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Ewa

Le plan de relance ferroviaire va profiter à l’Auvergne

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Le plan de relance ferroviaire commence à être décliné sur le plan régional : Auvergne-Rhône-Alpes et l’État ont signé, le 5 octobre, un accord pour investir 280 millions d’euros dans le réseau ferroviaire auvergnat, qui seront engagés sur les deux prochaines années. Ce qui représente une hausse de 130 % par rapport au contrat de plan Etat-Région (CPER), signé en juillet 2015, qui comportait un volet ferroviaire de 120 millions d’euros sur cinq ans, souligne la région, qui annonce qu’elle double ainsi sa participation.

130 millions d’euros pour Paris-Clermont-Ferrand 

Les investissements concernent en premier lieu la liaison ferroviaire Paris – Clermont-Ferrand. Sur cette ligne, un train sur deux arrive avec un retard de plus de cinq minutes entraînant une augmentation globale du temps de trajet. L’État consacrera 87 millions d’euros et la région 43 millions aux travaux qui doivent permettre de gagner 15 minutes sur les trajets avec arrêts, qui passeront de 3 h 30 à 3 h 15. Autres améliorations prévues : un aller-retour supplémentaire doit être créé d’ici 2021 (neuf allers-retours par jour contre huit actuellement) et la régularité des trains devrait passer à 90 % à horizon 2025,.

130 millions pour les petites lignes 

L’accord va également permettre d’accélérer l’investissement consacré aux petites lignes régionales qui représentent plus de 500 kilomètres. 130 millions d’euros supplémentaires vont ainsi être investis à parts égales par l’État et par la région (65 millions d’euros venant de la région, 65 millions d’euros de l’État). Déjà, en 2016, un plan de sauvetage des petites lignes auvergnates d’un montant total de 264 millions d’euros avait été annoncé, dont 125 millions d’euros par la Région. Plus de 120 millions d’euros ont déjà été investis sur ces lignes, dont 82 millions par la région.

20 millions pour le fret

Troisième volet du plan de relance : le fret. À l’horizon 2030, cinq lignes de fret ferroviaire sont menacées en Auvergne. La région et l’État ont donc décidé d’investir 20 millions d’euros, 10 millions d’euros chacun, pour rénover Volvic – Le Mont Dore (7,1 millions), Vichy – Puy-Guillaume (4 millions), Riom – Volvic (3,5 millions), Vichy – Cusset (3,5 millions) et La Ferté-Hauterive – Saint-Pourçain-sur-Sioule (2,6 millions). Ces investissements doivent permettre de transporter 1 million de tonnes de marchandises chaque année, soit près de 30 000 poids lourds évités et de « sauvegarder 1 500 emplois directs et indirects », estime la région.

Yann Goubin

Ewa

« Le gouvernement fait le service minimum pour les transports »

Yves Crozet

Ville, Rail & Transports a interrogé l’économiste Yves Crozet sur le plan de relance ferroviaire présenté le 3 septembre par le gouvernement.

Ville, Rail & Transports. Quel regard portez-vous sur le plan de relance gouvernemental ?

Yves Crozet. Ce qui ressort avant tout, selon moi, c’est que le gouvernement est pessimiste sur la reprise. Quand il nous dit qu’il faudra attendre 2022 pour retrouver les niveaux d’activité de 2019, il sous-entend que nous allons vers une récession très importante.

On voit bien que c’est d’abord un plan de relance économique et social qui a fait, ensuite, l’objet d’un verdissement. Il prévoit des aides aux entreprises, des aides aux ménages et un soutien à des entreprises publiques comme la SNCF. C’est un plan de relance qui arrose un peu tous les secteurs. C’est un peu l’inventaire à la Prévert. Le verdissement est finalement un aspect marginal du plan, sans doute aussi parce que Bruxelles le demande. L’essentiel va aux bâtiments, à la rénovation énergétique… C’était déjà dans les tuyaux depuis plusieurs mois.

VRT. Les aides au ferroviaire vous paraissent-elles à la hauteur des enjeux ?

Y. C. Pour les transports, le gouvernement fait le service minimum. Il a prévu une recapitalisation d’environ 2 milliards d’euros pour la SNCF. Or la SNCF va perdre bien plus avec la crise de la COVID-19. Le gouvernement ne lui fait pas de cadeau.

Il affirme aussi vouloir relancer l’activité ferroviaire et faire passer la part modale du fret de 9 % actuellement à 18 %. Mais ce ne sont que des vœux pieux. Pendant le confinement, la part modale du fret ferroviaire est tombée à 6 ou 7 % : il y a eu plus de circulations de camions que de trains de marchandises. Ce ne sont pas les quelques appels d’offres pour faire des lignes de ferroutage (pour aller par exemple de Normandie à l’Espagne) qui vont changer la situation.

Je ne vois pas non plus grand-chose pour relancer l’activité voyageurs. Ce ne sont pas les deux trains de nuit qui vont y contribuer. Il y a un saupoudrage des financements mais tout cela ne représente pas grand-chose. En revanche, on reprend ainsi les propositions de la Convention citoyenne sur le climat. On fait aussi plaisir aux élus en parlant de la relance des petites lignes. On nous a déjà tellement fait de promesses sur la mobilité depuis 20 ans ! Mais sans résultats. Les annonces faites avec le plan de relance n’auront aucun impact sur les parts modales.

VRT. Votre discours est extrêmement pessimiste…

Y. C. Je suis très pessimiste sur les conséquences économiques du confinement. Il va y avoir plusieurs centaines de milliers de chômeurs en plus, ce n’est pas favorable aux transports. Avec la baisse des flux de marchandises et des voyageurs, le ferroviaire va souffrir plus que les autres secteurs. Le gouvernement travaille sur l’urgence économique et sociale.

VRT. Qu’aurait-il fallu faire, selon vous, pour une vraie relance du ferroviaire ?

Y. C. Si le gouvernement avait vraiment voulu une relance du ferroviaire, il aurait débloqué 10 milliards d’euros pour les mobilités du quotidien. Autrement dit, pour les métropoles. Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse… Là où il y a du monde et une vraie demande. Les pouvoirs publics auraient dû clairement dire quels travaux envisager avec les élus pour chacune des métropoles. Beaucoup demandent des RER métropolitains sur le modèle de l’Ile-de-France. Là, les investissements auraient du sens.

VRT. En revanche, le transport aérien est particulièrement aidé…

Y. C. On aligne les milliards pour ce secteur qui est dans une situation particulièrement difficile en ce moment. Le gouvernement souhaite travailler sur l’hydrogène, ce qui a vraiment du sens pour l’aérien, notamment pour Airbus, un fleuron de notre industrie. Il y a un vrai enjeu de compétitivité : si dans quelque temps l’aérien redémarre au rythme de la croissance des vingt précédentes années, il faudra avoir réussi à le décarboner.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt