Cette filiale d’investissement du groupe RATP, créée en 2017, intervient dans les secteurs des nouvelles mobilités, de la proptech et de la logistique du dernier kilomètre. Elle a pris des participations dans Cityscoot (location de scooters électriques), Communauto Paris (autopartage), Klaxit (covoiturage domicile-travail), Zenpark (parkings partagés et connectés) et Vianova (plateforme de régulation de l’espace public).
Les salariés des entreprises clientes de Zenride ont accès à un choix de vélos, mécaniques ou électriques, via un site en ligne dédié ou à travers des boutiques physiques partenaires. Ils ne payent qu’un tiers du coût global du service (entre 10 et 30 €/mois) qui peut inclure une assurance (vol/casse, assistance et entretien) et des équipements (casque et antivol). Le reste est pris en charge par l’employeur, qui bénéficie d’un avantage fiscal.
En 2021, Zenride a gagné plus de 30 nouveaux clients, doublant le nombre d’entreprises et groupes français (tels que Veolia, Saint-Gobain, Axa ou encore Accor) qui ont choisi ses services (plus de 60 au total), ce qui représente 150 entités. L’objectif de Zenride est de mettre 20 000 vélos en circulation en France d’ici à la fin 2024.
La conflictualité est à nouveau à l’ordre du jour à la RATP. Après la grève du 18 février, qui portait sur des revendications salariales et avait été largement suivie (surtout dans le réseau métro et RER), la perspective de l’ouverture à la concurrence des bus de la RATP est à l’origine du nouveau mouvement social du 25 mars. De ce fait, les perturbations vont avant tout fortement toucher le réseau de surface (bus et tramways).
L’ouverture à la concurrence des bus à Paris intra-muros et en proche banlieue est en effet en train de devenir une réalité de plus en plus tangible. L’autorité organisatrice des transports, Ile-de-France Mobilités, a déjà lancé des appels d’offres sur 4 lots (sur un total de 12 lots) représentant 96 lignes jusqu’à présents exploités par la RATP. Le dépôt des candidatures est possible jusqu’au 11 avril, les vainqueurs seront connus en 2023. Deux autres « vagues » d’appels d’offres, portant à chaque fois sur 4 lots, seront lancés cet automne puis au début de l’année prochaine, afin de respecter l’échéance : une ouverture à la concurrence effective à partir de 2025, date où on pourra voir aux commandes des bus d’autres exploitants que la RATP, notamment Keolis et Transdev sur les rangs.
Pour avoir des chances de conserver ses marchés, la RATP s’y prépare en revoyant l’organisation de travail de ses machinistes. C’est là où le bât blesse. « L’ouverture à la concurrence conduit la direction à dénoncer nos accords d’entreprise pour nous aligner sur le cadre social territorialisé (CST). C’est un nivellement par le bas. Les 16 000 conducteurs de bus vont perdre 6 jours de repos et travailler 190 heures en plus », explique Cemil Kaygisiz, secrétaire général CGT RATP Bus, qui appelle à la grève aux côtés des autres organisations syndicales du réseau de surface RATP.
Les syndicats craignent aussi des journées de travail plus morcelées. Selon l’élu cégétiste, « ce projet permettra à la direction d’économiser plus de 900 agents par an, équivalent au nombre d’agents travaillant au centre de bus d’Aubervilliers ». Et il ajoute : « Nous sommes contre l’ouverture à la concurrence. Nous demandons l’abandon de ce projet ».
La direction de la RATP, qui a effectivement dénoncé en mars 2021 les accords sur le temps de travail des conducteurs de bus, affirme avoir déjà organisé une quarantaine de réunions avec les syndicats représentatifs du département réseau de surface. D’autres réunions doivent encore avoir lieu, sachant qu’un nouvel accord doit être trouvé dans les dix-huit mois après la dénonciation. Autrement dit en avril. « L’objectif est de rapprocher le plus possible le temps de travail des règles fixées par le CST pour pouvoir être compétitif et répondre aux appels d’offres d’IDFM« , explique-t-on côté RATP. « En contrepartie des heures de travail demandées en plus, des compensations financières seront mises en place. C’est tout l’objet des négociations« . L’objectif de la direction est d’appliquer un nouveau protocole à partir de juillet.
Marie Hélène Poingt
Un an après avoir mis à disposition quatre sites (Ornano à Saint-Denis et les centres bus parisiens de Corentin dans le 14ème arrondissement, Lagny dans le 20ème arrondissement et Point du jour dans le 16ème arrondissement) pour les opérations logistiques, en journée, de Chronopost et Amazon, la RATP accroit son offre. Sa filiale RATP Solutions Ville vient de retenir Ecolotrans et, de nouveau, Amazon sur deux sites situés en proche couronne parisienne : le centre bus de Charlebourg (300 m2), à La Garenne- Colombes et le site de Châtillon – Bagneux (4000 m2), à Châtillon. « Ecolotrans exploitera également des zones additionnelles sur les sites déjà exploités de Corentin et Lagny« , précise la RATP dans un communiqué.
Cette politique, qui permet à la RATP de valoriser ses actifs peu utilisés en journée, se traduit par la mise à disposition d’une surface totale de 7500 m2 à des opérations de logistique urbaine.
Avec un chiffre d’affaires en hausse de 6 % (plus de 5,8 milliards d’euros), l’année 2021 a plutôt été satisfaisante pour le groupe RATP malgré la crise sanitaire qui a entraîné une baisse de la fréquentation des transports (- 29 % par rapport au niveau d’avant-crise).
Avec l’amélioration de la situation sanitaire, la RATP a déjà constaté une reprise progressive du trafic voyageurs en Ile-de-France de + 24 % par rapport à 2020. Cette reprise est de + 12 % dans les bus, le mode qui a le mieux résisté pendant la crise, de + 18 % dans les trams, et de + 35 % pour le réseau ferré. « C’est logique, puisque c’est le mode qui avait le plus baissé pendant la crise sanitaire », explique Catherine Guillouard, la PDG du groupe RATP.
Le groupe affiche un résultat net de 207 millions en 2021, en hausse de +341 millions par rapport à 2020 (année marquée par un résultat négatif de 134 millions).
Le chiffre d’affaires du groupe en 2021 est porté par ses filiales. Ensemble, elles représentent 23,5 % du total (contre 21,9 % en 2020). Parmi elles, RATP Dev affiche une hausse de son chiffre d’affaires de + 12,9 %, à plus d’1,3 milliard d’euros, principalement grâce au démarrage de l’exploitation du réseau de Toscane, en novembre 2021. « Un contrat à 400 millions par an sur onze ans », précise Catherine Guillouard. « L’Italie va passer devant le Royaume-Uni parmi les marchés étrangers de RATP Dev. » S’y ajoutent la montée en puissance des opérations sur les métros de Riyad (ligne 1 et 2), du Caire (reprise de l’exploitation de la ligne 3 du métro en juin 2021) et le développement aux Etats-Unis (Indianapolis).
En France, RATP Dev a remporté des victoires dans les Alpes, notamment en Haute-Savoie avec un contrat à Thonon, et dans la Somme avec du transport à la demande. Ses contrats ont aussi été renouvelés à Boulogne et dans la Vienne.
En Ile-de-France, une autre filiale du groupe, RATP Cap Ile-de-France répond aux appels d’offres lancés par IDFM et porte les nouveaux contrats remportés en 2021. Ce qui représente pour le moment un volume d’affaires total de 90 millions par an avec l’exploitation des réseaux du Mantois, du plateau de Saclay et le tram T10 ainsi que les lignes de bus qui y sont attachées. C’est aussi cette société.
Une nouvelle filiale, créée en 2021, RATP Solutions Ville réunit plusieurs filiales existantes : RATP Connect (service 3G/4G), RATP Real Estate, RATP Habitat et RATP Capital innovation. Elle a remporté la concession du réseau de fibre du Grand Paris Express (500 millions sur 25 ans, avec participation de la CDC à 25 % ) et la gestion du réseau frigorifique de la Ville de Paris, contrat de 2,4 milliards sur 20 ans, dans un partenariat à hauteur de 15 % avec Engie/Climespace).
Malgré la crise, le groupe n’a pas réduit ses efforts d’investissement. En 2021, les investissements ont fait un bond de 18 % par rapport à 2020, à 2 708 millions d’investissements bruts consolidés. Parmi eux figurent 618 millions destinés au prolongement des lignes de métro et de tramway, dont 575 millions aux seules lignes 14 Nord, 11, 12, et 4.
Les investissements sont restés soutenus : plus de 2,3 milliards, soit + 8 % par rapport à 2020. Près de la moitié de cette somme a servi à moderniser le réseau et entretenir les infrastructures (projet MF19, automatisation L4 et modernisation L6, rénovation des rames MI2N et MI84, finalisation du RVB du RER A, conversion des centres bus à l’électrique et au biogaz et achat de bus électriques) et au prolongement de la ligne 14 au sud vers Orly, réalisés en tant que maître d’ouvrage délégué pour le compte de la SGP (409 millions).
Y. G.
Le groupe RATP a annoncé en janvier vouloir recruter cette année 6 700 personnes, dont près de 4 100 en France. 3 400 postes sont à pourvoir en Île-de-France (1 660 CDI et 1 700 contrats d’insertion et d’apprentissage au sein de l’EPIC).
En région francilienne, les recrutements concernent l’exploitation, la sécurisation et la maintenance des lignes (postes de conducteurs, d’agents de station, d’agents de sûreté et de mainteneurs, par exemple). Sur les 1 660 postes en CDI, près de 400 concernent les métiers de l’encadrement.
Dans le réseau de bus, les besoins en conducteurs deviennent difficiles à anticiper : « l’entreprise a calé ses besoins à 400 CDI pour l’instant pour Paris et sa petite couronne« , alors qu’elle avait proposé autour de 1500 postes de conducteurs de bus les deux années précédentes, rappelle le journal Les Echos de ce jour. En cause, l’ouverture à la concurrence des bus de la RATP, envisagée à partir du 1er janvier 2025 par IDFM pour l’exploitation des réseaux par les opérateurs retenus. Une échéance qui plaide pour la prudence.
Le prolongement sur 1,8 km de la ligne 4 du métro parisien au sud de la capitale, jusqu’à Bagneux, a été inauguré le 13 janvier en présence du Premier ministre et du ministre des Transports. Deux nouvelles stations ont ouvert leurs portes : Barbara et Bagneux – Lucie Aubrac. Ce qui porte à 29 le nombre de stations desservies par cette ligne.
Un nouveau site de maintenance et de remisage de 1500 m2, situé sous l’avenue Henri Barbusse, a été aménagé. Il est équipé de deux voies : l’une sur fosse pour des interventions rapides, l’autre sur pilotis, pour accéder facilement au bas du matériel ainsi qu’aux coffres latéraux des trains.
Rappelons que les premiers travaux préparatoires au prolongement de la ligne ont commencé en 2013. Ceux du percement du tunnel et de la construction de ce dernier se sont déroulés entre 2015 et 2019. S’en est suivi l’aménagement des deux stations : pose du carrelage sur les quais, installation du mobilier et des équipements, finalisation des escaliers.
Près de 41 400 personnes habitent ou travaillent dans un rayon de 600 mètres autour des deux nouvelles stations Barbara et Bagneux – Lucie Aubrac. Ce qui devrait se traduire par une augmentation de 37 000 voyageurs supplémentaires sur la ligne 4.
Y. G.
Beau succès pour la vente aux enchères « Métro Rétro », organisée du 26 novembre au 3 décembre dernier par la maison de ventes Ader Entreprises & Patrimoine pour la RATP : les 215 lots proposés à la vente, exclusivement sur Internet, ont trouvé de nouveaux propriétaires et ont permis de récolter plus de 171 000 euros.
1 784 personnes se sont inscrites sur le site et 793 enchérisseurs ont participé activement à la vente. Le premier lot mis en vente annonçait la tendance. Cette plaque émaillée Métropolitain de style Guimard, mise à prix à 400 euros, a été adjugée à plus de 10 000 euros. D’autres lots ont affolé les acheteurs. La façade d’une rame de métro MP73 (lot 184), mise à prix à 750 euros, s’est vendu 2 050 euros, tandis que le nom de station Louvre-Rivoli (lot 178), débutant à 150 euros, a finalement atteint la coquette somme de 4 100 euros. Les collectionneurs et les amoureux du métro parisien se sont également mobilisés pour acquérir de nombreuses plaques signalétiques en fer émaillé, des lots de cartons de carreaux en céramique, plusieurs plans indicateurs PILI, des bancs et différents types d’assise, comme les sièges Akiko, des mâts de métro en fonte et même plusieurs paires de portes de voiture de métro MA datant de 1952, qui ont probablement été repeintes en bleu roi en 1974.
Les recettes tirées de la vente doivent être entièrement reversées au Recueil social de la RATP, une structure interne de l’entreprise qui lutte au quotidien contre la grande exclusion. Ses agents partent à la rencontre des personnes sans abri qui sont présentes sur l’ensemble du réseau d’Ile-de-France Mobilités exploité par la Régie, et les accompagnent vers des structures spécifiques ou, simplement, échangent avec eux.
L’argent sera utilisé pour acheter des produits de première nécessité qui seront ensuite distribués sur le réseau. Il permettra aussi d’organiser un évènement festif – repas, distribution de cadeaux – pour les personnes sans abri à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Samuel Delziani
La RATP a annoncé le 30 novembre la mise sur pied d’une nouvelle BU (Business Unit) baptisée Mobility as a Service (MaaS, un concept qui doit faciliter la mobilité demain en offrant un service global). Rattachée à RATP Smart Systems, la filiale digitale du groupe RATP, cette nouvelle BU regroupe les équipes de Mappy et celles de Bonjour RATP. L’objectif est de proposer une plateforme de services s’adressant aux voyageurs mais aussi aux entreprises et aux collectivités, permettant de réserver et payer des déplacements de bout en bout sans se soucier de l’opérateur.
La direction générale de la BU est confiée à Florence Leveel, jusqu’alors directrice générale de Mappy. Rappelons que la RATP a racheté Mappy il y a tout juste un an.