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Ewa

La SNCF investit dans le numérique

Smartphone
La SNCF ne lésine pas avec le numérique. Chaque année, elle y consacre deux milliards d’euros, ce qui représente «5 % du chiffre d’affaires du groupe », précise Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, également directeur général adjoint Numérique du groupe SNCF. 4500 employés, toutes activités confondues, travaillent dans ce domaine. 700 recrutements sont prévus cette année.
Passage en revue de quelques projets emblématiques.
Une nouvelle génération de postes d’aiguillage
Ce projet, lancé en 2018, vise à développer la nouvelle génération de postes d’aiguillage informatiques avec l’aide d’entreprises partenaires. Un grand nombre d’anciens aiguillages utilisent des technologies électromécaniques, électriques, voire mécaniques, qui sont devenues obsolètes et doivent être renouvelées.
Le développement de postes d’aiguillage informatiques Argos doivent permettre une communication en temps réel, une plus grande réactivité en cas d’incidents, une réduction de l’impact des pannes éventuelles et une maintenance plus aisée.
Les solutions numériques développées permettent de supprimer les relais intermédiaires, de réduire les infrastructures et les câbles au sol. Les coûts d’installation et de maintenance sont donc moindres, explique Julien Nicolas, le directeur Numérique du groupe SNCF. Les premières installations sont prévues cette année.
Des robots mobiles et autonomes
L’équipement en 5G permet de nouveaux cas d’usage dans les technicentres. Grâce à sa grande capacité de transfert de données, la 5G ajoute des fonctionnalités aux robots AMR (robots mobiles autonome). En plus de leur capacité de manutention, en autonomie, ils pourraient, avec l’aide de l’IA, reconnaître la conformité de pièces, aidant ainsi les agents de maintenance dans leur travail.
Un logiciel d’aide à la conduite
Le logiciel d’aide à l’éco-conduite, Opti’conduite, rassemble les paramètres liés à la circulation des trains (vitesse, position du train, type de train, profil de la voie, etc.) et indique en temps réel au conducteur, en cabine, la vitesse idéale à adopter pour réduire la consommation d’énergie du train tout en respectant les horaires d’un trajet. La baisse de consommation peut atteindre jusqu’à – 12 %.
Développé avec l’aide d’un ancien conducteur de train, Didier Stewart, ce logiciel est installé dans la quasi-totalité des trains, et accessible aux 12 000 conducteurs de la SNCF.
L’application fournit aussi un reporting associé permettant de mesurer la performance de l’outil, sa qualité de fonctionnement, les économies réalisées ainsi que la ponctualité en tout point du réseau.
Une nouvelle interface du logiciel, encore plus facile à prendre en main, sera déployée d’ici la fin du premier trimestre 2024. Et de nouvelles fonctionnalités intégrant des cas complexes de gestion d’aléas seront aussi développées cette année.
L’empreinte carbone suivie à la trace
Keolis, la filiale de transport public de la SNCF, a développé en 2022 un outil informatique, Patterns CO2, qui permet de suivre en temps réel l’empreinte carbone des mobilités sur un territoire donné, tous modes de transport confondus, y compris la voiture individuelle, le vélo et la marche.
L’interface s’appuie sur l’exploitation des données GPS, anonymisées, issues des smartphones du grand public.
Patterns CO2 est destiné aux Autorités organisatrices de la mobilité (AOM), pour les aider à évaluer si elles atteignent leurs objectifs de réduction de gaz à effets de serre (GES), selon les seuils définis par la France et l’Union européenne.
Un observatoire des émissions de GES a été réalisé en 2022, pour la Métropole du Grand Nancy et pour la ville de Rennes et la métropole.
À terme, l’objectif est d’enrichir les sources par des données billettiques, des traces mobiles fournies par les opérateurs ou par des données collectées dans certains véhicules, pour devenir une référence dans la mesure de l’empreinte carbone des mobilités, aussi bien en France qu’à l’international.
Un plan en 3D pour surveiller les gares
Fruit d’un partenariat entre SNCF Gares & Connexions et Engie Solutions lancé en 2020, Smart Station est un outil de supervision centralisée des équipements électriques d’une gare : ascenseurs, escaliers mécaniques, portes automatiques, compteurs énergie, sondes de température de locaux techniques. L’application reproduit le plan en 3D de la gare et signale leur état de fonctionnement en temps réel. Les agents peuvent ainsi intervenir rapidement en cas de dysfonctionnement.
Cet outil équipe déjà 650 gares en France. L’objectif est d’atteindre les 700, ce qui représentera 6 000 équipements connectés et 800 millions de données.
En 2024, l’application Smart station permettra également le suivi des consommations d’eau, la télésurveillance et la télécommande centralisée de l’éclairage, du chauffage, de la ventilation et de la climatisation des gares.
SDOT : le train du futur déjà bien présent
SNCF Voyageurs propose aux régions organisatrices de mobilité, dans le cadre de la rénovation des rames TER, la plateforme SDOT pour Service Digital On Train, qui regroupe différents services à bord des trains, comme la vidéoprotection, la rétrovision (l’équivalent du rétroviseur sur un véhicule routier), l’information voyageur à bord ou encore le comptage des passagers. Le point commun est l’installation d’un réseau à bord et d’une liaison pour le transfert des données. Il est possible de retransmettre en direct des images de vidéosurveillance vers un PC de sécurité, de diffuser de l’information en temps réel ou de transférer en temps réel des mesures de fréquentation des trains afin que l’exploitant adapte son offre de transport.
Plus de 100 rames TER sont déjà équipées de la solution SDOT, notamment dans le Grand Est. Le programme de rénovation concerne près d’un millier de rames qui circuleront dans 11 régions de France et au Luxembourg.
Un outil pour comparer les émissions de CO2
Captrain, une des sociétés de Rail logistics Europe du groupe SNCF, a développé pour ses clients un outil informatique, CapGreen pour analyser les données d’un trafic marchandises et de comparer les émissions de CO2 s’il emprunte la route ou le rail. En intégrant un calculateur nommé Ecotransit, CapGreen convertit notamment les données récoltées en équivalent CO2 économisées lorsqu’il passe par le fer.
Le traitement des images passe par l’IA
La SNCF s’est lancée en 2019 dans un projet de Traitement numérique des images (TNI). Après trois années de recherche entre la direction de l’innovation et la direction TER Grand Est, la SNCF a développé un outil destiné à exploiter éthiquement, en interne, les nombreux flux vidéo générés par les caméras présentes dans les gares, les trains et dans ses emprises.
Toutes les données biométriques ou à caractère personnel sont effacées, remplacées par une forme humaine très imprécise qui empêche toute reconnaissance. Ainsi, les flux vidéo sont traités dans le respect de la vie privée des clients, conformément aux obligations imposées par la CNIL et le groupe SNCF.
Même anonymisés, les flux vidéo peuvent être analysés pour produire notamment plusieurs statistiques telles que le nombre de personnes dans les trains, leur position dans le train, ou la dimension de leurs bagages. Cette analyse offre par exemple la possibilité d’adapter au mieux l’offre de train aux besoins des clients. C’est le cas des TER dans lesquels la fréquentation ne peut s’appuyer sur les réservations non obligatoires.
L’analyse des images peut aussi servir à des fins de sûreté, notamment pour la détection de mouvement de foule sur un quai, ou dans une gare par exemple.
NI est lauréat du programme d’accompagnement Propulse de l’Agence pour l’Innovation dans les Transports.
Une appli d’IA générative par et pour la SNCF
Une application d’IA Générative, baptisée SNCF Groupe GPT, a été lancée en septembre 2023, puis présentée à des dirigeants.
Elle propose différents cas d’usage : lire, analyser ou générer des textes, interpréter et générer des images, intégrer des documents pour une analyse via l’IA, … etc.
L’outil repose sur les avancées des derniers modèles de langage IA, notamment OpenIA, et permet d’explorer les possibilités infinies de l’IA générative. Il est actuellement en phase de test auprès d’un échantillon de collaborateurs. Des parcours de prise en main de l’outil sont également mis en place dans les Lab 574 (voir encadré) pour accompagner les salariés dans une meilleure utilisation de l’IA.
L’amélioration de SNCF Groupe GPT doit permettre la réalisation de nouvelles tâches nécessitant le recours à la voix, à l’image, à la vidéo.
Un nouveau bilan environnemental numérique pour sensibiliser
Mon e.Carbone est une application développée par e.SNCF Solutions, disponible sur ordinateur et sur mobile, destinée à sensibiliser les collaborateurs de la SNCF aux enjeux de leur bilan carbone. Pour établir ce bilan environnemental numérique, Mon e.Carbone s’appuie sur l’utilisation du matériel électronique (ordinateurs, tablettes, smartphones), le volume de données stockées en ligne (documents et mails) et les impressions effectuées.
Si le coût environnemental des impressions est désormais bien connu, l’enjeu du stockage des données est moins bien intégré par les utilisateurs. Elles sont pourtant stockées dans des data centers très gourmands en énergie puisqu’ils nécessitent d’être refroidis en permanence. L’application propose notamment à l’utilisateur, la suppression de fichiers ou de mails en double.
L’application Mon e.Carbone est également disponible en open source pour des entreprises extérieures qui souhaiteraient déployer cette solution pour leurs collaborateurs.
Upply automatise la gestion du fret
Upply est une solution numérique lancée en 2018 par Geodis pour mettre directement en relation les expéditeurs, principalement des TPE et des PME, avec les transporteurs. Upply facilite la vie des petites et moyennes entreprises qui n’ont pas de services ou d’équipes dédiées, en automatisant la gestion du transport de marchandises.
Les clients ont accès à des milliers de transporteurs référencés et vérifiés par Upply. Pour les transporteurs, la plateforme offre la possibilité d’identifier facilement de nouveaux clients à leurs conditions (choix des lots et fixation du prix libre) et de sécuriser leur trésorerie (paiement à J+7 post livraison).
Actuellement accessible en France, en Espagne, en Allemagne et en Belgique, la plateforme devrait également être déployée en Italie d’ici à avril 2024 puis dans d’autres pays européens d’ici la fin 2025.
L’alerte train complet sur SNCF Connect
L’appli de vente de billets de la SNCF mais aussi des 30 réseaux urbains en France, et d’autres moyens de transport (VTC, taxis, vélo en libre-service) se dote régulièrement de nouvelles fonctionnalités.
Parmi elles, l’alerte Train complet lancée en décembre 2023. En s’appuyant sur l’analyse des données et en utilisant des algorithmes dédiés, l’alerte Train complet permet aux voyageurs qui n’ont pas trouvé de place dans le train de leur choix, d’être informés lorsqu’une place se libère. Alerté, le voyageur dispose alors d’un créneau d’achat limité, entre dix minutes et deux heures en fonction de la date de départ de son train, pour finaliser la réservation. Depuis son lancement, près de 300 000 alertes ont été créées et 84 % des voyageurs inscrits ont eu l’opportunité d’acheter une place qui s’était libérée.
La traduction automatique pour les JO
Comme son homologue d’Île-de-France la RATP, la SNCF a développé sa propre application de traduction. Testée pendant la coupe du monde de Rugby, Trad SNCF est un moteur de traduction automatique basé sur l’intelligence artificielle. Les agents peuvent le télécharger sur leur téléphone ou leur tablette afin d’informer les voyageurs ne parlant pas français.
TradSNCF est capable de converser dans 130 langues. Le travail d’apprentissage renforcé avec l’aide de l’IA sera mené sur les principales langues de l’olympisme : anglais, espagnol, allemand, italien, néerlandais, portugais, japonais, arabe, chinois, indonésien.
Les conversations ne sont pas enregistrées, et le traitement des données de traduction s’effectue à travers des plateformes installées au sein de l’Union Européenne, garantissant la protection des données personnelles des voyageurs et des collaborateurs.
Yann Goubin

Six Lab 574 pour tester

Les Lab 574 au nombre de six (Saint-Denis, Toulouse, Nantes, Lyon, Lille et Marseille) sont des lieux où les ingénieurs de la direction Numérique du groupe, testent, développent et inventent les technologies. de demain. Ce sont aussi des lieux de formation pour les salariés du groupe qui viennent découvrir ces nouvelles technologies.

Le nombre, 574, a été choisi en référence à la vitesse, en km/h (574,8 exactement), atteinte par un TGV lors du record de 2007.

 

Ewa

Ces régions qui font le choix de compliquer la vie des voyageurs

zou region sud

Fortes de leur droit à fixer leurs propres tarifs pour les transports, certaines régions, en l’occurrence Sud, Nouvelle Aquitaine, Pays de Loire et Normandie (l’Ile-de-France devant être considérée comme un cas particulier de longue date) ont décidé de ne plus appliquer le tarif national qui prévalait pour les passagers en correspondance. Ce tarif qui s’appliquait sur le TGV et, en continuation de parcours, sur le TER, simplifiait la vie des voyageurs en leur proposant un seul et unique billet pour la totalité de leur parcours. De ce fait, ils pouvaient également bénéficier sur l’ensemble du voyage des réductions des cartes nationales Avantage ou Liberté ainsi que des contrats pro pour les entreprises l’ayant souscrit. Cette rupture oblige désormais les passagers en correspondance à s’acheter deux billets : un titre de transport pour la grande distance TGV ou Intercité et un autre titre émis par la région pour la portion TER. Or sur certaines destinations, les passagers en correspondance peuvent représenter 25% des usagers. Certes les régions arguent que leur tarif local peut être moins cher que le tarif national, mais à quoi bon si les correspondances ne sont plus assurées ?

François Deletraz

*La vente de billets en correspondance TGV-TER est régie par le décret n° 2016-327 du 17 mars 2016 relatif à l’organisation du transport ferroviaire de voyageurs et portant diverses dispositions relatives à la gestion financière et comptable de SNCF Voyageurs.

Ewa

Les limites de SNCF Connect

Trenitalia Thello Frecciarossa Paris

Quel voyageur n’a pas rêvé d’avoir sur son smartphone ou sur son ordinateur un assistant capable d’indiquer en détail le cheminement de porte-à-porte pour son déplacement ? De nombreuses start-up ont essayé de rendre ce rêve possible mais se sont cassé les dents sur le faramineux volume d’informations à agréger. Contre toute attente, le premier à y être parvenu était un opérateur national : les chemins de fer fédéraux en Suisse. On peut en effet trouver sur leur site, depuis longtemps déjà, les horaires de tous les transporteurs et acheter aussi bien des billets de train, de bateau, d’autobus ou de transport urbain. Pour rattraper son retard, la SNCF a décidé de lancer SNCF Connect. Un nouveau site internet et une nouvelle application appelés non seulement à remplacer toutes les précédentes (assistant SNCF, oui.SNCF, sncf.com etc…), mais encore à devenir un assistant « de porte-à-porte ».

La tâche est immense et nécessite de démarcher un à un les multiples opérateurs locaux. Avec ce handicap de taille : SNCF Connect est une agence de voyages qui ne veut pas vendre les titres de ses concurrents comme Trenitalia ! Ajoutez à cela que SNCF Connect souhaitera avant tout mettre en avant les produits de la SNCF pour les longues distances, ce qui donne de la marge à la concurrence comme l’agence en ligne Trainline.

Malgré l’envergure de SNCF Connect et de ses ressources, le travail d’intégration des différentes tarifications et abonnements de tous les opérateurs locaux et régionaux est colossal, même en se concentrant sur le territoire national. En effet, chaque opérateur a ses propres règles d’échanges et de remboursements. Par exemple au sein même de la SNCF les règles sont différentes selon que vous voyagez en TGV, en Intercité, en Thalys, en Eurostar, ou en Lyria. A quoi s’ajoute la problématique de la billettique : faut-il imprimer ses billets ? Comment passer les portillons de contrôle ? Et enfin à qui le passager devra-t-il s’adresser pour un changement, une irrégularité ou une annulation ?

F. D.

Ewa

Oui.sncf et l’Assistant basculent dans SNCF Connect

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La SNCF, qui affirme vouloir aller vers plus de simplicité, change une fois de plus le nom de son agence de voyages en ligne : en 2017, le site voyages.sncf était rebaptisé oui.sncf. Depuis le 25 janvier, ce site et l’appli s’appellent SNCF Connect. Ils regroupent non seulement le portail de réservations et de ventes mais aussi l’information voyageurs que l’on trouvait jusqu’alors sur l’Assistant SNCF. La bascule s’est faite dans la nuit du 24 au 25 janvier, sans interruption de service, se félicitent ses promoteurs. Les clients de la SNCF qui avaient un compte sur oui.sncf le retrouveront automatiquement sur l’appli et sur le site SNCF Connect.

SNCF Connect a vocation à devenir la porte d’entrée unique pour tous les déplacements de proximité et de longue distance, sur tout le territoire, souligne Anne Pruvot, la directrice générale de SNCF Connect & Tech, (le nouveau  nom de e.Voyageurs SNCF, la filiale digitale de SNCF Voyageurs).  On n’y est pas encore. Pour le moment, on peut réserver, acheter ou échanger des billets de TGV, d’Intercités, des billets TER (autrement dit toutes les offres de SNCF Voyageurs) ainsi que des billets de bus, du covoiturage ou encore les pass Navigo ou les tickets + permettant de circuler sur le réseau géré par Ile-de-France Mobilités. On peut aussi chercher un itinéraire urbain en France, avoir des infos et des alertes en temps réel ou encore acheter des cartes et des abonnements régionaux. « Nous voulons compléter notre offre avec des vélos, des trottinettes et toutes les alternatives à la voiture individuelle. Et couvrir toutes les régions, les métropoles ou des collectivités plus petites. Il s’agit de combiner le meilleur de la courte et de la grande distances et de l’accompagner avec de l’information voyageurs« , résume Anne Pruvot.

Un volume d’activité de 6,5 milliards d’euros attendu en 2025

En revanche, ni le site ni l’appli ne proposeront les offres des compagnies ferroviaires concurrentes. Pas possible par exemple d’acheter un trajet Paris-Lyon sur Trenitalia.  « Là où il y a déjà une offre de la SNCF, nous ne proposerons pas d’offre concurrente sur la même ligne« , édicte Christophe Fanichet. Ce qui pourrait donner un avantage concurrentiel à d’autres agences en ligne, à commencer par Trainline par ailleurs très bien référencée sur Google.

Selon le PDG de SNCF Voyageurs, SNCF Connect doit permettre d’atteindre l’objectif énoncé par Jean-Pierre Farandou de doubler la part du ferroviaire à l’horizon 2030. « Il faut faire en sorte qu’il y ait plus de voyageurs dans nos trains« , commente-t-il. « Nous sommes le bras armé de la reconquête des clients. En 2021, nous sommes revenus au volume d’activité de 2019, représentant 4,3 milliards d’euros, soit 145 millions de billets vendus. Nous visons 6,5 milliards en 2025« , ajoute Anne Pruvot.

Les services proposés devraient être complétés au cours du premier semestre. La vente de titres pour emprunter les transports de proximité, notamment des bus de proximité, la réservation d’un taxi ou d’une voiture de location sont ainsi dans le viseur. La possibilité d’acheter des places sur le TGV Ouigo qui relie Madrid à Barcelone en Espagne devrait aussi être intégrée plus tard.  « Nous prendrons en compte les remarques des utilisateurs pour nous améliorer et redéfinir notre stratégie au cours du second semestre« , indique SNCF Connect & Tech.

Durant ces derniers mois, plus de 4000 utilisateurs ont déjà participé aux tests fait part de leurs observations avant de lancer la nouvelle appli. Côté SNCF, plus de 300 collaborateurs dont 200 experts tech répartis en 19 équipes ont codé simultanément et permis de proposer plus de 170 fonctionnalités, en gardant en tête l’objectif d’avoir l’appli la plus simple possible à utiliser. Ainsi, les les meilleurs prix sont mis en avant sur le site et sur l’application avec l’indication du nombre de places restantes aux prix les plus bas. Tout au long de la navigation numérique, chacun peut bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Quant au choix du mode sombre en fond d’écran, qui peut surprendre, il a été plébiscité lors des premiers tests, assure la SNCF. Selon elle, il permet de mieux lire les informations principales et d’être moins énergivore.

MH P

 

 

 

 

Ewa

La RATP gagne le contrat d’exploitation du réseau numérique du Grand Paris Express

gare grand paris express Villejuif-institut gustave roussy

C’est un contrat « majeur », souligne le groupe RATP, dont la filiale RATP Solutions Ville a remporté l’appel d’offres lancé début 2020 par la Société du Grand Paris (SGP) pour déployer et gérer le réseau de fibre optique le long des lignes du futur métro. Le contrat devrait rapporter 500 millions d’euros cumulés sur sa durée fixée à 25 ans.

« L’infrastructure de transport donne l’occasion de réaliser un réseau numérique à très haut débit », explique Valère Pelletier, le directeur général de RATP Solutions Ville, en rappelant que le métro historique parisien est déjà équipé de 170 000 km fibre optique le long de ses lignes, déployés et opérés par RATP Connect. D’où le choix en sa faveur de la SGP, qui a voulu, poursuit-il, s’appuyer sur l’expertise d’exploitant de transport et de réseau numérique de la RATP.

Ces infrastructures, qui seront réalisées au fur et à mesure de l’avancée du métro (200 km de lignes sont prévus), vont permettre « de galvaniser l’accès au Très Haut Débit des territoires desservis par le Grand Paris Express », souligne la RATP. Elles bénéficieront en effet non seulement aux voyageurs mais aussi à plus de 20 000 entreprises, administrations et centres de recherche, indique la Régie. « Les premiers clients seront raccordés à ce nouveau réseau fin 2022 », précise-t-elle.

Le contrat comprend un autre volet : la mise en place de minis data centers urbains. Dans chacune des gares ou presque en effet (le Grand Paris Express comptera 68 gares, mais seule une cinquantaine est concernée), il sera prévu des espaces de stockage informatiques au plus près des sites des clients. RATP Solutions Ville commercialisera ces minis data centers. « Ce marché est émergent mais est appelé à se développer », affirme Valère Pelletier. « Les entreprises voudront avoir les temps de latence les plus courts possible. On va aller chercher de nouveaux clients », ajoute-t-il.

Les risques industriels et commerciaux reposeront sur le concessionnaire qui pourra vendre ses services notamment aux opérateurs mobiles qui voudront s’y brancher, et qui en déployant la 4G puis la 5G, auront besoin d’hébergement pour gérer les flux de données.

RATP Solution Ville qui va y consacrer un investissement chiffré en dizaines de millions, versera une redevance à la SGP. La toute filiale nouvelle filiale de la RATP créée en début d’année, qui doit réaliser 110 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel (dont 30 millions avec les télécoms), affirme s’attendre à gagner de l’ordre de 20 millions d’euros par an avec ce contrat. Une trentaine d’emplois directs devraient être créés.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Solution Régulation. Smart city produit marketing, dystopie ou outil de décarbonation ?

IA

La smart City serait-elle passée de mode ? L’idée de ville intelligente fait moins parler d’elle. On ne s’en plaindra pas. Il est temps de sortir des gadgets numériques connectés pour déployer des outils répondant aux enjeux sociétaux afin qu’ils aident à relever les enjeux colossaux du réchauffement climatique. La clef réside dans les dispositifs de coopération entre acteurs publics et privés.

Par Jean Coldefy

Après avoir fait dans les années 2010 la une des journaux et être l’objet de nombreux prix, la smart city aurait-elle aujourd’hui fait long feu ? Cette promesse d’une ville pilotée par la technologie, concept proposé à l’origine par IBM et Cisco, n’est jamais vraiment devenue une réalité et les deux principaux protagonistes ont semble-t-il jeté l’éponge. Dès l’origine des voix s’étaient émues en France d’une privatisation de la ville (cf. par exemple l’article de la revue Esprit de mars 2011, d’Isabelle Baraud-Serfaty). D’autres s’élevaient contre une déshumanisation possible de l’urbain par la technologie. De fait les débats sur les possibles acceptions de ce que pourrait être une smart city ont montré rapidement les ambiguïtés du terme :

  • La smart city des grands groupes américains était une prolongation de leur propre logique d’organisation : un poste central de commande et de reporting, alors que le propre d’une économie de marché et d’une ville est justement de reposer sur des millions de décisions décentralisées, ce qui rend le système plus résilient d’ailleurs. Cette promesse d’une ville pilotable est certainement séduisante pour des politiques mais irréaliste et orthogonale avec ce qui fait une ville. Sans doute le goût français pour la centralisation des pouvoirs a-t-il été propice à cette vision qui n’a pas résisté longtemps à la réalité.
  • Une ville optimisée par l’instrumentation de ses fonctions servicielles publiques : mobilité, gestion des déchets, gestion de l’eau, … c’est sans doute dans cette acception que les progrès les plus importants ont pu être constatés. La promesse n’a cependant pu être totalement tenue par méconnaissance de l’organisation des villes et les impacts financiers et organisationnels de ces technologies, mal pris en compte, et en décalage avec les ressources mobilisables. Par ailleurs, le numérique s’adressant à l’individu, il peut y avoir des logiques contradictoires entre l’optimisation d’activités individuelles et la préservation des biens communs. L’exemple le plus typique est celui de Waze, qui envoie le trafic routier dans des zones où il n’a rien à y faire, pour faire gagner du temps aux individus (la ressource rare par excellence dans une société d’abondance) dans une quête de vitesse que rien ne devrait refréner. Entre service à l’individu et préservation des biens communs, le numérique choisira toujours le premier, parfois au détriment du second. L’intérêt général n’est pas la somme d’intérêts individuels, le numérique l’illustre parfaitement.
  • Une ville plus accessible et participative par le déploiement d’objets connectés : l’idée était de coconstruire la ville par le déploiement d’applications permettant de signaler telle ou telle difficulté, d’accéder à des informations via des tags disposés dans la ville. Cette vision d’une ville société de services pose de réelles difficultés dans sa conception du rapport que devrait entretenir les habitants avec leur cadre de vie et la collectivité au sens large. Entre consommateurs de la ville et citoyens acteurs où placer le curseur ? Enfin, le numérique est-il l’outil le plus adapté pour une ville plus participative ? On peut en douter au vu des retours d’expérience.

Aujourd’hui les termes à la mode ne sont plus smart city ou objets connectés, mais data, big data, blockchain, IA. Nous restons dans le même champ lexical et les mêmes catégories de pensée. Le contexte a cependant radicalement changé en 10 ans : le réchauffement climatique, défaillance majeure de l’économie de marché, est une exigence de long terme qui s’impose à nous. Nous avons l’impératif de décarboner nos modes de vie dans les deux à trois décennies qui viennent. Au-delà du marketing, la smart city et ses avatars, le numérique pour faire simple (en mettant de côté les gadgets) peuvent-ils participer à l’écologisation de nos économies et donc des villes qui constituent le cœur de l’économie mondiale ?

CE N’EST PAS EN RÉDUISANT LA VILLE À DES PROCESSUS INFORMATISÉS QU’ON FAVORISE L’INNOVATION, LA RENCONTRE, LA CRÉATIVITÉ

Il convient à ce stade de la réflexion de revenir sur ce qu’est une ville. Fondamentalement, une ville c’est le lieu où des inconnus vivent ensemble, à la différence des villages. C’est le lieu de la rencontre et donc des opportunités, de la sérendipité. Montesquieu écrivait justement que « Les voyageurs cherchent toujours les grandes villes, qui sont une espèce de patrie commune à tous les étrangers ». Dans une économie de l’innovation, les villes sont au cœur de l’économie : elles sont le lieu où se concentrent les grandes entreprises, les PME, les universités, les acteurs publics dans une logique de réseau débordant largement la simple limite physique de la ville, avec des hinterlands étendus. C’est ce magma interactif qui produit les innovations, suscite la créativité, dans un mouvement brownien. Il peut paraître paradoxal dans cette compréhension de la ville de croire que son informatisation permettra d’accroître son potentiel d’innovation et d’améliorer la qualité de la rencontre. Ce n’est pas en réduisant la ville à des processus informatisés qu’on favorise l’innovation, la rencontre, la créativité. La ville intelligente, traduction française de la smart city, repose en fait sur un faux-sens : le terme intelligence en anglais signifie information (cf. l’acronyme CIA) et a été repris tel quel en français. Profitons de cette erreur, pour justement rebondir et espérer une ville plus intelligente, c’est-à-dire qui fasse sens pour les citoyens, où la technologie soit au service de buts communs, et non une ville qui soit au service de la technologie. Quels pourraient être ces buts communs ? A l’évidence la diminution des émissions de CO2, qui doivent selon le GIEC baisser de 40 % d’ici 2030 si l’on veut contenir le réchauffement climatique à +1,2° par rapport au début du XXe siècle. Mais il y a d’autres enjeux collectifs. La ville, outre le lieu des interactions sociales, c’est également des flux (donc la mobilité) et des formes urbaines. La smart city peut-elle contribuer à améliorer la mobilité, les espaces et le vivre ensemble ? A l’heure de la rareté des fonds publics, de la bataille pour l’espace public (pour la mobilité, pour l’immobilier), de la nécessité de ne plus gaspiller et de tout recycler, la smart city permet-elle de répondre à ces enjeux ?

Au final, la question n’est pas celui de la smart city, mais de la finalité qu’on souhaite lui donner. Les outils numériques ne sont que des outils. C’est au politique de donner le sens qu’ils doivent trouver. Une ville plus sûre, des ressources publiques optimisées, une ville fluide, etc. : les options possibles sont nombreuses et diverses. Une smart city pour quoi faire ? Quel bien commun cela contribue-t-il à accroître ? Quels équilibres entre la gestion des ressources individuelles (notamment le temps) et publiques (CO2, espaces publics, fonds publics, qualité de l’air) ? Quel équilibre entre vitesse et lenteur ? Telles sont les questions que devrait traiter la ville intelligente.

Dans le domaine de la mobilité, il est clair que les outils de la ville intelligente peuvent contribuer à décarboner les mobilités, si l’on prend en compte les objectifs des différents acteurs et qu’on les hiérarchise selon les espaces et les temporalités : optimisation du temps pour les individus, accessibilité pour les politiques publiques, pérennité des modèles économiques pour les opérateurs de mobilité. La mobilité intelligente sera ainsi celle qui articule enjeux publics et individuels avec des financements soutenables.

LE NUMÉRIQUE PERMET AUJOURD’HUI D’ASSURER UNE MULTITUDE DE FONCTIONS DANS LA MOBILITÉ URBAINE AVEC DES GAINS SOCIÉTAUX NOTABLES

Le numérique permet aujourd’hui d’assurer une multitude de fonctions dans la mobilité urbaine avec des gains sociétaux notables : optimisation des vitesses commerciales des réseaux de TC (priorité tramways et bus) et donc amélioration du service client et économie des fonds publics, optimisation des espaces publics de voiries (gestion des carrefours à feux) qui permet une allocation à d’autres usages que la voiture, information voyageurs de qualité, billettique et paiement des services de mobilité, péages routiers, etc. Au-delà de ces applications connues, les données mobilité publiques et privées se font de plus en plus nombreuses. La puissance de calcul et les capacités de stockage ont explosé permettant des traitements temps réel mais aussi différé, en utilisant les données historisées. Alors que nous connaissons mal la demande de mobilité, – la voiture assure 80 % des km parcourus en France depuis 20 ans, comme ailleurs en Europe – il y a un potentiel de progrès très important avec des outils permettant de mesurer, comprendre, pour mieux agir, évaluer de manière efficace et efficiente.

Par ailleurs, des services à la frontière entre le public et le privé émergent : les services de mobilité partagée (VLS, covoiturage, autopartage) portés par le secteur privé ont besoin dans le monde urbain de coopérer avec le public, en particulier pour accéder à l’espace public. La rareté de cet espace oblige à une gestion fine et partagée par les AOM (autorités organisatrices de la mobilité) pour une gestion de ce bien commun, et donc des préconisations voire des exigences vis-à-vis des acteurs privés de la mobilité.

Pour tenir compte de cette nouvelle donne technologique et entrepreneuriale, la loi d’orientation des mobilités (LOM) comporte deux articles (28 et 32) qui illustrent le propos. L’article 28 oblige les opérateurs de mobilités, privés comme public, mais disons-le surtout publics (AOM), à ouvrir les canaux de vente de leurs services pour permettre à des tiers de développer des services de mobilité intégrée (appelés MaaS), permettant d’offrir une mobilité
sans couture aux voyageurs. L’article 32 oblige acteurs privés des véhicules connectés (les constructeurs automobiles) et des navigateurs (Google, Waze, TomTom…) à fournir aux AOM les données historiques de mobilité à des fins de connaissance de la mobilité. Ces deux articles de la LOM reposent sur une logique d’ouverture des acteurs et de sortie des rentes de situations sur la donnée pour porter l’effort sur les traitements : partage des données publiques et privées, et élargissement à tous les acteurs pour éviter que le public ne cannibalise des marchés qui peuvent trouver leur modèle économique et profiter des capacités d’innovation du secteur privé.

LES OUTIL DE LA SMART CITY INTERROGENT LE RÔLE DU PUBLIC ET DU PRIVÉ ET LEUR COMPLÉMENTARITÉ

Il est ainsi évident qu’une mise en commun des données publiques et privées est plus créatrice de valeur que des bases de données partielles. Les outils de la smart city interrogent ainsi le rôle du public et du privé et leur complémentarité. La clef réside donc dans les dispositifs de coopération qui seront mis en place. Si comme évoqué plus haut, on considère que la mobilité intelligente sera celle qui combine l’intérêt du voyageur mais aussi l’intérêt commun, dans cette logique la réutilisation des données publiques devrait être conditionnée à des motifs d’intérêts généraux, dans la mesure où cette réutilisation peut mettre à mal des biens communs, l’espace public en particulier.

Dans le domaine de la mobilité, cela se traduit par exemple par l’intégration par les applications privées utilisant des données publiques des contraintes d’usage de l’espace public comme le respect de la hiérarchie des voies, la tranquillité de certaines zones, et évidemment le respect du Code de la route (qui interdit d’informer sur la position exacte des forces de l’ordre, ce que des applications bien connues ne font pas, sans que les pouvoirs publics français s’en émeuvent, au contraire de ce qui se passe chez nos voisins suisses).

Dans l’autre sens, l’accès à des données privées par les acteurs publics, comme le propose l’article 32 de la LOM et qui devrait être repris dans le droit communautaire, est aussi une réforme urgente à déployer. Articulation du public et du privé, avec des règles communes et un principe d’ouverture des données sont donc les points clés de la ville intelligente. C’est dans cette logique que la métropole de Lyon a mis en place un dispositif de licence de mise à disposition des données assurant la compatibilité de la réutilisation des données publiques avec les politiques publiques. Ce dispositif, qui vient d’être repris par le GART, a permis de déployer le set de données publiques ouvertes le plus complet d’Europe et le plus réutilisé en France parce qu’il a tout simplement bâti une confiance entre fournisseurs de données et réutilisateurs. Il serait grand temps que l’Etat mette à niveau sa politique sur le sujet : la politique open data sans contraintes est l’idiot utile des géants du numérique. Il nous faut un minimum de régulation. Comme l’a dit très justement récemment l’ancien Président de l’Arcep, « réguler c’est donner du pouvoir à la multitude, c’est dissoudre le pouvoir là où il est concentré au profit de la multitude ».

Si le rêve de la smart city est passé, c’est sans doute celui d’une smart city inadaptée aux réalités urbaines. A l’heure des enjeux colossaux du réchauffement climatique, le numérique doit sortir des gadgets numériques connectés et apporter sa contribution à des villes moins carbonées, plus économes et efficientes. La question de la ville vraiment intelligente est d’abord celle de la prise en main par le politique de ces outils afin de les inscrire dans des politiques publiques et leur donner du sens.

Ce sont ensuite les dispositifs de coopération à mettre en place entre acteurs publics et privés pour optimiser la gestion des biens communs qui assureront le succès. Ceci passera inévitablement par des régulations et un rééquilibrage dans l’accès aux données, le public ne pouvant, seul, être obligé à ouvrir ses données sans réciprocité à des grands acteurs qui disposent à l’évidence de données d’intérêt général. Ce scénario coopératif est celui où les villes tirent parti du numérique en définissant des objectifs clairs d’intérêt général et en organisant la coopération avec les acteurs privés sur la base d’un deal clair : accès et partage des données, dans un cadre sécurisé et respectueux des biens communs, en laissant le jeu ouvert sur le développement de nouveaux services, avec des modèles économiques soutenables. La smart city pourrait ainsi devenir une utopie réaliste et non une dystopie d’une somme d’individus optimisant leur temps au détriment des biens communs, c’est-à-dire des biens nécessaires pour tous et dont la surexploitation est dommageable à la communauté dans son ensemble.

acteursmobilite

Ewa

Transdev et Keolis testent l’équivalent français du Replica de Google

Entropy

La spin-off de l’institut de recherche des mobilités Vedecom, Entropy (transformation en grec), a mis au point un « modèle probabiliste » des flux de personnes à l’échelle d’une aire urbaine, voire à l’échelle d’un quartier. La cible ? Les collectivités locales, les entreprises et les opérateurs de transport pour les aider à mieux comprendre les flux humains et à optimiser leur offre multimodale de transport (amplitude de service, horaires, mode). Plus rapide que les résultats des enquêtes ménages-déplacements, cet outil de connaissance des mobilités par intelligence artificielle (IA) veut devancer le Replica promis par Google en 2022.

Concrètement, comment ça marche ? Sur l’écran de l’ordinateur (voir image ci-dessus), la carte de la ville de Blois par exemple, entre 8h et 8h30 du matin. Des taches bleues maculent l’ancienne cité royale et ses abords : plus elles sont foncées, plus les flux sont importants. Une photographie en temps réel des déplacements ? Pas du tout. Aucun capteur, aucune caméra ne transmet d’information à Entropy, la photographie est virtuelle : elle se base sur des données « invariantes », à partir des derniers recensements, des enquêtes ménages de déplacements, des bases de données socio-économiques et des points d’intérêt récurrents sur OpenStreetMap.

La carte est agrémentée de camemberts, d’histogrammes et autres graphiques montrant la répartition des flux en fonction des motifs de déplacements, de la classe d’âge des personnes, de leur sexe, de leur catégorie socioprofessionnelle et de leurs modes de transport.

Visionner la présentation vidéo : ici

La communauté d’agglomération de Rambouillet (Yvelines) a déboursé 25 000 euros pour acheter cet outil IA. Transdev a aussi mordu à l’hameçon après avoir confronté le concept avec les résultats de ses propres enquêtes de terrain « qui ont révélé une marge d’erreur de 5 % », selon le directeur général d’Entropy, Sami Kraiem. Keolis vient d’acheter la matrice aussi. Configurée de demi-heure en demi-heure, d’heure en heure, de jour en jour, au choix, elle permet à l’opérateur de transport, à son autorité organisatrice ou à une entreprise d’optimiser son offre de mobilité en collant au plus près aux habitudes de déplacements sur un territoire.

N. A.

Ewa

De Dakar aux sommets alpins, l’ascension de la filiale digitale de la RATP

PASCAL AUZANNET

RATP Smart Systems, nouvelle appellation d’Ixxi, filiale du groupe RATP créée en 2010 et dédiée à la billettique, l’information voyageurs et les systèmes d’aide à l’exploitation (SAEIV), présente des résultats 2018 prometteurs. Son chiffre d’affaires progresse de 7 % à 30 millions d’euros, porté par des gains de contrats en France : Strasbourg, Bayonne, Provins, Caen. La filiale est aussi sur les rangs pour l’appel d’offres MaaS (mobility as a service) de la métropole d’Aix-Marseille, et teste cette année un système de validation des forfaits de ski par Bluetooth dans la station de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes).

Dans la région capitale, elle a mis au point pour Ile-de-France Mobilités deux nouveaux passes Navigo destinés aux voyageurs occasionnels et qui seront en service entre le printemps et l’automne 2019 : Easy et Liberté +. Enfin, elle travaille sur le système d’aide à l’exploitation pour les navettes autonomes de la RATP.

Mais c’est surtout à l’international que Pascal Auzannet, le dirigeant de RATP Smart Systems, nourrit de gros espoirs. Notamment sur deux marchés stratégiques, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique latine. Déjà présent à Alger et Abidjan (Côte d’Ivoire), la filiale du groupe français dont les 200 collaborateurs œuvrent dans 11 pays, pousse ses pions au Sénégal. Elle y a remporté le contrat pour le nouveau système billettique des transports publics de Dakar : digitalisation de la vente, validation et contrôle des billets pour l’opérateur des bus publics et ses sous-traitants. A moyen terme, il s’agit de développer « un système de transport intelligent ouvert et interopérable pour les transports réguliers et à la demande du Grand Dakar », indique le groupe dans un communiqué.

En Amérique du Sud, la filiale a remporté des contrats de billettique, information voyageurs et système d’aide à l’exploitation à Guadalajara (Mexique), Guayaquil (Equateur) et à Santiago du Chili.

N. A.

Sur le même sujet, lire notre article dans le numéro de février de VR&T (accès abonnés, p.52)L’obsession numérique des Big 3

Ewa

Scoop, l’appli des réseaux qui ne veulent pas dépenser trop

appliSccop

Et voilà un produit high-tech qui vient d'entrer au catalogue de plus en plus fourni de la Centrale d'achat du transport public (CATP) : l'appli d'info- voyageurs et le site web « responsive » c'est-à-dire dont l'affichage s'adapte automatiquement aux supports mobiles afin d'en faciliter la lecture. Son nom : Scoop, afin de mettre en valeur sa conception sur le mode coopératif. « La solution a été conçue par les collectivités et longuement débuguée à Troyes depuis l'été », explique Julie Brunier, directrice du Développement de la CATP.
Le réseau du Grand Troyes (TCAT) a en effet lancé son appli le 29 janvier. Le Grand Cahors (réseau Evidence) et Saint-Brieuc (TUB, appli et site Web) sont sur le point de le faire, après avoir intégré leurs data. La SPL du Tarn et le Grand Evreux sont aussi en cours de développement. Destinée en premier lieu aux réseaux de taille moyenne, l'appli peut tout à fait être achetée par n'importe quelle collectivité qui souhaite un produit haut de gamme à un prix raisonnable. Elle propose toutes les fonctions habituelles, y compris la géolocalisation, l'information en temps réel, la recherche d'itinéraire et les notifications push. Mais l'intérêt de la mutualisation, c'est de la proposer à prix compétitif.
« Alors qu'il en coûte en général entre 50 000 et 120 000 euros pour un développement individuel, Scoop est affichée à 20 000 euros en prix de base, les options sont au catalogue, comme le temps réel à 1 500 euros », énumère Julie Brunier. En option aussi, le ticket virtuel (un titre acheté en ligne qui s'affiche sur l'écran du téléphone avec un décompte horaire à la seconde). Les concepteurs ont voulu lécher le produit et précisent que tous les SAEIV sont compatibles puisque la « moulinette » de Scoop transforme toutes les données au format GTFS.
De plus, le produit est évolutif, les clients auront toujours droit à la dernière version. Et les éventuels bugs signalés par les uns seront corrigés chez les autres… Ils n'auront pas à investir dans des serveurs puisque la plateforme de Scoop est hébergée. Dernier avantage : « la mise en œuvre peut se faire en seulement deux mois », souligne Christophe Chenilyer, directeur Méthodes et Informatique à la TCAT.
La CATP, qui est une émanation d'Agir poursuit son développement à grand pas. Mi-mars, elle devrait référencer son troisième produit de billettique (après la billettique légère et celle pour les scolaires), en espérant réussir à « diviser par deux le prix du système grâce à la standardisation ». En juin, il est prévu de proposer un SIV sol et embarqué, de l'habillage-graphicage, des véhicules de service (de la berline à l'utilitaire). En fin d'année, elle promet des prestations d'AMO, des tenues professionnelles et « probablement des VLS, des Abribus et des poteaux d'arrêt, puisque tous les achats supérieurs à 20 000 euros ont besoin d'un marché ». Finalement, pratiquement tout le nécessaire à l'exploitation d'un réseau…

Ewa

Services. La RATP prend le virage du numérique

Une série d’exigences, au premier rang desquelles la demande que le temps de transport soit du temps utile, pousse la RATP à proposer davantage de services.  « La RATPa vraiment pris le tournant du digital au bénéfice de tous,a ainsi assuré son PdG Pierre Mongin, fin avril.Car il s’agit d’un outil essentiel pour faciliter l’accessibilité du réseau ».Il présentait à la station Charles-de-Gaulle Etoile un nouvel écran tactile d’information urbaine intégrée, le Zenway. En complément des 3000 écrans Image (Information multimodale généralisée dans les espaces) actuellement en cours de déploiement sur le réseau (800 sont installés à ce jour), ce produit développé par la filiale IXXI propose le calcul d’itinéraire et donne des informations utiles (touristiques, commerciales…) autour du lieu où se trouve le voyageur. Installé à titre expérimental dans la salle d’échanges Hoche, il est destiné à remplacer progressivement l’emblématique PILI (plan indicateur lumineux d’itinéraire), créé en 1937. La révolution numérique de la régie passe également par la refonte régulière de son appli mobile (la dernière mouture, avec de nouvelles fonctionnalités date d’avril dernier) et le déploiement progressif de la 3G et de la 4G dans les réseaux métro et RER. Promesse : la totalité des stations, gares et trains équipée en 2016.