Un peu plus d’un an après l’automatisation de la ligne 4 du métro parisien, les représentants des voyageurs franciliens se disent déçus par les performances de cette ligne. Non pas pour la régularité qui a progressé mais pour la fréquence de passage entre les rames qui a peu évolué.
En avril, la fédération nationale des associations d’usagers des transports-Ile-de-France (Fnaut-IDF) a ainsi déposé un vœu auprès d’IDFM pour demander une étude sur le nombre de rames supplémentaires qui serait nécessaire pour arriver à un intervalle inférieur à 105 secondes (idéalement 85 secondes) entre deux passages de rames sur la ligne 4. Cette ligne, très fréquentée, devrait en effet continuer à voir son trafic augmenter, ce qui justifie une plus grande fréquence, estime la Fnaut.
Un intervalle de 115 secondes entre deux rames
Dans sa réponse écrite du 15 avril que VRT a pu consulter, Valérie Pécresse, la présidente d’IDFM explique que « l’automatisation de la ligne 4 ne permet pas de descendre la fréquence à 85 secondes ». L’élue rappelle que « dans le rapport présenté en novembre 2024 au conseil d’administration, il est indiqué que l’arrivée de quatre rames supplémentaires de MP14 sur la ligne 4 permettra d’atteindre une fréquence minimale de 100 secondes. En effet, le système de la ligne 4 est conçu pour cette fréquence minimale de 100 secondes ». Et elle affirme que « l’offre actuellement appliquée sur la ligne 4 et qui permet une fréquence à 115 secondes a été dimensionnée en adéquation avec la demande ».
Rappelons qu’une commande initiale prévoyait l’achat de 20 M P14, en plus du transfert de matériels venant de la ligne 14. Ce qui porte le nombre du parc à 52 rames. Leur arrivée a permis de réduire, depuis avril, l’intervalle entre deux rames de 120 à 115 secondes. Une performance « pas terrible » selon Marc Pélissier, le président de la Fnaut-IDF, alors « qu’en 2008 on annonçait un minimum de 105 secondes ».
L’année dernière IDFM a décidé d’acheter quatre rames MP 14 de plus pour la ligne 4, ce qui devrait permettre, selon Marc Pélissier, de descendre à 105 secondes mais seulement à partir de 2027. « Ces rames ont été commandées trop tard », regrette-t-il.
Des interrogations sur l’automatisation de la ligne 13
« Le système de signalisation est conçu pour abaisser les fréquences à 85 secondes comme c’est le cas notamment sur la 14. Mais là on nous annonce 105 secondes en 2027. Pourquoi ne pas faire mieux sur une ligne aussi fréquentée?« , s’interroge le responsable associatif.
Selon lui, l’autorité organisatrice des transports franciliens a « sous-dimensionné » le service et, le « reconnait aujourd’hui implicitement en achetant quatre rames supplémentaires ». La modernisation de la ligne 4 a été « traitée avec légèreté alors que le programme d’automatisation a pris dix ans », ajoute-t-il.
Et de s’interroger : « On vante l’automatisation mais on ne profite pas de ce que permet le système. 105 secondes, c’était l’intervalle de la ligne 4 il y a 15 ans ». Pis, selon lui, « les gains théoriques pour la prochaine ligne qui sera automatisée, la ligne 13, seront finalement assez faibles car la RATP l’a déjà optimisée en abaissant l’intervalle entre deux rames à 95 secondes. Ce qui est assez proche des performances d’une ligne automatique, autour de 90 secondes… « . D’où un questionnement sur la pertinence de ce choix. « Nous ne sommes pas contre l’automatisation et savons qu’elle apporte autre chose, notamment des gains de régularité. Mais il faut aussi mettre en balance l’impact lourd, pour les usagers, des travaux du chantier d’automatisation durant une dizaine d’années et l’amélioration qui en découlera... »