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Ewa

Des assises, des ateliers et des trophées pour encourager la mobilité de demain

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Le futur plan de déplacements urbains d’Île-de-France vise à augmenter très sensiblement la part des transports publics ou des modes de transport doux d’ici 2020. C’est dans cette perspective que des Trophées de la mobilité ont été remis à cinq lauréats primés dans quatre catégories. Trente candidats s’étaient manifestés. En feuilletant les dossiers de candidature, on pouvait relever, au hasard, les campagnes de prévention routière de Rosny-sur-Seine ou le projet Diderot de « boulevard apaisé » dans le 12e arrondissement de Paris. On notait aussi l’utilisation par Geodis d’une installation terminale embranchée, pour permettre à un producteur de sable de passer de la route au chemin de fer. On remarquait encore des ateliers mobilité de la RATP, destinés à mieux insérer des publics ayant des difficultés – culturelles, linguistiques, sociales – à utiliser des réseaux de transport. Le point commun à ces initiatives ? Toutes s’inscrivent dans les objectifs du plan de déplacements urbains (PDU) d’Île-de-France en cours d’adoption, dont l’enquête publique commence en ce début d’année. Le futur PDU se fixe des objectifs comme l’augmentation d’ici à 2020 de 20 % de l’utilisation des transports publics ou de 10 % des modes doux ou actifs (marche à pied et vélo). Objectifs dont l’essentiel a été rappelé par Sophie Mougard, directrice générale du Stif, en ouverture des premières Assises de la mobilité en Île-de-France, qui ont eu lieu le 17 janvier au stade de France, à Saint-Denis. Les Assises se tiendront chaque année et permettront de suivre en continu la mise en place du PDU. Elles ont commencé par des ateliers, véritables bourses aux idées, permettant aux élus, concernés au premier chef, d’échanger sur les bonnes pratiques en matière de mobilité, et de s’approprier les objectifs du PDU.
Les Trophées de la mobilité, qui ont été remis à la suite des ateliers, étaient ouverts aux collectivités, aux entreprises et administrations engagées dans un plan de déplacements, aux exploitants de réseaux de transports et aux gestionnaires d’infrastructure, ou aux associations de la région. Les prix ont été décernés dans quatre catégories : espaces publics (où deux initiatives ont été primées), transports collectifs, marchandises et management de la mobilité. Le jury, qui s’était réuni fin 2012, était présidé par Pierre Serne, vice-président du conseil régional d’Île-de-France, et comptait parmi ses membres un représentant de Ville, Rail & Transports/La Vie du Rail, média partenaire du Stif pour cette opération. Cinq lauréats ont donc été désignés, pour les initiatives suivantes.

La politique vélo des Mureaux
La ville des Mureaux (Yvelines), a été primée dans la catégorie « espaces publics », pour l’aménagement d’un important réseau cyclable. Les Mureaux, il faut le souligner, bénéficie d’un espace assez plat approprié au vélo. Depuis la signature de la charte pour les circulations douces, en 2002, 25 kilomètres d’itinéraires vélos ont été réalisés. Sur cet ensemble on compte 4,2 km de « chaucidou », terme par lequel la commune désigne une bande d’accotement de 1 à 1,5 mètre dans les rues à double sens dont la largeur atteint au moins 4 mètres. Un type d’aménagement que la commune veut généraliser. De plus, un parking à vélos clos et couvert a été aménagé près de la gare SNCF. Depuis 8 ans, aucun cycliste n’a été blessé. Les collèges et les lycées enregistrent une forte hausse de l’utilisation du vélo.

La zone de rencontre de Morsang-sur-Orge
Autre ville primée dans la catégorie Espaces publics, Morsang-sur-Orge (Essonne), pour la création d’une zone de rencontre dans une rue principale du vieux bourg, désormais en voirie partagée sur 400 mètres : limitation de vitesse à 20 kilomètres par heure, suppression des trottoirs, double sens cyclable, aménagement de sept plateaux surélevés, campagne de communication pour sensibiliser les riverains à ce nouveau mode de partage de la voirie. L’axe est d’autant plus sensible qu’il est emprunté par des dizaines d’écoliers et de collégiens. La rue, selon la commune, était autrefois triste et mal organisée ; trottoirs étroits et dégradés, stationnement sauvage. Le projet a été mené à bien en 6 mois, pour 1,3 million d’euros dont 400 000 euros subventionnés.

Le pôle d’échange de Chelles
La communauté d’agglomération Marne et Chantereine (Seine-et-Marne), dans la catégorie « transports collectifs », a été primée pour la création d’un pôle d’échanges multimodal au niveau de la gare SNCF de Chelles. Ce pôle d’échange s’est constitué au fil du temps, avec, pour commencer, en 2000, la réalisation de la gare routière puis, pour principales étapes, la mise en place de la gestion de la gare routière en 2003, le transfert en 2005 de la gestion de cette gare à la communauté d’agglomération, la restructuration de la gare SNCF en 2007, la création de la galerie des transports en 2009 reliant la gare SNCF à la gare routière. Enfin, en 2012, le parc relais a été réhabilité et un service Véligo a été créé.

La barge et le vélo couplés par Vert chez vous
La société Vert chez vous (entreprise de livraison), dans la catégorie « marchandises », a reçu le trophée régional de la mobilité pour son système de livraison combinant la péniche et les vélos utilitaires. Le flux de distribution au fil de l’eau dans Paris intra-muros démarre dans le quartier de Tolbiac et après trois étapes, permettant aux trois équipes de six tricycles électriques de rayonner en ville, fait son demi-tour dans le 16e arrondissement. La rationalisation des tournées assure la pertinence économique de l’opération, chaque équipe faisant quatre relations dans la journée. Vert chez vous bénéficie de l’explosion du e-commerce et donc des flux de livraison aux particuliers. De plus, l’entreprise surfe (si l’on peut utiliser ce terme pour une péniche) sur la pratique du zéro stock qui multiplie le nombre de livraisons dans les magasins parisiens.

L’agglo sans auto popularisée par Cergy-Pontoise
La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) a reçu le trophée de la mobilité, dans la catégorie « management de la mobilité », pour son opération « L’agglo sans mon auto » : six volontaires ont accepté de vivre pendant trois semaines sans utiliser leur voiture, en se déplaçant uniquement grâce aux transports publics. Objectif : « désintoxiquer les citoyens de la voiture ». L’opération doit permettre de réduire l’écart entre une offre en fait conséquente (TC, vélo en libre-service, consignes vélos, vélo stations, autopartage, parcs relais) et une part modale très importante de l’automobile. Selon les carnets tenus par chaque participant, les trajets effectués représentent une baisse de 57 % des émissions de CO2 par rapport à l’utilisation de véhicules personnels, et une économie moyenne de 100 euros par participant pendant 3 semaines. Quant au temps de parcours, il a augmenté de 18 minutes par jour et par participant, ce qui est considéré comme marginal, d’autant que ce temps, sans les risques ni le stress de la conduite, peut en partie se transformer en temps utile, voire tout simplement agréable.

 

F. D.

Ewa

Paris : 14 rames commandées pour la ligne 14

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Quatorze nouvelles rames MP 05 pour 140 millions d’euros : c’est l’acquisition décidée par le Conseil du Stif le 8 février. Quatorze nouvelles rames MP 05 pour 140 millions d’euros : c’est l’acquisition décidée par le Conseil du Stif le 8 février. Avec cette commande faite dans le cadre du marché existant entre la RATP et Alstom, il s’agit de compléter le parc de la ligne 14 en prévision de son prolongement de Saint-Lazare à Mairie-de-Saint-Ouen. Il devrait représenter le premier maillon du futur réseau du Grand Paris Express. Financées en totalité par le Stif, ces rames viennent s’ajouter aux quatre rames supplémentaires financées par le Stif et la RATP. Elles seront d’ailleurs nécessaires avant même la mise en service du prolongement jusqu’à Mairie-de-Saint-Ouen. Leur première utilité : permettre aux essais techniques de se réaliser dans des conditions optimales tout en minimisant leur impact sur le fonctionnement quotidien de la ligne. Parallèlement, l’anticipation de ces achats doit permettre de sécuriser le planning de la mise en service du prolongement, prévue en 2017.
Déjà, l’avenir de ces rames est évoqué : elles pourront être redéployées sur d’autres lignes à roulement pneu – 1, 4, 6 ou 11 – lors de l’arrivée des rames à huit voitures, prévue pour tenir compte de l’augmentation envisagée de la fréquentation sur la ligne 14 de métro. Elle devrait être provoquée à la fois par la croissance régulière du trafic et par les prolongements, à Mairie-de-Saint-Ouen et, au-delà, au nord vers Pleyel et au sud vers Orly, dans le cadre du projet du Grand Paris. Déjà lors de son conseil de décembre, le Stif avait approuvé le schéma de principe relatif à l’adaptation des stations de la ligne 14 pour leur permettre d’accueillir ces navettes automatiques composées de huit voitures. Réalisées par le Stif et la RATP dans le cadre du prolongement à Mairie-de-Saint-Ouen, les études de trafic prévoient à l’horizon 2020 quelque 30 000 voyageurs sur la ligne 14 à l’heure de pointe du matin entre Gare-de-Lyon et Châtelet contre 22 500 aujourd’hui. Quant aux études de la Société du Grand Paris, elles prévoient sur le même tronçon 36 500 voyageurs en heure de pointe le matin à l’horizon 2025, une fois réalisés les prolongements de la ligne à Pleyel et Orly. D’où le passage aux rames de huit voitures. Elles doivent permettre de porter la capacité de la ligne de 30 000 personnes à l’heure, avec des rames de six voitures circulant toutes les 85 secondes, à 40 000.     

P. G.
 

Ewa

La RATP jette l’éponge, mais l’audit de sécurité entretient la polémique à Clermont-Ferrand

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Incidents, pannes et déraillements se multipliant sur la ligne de tramway sur pneus de Clermont-Ferrand, au printemps, les élus du SMTC ont voulu faire entrer un grand transporteur au capital de la SEM T2C, opérateur du réseau urbain à l’actionnariat strictement local. class= »rtejustify »>
Incidents, pannes et déraillements se multipliant sur la ligne de tramway sur pneus de Clermont-Ferrand, au printemps, les élus du SMTC ont voulu faire entrer un grand transporteur au capital de la SEM T2C, opérateur du réseau urbain à l’actionnariat strictement local. La RATP avait rapidement manifesté son intérêt, mais le projet a suscité la colère des syndicats. A l’issue d’une ultime grève de six jours, Pierre Mongin, le PDG de la RATP, a annoncé le 6 octobre qu’il jetait l’éponge. « Nous constatons que nous ne sommes pas les bienvenus pour régler les problèmes. Dans ces conditions, nous nous retirons de ce dossier pour lequel nous avons perdu beaucoup de temps, a déclaré à La Montagne Pierre Mongin. Je conçois que la rigueur et le professionnalisme de notre entreprise aient fait peur à certains. Nous restons ouverts à toute nouvelle demande, avec prudence. »
Parallèlement, Damien Romero, responsable CGT de la T2C, indique que la question de l’actionnariat « sera réexaminée par la suite et nous serons associés à cette réflexion. » Les syndicats se disent favorables à la transformation de la SEM en société publique locale ou en régie. Mais, en dehors de la question de l’actionnariat, subsistent les problèmes techniques du Translohr, mis en service en 2006. Suite au déraillement de janvier 2011, un audit a été ordonné par le préfet. Stigmatisant la maintenance et l’entretien des pièces de sécurité effectués par la T2C, cet audit, qui a été réalisé par Systra en septembre, réclamait le retrait pour vérification de 10 des 24 rames. Or les rames en question avaient déjà été réparées début septembre. Si bien que syndicats et direction de la T2C remettent maintenant en cause l’impartialité de ce rapport. D’abord en sous-entendant que Systra pouvait être juge et partie, puisqu’il s’agit d’une société dont la RATP est actionnaire. Ensuite et surtout parce que l’auteur du rapport, Eric Koeniger, est, selon les avocats de la T2C, soupçonné d’être « un transfuge de Thales », dont « on retrouve la présence dans le groupement Lohr ».
« L’audit avec son choc des photos a été instruit à charge contre la T2C et ses salariés », est persuadé le président de la T2C, Alain Martinet, également maire adjoint. Il dénonce des « analyses approximatives et affirmations non vérifiées, une présentation tendancieuse, partiale ». Il a même réalisé un épais rapport, intitulé Audit sécurité commentaires de T2C, dans lequel il reprend point par point chacune des appréciations de Systra et explique en quoi elles sont erronées selon lui. Car pour l’exploitant les problèmes techniques du Translohr sont inhérents à un mode de transport innovant, ils sont aussi sans danger. « Pourquoi le préfet n’arrête pas le tramway s’il est si dangereux », ironise Alain Martinet ?
    

Cécile NANGERONI
 

Ewa

Pierre Mongin prépare la RATP à plonger dans le Grand Paris

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«Quand on est au-delà du périphérique, la part modale des transports est inférieure en Ile-de-France à ce qu’elle peut être dans certains grands réseaux de province », a affirmé Pierre Mongin, le 22 juin, lors de son audition par les députés de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. «Quand on est au-delà du périphérique, la part modale des transports est inférieure en Ile-de-France à ce qu’elle peut être dans certains grands réseaux de province », a affirmé Pierre Mongin, le 22 juin, lors de son audition par les députés de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Pour le PDG de la RATP, « la région a pris du retard, elle a besoin d’investir dans des moyens de transport modernes dits “lourds”. Il ne faut pas se laisser distraire de cet objectif. Quand je vois que le sujet du financement est laissé de côté, que l’on envisage de laisser une partie des recettes à la rénovation urbaine, je m’inquiète pour la réalisation de ce projet essentiel pour notre pays qu’est le Grand Paris », a-t-il ajouté. Pierre Mongin a présenté aux députés une RATP impliquée et proactive sur le dossier du Grand Paris. Il a également montré sa capacité à adapter sa stratégie avec pragmatisme. « J’ai pris acte de la décision de l’Etat concernant le prolongement de la ligne 14 », a-t-il assuré. Avant de proposer une solution maison à propos, cette fois, du projet CDG Express de desserte de Roissy : « Le projet de PPP est enlisé, peut-être définitivement. Je propose une solution “tout public” où l’on serait coopérateurs avec la SNCF, comme sur la ligne B. En limitant les investissements au minimum à 150 ou 200 millions au lieu des 700 à 800 du PPP, on opérerait un train direct depuis la gare du Nord », a-t-il expliqué. Sur la correspondance à Pleyel, dont il ne voulait pas il y a peu, Pierre Mongin indique que ses équipes sont déjà au travail en prévision des appels d’offres, pour imaginer comment pourrait fonctionner ce qui « sera une des plus grosses gares d’échanges du monde ».  Pour la RATP, le Grand Paris est le sujet à ne pas rater. Deux enjeux à plus court terme se présentent cependant pour l’Epic : la renégociation, d’ici à la fin de l’année, du contrat de gestion avec le Stif : « Ce sera une sorte de DSP, avec un bémol : le Stif doit travailler avec la RATP jusqu’en 2024. Nous sommes conscients de la demande des élus sur la clarification des indicateurs », a indiqué Pierre Mongin. L’autre sujet, suite à l’amendement de la loi sur le Grand Paris, est la séparation de l’infrastructure. « C’est un travail monumental, nous créons un RFF interne de la RATP qui sera, le 1er janvier prochain, distinct de l’activité de transport. C’est une bonne chose qu’une seule et même organisation contrôle les deux activités. Il est important que les arbitrages puissent se faire à l’intérieur de l’entreprise. On a tous un autre exemple en tête et l’on voit bien les difficultés qu’il peut y avoir », a soutenu Pierre Mongin.

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Alstom et RATP s’allient sur les métros automatiques

Metrolab

Alstom et la RATP veulent mettre en commun leurs futurs développements dans le domaine prometteur du métro automatique. Les deux entreprises françaises ont annoncé la création d’un laboratoire de recherche sur le métro automatique, baptisé Metrolab. Alstom et la RATP veulent mettre en commun leurs futurs développements dans le domaine prometteur du métro automatique. Les deux entreprises françaises ont annoncé la création d’un laboratoire de recherche sur le métro automatique, baptisé Metrolab.
Coentreprise à 50/50, Metrolab aura pour objet de travailler à de nouvelles solutions de métro, offrant une intégration optimisée entre matériel roulant, infrastructure et exploitation. L’idée est de développer des systèmes complets, couvrant aussi bien les infrastructures, le matériel roulant, la signalisation, l’information-voyageurs que l’exploitation et la maintenance. Les solutions développées par Metrolab seront commercialisées par le groupe RATP ou par Alstom Transport sous le nom d’Optimet. Cette petite structure comptera dans sa phase initiale 15 collaborateurs, puis une trentaine d’ici un à deux ans. Elle sera dirigée par deux co-directeurs généraux, François Jasmin (RATP) et Didier Valiere (Alstom Transport). La présidence du conseil d’administration s’effectuera par rotation. Dans un premier temps, le conseil sera présidé par Marc Chatelard (Alstom Transport), et Yves Ramette (RATP) en sera vice-président. Les premiers résultats de recherche se concrétiseront à l’horizon 2013 sous la forme d’une rame « démonstrateur » de métro. Dans un contexte d’explosion démographique urbaine et de saturation des lignes de métro existantes, le métro automatique constitue un segment à forte croissance du marché des transports urbains. Qu’il s’agisse de nouvel équipement ou de migration, le marché annuel estimé est de 3 milliards d’euros par an.

Ewa

Les groupes se disputent l’héritage de Transdev

Profitant d’échéances comptables ou organisationnelles, les 4 grandes familles de transports publics – même si l’on n’oublie pas l’offre de Car Postal, de Vectalia ou des petits exploitants privés – ont dévoilé leur stratégie pour 2011. L’intégration de Transdev dans Veolia-Transdev et le départ soudain de Joël Lebreton, qui incarnait l’esprit maison, ont créé un appel d’air pour une offre de service intermédiaire entre la régie et la DSP pure et dure. Les trois groupes et Agir entendent se positionner sur ce créneau. Veolia-Transdev  
Jérôme Gallot veut être « une passerelle » entre public et privé

Jérôme Gallot a été nommé PDG de Transdev le 28 février et directeur général de Veolia Transport le 4 mars. A lui seul, l’ancien président de CDC Entreprises (51 ans) incarne maintenant l’union de Veolia et de Transdev (VTD), dont la clôture de l’opération de rapprochement a été commentée lors d’une conférence de presse début mars. Jérôme Gallot nommé directeur général de VTD reprend donc les fonctions de Joël Lebreton et de Cyrille du Peloux, auxquels il a été proposé de rester administrateurs du groupe unifié (seul le dernier a accepté). « De par mon parcours, je suis en quelque sorte une passerelle entre le public et le privé », nous a confié en aparté le nouveau dirigeant de ce mastodonte de 110 000 salariés, dont la première mission sera de marier deux cultures d’entreprises si différentes. Dans l’immédiat, Jérôme Gallot va évidemment se plonger dans la finalisation de la nouvelle organisation dont les contours devraient être vite connus. Les synergies (notamment sur les achats et la maintenance) doivent permettre d’économiser 70 millions d’euros dès les premières années. Comme le prévoit l’accord de méthodologie signé par les partenaires sociaux, ce rapprochement exclut les départs forcés. Jérôme Gallot veut entrer très vite dans la gestion des affaires en participant « dès le début du mois de mars à des comités d’appel d’offres ». Le groupe qui pèse 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires – et estime avoir une part du marché mondial accessible de 8 % – a pour objectif de passer à 10 milliards de CA en 2015. VTD dispose selon Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts (CDC) « d’une capacité d’autofinancement de 500 millions d’euros, pour saisir toutes les opportunités pouvant se présenter sur le marché ». Jérôme Gallot indique que ce développement se fera « avec un souci de rentabilité ». Le nouveau dirigeant entend ne « pas se disperser » et veut « d’abord renforcer les positions du groupe sur ses plus grands marchés : la France, les Pays-Bas, les Etats-Unis et l’Allemagne ». Concernant l’entrée en Bourse que l’on peut attendre au début de 2012, Antoine Frérot, le PDG de Veolia Environnement, a indiqué que les deux partenaires ne céderaient pas « une énorme participation. Les spécialistes conseillent pour ce type d’opération de céder un minimum de 20 %, ce qui nous laisserait 40 % et 40 % à la CDC », a-t-il indiqué.
 

 

RATP
Pierre Mongin veut 30 % de son CA hors d’Ile-de-France

2009 n’aurait donc été, pour la RATP, qu’une année entre parenthèses ? En 2010, le trafic est reparti à la hausse. La RATP comptabilise quelque 39 millions de voyageurs supplémentaires, soit une progression de 1,3 %, fruit conjugué d’un rebond de la fréquentation touristique, de la croissance du nombre de bénéficiaires de forfaits sociaux. La tendance devrait se confirmer car la hausse du coût de l’essence a une forte incidence sur la fréquentation des transports en commun. Selon Pierre Mongin, PDG de la RATP, « lorsque le baril flirte avec les 120 dollars, cela représente un point de plus sur l’année, soit 30 millions de voyages supplémentaires ». De quoi risquer une certaine saturation en attendant le Grand Paris Express ?

Cela incite le groupe à maintenir ses investissements dans la région Ile-de-France. Soit 1,25 milliard d’euros en 2010 et 1,5 milliard prévus pour 2011. « Le problème, c’est que si la demande dépasse l’offre, le réseau sature. D’où mon obsession pour l’investissement », souligne Pierre Mongin. Si elle y réalise l’essentiel de ses investissements, la RATP ne voit plus son horizon limité aux frontières de l’Ile-de-France et se déploie en province, notamment dans le Centre. En 2020, le groupe estime que 30 % de son chiffre d’affaires sera généré hors de l’Ile-de-France, contre 9,2 % en 2010. Déjà, son PDG note que « ce sont les filiales qui tirent la RATP vers le haut. Cette ouverture vers le monde est une ère nouvelle ». Les filiales du groupe sont en forte progression, avec près de 22 % de chiffre d’affaires supplémentaire.

Significatif à cet égard, depuis le 4 mars dernier – contrepartie de la sortie de la RATP de Transdev –, la RATP exploite 57 lignes avec 820 mythiques bus à impériale rouges de Londres. La société des autobus LUB est devenue une filiale à 100 % de la RATP. Pour être reconduits, il faudra suivre à la lettre une grille comprenant quelque 50 critères précis de qualité, en particulier de ponctualité. De Paris à Londres, avec un espoir affiché : « Nous allons faire des progrès en Ile-de-France par le partage d’expérience que vont nous apporter les bus londoniens. »
 

 

Keolis
Michel Bleitrach sous le signe de l’offensive

Le groupe Keolis va pouvoir se consacrer tout entier à son expansion. 2010 était pour la filiale de la SNCF l’année de tous les dangers, notamment en France (55 % de l’activité) où l’exploitant défendait 30 % de son chiffre d’affaires avec deux réseaux à 2 milliards en appel d’offres, Lyon et Lille.

Ces deux affaires dans la poche, fort de l’intégration d’Effia et de résultats financiers 2010 d’un bon cru (un chiffre d’affaires de 4,13 milliards, en hausse de 20,1 %, un résultat net de 34,7 millions, en augmentation de 74,7 %, et une profitabilité (Ebitda) de 246,1 millions d’euros, en hausse de 27,2 %), le groupe souhaite maintenant passer à l’offensive.

A l’international, Keolis entend conforter ses places fortes. En Grande-Bretagne, le groupe estime avoir le recul, la connaissance du marché et les effectifs pour dorénavant viser le gain de franchises en position majoritaire. « Avant, on était partenaire financier, maintenant on se présente en opérateur de transports, en véritable opérateur international », assume Michel Lamboley, directeur général de Keolis. L’exploitant compte répondre à certains appels d’offres sans partenaire local : ce sera le cas pour la West Coast Main Line, où il se présentera en groupement avec la SNCF.

Le groupe compte également améliorer sa position en Allemagne, aux Pays-Bas et en Scandinavie. Il regardera par ailleurs les opportunités d’implantation en Europe du Sud dans un contexte où sa filiation avec la SNCF n’est pas forcément le meilleur sésame.
Côté acquisitions, Keolis est actuellement à la manœuvre au Etats-Unis (dans le secteur des bus) et au Canada pour renforcer les positions sur ces deux marchés plus récents. « Nous souhaitons que notre développement se traduise par une certaine taille dans tous les pays où nous nous implantons », résume le président du directoire, Michel Bleitrach.

Sur son marché domestique, Keolis, tout comme RATP Dev, fait des appels du pied aux nostalgiques de l’ancien Transdev. Le groupe dit vouloir se renforcer dans le secteur des sociétés d’économie mixte, tout en reconnaissant que ce sera un travail de longue haleine et que sa montée en puissance sera « progressive ».

Keolis regarde par ailleurs avec gourmandise les opportunités « offensives » qui vont se présenter (Orléans, Metz, Chambéry, Aix-en-Provence, Nice, Nancy, Avignon, Le Havre, Saint-Etienne). Même si une enveloppe est garantie pour chaque participation – au titre du fonds d’animation de la concurrence, suite au rapprochement entre Veolia et Transdev –, Keolis veut établir des priorités dans la réponse à ces appels d’offres. En clair, être plus sélectif dans ses choix et attentif à la future rentabilité de l’exploitation dans un contexte général de baisse des recettes (baisse de fréquentation, hausse du prix du gazole) et d’augmentation de la fraude. Sans attribuer sa non-reconduction à Besançon – le grand et « douloureux » échec de l’an passé – à cette unique raison, Keolis a indiqué n’avoir pas voulu s’engager sur les objectifs très (trop ?) ambitieux de la collectivité en termes d’augmentation de la fréquentation.
 

 

Agir
Gilles Bourdouleix joue les séducteurs

Le message n’est pas totalement nouveau, mais il sera porté de manière plus offensive dans les prochaines années : « Le choix de la gestion indépendante pour un réseau de transports urbains n’est pas fait par dépit, c’est le choix d’un service public de qualité à coûts maîtrisés », martèle Gilles Bourdouleix, le député-maire de Cholet, qui vient tout juste d’être reconduit à la présidence d’Agir. Dans un contexte de concentration des exploitants, l’association souhaite encourager les élus à créer un opérateur interne. « C’est souvent la bonne formule, en régie ou en société publique locale (SPL), qui offre de plus l’opportunité de gérer le stationnement et les parkings, par exemple, si l’AOT créée la SPL avec la mairie, comme c’est le cas à Saumur. »

Que propose Agir face aux puissants groupes qui disposent d’une capacité d’innovation et promettent de réaliser des économies d’échelle ? « Ces arguments tombent face à la réalité des chiffres, estime Gilles Bourdouleix. On constate au contraire qu’une régie est souvent plus économique, avec une efficacité au moins égale à celle du privé, et offre plus de souplesse dans la gestion : pas d’avenant à signer au moindre besoin d’adaptation du réseau notamment. » Le président d’Agir met en avant la capacité des adhérents et des directeurs de réseau à mutualiser les expériences, y compris dans le domaine de l’innovation, « avec par exemple l’achat de tickets par SMS ».

Par ailleurs, Agir est en train de créer une centrale d’achats indépendante pour tous les matériels, y compris les bus, « de quoi réaliser de belles économies ». L’idée, c’est aussi de déployer la fonction de conseil aux AO, en les accueillant alors qu’elles sont encore en DSP ou en réflexion sur leur mode de gestion. C’est ainsi qu’Agir a apporté son aide juridique à l’Ille-et-Vilaine, aux Pyrénées-Orientales et à Forbach, qui viennent tout juste de basculer. Si la gestion directe souffre encore d’une image poussiéreuse et peu dynamique, les choses devraient changer. « Ce n’est pas aussi pépère qu’on l’imagine ! réfute l’élu. Des réseaux comme Troyes, La Rochelle ou Cholet (+ 23 % de fréquentation en cinq ans) sont très dynamiques. D’ailleurs, ce sont les mêmes directeurs qui passent du privé au public, et vice-versa ! »

Ewa

Le PC de la ligne 1 du métro parisien a pris le commandement

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Le poste de commande centralisé, ou PCC, de la ligne 1 du métro parisien est opérationnel depuis quelques mois. Mais seulement pour gérer de façon « traditionnelle » la ligne la plus chargée de la RATP. Il prendra tout son sens fin 2012, quand toutes les rames MP 05 seront déployées pour circuler en complète autonomie sur la ligne entièrement automatisée. Ce sera le cœur, voire la véritable tour de contrôle de la ligne 1 automatisée du métro parisien, fin 2012. Sans attendre cette échéance décisive, le poste de commande centralisé (PCC) est déjà discrètement en place depuis juin dernier et gère l’exploitation, encore « traditionnelle », des rames avec conducteurs sur la ligne la plus chargée du métro parisien – 725 000 voyageurs quotidiens et des « pics » à 900 000. Installé boulevard Bourdon, à proximité de la Bastille à Paris, le PCC nous a ouvert ses portes le temps d’une visite, avant de les refermer aussitôt pour peaufiner ses essais.

Car si sa mise en service est à coup sûr essentielle dans le processus d’automatisation de la ligne, ce n’est encore qu’une étape. La prochaine, ce devrait être en juin 2011, lorsque les premiers MP 05, ces nouvelles rames « dernier cri » sans conducteurs seront introduites dans le circuit.

Ce sera alors le démarrage d’une « période mixte » de quelques mois, durant laquelle le PCC devra orchestrer simultanément la circulation des rames MP 89 avec conducteurs et des rames MP 05, sans conducteurs. « Juxtaposer ainsi les deux systèmes, c’est un événement mondial », s’enthousiasme Pierre Mongin, patron de la RATP. Et dès que seize rames automatiques seront opérationnelles, il sera possible d’exploiter la ligne entièrement en automatique. Ce sera, dans un premier temps, seulement pendant les périodes nocturnes à faible trafic. Et c’est en décembre 2012, lorsque l’ensemble du parc de 49 nouvelles rames MP 05 de six voitures sera en circulation, que le PCC gérera la totalité du trafic en mode automatique, avec son système d’automatisation de l’exploitation des trains (SAET), soit selon l’appellation consacrée en « fonction navette ». Totalement opérationnel, il permettra alors le contrôle des fonctions de pilotage, l’optimisation de la marche des navettes ainsi que l’observation de « l’échange voyageurs » à l’ouverture et à la fermeture des portes palières, en relation avec le mouvement des navettes.

Sans attendre, le PCC intègre déjà, par anticipation, les fonctions du nouveau poste automatique. Depuis juin en effet, les équipements de pilotage automatique ont été installés, puis testés de nuit. On y trouve naturellement aussi les fonctions traditionnelles d’un PCC : le suivi des trains, la régulation du trafic et la gestion de l’énergie de traction, auxquelles sont ajoutées des fonctions d’aide à l’exploitation, de supervision et de régulation de la circulation des trains, avec des technologies et équipements de télécommunication de pointe.

Et sur le vaste tableau de commande optique (TCO) placé face aux « superviseurs d’exploitation », on observe bien sûr la représentation graphique de la ligne avec des traits verts, rouges et jaunes, permettant de suivre l’évolution des rames en circulation – jusqu’à 45 trains en heure de pointe –, indiquant la régulation du trafic, l’alimentation électrique, les divers raccordements avec les autres lignes de métro, les deux terminus…

Ce tableau possède également dans sa partie supérieure, et c’est novateur, des vidéos prises en direct qui couvriront à terme l’ensemble des 25 stations de la ligne par le biais de caméras orientables, voire « zénithales » lorsqu’il y a de larges courbes, comme à la station Bastille, avec la possibilité de zoomer. « Avec ce mur d’images, le voyageur est entré dans le poste de commande », commente Philippe Mancone, directeur de la ligne 1 du métro. « C’est la première fois qu’il se trouve physiquement au centre de la gestion de la ligne. On voit, en direct, sur les quais, l’impact physique lorsque se pose le moindre problème. Culturellement, c’est un changement fondamental pour la RATP. » Cela doit aider à adapter l’offre à la demande, introduire de nouvelles rames dans le circuit en fonction de ce qui se passe sur la ligne, qu’on voit en direct à la télé… Comme l’illustre Gérald Churchill, chef de projet de l’automatisation, « les fonctions des conducteurs ont d’une certaine façon été rapatriées au PCC. Pour bénéficier de la vision qu’il avait, voir ce qui se passe sur les quais, il fallait que les yeux du conducteur soient rapatriés au poste de commandement. »

Dans le processus d’automatisation en cours de la ligne, la mise en service de ce PCC d’un nouveau type est « un maillon majeur » pour un projet que Pierre Mongin, présente comme le « plus complexe et pointu du monde en technologie dans les transports urbains ». Sur cette ligne plus que centenaire, chargée tout au long de l’année, au tracé compliqué en certains secteurs, tel Bastille, l’automatisation doit apporter, comme le souligne Gérald Churchill, « davantage d’adaptabilité, le trafic pouvant être calé en fonction des événements ».

Concrètement, le système va permettre de concentrer davantage de trains aux heures de pointe, augmentant ainsi la capacité de production, avec la possibilité de faire se succéder les rames toutes les 85 secondes, contre 105 au minimum actuellement. Ceci tout en offrant une meilleure régularité, « un système beaucoup plus stable », en particulier grâce à l’installation, en cours, de façades de quais dans l’ensemble des stations.

La mise en place de cette automatisation représente d’autant plus un challenge technique qu’elle s’effectue sans interruption dite majeure de trafic, soit surtout les week-ends et sur des durées les plus limitées possible. Un récent sondage aurait d’ailleurs montré que ses interruptions sont bien « comprises » des voyageurs, lesquels estiment à une large majorité, à l’heure de tous les désagréments, que cela « va dans le bon sens pour moderniser le métro. »

Ewa

RATP et SNCF devront élever Systra ensemble

SYSTRA

L’État a tranché et les deux entreprises publiques, qui se disputaient leur filiale d’ingénierie, la renforcent par l’apport d’Inexia et de Xelis et vont s’efforcer de la faire grandir ensemble sur les marchés mondiaux. Bon gré mal gré, la RATP et la SNCF sont tombées d’accord sur Systra et ont tenu un discours d’une seule voix : « C’est une sortie par le haut » (Guillaume Pepy, président de la SNCF). « On bâtit une stratégie pour la France » (Pierre Mongin, PDG de la RATP). C’est donc, a dit Pierre Mongin, « l’intérêt général » qui l’a emporté, représentant « un intérêt supérieur à celui de chacune des deux maisons ». Deux maisons qui se disputaient depuis des années le contrôle de leur filiale commune d’ingénierie.

L’accord a été conclu sous l’égide de l’État, et plus précisément de l’Agence des participations de l’État, dirigée depuis le 15 septembre par Jean-Dominique Comolli. Les deux entreprises publiques vont rester à parité (36 %) dans leur filiale commune d’ingénierie. Les apports d’Inexia (SNCF, 80 millions de CA estimé en 2010) et de Xelis (RATP, 15 millions) vont donner à Systra (280 millions) une taille plus conséquente. Techniquement, c’est Systra qui rachètera Inexia et Xelis, en prenant 49 % de chacune des deux filiales, la fusion étant envisagée dans les deux ans à venir.

Le groupe sera doté d’un conseil de surveillance et d’un directoire. Le président du conseil de surveillance sera pour les deux premières années Pierre Mongin et le vice-président Guillaume Pepy, les rôles étant inversés au bout de deux ans. L’actuel président, Michel Cornil, cède la place. La direction sera assurée par un président du directoire, que des chasseurs de tête vont aller recruter à l’extérieur des deux entreprises et qui devrait se voir adjoints Gilles Cartier, PDG d’Inexia, et Philippe Naudi, PDG de Xelis. Philippe Citroën, actuel directeur général de Systra, assurera la transition pour une période d’environ trois mois.

La solution retenue a satisfait la CGT. On peut se demander si, après des années d’atermoiement, le dénouement précipité (conférence de presse convoquée en fin de matinée pour le début de l’après-midi) n’avait pas quelque chose à voir avec la journée particulière du 28 octobre : journée de grève contre la réforme des retraites au cours de laquelle il n’était pas mauvais d’annoncer des mesures appréciées par les syndicats. De fait, ce 28 octobre, la fédération CGT des cheminots et l’union syndicale CGT-RATP publiaient un communiqué commun intitulé « Le bon sens et l’intérêt général l’emportent enfin », rappelant que « la solution retenue rejoint la position et les propositions que nous avions exprimées dans un précédent communiqué commun en date du 9 septembre ».
Cette belle unanimité laisse ouvertes de sérieuses questions. L’apport de Xelis et d’Inexia revient peu ou prou à redonner à Systra ce dont les deux maisons mères l’avaient privée en créant leurs filiales. Au moins fera-t-on taire ainsi une cacophonie sensible au sein du groupe SNCF, qui avait mis, avec Inexia et Systra, deux fers au feu dans les projets de LGV français, et avait lancé Inexia sur les marchés internationaux, comme au Maroc, a priori réservés à Systra.

Ce retour au bercail tempère la belle affirmation selon laquelle on est en train de construire un champion national capable de peser sur les marchés mondiaux. Certes, Systra passe grosso modo de 280 à 380 millions de CA escomptés en 2010. Mais on est très loin des grandes ingénieries anglo-saxonnes ou nordiques qui sont les adversaires clairement désignés.

La précédente proposition de la SNCF ouvrait un peu plus la voie à ce changement de périmètre, en intégrant SNCF International et Arep au nouvel ensemble. Naturellement, cela rendait la SNCF hyperdominante, et on comprend qu’on ait buté sur ce déséquilibre. Mais le rapport Bénard envisageait aussi cet élargissement par l’intégration d’ADP International ou un accord avec Setec. Pour l’instant, on reste dans le strict périmètre de l’ingénierie de transport des deux maisons mères. Le changement de dimension est remis à plus tard. Changement qui aurait pu venir — piste qui fut un temps évoquée — à l’occasion de l’entrée au capital du Fonds stratégique d’investissement (FSI) jouant le rôle d’arbitre entre les deux opérateurs industriels. A moins qu’on ne finisse par faire appel à une grande ingénierie européenne.

Pour l’instant, entre les deux entreprises publiques cousines, laissées à leur face à face, c’est l’heure du baiser Lamourette. Mais on ne voit pas trop par quel miracle ce qui les avait conduites à ne plus s’entendre va se dissiper. Naturellement, les deux entreprises minimisent leur concurrence. La concurrence, quelle concurrence ? Où ça ? Eh bien, demain, le TER, pour lequel la RATP a toujours été présentée par la SNCF comme son futur grand rival. Les marchés internationaux des tramways et des métros automatiques où il ne sera pas toujours simple d’empêcher Keolis et la RATP de s’affronter, comme ce fut déjà le cas pour le métro d’Alger. Les questions majeures n’étant pas franchement résolues, le futur patron de Systra aura fort à faire. L’actuel DG Philippe Citroën en sait quelque chose, lui qui a défendu, fait grandir Systra, et versé des dividendes à des actionnaires qui ne s’entendaient pas.

Ewa

RATP, TfL : deux grands acteurs en quête de financements

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Peter Hendy (à gauche), patron de Transport for London, et Pierre Mongin (à droite), PDG de la RATP, ont fait part, devant « Ville, Rail & Transports » et l’AFP, le 30 septembre à Paris, de leur expérience de gestion des transports. Un même constat : dans les deux plus grandes métropoles d’Europe, la croissance du transport public pose un problème de capacité. Les infrastructures nouvelles (Cross Rail à Londres, le métro automatique dans le Grand Paris) doivent être selon les deux patrons réalisées au plus vite. Et la recherche de financements imaginatifs s’impose Ville, Rail & Transports. Quelles sont vos priorités pour les transports de Londres ?
Peter Hendy. Le trafic augmente et nous devons construire la future croissance économique, faire en sorte qu’on se déplace facilement. Or nous avons un manque de capacité dans le centre de Londres. Il faut qu’on puisse aller rapidement du West End à Canary Wharf. Mais la question que nous nous posons tout le temps, Pierre Mongin et moi, c’est : comment finance-t-on tout cela ?
J’aime beaucoup l’idée de versement transport que vous avez en France. Nous n’avons rien de semblable à Londres. Pourtant, si les transports coûtent cher, ils contribuent à l’économie du pays. Je pense que nous allons de plus en plus discuter de méthodes innovantes de financement.
 

 

VR&T. Justement, vous avez eu recours à des PPP pour la rénovation du métro londonien, et vous avez mis fin à l’expérience. Pour quelle raison ?
Peter Hendy. Le PPP n’est pas mauvais en soi. Il me semble bien adapté aux nouveaux projets, et nous avons connu une certaine réussite avec ce type de partenariat pour le métro des Docklands. Mais ce n’est pas une bonne méthode pour le renouvellement des infrastructures existantes, comme nous l’avons constaté pour le métro. Il est en effet très difficile d’évaluer l’état des infrastructures à rénover, et difficile de gérer la séparation entre maintenance et exploitation. C’est beaucoup plus efficace de recourir aux financements publics. Nous avons économisé des centaines de millions de livres en évitant les financements privés.

Pierre Mongin. Comme Peter Hendy, je confirme que la dette publique est meilleur marché que la dette privée et permet de faire des économies substantielles, pour autant qu’on puisse la lever. Le rapport Carrez offre des pistes très précises de mise en œuvre de la loi créant le métro du Grand Paris. Le schéma retenu, c’est une dotation de l’Etat de 4 milliards d’euros, qui va être, je l’espère, prochainement votée par le Parlement. Cet apport de fonds propres à la Société du Grand Paris permettra de lever de l’emprunt dans des conditions raisonnables.
Mais il faut aussi trouver des revenus réguliers. La moitié de la plus-value foncière et immobilière pourra être récupérée par la puissance publique pour financer l’infrastructure. Le matériel roulant de la RATP supportera une taxe qui va apporter 60 millions d’euros par an à la SGP.
Mais d’autres recettes doivent venir ; il faut que ce soit innovant, et les PPP ont ici du sens. Il faut être imaginatif. Ce n’est pas le métier de l’Etat d’être promoteur : il faut travailler avec les sociétés de construction capables de valoriser au mieux les futurs sites centraux du Grand Paris, et donc de permettre un allégement de la charge des contribuables.
 

 

VR&T. Que pensez-vous du financement des infrastructures par les opérations immobilières, comme c’est le cas à Hong Kong ?
Peter Hendy. C’est un bon modèle, mis en œuvre à Hong Kong mais aussi à Singapour. Mais dans nos sociétés occidentales nous n’aimons pas trop voir l’Etat devenir promoteur immobilier. Pour le projet Crossrail, la seule plus-value immobilière que nous attendons viendra de ce qui sera construit au-dessus des gares. De plus, une taxe additionnelle sera prélevée sur toutes les entreprises, sauf les toutes petites, en fonction de la valeur additionnelle du terrain. C’est cette contribution qui va permettre d’obtenir une dotation de l’Etat et offrira à TfL la possibilité de lever des fonds.

Pierre Mongin. Cette taxe s’applique à l’ensemble de Londres, et pas seulement autour de la ligne. Elle est basée sur des études macroéconomiques faites par TfL, qui ont montré que la ligne apportait aux Londoniens une richesse additionnelle.
De notre côté, nous sommes en train de réfléchir à notre stratégie. Nous ne sommes plus du tout dans la position qui était auparavant la nôtre. C’est la SGP qui est maître d’ouvrage de la boucle de métro ; ce n’est pas la RATP. C’est la SGP qui portera les emprunts. Ce n’est pas nous qui définirons les conditions des appels d’offres pour la première fois ; ce sera la SGP. Nous serons en position de « providers », de « suppliers », et nous ferons des propositions qui seront challengées comme les autres.
En revanche, nous pouvons apporter notre savoir-faire en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage, et pour la maîtrise d’œuvre de détail : le design des projets, le suivi des travaux, la définition des normes de sécurité. Et nous pourrons aussi proposer, si l’organisation le permet, des systèmes de transport clés en main.
Notre compétence est très forte, et nous allons coopérer avec de grands industriels français. Notre objectif, c’est d’être une vitrine de la France à l’exportation en transport public. Le métro automatique va s’imposer comme la solution dans l’espace urbain dense et complexe qui est en train d’exploser dans le monde. Réaliser le Grand Paris, c’est l’assurance qu’avec les entreprises françaises nous allons participer à ce marché mondial. Et dans notre métier, particulièrement le métro, oui, nous participons à la Maison France. Nous sommes un peu comme EDF en termes de savoir-faire, avec à la fois une grande ingénierie et une mission d’exploitant.

 

 

VR&T. Un grand débat commence aujourd’hui sur les futures grandes infrastructures de transport en Ile-de-France. Comment voyez-vous ce débat depuis Londres ?
Peter Hendy. Je crois que c’est un débat très important qui porte sur l’avenir de la ville. A Londres, le maire a publié une révision du schéma directeur, et nous en sommes à la fin du débat public. Dans notre cas, les projets que nous allons poursuivre sont des projets qui sont maintenant bien connus. Le soutien du public est indispensable pour des travaux de cette ampleur, qui coûtent très cher. La difficulté, c’est de financer et de construire. Ce que j’espère, c’est que le processus ne prendra pas trop longtemps. Crossrail, on en discute depuis 30 ans. Il est grand temps qu’il sorte de terre. Dans les pays très démocratiques, il est parfois très difficile d’avancer. Souhaitons que votre débat se déroule vite, que cela ne retarde pas le Grand Paris.

Pierre Mongin. Les besoins en financement pour Crossrail sont comparables à la boucle de métro et au prolongement de la ligne 14. C’est un projet considérable, qui ressemble énormément à notre ligne A du RER. Nous sommes très fiers que les équipes de la RATP, au travers d’un contrat de Systra, soient associées à ce projet. Ces équipes, qui sont à l’interface entre le savoir-faire de l’exploitation et la conception des projets, disposent d’une expérience exceptionnelle.

Peter Hendy. Je peux le confirmer. A Paris, vous bénéficiez d’une expérience énorme sur le RER. C’est un savoir-faire que nous n’avons pas à Londres. Mais, si on parle bus, nous sommes en avance, et ce qui va se faire à Paris, nous l’avons déjà à Londres. En matière d’exploitation de la flotte, nous sommes très fiers de ce que nous faisons. Il a fallu du temps. Maintenant que nous avons acquis ce savoir-faire, nous sommes prêts à le mettre à disposition. Il est important que nous partagions nos expériences.

Pierre Mongin. Nous avons décidé, Peter et moi, d’animer un groupe des grandes métropoles européennes. Bien des évolutions de la législation européenne viennent de recommandations que nous avons faites. Nous parvenons systématiquement à un accord franco-britannique sur tous les sujets avant de les discuter avec les instances européennes.

Peter Hendy. Il s’agit d’un groupe de professionnels en charge de l’aspect opérationnel. Nous y avons à juste titre une grande influence, et nous sommes très fiers de ce que nous y avons fait. Il est essentiel que ces métropoles fonctionnent sans problèmes. La nouvelle législation doit servir de cadre pour que cela fonctionne.

Pierre Mongin. Très largement, nous partageons des valeurs d’attachement à l’intérêt général. Pour être efficaces, pour rendre le meilleur service, nous avons partout une obligation de résultat et de challenge. C’est comme ça qu’on assure dans la durée le service public. Notre mission, notre but, c’est le service public.

Peter Hendy. Je suis tout à fait d’accord. L’efficacité de notre exploitation quotidienne me permet de parler en bonne position au maire de Londres. Or, le maire est en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir les financements nécessaires… Il est essentiel que nous ayons enregistré pour le métro comme pour le bus les meilleurs résultats depuis 50 ans.

Pierre Mongin. Nous dialoguons avec le Stif qui nous questionne sur nos performances, réseau par réseau, ligne par ligne, dialogue que nous avons aussi directement avec le président Jean-Paul Huchon. C’est un point commun. Mais j’ai pour ma part une obligation que n’a pas TfL : je dois aussi rendre compte des résultats de mon entreprise à mon actionnaire, qui est l’Etat.
 

 

 

VR&T. Comment vous préparez-vous à appliquer le règlement OSP à Londres ?
Peter Hendy. Nous sommes dès maintenant conformes au règlement avec nos entreprises de bus dont l’exploitation est mise en concurrence. Cela dit, nous croyons que la concurrence appliquée à un système de métro n’est pas viable. Notre expérience à Londres nous montre qu’il faut absolument une exploitation intégrée gérée par l’autorité de transport. Il n’est pas possible, dans une ville très peuplée, d’avoir toute une série d’exploitants avec des intérêts commerciaux divergents.
 

 

 

VR&T. Après le travailliste Ken Livingstone, vous avez à Londres un maire conservateur, Boris Johnson. Qu’est ce que cela change ?
Peter Hendy. Il y a au moins un point commun, ce sont des hommes très concernés par l’efficacité des transports. Cela dit, tout autant que l’ancien maire, le maire actuel est tout à fait en faveur d’un financement de l’Etat. Les deux maires ont mis fin aux PPP pour le métro. Une première partie n’a pas fonctionné avec le précédent maire qui y a mis fin, le reste a été supprimé par le nouveau maire. Dans les deux cas, c’est ce qu’il fallait faire.
 

 

 

VR&T. Quelles leçons tirez-vous des derniers résultats de trafic enregistrés ?
Pierre Mongin. Je rappelle que pour les 6 premiers mois de 2010, nous sommes en train de rattraper le creux en termes de fréquentation dû à la crise. Nous avons enregistré 45 millions de voyageurs supplémentaires, soit l’équivalent de 9 jours de métro en plus ! Nous allons retrouver des taux de croissance qui sont incompatibles avec nos capacités actuelles. Il y a actuellement débat sur les 2 ou 3 millions de voyageurs attendus dans le futur métro. Ce que je peux dire, c’est qu’à chaque fois nos prévisions les plus hautes en matière de trafic ont toujours été dépassées. Or nous ne maîtrisons pas l’augmentation du prix du pétrole brut. Et toute augmentation, comme en 2004-2006, provoque un report massif. Ce qui nous mettrait en risque si le projet de métro automatique ne se faisait pas assez vite.

Peter Hendy. C’est la même chose à Londres. Après 18 mois de baisse, nous avons retrouvé les chiffres d’avant la crise, et on constate maintenant une croissance soutenue. A cause de la baisse, les bus ont connu des difficultés financières. Les tarifs ont alors été augmentés de 13 %. Or, malgré cette hausse, nous connaissons maintenant une hausse de la fréquentation. Trop souvent, les capacités des systèmes ne sont pas suffisantes. Il y a 30 ans, mes prédécesseurs jugeaient que la capacité maximale du réseau de métro était de 3,25 millions de voyages par jour. Nous en sommes aujourd’hui à 4 millions.

 

Propos recueillis par François Dumont, avec Jean Liou, de l’AFP

Ewa

La RATP regroupe sa maintenance de voie à La Villette

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Au milieu de 7,5 hectares, la RATP a fait démolir quelques pavillons, locaux techniques, magasins d’huilerie pour construire un bâtiment fonctionnel au ras des hangars de maintenance et des voies où arrivent les trains de travaux. La RATP est une des dernières entreprises aux installations industrielles non-délocalisables. « En raison de cette nécessité industrielle d’être en ville, la qualité architecturale est importante, souligne Christophe Lamontre, maître d’ouvrage des bâtiments à la RATP. C’est un vecteur d’image. » Beaucoup de ses bâtiments doivent donc faire preuve à la fois « de fonctionnalité et d’urbanité ». C’est le cas du site Villette qui sera livré fin octobre après l’intervention de l’architecte Stéphane Maupin, et où quelque 300 agents emménageront fin novembre. Au bord du périphérique (porte de la Villette), dans ce bâtiment triangulaire cerné de voies ferrées, la RATP logera son nouveau pôle d’entretien de la voie du métro parisien et des tramways, ainsi que son centre de formation aux métiers de la voie (chaque nouvel embauché à la voie est stagiaire pendant un an).

Les équipes de mainteneurs, soudeurs, tourneurs-fraiseurs et autres parcoureurs se croiseront 24h/24 dans ce navire – la façade est percée de hublots – de 5 étages et 3 500 m2. « Cela permet de regrouper les équipes de nuit qui sont actuellement sur les sites de Raspail et République, et de mutualiser les moyens et de rationaliser la fonctionnalité du site », poursuit-il. C’est donc sur un site historique puisque La Villette a l’âge du métro que la RATP a trouvé du foncier. Au milieu de 7,5 hectares, il lui a suffi de démolir quelques petits pavillons, locaux techniques, magasins d’huilerie… pour pouvoir construire un bâtiment fonctionnel au ras des hangars de maintenance (stockage, forge…) et des voies où arrivent les trains de travaux. Coût de l’opération : 6,5 millions d’euros. « C’est un bâtiment écologique du point de vue comportement thermique et énergétique, souligne pour sa part Stéphane Maupin. Bien qu’il n’y ait pas de référentiel HQE pour les bâtiments industriels, sa construction en respecte les critères. De plus le tripode sur le toit est photovoltaïque pour produire l’eau chaude sanitaire. »

A l’intérieur de la construction, un magasin d’outillage, une centaine de vestiaires, une cafétéria, salle de réunion et un restaurant d’entreprise avec terrasse. Et un sympathique clin d’œil avec l’escalier principal tapissé de la céramique blanche du métro parisien et le panneau « Site Villette » comme dans les stations de métro. D’un goût plus discutable, les rayures orange vif qui strient les murs extérieurs jusqu’à 5 mètres de haut, « en référence à la signalisation ferroviaire. »