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Ewa

Ouigo s’élancera sur le marché ferroviaire espagnol en mars 2021

Ouigo

La SNCF dévoile peu à peu sa stratégie pour devenir un opérateur à grande vitesse en Espagne. La compagnie française a annoncé aujourd’hui qu’elle s’élancerait avec son TGV à bas coûts Ouigo sur la liaison Madrid-Barcelone à partir du 15 mars 2021. Cinq allers-retours seront proposés chaque jour, avec des arrêts à Saragosse et Tarragone.

« Progressivement, nous étendrons notre réseau vers Valence, Alicante, Séville et Malaga. Nous allons couvrir une grande partie de l’Espagne », souligne Hélène Valenzuela, la directrice générale de Ouigo Espagne.

14 trains à deux niveaux ont été pris dans le parc des quelque 300 rames TGV de la SNCF, « comme cela était prévu de longue date », souligne Alain Krakovitch, le directeur général de Voyages SNCF. Les trains seront adaptés au marché espagnol, où ils pourront transporter 509 personnes et circuler à la vitesse de 300 km/h. Ils seront entretenus par Alstom dans trois ateliers en Espagne. « Nous avons signé un contrat de maintenance avec Alstom et avons choisi des trains de dernière génération que nous connaissons bien », précise le dirigeant français.

« Nous ne ferons pas de copié-collé du Ouigo tel qu’il existe en France », explique Hélène Valenzuela, en affirmant vouloir prendre le meilleur du TGV à bas coûts de la SNCF, pour l’adapter à l’Espagne. « Nous avons écouté ce que les voyageurs espagnols voulaient », indique la patronne du nouvel opérateur ferroviaire en promettant des tarifs de 50 % moins chers en moyenne que ceux pratiqués par la Renfe. Mais sans préciser quels seront les tarifs de départ. Ni les objectifs de trafic qu’elle se fixe pour que l’opération soit jugée réussie.

Les ventes seront ouvertes dans quelques semaines. Pour le lancement de Ouigo Espagne, 10 000 billets seront proposés à un euro sur l’axe Barcelone-Madrid. Une offre accessible « aux personnes les plus attentives sur les réseaux sociaux, qui feront partie de la communauté Ouigo. Cela commencera à partir du 24 septembre à 18 heures », indique Hélène Valenzuela.

La présidente du nouvel opérateur s’engage aussi à faciliter les ventes de billets, qui pourront être réalisées en moins de trois minutes sur Internet. A bord, l’ambiance sera détendue « et les voyageurs seront choyés à tous moments par le personnel », assure-t-elle en promettant de nombreuses « surprises ».

Pour embarquer à bord de ces Ouigo, il faudra prévoir d’arriver en avance pour passer le filtrage d’accueil avec franchissement de portiques de contrôle et prise de température mise en place par Adif, le gestionnaire des infrastructures espagnol.

Plus de 1 300 emplois directs et indirects, dont 98 % de CDI, doivent être créés avec l’arrivée de Ouigo Espagne, selon ses promoteurs.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

La SNCF promet plus de lisibilité dans ses tarifs

Jean-Pierre Farandou.

Dans un entretien au quotidien Les Echos, du 18 septembre, Jean-Pierre Farandou annonce une étude pour « imaginer un nouveau mode de tarification, plus lisible« . Et le PDG de la SNCF d’ajouter : « Nous devons prendre six mois à un an pour étudier sérieusement la question car la réponse nous engagera pour des années« .

Depuis les années 90, la SNCF a abandonné le principe de la tarification kilométrique et recouru au yield management basé sur l’offre et la demande, comme le pratique notamment le transport aérien. Conséquence, au fil du temps, le TGV s’est donné une image d’un train cher, ce qui pose « un problème« , reconnaît Jean-Pierre Farandou, et cela alors même que le prix moyen d’un billet de TGV, aujourd’hui autour de 45 euros, a tendance à baisser avec le développement de Ouigo. « Mais une partie de notre clientèle qui achète ses billets au dernier moment les jours de grands départs n’a pas accès à nos meilleurs tarifs« , souligne le patron de la SNCF. Selon lui, « il faut réinventer le modèle TGV. Pendant des années, la demande dépassait l’offre, mais aujourd’hui nous avons de la place dans les TGV, l’offre dépasse la demande. Le moment est venu de se remettre en question« .
Le dirigeant lance ce nouveau chantier dans un contexte difficile : la SNCF avait prévu une marge opérationnelle de 5 milliards d’euros, elle en a enregistré 3 milliards de moins avec la crise sanitaire. Le trafic repart, mais lentement, et les voyages d’affaires, les plus rémunérateurs, sont à la peine. Jean-Pierre Farandou estime qu’il faudra environ deux ans pour retrouver les courbes de trafic antérieures à la crise.

MH P 

Ewa

Alain Picard remplace Francis Nakache à la tête de CAF France

(c) SNCF-MEDIATHEQUE BERTRAND JACQUOT
Alain Picard, membre du membre du Comité Exécutif, Directeur Général Adjoint  finance, achats et systèmes d'information SNCF

Le constructeur ferroviaire espagnol Caf a annoncé qu’à partir du 1er octobre, Alain Picard prendrait le poste de directeur général des activités françaises. Il remplacera Francis Nakache qui a fait valoir cet été ses droits à la retraite.

Alain Picard était, de 2013 à 2019, directeur général de SNCF Logistics,la  branche Logistique du Groupe SNCF, réalisant 10,0 Mds€ de chiffre d’affaires avec plus de 50 000 employés. De 2018 à fin 2019, il occupait aussi les fonctions de directeur général de la société mère du groupe, chargé du programme de transformation issu de la loi sur le ferroviaire. Mais il n’a pas été retenu dans le casting de direction présenté en début d’année par le nouveau PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.

GPRC 2014
Francis Nakache lors des GPRC organisés en 2014 par VRT

De son côté, Francis Nakache ne quitte pas tout à fait le secteur des mobilités puisqu’il a créé un cabinet de consulting baptisé Iliti. Son premier client sera… Caf!

 

Ewa

La CGT veut mobiliser les salariés des entreprises ferroviaires privées

CGT2020

La CGT-Cheminots a prévu de réunir, début octobre, ses délégués issus des entreprises ferroviaires privées pour voir sur quels thèmes elle pourrait mobiliser ses troupes. « Actuellement, il y a 2500 cheminots dans ces entreprises privées, des effectifs qui devraient croître à l’avenir. Nous allons examiner tous les accords d’entreprise pour voir sur quels points nous pouvons nous mobiliser », explique à VRT Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, en rappelant que lors des dernières élections professionnelles son syndicat a « beaucoup progressé dans toutes ces entreprises à l’exception d’ECR ».

La CGT-Cheminots se prépare aussi à la grève nationale interprofessionnelle du 17 septembre qui doit commencer à la SNCF dès ce soir. Mais il devrait y avoir très peu de perturbations du côté des circulations de trains : la SNCF annonce un trafic quasi normal sur le réseau ferroviaire francilien et sur les Intercités, quelques « adaptations » pour les TER de Nouvelle Aquitaine et de Provence-Alpes Côte d’Azur (là où les positions de la CGT-Cheminots sont particulièrement fortes), normal partout ailleurs dans le pays.

M.-H. P. 

Ewa

Mikaël Lemarchand remplace Karim Zéribi à la direction de la Transition écologique à la SNCF

Mikael Lemarchand

La SNCF a annoncé le 14 septembre qu’elle avait demandé à Mikaël Lemarchand de prendre, à partir du 1er octobre, la direction de l’Engagement sociétal et la Transition écologique. Une décision rapide pour remplacer Karim Zéribi condamné le 9 septembre par le tribunal correctionnel de Marseille à une peine de deux ans de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité, ainsi qu’à 50 000 euros d’amende pour abus de confiance et abus de biens sociaux. Il avait pourtant été récemment nommé à ce poste de direction par Jean-Pierre Farandou, malgré les poursuites engagées contre lui.

unknown 1 Le chroniqueur de C News et C8, ancien député européen a mené plusieurs batailles électorales à Marseille. C’est sur ce terrain qu’il connait aujourd’hui des déboires juridiques. Selon le réquisitoire du parquet, une partie des subventions versées entre 2007 et 2009 à APC par le conseil général des Bouches-du-Rhône, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur et l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances aurait été détournée pour servir les intérêts politiques de Karim Zéribi. Celui-ci a réagit sur Twitter à cette décision de justice : « Je sors du tribunal avec un sentiment d’écoeurement mais je poursuis le combat pour défendre mon intégrité. Je fais évidemment appel de la décision prise ce matin par une justice qui fait état d’un manque de discernement effrayant. Accusé coûte que coûte ce n’est pas ça la justice. »
De son côté, Mikaël Lemarchand conserve son ancienne mission puisqu’il continuera à piloter le projet d’entreprise baptisé « Tous SNCF » et va intégrer le Comex. Agé de 44 ans, ce diplômé de l’Essec est arrivé à la SNCF en 2001, où il a notamment travaillé sur Ouigo. Il a également passé quelques années chez Keolis, où il est devenu directeur du développement ferroviaire, puis chez Eurostar (directeur des gares et directeur général France), et enfin à Transilien. Depuis le début 2020, il était chargé du projet d’entreprise du groupe.

Ewa

La SNCF, partenaire de la Coupe du monde de rugby France 2023

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Le Groupe SNCF est le sponsor officiel de la Coupe du monde de rugby 2023 qui se déroulera en France dans dix villes hôtes, du 8 septembre au 21 octobre, avec 48 matchs au programme. En 2007 déjà, la SNCF avait accompagné la Coupe du monde de rugby en France. Lors de la signature du partenariat le 7 septembre, à Paris, Jean-Pierre Farandou s’est dit « heureux d’engager le Groupe SNCF aux côtés de ce grand événement qui porte des valeurs humaines de solidarité, de challenge et d’engagement dans lesquelles tous les cheminots se reconnaissent ».

Bordelais d’origine, le dirigeant du groupe ferroviaire a pratiqué le rugby en amateur dès l’enfance et est un grand fan du XV de France. C’est l’un de ses points communs avec Claude Atcher, directeur général du comité d’organisation France 2023, qui a affirmé que « après le succès de la Coupe du monde 2007, dont tous les managers et les équipes ne gardent que de bons souvenirs, je me félicite de ce nouveau partenariat. Avec la SNCF, nous partageons l’ambition d’aller à la rencontre des Françaises et des Français, de les connecter entre eux, dans le souci de la protection de l’environnement ».

La SNCF mettra en place un dispositif exceptionnel pour assurer le transport des équipes, des officiels et des arbitres, majoritairement en TGV, en plus de trains spéciaux et de bus. Gares & Connexions proposera des points d’accueil pour orienter les équipes et les supporters. Dès cet automne, un train-expo, le We Love 2023 Tour, circulera jusqu’au 10 octobre dans 24 villes de France pour présenter de manière ludique aux Français l’aspect sociétal de cette Coupe du monde 2023.

Anne Jeantet-Leclerc

Ewa

Geodis restera dans le groupe SNCF

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Interrogé ce matin sur RTL sur les cessions de filiales envisagées à la SNCF, Jean-Pierre Farandou a répondu que « Geodis restera dans le groupe SNCF ». Et le PDG de la SNCF d’expliquer : « Geodis est une entreprise stratégique. C’est le dernier grand logisticien français, il est très important que la SNCF le pilote ». Selon lui, pendant le confinement, « si Geodis n’avait pas été là, les Français n’auraient pas eu de masques. (…) Il faut absolument que la France conserve un logisticien en son sein. C’est un sujet de souveraineté industrielle ».

Le patron de la SNCF a expliqué qu’il ferait « une revue de portefeuille » avant de trancher. « A l’issue de ce travail, on fera des cessions, on n’en fera pas, on en fera quelques-unes. On verra. Cette question est aujourd’hui prématurée », a-t-il indiqué.

La veille, Jean-Baptiste Djebbari avait rappelé dans une interview au Parisien que la SNCF devra envisager de céder des filiales pour retrouver sa trajectoire financière, malgré les quatre milliards d’euros que va lui apporter le plan de relance. « Une succession d’événements, la Covid-19 mais aussi la grève de l’hiver dernier, a éloigné la SNCF de sa trajectoire financière. C’est pour cela que l’entreprise doit étudier les différentes options qui lui permettront de retrouver l’équilibre, par exemple une cession de filiales », a expliqué le ministre délégué aux Transports.

« Nous étudions avec la SNCF les actifs financiers qui pourraient être cédés, mais aussi les gains de productivité qui pourraient être réalisés », a-t-il ajouté, en citant « la modernisation de l’outil industriel par exemple ». Et d’insister : « Il faut que le groupe SNCF tienne ses objectifs d’équilibre financier à l’horizon 2024 », fixés par la loi de réforme ferroviaire de 2018.

 

Ewa

Les premières explications après les retards de TGV dans le Sud-Ouest

TGV Hendaye-Paris

Pas loin de 20 heures de trajet pour des centaines de voyageurs qui se sont retrouvés bloqués dans le Sud-Ouest ouest, sur la ligne Hendaye-Paris, dans la nuit du 30 au 31 août, après une série d’incidents électriques… La rentrée a aussi été cauchemardesque pour la SNCF vertement critiquée pour sa gestion de crise.

Les faits d’abord : Quatre TGV, dont deux en UM (unités multiples), effectuant le trajet entre le Pays basque et Paris, ont été très longuement retardés, les 30 et 31 août après une série d’incidents d’alimentation électrique au nord de Dax.

Le 30 août, une rame double, partie d’Hendaye avec près de 3 heures de retard, a été stoppée à Dax environ 45 minutes, puis à Morcenx, avant de repartir pour atteindre Ychoux (une cinquantaine de kilomètres plus au nord), où elle s’est de nouveau arrêtée, à cause d’une caténaire arrachée. Bloqués à Ychoux, les deux TGV en UM ont dû rebrousser chemin jusqu’à Morcenx vers une heure du matin où les passagers ont dû attendre un train de secours venu de Bordeaux. Ils ont pu repartir vers 7 heures du matin, le 31 août, pour arriver après 11 heures du matin à Paris-Montparnasse.

Un autre TGV, le 8546, qui devait quitter Hendaye à 17 h 55 et arriver à Paris-Montparnasse à 22 heures, est finalement parti à 18 h 30 avant se retrouver bloqué à Biarritz. Là, il a été couplé à un autre TGV qui n’avait pas pu partir comme prévu à 15 h 45. Ainsi jumelés les deux TGV sont repartis vers Hendaye, puisque la ligne avait été interrompue. Pour ses « 445 voyageurs qui ont été acheminés à la gare de Hendaye durant la nuit, des cars ont été affrétés pour les conduire à Bordeaux où des places dans des TGV [ont été] mis à leur disposition afin qu’ils puissent rejoindre Paris », a expliqué la SNCF dans un communiqué, en précisant que de l’eau, des plateaux-repas et des masques chirurgicaux avaient été distribués.

Pour les voyageurs ayant vécu les retards les plus importants, la SNCF a décidé de rembourser leurs billets à hauteur de 300 % (un montant exceptionnel, sous forme d’avoir) ainsi que tous les frais annexes qui auraient pu être engagés dans de pareilles circonstances (hébergement, taxi…).

Des dommages sur soixante kilomètres

La SNCF a lancé une enquête interne pour comprendre les causes de ces incidents. Les cinquante rames qui ont parcouru la ligne ce week-end là (22 rames de TER, 20 TGV et 8 Intercités) ont toutes été auscultées. On a regardé en particulier leurs pantographes, ces bras articulés au-dessus des trains qui captent le courant. De nombreux dommages ont été constatés, en particulier sur les TER (du matériel Alstom, Regiolis et Coradia Liner).

Selon des experts ferroviaires que nous avons contactés, la caténaire (ensemble de câbles permettant l’alimentation électrique des trains) a été endommagée/arrachée par endroits sur 60 km par le train qui a suivi le passage d’un premier, dont le pantographe a endommagé les fils de contact (ceux sur lesquels frottent les pantographes ; sous 1 500 V continu, tension en vigueur ici, on pose généralement deux fils de contact en cuivre, très rigides vu que leur section est importante, alors que sous 25 kV, on pose un seul fil plus fin, comme l’ampérage est moins important à puissance égale).

Les endroits où la caténaire a été endommagée sont en particulier les passages d’appareils de voie. Il n’y aura donc pas 60 km de « caténaire par terre » à remonter, mais des inspections et réparations à effectuer localement sur 60 km : pièces à remplacer dans le montage de la caténaire, voire remplacement des fils de contact si nécessaire (un « tir de caténaire » fait 1 200 m de long environ).

La caténaire a ici été initialement installée entre 1926 et 1929. Les fils de contact (en cuivre), qui s’usent, ont bien entendu été renouvelés, mais les fils porteurs (acier) et certaines pièces métalliques (parfois en aluminium), ainsi que les célèbres portiques ogivaux sont d’origine…

Sur cette partie de la ligne entre Bordeaux et Dax, le remplacement de la caténaire a fait l’objet d’une étude récente (un tel remplacement a été effectué plus au sud, entre Hendaye et Bayonne).

Depuis la pose initiale il y a plus de 90 ans, la section entre Bordeaux et Dax, qui a été celle des records de 1955 (331 km/h), a bénéficié de « bricolages », comme la réduction des portées de 90 m à 45 m par ajout de poteaux à mi-distance ou la modification de la géométrie du « zigzag » des lignes de contact (qui n’est plus celle d’origine Midi, mais pas tout à fait le standard de la SNCF non plus).

Patrick Laval
avec Yann Goubin

Ewa

La SNCF affiche un bilan estival moins mauvais que prévu

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La politique de petits prix mise en place par la SNCF et la possibilité de se faire rembourser (ou échanger) gratuitement et sans condition son billet jusqu’à la fin août (un dispositif finalement prolongé jusqu’au 1er novembre, a-t-elle annoncé le 26 août) ont sans doute permis à la compagnie ferroviaire d’afficher un bilan estival moins mauvais que prévu : en juillet et en août, 16 millions de personnes auront été transportées par TGV –dont 4 millions les trains à bas coût Ouigo– et 2 millions avec les Intercités, a indiqué Christophe Fanichet dans un entretien à l’AFP. Selon le PDG de SNCF Voyageurs, la fréquentation est en baisse est de 15% par rapport à l’an dernier, quand la direction craignait plutôt -20%.

Côté TER (qui ne comprennent pas les Transilien), entre 2 et 3 millions de personnes ont été transportées. « On a retrouvé trois voyageurs sur quatre dans les TER« , constate le dirigeant.

Quant aux relations internationales, « on est entre -60 et -80% », l’Angleterre (avec Eurostar) étant la destination la plus touchée par la crise », déplore-t-il.

Christophe Fanichet évoque aussi ses  « incertitudes » sur la rentrée. « Comment est-ce que les Français vont reprendre les transports du quotidien?« , interroge-t-il. « Aujourd’hui, je n’ai pas d’indicateur qui me permette de le voir« .

La visibilité est également faible sur les voyages professionnels. « Sur le mois de septembre, les chiffres de réservation sont très bas alors qu’il y a beaucoup de place et que les trains circulent« , poursuit-il

La SNCF réfléchit à de nouvelles formules d’abonnements pour les télétravailleurs qui ne prendraient le train que deux fois par semaine, comme la région PACA vient de le décider pour ses TER.

Ewa

Ile-de-France Mobilités cesse de payer la SNCF et la RATP

Valérie-Pecresse

Valérie Pécresse a fait monter d’un cran la pression dans son bras de fer engagé avec l’Etat en mettant à exécution sa menace d’arrêter de payer la SNCF et la RATP. La décision a été prise à l’unanimité, toutes couleurs politiques confondues, au cours d’un conseil d’administration du 8 juillet, a souligné la présidente d’Ile-de-France Mobilités, également présidente de la région. But de la manœuvre : obtenir de l’Etat une compensation financière lui permettant de faire face aux pertes subies par les transports publics avec la crise sanitaire et évaluées à 2,6 milliards d’euros sur l’année 2020.

La mesure s’applique de façon provisoire « pour le mois de juillet et jusqu’à ce que le budget 2020 d’IDFM soit de nouveau équilibré », a précisé Valérie Pécresse, en expliquant qu’elle faisait valoir la clause d’imprévisibilité contenue dans les contrats signés avec la SNCF et la RATP. Ce sont environ 400 millions d’euros qui ne seront pas versés ce mois-ci à la SNCF (200 millions d’euros) et à la RATP (200 autres millions) pour rétribuer leurs prestations. En revanche, les transporteurs du réseau Optile ainsi que du réseau PAM et ceux qui exploitent les services de transport scolaire continueront à être payés sinon, a expliqué la présidente, leur trésorerie ne leur permettrait pas de survivre.

L’Etat propose 425 millions d’euros

Malgré cette décision, les trains, métros, bus et tramways ne vont pas s’arrêter de rouler. La RATP explique avoir fait des efforts de sécurisation de la trésorerie avec des financements levés dès mars qui vont lui permettre de tenir. Elle anticipe un impact global sur le chiffre d’affaires de 380 millions d’euros à l’échelle du groupe si le partage des risques tel qu’il est prévu dans le contrat s’applique. De son côté la SNCF adopte un ton plus revendicatif en rappelant qu’elle a réalisé l’offre de transport commandée par IDFM et qu’elle « mettra tout en oeuvre pour obtenir rapidement le règlement des sommes dues« .  

« Ile-de-France a été exemplaire et a payé 100 % des services de transport pendant les mois de confinement (en mai et juin), malgré un niveau de service limité à 30 %, les restrictions de voyageurs, les portillons ouverts, l’impossibilité de payer ses billets à bord des bus et la distanciation physique imposée par le gouvernement (mesure qui n’a été mise en place nulle part ailleurs) », se justifie Valérie Pécresse. « Nous avons ainsi évité à la SNCF et à la RATP d’arrêter leur service et de mettre leur personnel en chômage partiel dont le coût aurait pesé sur l’Etat ». Le coût versé pour le service non réalisé est évalué à 600 millions d’euros.

Pour le moment, l’Etat n’a proposé que 425 millions d’euros alors que les pertes estimées à 2,6 milliards n’ont pas été remises en question par l’expertise mandatée par l’Etat, affirme encore l’élue francilienne (Libres ! ex LR). 425 millions, cela représente à peine 16 % du montant des recettes perdues, estime IDFM, qui s’attend encore à des pertes d’1,5 milliards d’euros en 2021, puis à 500 millions d’euros en 2022.

Valérie Pécresse en appelle à Jean Castex

Si une taxe Covid devait être appliquée, elle se chiffrerait à 20 euros supplémentaires chaque mois sur le prix du pass Navigo. Selon la patronne de l’Ile-de-France, « il est hors de question que ce soient les voyageurs qui paient la crise du Covid alors que partout ailleurs, c’est l’Etat qui a payé les pertes supportées par les transports publics et lancé des plans de soutien massifs de plusieurs milliards d’euros, que ce soit en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède, aux Etats-Unis… ». Et de rappeler que d’autres secteurs, à commencer par l’aéronautique et l’automobile, ont déjà reçu un appui conséquent de l’Etat. « Comment expliquer que les transports publics, premiers transports écologiques et populaires, soient laissés de côté ? », s’interroge-t-elle en insistant sur l’importance stratégique du secteur, indispensable à la bonne marche de l’économie de l’Ile-de-France et, au-delà, du pays.

Valérie Pécresse, qui a déjà pris contact avec Jean Castex sur le sujet, agite une autre menace : IDFM a passé plus de 10 milliards d’euros de commandes auprès d’Alstom, Bombardier et CAF… Si la situation reste bloquée, ces investissements seraient remis en cause. « Il y aurait des conséquences dans toute la France. Des dizaines voire des centaines de milliers d’emplois sont concernés ».

Marie-Hélène Poingt