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Ewa

Le Gautrain enfin sur les rails

Le super-RER devant relier Johannesburg à Pretoria et à son aéroport, le Gautrain, devient réalité La première rame Electrostar venue des usines anglaises de Bombardier a transporté ses premiers passagers (triés sur le volet) pour un petit voyage de démonstration le mois dernier, sur les 3 km de voies déjà équipées dans la banlieue nord de la métropole sud-africaine. L’achèvement du premier tronçon entre le quartier des affaires de Sandton et l’aéroport (20 km) est annoncé pour décembre ; il faudra ensuite se hâter pour les essais. Malgré des problèmes techniques et des grèves, l’Afrique du Sud devrait pouvoir gagner son pari d’une ouverture juste à temps pour le lancement de la Coupe du monde de football, en juin 2010. Conduits par Bouygues, les travaux vont également bon train sur le reste du parcours (vers le centre de Johannesburg et Pretoria), où le percement des tunnels est désormais achevé. La mise en service de la totalité de la ligne, 77 km en tout, est toujours prévue pour le premier semestre 2011. Le nouveau train régional, qui sera exploité par la RATP, doit être complété par un système de bus de rabattement, coordonné avec des réseaux de bus en site propre aménagés dans les agglomérations de Johannesburg et Pretoria. Mais ces derniers ont pris du retard et risquent de ne pas être au rendez-vous de la Coupe du monde. Le Gautrain est le projet phare des autorités sud-africaines en matière de transports. Sur place, il est toujours contesté pour son coût (plus de 25 milliards de rands, soit 2 milliards d’euros au cours actuel, une somme énorme pour le pays), alors que le reste du réseau ferré souffre de sous-investissement. Plusieurs accidents ont d’ailleurs fait des centaines de blessés ces dernières semaines.

Ewa

10 innovations qui vont changer le train

A quoi ressembleront les trains de demain ? La SNCF continue à penser l’amélioration de la performance et du confort de ses trains La couplabilité ouverte, l’union libre des TGV.
Aujourd’hui les TGV ne se mélangent pas. On ne peut coupler que des rames de TGV d’une même génération : PSE, Atlantique, TGV-R et Duplex. Le Centre d’innovation du matériel (CIM) travaille sur la couplabilité ouverte, afin que toutes les générations de TGV soient exploitables en unités multiples. Évidemment, cela implique des « retrofits » importants sur les coupleurs. Toute la flotte ne sera pas forcément concernée, mais cette innovation – qui tombe sous le sens – pourrait faciliter l’exploitation. Par ailleurs le CIM travaille sur un remplacement des liaisons électriques des coupleurs par une liaison optique entre les rames accouplées. Pour éviter les perturbations électromagnétiques et simplifier le nettoyage des contacteurs.

Le W-C du futur à bioréacteur.
Tous les trois jours, les TGV doivent retourner aux ateliers de maintenance pour vidanger leurs toilettes. Le W-C biochimique, sur lequel travaille le CIM, permettrait de décomposer les matières fécales avec des bactéries. Deux avantages : élimination des produits chimiques de la solution actuelle et utilisation moins fréquente des ateliers de maintenance, seulement une fois par mois. Les toilettes sont un champ de développement important pour le CIM, qui travaille également sur les odeurs, le look et l’accès aux PMR. Par ailleurs, le CIM prépare l’arrivée de l’eau potable à bord des trains. Sujet d’apparence simple, mais qui n’est pas si évident à mettre en place industriellement, car il implique de revoir tout le circuit de l’eau à bord des trains, mais aussi l’approvisionnement et la maintenance.

Graisser les roues, plus les voies !
Cela peut sembler archaïque mais les roues des trains ont besoin d’un graissage en cours de route pour aborder les courbes sans grincer. Cette tâche – c’est le cas de l’écrire – est aujourd’hui réalisée par séquencement, ce qui n’est pas l’idéal pour la pollution des sols. La CIM va développer un graissage des roues plus écolo qui se fera soit par détection de l’entrée en courbe par un système gyroscopique, soit par GPS à partir d’une carte du réseau. But du jeu : envoyer juste la dose d’huile nécessaire à l’entrée des courbes, économiser l’huile et diminuer les rejets.

Localisation en direct d’un train sur une carte de France.
Guillaume Pepy l’a demandé en visitant le MooviTER lors du salon Innotrans, le CIM s’exécute et développe cette innovation ludique. Comme dans les avions, on pourra bien voir son petit train se déplacer en direct sur une carte de France.

L’Internet sans risque : les courants porteurs à l’intérieur des rames.
Préoccupée par les potentiels dangers du WiFi dans une enceinte métallique comme les trains, la SNCF va tester la technologie des courants porteurs. Une rame sera équipée par le CIM d’un système de courants porteurs pour tester l’Internet filaire dans les trains. Une fois le signal capté par satellite, la technologie des courants porteurs en ligne permettrait le transfert des informations numériques en utilisant les lignes électriques de la rame et non plus les ondes WiFi. Il suffirait d’ajouter, à côté de la prise de courant disponible à chaque place, un câble de connexion avec un système de rembobinage.

Des filtres à particules pour les locos diesels.
Une directive européenne impose de diviser par 10 les niveaux d’émissions des moteurs diesels entre aujourd’hui et 2012. Le CIM travaille par conséquent sur les filtres à particules, pour étudier leur coût d’exploitation et leur disponibilité. Des tests sont en cours sur des locos BB 69000, qui en ont été équipées. Parallèlement, le CIM se prépare à tester en 2009-2010 un système de diminution des oxydes d’azote et plusieurs types d’économiseurs de carburants ou de dépolluants.

Les TER bios de Ségolène.
Depuis la fin de 2007, le CIM teste l’utilisation des biocarburants en collaboration avec deux régions,
Poitou-Charentes et Champagne-Ardenne. Dans huit TER de chacune des régions, on teste du B30 (30 % de biocarburant et 70 % de diesel). Fin 2009, le CIM analysera les résultats (coût de l’opération, impact sur les trains, bilan des émissions) avant de décider de déployer ou pas la solution des biocarburants dans les régions pilotes.

Une rame « accessibilité ».
Plutôt que de leur consacrer un espace spécifique dans un train modulaire, la SNCF préfère faire en sorte que le maximum d’équipements soient accessibles aux PMR. C’est le but du train laboratoire de l’accessibilité développé par le CIM et qui sera présenté au printemps. Tout est pensé pour l’accessibilité depuis la cabine de W-C universelle jusqu’à la signalétique, les rampes d’escalier ou les tablettes des sièges.

Des freins « sans usure » pour les TGV NG.
En vue du TGV NG, le CIM veut développer ses solutions de freinage en testant des freins à courants de Foucault, comme sur les dernières générations d’ICE. Ces freins fonctionnent sans usure : des électroaimants suspendus entre les essieux sont abaissés au-dessus du rail en freinage et développent ainsi une force de freinage « magnétique » sans contact.

Plathée, la Prius de la SNCF.
« Plathée c’est notre Prius à nous », lance Christian Espitalier, le manager de la division technologies et études amont du CIM. Plathée (PLAte-forme pour Trains Hybrides Économes en énergie et respectueux de l’Environnement), que l’on attend pour la fin avril 2009, est un engin de manœuvre doté de différentes sources d’énergie (un moteur diesel, une pile à combustible) et de stockage d’énergie (batteries, et supercondensateur) embarquées. Les nouveaux moyens de générer de l’énergie prennent le relais dans les différentes phases de fonctionnement de la loco, ce qui permet de diviser par cinq la taille du moteur thermique. La logique de récupération de l’énergie du freinage pour la restituer dans la phase de redémarrage s’applique pour le moment aux engins de manœuvre, mais elle pourrait convenir à d’autres trains comme les TER. En fait, « toutes les applications où l’on trouve des changements de vitesse, ou dans lesquelles des puissances de crête sont nécessaires pendant des temps assez courts, sont concernées », explique le chef du pôle propulsion-conversion du CIM, Laurent Castel.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Le nouveau champ du CIM

Plus qu’un concepteur de trains, le Centre d’innovation du matériel de la SNCF (CIM) devient un traducteur des besoins des activités de la SNCF En poussant les portes du Centre d’innovation du matériel de la SNCF (CIM), juste à côté de la gare du Mans, on se remémorait les images de James Bond essayant ses nouveaux équipements au milieu d’une foule de chercheurs en blouse blanche dans le vacarme et la fumée. Allait-on voir bringuebaler les fameux mannequins achetés par le CIM pour étudier le comportement des voyageurs en cas d’accident ? Pourrait-on entrer dans la très novatrice rame « accessibilité » qui sera bientôt dévoilée ? Ou bien assister au démarrage de la fameuse loco à pile à combustible Plathée ? Soyons parfaitement honnête, le CIM n’est pas un vraiment l’endroit où l’on essaye les dernières innovations ferroviaires : les tests se font sur sites. Mais le CIM est bien l’espace où naissent toutes les innovations des trains français.
Dans ce bâtiment moderne de bureaux, 260 ingénieurs et techniciens de la SNCF travaillent sans relâche à l’amélioration de la performance des trains. À une nuance importante près : depuis 1992, la SNCF a officiellement renoncé à être la conceptrice des matériels roulants. L’ancien département technique du Matériel, qui commandait jadis les trains sur plans aux industriels, a été remplacé par le CIM. Chargé d’être le traducteur des besoins des activités de la SNCF auprès des industriels et des équipementiers, le CIM gère notamment la partie technique de 63 projets d’acquisition de matériel roulant, ce qui représente une faramineuse enveloppe d’une douzaine de milliards d’euros. Le CIM rédige des cahiers des charges, c’est son activité traditionnelle (voir l’entretien avec son directeur, Mohammed Hosni), il intervient comme expert ferroviaire pour le compte de la SNCF (ou d’autres) mais il travaille également sur le développement des technologies de demain. But de l’opération, rester à la pointe des techniques, pour bien « spécifier » et bien acheter. Et surtout, faire en sorte que les innovations soient éprouvées par les industriels avant d’être mises en service commercial. « Nous évitons de mélanger l’innovation et les projets industriels », confirme Michel Buteau, responsable de la division projet et ingénierie wagon du CIM.
Le CIM travaille en amont sur toutes les technologies du train : à chaque organe d’un train correspond un pôle du CIM : moteurs thermiques, chaîne de traction et composants électriques, équipements de sécurité et freins, caisse et aménagements, systèmes (informatique embarquée et ingénierie système). Le CIM traduit en termes techniques la stratégie politique de la SNCF. Signe des temps, beaucoup des projets de recherche du CIM ont pour toile de fond l’écomobilité. Le CIM travaille sur la limitation du bruit en étudiant l’interaction roue-rail, ou en améliorant l’aéroacoustique du nez des trains. Pour économiser l’énergie, le CIM étudie l’allégement des trains (étude de remorques ou de bogies multimatériaux) ou la réduction des consommations d’énergie (nouvelles motorisations, éclairage aux LED). Le CIM travaille par ailleurs sur la fiabilité des trains dès leur mise en service et sur les économies en exploitation et en maintenance. Cette meilleure maintenance passe notamment par de nouveaux systèmes d’information. « Le train du futur sera presque immatériel, on aura au sol l’image exacte de ce qui se passe à bord : l’état de santé des équipements du train », explique Mohammed Hosni, le directeur du CIM.
Le CIM ne se contente pas d’étudier, il développe et a multiplié en à peine trois ans par 100 son chiffre d’affaires consacré au développement des produits. Trente-cinq projets sont actuellement en cours de maturation. En 2008, le CIM a notamment lancé la fameuse rame MooviTER, qui expérimente de nouvelles fonctionnalités et repense les espaces dédiés au voyageur. Cette année, c’est le train de l’accessibilité qui doit être présenté. Son leitmotiv est ambitieux : ne plus concevoir des espaces pour handicapés, mais un train accessible à tous.
 

Guillaume LEBORGNE

Ewa

Pics de trafic sur voies uniques dans les vallées alpine

Avalanche de vacanciers. Non seulement des renforts, des volontaires et des « gilets rouges » ont dû faire face aux trafics qui explosent lors des vacances de février Cinq week-ends de fort trafic sur les six lignes desservant les vallées alpines, c’est à quoi les cheminots ont dû faire face à l’occasion des grands départs liés aux vacances scolaires d’hiver. Du 6 février au 8 mars, au fur et à mesure des chassés-croisés entre habitants des trois zones, l’offre est triplée par rapport aux périodes normales. Sur l’ensemble de ces vacances, la SNCF propose 310 000 places aux Franciliens, 27 000 aux Nordistes, 31 600 aux habitants de la façade Atlantique et quelque 2 000 aux Normands. Une offre en hausse pour les vacanciers ne transitant pas par Paris, ainsi qu’à destination de la vallée de la Tarentaise (+ 11,7 %).
Electrifiée pour les JO d’Albertville et dotée de gares sans cesse améliorées, cette ligne savoyarde à destination de Bourg-Saint-Maurice représente à elle seule 58 % du trafic au départ de Paris, avec des taux d’occupation des trains de 84,7 %. Les samedis de plus fort trafic, sa voie unique doit faire transiter jusqu’à 86 trains toutes directions comprises, avec rebroussement à Albertville ! Sur ses évitements, des TGV de jour ou de nuit venus des quatre coins de la France croisent des Corail Lunéa, ainsi que les TER, appréciés des Rhônalpins… mais aussi deux allers-retours en Eurostar et un en Thalys, tous les samedis.
Et aux vacances se sont ajoutés cette année les Championnats du monde de ski alpin à Val-d’Isère, station desservie par autocars au départ de Bourg-Saint-Maurice. C’est ainsi que, pendant neuf jours de la première quinzaine de février, trois allers et retours supplémentaires en Corail TER ont transité par la ligne de la Tarentaise, permettant aux supporters venus de Lyon, Annemasse ou Grenoble de gagner le site de la compétition pour… 1 euro tout compris ! Baptisée « Vibrer ensemble », cette opération organisée par la Région assure en retour une excellente promotion pour les TER auprès de la clientèle régionale, l’ambiance à bord étant assurée par des accompagnateurs volontaires issus de toutes les activités de la SNCF.
Au total, en cet hiver où la neige est au rendez-vous, c’est plus d’un million de vacanciers, dont les deux tiers sur la ligne de la Tarentaise, qu’il faut faire voyager. Sans oublier les autres destinations alpines : le Chablais (vers Evian), la vallée de l’Arve (vers Saint-Gervais, avec une offre en hausse de 9 %, en correspondance avec la ligne vers Vallorcine), la Maurienne (vers Modane), Grenoble et Briançon (via Valence ou Grenoble).
Assurer un niveau de dessertes aussi exceptionnel nécessite une organisation préparée plusieurs mois en amont et bénéficiant du retour d’expérience des années précédentes. Les établissements de la région SNCF Alpes bénéficient de renforts venus des autres régions pour la gestion des circulations, l’accueil dans les gares, la vente, la traction et la maintenance de l’infrastructure et du matériel. Les entreprises partenaires sont également mobilisées, de même que les services de l’Etat et les collectivités locales. Sur les quelque 1 100 km de lignes alpines supervisées (voire commandées, comme celle de la Tarentaise) par le Centre régional des opérations (CRO) de Chambéry 24 heures sur 24, tous les détails comptent, du réarmement des trains aux terminus à l’état des routes sur lesquelles circulent les cars en correspondance. Sans parler des chutes de neige sur les voies qui imposent parfois de faire sortir un chasse-neige de la rotonde de Chambéry. Car – surtout sur voie unique – des trains qui partent à l’heure sont une condition nécessaire pour livrer des trains qui arrivent à l’heure !
 

Patrick LAVAL

Ewa

Bientôt un Shinkansen à 320 km/h

Avec l’apparition prochaine de ses nouveaux Shinkansen E5, l’opérateur japonais JR-East se propose d’exploiter à 320 km/h la ligne Tokyo – Aomori En 2013, les futures rames E5 de JR-East devraient parcourir les 670 km séparant Tokyo de la gare de Shin-Aomori en trois heures et cinq minutes, à la vitesse maximale de 320 km/h. Une maquette à échelle réduite ainsi qu’une vue d’artiste de cette nouvelle génération de Shinkansen ont été dévoilées le 3 février. Les rames de série devraient entrer en service juste après l’ouverture, en décembre 2010, du tronçon terminal de la ligne nouvelle Tohoku Shinkansen jusqu’à Aomori, tout au nord du pays. Toutefois, elles ne dépasseront pas les 300 km/h pendant leurs deux premières années de circulation. Quant à la rame de présérie, sortant en juin, elle devrait entreprendre ses marches d’essai en juillet.
Sur la vue d’artiste apparaît un « gros nez » dont la longueur atteint les 15 m. Un nez semblable équipait déjà les deux prototypes Fastech 360, dont le nom de code faisait référence à un objectif de vitesse maximale en service commercial. Dans ces conditions, le parcours entre Tokyo et Shin-Aomori aurait pu être envisagé en moins de trois heures, malgré plusieurs arrêts intermédiaires. Il semble que l’opérateur, au vu des essais, soit revenu à un objectif moins ambitieux, mais plus proche de l’optimum technico-économique…
Le « gros nez » a pour mission de réduire au minimum les ondes de pression à la traversée des tunnels. C’est lui qui donne cet aspect au nouveau matériel dont l’apparence générale, si l’on fait abstraction des extrémités de la rame, devrait afficher beaucoup de similitudes avec la série N700. La livrée extérieure, verte et blanche, incorpore un filet rose, par analogie avec les actuels trains Hayate série E2. L’intérieur des voitures « Green » (1re classe) sera revêtu d’un habillage imitation bois, avec divers jeux de couleurs censés évoquer l’interaction entre nuages et montagnes. En 2de classe, une harmonie gris clair dominera. Tous les aménagements ont été conçus dans le souci de conférer à l’ensemble une impression d’espace, d’extrême douceur et… d’hospitalité « à la japonaise ». Dans la dixième et dernière des dix voitures qui composent la rame, on rencontrera un espace dit « Super Green » – pour JR-East, une vraie innovation ! –, avec de généreux sièges en cuir arrangés selon une disposition de type « 2+1 » (alors que le gabarit en largeur des caisses de Shinkansen est déjà plus généreux que celui de notre TGV), tandis que le pas sera porté de 1 160 mm (dans la classe « Green » actuelle) à 1 300 mm.
Sur les dix voitures à structure en alliage d’aluminium de la rame de série, huit seront des motrices, offrant une puissance totale supérieure à 10 MW. La motorisation répartie, adoptée dès les premiers Shinkansen, est, plus que jamais, d’actualité. Une suspension active faisant intervenir un nouveau type d’actuateur aurait été adoptée. Le matériel E5 disposera par ailleurs d’un dispositif de pendulation active pour l’inclinaison des caisses dans les courbes. Aux seules fins d’améliorer l’aérodynamique, les bogies seront entièrement carénés. Des membranes, réalisées en caoutchouc souple, viendront enfermer les lacunes intercaisses pour minorer la formation d’écoulements turbulents. Les pantographes, qui seront peut-être à bras simple mais toujours posés à la mode japonaise dans leur « baignoire », devraient générer un bruit de pénétration dans l’air exceptionnellement bas. Les étonnantes « oreilles d’éléphant » rétractables, véritables aérofreins développés sur les prototypes, seront en principe reconduites, bien que l’on ait depuis démontré qu’elles n’étaient nullement nécessaires pour garantir les distances de freinage à respecter par rapport au découpage du cantonnement. Toutefois, ce mode de freinage, qui présente l’avantage considérable de pouvoir s’abstraire totalement des conditions d’adhérence, pourrait se révéler utile en procédure d’arrêt d’urgence, par exemple lors de la détection d’une secousse sismique…
Le matériel E5 devrait marquer une nouvelle étape dans le développement de la grande vitesse ferroviaire japonaise. Toutefois, on ne l’imagine pas, pour le moment, venir concurrencer l’ICE ou le TGV. Les normes de construction et les philosophies d’exploitation au Japon s’éloignent bien trop de celles en vigueur dans nos pays européens. Par exemple, elles n’intègrent nullement les concepts de résistance passive tels qu’ils ont notamment été développés en France. Toutefois, la rapidité avec laquelle Hitachi a pu concevoir, à partir des mini-Shinkansen « série 400 » évoluant sur l’antenne de Yamagata, un nouveau train capable de circuler sur la ligne à grande vitesse britannique, laisse à penser qu’au Pays du Soleil-Levant, rien n’est jamais tout à fait impossible…
 

Philippe HÉRISSÉ

Ewa

ThyssenKrupp prêt à dévoiler les secrets du Transrapid

L’industriel allemand propose à Pékin de produire certains éléments clefs de son train futuriste Formellement, ThyssenKrupp n’a pas cédé la technologie du Transrapid à la Chine. Mais un pas dans ce sens a été franchi fin janvier, en marge de la visite du Premier ministre chinois Wen Jiabao à Berlin. Les deux parties ont signé une « déclaration d’intention » à l’issue de laquelle certains composants du train à sustentation magnétique pourraient être fabriqués par des usines chinoises. « Nous nous sommes mis d’accord pour entamer des discussions. Si elles aboutissent, nos partenaires chinois obtiendront une licence leur permettant de produire les systèmes de sustentation et de guidage du train », détaille une porte-parole de ThyssenKrupp. En échange, l’industriel allemand espère convaincre la République populaire de prolonger la ligne de Transrapid reliant le quartier d’affaires de Shanghaï à son aéroport. Ce tronçon de 31 km constitue à ce jour l’unique au monde sur lequel le train développé par Siemens et ThyssenKrupp connaît une exploitation commerciale. A plusieurs reprises, ces dernières années, Pékin a annoncé la création de voies supplémentaires jusqu’à la ville touristique de Hangzhou, à 200 km au sud-ouest de Shanghaï. Mais suite aux protestations des riverains, qui craignent des nuisances dues à d’éventuelles radiations, l’affaire est gelée. Pour donner un second souffle au projet, ThyssenKrupp se résout aujourd’hui à dévoiler certains des secrets de la sustentation magnétique. « Les systèmes de sustentation et de guidage sont des éléments cruciaux [de ce savoir faire] », affirme Herbert Jansen, spécialiste du Transrapid et directeur des activités ferroviaires de l’organisme de certification TÜV Rheinland. « On touche là au cœur du train magnétique. » ThyssenKrupp précise que « l’utilisation de cette licence sera limitée au seul marché chinois ». « Nous n’avons pas l’intention de céder notre technologie », martèle le groupe. Cependant, le train futuriste allemand, jugé trop coûteux, est un véritable échec commercial, et ces derniers mois des rumeurs évoquaient une vente des brevets à la Chine. Un scénario qui reste d’actualité, selon Herbert Jansen. « Dans dix ans, les Chinois commercialiseront le Transrapid aux Européens », pronostique l’expert.
 

Antoine HEULARD

Ewa

La Bahn se résout à changer les essieux de ses ICE

Des doutes planent sur la fiabilité des trains à grande vitesse de la DB, contraignant la compagnie à des contrôles plus fréquents de son matériel Les essieux des ICE souffrent-ils d’un défaut de fabrication ? La question hante la DB depuis plus de sept mois et le déraillement de l’un de ses trains à grande vitesse de type ICE 3, suite à la rupture inexpliquée d’un essieu.
Survenu l’été dernier alors que le convoi roulait au pas, l’accident n’a fait aucune victime. Mais la compagnie prend l’affaire très au sérieux. D’autant que quelques mois plus tard une fissure est découverte sur l’essieu d’un autre engin lors d’un contrôle de routine. Cette fois-ci, c’est un ICE de type T (pendulaire) qui est concerné. Depuis ces événements, la Bahn réclame aux constructeurs des garanties sur la sécurité de son parc. Sans réel succès. Résultat, elle semble aujourd’hui décidée à prendre le taureau par les cornes. « De mon point de vue, il est établi que les essieux d’une partie de notre parc doivent être changés, affirme Hartmut Mehdorn à l’édition dominicale du Frankfurter Allgemeine Zeitung. Nous demandons aux industriels, à commencer par Siemens, d’élaborer un programme de remplacement [des essieux], et ce le plus rapidement possible. Dans l’intérêt de nos clients, nous ne devons pas perdre de temps. » Combien de trains seront concernés ? Le patron des chemins de fer allemands ne donne pas de détail. Mais, selon toute vraisemblance, les nouveaux essieux construits dans un acier plus robuste sont destinés aux ICE 3 et T, les deux modèles sur lesquels des problèmes sont apparus, soit un potentiel de 130 trains. Pas de détail non plus sur le coût de cette vaste opération qui pourrait s’étaler sur deux ans. En janvier, Hartmut Mehdorn avait déjà évoqué le possible recours à une telle mesure, qu’il chiffrait à l’époque à « plusieurs centaines de millions d’euros ».  
Autre question épineuse : qui va régler la facture ? Des tractations ont lieu actuellement entre l’opérateur et les constructeurs : Siemens, mais aussi Alstom et Bombardier, qui ont fourni des pièces, sont sous pression. A plusieurs reprises ces derniers mois, la Bahn a menacé de leur réclamer des dommages et intérêts. Et on imagine mal la compagnie lâcher du lest aujourd’hui. Car ces mésaventures lui ont donné du fil à retordre. Depuis l’automne dernier, l’autorité ferroviaire fédérale (EBA) impose à la DB des contrôles plus fréquents de son matériel roulant. Les ICE 3 et T sont rappelés dans les ateliers respectivement tous les 60 000 et 30 000 km, quand les constructeurs conseillaient une vérification après 300 000 km. « Cette solution n’est pas acceptable, nous ne pouvons pas fonctionner durablement comme cela », se lamente une porte-parole du groupe. Le plan de circulation de la Bahn est en effet passablement perturbé par ces nouvelles contraintes. Sur certains trajets, des trains Inter City moins rapides doivent régulièrement prendre le relais des ICE manquant à l’appel. La DB, qui doit jongler avec la disponibilité de son matériel, n’espère pas un retour à la normale avant la mi-juin, avec trois mois de retard sur le calendrier initial. En attendant d’installer de nouveaux essieux sur ses engins à grande vitesse, l’opérateur s’est résigné à investir dans huit nouveaux centres techniques pour augmenter la cadence des opérations de contrôle.
 

Antoine?HEULARD

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Perpignan – Figueras : les installations terminales de Perpignan sont prêtes

Côté Perpignan, les installations destinées à recevoir la LGV côté France devaient être finies le 17 février pour leur inauguration Pari gagné ! Tel est le titre assez osé de l’invitation… Le 17 février, RFF devait inaugurer les installations terminales de Perpignan, en présence du président de RFF, Hubert du Mesnil, et du préfet des Pyrénées-Orientales, Claude Baland. Le maître d’ouvrage de la connexion entre la ligne nouvelle et le réseau ferroviaire français a mené à bien sa mission dans le délai imparti. Pourtant, vu le contexte, il est de bon ton de ne pas le crier trop fort non plus… « Il était absolument essentiel pour nous de livrer les installations terminales de Perpignan en temps et en heure pour ne pas donner la moindre prise à un affaiblissement de la position française », explique un cadre de RFF qui préfère garder l’anonymat. Selon lui, les relations franco-espagnoles sont à ce point tendues qu’à chaque fois qu’on suggère l’existence d’un problème on l’amplifie au lieu de le résoudre.
Les principaux aménagements réalisés au Soler, à l’ouest de Perpignan, à l’arrivée de l’infrastructure nouvelle et jusqu’à la gare de Perpignan, ont coûté 200 millions d’euros. Il s’agissait de quatre opérations distinctes touchant à la gare, à la voie et au fret. Ainsi, en gare de Perpignan, deux voies à quai ont été créées pour passer de 4 à 6 voies, et des équipements ajoutés (accès PMR, etc.). La voie unique Perpignan – Villefranche a été doublée entre Perpignan et Le Soler et mise aux standards internationaux de signalisation, afin de porter sa vitesse de 100 à 160 km/h. Sur cette ligne, le PN n° 1, qui était répertorié parmi les plus dangereux de France, a été supprimé, remplacé par un pont-rail.
La disparition des voies de service de la gare a nécessité la création d’un espace de remisage des TER constitué de deux voies de 160 m de long et d’une de 210 m. Une aire dédiée au stationnement des TGV est également prévue : trois voies admettant chacune deux rames de TGV. Deux nouveaux postes d’aiguillage ont par ailleurs été créés, l’un pour le secteur des raccordements et du faisceau fret, l’autre pour le secteur de la gare de Perpignan : un poste à relais et à commande informatique (PRCI) doté d’un large rayon d’action (il commandera 400 itinéraires jusqu’à Salses et Rivesaltes). Enfin, une base-travaux comprenant des voies de réception des trains de travaux, un hangar de matériel et des locaux pour le personnel a été installée.
Côté marchandises, enfin, les installations terminales de Perpignan comprennent, au Soler, un faisceau relais pour le fret international, ainsi qu’une aire de remisage des machines. Son rôle sera de permettre les échanges de machines pour les trains de fret entrant et sortant de la LGV, car compte tenu des conditions particulières de traction (tonnage, énergie, système de signalisation) il faudra prévoir un parc captif d’engins de traction spécifiques sur Barcelone – Perpignan. Le faisceau international de 8 voies principales utilisables dans les deux sens de circulation a également pour but de servir de faisceau « tampon » entre les circulations en France et en Espagne. La part actuelle du fer dans la traversée des Pyrénées étant très faible, autour de 4,6 % (contre 13,4 % pour celle des Alpes), le potentiel de croissance est théoriquement très important. Ces installations neuves ont pour but d’y contribuer… Mais pas tout de suite.

Ewa

Le Francilien se dévoile à Crespin

La première rame du réseau Transilien a été officiellement présentée le 6 février. Bienvenue à bord Il était fier et content, Jean-Paul Huchon, de présenter ce 6 février dans l’usine Bombardier de Crespin la première rame aménagée du Francilien, et la troisième rame d’essai. D’annoncer, en prime, une accélération du rythme des livraisons, une centaine dès 2012. Et de fixer le prochain rendez-vous : le 13 décembre prochain, entre Paris-Nord et Luzarches, ce sera la mise en service commercial d’une première rame sur la ligne H du RER.
Pour le président du conseil régional découvrant la rame sous les confettis et les sunlights, l’impression est « plus que positive. Mieux que ce que je pensais ». Plus confortable, plus spacieux, plus moderne. Articulé en forme de boa, ce train annoncé comme « révolutionnaire » pour l’Ile-de-France a ses atouts particuliers, largement appréciés par les visiteurs du jour, que ce soient les élus, les voyageurs franciliens, abonnés tirés au sort, ou les agents de la SNCF.
Il y a les grandes baies vitrées, de nombreux écrans plats d’information, un éclairage avec des diodes électroluminescentes « LED », sans agressivité. Avec son plancher sur un seul niveau, sur trois mètres de large, le Francilien est spacieux, ce qui lui permet de proposer jusqu’à cinq places assises de front. Et puis, une grande porte (1,95 m) par voiture doit faciliter les entrées et sorties. Un élément majeur, qui doit permettre de respecter les temps d’arrêt en gare. Jean-Pierre Farandou, responsable SNCF Proximités, le promet : ce sera 30 secondes, pas plus, contre 40 secondes, au mieux, voire une minute, et parfois plus, avec les rames à deux niveaux. Et puis, sa capacité d’accélération et de décélération, supérieure aux trains actuels, doit permettre de mieux rattraper d’éventuels retards.
Tout cela est essentiel sur un réseau proche de l’asphyxie. Le président de la SNCF le reconnaît : « Nous ne donnons pas la qualité de service que les voyageurs attendent. Le système est à saturation, le trafic augmente de plus de 5 % par an. Soit l’équivalent d’une nouvelle ville de 150 000 habitants à transporter en plus chaque année. » Jean-Paul Huchon ne l’accable pas : « Depuis son arrivée, Guillaume Pepy a voulu faire du réseau francilien sa priorité. A pris l’engagement de le mettre au même niveau que le TGV. On voit jour après jour que cet engagement est tenu. C’est pourquoi je ne hurle pas avec les loups quand la SNCF rencontre des difficultés. »
Pour ce projet, SNCF et Stif se sont partagés à 50-50 l’addition, avec près d’un milliard mis par chacun sur la table. Cela doit contribuer, à l’horizon 2016, à bénéficier d’un parc en totalité neuf, rénové ou récent. Aujourd’hui, bon nombre de trains du réseau d’Ile-de-France ont encore entre 35 et 40 ans. Et les incidents liés au matériel représentent la première cause interne à la SNCF de retards de trains, soit 40 %, et près de 15 % de l’ensemble des causes de retard.
 

Pascal GRASSART

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La SNCB veut bichonner ses trains pour diminuer les retards

76 % des retards de la SNCB sont le fait de causes techniques. L’entreprise veut des mesures d’amélioration La SNCB aimerait améliorer sa ponctualité en réduisant les causes internes de retard. Si 90,2 % des trains de l’opérateur belge étaient à l’heure en 2008, le nombre total de retards lui étant – selon Infrabel – imputable s’élevait toujours à 46,4 % contre 32, 4 % à des tiers, 20,4 % à Infrabel et 0,8 % à des causes diverses. Ce sont les pannes de matériel ainsi que les problèmes d’adhérence durant l’automne qui fournissent le plus important contingent de causes de retard : selon les données d’Infrabel, 76 % des retards de la SNCB sont le fait de causes techniques. Début 2009, la SNCB a mis en place une cellule de quelques personnes chargées de suivre et d’analyser les incidents et les retards et de proposer des mesures d’amélioration. Très en amont, le suivi est d’abord celui de l’outil industriel. Il s’agit de déterminer le niveau de performance relatif des ateliers de maintenance et d’améliorer (par la formation) le niveau des ateliers les moins performants. Il s’agit ensuite de mieux répartir le travail : une nouvelle cellule de coordination se réunit tous les jours et distribue la charge de travail entre les différents ateliers. Concernant le matériel roulant, la SNCB, qui a connu beaucoup de problèmes de jeunesse avec son M6, veut s’attacher à la fiabilité de ses locomotives et pousser plus loin les contrôles sur le matériel rénové ou le nouveau matériel. Enfin, afin de limiter la portée des incidents, la SNCB a décidé de renforcer la présence de ses personnels techniques en gare pour régler chaque matin les problèmes des premiers trains au départ. Au moment de la vague de froid, la Belgique a été particulièrement touchée avec des températures allant jusqu’à -22°. Avec parfois des problèmes en série : sur certaines locomotives l’huile du transformateur avait gelé, empêchant le départ des trains.
Guillaume LEBORGNE