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Ewa

Le ministre des Transports visé par une enquête pour détournements de fonds

Philippe Tabarot

Décidément, les débuts de Philippe Tabarot à la tête du ministère des Transports sont difficiles : d’après une information de l’AFP du 13 janvier, une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts visant le nouveau ministre a été lancée en décembre. Elle fait suite à un signalement de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) en juillet 2021, indique de son côté Le journal Le Monde daté du 14 janvier.

L’enquête s’intéresse aux postes occupés par Philippe Tabarot au sein du groupement d’intérêt public (GIP) touristique et culturel puis à la communication pour la commune du Cannet (Alpes-Maritimes) entre 2018 et 2020, ville dont sa sœur, la députée LR Michèle Tabarot, était alors la maire. La justice cherche à savoir si Michèle Tabarot a créé la structure en 2017 dans le but d’y placer plus tard son frère, qui a quitté ses fonctions de directeur de cabinet de la mairie du Cannet en mars 2018, date à laquelle sa sœur n’était plus maire de la ville.

Réagissant, Philippe Tabarot a indiqué dans un communiqué n’avoir « aucune information sur le contenu de cette procédure » concernant « une histoire vieille de quatre ans, sans événement nouveau en réalité. » Et d’ajouter que « lors de premières investigations, voilà plus de deux ans (…); les documents ont montré la réalité de (son) travail ».

Reste que l’image de Philippe Tabarot risque d’être un peu plus écornée notamment aux yeux des cheminots. L’arrivée au ministère des Transports de l’élu LR des Alpes-Maritimes avait déjà suscité son lot de critiques de la part de syndicalistes pour ses combats passés : alors sénateur, il prônait un meilleur encadrement du droit de grève. En tant qu’élu de la région Sud, il a aussi conduit le processus d’ouverture à la concurrence des TER, faisant de cette collectivité l’une des premières à l’expérimenter depuis le 15 décembre.

A peine nommé, il a également suscité l’émoi de cheminots après le suicide d’un conducteur de TGV la nuit de Noël, estimant un peu vite (et faussement) que ce drame « aurait pu être plus grave » si le conducteur « avait souhaité faire dérailler son train »…

Ewa

Les premiers (faux) pas du ministre des Transports

Philippe Tabarot

A peine nommé et déjà critiqué. De nombreux cheminots n’ont pas du tout apprécié les commentaires du nouveau ministre des Transports (LR) après le suicide, le 24 décembre, d’un conducteur de TGV. L’événement « aurait pu être plus grave » si le conducteur « avait souhaité faire dérailler son train », a déclaré le 25 décembre Philippe Tabarot.

« Il n’y a eu aucune once d’humanité dans ses propos« , a dénoncé sur RTL, le député LFI de l’Essonne Bérenger Cernon, ancien cheminot. « Le nouveau ministre des Transports n’a pas un mot de compassion pour notre collègue, préférant alimenter le cheminot bashing le plus stupide en sous entendant que les voyageurs auraient pu êtres blessés« , a déploré de son côté sur X Fabien Villedieu, membre de Sud Rail.

Face au début de polémique, le ministre est revenu sur ses déclarations. « Certains de mes propos ont été mal interprétés, a-t-il dit. Il y a eu des répercussions sur des centaines de personnes, mais c’est avant tout un drame humain », a concédé le 26 décembre celui qui était jusqu’alors vice-président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat.

Reste que ses propos montrent une méconnaissance du système ferroviaire alors qu’il passait pour un bon connaisseur du secteur, Un conducteur ne peut pas faire dérailler son train car des systèmes automatiques de freinage des trains existent sur toutes les grandes lignes ferroviaires.