Créer un RER autour de Toulouse ? L’idée s’installe dans le débat public grâce à l’action de « Rallumons l’étoile », une association née il y a deux ans pour porter cette idée et qui rassemble déjà 21 municipalités, 800 adhérents(es) dans 200 communes, des entreprises et même le Medef 31. A l’occasion des élections municipales, l’association invite les candidats(es) à prendre position, via un site dédié jevoteRER.fr lancé début février. Interrogées par la Dépêche du Midi, toutes les listes candidates à Toulouse y voient « une priorité indéniable pour fluidifier les transports ».
L’association donne quelques chiffres pour faire comprendre l’importance du projet de RER : 75 % des déplacements dans la périphérie se font en voiture et, sur l’étoile ferroviaire toulousaine, les TER ne transportent que 30 000 voyageurs par jour pour 4 millions de déplacements. « Créer un RER toulousain, c’est possible à condition d’être ambitieux pour le long terme et pragmatique, avec une réalisation par étapes, en commençant par optimiser l’existant, affirme Benoît Lanusse, urbaniste et coordinateur de l’association. Un premier pas semble possible d’ici 2 ans afin de répondre à l’urgence : des trains de 6 heures à minuit, une tarification Tisséo sur tous les TER et une première ligne traversante ». Le 29 février, « Rallumons l’étoile » mènera une action symbolique pour faire découvrir le potentiel de cette première ligne traversante entre Montauban-Castelnaudary en invitant le public à bord d’un « RER nommé désir », un train qui roulera de l’est au nord de Toulouse en s’arrêtant dans toutes les gares au passage.
Par ces actions, l’association veut mobiliser l’opinion afin de faire pression sur les autorités organisatrices pour les pousser à agir ensemble. « La Région nous dit mettre tout son argent pour faire rouler les trains régionaux et entretenir le réseau, Tisséo nous fait comprendre qu’avec le fonctionnement des transports urbains et la 3e ligne de métro, il n’y a plus d’argent », déplore Jean-Pierre Hegoburu, le président de l’association. Pourtant, une étude de l’Etat indique que les investissements déjà engagés ne suffiront pas à absorber l’accroissement de la population et des déplacements.
Nadia Pellefigue, tête de liste PS-PRG-PCF à Toulouse et vice-présidente du conseil régional, estime l’investissement nécessaire pour développer un véritable RER toulousain à 1,5 milliard pour les seules infrastructures. « Il faut donc obtenir des ressources nouvelles, explique-t-elle. La solution doit donc être collective État-Région-Département-Métropole et je soutiens la proposition de la présidente de Région Carole Delga de créer une autorité des transports qui permette de prendre en compte les déplacements dans un rayon allant jusqu’à 80 km autour de la ville ».
Catherine Stern