Viacités a choisi le tram sur fer pour remplacer le TVR de la ligne 1 de Caen et réaliser la deuxième ligne. L’objectif est de diminuer la part de la voiture avec un transport collectif performant. Avec ce projet de 300 millions d’euros, l’agglo comptera plus de 23 km de tram en 2018. Le TVR de Caen prendra sa retraite en 2017, c’est officiel. A la place, un tram classique et deux lignes en tout sont attendues pour 2018. A l’issue d’un travail approfondi, Viacités avait en effet adopté en décembre 2011, un « projet global de mobilité durable pour les vingt à trente prochaines années », construit autour de trois axes : un projet global de TCSP avec réalisation d’une 2e ligne est-ouest et remplacement du TVR par anticipation ; un réseau de bus plus attractif ; le développement des autres formes de mobilité durable. « Cadencement, vitesse commerciale élevée, régularité, fiabilité, amplitude horaire, accessibilité optimale, grande lisibilité en ville et confort pour les usagers : les TCSP constituent l’alternative la plus attractive à l’usage de la voiture », conclut-on à Viacités. Et c’est bien le tram sur fer qui remplit le mieux tous ces critères.
Les deux lignes emprunteront les axes réunissant les plus fortes densités de population, d’emplois et d’étudiants pour desservir 155 000 habitants et emplois. Fréquentation attendue sur le réseau Twisto : 6,7 millions de voyages par an. Actuellement « le TVR est souvent saturé, phénomène amplifié par les problèmes d’irrégularité et le manque de fiabilité du système. Il connaît en effet de nombreux dysfonctionnements liés à la fois à la fiabilité, à la disponibilité et à la maintenabilité, expose-t-on chez Viacités. Les difficultés rencontrées atteignent un tel niveau que sa pérennité à moyen terme n’est plus assurée ».
Les rames du tramway de la ligne 1 passeraient de 24 à 32 mètres pour accueillir jusqu’à 210 voyageurs au lieu de 130. Si la ligne 1 conserve ses 34 stations sur 15,7 km, le terminus Campus 2 serait déplacé et celui d’Hérouville-Saint-Clair modifié dans la perspective du prolongement ultérieur de la ligne. La ligne 2 quant à elle, reliera les Rives de l’Orne et le secteur de la gare au quartier du Chemin Vert par la branche C (1,4 km), et au quartier Beaulieu et à Bretteville-sur-Odon par la branche D (2,9 km). Un tronc commun de 3,5 km en centre-ville dessert les équipements majeurs de l’agglomération. En réalisant les deux lignes simultanément, Viacités veut gagner du temps : les travaux ne devraient durer que deux ans et demi au lieu de quatre. De l’argent également – dépôt commun, maîtrise d’œuvre –, 18,5 millions d’euros très précisément selon le chiffrage d’Egis.
L’exploitation du TVR serait interrompue à la mi-2017, l’inauguration des deux lignes étant prévue pour la fin 2018. L’éventualité d’une ligne 2 en BHNS a également été examinée, pour un coût très faiblement inférieur (40 millions d’euros), en raison notamment des économies d’échelle plus grandes avec deux lignes de tram. Un moindre mal aussi : 40 % de l’investissement initial du TVR est conservé (lignes aériennes de contact, sous-stations, aménagements urbains…), soit environ 111 millions d’euros, note le syndicat mixte. L’option retenue coûtera 299,6 millions d’euros, payée par autofinancement, emprunts, subventions et par la mise en place d’une taxe sur les plus-values immobilières. Viacités compte, de plus, répondre au 3e appel à projets TCSP et mise sur une subvention de l’Etat de 45 millions d’euros. Pour réduire le coût du projet, l’agglomération caennaise envisage, enfin, un groupement de commandes de matériel roulant avec Amiens. L’achat groupé de Citadis à Brest et Dijon fait école…
Un calculateur d’itinéraire vraiment mulitmodal, puisqu’il agrège les données de 22 autorités organisatrices de transport, fonctionne depuis octobre dans toute la région Lorraine. Un calculateur d’itinéraire vraiment mulitmodal, puisqu’il agrège les données de 22 autorités organisatrices de transport, fonctionne depuis octobre dans toute la région Lorraine. SimpliCim, c’est son nom est accessible sur Internet (www.simplicim-lorraine.eu) et décliné en applications pour smartphone. Il permet de calculer son itinéraire via les transports en commun (bus, trains, trams) et les modes de transport écoresponsables (vélo, marche, covoiturage), en indiquant les lieux de départ et d’arrivée, ainsi que les horaires de départ et/ou d’arrivée souhaités. Fruit d’un projet débuté mi-2011 par la définition des besoins, la synthèse des systèmes existants puis l’élaboration des contours techniques, administratifs, juridiques et financiers du service souhaité, et enfin la signature, en février, d’une convention de partenariat entre la quasi-totalité des AO de la région, SimpliCim représente un investissement de 430 000 euros pour la région Lorraine, qui prend aussi à sa charge 50 % des frais de fonctionnement annuels.
La région étant transfrontalière, il est déjà prévu d’étendre, sous quelques mois, le service à la Grande Région, cet espace européen présidé par la Lorraine jusqu’à la fin de l’année, c’est-à-dire avec le Luxembourg, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat, la Wallonie et Lorraine. Une interconnexion entre tous les systèmes d’information multimodaux existant sera réalisée via la plateforme EU-Spirit. SimpliCim s’inscrit dans la politique globale de développement durable et de préservation de l’environnement de la Lorraine. Ne serait-ce que parce qu’il offre la possibilité de calculer son trajet à vélo, ou encore en privilégiant la marche, et qu’il permet d’identifier les possibilités de covoiturage lorsque ce mode de transport est structuré. Enfin, il propose un calculateur d’émissions de CO2 de l’itinéraire choisi permettant à chacun de prendre conscience de l’impact environnemental de son trajet.
A la mi-2017, l’université Paul-Sabatier (UPS), l’hôpital de Rangueil et l’Oncopole de Toulouse devraient être reliés par un téléporté (que nous appelons souvent téléphérique) de 2,6 km. A la mi-2017, l’université Paul-Sabatier (UPS), l’hôpital de Rangueil et l’Oncopole de Toulouse devraient être reliés par un téléporté (que nous appelons souvent téléphérique) de 2,6 km. Il faudra alors 10 minutes pour se rendre d’un site à l’autre, contre 32 minutes aujourd’hui en métro et bus. Le téléporté, qui figure dans le PDU qui doit être adopté prochainement, permettra d’ouvrir le réseau vers le Sud-Ouest et de connecter les différents pôles d’échanges (métro, TER…).
Le mode téléporté a été choisi par Tisséo comme le plus pratique pour franchir les obstacles naturels (Garonne et coteaux de Pech-David) et validé lors de son comité syndical du 12 juillet. « Ce n’est pas un gadget touristique mais bel et bien une logique de transport collectif et techniquement, c’est pour l’heure la seule solution », a affirmé Joël Carreiras, président de la SMAT, le maître d’ouvrage des chantiers de transports en commun dans l’agglomération.
D’un coût de 44 millions d’euros, le câble fonctionnera de manière automatisée. « Le coût d’exploitation ramené au nombre de voyageurs est l’équivalent de celui du métro », a souligné l’élu. Tisséo prévoit l’acquisition de 20 cabines d’une capacité de 35 places, accessibles aux fauteuils roulants et aux vélos. Elles permettront de transporter 1 500 passagers par heure et par sens, avec une fréquence comprise entre 1 minute 30 en heure de pointe et 5 à 7 minutes en heures creuses, avec une vitesse commerciale de 15 km/h. 6 000 à 7 000 voyageurs sont attendus chaque jour. La concertation publique est prévue au deuxième semestre 2013, l’enquête publique mi-2015 et le début des travaux début 2016.
Les lignes 3 et 4 ont été inaugurées le 6 avril. Griffées Christian Lacroix, les rames Citadis étendent le réseau de 23 km pour le porter à 56. Elles vont permettre, avec les deux premières lignes, à 282 000 habitants de se déplacer plus facilement. L’agglomération présente sa nouvelle collection printemps 2012 ! Pendant le week-end pascal, pas un arrêt de tram n’a échappé à cette campagne annonçant aux Montpelliérains le lancement des lignes 3 et 4 du tramway, le 7 avril. Après les hirondelles et les fleurs de Garouste et Bonetti, les nouvelles rames Citadis d’Alstom sont en effet habillées par Christian Lacroix, sur le thème de l’eau pour la ligne 3, du feu symbolisé par le soleil méditerranéen pour la ligne 4. Une première pour le créateur, qui a remercié la ville de lui avoir permis « de devenir le designer que j’aurais toujours voulu être ». Après deux ans et demi de travaux (1,5 million d’heures) effectués par 271 entreprises et 2 500 ouvriers, « le tram trace de nouvelles perspectives pour notre territoire », a expliqué Jean-Pierre Moure, président de Montpellier Agglomération, fier d’inaugurer deux lignes simultanément devant la foule amassée place de l’Observatoire. « Il s’agit de cultiver un art de vivre avec des grandes possibilités de déplacements », a-t-il insisté. Le tram est en effet bien connecté aux 31 lignes de bus, services de VLS (50 stations Vélomagg’) et d’autopartage (25 stations Modulauto).
Originalité du projet, qui a coûté 530 millions d’euros : la ligne circulaire qui ceinture le cœur de ville en utilisant en grande partie les infrastructures des autres lignes, offrant ainsi 10 correspondances. Avec 4 lignes de tramway, 83 stations et 56 km de rails, dont 23 tout neufs, le nouveau réseau devrait voir 282 000 voyageurs par jour – dont 130 000 sur la ligne 1. Il dessert 8 communes, soit 45 % des emplois, et 50 % de la population, et les lignes 5 et 6 sont déjà dans les cartons. Palavas-les-Flots, la plage la plus proche, n’est pas desservie, contrairement au vœu de l’ancien maire, qui avait toujours affirmé vouloir aller jusqu’à la mer en tramway. Les communes concernées – Palavas, Mauguio-Carnon et La Grande-Motte – ne font pas partie de l’agglo, et ça les arrange bien, peu ravies qu’elles sont à l’idée d’accueillir la clientèle du tram. En attendant, un service de navette par bus permet de rejoindre la plage du Petit-Travers depuis Lattes.
Le réseau se distingue aussi par une autre première : les quatre lignes se croisent devant la gare Saint-Roch, où plus de cent rames circulent en heure de pointe. L’agglo et l’exploitant ont donc investi dans un simulateur de conduite high-tech. Il présente 80 scénarios d’entraînement à la conduite à vue à 10 km/h dans cette zone complexe. Malgré cela, deux rames de la ligne 1 ont bien failli gâcher la fête en se percutant le matin de l’inauguration…
Pour ne pas perdre les 4,53 millions d’euros de subventions promis par l’Etat dans le cadre du Grenelle de l’environnement, Marseillle a lancé officiellement les travaux du très controversé tronçon de 1,2 km de tram entre la Canebière et la place Castellane… le 5 mars dernier. C’était dit. Les travaux du tramway entre la Canebière et la place Castellane par la rue de Rome (1,2 km) ne devaient être lancés qu’à la fin de 2013 pour ne pas pénaliser les commerçants ni compliquer la circulation pendant cette année 2013 où Marseille sera capitale européenne de la culture. Finalement, ils ont très officiellement débuté… le 5 mars 2012.
Pour la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM), autorité organisatrice, et la ville de Marseille, il s’agit de « ne pas perdre de temps dans le développement du réseau de transports en site propre », comme elles l’ont expliqué dans un communiqué commun. Mais surtout pour ne pas perdre le bénéfice du financement de 4,53 millions d’euros de l’Etat (soit 10 % du budget prévu, hors matériel roulant), obtenu lors du deuxième appel à projets TCSP du Grenelle de l’environnement. Car ce financement était conditionné par le démarrage des travaux avant fin 2013.
Ce tronçon de 1,2 km de tramway, qui sera connecté à la ligne 2 au niveau de la Canebière, aura été au cœur d’un bras de fer entre la majorité de gauche de la communauté urbaine, qui n’en voulait pas car jugé trop coûteux et faisant doublon avec le métro, et la municipalité de Marseille qui le réclamait pour requalifier la rue de Rome et pour en faire le premier maillon d’un prolongement vers le sud-est de la ville.
En 2003, Jean-Claude Gaudin, alors président de la communauté urbaine, avait approuvé l’avant-projet et obtenu la DUP l’année suivante. Mais en 2008 le nouveau président de MPM, Eugène Caselli, décidait de renoncer à ce tronçon, principalement en raison de son coût. Parmi les principaux opposants au projet, le président de la RTM, conseiller communautaire, Karim Zéribi. Pour lui, la priorité était le désenclavement des quartiers nord avec le BHNS et le prolongement du tramway. En septembre 2010, le président de la communauté urbaine Eugène Caselli changeait pourtant de ligne et jouait l’apaisement… et la montre, en attendant les résultats des études techniques et en subordonnant le projet à un prolongement vers le sud-est de la ville. Mais tôt ou tard, disait-il, cette ligne devait se faire.
L’an dernier, l’obtention de l’aide de l’Etat a accéléré le processus. Et au début de cette année, Karim Zéribi ne pouvait que s’incliner. « Ce n’est pas le projet le plus pertinent, mais c’est l’autorité organisatrice qui décide », notait le président de la RTM, tout en répétant que l’axe nord – sud de BHNS restait « indispensable ».
Ce kilomètre de tramway supplémentaire ne serait que le premier maillon d’une ligne qui pourrait être prolongée vers les quartiers de la Capelette (9 000 habitants) et de Saint-Tronc (15 000 habitants), respectivement à environ 2,5 km et 4,5 km de la place Castellane. Mais rien ne sera sans doute décidé avant les municipales de 2014.
En attendant, les travaux préparatoires ont commencé du côté de la place Castellane et se poursuivront jusqu’en octobre 2012 par les déviations de réseaux. Les travaux de génie civil, de réalisation des infrastructures du tramway et de réaménagement de la voirie seront menés d’octobre 2012 au printemps 2014, période prévue pour la mise en service d’un tramway très controversé.
Tisséo, l’opérateur public des transports en commun de l’agglomération toulousaine, vient de lancer une nouvelle forme de mesure de la qualité, à partir de retours réguliers d’usagers, dans le cadre du projet européen Enerqi. Tisséo, l’opérateur public des transports en commun de l’agglomération toulousaine, vient de lancer une nouvelle forme de mesure de la qualité, à partir de retours réguliers d’usagers, dans le cadre du projet européen Enerqi. C’est pour l’instant le seul français, aux côtés des réseaux européens partenaires de Lisbonne, Athènes, Lancashire, Plovdiv, Graz, Alba Iulia et Breda. Tisséo a commencé à recruter début février 300 correspondants qualité parmi les voyageurs de ses lignes (métro, tram et 20 lignes de bus). Le recrutement s’est fait par la presse, le site et les réseaux sociaux, avant d’aller chercher, si nécessaire, des usagers sur les lignes avec le moins de correspondants. Chaque usager volontaire répondra chaque mois sur Internet à un questionnaire sur une ligne spécifique.
Tisséo espère recueillir au minimum 10 observations par ligne et par mois pour avoir une première tendance. Certaines questions seront communes à tous les réseaux pour permettre un comparatif. « Ce sont des questions entre la démarche qualité et l’enquête satisfaction, explique Marie Fourcade, chargée des enquêtes à Tisséo.?Des critères objectifs comme la ponctualité, l’information, la propreté ou l’accessibilité, et des impressions plus qualitatives sur le déroulement du trajet et les améliorations à apporter. » La base de données européenne avec des dizaines de milliers d’observations permettra toute sorte d’analyses et surtout d’intervenir en temps réel pour améliorer le service. L’expérimentation durera jusqu’en mars 2013 et sera étendue à d’autres réseaux en cas de succès. Avec une interrogation : les correspondants, non rémunérés mais gratifiés ponctuellement de bons-cadeaux, seront-ils suffisamment assidus sur la durée ?
Les travaux de la ligne de tramway Garonne pourront finalement débuter le 13 février à Toulouse, avec quatre mois de retard sur le calendrier initial. Les travaux de la ligne de tramway Garonne pourront finalement débuter le 13 février à Toulouse, avec quatre mois de retard sur le calendrier initial. Le projet de tram traversant le centre-ville sur 3,4 km, des arènes au palais de justice, avait rencontré l’opposition d’une association de riverains. Le tribunal administratif ayant tranché en leur faveur, le lancement des travaux avait été stoppé net (mais pas la déviation de réseaux). Finalement, le Conseil d’Etat a invalidé la décision du tribunal administratif, remettant en route le projet. Ce délai de quatre mois ne fait pas perdre à la collectivité le financement de 10 millions d’euros prévu dans le cadre du Grenelle de l’environnement, qui nécessitait un lancement des marchés de travaux avant fin décembre 2011… « Les péripéties juridiques sont derrière nous, puisque le Conseil d’Etat nous a donné une double validation politique et technique et que l’architecte des Bâtiments de France a donné un avis favorable au permis d’aménager », a indiqué, soulagé, Joël Carreiras, le président de la Smat (Société de la mobilité de l’agglomération toulousaine), le maître d’ouvrage délégué. Ce « petit » tronçon est la « brique élémentaire » d’un projet du PDU visant à connecter en mode lourd la gare Matabiau via le canal du Midi et Saint-Orens, dans la banlieue Est. La circulation des voitures et des bus sera déviée à partir du 10 février, afin de permettre le début de la réalisation des ouvrages d’art et de construction des plateformes de voie pour le 13. Toute la ville en devrait être perturbée jusqu’à la fin des travaux, à l’hiver 2013, et la mise en service de la ligne, annoncée en avril 2014.
Caen veut se débarrasser du TVR, le tram sur pneus qui ne lui a valu que des ennuis depuis son ouverture, fin 2002. Elle compte le remplacer par un tramway classique d’ici la fin 2018, qu’elle veut compléter par une autre ligne qui ouvrirait à la même date. Peut-être aussi un tram. Ce big bang sera accompagné par un renforcement des principales lignes de bus. C’est décidé. Fin 2018, Caen devrait avoir un tramway classique, fermement appuyé sur deux rails. Les élus caennais ne veulent plus entendre parler du TVR, ce tram sur pneus trop petit dont les pannes à répétition font fuir les passagers. Le syndicat mixte Viacités, autorité organisatrice de l’agglomération, a largement voté, le 14 décembre, le principe de son remplacement par « un système plus fiable, plus performant et de capacité supérieure ». Autrement dit par un tramway classique, « sur fer ». Qui, contrairement à ce qu’on a pu dire autrefois, sait monter les quelques côtes du parcours. La transformation, qui exigerait dix-huit mois de travaux, ne semble plus insurmontable : elle est désormais estimée à 170 millions d’euros, un tiers de moins que ce qu’avait calculé Viacités l’an dernier. Il faudra reprendre la plateforme, allonger les stations, revoir la ligne aérienne de contact et construire un nouveau dépôt. « Et ce alors que le TVR a déjà coûté 215 millions », soupire le président du syndicat mixte, le socialiste Eric Vève (une somme en euros de 2002, à laquelle il faudrait rajouter des investissements annexes, le coût des services de substitution lors des nombreuses défaillances de l’engin ou le bitumage régulier des ornières).
Autrefois présenté comme éminemment innovant, le TVR n’a jamais fait ses preuves. Ce véhicule hybride était a priori une bonne idée : il ressemble à un tramway sur les 15,7 km de son parcours commercial, mais peut se transformer en bus diesel, s’affranchissant de son rail de guidage et de ses caténaires pour franchir un obstacle ou rentrer au dépôt. Mais, tout juste neuf ans après sa mise en service, il souffre encore de trois « pannes rouges » (qui se traduisent par une interruption du trafic de plus de trois minutes ou exigent un retour au dépôt) par jour, 32 fois plus que l’objectif contractuel. Et il exige une maintenance très importante, contrairement aux promesses du constructeur. Son faible taux de disponibilité et le fait qu’il ne peut être allongé au-delà de ses 24,50 m de long actuels, car il est considéré comme un véhicule routier, font qu’il est complètement débordé. Or Bombardier n’en fabrique plus, et la facture présentée pour une relance des chaînes est dissuasive… de même qu’il serait très coûteux de faire construire par quelqu’un d’autre quelques véhicules compatibles, quand bien même Viacités voudrait agrandir la flotte.
« Le TVR tire le réseau de transports en commun caennais vers le bas au lieu d’être un élément porteur. Fait unique en France, on compte à Caen plus d’usagers satisfaits par les bus que par le tram », se désole Eric Vève. Sa fréquentation a même baissé de 10 % ces deux dernières années (plafonnant à 40 000 passagers par jour), alors que la restructuration des bus a permis de faire progresser la fréquentation de l’ensemble du réseau. Pour répondre à la demande sur l’axe nord – sud desservi par le tram dont le potentiel est estimé à 60 000 voyageurs quotidiens à la fin de la décennie, Viacités a dû rajouter des bus. Car s’il estime que le choix du TVR a été une erreur, l’élu note que le tracé de sa ligne « a indéniablement été bien pensé ». Reste que pour troquer son TVR contre des tramways classiques longs de 32 m, le syndicat mixte devra résilier le contrat de trente ans qui le lie à la société concessionnaire STVR, qui associe Bombardier et Spie. « Le chantier juridique s’annonce pittoresque », a joliment noté Ouest-France. Viacités n’a pas l’intention de verser d’indemnités pour sortir de ce partenariat public-privé, jugeant que le produit fourni ne correspond pas aux attentes : « Nous allons saisir le tribunal administratif de Caen d’une demande d’expertise judiciaire pour déterminer les dysfonctionnements du système et établir le niveau de responsabilité de la STVR », indique M. Vève, qui, ça tombe bien, est avocat. Il faudra aussi résilier le contrat de concession passé avec Keolis Caen. Viacités décidera donc à la mi-2012 s’il convient de créer une régie pour exploiter le réseau ou s’il faut lancer un appel d’offres pour une nouvelle délégation de service public.
Première en Ile-de-France ! Le Stif et la RATP viennent de signer avec le groupe BPCE et la Banque européenne d’investissement un contrat de crédit-bail sur 33 ans. Objet : financer l’acquisition de 107 rames de tram livrables avant la fin 2014. Il fallait 378 millions d’euros pour financer l’achat des 107 rames de tramway destinées aux futures lignes T3, T5, T6, T7 et T8. Où trouver cette coquette somme ? Et quid de l’acheteur, sachant que la RATP finançait jusqu’à présent sur fonds propres l’achat des matériels roulants, mais que la loi relative à l’organisation et à la régulation des transports ferroviaires (dite loi ORTF) du 8 décembre 2009 en a transféré la propriété à son autorité organisatrice ? Et que de surcroît cette même loi met fin au monopole de la RATP pour exploiter les lignes franciliennes à compter de 2029 ? Ça n’a pas été simple, mais le Stif et la RATP se sont unis dans une formule originale : le crédit-bail. Ils ont ainsi pu signer, le 7 novembre, un contrat sur une durée de 33 ans avec différentes entités de BPCE – Caisses d’épargne Ile-de-France et Rhône Alpes, Crédit foncier de France, Natixis, Ingepar –, ainsi qu’avec la BEI, qui assure un refinancement à hauteur de 300 millions d’euros par un prêt long terme sur ses propres ressources accordé au Crédit foncier de France. « La directrice générale du Stif, Sophie Mougard, et Pierre Mongin, PDG de la RATP, ont trouvé la martingale : le crédit-bail a sorti ce dossier de l’ornière dans laquelle il se trouvait, a avoué Jean-Paul Huchon, président du Stif et du conseil régional d’Ile-de-France. Et nous avons aujourd’hui une proposition efficace et crédible. » Soulignant que ce crédit-bail adossé à un refinancement de la Banque européenne était « une première en France », Philippe de Fontaine Vive Curtaz, président de la BEI, a insisté : « Cela montre la confiance que l’on a dans nos partenaires. » La RATP versera un loyer annuel qui lui sera remboursé par le Stif dans une contribution identifiée. « A compter de la première année suivant la livraison de la dernière rame, les redevances annuelles du crédit-bail devraient s’élever à 20 millions d’euros et progresseront de 1,60 % l’an », a calculé la RATP. Un Stif qui, conformément à la loi ORTF, deviendra propriétaire du matériel roulant à l’issue du crédit-bail. « C’est un peu la logique d’une concession », a schématisé Pierre Mongin. Les livraisons commencent dès ce mois-ci et s’échelonneront jusqu’à fin 2014. Il s’agit d’une opération exceptionnelle par ces temps de rigueur, ont souligné les protagonistes, qui obtiennent un taux favorable de 3,6 % sur un très long terme, notamment grâce au triple A de la RATP. « Cette notation a été récemment confirmée. Malgré nos 5 milliards d’euros de dette d’infrastructure, nous gardons la confiance des agences de notation », a-t-il souligné. La démarche revêt un caractère exemplaire et « répond aux objectifs stratégiques de la Commission européenne : le développement durable, l’innovation technologique et le soutien à l’industrie européenne, la cohésion sociale », a aussi indiqué le PDG de la RATP. Olivier Klein, directeur général du groupe BPCE, a pour sa part rappelé avoir mis en œuvre « à la fois les capacités de financement du groupe et ses capacités d’ingénierie financière », pour mener à bien ce projet. Le groupe bancaire s’enorgueillit d’avoir déjà été choisi pour des leasings ou des PPP à Reims ou à Dijon pour leurs trams, par les régions Rhône-Alpes et Alsace pour l’achat de TER. « C’est assez particulier en ce moment de signer avec des banquiers », a de son côté ironisé Jean-Paul Huchon, tout en rappelant sa qualité d’ancien banquier ! Il juge que le réseau des Banques populaires et Caisse d’épargne est l’un de ceux « qui parient sur le développement des territoires », le tram étant « un instrument exceptionnel de cohésion urbaine ». Et de citer en exemple le T5, qui « rejoint les deux localités les plus pauvres de France : Sarcelle et Saint-Denis ».
Cécile NANGERONI
107 véhicules pour cinq lignes en chantier
Illustration du développement des liaisons de banlieue à banlieue, nécessaires pour adapter l’offre aux besoins des Franciliens et voulu par le Stif, la politique volontariste d’extension du réseau de tramway. D’ici à fin 2014, 5 lignes seront créées ou prolongées. Avec un réseau de 105,3 km et 187 stations, la région jouira du « plus important réseau de tramway d’une capitale européenne », a affirmé Jean-Paul Huchon, président du Stif.
• Le prolongement du T3 à l’est, dont la mise en service est prévue fin 2012, ira de la porte d’Ivry à la porte de la Chapelle sur 14,5 km et 26 nouvelles stations. Afin de simplifier l’exploitation d’une ligne aussi longue, il y aura 2 tronçons et donc une correspondance à la porte de Vincennes. 25 nouvelles rames seront nécessaires, pour un montant de 88 M€. Une extension ultérieure est prévue jusqu’à la porte d’Asnières.
• Le T5 reliera à partir de l’année prochaine Saint-Denis à Garges-lès-Gonesse sur 6,6 km et 16 stations, via Pierrefitte-sur-Seine, Montmagny et Sarcelles. Il s’agit de la première ligne de tramway sur pneus d’Ile-de-France. 15 Translohr STE3 de Lohr Industrie ont été commandés pour l’exploiter (53 M€).
• Prévu pour 2014, le T6 connectera Châtillon-Montrouge, terminus de la ligne 13 du métro, à Viroflay grâce à 21 stations réparties sur 14 km. 28 Translohr STE6 (141 M€) sont prévus pour la seconde ligne sur pneus de la région parisienne.
• Long de 11,2 km pour 18 stations, le T7 reliera fin 2013 Villejuif et Athis-Mons. 19 rames de Citadis lui seront livrées (53 M€). Un prolongement de la ligne sera réalisé ultérieurement d’Athis-Mons à Juvisy-sur-Orge.
• En Seine-Saint-Denis, le T8 desservira en 2014 Saint-Denis, Epinay-sur-Seine et Villetaneuse grâce à 17 stations réparties sur 8,5 km. Les 20 trams nécessaires coûteront 43 M€. Un prolongement de 3 km jusqu’à la future gare Rosa-Parks du RER E est à l’étude.
Après appel d’offres, deux industriels ont été retenus pour la fourniture des tramways : Alstom Transport pour les Citadis 302 (d’une capacité de 200 voyageurs, dont 54 assis), qui équiperont progressivement à partir de l’année prochaine le T3, le T7, le T8 ; le groupe Lohr pour les Translohr STE3 du T5 (125 voyageurs par rame) et les Translohr STE6 du T6 (pouvant embarquer jusqu’à 252 voyageurs).
Quatre lignes de tramway circulent déjà
Depuis l’inauguration de la première ligne francilienne, le T1 (Saint-Denis – Bobigny), en 1992, trois autres lignes sont venues enrichir le réseau de tram francilien. Totalisant 41,5 km et 71 stations, elles sont quotidiennement empruntées par 370 000 voyageurs. Demain, avec le prolongement des T1, T2, T3 et la mise en service des T5, T6, T7 et T8, ce sont 830 500 voyageurs qui prendront tous les jours le tramway.
• Le T1 de Noisy-le-Sec à Saint-Denis (12 km) est actuellement en travaux pour son prolongement jusqu’à Asnières-Gennevilliers-Les Courtilles qui sera mis en service en 2012.
• Le T2 de la porte de Versailles à La Défense (13,7 km) est également en chantier pour être prolongé jusqu’au pont de Bezons d’ici à 2012.
• Le T3 du pont du Garigliano à la porte d’Ivry (7,9 km) a été mis en service en décembre 2006. Egalement appelé tram des Maréchaux, puisqu’il circule sur ces boulevards en lieu et place du bus PC, il transporte plus de 100 000 voyageurs chaque jour de semaine. Depuis 2009, des travaux sont en cours en vue de son extension à l’est.
• Le T4 d’Aulnay-sous-Bois à Bondy (7,9 km) est le seul tram-train d’Ile-de-France. Il est exploité par la SNCF depuis novembre 2006.
Avec deux autres partenaires, Sogema et Hovart, Bombardier Transports se lance dans la rénovation des matériels de la concurrence. Le constructeur assurera l’ingénierie, les achats et la gestion de projets, avant de confier à ses associés la partie opérationnelle. Premiers marchés visés : le nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas. class= »rtejustify »>
L’annonce fut plutôt discrète, fin octobre, à Lys-lez-Lannoy (Nord), mais la nouvelle a son importance : Bombardier Transports lance une offre de maintenance et de modernisation de véhicules urbains, métros et tramways. L’industriel investit le marché de la rénovation pour principalement travailler sur le matériel de ses concurrents. Bombardier Transports vise dans un premier temps les marchés de rénovation des métros et tramways du nord de la France. Pour ce faire, elle a annoncé un partenariat avec deux acteurs solides du secteur. Sogema est spécialisé dans les domaines hydraulique, pneumatique et mécanique. Créée il y a trente ans, l’entreprise qui emploie 70 salariés rénove par exemple des pièces des métros de Manille aux Philippines, de Caracas au Venezuela et de Santiago du Chili.
De son côté, Hovart œuvre notamment sur la carrosserie et la peinture. Signe que le marché est porteur, son directeur inaugurera prochainement un nouveau bâtiment de 3 500 m2 et prévoit de doubler les effectifs au vu des perspectives qui se présentent. Bombardier Transports attaque ce marché en répondant en son nom à des appels d’offres. Le constructeur assure l’ingénierie, les achats et la gestion de projets, et confie à ses partenaires leur partie opérationnelle.
Quel positionnement pour ce trio ? Jouer la carte de l'« acteur local ». « Nous visons des marchés proches de nos sites. L’idée est de valoriser les entreprises locales, tout en étant attractif pour le client en réduisant le coût de transport des matériels à rénover et en améliorant le bilan carbone de la réalisation des projets », indique David Delcourt, directeur de la division services de l’entreprise. Bombardier Transports a notamment identifié des opportunités à Lille, Valenciennes et Béthune. Sont aussi évoqués des projets belges et hollandais, comme la rénovation du métro de Bruxelles ou celle du tramway d’Anvers. Le constructeur s’interdit en revanche de rénover du matériel ferroviaire, chasse gardée de la SNCF, son principal client.
Première cible : la rénovation du tramway de Lille. Le « Mongy » fait l’objet d’un marché dont la réponse à l’appel d’offres est attendue pour début décembre. Une opération de 9 à 10 millions d’euros portant aussi bien sur la rénovation technique que cosmétique des rames. Un marché important (24 rames), symbolique du fait de la visibilité du tramway, avec une échéance courte. En effet, Lille Métropole, autorité organisatrice de transports, souhaite recevoir une première rame rénovée pour la braderie de Lille 2012, début septembre. « Cela nous laisse six mois pour préparer toute l’ingénierie, organiser les achats et livrer la première rame rénovée, pour ensuite en fournir une tous les 35 jours, ce que nous saurons faire en travaillant tous les trois », explique Vincent Couvreur, en charge des ventes et du marketing de la division services de Bombardier Transports. Sur leur route, ils croisent les propositions de CAF, le constructeur espagnol, d’ACC, spécialisé dans la rénovation et la maintenance, mais aussi de Brissonneau et Lotz, le concepteur du Mongy. Un premier projet qui fait office de test, même si les trois entreprises ont l’habitude à travailler ensemble. Le but étant par la suite d'« industrialiser la prestation grâce à un partenariat de longue durée. Le tramway de Lille est un premier marché qui en appellera d’autres et qui nous permettra d’élargir le périmètre au-delà du Nord-Pas-de-Calais pour faire de ce trio un champion national, voire international, du marché de la rénovation. Nous sommes pragmatiques, il y a un marché et nous comptons bien le prendre », conclut David Delcourt.
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