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Ewa

Tout le monde d?accord pour High speed 2

Le consensus règne en Grande-Bretagne autour de la grande vitesse Cette rencontre internationale, qui aura réuni quelque 250 participants venus du monde entier, est née d’une conversation entre Lord Andrew Adonis, secrétaire d’Etat aux Transports du Royaume-Uni, et Jim Steer, du cabinet de conseil en transports Steer Davies Gleave. « Autant nous avons été très bons pour inventer les premiers chemins de fer, autant nous avons été très mauvais pour apprendre des autres la grande vitesse ferroviaire », avoue aujourd’hui le ministre britannique. Authentique défenseur du rail, Lord Adonis s’est lancé, avec une ardeur évidente, dans la promotion de HS 2 (High Speed 2), autrement dit le projet d’une deuxième ligne à grande vitesse pour relier Londres à Birmingham et Manchester, avec prolongements envisagés vers le nord du Royaume-Uni. Même si ses détracteurs y verraient plutôt la tentative d’occuper une dernière fois le terrain médiatique avant que le gouvernement auquel il appartient ne soit remercié, les Conservateurs étant d’ores et déjà donnés gagnants aux prochaines élections… En clôture de cette journée du 9 septembre, Theresa Villiers, secrétaire des Transports « shadow » pour les Conservateurs, est venue exposer le point de vue de son parti sur le projet HS 2. L’assistance, parfois surprise, a pris bonne note de son apparente détermination à jouer également la carte de la grande vitesse ferroviaire au Royaume-Uni si le parti qu’elle représente était élu aux prochaines élections. Le HSR Summit de Londres n’aura donc pas été vain. Voilà que se dessinerait désormais, outre-Manche, un vrai consensus pour faire de la grande vitesse ferroviaire le moyen de transport terrestre du vingt et unième siècle. Mais l’histoire ne dit pas encore si le matériel sera japonais et l’opérateur italien…
 

Philippe?HERISSE

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Ewa

Les Japonais vantent les mérites de leur matériel ultralight

A écouter, ce 9 septembre à Londres, la surprenante prestation de Tsutomu Morimura, directeur exécutif de JR-Central, l?un des opérateurs japonais du Shinkansen, on peut même penser que les hostilités sont déjà lancées Au pays du Soleil-Levant, c’est étrangement l’opérateur qui « vend » le matériel roulant, en lieu et place de son constructeur ! Dans sa présentation, Tsutomu Morimura annonce d’emblée la couleur, avec une magnifique photo d’une rame N 700 rebaptisée « N 700-I ». « Le I, c’est pour International », martèle le dirigeant de JR-Central, qui ajoute avec conviction : « Ce matériel que nous exploitons sur notre réseau sera bientôt utilisé dans le monde entier ! » Toutefois, les Japonais disent vouloir proposer, en réalité, tout le « système Shinkansen » (qui n’a pas connu le moindre accident depuis son ouverture en 1964), et non le matériel sans l’infrastructure ou vice-versa. Et en cela, ils ont certainement mille fois raison : le contre-exemple américain de l’Acela le montre bien… Le N 700-I est donné pour une vitesse maximale en service commercial de 330 km/h. Tsutomu Morimura prend bien soin de rappeler que, sur le réseau japonais, les rames ne sont limitées à 270 et 300 km/h que par l’existence de nombreuses courbes de trop faible rayon. La composition basique du N 700-I est de huit voitures (au lieu de seize pour le N 700), lui octroyant une longueur, décidément très… « européenne », de 204,7 m. « Et il ne pèse que 365 t avec tous ses voyageurs, c’est dire qu’il est léger, extrêmement léger… », insiste le directeur exécutif de JR-Central. S’ensuit un curieux exposé comparatif avec, pour références, le TGV POS (mais pourquoi ne pas avoir choisi le Duplex, plus « capacitif » ?) et l’ICE 3. Avec une charge à l’essieu de 11,2 t, le N 700-I fait sans doute mieux que l’ICE 3 à 16 t (en motorisation répartie comme lui) ou le TGV à 17 t (en motorisation concentrée). Côté puissance massique – légèreté oblige ! –, l’avantage semble encore revenir aux Japonais, avec 23,9 kW/t contre 21,9 pour le POS et 17,2 pour l’ICE 3. Dans la catégorie des matériels à un seul niveau, le N 700 offre également une habitabilité assez exceptionnelle, grâce à sa largeur de 3,36 m, comparée à celles des TGV POS et ICE 3 qui s’établissent respectivement à 2,904 et 2,950 m. Sauf que le N 700 servant de référence ne s’inscrit nullement dans le gabarit européen ! Là-dessus, les Japonais possèdent d’ores et déjà une réponse, grâce à leurs trains à grande vitesse dénommés « Mini-Shinkansen », et utilisés depuis de nombreuses années déjà pour desservir en antenne certaines anciennes lignes à voie métrique de leur réseau classique, reconverties à l’écartement normal tout en conservant leur gabarit initial proche de celui utilisé en Europe. Les rames Class 395 récemment livrées par le constructeur japonais Hitachi à l’opérateur britannique Southeastern pour la desserte régionale à grande vitesse du Kent dérivent justement des Mini-Shinkansen « série 400 » en service sur la ligne de Yamagata, et intègrent les contraintes supplémentaires propres au réseau classique britannique, à commencer par un gabarit particulièrement restrictif. Pour promouvoir le N 700-I, Tsutomu Morimura paraît donc avoir décidément trouvé un argument « de poids » avec l’exceptionnelle légèreté de son matériel. « L’énergie consommée par un train dépend étroitement de la masse par siège offert », rappelle-t-il, et personne, bien sûr, ne saurait prétendre le contraire. Le matériel Shinkansen afficherait ainsi une consommation de 29 Wh/km/siège contre 55 pour l’ICE 3 et 57 pour le TGV. Eloquent ? L’extrême légèreté peut toutefois avoir son revers, par exemple sur le comportement vibratoire des caisses, et il serait bien étonnant que les matériels Shinkansen, dans leur conception traditionnelle, parviennent à satisfaire aux normes de sécurité passive telles qu’elles ont été développées pour l’Europe. Mais là encore, Tsutomu Morimura détient la réponse en stipulant que « seule une ligne nouvelle à l’image du Tokaïdo, réservée uniquement au transport des voyageurs, est susceptible de garantir la sécurité, l’efficacité et la ponctualité, car les trains de fret, vu leurs charges à l’essieu, détruisent la voie, et ils gênent aussi la maintenance puisqu’ils roulent la nuit ». Et il est vrai que dorénavant nombreux sont ceux – et c’est tant mieux ! – qui s’accordent à penser que le mélange des genres sur une ligne nouvelle reste le plus mauvais choix qui soit. Alors exit également, dans la foulée, la mixité des trafics et les passages à niveau sur réseau classique, et cette fois, pour Monsieur Morimura, le tour est joué : un matériel super-léger, c’est bien la panacée ! Nul ne saurait le nier, le Shinkansen japonais est un vrai chef-d’œuvre d’efficacité. Avec un retard annuel moyen d’une demi-minute par train, la réalité des faits, dans l’absolu, plaide totalement en faveur du modèle d’exploitation prôné par Tsutomu Morimura, qui s’empresse toutefois d’y associer un matériel qui n’a jamais été conçu que pour être en parfaite adéquation avec ledit modèle. Sauf qu’à bien des égards l’environnement européen est sensiblement différent, le modèle japonais pas transposable si facilement, et qu’il faudra donc compter aussi avec l’existant. En attendant, les Japonais n’ont visiblement pas tardé à prendre conscience du marché potentiel qui s’ouvrait à eux et, confortés par le premier succès qu’ils ont remporté avec Southeastern, on devrait les retrouver avant peu sur d’autres projets européens.
 

Philippe?HERISSE

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Ewa

Les Italiens de NTV préparent une gamme tarifaire entre grand luxe et low-cost

Le PDG de NTV (Nuovo Trasporto Viaggiatori), Giuseppe Sciarrone, estime pouvoir affronter la concurrence avec l?AGV rouge d?Alstom Dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire, la concurrence a décidément l’avenir devant elle. A celle entre constructeurs, qui s’exerce déjà depuis de nombreuses années, va désormais s’ajouter celle, toute nouvelle, entre opérateurs. A cet égard, l’Italien NTV fait figure, en Europe, de grand précurseur. Il est vrai que l’Italie, anticipant la décision communautaire, avait introduit dès 2001 la libéralisation de ses services ferroviaires voyageurs en régime intérieur. Venu à Londres tout exprès pour le sommet afin de livrer ses premières expériences de nouvel opérateur, Giuseppe Sciarrone appartient à la « bande des quatre » qui fonda NTV en décembre 2006. Il en est aujourd’hui le directeur et expert technique. Partant de la constatation que le corridor Turin – Milan – Rome – Naples est l’un des plus importants d’Europe, desservant quelque vingt millions d’habitants, et que la grande vitesse en Italie, à l’horizon 2015, devrait représenter près de 150 000 voyageurs par jour et jusqu’à 18 milliards de voyageurs-kilomètres par an, Giuseppe Sciarrone estime qu’un tel marché pourra sans difficulté faire vivre profitablement jusqu’à trois acteurs en compétition. Lui-même vise une offre de 13,5 millions de trains-kilomètres par an, espérant en 2015 récupérer 20 % du marché avec 30 000 voyageurs par jour et 3,3 milliards de voyageurs-kilomètres par an. Les 25 rames AGV achetées par NTV, composées chacune de 11 voitures « courtes » pour une longueur totale de 200 m, vont permettre à l’opérateur de diversifier au maximum les espaces voyageurs. C’était d’ailleurs l’une des raisons du choix de ce matériel. Particularité, il n’y aura pas de vente de billets en gare : trop cher pour NTV ! Autre chiffre important, 16,4 millions d’euros (sur les 618,6 millions d’investissements initiaux) devront être consacrés à la formation du personnel. « Nous ne voulons pas d’anciens cheminots des FS, pour ne pas être accusés de monter notre entreprise sur le dos de l’opérateur historique », explique Giuseppe Sciarrone. Le volume de formation à dispenser n’est pas, loin s’en faut, le seul écueil que le directeur de NTV va devoir affronter. Le niveau des péages, qu’il qualifie déjà de « critique pour le succès de l’entreprise », représentera environ 44 % de ses frais de fonctionnement. Et les risques qu’il va devoir manager sont multiples, depuis les effets de la crise économique actuelle (qui, selon lui, se traduiraient aujourd’hui par une baisse des trafics de 5 à 10 %) jusqu’à d’éventuels problèmes de fiabilité du matériel roulant, en passant par un retard dans sa livraison. Concernant les deux derniers points, NTV travaille très étroitement avec le constructeur Alstom, « qui fait l’heure jusqu’à maintenant ». Moins évident semble être le contexte ferroviaire local dans lequel évolue NTV : « […] le gestionnaire d’infrastructures (RFI) et l’opérateur historique (Trenitalia) appartiennent au même groupe (FS) », regrette Giuseppe Sciarrone. « Aussi la tactique choisie par RFI pour dresser des obstacles devant nous est évidente : ils jouent la montre sur toutes les décisions les concernant. Avec pour conséquence qu’il nous est très difficile d’obtenir à temps des scénarios clairs pour notre future exploitation… » Pourtant, une chose est sûre : Giuseppe Sciarrone entend, quoi qu’il arrive, lancer ses AGV à la mi-2011 avec, sur chaque train, une offre tarifaire particulièrement large, calquée sur la différenciation extrême des espaces voyageurs, depuis la classe « grand luxe » vendue à prix plus élevé que chez Trenitalia jusqu’au véritable « low-cost » du transport ferroviaire…
 

Philippe?HERISSE

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Ewa

Thalys vise plus 30 à 40 % de passagers dans les trois ans

Thalys s?apprête donc à gagner 51 minutes entre Paris et Amsterdam (sept à neuf départs par jour) et 36 minutes vers Cologne (6 départs quotidiens) approximativement A force de la voir décalée chaque année, on avait fini par croire que l’exploitation de Thalys sur les lignes nouvelles vers Amsterdam et Cologne n’arriverait jamais. Cela semble pourtant se profiler pour le nouvel horaire mis en place le 13 décembre 2009. « Nous sommes au rendez-vous », se félicite Olivier Poitrenaud, le directeur général de Thalys International. De fait, Thalys semblait prêt depuis quelque temps déjà, ce sont surtout les caprices de l’ERTMS – qu’il a fallu stabiliser, déboguer, homologuer, tester, intégrer – qui ont reculé le rendez-vous. Mais cette fois, promis, c’est la bonne ! Le système ERTMS aura bien un petit « bruit de fond » pouvant se traduire par une irrégularité de 5 à 10 % pendant les premiers mois, mais l’accent a été mis sur la formation des conducteurs, dont la bonne gestion des petits incidents devrait permettre un impact minime ou nul sur les itinéraires longs. Thalys s’apprête donc à gagner 51 minutes entre Paris et Amsterdam (sept à neuf départs par jour) et 36 minutes vers Cologne (6 départs quotidiens) approximativement. « Notre offre fait un bond en avant. Depuis Paris ou Bruxelles vers Cologne ou Amsterdam, on est proche de la barrière des 3 heures-3 heures 30. Pour notre clientèle affaires, cela change tout. Cela permet d’envisager de faire un aller-retour dans la journée ! L’impact sur nos résultats devrait être important, on vise +30 à +40 % aussi bien en trafic qu’en chiffre d’affaires en trois ans », nous a confié Olivier Poitrenaud. Tenant compte des nouveaux coûts d’exploitation, l’augmentation globale des prix sera comprise entre 10 et 15 % à l’occasion de ce « saut d’offre ».
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Les TER GV peinent à se faire une place dans le système ferroviaire français

La SNCF propose aux régions qui souhaiteraient racheter d?anciens TGV, de prendre pour base le prix de rames Duplex neuves Le TER GV, c’est bien connu, tout le monde est pour. RFF se dit en faveur de ces TER à grande vitesse, mais il leur fera payer le même prix de péage que les autres TGV. La SNCF est pour également, mais uniquement dans les interstices de capacité du réseau laissés vacants par les trains à longue distance, et à la condition que ces TER GV ne fassent pas d’ombre aux trains nationaux opérés en propre par la SNCF. « Il faut faire attention à la concurrence du service TER GV envisagé par les régions avec le TGV, qui n’est pas subventionné. Nous regardons l’impact sur nos grandes lignes. Entre Lyon et Marseille, il serait considérable ! Et sur Mulhouse – Besançon – Dijon, on risque de mettre par terre l’équilibre du TGV Rhin-Rhône ! », a expliqué lors du colloque sur les TER GV organisé par l’association Villes et régions européennes à grande vitesse (VREGV) Michel Lebœuf, chargé de la prospective à la SNCF, cité par l’AFP. Quant aux régions qui souhaiteraient racheter d’anciennes rames de TGV en service depuis 1993, leur propriétaire, la SNCF, leur propose – sans rire – de le faire en prenant pour base le prix des rames Duplex neuves qu’elle doit acheter pour renouveler son parc. Malgré son succès populaire dans le Nord-Pas-de-Calais, le TER GV, ce « chaînon manquant entre TER et TGV » – selon l’expression de Bernard Soulage, président de l’association VREGV – dont rêvent les régions traversées par des lignes à grande vitesse, n’est pas facile à mettre en place. Deux régions sont plus avancées que les autres dans cette démarche. La Franche-Comté aimerait profiter de la future LGV Rhin-Rhône pour relier à grande vitesse les agglomérations de Chalon-sur-Saône, Dijon, Besançon, Belfort-Montbéliard, Mulhouse et Bâle. La région Rhône-Alpes aimerait mettre en place pour décembre 2013 un TER GV sur la liaison sillon alpin – Midi depuis Annecy, Chambéry, Grenoble et Valence, jusqu’à Marseille et Montpellier. Et si les régions s’inspiraient de l’exemple britannique ? Dans le Kent, les territoires qui participaient au financement de la ligne High Speed One s’étaient assurés qu’en contrepartie un service à grande vitesse régional à grande échelle serait mis en place sur la LGV. Il débute ce 13 décembre.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

L?ovni GVG ne se posera pas en France

Evoquer le marché ferroviaire français devant Rolf Georg, c?est s?exposer en retour à un très long monologue en forme de cahier de doléances Pêle-mêle, le patron de GVG dénonce le fonctionnement « bureaucratique » de RFF, une institution qui « ne veut pas s’adapter au droit européen » et serait « aux ordres de la SNCF ». A l’heure de l’ouverture à la concurrence du trafic international de voyageurs, Rolf Georg est très remonté contre le gestionnaire du rail hexagonal, qui ne lui a pas accordé les sillons qu’il espérait. « RFF m’ignore ! », dénonce le sexagénaire. Des attaques virulentes à la hauteur de la surprise qu’il a lui-même créée en faisant savoir qu’il entendait s’aventurer sur le réseau français. Outre-Rhin, on attendait la Deutsche Bahn. C’est finalement sa compagnie, la Georg Verkehrsorganisation GmbH (GVG), qui a répondu à l’invitation lancée au printemps dernier par RFF. Quasiment inconnu, y compris sur ses terres, ce modeste opérateur fait figure d’ovni. Fondée à la fin des années 50, GVG a développé un modèle économique atypique en se spécialisant dans le « train à la demande ». Concrètement, elle organise des liaisons charter pour le compte de tour-opérateurs. Depuis Karlsruhe et au gré des besoins de ses clients (dont elle préfère taire le nom), elle dessert la Suisse, l’Italie, l’Autriche ou encore la Hongrie. L’objectif était d’ajouter la France à sa liste de destinations : GVG convoitait des créneaux de circulation vers Saint-Malo et Monte-Carlo. Mais sur ces lignes comme sur les autres la compagnie de Rolf Georg n’envisageait pas d’opérer un trafic régulier. De fait, la compagnie dispose d’une flotte très limitée : trois trains pouvant embarquer chacun un maximum de seize passagers. « Nous sommes positionnés sur un créneau haut de gamme », poursuit le patron. Pourtant, la GVG s’est déjà aventurée dans des projets plus ambitieux : depuis neuf ans, elle exploite une liaison nocturne entre Berlin et Malmö, en coopération avec les chemins de fer suédois. Dans ses cartons, traîne également un projet de ligne régulière entre l’Allemagne et Milan, via Bâle. Du coup, sa demande de sillons a soulevé beaucoup d’interrogations. Pour certains, la compagnie serait un faux nez de la Deutsche Bahn, afin de tester les procédures en France. Un soupçon qui provoque l’hilarité de Rolf Georg : « Ce n’est pas sérieux, ma compagnie est autonome », balaye-t-il. D’ailleurs, la Bahn garde un mauvais souvenir de ses rapports avec GVG : en 2001, la petite compagnie avait traîné l’opérateur historique devant la Commission. La DB refusait de louer à son concurrent une locomotive capable d’assurer le service entre Berlin et Malmö et avait écopé d’un avertissement pour abus de position dominante. A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit : GVG faisait même figure de chevalier blanc auprès des opérateurs privés. Mais aujourd’hui la compagnie ne semble pas prête à assumer le rôle de trublion du marché français. « Je n’ai pas l’intention de perdre mon temps », conclut Rolf Georg, résigné.
 

Antoine HEULARD

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Ewa

Concurrence : La DB ne va pas tarder?

Après avoir annoncé une bataille sanglante avec la SNCF, la Deutsche Bahn a changé de ton. Mais, sur le fond, les Français fourbissent leurs armes, et les Allemands aussi La scène se passe mi-octobre, dans une salle de conférence de l’aéroport de Francfort. Autour de la table, Guillaume Pepy, son homologue allemand Rüdiger Grube et leurs gardes rapprochées respectives. Côté allemand, on s’attend à une réunion de routine « partenaires ». Mais, à en croire la presse allemande, la rencontre prend rapidement une tout autre tournure : le patron de la SNCF annonce qu’il entend faire circuler ses TGV outre-Rhin dès 2010. L’opérateur tricolore veut obtenir des sillons entre Strasbourg et Francfort d’une part et sur le tronçon Francfort – Berlin – Hambourg d’autre part. C’est du moins la version de la rencontre qui est donnée d’abord outre-Rhin. « Nous étions abasourdis », lâche à Die Welt Ulrich Homburg, le directeur transport de voyageurs de la DB. Un observateur affirme alors : « Les Allemands ont péché par excès de sincérité. La coopération donne de bons résultats, ils n’imaginaient pas du tout que les Français voulussent faire cavalier seul. » Cependant, très vite, Rüdiger Grube, le patron de la Deutsche Bahn, intervient dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung sur un ton beaucoup plus serein. De leur côté, les Français précisent que les règles d’attribution des sillons en Allemagne imposant de faire dès maintenant une demande pour la période 2011-2015, ils ont souhaité « sécuriser » des sillons qu’ils pourraient utiliser au cours de ces années dans un cadre soit coopératif, soit concurrentiel, selon la tournure que prendront les événements entre les deux opérateurs historiques. Depuis plusieurs années, la DB et la SNCF exploitent de concert les liaisons transfrontalières entre Paris et Francfort ou vers le sud de l’Allemagne. « Notre vrai concurrent, c’est la voiture, affirme-t-on à Berlin. C’est pourquoi il est important d’unir nos forces plutôt que de nous diviser. » Du coup, la Deutsche Bahn avait choisi de passer son tour sur le marché français. Alors que le trafic transfrontalier s’ouvre à la concurrence, elle n’a formulé aucune demande de sillon auprès de RFF. « La Bahn avait, à raison, concentré son attention sur l’Italie, la Grande-Bretagne ou les États-Unis, car sur ces marchés il y a un vide à combler », analyse Maria Leenen, du cabinet d’expertise ferroviaire SCI Verkehr. De plus, la Deutsche Bahn a d’autres chats à fouetter. Depuis l’été 2008, elle se débat avec d’importants problèmes de matériel : les essieux de ses ICE 3, les plus modernes de la gamme, montrent des signes anormaux d’usure et vont devoir être changés. Une opération coûteuse et surtout très longue : la DB va devoir attendre trois ans avant de disposer à nouveau de l’intégralité de sa flotte. D’ici là, elle doit jongler avec la disponibilité de ses trains à grande vitesse. Le moment est donc on ne peut plus mal choisi pour s’aventurer hors de ses frontières. Pour ne rien arranger, la compagnie est actuellement très occupée à consolider ses activités de fret, durement frappées par la crise. La DB pense finir l’année sur un bénéfice grâce à son programme de réduction de coûts. Mais son chiffre d’affaires dans le fret a fondu quasiment de moitié au premier trimestre. Autre élément jouant en sa défaveur : le changement de gouvernement survenu en Allemagne fin septembre. Sortis vainqueurs des urnes, les libéraux et les conservateurs ont fait de la concurrence leur leitmotiv. La nouvelle coalition au pouvoir entend notamment renforcer l’indépendance de DB Netz. Aux yeux de Berlin, la Bahn exercerait une trop grande influence sur le gestionnaire d’infrastructure, privant ainsi ses concurrents d’un juste accès au réseau. « La prochaine législature s’annonce plutôt désagréable pour nous », glisse un cadre la Bahn. Autant d’éléments qui n’ont pas échappé à la SNCF. « La DB a roupillé, remarque un observateur. À l’époque de Mehdorn, cela ne se serait jamais passé ainsi. » Dur en affaires et redoutable stratège, l’ancien chef de la DB n’aurait pas attendu que la SNCF tire la première. « Il aurait demandé des sillons à RFF, même s’il n’avait pas eu l’intention de s’établir en France, poursuit ce commentateur. Il n’aurait pas hésité à bluffer et il aurait soumis un dossier car cela l’aurait placé en position de force à la table des négociations. » Rüdiger Grube, en comparaison, aurait-il fait preuve d’une étonnante naïveté ? Pas sûr. Il ne fait aucun doute que le pacte de non-agression qui prévalait jusqu’ici finira par voler en éclats. « Nous sommes en présence des deux premières compagnies européennes : elles ne peuvent pas indéfiniment coopérer, note l’experte Maria Leenen. Dans le secteur aérien, Air France et Lufthansa ont construit des alliances concurrentes. Avec la libéralisation, le rail va sûrement suivre le même chemin. » Si, dans cette perspective, les Français commencent à réserver des sillons, de leur côté les Allemands pourraient toujours, en représailles, remettre en cause le partenariat prévu sur la LGV Rhin-Rhône, reliant Francfort au sud de la France, dont la mise en service n’est pas prévue avant 2011-2012. Le sud de la France qui fait rêver la Bahn. Laquelle, selon nos informations, se renseigne sur un axe Cologne – Marseille. Pour lequel elle pourrait demander des sillons dès l’an prochain. Pour une circulation en 2011.
 

Antoine HEULARD

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Ewa

Paris – Londres : qui veut affronter Eurostar ?

Tout le monde attend la Deutsche Bahn sur le premier marché ferroviaire d?Europe. Eurostar se met en ordre de bataille. Mais ce n?est pas dès 2010 qu?on verra des trains rouge et blanc concurrencer les rames jaunes Paris – Londres, à l’heure de l’ouverture à la concurrence, c’est une liaison placée sous tous les projecteurs. Directeur France Eurostar, Jérôme Laffon le reconnaît volontiers : « C’est sans doute la première liaison ferroviaire internationale en Europe, au monde. C’est une vraie vitrine, qui attire naturellement toutes les convoitises. Welcome Competition… » La rançon de la « gloire », en quelque sorte. Mais cette concurrence ne va pas venir tout de suite. Cela tombe bien pour l’opérateur, et s’explique peut-être en partie par le fait que l’année soit « en rupture » avec le fort développement au cours des années précédentes : en 2008, notamment, le trafic était passé de 8,2 à 9,1 millions de voyages. 2009, une année « difficile, pas représentative », estime Jérôme Laffon. Au prochain service, le 13 décembre, il y aura une liaison de moins entre Paris et Londres, soit 18 au lieu de 19, et une de moins entre Bruxelles et Londres, soit 9 au lieu de 10. « Une simple adaptation conjoncturelle », relativise Jérôme Laffon. « Cela n’a rien à voir avec la stratégie à long terme d’Eurostar, que nous voulons garder confidentielle. » Eurostar va se restructurer en 2010 et devenir un opérateur ferroviaire à part entière. Une nouvelle équipe de direction, une nouvelle organisation, une nouvelle répartition du capital qui donne à la SNCF un rôle décisif. La restructuration en cours vise avant tout à pouvoir « réagir plus vite, être plus rapides pour prendre les décisions dans ce milieu où les évolutions se font de plus en plus vite. »
Lorsqu’on interroge les dirigeants d’Eurostar sur les concurrents potentiels, la réponse est énigmatique : « Nous pouvons juste dire que Paris – Londres est une relation phare aujourd’hui, et demain sans doute avec les JO de 2012. Et si la situation était difficile pour Eurostar, elle le serait tout autant pour ses concurrents. » Les nouveaux enjeux à venir, ce sont les relations entre le Kent et le Nord-Pas-de-Calais, vers Amsterdam et Cologne, des « brèches » dans lesquelles la concurrence pourrait s’introduire… ou Eurostar se développer. « Sur ces sujets stratégiques, on ne peut pas faire de commentaires. C’est trop tôt. Pour ne pas donner trop d’informations à la concurrence. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes vigilants pour saisir toutes opportunités. En termes de nouvelles destinations, de nouveaux services » lâche simplement Jérôme Laffon.
Les concurrents ne sont pas plus bavards. On sait que l’alliance Veolia-Air France a fait long feu. Mais, si Air France a jeté l’éponge, Veolia Transport chercherait d’autres partenaires. Et tout le monde attend la Deutsche Bahn. Jacques Gounon, président d’Eurotunnel, et donc gestionnaire des infrastructures du tunnel, nous déclarait récemment : « Eurostar fait du très bon travail mais il y a un potentiel de clientèle énorme. Le 13 décembre, une nouvelle desserte sera mise en place entre Bruxelles et Amsterdam. Or aucune liaison directe n’est prévue entre Amsterdam et Londres, ce que je regrette. Il manque un nouveau souffle pour développer l’activité autour de ce quadrilatère Paris-Bruxelles-Cologne-Amsterdam. » Il pourrait bien venir de la DB, dont l’introduction en Bourse, selon le même interlocuteur, « sera un aiguillon, voire un accélérateur pour s’implanter sur de nouvelles liaisons ».
Les gestionnaires d’infrastructure RFF (France) et Infrabel (Belgique) sont discrets sur les futurs acteurs du transmanche. Du côté de HS1 Ltd, gestionnaire de la ligne à grande vitesse britannique, on en dit un peu plus. Déjà, d’autres exploitants ont manifesté leur intérêt pour circuler sur une LGV qui peut également accepter les trains de fret venus du continent. DB Schenker Rail (UK) – anciennement EWS – a signé un accord avec HS1 Ltd et doit lancer l’an prochain de nouvelles relations avec son terminal fret de Ripple Lane (Dagenham), à l’est de Londres. Et Europorte 2 et Carex ont manifesté leur intérêt pour emprunter la ligne nouvelle entre Londres et le tunnel sous la Manche.
Côté voyageurs, entre les trains Eurostar et les nouvelles relations Southeastern, il reste de la capacité sur la HS1 pour d’autres opérateurs, nous confie-t-on à HS1 Ltd, parmi lesquels le néerlandais NedRail et Air France ont déjà manifesté un intérêt de principe. Quant à la DB, de même source, on indique que son souhait d’y faire rouler des trains de voyageurs semble aller au-delà de la simple manifestation d’intérêt.
Même si la HS1 est techniquement exploitable par des matériels déjà autorisés sur une LGV française, il reste un problème pour les continentaux désireux d’y faire circuler des trains de voyageurs : franchir le tunnel sous la Manche. Dans l’état actuel (horaire de service 2009) du document de référence Eurotunnel, se trouvent des exigences concernant le matériel roulant en matière de « dispositifs particuliers de communication, de freinage, de protection contre l’incendie et de caractéristiques particulières permettant la sécurité des évacuations ». En particulier, il est « normalement requis des trains de passagers qu’ils présentent une longueur au moins égale à 375 m (hors unités motrices, sauf si les motrices permettent une évacuation aisée des passagers) et qu’ils permettent la circulation des passagers d’une extrémité à l’autre ». Ce qui exclut tout autre train actuellement en service que les rames Eurostar de 18 voitures (les autres matériels n’atteignant les 375 m qu’en unités multiples, n’autorisant pas la circulation de bout en bout). Du moins normalement, car des dérogations pourraient être accordées, ce qui aurait déjà été le cas pour les rames Eurostar de 14 voitures s’il avait fallu les mettre en service transmanche. Londres deviendrait alors bien plus accessible aux trains continentaux et ne devrait pas manquer d’aiguiser les appétits.
 

Pascal GRASSART et Patrick LAVAL

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Péages : ce que vont payer les TER, les TGV et le Fret

La SNCF a tiré la sonnette d?alarme sur les conditions d?exploitation des TGV. Selon Les Echos, Dominique Bussereau est agacé de la façon dont la SNCF a conduit un débat Dominique Bussereau, n’a pas caché son agacement, rapportent Les Echos, devant la façon dont la SNCF a conduit un débat dont il juge « qu’il devrait moins se dérouler sur la place publique que dans des lieux plus adéquats ». A RFF, on prépare la tarification de 2011. Elle sera présentée à l’Etat qui publiera un arrêté interministériel dans la première quinzaine de décembre. Déjà, dès 2010 (en fait le 13 décembre 2009), de fortes nouveautés vont apparaître, suivant les recommandations du Conseil général des ponts et de l’Inspection générale des Finances validées l’an dernier par l’Etat.
– Fret : le péage passe de 2 euros à 4,30 euros au train.kilomètre. Mais l’opérateur ne payera toujours que 2 euros, un des péages les plus bas d’Europe. La différence (260 millions par an), sera compensée par l’Etat auprès de RFF. A partir de 2011, la compensation sera versée directement aux entreprises ferroviaires. Quand au niveau de péage, il sera maintenu jusqu’en 2015.
– Services conventionnés : une redevance d’accès vient s’ajouter, de 200 millions pour le Transilien (payés par le Stif) et de 1,2 milliard pour le TER (payé par l’Etat).
– Grande vitesse : deux types de coefficients sont appliqués. L’un selon les axes, de 1,05 pour les TGV radiaux, de 0,84 pour les TGV d’intersection. L’autre, selon la capacité des trains (modulation à l’emport) : 4 classes sont créées, allant du TGV simple (coefficient 0,88) au Duplex en unité multiple (1,20). Idée : inciter les opérateurs à mettre les trains les plus capacitaires au moment où l’infra est la plus rare. Quant aux calculs sur l’augmentation des péages pour les TGV en 2013 par rapport à 2007, sur la base d’une augmentation de 60 millions par an depuis 2008 (85 en 2009), ils sont différents : 940 millions selon la SNCF, 750 selon RFF. La différence viendrait, selon Gérard Depont, (adjoint au directeur du pôle Clients et services de RFF) du fait que RFF fait ses calculs hors effet volume (augmentation des circulations, mise en service d’une partie de la LGV Rhin-Rhône en 2012).
Ces chiffres sont, de plus, sensiblement différents de ceux qu’établissait un calcul théorique, soit 385 millions d’euros des péages en 2013 par rapport à 2007. Deux facteurs, selon Gérard Depont, expliquent cette disparité : l’inflation, et l’augmentation des coûts de la SNCF en tant que gestionnaire d’infrastructure délégué, impactés par la réforme du système des retraites. Ces comptes d’apothicaire ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Pour Mireille Faugère, citée par l’AFP, « le résultat courant généré par les TGV sera nul d’ici trois ans si on continue sur cette voie ». Pour Hervé de Tréglodé, le directeur général adjoint de RFF, « la SNCF s’inquiète vivement des effets de la crise économique. Mais il était évident que la crise frapperait les TGV ! Là où nous divergeons, c’est sur la sortie de crise. Nous l’espérons rapide. C’est un accroc dans la courbe. ça va repartir, même si on ne sait pas si la pente sera la même. Le produit est excellent, le service est excellent ». D’ailleurs, signale RFF, si on met les péages trop bas, on fait un cadeau aux concurrents. Des concurrents ? Lesquels ? « On commence à voir nos voisins intéressés », dit-on elliptiquement, sans préciser qui, en dehors des FS (Ferrovie dello Stato), regarde de près le premier marché d’Europe pour la grande vitesse. Argument fort, mais qui n’est pas fait pour rassurer la SNCF !
 

François DUMONT

Ewa

Toulouse se prépare déjà pour le TGV

Le TGV arrivera en 2018-2020 à Toulouse et la ville rose s?y prépare déjà. Les études préalables et le débat public ayant conclu que la gare TGV serait la gare centrale de Toulouse-Matabiau, les réflexions pour l’aménagement de ce pôle multimodal et le projet urbain associé sont en cours. Sous la houlette de la communauté urbaine du Grand Toulouse, les différents partenaires institutionnels du projet (Etat, région, département, communauté urbaine, RFF et SNCF) ont décidé de contractualiser ces études préalables dans une convention cadre partenariale et pluriannuelle 2009-2013. La somme totale de quatre millions d’euros se répartira entre le Grand Toulouse, la région Midi-Pyrénées et la communauté urbaine à hauteur de 25 % chacun, tandis que le conseil général de Haute-Garonne, RFF et la SNCF assumeront chacun 8,33 %. De 2009 à 2011 auront lieu les études de programmation, suivies pendant deux ans (2011-2012) d’études d’urbanisme et du choix du projet urbain lauréat entre des équipes pluridisciplinaires de niveau international. Les premières réalisations démarreront à l’issue de la validation du projet urbain, sans attendre la fin des études d’avant-projet. Les travaux de la LGV sont prévus pour commencer quant à eux à l’horizon 2013.
 

Catherine STERN