Entre la Régie des Transports Poitevins (RTP) et le GNV, c’est une histoire d’amour qui remonte à plus de vingt ans. À l’avant-garde, à l’époque, sur le gaz naturel, la régie l’est aujourd’hui sur le BioGNV. En effet, sous l’impulsion de son autorité organisatrice, Grand Poitiers, l’entreprise a passé commande de 18 bus de ce type, 12 standards Heuliez et 6 articulés Mercedes, qui remplacent autant de diesels arrivés en bout de course. Neuf engins ont été livrés il y a quelques semaines, le reliquat le sera d’ici à la fin de l’année. Sur un investissement total de 6 M€, la RTP a pu compter sur une enveloppe du conseil régional de Nouvelle Aquitaine et du FEDER d’1,02 M€ et de Grand Poitiers pour 2 millions.
La consommation prévisionnelle de carburant pour cette nouvelle flotte est estimée à 400 tonnes par an. Le gaz sera en grande partie produit en local depuis deux unités de méthanisation (Migné-Auxances et Yversay) situées à proximité de Poitiers.
Cet investissement n’est que le premier d’une série appelée à se poursuivre puisque comme l’explique Cédric Faivre, directeur de la régie : « Chaque diesel sera remplacé par un bus BioGNV. D’ailleurs nous construisons actuellement une nouvelle station de compression qui alimentera à terme 95 % du parc actuel ». Aujourd’hui, la RTP dispose de 110 véhicules, dont 62,7 % roulent au gaz. Chaque année, hors période COVID, la régie effectue 12,7 millions de voyages.
Bonne nouvelle pour Iveco bus au moment où s’ouvrent les 27e Rencontres nationales du transport public (RNTP) aujourd’hui à Nantes. Le constructeur a remporté un gros appel d’offres d’Ile-de-France Mobilités (IDFM) pour l’achat de 409 bus au biogaz. Une commande d’environ 110 millions d’euros (selon les options).
Ces bus sont destinés aux lignes de la petite et de la grande couronne franciliennes (en Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et Essonne) et doivent être livrés entre 2020 et 2021. Ils seront fabriqués à Annonay (Ardèche). Il s’agit de bus de 12 mètres de la gamme Urbanway, carburant au gaz naturel et compatibles au biogaz. Les moteurs gaz seront fabriqués dans l’usine de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).
IDFM, l’autorité organisatrice des transports de la région capitale, est passée par la Centrale d’achat du transport public (CATP) pour cette commande tout comme elle l’avait fait pour sa commande de bus électriques au printemps dernier. Objectif de ces achats de bus en direct, sans passer par les opérateurs de transport : standardiser le matériel roulant sur l’ensemble du territoire francilien. IDFM mise donc aussi sur les bus au biogaz, « une technologie éprouvée qui donne satisfaction en Ile-de-France depuis plusieurs années, à Meaux par exemple, mais également dans de nombreuses régions de France, à un prix compétitif », indique l’autorité dans un communiqué.
Deux autres marchés d’environ 200 millions d’euros, pour l’achat de 150 autocars fonctionnant au gaz naturel et pour 80 bus électriques, sont en cours de procédure.
L’Association française du gaz (AFG) et l’Association française du gaz naturel véhicule (AFGNV) présentaient vendredi 20 septembre le résultat d’une étude de l’IFP Energies nouvelles (successeur de l’Institut français du pétrole) qui compare le bilan carbone en analyse du cycle de vie des véhicules alimentés par des carburants classiques et alternatifs. Selon cette étude, les véhicules légers roulant au bioGNV seraient meilleurs pour le climat que les autres motorisations.
Les présidents des deux représentants de la filière, Patrick Corbin (AFG) et Jean-Claude Girot (AFGNV) répondent aux questions de Ville, Rail & Transports.
Patrick Corbin.
VR&T. Vous avez commandé une étude comparant le bilan carbone des véhicules alimentés par des carburants classiques et par des énergies plus propres que sont le gaz et l’électricité sur l’ensemble du cycle. Quels sont les grands enseignements que vous en tirez ?
Patrick Corbin et Jean-Claude Girot. L’IFP Energies nouvelles [successeur de l’Institut français du pétrole, NDLR] a réalisé en 2018 une étude intitulée E4T qui comparait différents types de motorisation électrique avec les véhicules diesel et essence. L’IFPEN a ainsi réalisé une étude qui compare le bilan carbone en analyse du cycle de vie des véhicules alimentés par des carburants classiques et alternatifs. C’est une première en France. La méthode qui est certifiée prend en compte tout le cycle de fabrication et de recyclage du véhicule ainsi que le cycle de fabrication du carburant et son utilisation. L’étude révèle que les
Jean-Claude Girot.
véhicules légers roulant au bioGNV sont meilleurs pour le climat que les motorisations essence, gazole et électricité. Le véhicule bioGNV affiche les meilleurs résultats et l’écart est de 36 % par rapport à un véhicule électrique à autonomie comparable de 500/ 600 km. En 2030 avec une incorporation de 40 % de bioGNV dans le GNV, un véhicule léger hybride gaz est équivalent à un véhicule électrique à autonomie étendue. A cet horizon, 30 TWh de biométhane seront nécessaires pour alimenter un million de véhicules légers et 200 000 camions gaz avec un tel niveau d’incorporation, ce qui est compatible avec les 40 TWh de production de biométhane estimés par la Commission de régulation de l’énergie à cette date. D’autres pays travaillent sur ce sujet, l’Allemagne, la Belgique et arrivent aux mêmes conclusions voire à des conclusions beaucoup plus favorables aux véhicules gaz compte tenu du mix électrique plus carboné. ll nous paraît donc nécessaire de faire évoluer rapidement la réglementation européenne afin de se fonder sur une analyse en cycle de vie.
Pourquoi cette étude aujourd’hui ?
La réglementation française mesure les émissions de CO2 des véhicules, conformément au nouveau règlement européen du 17 avril 2019 qui établit des normes de performance en matière d’émissions de CO2 pour les véhicules légers et s’appuie sur une mesure des émissions de CO2 en sortie du pot d’échappement. Ce nouveau règlement, précise qu’« il est important d’évaluer l’ensemble des émissions produites tout au long du cycle de vie des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers » au niveau de l’Union européenne. La Commission européenne devrait évaluer, au plus tard en 2023, la possibilité de mettre au point une méthode commune pour évaluer les émissions de CO2 tout au long du cycle de vie de ces véhicules mis sur le marché européen, et pour la communication harmonisée des informations afférentes. Pour anticiper cette évolution, l’étude menée par l’IFP Energies nouvelles compare le bilan carbone en analyse du cycle de vie des véhicules GNV et bioGNV à celui des véhicules gazole, essence et électrique. Elle prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre émis lors de la fabrication des véhicules, de la production des carburants ainsi que de leur combustion.
L’ONG Transport & Environnement a publié tout récemment une étude remettant en cause les avantages du gaz face au diesel. Que répondez-vous ?
Transport & Environnement compare des résultats de tests sur banc pour les véhicules diesel à des tests au démarrage et en conditions réelles pour le GNV. L’AFGNV avec laquelle nous avons fait mener l’étude, a mis à disposition des éléments qui éclairent la réalité des avantages du gaz naturel. lls se basent sur des études qui s’appuient sur des procédures de tests, tous en conditions réelles d’utilisation.
Que demandez-vous aux pouvoirs publics français, alors que la future loi Mobilités doit prochainement être réexaminée au Sénat ?
Cette étude, destinée à éclairer les choix publics sur l’impact climatique, montre le bénéfice immédiat des motorisations GNV, et plus encore bioGNV, pour lutter contre le réchauffement climatique. Nous mettons à disposition l’ensemble de ces résultats auprès des pouvoirs publics. Nous allons également les porter auprès des autorités européennes pour nourrir les travaux qui vont être menés pour introduire une méthode de calcul des émissions de gaz à effet de serre des véhicules en analyse du cycle de vie. Il en va de la santé de notre planète mais également de la pérennité de la filière automobile. Nos deux associations appellent à une modification rapide de la réglementation européenne sur les émissions de CO2 des véhicules et sur la reconnaissance des véhicules légers et utilitaires légers GNV/bioGNV comme véhicules faibles émissions.
La RATP, GDF Suez et sa filiale GNVert ont signé le 28 mai un accord visant à développer une solution d’avitaillement de centres de bus de la RATP en gaz naturel véhicules (GNV) et BioGNV… … Cet accord d’une durée de trois ans, doit permettre à la RATP, d’acquérir une flotte comprenant jusqu’à 20 % de bus au gaz naturel, à l’horizon 2025. Elle possède actuellement 90 bus au GNV, dans son centre bus de Créteil, dont 37 norme Euro 3 et 52 norme Euro 2 arrivant en fin de vie 15 ans.
De son côté, GDF Suez pourra contribuer, à travers ce partenariat, au développement du marché du gaz naturel pour véhicules, un marché prometteur en France car il s’appuie sur un carburant moins émetteur de CO2 et sans particule et ainsi que celui du bio-GNV, un carburant gaz naturel issu de la méthanisation des déchets organique.
La RATP et GDF Suez vont identifier dans leurs patrimoines fonciers en Île-de-France des terrains pour le déploiement d’une solution d’avitaillement au GNV / BioGNV à proximité de centres de bus de la RATP. La localisation de ces terrains doit permettre la construction par GNVert d’une infrastructure mutualisée d’avitaillement GNV et BioGNV pour les autobus de la RATP et pour d’autres véhicules utilitaires légers ou poids lourds utilisés par des professionnels dans le cadre de leurs activités (par exemple des entreprises de transport de marchandises, des opérateurs de collecte des déchets urbains, des artisans, etc.). Dans le cadre de ce partenariat, GNVert va lancer différentes études pour adapter plusieurs sites de la RATP à l’avitaillement en gaz naturel de ses bus. La première étape concernera le centre bus de Créteil pour augmenter, à partir de mi-2015, la capacité de la station pour accueillir à terme 220 autobus à gaz soit la totalité des bus du dépôt.
Ces développements s’inscrivent dans le cadre du plan bus 2025 de la RATP, visant à constituer une flotte 100 % verte à l’horizon 2025, comprenant bus électriques et bus au gaz naturel.
Gérer le consentement
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage technique ou l'accès qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage technique ou l'accès qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.