Alors que les groupes de transport public ont considérablement réduit leurs offres de transport en cette période de crise sanitaire, Transdev a présenté le 24 mars ses comptes 2019 qui trancheront sans doute singulièrement avec ceux de cette année. La filiale de la Caisse des dépôts et de l’allemand Rethmann affiche des résultats en hausse après une année 2018 elle-même en demi-teinte qui avait été marquée par une perte de 96 millions causée, notamment, par des dépréciations d’actifs. Transdev avait alors décidé de se désengager de ses activités B to C (taxis, navettes d’aéroports, puis cars longue distance Eurolines-Isilines) pour se recentrer sur son cœur de métier au service des collectivités locales et des entreprises.
Une année de repositionnement
2019 est donc considérée comme « une année de repositionnement du portefeuille d’activités et de développement commercial », indique le groupe qui affiche un bénéfice de 45,7 millions d’euros et une hausse de son activité de 6,7 % (à plus de 7,4 milliards d’euros). La seule croissance organique atteint 3 %. « Nous avons cherché à poursuivre une croissance profitable et misons sur un mix d’activités plus durables », commente Thierry Mallet, le PDG du groupe.
En France, qui représente 38 % du chiffre d’affaires, Transdev a notamment remporté l’exploitation des réseaux de Dunkerque, Grand-Verdun, Royan, Guingamp-Paimpol, Sens ou Libourne, ainsi que le renouvellement de partenariats historiques avec les SEM de Nantes et de Limoges. « L’ensemble de ces marchés représente un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros, sur la durée des contrats », note l’opérateur.
Un appel aux collectivités locales
A l’international, citons les contrats d’exploitation des trains régionaux S-Bahn (RER) de Brême (Allemagne), d’une valeur de 1,5 milliard d’euros, le contrat de 757 millions d’euros, comprenant plus de 150 bus électriques, à Göteborg, en Suède, ou encore le contrat d’exploitation et de maintenance du tramway de Luas, le réseau de tramway de Dublin (Irlande), pour une durée de six ans.
Thierry Mallet ne se risque pas à faire des prévisions pour cette année. Et, bien qu’il estime que la stratégie adoptée met son groupe « dans la situation la meilleure possible pour affronter la crise », il demande aux collectivités locales leur soutien face à la chute vertigineuse du trafic passagers (et donc des recettes) pour passer ce cap difficile (lire aussi : ici).
Marie-Hélène Poingt