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Ewa

Keolis-Arriva, silence on cause !

Arriva est le plus européen des opérateurs britanniques : il est déjà présent dans 11 pays. Le flirt entre SNCF-Keolis et Arriva se concrétisera-t-il par une liaison ? Dans une lettre interne dédiée à ses principaux collaborateurs, le président de Keolis, Michel Bleitrach a tenu à qualifier les discussions menées par son entreprise et l’opérateur britannique Arriva « d’extrêmes préliminaires ». Le possible rapprochement entre la filiale de la SNCF et Arriva revelé jeudi 29 janvier par La Tribune a fait couler beaucoup d’encre. Si les deux groupes ont confirmé les discussions ils n’ont en revanche pas souhaité apporter de commentaires sur les enjeux des discussions ni sur le contenu de l’accord envisagé. Depuis qu’il s’est fait souffler Transdev par Veolia, le groupe SNCF est à l’affût de rapprochements qui pourraient permettre à Keolis de passer du rang de grand acteur européen à celui de grand acteur mondial. Se lier à Arriva, qui pèse 3,5 milliards de chiffre d’affaires (contre 3,2 pour Keolis) ce serait faire un pas dans cette direction. Arriva, qui s’était intéressé au marché français en retirant en 2009 le dossier de préqualification pour la DSP de Calais, présente l’avantage d’être le plus européen des opérateurs britanniques (il est implanté au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède, en République Tchèque, en Hongrie, en Italie, au Portugal, en Slovaquie, en Espagne et en Pologne) et d’avoir récemment remporté avec Keolis l’appel d’offres du métro de Porto. Reste à trouver la forme d’alliance qui puisse permettre à la SNCF de conserver sa toute récente majorité dans Keolis. Plusieurs acteurs évoquent aujourd’hui la possibilité de la création d’une filiale commune. Il semble en revanche peu envisageable que la SNCF ait dans l’idée de se séparer de sa pépite Keolis, l’une des seules activités qui donne actuellement entière satisfaction, et sur laquelle la SNCF fonde une très grande partie de ses ambitions internationales.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

SNCF-Keolis, un rapprochement sous conditions

Sur mandat de la Commission européenne, l?Autorité de la concurrence française a décidé, après enquête, d?autoriser ce rapprochement, mais à certaines conditions Dans certaines villes, avec la prise de contrôle de Keolis-Effia, le groupe SNCF pourra se trouver être l’opérateur ferroviaire, le gestionnaire de la gare et des services à l’intérieur de celle-ci, l’opérateur de transports urbains et le gestionnaire du parking. Sur mandat de la Commission européenne, l’Autorité de la concurrence française a décidé, après enquête, d’autoriser ce rapprochement, mais à certaines conditions. La SNCF étant en monopole sur le marché du rail national, elle aurait pu tirer avantage de cette situation sur les marchés des transports urbains et des parkings où elle est en train de se développer. Seulement, l’Autorité de la concurrence a jugé qu’il n’était pas acceptable qu’Effia puisse continuer à conduire des contrôles qualité sur des concurrents de Keolis et de disposer, par exemple, des statistiques de régularité des bus de Veolia dans tel ou tel réseau. Effia devra cesser à brève échéance cette activité et aura peut-être même tout simplement intérêt à s’en séparer. La SNCF s’est par ailleurs engagée à répondre de manière transparente et non discriminatoire à toute demande de convention de correspondances garanties qui lui serait faite par un opérateur de transport public routier de voyageurs quel qu’il soit et à mettre à disposition dans les mêmes conditions les horaires prévisionnels de ses transports ferroviaires publics de voyageurs pour l’année à venir et les modifications de dernière minute du plan de transport. Enfin, la SNCF s’est engagée à établir, dans le courant du 1er semestre 2010, un catalogue des services en gare accessibles à l’ensemble des transporteurs routiers de voyageurs desservant les points d’arrêt concernés et à les attribuer de manière équitable et non discriminatoire. En attendant l’Araf, qui doit s’occuper spécifiquement des activités ferroviaires, l’Autorité de la concurrence, qui avait déjà statué en décembre sur la question des gares, s’est clairement emparée du sujet « arrivée de la concurrence » en France. Les conditions fixées par l’Autorité de la concurrence, après avoir entendu les concurrents et certaines autorités organisatrices de transports (AOT), ne semblent pas de nature à poser de problèmes insolubles à la SNCF. Un mandataire indépendant, qui pourra être saisi par les AOT et les concurrents, sera toutefois chargé de veiller à la bonne exécution des recommandations et fera des rapports réguliers sur leur bonne application. « Cette décision met surtout en exergue le défaut de transparence et d’équité de traitement qui pouvait jusqu’ici prévaloir entre la SNCF et ses concurrents dans les appels d’offres urbains et interurbains », glisse un concurrent. Du côté du groupe SNCF, on a de cesse de faire valoir qu’il y a bien pire qu’un monopole vertical. Un monopole horizontal de services aux collectivités.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Keolis reconduit à Pau, Laval et Quimper

Coup sur coup, Keolis vient d?être reconduit pour la gestion et l?exploitation de trois réseaux urbains, ceux de Laval, de Quimper et de Pau Trois villes de taille moyenne et trois contrats qui ont pris effet au 1er janvier. A noter qu’à Pau comme à Laval les contrats sont élargis à tous les modes de déplacements. Autre point commun : dans les trois agglos, Keolis s’est engagé sur une forte hausse de la fréquentation à l’échéance du contrat. Ainsi, à Pau, où le groupe fournit une assistance technique et est présent dans la SEM Société des transports de l’agglomération paloise (Stap), la hausse promise est de 47 %. Le réseau devrait changer de nom et d’image à l’été prochain. Mi-décembre, la communauté d’agglomération Pau-Pyrénées (150 000 habitants, 14 communes) a renouvelé Keolis – qui concourrait face à Veolia – pour six ans. Entre autres raisons du choix : un projet de restructuration du réseau, jugé « plus ambitieux et plus respectueux de l’équité territoriale ». Le contrat devrait générer un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros. Il porte sur des bus cadencés, un service d’autopartage, prévu en juin prochain, ainsi que des vélos en libre-service à compter de septembre 2010). Enfin, en 2013, la Stap pourrait également gérer les parcs-relais construits pour la mise en service d’une ligne de bus à haut niveau de service. Pour l’heure, l’extension du PTU à sept communes supplémentaires permet à la Stap de promettre une croissance du nombre de voyages annuels de 8,8 millions à 13 millions d’ici à fin 2015. A Laval, les voyageurs ont perçu dès les tout premiers jours les changements promis lors de la reconduction des TUL (Transports urbains lavallois) à Keolis : une ligne circulaire, des bus plus tard en soirée et un service de transport des personnes à mobilité réduite étendu aux 20 communes de l’agglomération de 100 000 habitants. Le contrat de six ans remporté face à Veolia permettra d’engranger près de 70 millions d’euros de CA. Et, à la rentrée de septembre, c’est un nouveau réseau qui sera proposé, avec davantage d’offre kilométrique, notamment vers les communes les plus éloignées ; un cadencement aux 10 ou 15 minutes sur les lignes structurantes ; des vélos en libre-service. Engagement de Keolis : 28 % d’augmentation de la fréquentation d’ici à 2015. Quimper Communauté, enfin, a également reconduit Keolis, finaliste face à Transdev pour la délégation de service public des transports en commun de ses sept communes (88 000 habitants). L’exploitant du réseau depuis 1986 a décroché un contrat de sept ans représentant un chiffre d’affaires cumulé de 60 millions d’euros. Objectif affiché : une hausse de la fréquentation de 30 % à l’horizon 2016. Des engagements en matière de qualité ont aussi été pris et, dès ce mois-ci, des enquêtes seront menées sur le réseau par des clients mystères.
 

Cécile NANGERONI

Ewa

Brest bénéficie de la bataille entre Keolis et Veolia

Dès janvier 2010, l?agglomération de Brest paiera 8 % de moins à son opérateur Keolis pour un service de transports au départ équivalent La bataille pour la nouvelle délégation de service public (DSP) des transports de Brest, qui vient d’être attribuée pour neuf ans à Keolis (via sa filiale Bibus), aura permis à la communauté d’agglomération Brest Métropole océane de bénéficier d’une réduction annuelle de 1,7 million d’euros sur un versement de 21 millions. La DSP, qui inclut la mise en service du tram et la restructuration du réseau de bus, permettra à Keolis de générer un chiffre d’affaires cumulé de 300 millions d’euros. « Nous avons bénéficié d’un contexte “post-Bordeaux”, où les deux groupes étaient visiblement décidés à en découdre », reconnaît Alain Masson, le premier vice-président de Brest Métropole océane. C’est le sortant Keolis qui se sera montré le plus offensif et dont l’offre aura été jugée la plus ambitieuse par les élus brestois. Le réseau, qui compte 18 millions de voyages chaque année (460 collaborateurs, 156 véhicules), va connaître une restructuration importante avec la mise en service du tramway, fin juin 2012. Cette ligne desservie par 20 rames devrait être empruntée par 45 000 voyageurs par jour. Le réseau de bus déjà existant sera remodelé, avec un objectif de 27 % de voyageurs supplémentaires.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

CA en hausse de 15 % pour Keolis

Avec 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Keolis augmente encore sa part à l’international L’entreprise dirigée par Michel Bleitrach continue à croître. Avec 3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+15 % par rapport à 2007), elle augmente encore sa part à l’international (44 % contre 40 % en 2007). C’est le fruit d’un travail d’acquisition (EBH en Belgique) et d’offensive commerciale (la franchise de London Midlands). Sur le territoire français, malgré la perte de quelques contrats, le bilan est très positif avec les victoires à Dreux, Narbonne et Aix-les-Bains en urbain, et de la Charente-Maritime en interurbain. Reste le cas de Bordeaux, qui devait être tranché ces jours-ci par le Conseil d’Etat (le commissaire du gouvernement a demandé l’annulation de l’arrêt du tribunal administratif de Bordeaux ; si la chambre du Conseil suivait sa recommandation, Keolis pourrait prendre en mains le réseau bordelais au printemps, soit 150 millions supplémentaires par an). Côté profitabilité, l’Ebitda progresse de 19,3 % à 230 millions d’euros. A noter qu’aucun dividende ni bonus ne devraient être distribués en 2008.
Mais l’un des grands chantiers de l’année 2009 consistera à mettre en œuvre le rapprochement avec Effia (142 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 600 salariés, hors Effia Services). C’est SNCF Participations qui viendrait augmenter le capital de Kuvera, la holding de contrôle de Keolis ; la SNCF deviendrait donc majoritaire dans Keolis, mais la gouvernance serait inchangée, réservant toujours des droits de veto aux actionnaires sur toutes les décisions importantes. Du point de vue industriel, il resterait à établir domaine par domaine les solutions de complémentarité et d’intégration : gestion des parkings, offres vélos, billettique, systèmes d’information…
 

Ewa

Ripostes et contre-riposte à Bordeaux

Veolia met en cause le choix de la CUB. La DB fait un référé précontractuel. Les syndicats mettent la pression. Keolis précise son projet. Feltesse et Juppé confirment leur décision C’est une partie d’escrime avec ripostes et contre-ripostes. Ou bien alors, pour quelques observateurs abasourdis, une sorte de bouillie bordelaise… A la suite de la recommandation du bureau de la CUB, le 23 octobre, de choisir Keolis comme exploitant du réseau urbain au détriment du sortant Veolia Transport, déclarations et initiatives se sont multipliées. Elles témoignent de l’ampleur du bouleversement créé par le président de la communauté urbaine, Vincent Feltesse, et Alain Juppé, maire de Bordeaux.
Bouleversement d’abord pour Veolia Transport qui devrait perdre, le 28 novembre prochain, lors du vote définitif des élus de la CUB, son plus gros contrat hexagonal – une alternance jamais vue en France dans une agglomération de cette taille. Ses responsables, Cyrille du Peloux en tête, mais aussi Henri Proglio, PDG de Veolia Environnement, se sont mobilisés pour contester le choix annoncé des élus. « Notre offre était mieux-disante de 30 millions d’euros », a répété le directeur général de Veolia Transports, affirmant dans Sud-Ouest que la SNCF était intervenue pour soutenir sa filiale Keolis via le projet d’aménagement de la gare, Euratlantique. Une procédure de référé précontractuel auprès du tribunal administratif était envisagée, afin de différer la signature du contrat.
Cette procédure, la DB l’a engagée dès le 17 novembre, via sa filiale Mobility Logistics AG. On s’interroge sur les motivations de l’homologue allemand de la SNCF, qui n’avait pas retiré de dossier auprès de la CUB. Pourquoi une telle action en justice, alors qu’elle n’avait jamais concouru à aucun appel d’offres hexagonal ? L’un des arguments présentés par l’entreprise et son avocat est l’insuffisante publicité accordée à l’appel à candidatures lancé par la CUB en 2007.
Les syndicats ne sont pas restés silencieux non plus. Mercredi 19 novembre, pas un bus, pas un tram ne circulait, à l’appel de l’intersyndicale. Motif : obtenir de Keolis l’engagement de ne pas remettre en cause les accords sociaux à Bordeaux. (car à Lyon, en juin 2008, l’opérateur avait dénoncé les accords et usages en vigueur – lire page 3). Le lendemain, jeudi 20 novembre, la grève était stoppée, Keolis confirmait son engagement. Et le vendredi 21 novembre au matin, Vincent Feltesse rencontrait les syndicats.
Face à la pression, le président de la CUB a résisté. Une seule interview à notre confrère Sud-Ouest, dans laquelle il confirmait ses choix. Oui, Keolis nous a paru le mieux à même de relever les défis de la mobilité dans l’agglomération. Même attitude chez Alain Juppé, qui fait figure de sage et de garant des intérêts de l’agglomération.
Dans ce contexte tendu, Keolis a fini par sortir de son mutisme pour expliquer son offre et le calendrier des opérations. « Les changements interviendront vraiment au premier septembre 2009, expose Jean-Michel Ferraris, directeur délégué de Keolis France. D’ici là, on prendra la mesure de l’entreprise, on expliquera ce qui a été négocié, on verra avec la CUB les ajustements à effectuer, on s’attachera à discuter avec les élus, les clients, les salariés. » Une position constructive qui ne néglige pas d’affirmer quelques changements forts : « Notre politique implique une meilleure utilisation des rames, donc nous n’en achèterons pas des supplémentaires, poursuit-il. Nous partons sur la prise en compte et une analyse détaillée des nouveaux rythmes de vie. Quant au réseau de bus, le parent pauvre de la CUB, il aura une réelle lisibilité, une vraie couverture spatiale. Il n’y aura pas de disparition de lignes, mais certaines ne desserviront pas les mêmes endroits qu’actuellement. Et pour les vélos et les 139 stations, ce sera immédiatement, car nous sommes réactifs ! »
Reste donc à lever l’hypothèque judiciaire puis à prendre possession du réseau lui-même, le premier janvier prochain selon les termes de l’appel d’offres. Si aucun coup de théâtre n’intervient d’ici là…
 

Gilles DANSART avec François-Xavier POINT

Ewa

Bordeaux attribué à Keolis : les dessous d’une féroce bataille

Le bureau de la Communauté urbaine de Bordeaux recommandera à l’assemblée du 28 novembre de choisir Keolis, au détriment du sortant Veolia, pour les cinq prochaines années Sauf coup de théâtre bien improbable, une grande ville française va tomber, le 28 novembre prochain. Et pas n’importe laquelle : Bordeaux, 1 million d’habitants sur l’aire urbaine, la grande métropole du sud-ouest, en plein développement économique et touristique. Le fleuron de Veolia Transports, le deuxième marché national de Veolia Environnement, tous métiers confondus… L’assemblée communautaire devrait confirmer le vote du bureau de la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) du jeudi 23 octobre. Le président Vincent Feltesse, PS, a en effet obtenu un vote consensuel avec l’UMP d’Alain Juppé (qui a quand même recommandé de surveiller au plus près l’activité du nouvel opérateur), seuls les communistes faisant bande à part en réclamant une régie.
C’est donc à la fois une grande victoire pour Keolis et la SNCF, une grande défaite pour Veolia, et l’ouverture d’une nouvelle période pour les DSP de France. On commençait à se demander si la concurrence était réelle en matière de DSP. En 2003 le feuilleton de l’appel d’offres de Lyon, un temps promis à Transdev-RATP puis récupéré par Keolis au finish, avait refroidi les challengers potentiels. A quoi bon dépenser énergie et fortune pour succomber devant la prime au sortant ? Même chose à Rennes en 2006, où la bonne qualité du dossier de Veolia n’avait pas suffi à convaincre les élus.
Bordeaux la révolutionnaire… Qu’est-ce qui a bien pu pousser une ville que l’on disait encore il y a peu endormie à éconduire son exploitant historique, Veolia Transports, en place depuis le XIXe siècle ? Les deux opérateurs gardent officiellement le silence, mais la bataille rebondit déjà. « Nous étions les meilleurs, mais les élus ont voulu changer pour changer : c’est dur ». Du côté de la direction de Veolia, on ne se remet pas trop en cause, dans le style « le meilleur a perdu ». On sent plutôt qu’on voudrait bien mettre en cause la SNCF, suspectée d’avoir fait pencher la balance du côté de Keolis grâce à des propositions connexes fort alléchantes (lire dans notre prochain numéro notre enquête sur le projet Euratlantique). « Juppé, Rousset et Feltesse ont fait cause commune pour l’aménagement du quartier de la gare, à partir des propositions de la SNCF. Comment auraient-ils pu se désunir sur l’exploitation du réseau ? », explique un élu local. De fait, le groupe SNCF, déjà à l’œuvre à Lyon, a pesé énormément, et Guillaume Pepy n’a pas ménagé sa peine pour aider Michel Bleitrach à faire pencher la balance du bon côté. « Les deux propositions étaient d’excellente qualité, les deux concurrents ont énormément travaillé », témoigne un élu, « le choix se porte donc forcément sur des aspérités ou des aspects annexes. »
« Peut-on encore parler de concurrence dans les DSP ? », s’interroge déjà un cadre de Veolia Transports. « Mais il ne faudrait quand même pas oublier notre responsabilité ! », s’insurge un de ses collègues: « Certes notre dossier technique était bon, irréprochable, mais on a encore une fois mal géré notre approche commerciale. » En cause, la stratégie vis-à-vis des élus. Vincent Feltesse aurait été négligé (alors que Keolis a vite compris le poids qu’il entendait prendre dans cet appel d’offres), et la puissance d’Alain Juppé surestimée. Pepy aurait été plus malin que Proglio, en quelque sorte… De fait, la personnalité de Vincent Feltesse (lire son portrait ci-contre) a beaucoup compté. Véritable esprit indépendant, il s’est montré sensible aux arguments de Keolis, entreprise à l’image très centrée sur l’innovation. Même si Veolia a réussi à déverminer le tramway, l’obsession du sortant qui veut faire oublier ses quelques défauts (la gestion des conducteurs, par exemple) handicape un peu la présentation d’une offre de progrès, par rapport à un challenger décomplexé. « Keolis n’a rien à perdre », nous confiait depuis des mois un de ses cadres.
Pour Veolia, au contraire, c’est une perte énorme. En termes financiers, en termes d’image à l’international. « Il nous reste Rouen à montrer à nos clients étrangers », ironise un cadre. Le plus beau réseau de tramway de France échappe à l’opérateur qui a eu à en subir toutes les vicissitudes (problèmes de fiabilité de l’APS, notamment). « C’est un désastre » : vendredi 24 octobre, même si l’on faisait mine au siège de l’entreprise, avenue Kleber, de croire à un retournement de situation, on ne pouvait cacher la liste des conséquences potentielles. « Nous sommes Opéables », constatait un cadre, conscient comme tous ses collègues de l’affaiblissement déjà provoqué par l’écroulement du cours de Bourse de Veolia Environnement depuis un an.
Voilà donc un paysage du transport public en voie de recomposition. Au centre, Keolis, qui joue ouvertement sur l’intermodalité et la puissance d’intervention de son actionnaire de référence. A côté, Transdev se tient bien grâce notamment à des SEM (sociétés d’économie mixte) qui lui garantissent beaucoup de proximité avec les élus. Et Veolia Transports, aux prises avec une vraie crise de confiance et de management. « C’est difficile d’avancer en France quand les deux priorités sont la rentabilisation et l’international », lâche un cadre, découragé par la lourdeur de la structure Veolia face à la souplesse du dispositif de Michel Bleitrach et Guillaume Pepy. On pourrait donc assister dans les mois qui viennent à de nouveaux rebondissements, avec de rudes batailles sur les appels d’offres de 2009 (Nancy, Lille, etc.) et des alliances nouvelles, au chapitre desquelles Vinci-Veolia et… Transdev-RATP sont les plus souvent citées. « Sinon Pepy et Bleitrach vont tout rafler en France », avertit un observateur. DSP Bordeaux 2008, un cru révolutionnaire…
 

Gilles DANSART