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Ewa

Ouicar se prépare à sortir des frontières l’an prochain

En pleine expansion sur le marché de la location de voitures, Ouicar qui représente 3 % de ce marché (1 % l’an dernier, de ce…  

marché représentant au total 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire et 17 millions de locations), vient de conclure un accord de partenariat avec Point S.

Le principe est simple : le propriétaire d’un véhicule peut demander un check-up gratuit à Point S qui lui fournit, si le véhicule répond aux 30 points du contrôle, un label « contrôlé par Point S » qui apparaît sur le site de Ouicar. S’il est nécessaire de faire réparer certaines fonctionnalités, Point S propose un rabais de 20 % sur la facture. Libre au propriétaire de le faire ou pas.

« Ce qui compte avant tout dans la location entre particuliers, c’est la confiance. C’est pourquoi nous proposons un contrat d’assurance avec Axa qui se substitue à la location du propriétaire de la voiture pendant la durée de la location. Pour augmenter encore cette confiance, nous nous sommes rendus compte qu’il était essentiel de pouvoir fournir un état des lieux du véhicule avant de le louer », explique Marion Carette, la fondatrice de Ouicar.

Selon une étude menée par les deux partenaires, un tel état des lieux pourrait inciter 2 fois plus de propriétaires à proposer leur véhicule à la location et 4 fois plus de personnes à les louer.

Pour Ouicar, qui cherche à atteindre une masse critique en proposant suffisamment de voitures un peu partout en France, ce partenariat peut constituer un accélérateur de croissance. La société, qu’on ne peut plus présenter comme une start-up depuis que la SNCF a acquis 75 % du capital il y a un an, propose actuellement 30 000 voitures. Elle vise un parc de 50 000 voitures en 2017, ce qui représenterait alors le « début » de la masse critique, selon Marion Carette.

Actuellement uniquement implanté en France, Ouicar pourrait aussi s’appuyer sur ce partenariat pour sortir des frontières. Point S, réseau d’indépendants, spécialiste des pneumatiques et de l’entretien des véhicules, est présent dans 30 pays avec 3400 points de vente (2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires). «Nous sommes en train d’étudier les pays d’Europe dans lesquels nous pourrions nous implanter », indique Ouicar. Horizon visé : l’an prochain.

Ewa

Internet des objets, quatrième révolution industrielle pour la SNCF

IOTDigitalSNCF

Cela va de rajouter du lave-glace ou de l'eau dans les toilettes des TGV juste quand c'est nécessaire jusqu'aux questions plus pointues de maintenance des trains – le niveau d'huile dans le réducteur est-il OK ?, les portes d'intercirculation fonctionnent-elles ? – ou du réseau ferré, rails, aiguillages, pantographe, caténaire La SNCF est entrée de plain-pied dans l'Internet industriel des objets – IOT pour Internet of things pour les initiés – et « c'est une révolution qui ne fait que commencer, a prévenu Yves Tyrode, directeur du Digital à la SNCF. De nombreux éléments technologiques n'existaient pas il y a un an. » « Certains parlent de quatrième révolution industrielle, a poursuivi Guillaume Pepy, président du directoire de la SNCF. Ce qui est sûr c'est que toute la SNCF est concernée. Elle souhaite mettre le paquet et faire la course en tête. »

La SNCF a définitivement pris le train du digital. Elle annonçait en 2015, y investir 450 millions d'euros en trois ans, ce sera finalement « plus de 500 millions ». La première étape concernait les clients, et la première attente des quatre millions de voyageurs quotidiens, c'est la connexion mobile dans les trains. Une promesse réitérée le 12 avril par Guillaume Pepy : « Mi-2019, 90 % des voyages seront connectés, y compris les TER, les Intercités, les RER. » Concernant les TGV, grâce à Orange, les voyageurs peuvent capter la 3G ou la 4G le long des lignes Paris – Lyon et Paris – Lille. Et les infrastructures Wi-Fi embarquées arriveront prochainement. Le contrat signé avec Orange, twentyone.net et Ineo doit permettre de « lancer une rame prototype ce mois-ci, a-t-il encore précisé. Et courant 2016, nous allons le généraliser à une quarantaine de rames. Notre engagement c'est d'équiper 300 rames TGV d'ici à fin 2017. »

Le président a aussi rappelé la politique menée en matière d'ouverture des données, avec 80 jeux de data disponibles et 2 500 entreprises qui s'y sont connectées en quatre mois. Ou encore de l'équipement des agents en phablettes (smartphone dont l'écran est d'une taille intermédiaire entre celui des smartphones classiques et celui des tablettes) : 72 000 en disposent à ce jour et les 150 000 cheminots devraient en être équipés fin 2017. Mais la deuxième étape, l'Internet industriel, ouvre encore plus d'horizons. « on parle de ce qui va améliorer la qualité de service pour les clients en diminuant, les pannes, les retards, les incidents de toute nature, et de ce qui va améliorer la compétitivité de l'entreprise », a poursuivi Guillaume Pepy, citant 10 %, 20 % ou 30 % de gains d'efficacité.

Concrètement, les systèmes reposent sur des capteurs miniaturisés fonctionnant sur batterie, des réseaux télécoms dédiés aux objets connectés (pour transmettre en temps réel et envoyer des alertes), le cloud pour le stockage, enfin le traitement des données via des appli pour les réinjecter dans les processus de maintenance et de supervision. « Le but est d'installer des capteurs sur les trains qui vont parler directement à des centres de maintenance, ce qui permet de suivre en temps réel la situation du train et de faire de la maintenance préventive », détaille Yves Tyrode. Et selon Xavier Ouin, directeur général du Matériel à la SNCF, « cela permet de faire le juste nécessaire, ni trop, ni trop peu de maintenance ».

Depuis cinq mois, plus de 220 trains Franciliens disposent déjà de capteurs, en moyenne 2 000 par rame, qui transmettent 70 000 données par mois et par rame. La SNCF a également modélisé ses 30 000 km de voies pour prévoir les risques de chute d'arbres, de feuilles, et de heurts avec des animaux. La végétation au sens large est en effet le deuxième budget de dépense d'entretien du groupe, avec 120 millions d'euros par an. Elle est à l'origine de 600 000 minutes de retard par an. « Chaque jour, de nouveaux cas d'utilisation apparaissent. le retour sur investissement sera notre boussole », a conclu Guillaume Pepy.
Cécile NANGERONI

 

Ewa

L’appel à manifestation d’intérêt sur les trains de nuit lancé avant la fin du mois

Le gouvernement va lancer, avant la fin du mois de mars, l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) sur les trains de nuit. Les opérateurs intéressés… class= »MsoNormal »>
 

devraient avoir jusqu’à la fin mai pour répondre.

Y aura-t-il des candidats ? Interrogé par Ville, Rail & Transports, Jean-Marc Janaillac regrette que les deux trains de nuit qui continueront à être subventionnés (Paris-Briançon et Paris-Rodez/Latour de Carol) ne soient pas également proposés aux opérateurs alternatifs à la SNCF. « Si l ‘exploitation de ces trains –et leurs subventions- faisaient partie de l’AMI, cela aurait du sens. Là, je n’en suis vraiment pas sûr », commente le PDG de Transdev, en se demandant qui pourra être intéressé par ces trains très déficitaires qui roulent souvent quasiment à vide.

Si personne n’est candidat, ces liaisons de nuit disparaîtront. Réponse avant l’été.

Marie-Hélène Poingt

Ewa

Les cars concurrencent surtout les TGV et les TET

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L’observatoire mis en place par l’Arafer, l’autorité de régulation du secteur, dresse un premier bilan de la libéralisation du transport longue distance par autocar. L’offre, qui s’étend sur tout le territoire, s’est mise en place très rapidement mais la demande reste concentrée sur quelques liaisons… « Il est important que chacun connaisse l’état du marché et que les responsables politiques puissent disposer d’éléments d’information fiables pour ensuite pouvoir prendre les bonnes décisions », a expliqué Pierre Cardo, le président de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), qui présentait le 21 mars le premier bilan de la libéralisation du transport longue distance par autocar permise par la loi Macron.

Ce bilan, établi par l’observatoire des transports et de la mobilité sur les six premiers mois de la libéralisation, montre que, à la fin décembre, 148 lignes d’autocar étaient proposées et 136 villes desservies, de toutes tailles. « Le maillage s’est rapidement constitué », commente Nicolas Quinones-Gil, responsable de l’observatoire, même si, reconnaît-il, « Paris et Lyon sont les deux villes où les voyageurs se voient proposer le plus de destinations possibles ». En effet, même si le réseau s’étend sur 76 000 kilomètres, la demande reste concentrée sur quelques liaisons, notamment celles baptisées Top 10 par l’observatoire et qui concentrent 51 % du nombre total de passagers transportés, la plupart au départ ou à l’arrivée de Paris (voir la carte).

Les 6 opérateurs qui se sont pour le moment positionnés sur le marché (Ouibus, Isilines, Eurolines, Flixbus, Megabus, Starshipper) se font concurrence sur 197 liaisons, soit sur près de 30 % de l’offre. Curieusement, la seule liaison qu’ils proposent tous Paris-Angers. Et ils sont encore 5 à se concurrencer sur Paris-Lille, Paris-Lyon et Paris-Rennes.

Sur le créneau des liaisons de moins de 100 kilomètres, qui doivent faire l’objet d’une déclaration auprès du régulateur, 121 liaisons avaient été notifiées à l’         ARAFER au 21 mars 2016. Si les régions estiment que ces lignes peuvent entrer en concurrence avec les services TER qu’elles subventionnent, elles peuvent saisir l’ARAFER pour demander soit une interdiction, soit une limitation. A condition qu’elles puissent démontrer que le service d’autocar porte une atteinte substantielle aux liaisons TER.

28 liaisons ont déjà fait l’objet de saisines de la part des AOT et l’Arafer a pour le moment rendu deux avis favorables et 4 défavorables. Quatre liaisons de moins de 100 km étaient commercialisées à l’heure où nous mettions sous presse, mais une cinquantaine pourrait l’être suite à l’expiration du délai de saisine.

« A quoi répondent ces liaisons ? A une offre qui n’existe pas ? Ou bien à des heures où ne circulent pas de TER ? » , s’interroge Anne Yvran-Billon, la vice-présidente de l’Arafer qui indique qu’il faudra attendre de connaître les informations collectées sur le ferroviaire, en juin 2016, pour commencer à avoir des réponses.

Pierre Cardo assure d’ores et déjà que le public visé n’est pas le même. « Les prix proposés par les autocaristes sont très bas. Ils ne visent pas les mêmes voyageurs que les TER mais cherchent à attirer une clientèle nouvelle, d’occasionnels ou de voyageurs disposant d’un faible budget mais de plus temps comme les étudiants par exemple». Selon lui, « la concurrence directe avec les TER n’est pas évidente. Elle l’est sans doute plus avec les trains d’équilibre du territoire ». Les cars sont aussi en concurrence avec les TGV si l’on se base sur le top 10 des destinations par autocar.

L’observatoire de la mobilité publiera chaque trimestre un bilan détaillé du marché du transport par autocar. Complété par des analyses similaires dans le secteur du ferroviaire, il permettra, précise le gendarme des activités terrestres, « de pouvoir présenter une analyse de la concurrence intermodale  (train, autocar, covoiturage) ».

Marie-Hélène Poingt

Ewa

La fin du réseau Intercités, premier acte

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Le gouvernement joue la prudence : en présentant le 19 février  un « point d’étape » sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire (TET, également dénommés Intercités), il n’a pas voulu révéler quel serait le sort des Intercités, ligne par ligne… class= »MsoNormal »>

« Le préfet François Philizot poursuit sa concertation pour faire évoluer l’offre TET de jour », a indiqué Alain Vidalies en précisant que les décisions seraient prises au fur et à mesure et au plus tard le 1er juillet.

Mais, selon les services du secrétaire d’Etat aux Transports, il est prêt à signer avec la SNCF un nouveau contrat sur les TET, qui serait limité aux quatre lignes structurantes définies par le rapport Mobilité 21 du député socialiste Philippe Duron : Paris – Limoges – Toulouse, Paris – Clermont, Transversale Sud Bordeaux – Toulouse – Marseille, Paris – Caen – Cherbourg.

A moins que les régions concernées ne fassent part de leur souhait d’en devenir elles –mêmes les autorités organisatrices. C’est ce qu’a proposé la Normandie par exemple, qui a indiqué le 18 février qu’elle accepterait de prendre en charge la gouvernance des trains Intercités assurant les liaisons avec Paris en échange de matériel neuf. « Dans l'hypothèse où l'Etat financerait ce plan de rattrapage, je proposerai à l'assemblée régionale que la région Normandie se substitue à l'Etat comme autorité organisatrice de ces deux lignes [Paris – Caen – Cherbourg, et Paris – Rouen – Le Havre, NDLR] », a précisé Hervé Morin (UDI), son président.
Sur les liaisons dont il restera l’autorité organisatrice, l’Etat va demander à la SNCF d’être plus offensive commercialement. Elle sera incitée à aller chercher des clients en leur proposant des tarifs attractifs et en facilitant les correspondances et le passage d’un mode à un autre. C’est d’ailleurs ce qu’annonçait Jean Ghédira, le patron des Intercités dans une interview publiée par Le Parisien le 29 janvier. « Je veux rendre les trains Intercités populaires. En 2016, on va multiplier par quatre le nombre de billets à petit prix, d'un million en 2015 à 4 millions », indiquait-il. L’Etat demande aussi que l’accès à Internet soit amélioré à bord et que les trains soient plus propres.
En contrepartie, l’Etat va investir 1,5 milliard d’euros pour renouveler le matériel sur les liaisons structurantes. Les futurs trains devront être plus confortables et aptes à rouler à 200 km/h voire un peu plus. D’où la décision de lancer un appel d’offres. Ce choix permet de ne pas être accusé de favoritisme envers Alstom et Bombardier qui proposaient d’utiliser les contrats-cadres de commandes de TER conçus pour rouler à 160 km/h en les adaptant aux « grandes lignes ». Cette option évite ainsi tout risque de recours juridique et permet sans doute aussi de gagner du temps en repoussant à plus tard le moment de sortir le carnet de chèque.
Paris – Caen – Cherbourg sera traitée à part car, sur cette liaison, il faudra choisir des trains à deux niveaux afin de faire face à l’afflux de voyageurs dans la partie banlieue parisienne. De ce fait, Bombardier devrait être retenu pour cette partie du marché (l’enveloppe est estimée à 400 ou 500 millions d’euros sur les 1,5 milliard). Alstom bénéficiera aussi d’une partie des commandes futures (voir pages suivantes).
L’avenir des autres lignes TET fera l’objet d’une négociation avec les régions. Soit les régions n’en veulent pas, et elles sont supprimées. Soit les liaisons seront reprises par les régions et l’Etat serait prêt à prendre en charge le renouvellement du matériel. S’agissant des trains de nuit, le gouvernement suit là encore les recommandations du rapport Duron : seules deux lignes seront maintenues car le gouvernement estime qu’il n’existe pas d’autre offre alternative suffisante. Ce sont les lignes Paris – Briançon et Paris – Rodez / Latour-de-Carol. Pour les autres trains de nuit, l’exploitation sera poursuivie jusqu’au 1er juillet prochain. Après, le gouvernement arrêtera de les subventionner. « Cela n’est plus supportable : à chaque fois qu’un voyageur prend un train de nuit, cela coûte 100 euros à la collectivité », rappelle Alain Vidalies.

Toutefois, « pour être sûr que tout a été fait », un appel à manifestation d’intérêt sera lancé sur ces trains de nuit. Y aura-t-il des candidats ? La réponse n’est pas évidente : les liaisons de nuit sont coûteuses à exploiter et font face à la concurrence redoutable de liaisons aériennes low cost et désormais de lignes d’autocar. A cela s’ajoutent les nombreux travaux menés la nuit sur le réseau qui rendent l’équation encore plus difficile.
Ces difficultés ne sont pas propres à la France : le gouvernement suit l’exemple de l’Allemagne qui a annoncé il y a quelques semaines l’arrêt de tous ses trains de nuit en décembre prochain.     

Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

L’Etat appelé à contribution sur CDG Express

L’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) vient de donner un oui de principe à CDG Express mais assorti d’une sérieuse condition : l’Etat doit « couvrir la participation financière de SNCF Réseau »…  

Le projet CDG Express, qui doit relier la gare de l’Est à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, est évalué à plus d’1,6 milliard d’euros. L’Etat, autorité organisatrice, doit en déléguer la concession à une société majoritairement détenue par SNCF Réseau et ADP selon un projet d’ordonnance examiné par l’Arafer pour avis.

Or, l’opération envisagée pourrait conduire SNCF Réseau à s’endetter nettement plus que ne le permet la loi. Le législateur a en effet prévu une « règle d’or » lors d’opération d’investissement : la hauteur de la participation financière de SNCF Réseau ne peut excéder un plafond pour le ratio dette sur marge opérationnelle. Un seuil précis n’a toujours pas été précisé par un décret mais la loi a déjà fixé un plafond limité à 18. « Or, le ratio utilisé pour décider d’une éventuelle contribution financière de SNCF Réseau dépasse d’ores et déjà significativement le plafond de 18 », écrit l’Arafer dans son avis en demandant que la participation de SNCF Réseau soit couverte « par des financements publiques ».

L’Arafer précise encore qu’elle devra exercer un droit de regard sur la tarification qui sera un élément déterminant du montage juridique et financier du projet. Montage qu’elle souhaite examiner avant sa finalisation, conformément à la législation, rappelle-t-elle.

MH P

Ewa

L’Arafer lance une consultation sur l’offre ferroviaire

Tout comme elle l’avait fait à la fin de l’année auprès des autocaristes, l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) lance une consultation… auprès des opérateurs ferroviaires pour déterminer quelles sont les données qui serviront à alimenter son observatoire des transports. Ces informations lui permettront aussi d’établir chaque année, comme le demande la loi, un rapport sur son activité dans le domaine ferroviaire, assorti éventuellement de recommandations.

La consultation, qui a démarré le 9 février et s’achèvera le 8 mars, permet aux opérateurs ferroviaires de faire connaître leur avis sur les questions envisagées par l’Arafer. Le questionnaire mis sur le site porte sur des éléments très précis en termes de trafics, de recettes, de bilans ou encore de causes de dysfonctionnements.

A partir des données collectées, « l’Arafer élaborera des analyses économiques pour évaluer l’offre de service de transport ferroviaire de voyageurs et son adéquation avec la demande et des analyses économiques pour évaluer le degré de concurrence dans le transport ferroviaire de fret », indique notamment l’Autorité en précisant que « le secret des affaires sera respecté ».

M.-H. P.

Ewa

La Cour des comptes s’alarme du niveau de la fraude dans les transports publics

Dans un rapport présenté le 10 février, la Cour des comptes pointe l’ampleur de la fraude dans les transports collectifs en Ile-de-France, un niveau «préoccupant », alors même qu’il n’est mesuré que de façon « approximative » et « sous-estimée »… class= »MsoNormal »>
 

Le niveau de fraude en Ile-de-France est estimé à 14 % sur le réseau de surface et entre 2,5 % et 4 % sur les réseaux ferrés. Soit un niveau nettement plus élevé que ceux des réseaux étrangers similaires, relève la Cour évoquant 3 % de fraude sur les réseaux de surface et 1 % en moyenne ailleurs en Europe. Et ce alors que le prix du ticket de métro à Paris est moins élevé.

Le manque à gagner est conséquent pour les transporteurs français : 191 millions d’euros pour la RATP, 57 millions pour la SNCF. Si on ajoute les frais liés à la lutte contre la fraude, le coût global est évalué à 366 millions d’euros en 2013.

Selon les rapporteurs de la Cour, les deux transporteurs, SNCF et RATP, ont pour objectif depuis 2008 de faire reculer le nombre de contrevenants sur leurs réseaux. « Cette mobilisation n’obtient jusqu’à présent que des résultats mitigés », écrivent-ils en reconnaissant des limites « juridiques et fonctionnelles »  aux actions engagées.

Ainsi, notent-ils, 60 % des infractions ne donnent lieu à aucun recouvrement. Quand le Trésor public prend la main, les amendes ne sont recouvrées que dans 5 à 9 % des cas. « Les transporteurs ne lui adressent pourtant que moins de la moitié de leurs PV non recouvrés, ceux jugés les plus fiables », précisent-ils.

La Cour des comptes recommande notamment aux services de l’Etat d’apporter « les réponses juridiques permettant de lever les obstacles au recueil d’identités et d’adresses fiables lors des verbalisations ». Le jour même de la présentation de ce rapport, la commission mixte paritaire mise en œuvre au Parlement parvenait à s’entendre sur les dispositions de la proposition de loi sur la sûreté et la lutte contre la fraude dans les transports publics, ouvrant la voie à son adoption définitive. 

Ewa

180 millions d’euros de travaux pour moderniser le réseau de Midi-Pyrénées en 2016

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Le 26 janvier, à moins d’un an de la fin des conventions liant la SNCF aux régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, les directeurs Midi-Pyrénées de SNCF Mobilités, Jacques Rascol, et de SNCF Réseau, Pierre Boutier, ont présenté, peut-être pour la dernière fois, les perspectives du ferroviaire en Midi-Pyrénées. « La SNCF travaillera avec le conseil régional pour faire du ferroviaire un atout de la construction de la grande région Midi-Pyrénées–Languedoc-Roussillon », ont-ils affirmé. La nouvelle entité créée au 1er janvier compte désormais 2 900 km de voies (1 560 en Midi-Pyrénées) et transporte 37 millions de voyageurs (20 en Midi-Pyrénées) dans 800 trains (435 en Midi-Pyrénées).

Avec 180 millions d’euros d’investissement, la modernisation du réseau Midi-Pyrénées se poursuit. A la gare Matabiau, deux voies seront renouvelées en juillet tandis qu’une voie nouvelle de 115 mètres, la 1C, sera mise en service à la fin de l’année. La construction d’un poste de commande à grand rayon d’action, première brique de la commande centralisée du réseau, débutera en mars pour une livraison fin 2017. L’organisation des circulations des trains par blocs indépendants, amorcée fin 2009 par le nord-est, s’achèvera d’ici fin 2016 par le bloc central commandant les circulations Montauban – Toulouse – Carcassonne.

Le 4 janvier, le préfet de Haute-Garonne a déclaré d’utilité publique les aménagements ferroviaires au nord de Toulouse dans le cadre du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). En 2016, 19 km de voies y seront aménagés afin d’autoriser simultanément deux circulations lentes (TER et fret) et deux rapides (TGV et trains sans arrêts). Un terminus TER partiel sera créé à Castelnau-d’Estrétefonds. L’axe Toulouse – Tarbes verra 150 km renouvelés d’ici 2020 dont, en 2016, les sections Toulouse – Empalot – Portet – Saint-Simon et Capvern – Tournay.

La modernisation des gares bénéficiera de 6,7 millions d’euros, dont 3 millions pour la seule gare Matabiau (rénovation du hall d’arrivée avec la création d’une nouvelle salle d’attente). Cinq gares seront transformées en pôle d’échanges multimodal dont Castres et Pamiers.

En Languedoc-Roussillon, près de la moitié des voies et 85 % du réseau structurant (820 km) seront renouvelés entre 2015 et 2025 pour près d’un milliard d’euros, le plus gros programme d’investissement de France.
 

Catherine Sanson-Stern

Ewa

La métamorphose capitale des gares parisiennes

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Les six grandes gares parisiennes changent en profondeur. Gares & Connexions les transforme en lieux de vie et en espaces commerciaux, sources de revenus permettant de contribuer au financement des travaux. Son directeur général, Patrick Ropert, invité comme grand témoin du Club Ville, Rail & Transport, pour évoquer « La nouvelle vie des grandes gares de Paris » nous dresse un état des lieux.
 

Le Grand Paris des gares sera contrasté. D’un côté, en petite couronne, vont naître de nouveaux édifices le long du nouveau métro. De l’autre, au cœur de la capitale, trônent des monuments majeurs qu’il faut repenser. Les six gares parisiennes ont été construites vers 1850. Elles ont traversé le temps en s’adaptant à la croissance du trafic. Elles figurent toutes parmi les sept gares les plus fréquentées de France, où seule la gare de Lyon-Part-Dieu s'intercale et devance Paris-Austerlitz. A l’aube du XXIe siècle, elles ont besoin de s’adapter à leur époque. Une opération de rénovation coûteuse. Gares & Connexions, branche de la SNCF chargée de la gestion et du développement des gares, doit investir beaucoup d’argent dans ces travaux, et table sur le développement d’emplacements commerciaux pour lui apporter des fonds. Comme le souligne Patrick Ropert, directeur général de Gares et Connexions, « la gare forme un quartier de ville assez singulier, dans lequel l’intensité du flux généré par les transports publics crée une capacité à développer de l’activité économique ». Développer cette activité tout en accueillant les voyageurs, « c’est notre mission et notre raison d’être principale ».
Les premiers résultats sont là. Sur 1,2 milliard de chiffre d’affaires généré par les gares, la moitié est réalisée par les péages des trains, le reste provient de l’immobilier et du commerce, ou, pour parler comme les professionnels, du real estate et du retail. Les loyers des magasins situés dans les gares rapportent déjà 170 millions à Gares & Connexions, qui s’est fixé comme objectif de doubler cette ressource d’ici 2023. Cet argent est réinvesti dans des travaux d’aménagement ou de rénovation. « Nous sommes dans une économie circulaire, ce qui nous permet de compenser l’argent public devenu rare », se félicite Patrick Ropert. Gares & Connexions souhaiterait aller plus vite pour développer ces profitables commerces mais se voit limité par sa capacité d’investissement. Ce qui est sûr, c'est que la demande est là. Les points de vente en gare sont rentables. Ils ont généré l’an passé un milliard de chiffre d’affaires, en hausse de 3,5 % sur les neuf premiers mois de 2015. La progression est nettement supérieure à celle des commerces de ville ou des centres commerciaux, qui s’établit dans une fourchette entre 0,2 et 0,5 %. Mais elle reste en deçà de celle des boutiques implantées dans les hubs britanniques qui ont connu une croissance comprise entre 4,5 % et 6, 5 %. Il faut dire que ces magasins ont bénéficié des investissements réalisés dans ces gares. Pour attirer dans les commerces, il faut des gares modernes et fonctionnelles. Ce à quoi Gares & Connexions travaille. Et certaines gares parisiennes ont déjà bénéficié de travaux.
Dans la gare du Nord, le réaménagement a débuté par le côté banlieue qui représente 80 % du trafic, contre 3 % pour celui d’Eurostar. « C’était là que les travaux s’imposaient de manière la plus urgente. Les quais du RER n’avaient pas été refaits depuis leur création », justifie Patrick Ropert. L'installation d’une mezzanine a permis d’accueillir de nouveaux commerces qui connaissent déjà « une performance hors pair ». En 2016, la gare accueillera une brasserie de 750 couverts tenue par le chef Thierry Marx. « La restauration est un élément clé de la consommation en gare et un élément majeur de la culture française. Le succès du Lazare avec le chef Eric Frechon est spectaculaire, nous voulons le décliner dans d’autres gares avec d’autres chefs », explique le directeur de Gares & Connexions. Le parking à vélos qui était devenu un lieu de deal a été rasé pour y installer un Starbucks avec terrasse : « Nous préférons que les gens consomment du café plutôt que de se voir proposer du crack en sortant de l’Eurostar. » Mais pas question de mettre des boutiques partout. Le confort des voyageurs reste la priorité. Il est prévu de procéder au nettoyage des quais devenus trop encombrés en enlevant des commerces pour redonner de l’espace. La livraison de nouvelles rames Eurostar Siemens permettra d’augmenter la capacité des trains de 20 %. Pour gérer cette croissance, le terminal transmanche sera doublé. Déjà, premier signal du renouveau, pour faire entrer l’art dans la gare, une sculpture de Richard Texier a été installée sur le parvis.
Si le défi de la Gare du Nord, qu'impose notamment la compétition Paris/Londres, est le plus spectaculaire, toutes les grandes gares sont logées à la même enseigne. En 2021, elles auront toutes été rénovées. Le travail est entamé dans la plupart d'entre elles.
La première à en avoir bénéficié est celle de l’Est. Le beau bâtiment a fait l’objet de gigantesques travaux de transformation, livrés en 2009, pour accueillir le TGV Est. Ils se poursuivront par l’installation d’un jardin public en bordure de la rue d’Alsace en 2019 et la construction d’un quai pour accueillir le CDG Express. Une revitalisation intérieure de la gare et de ses commerces est également prévue.
Saint-Lazare, la plus ancienne des gares d’Ile-de-France, a connu six grandes transformations depuis sa création en 1837. Les cinq premières entre cette date et 1932. Il a ensuite fallu attendre 80 ans pour qu'elle soit de nouveau refondue. Les lourds travaux, débutés en 2003, se sont achevés en 2012, faisant de cette gare « une vitrine mondiale de la transformation. Il nous reste à investir le parvis en y installant des kiosques, à installer de nouvelles activités dans les étages pour irriguer les bâtiments historiques d’un centre de congrès, d’un restaurant club et même d’un centre de fitness qui viendront s’ajouter à la crèche, au restaurant et au bureau de poste. Il manquera un hôtel, mais nous y travaillons », assure Patrick Ropert. L’arrivée des commerces à Saint-Lazare a aussi eu un effet bénéfique relevé par un participant au colloque : « Depuis qu’il y a des magasins dans cette gare les escalators fonctionnent et les couloirs sont propres. » Parole d'un connaisseur, Daniel Cukierman qui, en tant que directeur des gares à la SNCF, a lancé ces grands travaux.
La transformation de la gare de Lyon elle aussi a débuté et se fait par étapes. En 2010 une première phase avait consisté en des travaux d’agrandissement, avec la création du hall 2 livré en 2013. Elle se poursuit avec la restauration de la galerie des fresques, puis viendra le tour des étages du bâtiment. Il est également prévu de réaménager l’arrière de la gare, rue de Bercy d’ici 2019. Très gros projet d'ensemble qui sera prochainement présenté. La gare a été travaillée morceau par morceau. On connaîtra alors le système global qu'elle formera.
Reconstruite dans les années 60 et revisitée dans les années 80, la gare Montparnasse n’est pas la plus belle de Paris. Gares & Connexions prévoit de la réinventer pour en faire un exemple, « à l’instar de ce qui a été fait pour Saint Lazare. Nous allons retravailler l’intérieur, augmenter les espaces commerciaux et les espaces d’attente pour une livraison prévue entre 2017 et 2020 ». Nouvelle étape, que promet Patrick Ropert, on ne fera pas une concaténation des deux espaces – commercial et transport – comme c'est le cas à Saint-Lazare, mais le but est de parvenir à une fusion des espaces.
Enfin, Austerlitz, la moins fréquentée des gares parisiennes, sera la dernière à bénéficier d’un réaménagement prévu pour s’achever en 2021. Un projet inscrit dans la métamorphose de tout le quartier, un « très gros projet conduit avec la Semapa qui dépasse nos propres enjeux », affirme Patrick Ropert.
Enfin, rénovées, les gares parisiennes seront connectées. Offrir la Wi-Fi gratuite en gare permettra à Gares & Connexions, en étudiant la data, de mieux connaître les consommateurs pour mieux les servir.
Pour développer ses emplacements commerciaux, Gares & Connexions ne cache pas s’être inspiré d’Aéroports de Paris. ADP a développé son activité commerces depuis plusieurs années. « L'évolution des redevances perçues sur le trafic (avion et passagers) étant contrainte, nous avons cherché des leviers de développement économique », explique Guillaume Sauvé, directeur de l’ingénierie d’ADP. Aéroports de Paris a trouvé dans le développement des points de vente une solution pour dégager de la rentabilité, et Guillaume Sauvé précise : « Le temps où les infrastructures de transports étaient de simples commodités est révolu. Ce sont des espaces de vie à part entière. L'architecte et l'ingénieur doivent repenser la façon dont sont conçus ces espaces pour en faire des lieux évolutifs, flexibles, pouvant accueillir les nouveaux services demandés par les clients et qu'apporte également la révolution digitale. Il faut valoriser les flux, travailler sur la qualité des espaces, la lumière, mais aussi sur le choix des marques et des offres commerciales présentes. Si le tout est bien combiné, alors le résultat est performant. »
De fait, le chiffre d’affaires par passager d’ADP réalisé dans les boutiques en zone réservée (duty free et duty paid) a doublé en 10 ans, de sorte qu'aujourd'hui chaque voyageur dépense près de 20 euros en moyenne et contribue à une part importante du chiffre d’affaires et des résultats des aéroports parisiens. En 2014, sur les 2,8 milliards de chiffre d'affaires consolidé d’ADP, un peu plus de la moitié provient des activités aéronautiques (redevances d'atterrissage, redevances passagers) qui constituent le cœur historique du groupe, le reste est réalisé via les commerces et services, l’immobilier et les filiales à l'international. C’est ce même équilibre moitié/moitié qu'a établi Gares & Connexions avec son CA de 1,2 milliard.
Pourtant, la situation des gares n'est pas celle des aéroports. Les premières sont au cœur des villes, pas les seconds. Mais ADP essaye de faire venir la ville, ou au moins certaines de ces fonctions autour de l'aérogare en développant le concept de « ville aéroportuaire ». Par exemple en implantant des immeubles bureau, des hôtels à Roissy, ou un centre commercial avec Aéroville. Ces changements s’inscrivent, remarque Guillaume Sauvé dans une démarche « d’adaptation constante de l'aéroport, qui conduit, de même qu'on construit la ville sur la ville, à construire l'aéroport sur l'aéroport ».
Morceau de la ville, l’aéroport en est d’abord la porte d'entrée, et ADP est donc intéressé au premier chef par le futur réseau du Grand Paris : « Paris est en concurrence avec d'autres grandes métropoles européennes et l'amélioration de la desserte des aéroports est un facteur clé de son attractivité et de sa compétitivité, souligne Guillaume Sauvé. A terme, cinq gares du métro du Grand Paris desserviront nos aéroports [NDLR : Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget] et elles seront complémentaires du CDG Express, projet de liaison directe sur lequel Aéroports de Paris est fortement mobilisé et qui reliera en seulement 20 minutes la Gare de l'Est et Roissy. »
« La mondialisation aidant, poursuit-il, le trafic aérien va doubler dans le monde d'ici à 2030 avec près de sept milliards de voyageurs. Or chaque million de passagers supplémentaire accueillis dans les aéroports parisiens crée en moyenne 4 100 emplois directs et indirects. Nous avons donc un intérêt collectif à favoriser le maillage des transports ferrés en Ile-de-France. Il s’agira bien sûr d’assurer de meilleures conditions d'accueil des touristes. Mais les gares du métro du Grand Paris seront aussi essentielles pour le transport du quotidien, en particulier pour les salariés des aéroports. Ils sont aujourd’hui plus de 90 000 à évoluer sur la plateforme de Paris-Charles-de-Gaulle. Or près de 90 % d'entre eux empruntent chaque jour la voiture, avec un temps de trajet non garanti car dépendant des embouteillages ! »
A la RATP, la question se pose différemment. Du fait de l’énormité des flux quotidiens qu’il faut traiter. Peut-être, aussi, le modèle d’espace essentiellement souterrain du réseau de métro et de RER ne se prête-t-il pas à une vie aussi riche que celle des gares ou des aéroports. Quoi qu'il en soit, estime Franck Avice, directeur Services, Relation clients et Espaces de la RATP, sa priorité reste de gérer les transports quotidiens de 10 millions de voyageurs, dont sept millions empruntent les 368 gares ou stations du réseau ferré.
Pour améliorer la qualité de ses services, la RATP souhaite donner de la visibilité à certaines stations. Auber, par exemple, est invisible depuis l’espace public… Il faut encore améliorer le cheminement des passagers en facilitant les correspondances grâce à la signalétique. Essentiel pour une gare comme Châtelet-Les Halles qui voit passer chaque jour 250 000 personnes dans la salle d’échanges. Si les correspondances doivent se faire naturellement, elles sont aussi l’occasion pour la RATP d’offrir du service complémentaire en prenant en compte les attentes des clients. « Les voyageurs qui transitent ne recherchent pas la même chose que ceux qui voyagent loin. Ils sont demandeurs de services du quotidien, comme l’alimentaire », constate Franck Avice. La RATP propose aussi des services de coiffeurs, de laboratoires d’analyses médicales et de centres de fitness. Le fait de devoir rendre des services du quotidien, remarque le patron des Services, « n'empêche pas de monter en gamme et de faire venir de grandes enseignes. Dans l'alimentaire, par exemple, Marks & Spencer a choisi La Défense pour marquer son retour en France ».
Les services proposés par la RATP sont appréciés par ses clients. Mais ce qu’ils rapportent est loin de couvrir ses besoins de financement. « En 2020 nous aurons rénové 260 stations et nous avons besoin de 200 millions d’euros pour nous attaquer aux gares RER. La gare d’Auber va nous coûter cher, or le taux de rentabilité de ces investissements n’est pas positif. Mais il faut le faire, même si on sait qu’une fois rénovée une station n’est pas plus fréquentée », remarque M. Avice. Les loyers des commerces installés dans les stations de la RATP ne suffiront pas à couvrir le coût des travaux à y réaliser. « La station Châtelet a demandé 200 millions d’euros d’investissement, dix fois plus que ce que nous rapportent les commerces en une année. » La question du financement reste donc cruciale. D'autant qu'il faut ensuite entretenir les installations. Ce qui suppose que la question soit prise en compte dès la conception…
Les services passent aussi par une connectivité généralisée. Il faut donner accès aux ressources de la ville. Là où la SNCF fait d'abord le choix du Wi-Fi en gare, pour la RATP, explique Franck Avice, la connectivité passe d'abord par les réseaux 3G ou 4G sur l'ensemble du réseau, car « les gens passent plus de temps dans les véhicules et sur les quais que dans les salles d'échange. Mais fournir ces réseaux dans l'espace souterrain est extrêmement compliqué ».
Ce dialogue incessant entre la gare et la ville, le transport et les services, David Mangin architecte, urbaniste (Agence Seura), en est un témoin privilégié. Il y a dix ans, il remportait le concours des Halles. Or, dit-il, les Halles, c'est une machine infernale, cinq niveaux, un échangeur routier, des grands équipements, trois lignes de RER… Résultat, « une vraie catastrophe qu'il faut réparer ». Les premières réalisations vont émerger dans les mois qui viennent.
Un des aspects du réaménagement suppose des arbitrages entre commerçants et transporteurs. Le transporteur, résume David Mangin, veut que le voyageur arrive le plus vite sur les quais et le commerçant veut qu'il y soit le moins vite possible… Dans l'arbitrage il ne faut pas oublier l'essentiel : il s'agit au bout du compte de trouver le meilleur espace public.
Ce long travail à propos des Halles a amené David Mangin à s'intéresser au souterrain. Un espace qui ne retient pas trop d'habitude l'attention des architectes, attentifs à la surface et au volume. Et pourtant, le souterrain, « pour des millions et des millions de gens, c'est l'espace public principal ».
Or, quand on y regarde de près, pas si simple de comprendre les gares, ni comment, par des espaces le plus souvent souterrains, la gare noue des relations avec la ville. L'équipe de David Mangin a étudié ce qu'il appelle des « mangroves urbaines ». Comment se nouent des liens physiques entre ville et gare, comment « les choses prennent racine et se redéveloppent à partir de leur racine ». Ces relations, si elles sont bien comprises peuvent apporter beaucoup de valeur…
On peut ainsi voir comment fonctionnent ensemble Saint-Lazare et les Grands magasins, ou bien les gares du Nord et de l'Est ou, encore, tout le complexe Châtelet, Forum des Halles, rue de Rivoli, Carrousel et Louvre… Autant de cas qui témoignent de la capacité très forte qu'ont les grands lieux de transport de créer de la vie urbaine.
De ces analyses sur les systèmes existants résulte un étonnement, qui porte sur la conception des gares nouvelles du Grand Paris. 80 % des gares du Grand Paris seront en correspondance avec des gares ou stations existantes (dont 28 de la SNCF). David Mangin ne comprend pas pourquoi il a été demandé dans la conception de ces gares de ne pas créer de couloir… alors qu'ils naîtront de toute façon, comme en témoignent ces analyses de mangroves. « On trouve que ce n'est pas joli, s'étonne l'architecte. Pourtant, bien conçus, avec un itinéraire confortable, ces couloirs peuvent être des lieux agréables. »
Second étonnement, conforté aussi par l'analyse des systèmes urbains : l'étrange obstination à observer l'effet d'une nouvelle gare dans un rayon de 400 ou de 800 mètres alors que la réalité des parcours, au cas par cas, peut montrer des dissymétries : l'attractivité forte d'une gare, parfois à 1 ou 2 km, si le parcours a bien été conçu pour les piétons ou les vélos… ou faible à 200 mètres, quand il faut franchir une route ou un faisceau de voie ferrée et contourner un bâtiment pour en trouver enfin la façade…
Troisième sujet d'étonnement. Les gares du Grand Paris n'ont pas été d'emblée pensées comme « toit commun » pour l'ensemble des systèmes de transport. Question qu'on voit se poser aujourd'hui de façon de plus en plus insistante en se disant, un peu tard peut-être, qu'il ne faudra pas manquer le rendez-vous avec les bus. C'est pourtant un véritable enjeu que, « lors des déplacements en transports en commun, on retrouve les avantages de la voiture, avec laquelle on peut faire plusieurs choses sur le parcours. Il faut faciliter les correspondances avec les bus ou les taxis et tout proposer sous un même toit. Si on ne rend pas confortable l’accès d’un mode de transport à un autre, on n’aura pas l’attractivité souhaitée ».
Une grande partie des difficultés est due aux questions de gouvernance. La sénatrice du Bas-Rhin, Fabienne Keller, les avait précisément soulevées en 2009 dans son rapport sur les gares. Un travail qui lui fit saisir que « les gares sont devenues les nouveaux centres villes ». Quelques années après son rapport, « les défis restent entiers ». L'une des difficultés vient du fractionnement des AO. Et celle-ci se pose avec plus d'acuité en région parisienne qu'ailleurs… Une strate supplémentaire est venue récemment s'ajouter : les installations que vont nécessiter les nouveaux bus interurbains nés de la loi Macron. Un nouveau rendez-vous à ne pas manquer, sinon, avertit Fabienne Keller, « on ratera le chaînage ».
Si elle voit bien le travail en cours dans les grandes gares, elle relève tout ce qui reste à faire pour les bâtiments plus modestes. « Mettre des commerces à St Lazare, c’est facile. Mais en province ou en région parisienne, c’est moins évident. Or, il faut pousser à intégrer des services adaptés aux besoins du quotidien dans les gares de province aussi. » D'autant que la présence de commerces ou de services, en attirant du monde, contribue à créer un sentiment de sécurité. Les alentours, souligne-t-elle, « ne sont pas toujours agréables à vivre ». Il faut « changer les paradigmes pour faire de ces gares des lieux apaisés où l'on puisse se poser, profiter de la 3G ou de la 4G, faire quelques courses ».
Pour jouer un rôle de facilitateur, la sénatrice souhaiterait que la Caisse des dépôts puisse financer ces commerces le temps de leur lancement. Mais « attention à ne pas limiter les gares à des endroits où l’on trouve des transports et des commerces. Ce doit aussi être des lieux de vie. Il faut y intégrer des espaces culturels, même si cela ne rapporte rien au m2. »
Autant de réflexions qui vont à l'appui de sa formule : « La place du village, aujourd'hui, c'est la gare. » Remarquons que c'est aussi la position revendiquée par la SGP, qui voit ses futures gares comme les « places du Grand Paris Express ».
Pour l'instant, le nom de « place » désigne moins une solution qu'une question à résoudre. On cherche encore la voie pour assurer aux gares moyennes ou modestes leur rôle de centre intermodal, de lieu de commerce et de vie. L'effervescence née du sujet, la connaissance fine des enjeux laissent espérer que les bonnes idées seront trouvées. Il n'y a pas de temps à perdre. En tout cas, au cœur de la capitale, on dirait bien que le modèle inauguré à Saint-Lazare, affiné depuis par Gares & Connexions, ouvre la voie à la renaissance des grandes gares.
 

Valérie Chrzavzez-Flunkert et F. D.

 

Paris-Nord : French bashing, French loving…

Les gares françaises ont commencé à se renouveler, sans pour autant mettre un terme aux critiques et railleries dont elles font parfois l’objet. L’essayiste Jacques Attali écrivait en juillet dernier que nous avons « les pires gares du monde ». Andy Street, patron des grands magasins britanniques John Lewis, contribuait au french bashing en critiquant la gare du Nord, face à Saint-Pancras : « Vous montez dans l’Eurostar en partant d’un endroit que je ne peux que décrire comme l’épicentre de la misère en Europe, et vous sortez dans une gare moderne, qui va de l'avant. » Patrick Ropert reconnaît que la gare du Nord a grand besoin d’être rénovée. Tâche d'autant plus lourde qu'avec 210 millions de voyageurs, elle est la première gare d'Europe, quand Saint-Pancras en accueille 49 millions. La Gare du Nord n'a reçu aujourd'hui que 75 millions d'investissement… tandis que Saint-Pancras a bénéficié d’1,2 milliard de livres pour sa rénovation. C'est l'effet d'un choix fort, fait par la ville et le pays, de requalifier, au-delà de la gare, tout un quartier du nord de Londres en faisant faire jouer à Saint-Pancras son rôle de City booster. Pari remporté. Le directeur de Gares & Connexions l’admet : « Le succès de Saint-Pancras et les critiques à l’égard de la gare du Nord sont des éléments de motivation pour se bouger. »
Et c'est en cours, Paris-Nord va bénéficier d’une rénovation en deux phases : 2015-2018 on range, 2018-2021, on agrandit. La volonté de transformation n’est pas passée inaperçue outre-Manche. En août dernier le Financial Times conseillait d’investir dans un pied à terre aux abords de la gare du Nord…

Satisfaire des voyageurs caméléons
Loin du luxe et des espaces duty free, la RATP est du fait de ses trafics quasiment vouée aux services du quotidien. Avec le Transilien, la SNCF ne les ignore évidemment pas en Ile-de-France. Mais elle doit aussi offrir, notamment aux voyageurs internationaux, une palette plus vaste. Il y a un grand écart entre les besoins des voyageurs qui font la navette par la gare du Nord chaque jour et ceux qui la traversent pour prendre l’Eurostar. Cependant, l'affaire est plus complexe qu'il n'y paraît et Patrick Ropert souligne un côté « caméléon » des voyageurs quotidiens dont les demandes changent suivant les jours. D’où la nécessité de proposer à chacun une offre très large. ADP travaille aussi sur la segmentation et élargit son offre. Le luxe reste essentiel. Ce qui n'a pas empêché le gestionnaire des aéroports d'ouvrir un Carrefour Market à Orly pour les courses du quotidien.