euros (aux conditions économiques 2006), est réparti entre la Région, 51,24 %, la Ville de Paris, 25,68 %, l’État, 22,66 % et RFF, 0,42 %.
Après avoir créé il y a cinq ans son réseau Pass’O opéré par le suisse CarPostal, la ville d’Obernai vient d’implanter une agence commerciale dans la gare afin de favoriser l’intermodalité entre les TER et le réseau urbain. Après avoir créé il y a cinq ans son réseau Pass’O opéré par le suisse CarPostal, la ville d’Obernai vient d’implanter une agence commerciale dans la gare afin de favoriser l’intermodalité entre les TER et le réseau urbain. L’implantation d’un poste de commande à Molsheim pour la ligne Strasbourg – Obernai permettant de supprimer des installations techniques avait en effet libéré de l’espace en gare. C’est dans ce local de 50 m2 que se trouve désormais le relais Pass’O. Sa création dans le cadre du volet « revitalisation des bâtiments voyageurs » a coûté 72 400 euros. Alors que depuis décembre 2008, la desserte de la ville a augmenté de 72 % (avec 31 allers-retours par jour vers Strasbourg au lieu de 18), la fréquentation de la gare a crû de 80 % en dix ans, la plaçant à la 10e place des 165 gares alsaciennes. Sur le réseau urbain – 68 000 voyages en 2009 – l’offre a également évolué avec le 2e contrat de DSP signé il y a un an. Début 2010, un nouveau service, Flex’O, qui dessert la zone industrielle nord et le parc d’activité du Thal ainsi qu’un service de transport à la demande (environ 300 prises en charge par mois), ont été lancés. Par ailleurs, mi-juin, deux stations d’autopartage ont été implantées à Obernai par une société coopérative alsacienne, Auto’trement. En projet, le remplacement de ses 4 minibus Dietrich de 21 places prévu au premier semestre. Une belle dynamique pour cette cité de 10 000 habitants.
Alors que la polémique autour de la nouvelle gare n’est pas retombée, la DB entend renforcer le dialogue avec les riverains avant la reprise des futurs chantiers. « Je ne veux plus revivre un deuxième Stuttgart 21. » Rüdiger Grube a pris son bâton de pèlerin. Après la polémique autour du projet de grande gare dans la capitale souabe, le chef de la Bahn est en opération séduction. En ligne de mire : le Rheintalbahn, la future voie devant relier Karlsruhe à Bâle. Un tracé contesté par de nombreux riverains, qui redoutent d’importantes nuisances sonores, induites notamment par le trafic de fret. En déplacement dans les communes concernées, Rüdiger Grube écoute les doléances. Le message est clair : la DB a entendu les inquiétudes. « Je préfère prendre deux ans de retard sur le calendrier mais être certain que les citoyens sont convaincus par le projet », dit-il. « Aucune décision ne sera prise contre l’avis des habitants. »
Actuellement, c’est l’administration ferroviaire fédérale (EBA) qui se charge de mener l’enquête publique, puis de délivrer le permis de construire. Entre-temps, les communes doivent informer les publics concernés (association de défense de l’environnement, riverains etc.) et recueillir leurs objections. Toutes les parties ont par ailleurs la possibilité de déposer un recours devant le tribunal administratif régional, puis éventuellement de faire appel devant la plus haute juridiction fédérale.
Autant dire qu’il faut souvent s’armer de patience, avant de donner le premier coup de pioche. C’est le cas à Stuttgart par exemple, où 15 ans ont été nécessaires pour épuiser tous les recours juridiques. Malgré ce très long processus, certains estiment pourtant que les autorités ont manqué de « transparence ». Alors que faire de plus, pour éviter une nouvelle polémique ? « Aujourd’hui, la DB souhaite avancer plus prudemment », affirme un porte-parole. « Il va falloir prendre plus de temps pour expliquer ce que l’on fait et pourquoi on le fait. »
Un travail de pédagogie pour mieux convaincre de la nécessité des travaux. Selon le quotidien économique Handelsblatt, il y a urgence à agir. « Partout en Allemagne, la légitimation des grands projets d’infrastructures décline. Des milliards d’euros d’investissements sont suspendus : le pays est menacé de paralysie », s’alarme-t-il.
Malgré la nomination d’un médiateur et l’ouverture d’une table ronde, la contestation reste toujours aussi forte. Les détracteurs de la grande gare défendent un contre projet, présenté comme moins coûteux et mieux adapté à l’évolution du trafic. Des adolescents en larmes, aveuglés par du spray au poivre. Des policiers, matraque au poing, qui chargent sans ménagement des manifestants. Et un retraité, dont les yeux sont sortis de leurs orbites, sous la pression des canons à eau. Ce jour-là, la manifestation contre le projet de grande gare à Stuttgart tourne à l’affrontement. Les images diffusées en boucle font la une partout en Allemagne et poussent la Chancelière Angela Merkel à s’immiscer dans cette querelle qui attire chaque semaine des dizaines de milliers de personnes dans les rues de la capitale souabe.
Un médiateur est nommé pour tenter de trouver une issue. Sous sa houlette, le premier round de discussions est retransmis en direct à la télévision : sur la chaîne régionale SWR, tous les records d’audience sont battus. Après les tensions, l’heure est à l’apaisement : « les gens nous regardent, alors tâchons de nous comporter convenablement », lance Heiner Geißler, le médiateur. Mais ces six heures de discussion ont surtout montré une chose : les deux parties défendent des points de vue difficilement conciliables.
L’exercice d’équilibrisme s’annonce d’autant plus difficile que pas moins de dix groupes d’opposants sont assis autour de la table. Ecologistes, riverains mécontents, mais aussi l’association des usagers Pro Bahn ou le Verkehrs Club Deutschland, le principal lobby du rail figurent parmi les adversaires de la nouvelle gare.
L’argument central, c’est le coût des travaux : « au moins 10 milliards d’euros », affirment-ils, deux fois plus que prévu et « à la charge du contribuable ». Le prix de la nouvelle ligne à grande vitesse Wendlingen – Ulm, prévue par le projet, aurait été largement sous-évalué.
Autre grief, sur le fond cette fois : Stuttgart 21 n’offrirait pas davantage de capacités que la gare actuelle. « Aujourd’hui, il faut quatre minutes à un ICE pour changer de direction. La gare de Stuttgart est considérée comme le terminus le plus rapide d’Allemagne. Pourquoi devrait-elle disparaître ? », questionne Pro Bahn. Et de citer une analyse du ministère fédéral des transports : « Stuttgart 21 est au premier chef, un projet d’aménagement urbain. Une gare terminus de surface pourrait, ici, très bien remplir les fonctions de nœud ferroviaire ».
Pour les opposants, l’alternative consisterait tout simplement à élargir la structure existante et à construire des quais supplémentaires. Moins coûteux, le contre projet baptisé « Kopfbahnhof 21 » (gare terminus 21), serait par ailleurs réalisable par tranche et impliquerait moins de désagréments que Stuttgart 21, dont le chantier, présenté comme « le plus grand d’Europe », pourrait s’étaler sur 20 ans.
Des arguments balayés par la Bahn qui refuse de céder. Un deuxième round de négociation n’aura pas permis de faire évoluer le statut quo, chacun campant sur ses positions. Mais la perspective des élections régionales en mars prochain pourrait faire bouger les lignes. Dans les sondages, les conservateurs au pouvoir sont au coude à coude avec les Verts, qui surfent sur le mécontentement populaire. Une bronca qui ne s’essouffle pas, malgré l’ouverture de ces discussions : chaque lundi, les détracteurs de Stuttgart 21 défilent toujours aussi nombreux à venir manifester devant le chantier.
C’est le plus gros chantier de bâtiment de France : la nouvelle gare Saint-Lazare, seconde gare la plus fréquentée d’Europe, sort de terre. D’ici 2013 les travaux, démarrés en 2003, vont faire émerger une station internationale lumineuse et un centre commercial. Gare Saint-Lazare, depuis des mois, voire des années, les quelque 450 000 voyageurs quotidiens qui vont prendre leur train zigzaguent parmi palissades et panneaux « temporaires ». Une sorte de rideau géant placé devant une scène de théâtre monumentale, le public en place, mais attendant toujours que l’on frappe les trois coups. Ce devrait être chose faite en 2012, une fois achevé ce qui est actuellement le plus important chantier d’Ile-de-France, et même le plus important de France concernant une rénovation de bâtiment. Un chantier, baptisé Cœur Saint-Lazare, qui a débuté en 2003. Et mené, c’est l’une de ses difficultés majeures, sans interrompre les circulations, en garantissant la continuité de service pour les voyageurs.
Le spectacle derrière le rideau est impressionnant, d’une ampleur exceptionnelle. « Une opération hors normes. Un tour de force et un chantier de rénovation sans précédent », n’hésite pas à dire Sophie Boissard, directrice générale Gares & Connexions à la SNCF. Et d’abord « emblématique de ce que l’on veut et va faire dans les diverses gares du réseau ».
Seconde gare d’Europe en termes de flux de voyageurs, Paris Saint-Lazare n’avait connu aucune rénovation importante depuis 1970. « Son histoire, c’est celle d’une pelote de branchements de stations de métro sur le bâtiment historique, avec des couloirs. C’était devenu, au fil du temps, assez inextricable », résume Jean-Marie Duthilleul. Ces « branchements » de métros mais aussi de bus et de RER ont, en effet, entraîné des cheminements souvent peu lisibles, peu confortables, et de toute façon aujourd’hui sous-dimensionnés. « Il s’agissait de tirer la composition de la gare le plus près possible des gens qui arrivent en métro. De supprimer la césure entre les deux, d’aller chercher les gens là où ils sont », souligne le responsable de l’Arep, laboratoire de recherche « sur les espaces de la ville en mouvement » pour le groupe SNCF. « Pour cela, nous avons agrandi la gare par en dessous. »
Donc tout revu en profondeur. Avec, au centre du projet Cœur Saint-Lazare en cours de réalisation, la création au droit de l’ancienne salle des pas perdus d’un vaste hall de plus de 200 mètres sur 18, destiné à relier le niveau du métro et le niveau rue à celui des quais. Dans un espace baigné de lumière naturelle, « avec une verrière qui fait descendre le soleil jusqu’en bas », il doit accueillir tous les cheminements entre le train, la ville et ses transports. Et chacun doit pouvoir demain y trouver aussi, sur son trajet, commerces, services, informations nécessaires à la vie quotidienne.
Après la rénovation du quai transversal, la construction de l’entrée rue d’Amsterdam et de l’espace de ventes Grandes lignes, le chantier qui a débuté en 2003 vit actuellement une nouvelle étape qui s’achèvera en 2012. Ce troisième épisode va permettre, en particulier, la création de quelque 10 000 m2 de commerces, avec 80 boutiques et des services, notamment… ceux de la SNCF. Car, comme le souligne Jean-Marie Duthilleul, un peu ironique, « cela reste une gare, pas seulement une galerie marchande ». Le terrassement de la salle des pas perdus doit s’achever en février 2011.
Au programme d’ici là, l’intégration en son cœur d’une trémie, support d’escaliers mécaniques et source de lumière pour le nouveau hall d’interconnexion. Ce pôle d’échanges, au niveau du métro, reliera la gare aux lignes 3, 12, 13, 14 du métro et au RER E. Les aménagements intérieurs devraient débuter en septembre 2011, visant une amélioration du confort acoustique, de la signalétique, du mobilier… À terme, 21 nouveaux escaliers mécaniques et ascenseurs permettront un accès et une vision de la gare depuis l’ensemble des niveaux. Parallèlement, 250 places de parking souterrain, en sous-sol, seront réparties sur deux niveaux. Ceci grâce à l’agrandissement de la gare en profondeur.
En 2012-2013, la touche finale sera apportée au projet avec la réhabilitation des parvis Rome et Le Havre, qui tissent le lien avec le quartier, ainsi qu’à celle de la rue intérieure. Le but : améliorer les liaisons avec les transports urbains. Et, pour plus de transparence, de grandes baies vitrées dévoileront le cœur de la gare depuis les parvis. C’en sera alors fini des années palissades… Pour un budget global conséquent, estimé aux conditions économiques de 1999 à quelque 164 millions d’euros, dont 63 « portés » par la SNCF.
Ce coût important illustre une démarche d’ensemble de la nouvelle branche du groupe SNCF, Gares & Connexions. Où l’on n’hésite plus à s’allier au privé pour monter des opérations de grande envergure. « Cela permet de financer ce que l’on n’aurait absolument pas les moyens de faire », insiste Sophie Boissard. « En cinq ans, nous aurons deux milliards d’euros à investir sur les gares, quatre à cinq dans les dix ans. La SNCF ne pourrait porter ces investissements sur ses fonds propres. Il faut trouver des partenariats. »
Gares & Connexions n’est donc pas partie seule dans cette aventure. Le promoteur et constructeur, c’est Spie Batignolles. Et, surtout, Klépierre et sa filiale Ségécé, respectivement investisseur et concepteur du nouveau centre commercial de 10 000 m2 dans la gare, qui apportent leur « savoir-faire » pour cette métamorphose. Autrement dit, la gestion de cet espace commercial. Le groupe a investi près de 140 millions dans le projet. En juillet 2008, il a signé avec la SNCF une autorisation d’occupation du territoire d’une durée de 40 ans. Il réalise la commercialisation du site et en assurera la gestion. Chacun en fonction de ses compétences. Dans ce quartier de Paris, particulièrement commerçant et attractif, Ségécé mise sur quelque 10 à 11 millions de loyers annuels. Comme on le dit de part et d’autre, c’est une opération gagnant-gagnant.
UN VÉRITABLE CENTRE COMMERCIAL
Plus de 10 000 m2 de surfaces commerciales, c’est ce que doit proposer en janvier 2012 la future gare Saint-Lazare. Un espace exceptionnel, situé dans l’un des quartiers les plus commerçants d’Europe, Haussmann, à proximité immédiate des « grands magasins ». Sur les trois niveaux du bâtiment donnant accès au métro, aux rues et aux quais, autour d’un atrium central, on trouvera 80 boutiques, services et espaces de restauration et trois moyennes surfaces. Les conventions d’occupation sont déjà signées pour ces trois enseignes :
• Carrefour City, avec 550 m2 conçus pour « le voyageur nomade et citoyen ».
• Monop’, avec 380 m2 pour « une aide à l’achat rapide », avec des paniers de produits frais, des plats cuisinés à réchauffer…
• Virgin, avec 970 m2 pour une offre de produits loisirs et culture, musique, livres, jeux…
Et plus du tiers des autres surfaces sont déjà attribuées ou réservées.
A quelles conditions le développement du rail peut-il contribuer à promouvoir la ville compacte, jugulant et inversant l’étalement urbain et la croissance automobile ? Le modèle allemand en la matière est-il importable en France ? Anne Grillet-Aubert apporte sa part de contribution au débat urbanisme et mobilité. Au cours des années récentes, le principe d’une urbanisation prioritaire des zones les mieux desservies par les transports publics est apparu comme un moyen de gérer à la fois la périurbanisation et de réguler la demande de déplacements en automobile (Gallez, Kaufmann, 2010). Caroline Gallez poursuit en soulignant les difficultés de mise en œuvre : la densification des secteurs situés à proximité des gares se heurte aux capacités d’urbanisation limitées et aux oppositions locales des riverains ou des élus. L’obstacle à une densification des quartiers est aussi souligné par la recherche Bahn.Ville portant sur les villes allemandes et françaises. La première phase du travail (2001-2004) partait du parti pris qu’une amélioration conjointe de l’offre ferroviaire des gares et de leurs quartiers, à travers une densification et une localisation judicieuse des activités, pourrait contenir l’usage de l’automobile. Dans la seconde phase de la recherche (2007-2009), l’accent a aussi été porté sur la disponibilité des sols, avec la création d’un observatoire du foncier à visée opérationnelle.
À quelles conditions le développement du rail peut-il contribuer à promouvoir une ville compacte, jugulant et inversant l’étalement urbain et la croissance automobile ? Il convient de distinguer deux interrogations. L’amélioration des services ferroviaires peut-elle entraîner un report modal important vers le TC et répondre à la demande de mobilité ? la régulation de la demande de mobilité peut-elle alors accompagner une autre forme de ville ? Le cas des villes allemandes souvent citées en exemple représente à la fois un modèle spatial et d’aménagement urbain que nous chercherons à confronter aux contextes des villes et des réseaux ferroviaires français.
Nous n’aborderons pas ici les aspects politiques et de mise en œuvre. La nécessaire coordination des politiques de transport et d’urbanisme représente un aspect crucial de la question et désormais un vaste champ de recherche qui dépasse le cadre cet article.
1 – LE MODÈLE ALLEMAND DE PLANIFICATION
L’urbanisme orienté vers le rail fait référence aux expériences de villes germaniques qui poursuivent sans faille une politique de développement des TC et des modes doux en cohérence avec l’urbanisme. Le développement des transports régionaux sur fer s’est renforcé au milieu des années 90 ; il suit la loi de régionalisation du transport de proximité de passagers de 1993, qui attribue aux Länder la compétence pour l’organisation, la gestion et le financement des transports de proximité. Ainsi, entre 1994 et 2006, l’offre en trains.kilomètres a progressé de + 28 % et la fréquentation en voyageurs.kilomètres de + 43 %. En 2006, l’offre était en Allemagne de 637 millions de trains.kilomètres (pour 151 en France) et la demande de 43 milliards de voyageurs.kilomètres (contre 10,8 en France) (Cours des comptes, 2009).
La rareté du sol et les coûts fonciers motivent la planification. Ces principes servent différentes formes urbaines : de grandes villes comme Munich, la « seule grande ville d’Europe parmi 24 à ne pas avoir connu d’étalement urbain » (AEE, 2006), ont mis en œuvre une politique de renouvellement urbain, une reconstruction de la ville sur elle-même par le réemploi des friches ferroviaires, industrielles ou militaires au service d’une ville compacte. Les déplacements sont effectués à part égale en automobile et par les modes doux et les TC, notamment par un réseau de Schnell Bahn (TER) qui compte 800 000 voyageurs par jour (en comparaison, 60 000 voyageurs utilisent chaque jour le TER au niveau de l’étoile ferroviaire lyonnaise).
Plus souvent, le modèle est celui des villes rhénanes précisément étudiées par la recherche Bahn.Ville. L’urbanisation tend aussi vers des formes compactes mais surtout vers une structuration polynucléaire. Les centres égrenés le long des lignes de TCSP sont éventuellement adossés à des quartiers ou à des communes périphériques. Un principe rigoureux de localisation des activités à proximité immédiate des dessertes ferroviaires ou de TCSP contient l’étalement et assure la croissance du trafic sur les lignes. Depuis 1998, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, toute nouvelle construction est subordonnée aux transports en commun. Les pôles à urbaniser dépendent de leur accessibilité et aucun projet immobilier important n’est développé à moins de 500 m d’un arrêt de TCSP ou 1 000 m d’une gare, existants ou à créer. L’aide au logement exclut les zones périurbaines et n’est attribuée qu’aux logements situés à moins de 1 500 m d’un arrêt de TCSP ou d’une gare, ou bénéficiant de bus de rabattement vers ceux-ci. À Münster, l’expansion urbaine est orientée vers des pôles « bien situés », gelant toute urbanisation dans les secteurs qui ne répondent pas aux critères de desserte en TC. La ville a acquis massivement des terrains et possède presque la moitié des surfaces actuellement constructibles, accessibles en transports en commun (Hecker, 2007). Comme l’écrit Francis Beaucire, la compacité et la densité justifient l’investissement en faveur des TC sans avoir besoin de recourir à l’argument écologique. Le développement durable renforce la légitimité de politiques urbaines économes en tout (sol, énergie) (Beaucire, 2007). L’aménagement des espaces publics encourage les modes doux (vélos et marche) et facilite l’accessibilité au réseau ; la qualité du service (cadencement, fréquence, densité des gares ou arrêts) offre des alternatives réelles à l’automobile. La densification induit une croissance du trafic sur le réseau et une spirale vertueuse est engagée entre aménagement des espaces publics, usage des TC et urbanisation. Le système assure aussi le financement des TC.
Toutefois, l’Allemagne n’a pas renoncé à l’automobile : les taux de motorisation y sont élevés, les réseaux autoroutiers bien maillés et de nombreuses villes peinent à endiguer le développement périurbain. La part modale de l’automobile au niveau national est cependant nettement inférieure à celle de la France, l’une des plus importantes en Europe.
Comparant les territoires traversés par le tram-train de Karlsruhe aux secteurs desservis par les lignes qui rayonnent autour de Nantes, Francis Beaucire et Pierre Emangard soulignaient au début des années 90 la divergence des densités moyennes, trois fois supérieures à Karlsruhe à celles de la couronne périurbaine ligérienne, et le poids différent de l’agglomération centrale, nettement inférieur dans la ville germanique (49 % contre 81 %). La comparaison montrait aussi des gares et arrêts plus nombreux sur la ligne allemande. En somme, service offert, armature urbaine et poids démographique différaient radicalement. Les auteurs remarquaient que faute d’une densité suffisante une exploitation intense accroîtra la différence entre les charges et les recettes d’exploitation (Beaucire, Emangard, 2000). Le transfert du modèle ne semble pas immédiat car le niveau de démonstration exigé est plus élevé et doit remonter le courant contraire de l’héritage territorial (Beaucire, 2007), ce qui invite à porter plus d’attention aux dynamiques territoriales en cours et aux relations entre formes des villes et réseaux d’infrastructures.
2 – TERRITOIRES ET MOBILITÉS
Des images très contrastées des évolutions possibles des villes ont été établies au début des années 90 par trois chercheurs de l’Inrets, A. Bieber, J.-P. Orfeuil et M.-H. Massot ; trois grands types urbains (rhénan, californien et saint-simonien) associant développement spatial et schémas de la mobilité ont été identifiés. Les déplacements n’apparaissent plus comme le simple résultat de la localisation des activités mais comme une forme indissociable d’une structure territoriale et sociale.
Le modèle rhénan désigne un réseau de centres denses mais de taille limitée reliés par les lignes ferrées ; caractérisé par une part importante de la mobilité en TC, il repose sur une forte maîtrise de l’urbanisation ; dans le scénario californien, l’urbanisation correspond à une très forte extension des territoires suburbains exploitant une offre foncière et immobilière à coûts réduits, l’essentiel des déplacements y sont individuels et automobiles ; dans le scénario saint-simonien, la ville-centre concentre l’essentiel des activités et des rentes foncières, tout en appuyant le développement sur des sites spécialisés, éloignés et bien reliés au centre par de grandes infrastructures routières et de transports publics. La congestion régule la mobilité.
La région rhénane est caractérisée par de très fortes densités et une rareté de l’espace ouvert à l’urbanisation ; la Californie, à l’inverse, par une abondance d’espace et de faible densité ; dans le scénario saint-simonien, l’espace périphérique est limité. Si on confronte ces scénarios aux réalités géographiques des villes françaises et aux évolutions de la mobilité quotidienne, les distinctions apparaissent moins tranchées. Les relations entre morphologies métropolitaines et réseaux d’infrastructures dessinent d’autres configurations.
La métropolisation
Deux phénomènes caractérisent aujourd’hui les dynamiques territoriales : la métropolisation et l’étalement urbain. La métropolisation consiste en une concentration du peuplement et des activités à l’échelle des régions urbaines, un renforcement des centralités en rapport avec la mondialisation et la compétitivité accrue entre métropoles. La zone d’attractivité des grandes agglomérations s’étend bien au-delà des limites communales de la ville-centre et les réseaux rapides intègrent des villes secondaires dans le fonctionnement métropolitain.
Toutefois, la métropolisation ne profite pas seulement à la ville-centre, elle renforce aussi les polarités secondaires proches. A l’échelon départemental, on observe de grandes variations locales de l’armature urbaine et de l’attractivité des villes. Bordeaux domine clairement les échanges du système urbain de la Gironde ; Toulouse et Montpellier se partagent de manière à peu près égale la quasi-totalité des fréquentations à partir des autres communes de l’Hérault ; huit villes du département du Nord se partagent de manière presque équivalente les échanges sur les communes avoisinantes.
Le développement important des réseaux à grande vitesse, qui vise l’amélioration de l’accessibilité nationale ou internationale des métropoles et notamment de leurs grands centres d’affaire, a joué un rôle incertain dans les systèmes métropolitains. Si les localisations de fonctions du tertiaire supérieur dépendent d’une accessibilité nationale, c’est-à-dire d’une position dans les réseaux à grande vitesse, une gare ne suffit pas seule à attirer des activités ; elle représente une opportunité en fonction des dynamiques urbaines et des stratégies de développement local. Bien que le rôle moteur et cohérent avec les stratégies d’aménagement soit généralement annoncé, les gares TGV ont rarement accompagné le développement de zones d’emploi. La localisation des gares TGV loin des villes, gare bis ou betteraves, l’absence de connexions avec les réseaux ferrés régionaux et leur inaccessibilité par les TC sont portées aux principaux chefs d’accusation d’une logique ferroviaire autoréférentielle et d’une forte tendance à l’extraterritorialité de la grande vitesse ferroviaire française. Le procès n’est plus à faire, mais le débat reste ouvert et concerne aujourd’hui la desserte des territoires bientôt traversés par les nouvelles lignes TGV.
L’impératif de la grande vitesse a aussi orienté les tracés des autoroutes. Toutefois, leur accès appelle inévitablement des connexions avec le réseau routier. Les lieux de connexions, échangeurs et sorties d’autoroutes situés à proximité des villes sont devenus très attractifs pour les entreprises et induisent un trafic interne à l’agglomération. Ainsi, les voies rapides urbaines destinées au transit sont toujours plus empruntées pour des déplacements internes aux agglomérations. L’usage détourne l’ouvrage de sa fonction initiale et en corrompt les logiques initiales.
L’étalement urbain
L’étalement urbain est une déconcentration à l’échelle de la ville. L’expansion des territoires urbanisés dépend principalement de la formation de zones d’habitat de très basses densités, généralement externes aux périmètres des PTU et des réseaux ferrés mais bien reliés aux réseaux routiers. Résultat tangible d’une faible maîtrise des sols et d’une politique du logement depuis quarante ans très favorable à l’acquisition de maisons individuelles, l’étalement contribue au grignotage des espaces naturels et agricoles et à la forte croissance démographique des secteurs périphériques et des communes rurales.
La ville diffuse s’affranchit de la ville-centre et son existence dépend de plus en plus de centralités secondaires. La nouvelle configuration spatiale des aires urbaines a modifié la géographie des flux. Si l’on s’attarde aux déplacements domicile-travail mieux connus et plus étudiés, on constate un éloignement croissant des zones d’emploi des lieux d’habitat, plus accentué en périphérie qu’au centre malgré le renforcement de cette première zone d’emploi. En effet, on travaille toujours plus souvent dans une autre commune que celle où l’on réside. La croissance globale des distances parcourues dépend alors de l’allongement des trajets quotidiens et du nombre croissant d’actifs concernés, c’est-à-dire d’une généralisation de la dissociation spatiale entre zones d’emploi et d’habitat, qui n’est plus l’apanage des secteurs où domine la fonction résidentielle. Les actifs des pôles de banlieue travaillent dans leur commune, dans le centre mais de plus en plus souvent dans d’autres pôles de banlieue qui se renforcent et dont l’aire d’attraction s’étend (D. Mignot, A. Aguilera, J.-L. Madre, 2004).
Les destinations des déplacements se diversifient. Les migrations pendulaires sont toujours plus souvent à destination des pôles secondaires. La part des flux radiaux et internes à la ville centre diminue au profit des flux externes (entre centre et banlieue ou périphérie et de façon plus sensible entre la périphérie et la banlieue) et des échanges entre bassins, en forte progression.
En d’autres termes, la polarisation des métropoles s’appuie sur un réseau consolidé de villes, dans lequel le poids de la ville centre diminue. De moins en moins d’actifs habitent d’ailleurs les pôles d’activités, préférant s’installer dans d’autres communes. Les choix de localisation divergents vont moins à l’encontre de la formation de villes compactes et d’une mixité fonctionnelle que d’une ségrégation beaucoup plus radicale et à une autre échelle que ne l’ont été les spécialisations fonctionnelles issues du zoning et de l’urbanisme des années 60.
Le rapprochement des actifs de leurs pôles d’emploi est alors apparu aux chercheurs comme un enjeu majeur pour la puissance publique. Marie-Hélène Massot et Emre Korsu ont calculé que « si les tous les actifs de la région francilienne résidaient à moins de 30 minutes de leur emploi, les distances entre domicile et travail des ménages seraient réduites de 31 %. Cela concernerait 22 % d’actifs résidant et travaillant en Ile-de-France » (M.-H. Massot, E. Korsu, 2006).
L’objectif d’une maîtrise des distances parcourues par une réduction des espacements entre activités conduit à l’exploration d’une ville cohérente, une configuration urbaine dans laquelle chaque individu disposerait « d’un panier d’emplois et de services accessibles à X minutes de sa résidence » (J.-C. Castel).
La desserte des territoires périurbains par les TC constitue une seconde hypothèse de maîtrise de la croissance du trafic automobile. Le périurbain est en effet considéré par les techniciens et les acteurs opérationnels comme le principal enjeu territorial pour le ferroviaire. La pertinence du train étant d’ailleurs accrue par l’éloignement croissant des lieux d’emploi.
3 – LES POSSIBLES DÉVELOPPEMENTS DU RAIL
Le TGV est un concurrent redoutable pour la desserte point à point pour des distances entre 400 et 800 km. La grande vitesse a incontestablement permis à la SNCF de capter une part importante du trafic aérien sur les liaisons entre métropoles, occasionnant des pertes considérables aux compagnies aériennes sur les liaisons Paris – Marseille ou Paris – Nantes. Le développement des TER engagé depuis le transfert aux régions du transport ferroviaire a induit une croissance forte du trafic qui inquiète peu l’industrie automobile. Selon le président de la SNCF, dans sa réponse aux questions posées par la Cour des comptes sur les TER en novembre 2009, « (…) du point de vue de la progression du transport public ferroviaire, la décentralisation des compétences a été un succès. Comme le souligne le rapport, le trafic a progressé de 55 % entre 1997 et 2007. Il a de nouveau progressé de 10 % en 2008. Le rapport analyse bien les principaux facteurs de croissance qu’ont été la progression de l’offre, les modernisations des matériels et des gares, les tarifications nouvelles attractives, fruit de la politique des régions. Mais le rapport considère que la part de marché du TER reste marginale (1,32 % en 2007), même si elle a fortement augmenté. (…) Si on rapporte le trafic TER au potentiel captable, nous estimons que la part de marché est de 10 %, alors qu’elle était inférieure à 8 % avant la décentralisation. Ce ratio montre qu’il reste une marge de progression significative qui ne pourra se concrétiser que par une politique volontariste ».
Ce succès est celui d’un rattrapage, il corrige les effets d’une politique ferroviaire qui privilégie la grande vitesse. Ainsi, les trafics français et allemands sont équivalents en termes d’utilisation par les voyageurs, mais avec des proportions inversées entre le transport régional (deux tiers du trafic allemand) et le transport de grandes lignes (deux tiers du trafic français) (S. Seguret, 2010). Le développement des TER apparaît cependant susceptible de se poursuivre.
Le réseau hérité
La situation des étoiles ferroviaires souvent en limite des zones denses des agglomérations et la répartition des 3 000 gares du réseau ferré français distribuées à part égale entre les pôles, les communes périurbaines, les zones rurales et les petits bourgs, les deux tiers se situant dans les aires urbaines (agglomérations et couronnes périurbaines), ouvre des perspectives de dessertes assez larges. Une enquête récente de la Fnaut montre que les étoiles ferroviaires de grandes agglomérations comme Le Mans, Tours et Orléans, souvent sous-utilisées, offrent aujourd’hui de nombreuses opportunités. Grenoble, Nancy ou Tours ont des projets de renforcement de l’offre de TER sur ces lignes pour la desserte de secteurs périurbains. L’exploitation des lignes existantes ne se limite pas aux grandes agglomérations françaises et peut aussi concerner des secteurs très périphériques, comme entre Colmar et Metzeral, et de nombreuses lignes désaffectées pourraient offrir un support pour un service de TCSP, par exemple, entre Cannes et Grasse.
Un projet de desserte ferroviaire n’a de sens qu’à partir d’un certain seuil de population aux échelles de l’agglomération et du corridor ferroviaire. Dans une thèse en cours, Sylvain Seguret s’est interrogé sur l’urbanisation des secteurs situés à proximité des lignes ferroviaires après 50 ans de périurbanisation, à partir d’une étude réalisée par RFF sur les étoiles de cinq villes françaises portant sur une bande de 6 km de large, distante de 3 km de part et d’autre de la ligne, considérée suffisante pour envisager des modes de rabattement non motorisés. La population captée par ces corridors entre 1975 et 2006 est de 40,4 % à Amiens, 48,3 % à Lille, 7,2 % à Metz, 44,4 % à Rennes et 82,2 % à Strasbourg. Les corridors ferroviaires couvrent des emprises importantes (environ 40 % du territoire étudié) ; ils concentrent donc toujours la majeure partie de la population mais n’ont pas canalisé l’urbanisation qui s’est aussi faite ailleurs, dans des zones bien desservies par les routes. L’écart s’est alors creusé alors entre les poids démographiques du corridor et ceux des secteurs les plus dynamiques des agglomérations.
De façon paradoxale, un fort potentiel de développement de l’offre de TCSP existe là où les dynamiques démographiques sont les plus faibles. Le poids propre des corridors justifie un développement de l’offre, mais « une politique de report modal ne peut pas se baser uniquement sur une politique d’offre de transport. Il s’agit de penser l’articulation des modes pour réduire les contraintes d’accès au réseau ferré. Une coordination étroite avec les politiques spatiales et automobiles, en particulier en zone assez dense, s’avère nécessaire », a indiqué Sylvain Seguret dans son intervention lors du séminaire « Un urbanisme orienté vers le rail » (28 mai 2010 à l’Ipraus). Il s’agit aussi de mieux connaître les conditions d’un transfert modal vers le fer.
L’impact des gares sur le report modal
L’Iaurif a récemment réalisé une étude visant à évaluer l’impact de la localisation de l’habitat et de la proximité d’une gare sur l’utilisation du train (« Habiter à proximité d’une gare », 2009). L’étude s’appuie sur les résultats de l’enquête globale « Transport 2001-2002 » et porte sur toute la région francilienne. Elle confronte des quartiers de gares et des secteurs sans desserte ferroviaire dans six zones concentriques autour de Paris dont l’éloignement du centre est croissant. La localisation résidentielle est considérée selon deux paramètres de distances par rapport à Paris et à une gare.
L’éloignement est fortement corrélé à l’allongement des distances parcourues, qui passent de 10 à 30 km de la zone la plus proche de Paris à la plus éloignée. De même, la part des TC et des modes non motorisés diminue régulièrement à mesure que l’on s’éloigne du centre au profit de l’automobile, ce qui ne surprend pas. Le nombre de déplacements est stable (de l’ordre de 3,5 quel que soit le secteur de l’agglomération).
La proximité d’une gare modifie un peu les choses. Dans les zones denses, les distances parcourues y sont un légèrement inférieures à celles du secteur témoin, mais dans les franges de l’agglomération, on ne note pas de différence significative entre les deux secteurs considérés. En d’autres termes, la pertinence de l’offre ferroviaire diminue avec l’éloignement de Paris et la proximité d’une gare ne réduit pas les kilomètres parcourus. Toutefois, si la part des modes doux décroît régulièrement avec l’éloignement de Paris, en zone 6, elle est nettement plus élevée près des gares que dans les secteurs témoins.
Les actifs utilisent le train avant tout pour les déplacements pendulaires, surtout quand le lieu d’emploi est situé à proximité d’une gare, aussi bien en zone dense qu’au-delà. Cet usage concerne cependant des trajets assez longs tandis que sur des distances plus courtes, les migrations pendulaires sont effectuées en voiture. C’est donc en premier lieu l’accessibilité de lieu de travail qui motive le recours au train.
Ces résultats confirment ceux d’une enquête portant sur six quartiers de la périphérie d’agglomération de Düsseldorf, comparables par leur situation géographique, urbaine et sociale. La recherche confronte les pratiques des habitants de quartiers uniquement desservis par le bus à ceux qui disposent d’une bonne desserte ferrée (train régional ou métro dans un rayon de 1 000 m), (Goût, 2001). La proximité d’une gare ne détermine pas non plus un usage accru du service ferroviaire. L’utilisation du train apparaît également associée au motif travail, surtout pour les moyennes et longues distances (à Düsseldorf : de 10 à 50 km).
Afin de comparer la disponibilité réelle des TC, l’étude de Patricia Goût sur l’agglomération de Düsseldorf introduit un indice de qualité des transports publics ferrés qui a permis d’identifier les facteurs déterminants du report modal : la distance du domicile de moins d’un kilomètre d’un arrêt ou d’une gare, la qualité de la desserte (fréquence et horaire d’ouverture de la gare) et l’accessibilité à la gare en TC et non motorisée (piétons et vélo). L’importance de l’accessibilité piétonne, soulignée par tous les travaux sur la question (Bahn.Ville) laisse par ailleurs entendre la possibilité de promouvoir des pratiques de proximité dans les secteurs faiblement urbanisés. En somme, ces enquêtes définissent assez clairement les conditions d’un développement efficace de l’offre ferroviaire :
– la disponibilité (cadencement et amplitude du service offert) ;
– l’accessibilité par les TC et les modes doux (l’aménagement des espaces publics) ;
– la présence de zones d’emploi à proximité des gares.
Les conditions minimales d’un service efficace définissent une sorte de degré zéro d’un urbanisme orienté vers le rail. Leur application demande cependant une maîtrise foncière des secteurs autour des gares et un renforcement de l’offre qui permettrait de détourner vers le fer une part des déplacements automobiles et peut-être d’atteindre l’objectif annoncé par RFF d’une multiplication par quatre du trafic TER à l’horizon 2030. Toutefois, Sylvain Seguret remarque que la multiplication par quatre du trafic ne représente qu’un habitant sur trente utilisant le fer pour sa mobilité quotidienne, un pourcentage proche de celui de l’Allemagne aujourd’hui, hors région de Berlin.
CONCLUSION
Un urbanisme orienté vers les corridors ferroviaires ne suffira probablement ni à endiguer le développement automobile et l’urbanisation induite par les infrastructures routières, ni à promouvoir d’autres configurations spatiales des aires urbaines. On sait qu’une politique de développement des TC reste sans efficacité si elle n’est pas accompagnée de mesures destinées à contenir l’usage de l’automobile.
Les conditions des territoires contemporains définissent un changement d’échelle de la mobilité, un élargissement des échanges et d’autres articulations entre modes et vitesses de déplacements. D’autres complémentarités se dessinent entre le proche et le lointain, entre pratiques de proximité et activités éloignées. La structuration multipolaire des territoires appelle un maillage des réseaux d’infrastructures en mesure de garantir l’accessibilité par TC des pôles d’activités et d’intégrer les réseaux et échelles territoriales. Une localisation judicieuse des gares TGV peut permettre l’interconnexion avec des réseaux régionaux (TER) et les TCU, favoriser une dynamique qui ne sépare pas la grande et la petite échelle. Il s’agirait alors d’orienter l’urbanisme vers un polycentrisme maillé (appuyé par des espaces ayant le double caractéristique de nœud et de lieu) Les pôles d’échanges, lieux d’articulation des modes et des acteurs du transport et de l’aménagement deviennent alors un enjeu central d’une structuration métropolitaine orienté vers les TC, d’un urbanisme orienté vers le rail (Menerault, 2009). Toutefois, la connaissance encore imprécise des relations entre formes urbaines et caractéristiques de la mobilité quotidienne empêche de prévoir avec exactitude l’impact d’une configuration urbaine sur les comportements. Selon les situations territoriales, le renforcement du rail ne correspond ni aux mêmes enjeux ni aux mêmes possibilités. L’accent doit alors être porté sur la spécificité des contextes. Ceci demande une connaissance fine des territoires, des demandes locales de mobilité, des opportunités foncières et de développement du rail et des projets et politiques qui les investissent.
En présence de Michel Mercier, ministre de l’Aménagement du territoire et président du conseil général du Rhône, de Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, et de Josiane Beaud, directrice régionale de la SNCF, le TER périurbain lyonnais a inauguré une nouvelle halte ferroviaire à Lentilly, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Lyon, sur la ligne Sain Bel – Lyon Saint-Paul. Ce nouvel aménagement concerne la construction d’un quai central de 130 mètres de long et la mise en place d’un Kit TER avec panneaux d’information dynamique, abris/mobilier d’attente et consignes à vélo individuelles. En outre, le site devient un parc relais de grande capacité paysager avec 230 places de stationnement. Au total, les travaux ont coûté 2,3 millions d’euros, financés en majorité par les collectivités dont la région Rhône-Alpes (37 %), le département du Rhône (34 %) et la Communauté de communes du Pays de l’Arbresle (17,5 %). Le montant est complété par le Syndicat départemental des énergies du Rhône (5,5 %) et l’Etat, la SNCF et RFF (2 % chacun).
La halte ferroviaire de Lentilly marque une étape importante du projet de développement du projet ferroviaire de l’Ouest lyonnais dans le cadre du Réseau express de l’aire métropolitaine lyonnaise (Real). Ce nouvel équipement, lié à de nouveaux services – dont le cadencement au quart d’heure en heures de pointe -, va aussi contribuer à l’accueil du tram-train qui circulera sur les trois lignes de l’ouest lyonnais. La région a investi 102 millions d’euros en crédit-bail dans l’achat de 24 rames Dualis Alstom qui seront mises en service progressivement sur la branche Lyon (Saint-Paul) – Tassin – Sain Bel en septembre 2011, sur Lyon – Brignais en décembre 2012 et sur Lyon – Lozanne en 2015.
La Folie, Evangile, Porte-Maillot : présentation de trois futures gares du RER E. La Folie
Cette gare à venir se situe sur un secteur ouest du « grand » pôle de La Défense, « Les Groues », sur le secteur de Nanterre, en fort développement. A la différence des autres gares nouvelles prévues dans le projet Eole, elle serait en surface. Sa vocation est de s’inscrire dans le projet global d’aménagement du secteur des Groues à Nanterre, en fort développement avec des logements, des bureaux, des équipements sportifs et culturels. Des correspondances seraient aménagées pour cette gare voyageurs, par la voirie, entre la gare de La Folie et la gare de Nanterre-Préfecture du RER A, située à proximité. En termes d’exploitation, c’est à La Folie que les trains venant de l’est, Chelles et Tournan, seraient retournés.
Evangile
C’est là où les trains venant de l’ouest de la capitale effectueraient leur retournement. C’est aussi là qu’une gare pourra accueillir les voyageurs en provenance de l’est, soit les lignes vers Chelles et Tournan. En revanche, la question n’est pas entièrement calée pour les trains venant de Mantes-la-Jolie et de l’ouest. Significatif : dans la synthèse de dossier du débat public, les trajets des voyageurs s’arrêtent à Magenta, juste avant Evangile. Une version « prudente ». Il est toutefois précisé que « l’hypothèse d’un arrêt commercial à Evangile est également étudiée ». Mais pas entièrement calée, comme le note Jacques Tribout, responsable du département Développement à Transilien. « Le problème, c’est que cette gare est très contrainte, car un retournement est assez complexe, avec le temps de retournement ajouté à celui nécessaire pour prendre des voyageurs. » Le nouveau système d’exploitation baptisé Next, misant sur une aide à la conduite avec 20 % de trains en plus, actuellement étudié par RFF et la SNCF, pourrait permettre à l’horizon 2020 de résoudre le problème. Ce qui serait appréciable, puisque ce secteur de « Paris-Nord-Est » bénéficie d’un très fort développement urbain, bureaux et logements. Comme le résume un spécialiste du dossier : « Il n’y a pas de doute sur l’utilité de la gare. Les difficultés sont seulement techniques. »
Porte-Maillot (photo)
Importante, en particulier pour la ville de Paris, cette gare renforcerait l’attractivité d’un territoire structuré autour du palais des Congrès avec ses salles de spectacles, espaces d’animations et de congrès professionnels, son offre hôtelière, ses bureaux… Cet arrêt permettrait d’améliorer fortement ses liaisons avec le centre d’affaires d’Haussmann-Saint-Lazare, le quartier d’affaires de La Défense… Parallèlement, il créerait une interconnexion avec la ligne 1 et le RER C, un aspect essentiel pour les responsables de la SNCF. Une ligne extrêmement paradoxale, comme le résume Jacques Tribout. « La ligne C est la plus longue à l’intérieur de Paris, celle qui a le plus de gares, avec trois branches dans la capitale, et en même temps c’est celle qui maille le moins avec le réseau RER. » Seulement avec la ligne B à Saint-Michel. « C’est une ligne un peu marginalisée, alors que les lignes A, B, D et E dialoguent entre elles. » Avec la gare nouvelle, le maillage permettrait de la réintégrer dans le réseau RER.
François DUMONT et Pascal GRASSART
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