Entrée en vigueur le 1er juillet dernier, la nouvelle grille tarifaire relève la note moyenne des tarifs de 11 % Cela dure depuis six mois. A chaque fois qu’ils parlent transport, les élus de Nantes, le maire Jean-Marc Ayrault en tête, ne peuvent éviter la question de la hausse du ticket de tramway, passé de 1,20 à 1,50 euro. Votée mi-mars, entrée en vigueur le 1er juillet, la nouvelle grille tarifaire des transports de l’agglomération nantaise, relevant la note moyenne des tarifs de 11 %, ne passe toujours pas. Dernièrement encore, le quotidien Presse Océan enfonçait le clou. Il donnait la parole à des usagers prêts à « reprendre leur voiture ». Ils voyaient dans cette hausse le contraire d’un encouragement aux comportements écologiques. D’autres ne percevaient plus le « socialiste » dans ce maire qui augmente les prix en période de dégringolade de leur pouvoir d’achat. « Nous disons aux Nantais : Faites vos comptes ! La voiture vous coûterait bien plus cher », leur répond Jean-Marc Ayrault. Depuis, pour suggérer une comparaison avec le prix du ticket de tram, les élus ne communiquent plus que sur un chiffre magique : 64 centimes d’euro. C’est « le coût journalier d’accès au réseau des transports publics » pour le détenteur d’un abonnement annuel de 465 euros. Ils oublient de préciser qu’il faut, pour obtenir 0,64 euro, que l’employeur ait déjà payé la moitié de la dépense, comme l’a ordonné François Fillon à toutes les entreprises. « L’habitude s’installe ici à vive allure », vient de préciser Pascal Bolo, le président des transports de l’agglomération Nantaise, en conférence de presse de rentrée. Il se fonde entre autres sur les 200 plans de déplacements d’entreprises signés à Nantes et les 62 000 salariés touchés. « Nous aurions sans doute dû augmenter les prix il y a quelques années, quand nous avons lancé le Busway », a reconnu dernièrement un élu. Jean-Marc Ayrault vient de dire que Nantes « referait » bientôt un tramway…
La ligne 1 a été prolongée de 600 mètres pour que le tramway arrive à l’intérieur de la galerie commerciale A Montpellier, on peut maintenant faire ses courses en tram. Exactement comme les gares, qui accueillent de plus en plus de magasins, le tramway se doit de desservir les espaces commerciaux. Là, le concept a été poussé à l’extrême, avec le prolongement de 600 m de la ligne 1 qui pénètre carrément à l’intérieur de la galerie commerciale à ciel ouvert Odysseum et ses 50 000 m2 de nouveaux commerces. La particularité de la nouvelle station inaugurée le 21 septembre est « d’avoir été conçue en même temps que le centre commercial », souligne-t-on chez Egis, qui a été chargé de la maîtrise d’œuvre. Avec sa patinoire, ses cinémas, son planétarium, son aquarium, son mur d’escalade, ses restaurants et ses commerces, Odysseum (150 000 m2) draine quelque six millions de visiteurs chaque année. Ils pourront désormais s’y rendre en 15 mn depuis le centre historique, avec une rame toutes les 5 mn en journée, 15 mn en soirée et 10 mn le dimanche. Pour Montpellier Agglomération, l’extension du tramway « traduit la progression naturelle du centre-ville de Montpellier vers le sud-est et répond à la formidable croissance démographique de l’agglomération ». L’ancien terminus est rebaptisé Place-de-France et le nouveau reprend le nom d’Odysseum. Avec cette extension qui a coûté 5,5 millions d’euros, le tramway devrait transporter quelque 2 000 voyageurs de plus chaque jour. Il est déjà plébiscité puisque, avec un démarrage à l’été 2000 avec 75 000 voyageurs par jour, la ligne 1 enregistre aujourd’hui une fréquentation de plus de 130 000 voyageurs par jour, ce qui en fait l’une des plus fréquentées de France. La ligne 2 avoisine pour sa part les 50 000 voyages, et la ligne 3 (22,4 km), en chantier, est attendue pour 2012. L’objectif du PDU après la réalisation des trois lignes est de faire passer la part modale des transports en commun à 24 % des déplacements dans l’agglomération.
Beaucoup d’actifs de Saint-Louis travaillent en Suisse. Alors peut-on faire la fine bouche quand un tramway est financé à 40 % par le pays voisin ? La ville de Saint-Louis, composante française de l’agglomération trinationale de Bâle, a reçu une offre de raccordement au réseau de sa grande voisine. Le soutien du canton de Bâle, qui financerait 40 % du chantier au-delà de sa frontière, constitue une opportunité que la commune allemande de Weil-am-Rhein a déjà saisie, en 2008. Mais à Saint-Louis, le projet fait encore débat : faut-il prolonger la ligne 3, à l’ouest, vers des quartiers promis à un développement urbain et commercial, ou retenir l’axe de la ligne 11, au nord, pour relier en moins d’un kilomètre le terminus actuel (Saint-Louis-Grenze) au centre et à la gare ferroviaire ? L’Eurodistrict trinational de Bâle (ETB), compétent sur la politique des transports, a estimé à 160 millions d’euros l’addition des chantiers des lignes 3 et 11. La rentabilité de la première, à 15,7 millions d’euros, serait supérieure à celle de la seconde, plus courte (11,8 millions d’euros). « Le conseil municipal est favorable à la construction prioritaire de la ligne 3, qui longera un lycée et un pôle de santé », tranche Jean Ueberschlag, maire (UMP) de Saint-Louis. Cette ville de 20 000 habitants, dont une grande partie des actifs travaille en Suisse, n’est reliée à Bâle que par le TER et un service de bus. « Là où certains voudraient voir s’installer le tramway, la ligne 604 de notre Distribus transporte déjà plus de 600 000 passagers par an, reconnaît Jean Ueberschlag. Il n’y a pas de place pour l’extension de la ligne 11 du tramway sur l’avenue de Bâle, et je ne la mettrai pas en sens unique. » Sur cet axe rectiligne d’un kilomètre, saturé par le trafic des travailleurs frontaliers, l’insertion d’une piste cyclable prévue en 2010 sera déjà difficile, tant la voirie est contrainte par des alignements de façades, commerces et logements. Le quartier ouest de Saint-Louis, où 110 hectares de terrains en friche vont faire l’objet d’une restructuration par les architectes Jacques Herzog et Pierre de Meuron, fait l’objet de toutes les attentions de la part de la mairie. Les aménageurs y prévoient 90 000 mètres carrés de commerces, des logements et un golf. Mais le déplacement du terminus de la ligne 3 du tramway de Bâle (Burgfelden Grenze), à portée de rails, n’a pas la faveur des services de la Confédération à Berne, qui donneront le feu vert du cofinancement aux autorités locales. « Si Berne ne devait pas suivre notre avis, à la fin de cette année, je soumettrais l’option de la ligne 11 à référendum aux riverains concernés », annonce Jean Ueberschlag. Pour la première ligne retenue, le chantier doit démarrer entre 2011 et 2014. Le second projet est promis quatre ans plus tard. La desserte de l’Euroairport de Bâle-Mulhouse, qui n’est pas prévue en tramway, fait l’objet d’autres négociations entre le conseil régional d’Alsace et les autorités helvétiques, en vue de l’aménagement d’une gare semi-enterrée et d’un sillon ferroviaire. Le projet demandé depuis dix ans par la direction franco-suisse de l’aéroport mobiliserait 171 millions d’euros d’investissement. « A moyen terme, je n’y crois plus du tout », semble regretter Jean Ueberschlag.
Les Sofiotes redécouvrent leurs transports publics. Leur fréquentation avait chuté mais le métro s’étend doucement, le tram se modernise et le trolley n’a pas dit son dernier mot « L’hémorragie est contenue et nous gagnons à nouveau des passagers. » L’optimisme est revenu chez Anton Despotov, directeur de l’exploitation du nouveau centre de mobilité urbaine de Sofia. Comme dans la plupart des villes d’Europe de l’Est, la fréquentation des transports publics s’était effondrée après la chute du communisme, victime notamment de l’envolée de la motorisation des habitants. « En 2007, au moment de l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne, il fallait faire la queue pendant trois jours pour enregistrer sa voiture, il y avait plus de 700 cartes grises émises tous les jours sur la seule commune de Sofia ! » Mais les graves difficultés de circulation, les problèmes de stationnement et, plus récemment, la crise ont calmé les ardeurs des automobilistes sofiotes. Résultat : la fréquentation des transports en commun est remontée à 470 millions de voyages l’an dernier, contre 450 millions deux ans plus tôt et… plus de 700 millions au début des années 1990. La modernisation du réseau a pris plus de temps à Sofia qu’ailleurs, mais elle semble enfin bien engagée. Même si, au quotidien, le paysage reste très « soviétique ». La grande affaire de cette petite capitale de 1,2 million d’habitants, c’est le métro. Pour l’instant, il y a deux morceaux de la ligne 1 de part et d’autre du centre-ville : le premier a été ouvert par étapes entre 1998 et 2003 vers le nord-ouest, et le second mène dans les quartiers sud-est depuis mai dernier. Au milieu, la jonction est annoncée pour septembre. Une deuxième ligne, d’orientation nord-sud, est en construction, qui passera notamment par la gare. Mais M. Despotov préfère ne pas avancer de date précise pour son ouverture : « Cela dépendra du déroulement des travaux et des financements, 2012 ou 2013. » D’autres extensions sont ensuite prévues, notamment vers l’aéroport. Et à plus long terme, une ligne 3, est-ouest, pourrait être constituée à partir de deux lignes de trams refaites à neuf et reliées entre elles par un souterrain dans le centre. Pour l’heure, les tramways restent le principal moyen de transport à Sofia. Ils ne devraient pas disparaître du paysage : « Il y aura bien sûr une réorganisation du réseau avec le développement du métro, prévoit Anton Despotov. Mais pas de suppression majeure ! » Reste qu’ils sont bien vieillots. Et leur vitesse moyenne n’a cessé de baisser ces dernières années, à environ 13 km/h. Sofia a bien l’intention de moderniser ses deux réseaux de tram – 180 km au très exotique écartement de 1 009 mm et 35 km à voie normale – et compte bien acheter de nouveaux véhicules… et aussi quelques trolleybus. Mais les financements ne suivent pas : « Nous sommes éligibles pour des financements européens, mais pour l’instant seul le métro y a eu droit, regrette le responsable. Le dossier est prêt, mais il est resté bloqué au niveau national. » Les choses s’arrangeront-elles maintenant que le maire de Sofia, qui était le chef de l’opposition, vient de remporter les législatives bulgares ? En attendant, le centre de mobilité urbaine ouvre des lignes de bus à la concurrence – le nouvel exploitant devant apporter du matériel neuf –, installe une nouvelle billettique, financée par la coopération néerlandaise, et contrôle la marche de ses trams, trolleys et bus grâce à un système de navigation GPS embarqué sur tous les véhicules. Une centaine de poteaux indiquent maintenant l’heure de passage du prochain tramway. Un progrès, même si aucun plan du réseau à jour n’est disponible !
Dubaï va innover avec son tramway qui doit entrer en service en 2011. Le tramway d’Al Safooh, longeant la côte entre Jumairah et l’hôtel 7 étoiles Burj al Arab, sera le premier du Golfe Premier Etat du Moyen-Orient à se doter d’un métro automatique sans conducteur, Dubaï innovera aussi avec son tramway, qui doit entrer en service en 2011. Le tramway d’Al Safooh, longeant la côte entre Jumairah et l’hôtel 7 étoiles Burj al Arab, sera le premier du Golfe. Le contrat clés en main a été confié par RTA, en juin 2008, à un consortium Alstom-Besix (groupe belge filiale à 50 % de l’égyptien Orascom) dont Alstom est mandataire. Le contrat comporte le génie civil, l’infrastructure et le matériel. La maintenance, faisant l’objet d’un appel d’offres séparé, est en cours d’attribution. Le montant du contrat (phase 1) est de 500 millions d’euros, dont 280 pour Alstom. Cette phase compte 10 km de ligne (7,3 au sol, 2,5 en viaduc et 0,2 sur trois ponts) et 13 stations. Il s’agira de transporter 3 500 personnes par heure et par sens. 11 rames Citadis 402 devront être livrées. Il s’agira ensuite (phase 2) de construire 4 km et 6 stations de plus, et de fournir 14 rames supplémentaires. Si la première phase n’est pas affectée par la crise financière, l’extension prévue est aujourd’hui repoussée. Séduit par Bordeaux, Dubaï a choisi le système d’alimentation par le sol (APS). Mais l’émirat l’appliquera à toute la ligne, ce qui est une première mondiale. En un sens, c’est plus simple, puisque cela évite les ruptures fil de contact/ APS/fil de contact qui ont causé pas mal de soucis à Bordeaux. Pas facile pour autant de mettre en œuvre l’APS dans un environnement agressif : chaleur, humidité, sable et air salin, les quatre éléments s’y mettent pour compliquer la tache des ingénieurs. Des tests climatiques sont en cours de réalisation, et les sous-systèmes sont testés sur place. Autre particularité, autre casse-tête, la climatisation des stations impose au tram une grande précision dans l’arrêt au droit des portes palières. Marc Chatelard (senior vice-président Europe du Sud d’Alstom Transport, ayant aussi la zone Mena sous sa responsabilité) voit dans cette « tropicalisation » de l’APS l’occasion donnée à Alstom de montrer son savoir-faire. Pour autant, l’application de l’APS ne nécessite pas, précise-t-il, de procédures spécifiques, mais une attention particulière, un « cocooning » du tram. De cette combinaison APS + climatisation, Alstom espère bien faire une vitrine mondiale, et voit dans le tramway d’Al Safooh un « contrat-phare ».
Ville Rail & Transports : Pourquoi un tramway à Dijon ? Ville Rail & Transports : Pourquoi un tramway à Dijon ?
François Rebsamen : Pourquoi un tram ? Ce n’est pas l’effet d’une mode, mais un vrai choix politique. Parce que c’est un moyen de transport écologique qui permet de refaçonner la ville. La nécessité s’est imposée d’autant plus que notre réseau de bus, qui est reconnu comme l’un des grands et beaux réseaux de bus en France, est maintenant saturé sur certaines lignes. Certaines dépassent les 30 000 voyageurs par jour ! On a souvent sur l’axe de traversée du centre-ville des trains de bus qui se suivent. D’où une perte de régularité, des difficultés de cadencement aux horaires de pointe. Il était temps, je le crois, de passer à l’étape suivante, le tramway. D’ailleurs, tous les experts disent qu’on a le niveau d’une ligne de tram à partir de 30 000 voyageurs par jour. On attend une augmentation sensible du nombre de voyageurs, et en compensation – pour nous, c’est un enjeu, une volonté – une diminution de l’usage de la voiture en ville. En outre, le tram permet de désenclaver certains quartiers de la ville – et j’y tiens beaucoup –, les zones urbaines sensibles de Chenôve, les Grésilles à Dijon et le centre de Quetigny. Nous avons aujourd’hui avec le tram et le développement d’autres modes de transports dits doux comme le vélo l’opportunité de reconfigurer la ville, de redévelopper autrement notre hypercentre, l’un des plus grands secteurs sauvegardés de France, qui n’est pas adapté à la traversée de véhicules de transit. Il faut agir ! Le tramway va se faire conjointement avec la piétonnisation du centre-ville (que la ville de Dijon prendra à sa charge, elle ne fait pas partie de la note du tram). Le point majeur sera la piétonnisation de la rue de la Liberté, qui est l’axe central, actuellement parcouru par des centaines de bus. Elle sera entreprise dès le tramway terminé.
VR&T : Un tramway à Dijon, n’est-ce pas trop ambitieux ? L’agglomération peut-elle se le payer ?
F. R. : Je ne pense pas que soit un rêve de grandeur, une folie… Ça a été bien calculé. Nous avons pris notre temps : je voulais d’abord réorganiser les bus pour voir jusqu’où l’on pouvait aller. Nous avons donc fait une vraie réorganisation d’un réseau de bus qui s’érodait, nous avons créé des sites propres. Cette réorganisation du réseau de bus nous a permis de gagner jusqu’à 6 % de voyageurs, mais comme je le disais, nous arrivons à saturation. Et après quatre ans de progression, la vitesse commerciale baisse à nouveau. Sur la liane 1 qui va jusqu’à Quetigny, par exemple, il suffit d’un feu rouge ou d’un incident, et tout est décalé. Dijon est la seizième ville française, la vingtième agglomération. Est-ce assez pour avoir un tramway ? Pour avoir regardé les autres agglomérations qui s’y collent [sourire], oui. Il y a des villes de moindre importance qui ont pu réaliser cet investissement. Je pense au Mans, je pense à Mulhouse, je pense à Brest qui se lance… Nous ne sommes pas la plus petite agglomération à se lancer dans cette aventure. De plus, les études montrent que la fréquentation devrait être importante. On attend 45 000 voyageurs par jour sur la première ligne, 42 000 sur la seconde. Et ce sont des fourchettes basses ! Nous avons des finances qui sont bonnes et saines au niveau de l’agglomération, très en deçà de la moyenne pour ce qui concerne l’endettement. Nous sommes de plus arrivés, avec le retour de l’Etat dans le financement des transports publics et le partenariat avec la région et le département, à un niveau de subventions qui est supérieur à ce que je pensais pouvoir obtenir : avec un peu plus de 110 millions d’euros, c’est à peu près le quart du total (puisqu’on s’est pris 10 % de marge de manoeuvre, peut-être qu’on dépassera un peu les 400 millions). Les calculs financiers font apparaître un pic de remboursement d’emprunt en 2015/16. Mais nous avons une agglo assez dynamique en matière de rentrées fiscales, et nous avons augmenté le versement transport, qui va passer de 25 à 45 millions d’euros par an. L’agglomération est en état de supporter cela !
VR&T : Pour votre TCSP, vous auriez pu choisir un busway (site propre de bus) ou un tramway sur pneus ?
F. R. : Mon opposition me dit sans arrêt : « Pourquoi n’avez-vous pas fait un busway ? » Deux réflexions : Nantes a fait son busway après le tram, en complément. Je pense que le busway peut être à un moment un élément important pour compléter le tram. D’ailleurs, sur de futures lignes, je n’écarte pas l’idée de compléter un jour notre réseau –moi ou mes successeurs – soit par des lignes nouvelles ou par des extensions de lignes, soit par la mise en place de busways. J’ai bien dit compléter. Mais en ce qui concerne nos deux premières lignes, qui seront chargées, nous nous sommes inquiétés de la capacité des busways : l’avantage du tram, c’est qu’on peut plus facilement rajouter des rames, et on peut les rallonger si besoin est. Quant au pneu, on s’est aperçu que l’aspect ferré, disons les choses comme ça, incitait plus l’automobiliste à quitter sa voiture. En plus, on a été à l’essentiel en matière de technologie. On n’a pas voulu inventer, on ne s’est pas dit qu’on allait être des précurseurs : on a vu les difficultés à Nancy, notamment. Avec le tram sur fer, on a une technologie qui nous paraît maîtrisée. En plus, le conseil régional nous a incités à réfléchir à la problématique tramtrain – on l’avait déjà en tête, bien sûr –, qui ne peut se faire évidemment qu’avec le fer. On va donc avoir des empattements, des écartements des voies, compatibles avec le tramtrain. Nous pourrons donc avoir à terme, à échéance de quinze ou vingt ans, un développement intéressant. Le fait d’avoir attendu un peu pour le tramway nous permet de bénéficier du retour d’expérience des autres villes, c’est important.
VR&T : Ne plus faire passer l’axe majeur des transports en commun à travers l’hypercentre, une révolution culturelle ?
F. R. : Mon prédécesseur avait une vision « voitures et bus ». Pas de vélos : ils étaient interdits dans le secteur sauvegardé. Nous avons renversé la problématique. Nous nous sommes aperçus après des études que les véhicules de transit choisissent de passer par le centre-ville. C’est une habitude terrible qui a été prise à Dijon, vu qu’on n’a jamais achevé la rocade. Ma première décision a été de créer des couloirs de bus – ce que j’ai fait sous la vindicte des conservateurs de tout poil –, ce qui a permis de limiter l’entrée des voitures
dans la ville. Cela a provoqué d’énormes embouteillages qui m’ont valu les foudres de la presse locale ! Nous avons aussi réfléchi au problème des trains de bus dans la rue de la Liberté. En restructurant le réseau en 2004, nous avons fait passer le nombre de bus de 1 350 par jour à 850, ce qui est encore beaucoup. Mais nous avons déjà dû en rajouter pour répondre à la demande. Nous avons aussi introduit des bus au gaz, la pollution au centre-ville était insupportable. L’idée est maintenant clairement affirmée : piétonnisation progressive d’une partie du secteur sauvegardé, mise en valeur des places et de la rue de la Liberté pour le commerce, renforcement des navettes électriques gratuites de centre-ville. Les gens s’y préparent, et c’est assez attendu. Dans l’hypercentre, ce sont les commerçants eux-mêmes qui sont demandeurs, à condition qu’il y ait toujours des points d’accès sur les côtés. Il faut garantir la possibilité de desserte du centre-ville au maximum, soit par les navettes électriques, soit en vélo, soit même en voiture puisqu’on pourra toujours accéder à nos parkings qui sont peu utilisés aujourd’hui. Mais on ne pourra pas le traverser en voiture. Il sera divisé en cinq pétales qui seront cloisonnés. En fait, nous devons trouver un équilibre, car il faut faire attention avec la piétonnisation totale : je ne veux pas que le centre-ville devienne un espace vide et mort le soir, surtout l’hiver. J’ai vu ce que cela pouvait donner en Italie, en janvier, février ou mars… Il faut que l’on garde de la vie même dans les moments les moins riants. On réfléchit donc à des navettes tard le soir, etc. Evidemment, l’été, il y a du monde ! En outre, avec le tram, le centre-ville va s’étendre progressivement, la place de la République va devenir un point de centralité. Dijon se confinait dans son secteur sauvegardé et avait du mal à franchir les portes du château !
VR&T : Des idées pour la suite ?
F. R. : Il y a bien sûr la question de la desserte de la gare TGV de Porte-Neuve, mais elle n’est prévue qu’à l’horizon 2025. Ça ne sera vraisemblablement pas moi qui le ferai, je ne mourrai pas maire de Dijon ! Quelqu’un s’y collera. Il faudra voir aussi si on peut boucler le tramway sur les boulevards au sud, c’est compliqué. En attendant, nous avons lancé des études d’extension sur Fontaine-d’Ouche, au sud-ouest, qui est une sorte de petite ville de 10 000 habitants à l’écart. Mais c’est un quartier très étendu où notre réseau de bus est déjà très performant. Il va être très compliqué à desservir pour satisfaire les habitants. Au sud, il ne faut pas aller trop loin. On rentrerait en compétition avec le train et nous ne le voulons pas. Une des hypothèses serait de rejoindre une halte ferroviaire sur la voie ferrée qui conduit vers Beaune. A l’est, nous allons aménager un nouveau parc technologique, et l’idée d’un prolongement est inscrite dans les schémas, mais il faudra affiner les études. Pour le moment, nous sommes concentrés sur la réalisation de ces 19 km, ce qui est déjà assez perturbant pour un maire qui se lance dans ce genre d’opération.
VR&T : Pourquoi ce partenariat avec Brest pour l’achat des rames ?
F. R. : Nous avons eu l’idée de partenariats dès le début pour essayer de diminuer les coûts. Il y a eu un premier partenariat d’ingénierie financière avec Besançon, et nous faisons dans le cadre d’Interreg un partenariat sur les centres de maintenance. Voyant les projets de trams fleurir après les élections municipales, je me suis dit : pourquoi est-ce qu’on n’essaierait pas d’acheter ensemble du matériel si on a les mêmes types de tram ? J’ai fait une réunion à Paris avec le maire de Tours, le maire de Besançon, le maire de Brest. J’avais convié aussi, parce que je ne voulais pas faire un club socialiste, le maire du Havre : ils m’ont dit a Havre qu’ils avaient des problèmes de dates, et il n’est pas venu. Là-dessus, Besançon n’a pas le même timing, et Tours se trouve confrontée au problème de l’alimentation par le sol. Nous nous sommes donc retrouvés avec Brest, et vu que Brest était en avance sur nous, nous nous sommes dit que c’était une bonne occasion d’accrocher notre wagon. Cela nous permettait de rattraper un peu notre retard. Nous avons repris le design de Brest : la seule chose que m’a demandée François Cuillandre, c’est de ne pas prendre sa couleur. Notre tram sera donc cassis.
Plongée dans les archives. Les élus avaient promis une ligne de tram, puis une deuxième Hélas, cette deuxième ligne a parfois eu bien du mal à être réalisée Si le tramway a fait une percée remarquée dans nos villes ces dernières années, de nombreux projets sont passés à la trappe en cours de route. Il y a bien sûr eu quelques abandons spectaculaires, comme Brest et Reims – projets réactivés depuis –, et plus récemment Toulon. Mais c’est surtout des plans d’expansion des réseaux existants qui ont dû être revus à la baisse. Surtout dans des agglomérations moyennes. Comme s’interrogeait il y a quelques mois le président du Syndicat intercommunal des transports urbains de la région de Valenciennes (Siturv), Francis Decourrière, après avoir dû transformer sa seconde ligne de tram en trolleybus, « y a-t-il une malédiction de la ligne 2 ? » Pas forcément… Il n’empêche qu’alternances politiques, problèmes techniques, insuffisances financières exacerbées par le désengagement de l’Etat et/ou tout simplement les résultats décevants d’une étude de fréquentation ont eu raison de bien des projets. D’autant que le (trolley)bus à haut niveau de service peut constituer une solution de repli plus qu’acceptable pour des lignes moins fortes. Même s’il est moins chic que le tram promis à l’origine ! Etat des lieux.
Lorsqu’elle a inauguré son tram sur pneus en 2002, Caen était la plus petite agglomération de France à s’offrir un TCSP lourd. Dès l’origine, il était prévu de compléter rapidement la première ligne, d’orientation nord-sud, par un second axe est-ouest. Mais le TVR caennais a connu de sérieux problèmes au démarrage, et il a coûté beaucoup plus cher que prévu. Les difficultés techniques et financières n’ont pas empêché le syndicat mixte Viacités d’entamer des études dès 2003. La situation n’a pas beaucoup évolué depuis. Le tram est un succès, mais Bombardier ne fabrique plus ce modèle et aucun autre véhicule existant n’est compatible. Difficile, donc, d’envisager ne serait-ce que l’achat de quelques rames pour décongestionner la ligne aux heures de pointe ! Pour la ligne 2, on se dirigerait vers un trolleybus en site propre. Décision l’an prochain.
Le plan de déplacements urbains (PDU) de 2001 de l’agglomération de Clermont-Ferrand envisageait un réseau de trois lignes de TCSP, jouant sur les troncs communs, à l’horizon 2010. La troisième a été rapidement oubliée. Mais quand la première ligne du Translohr a été ouverte fin 2006, le Syndicat mixte des transports local (SMTC) espérait pouvoir lancer la seconde assez rapidement. Englué dans une crise politique et financière, il en est aujourd’hui très loin. Il lui faut trouver 12 millions d’euros d’ici la fin de l’année, et il doit aussi assurer le financement de six rames supplémentaires. Une consolation pourtant : le tram sur pneus clermontois a trouvé son public, avec plus de 40 000 passagers par jour.
Le PDU de Nancy adopté en l’an 2000 prévoyait trois lignes de tram pour 2004… La version suivante, de 2006, se veut plus réaliste. Elle envisage toujours trois axes de TCSP, mais pour 2015. La première ligne de tram sur pneus, inaugurée en 2000 et finalement mise en service deux ans plus tard pour cause de problèmes techniques, transporte actuellement 50 000 personnes par jour (ce qui est toujours moins que les 54 000 attendues à l’origine par le Grand Nancy). Pour la deuxième ligne promise pour 2012, on ne parle plus de tram mais de trolleybus avec guidage optique. Quant à la troisième, sa réalisation pourrait être couplée avec une transformation de la ligne 1 en autre chose que l’actuel TVR.
A Orléans, la première ligne de tramway a été inaugurée en 2000. D’après les plans initiaux, la deuxième aurait déjà dû être ouverte à l’heure qu’il est. Mais les élections municipales de 2002 ont changé la donne. Après bien des hésitations, l’agglomération a relancé le projet, dont la longueur a été revue à la baisse. Il y aura donc bien un tramway sur l’axe est-ouest, maintenant prévu pour 2012.
La première ligne du « métro » de Rouen, un tramway nord – sud souterrain dans le centre-ville, remonte à 1994. Très vite, les autorités locales ont envisagé un prolongement sur un axe est-ouest. Lors des élections municipales de 1995, le socialiste Yvon Robert a proposé un « télébus », un téléphérique urbain automatique. Mais l’agglo a vite fait ses comptes… Etant donné le prix très élevé de la première ligne de « métro », elle ne pouvait se permettre une telle dépense. Rouen a donc inventé Teor, un bus à guidage optique en site propre.
Le cas de Saint-Etienne est un peu particulier. L’agglomération, qui a depuis les années 1980 modernisé et prolongé sa vieille ligne de tram (nord – sud), réfléchissait depuis longtemps à un axe est-ouest. Le PDU de 2004 a entériné le principe d’un TCSP est – centre – sud-est, dont les deux premiers kilomètres ont été ouverts sous la forme d’une antenne de tram fin 2006. Finalement, pour des raisons essentiellement financières, le reste de l’axe a été intégré au projet Beste, un (trolley)bus à haut niveau de service.
A Valenciennes, c’est le relatif succès du tram, inauguré en 2006 et prolongé jusqu’à Denain l’année suivante, qui a poussé le Siturv, le syndicat intercommunal des transports local, à voir plus grand. En 2006, il a annoncé une branche de tram vers le nord-est, là où il ne prévoyait qu’un (trolley)bus en site propre. Et, en 2007, il en a ajouté une autre vers l’est, là où on prévoyait la réouverture de la voie ferrée vers Mons. Finalement, ces deux branches, rebaptisées Valway, seront réalisées sous la forme d’un trolley à guidage optique. Contre-exemple : Le Mans, qui a ouvert son tramway en 2007, semble bien parti pour avoir deux lignes complètes avant la fin de la mandature. L’extension est certes modeste (4 km). Parmi les villes qui vont ouvrir un tramway ces prochaines années, Angers, Le Havre et Tours ont déjà une seconde ligne dans leurs cartons. A suivre !
De 980 m au départ, le tronçon APS passera à 2,3 km, ce qui oblige Alstom à modifier son plan de marche et à mobiliser des équipes supplémentaires Alors que les travaux de l’infrastructure du réseau sont largement avancés, le projet de seconde ligne de tram évolue encore. L’agglomération vient ainsi de valider une prolongation de l’alimentation par le sol qui concernera désormais tout le centre-ville d’Orléans.
A l’origine, l’APS devait être utilisée entre les places De-Gaulle (croisement avec la première ligne) et Halmagrand. Mais Serge Grouard, le maire d’Orléans, a fait pression pour que les caténaires soient supprimées entre la Madeleine et la station Vignat. Le tronçon APS passera ainsi de 980 m à 2,3 km, avec un coût supplémentaire de 4 millions d’euros pris en charge par Orléans.
Charles-Eric Lemaignen, président de l’Agglo, a précisé que « cette prolongation ne modifie pas le calendrier ». Pourtant, le planning initial a déjà été chamboulé, avec une mise en service repoussée à juin 2012. Ce retard a nécessité un avenant de 3,3 millions d’euros au marché signé avec Alstom, lequel doit modifier son plan de marche et mobiliser des équipes complémentaires.
Certains élus s’alarment d’ailleurs d’une certaine dérive des coûts, avec une addition finale qui dépasse les 320 millions d’euros (valeur 2006). Le projet pourrait encore connaître des évolutions. Une enquête publique s’est achevée le 20 juillet pour modifier le tracé à l’est, sur Saint-Jean-de-Braye. De même, des évolutions pourraient toucher le tronçon de la rue des Carmes, à Orléans, où la ville projette, en parallèle du tram, une grande opération de restructuration urbaine. Il faudra donc attendre l’automne pour connaître un projet définitif.
Bombardier et Siemens ont présenté, en maquette à échelle réduite, leurs futurs tramways « à plancher bas intégral » : Flexity 2 pour le premier, Avenio pour le second Avec le Flexity 2, Bombardier suivra désormais la logique de « plateforme », également adoptée par ses concurrents Alstom et Siemens, alors que sa génération actuelle (Flexity Outlook) s’inscrit plutôt dans un concept de « famille ». Ainsi, pour réduire les coûts, les 90 % des éléments constitutifs d’un matériel livré au client seront-ils désormais standards. Pourrait-t-on refaire, dans ces conditions, un matériel aussi singulier que le « tram maritime » de Marseille ? Une chose est sûre, le constructeur a toutefois prévu la possibilité d’une forte « personnalisation » de ses produits, avec le libre choix de la forme du nez (dans la limite, bien sûr, des réglementations en vigueur), en vue de pouvoir notamment répondre aux exigences particulières des élus français. Siemens proposant aussi, désormais, cette latitude, les trois grands constructeurs se retrouvent donc autour d’une volonté commune de toujours mieux prendre en compte ces exigences. Bien sûr, Bombardier garde le bogie « à vrais essieux » et à deux étages de suspension qui a fait son succès, « passant » simplement la suspension en dessous et adoptant des moteurs de traction refroidis par eau pour gagner encore de la place. En revanche, l’architecture de la rame évolue sensiblement. Les modules sur bogie sont allongés (et accueillent 16 sièges), tandis que les caisses-ponts raccourcissent. Une nouvelle répartition dans l’espace des différents équipements permet une réduction du nombre de sièges implantés « sur podeste ». La cabine de conduite tout comme l’électronique de puissance sont aussi repensées. La fameuse ligne de Blackpool (Grande-Bretagne) recevra 16 rames Flexity 2 pour une valeur de 33 millions d’euros…
Avec l’Avenio, Siemens invente un successeur au Combino avec lequel le constructeur aura, comme l’on sait, joué de malchance. Le rappel des rames sujettes aux fissurations de leurs structures de caisse, dont la modification dans les usines d’Uerdingen (Allemagne) et de Vienne doit s’achever en octobre prochain, lui a coûté quelque 500 millions d’euros (!), l’obligeant, par exemple, à transporter les véhicules d’Hiroshima jusqu’à Vienne… On dit d’ailleurs que le constructeur se montrerait désormais plus sélectif dans ses réponses aux appels d’offres. Les douze Avanto pour Mulhouse (ligne de Kruth) pourraient être ainsi les derniers… En définitive, Siemens a beaucoup appris de cette malheureuse expérience du Combino. Par exemple, il a pu longuement analyser les sollicitations auxquelles étaient soumis ses tramways sur treize réseaux différents. Déjà, pour les Combino dits « Plus » de Budapest et d’Almada, le constructeur avait abandonné la technique de la structure aluminium boulonnée au profit du châssis en acier soudé. L’Avenio reprendra naturellement ce choix. Ce tramway, d’architecture « articulée simple » et non plus « multi-articulée », se caractérisera par une construction modulaire, disponible en deux largeurs : 2,30 m ou 2,65 m. Avec des modules de 9 m de long, il pourra être proposé en versions de 18 à 72 m. A noter qu’il n’existera plus qu’un seul type de module, et qui sera systématiquement monté sur bogie : c’est donc la fin des caisses-ponts ! L’avantage réside dans une meilleure répartition des charges à l’essieu (qui n’excéderont pas 10 t) sur toute la longueur de la rame, améliorant le comportement dynamique et diminuant les usures. Avec l’Avenio, Siemens entend proposer un produit capable de négocier au mieux les voies des réseaux anciens incorporant des courbes de très faible rayon et des déclivités relativement importantes. Pour la motorisation, le constructeur reste en revanche fidèle à celle du Combino, dont quelque deux mille unités continuent de donner satisfaction sur une quinzaine de réseaux. Les premiers Avenio, destinés à Tel Aviv, seront les plus grands tramways jamais construits dans le monde, avec une longueur de 72 m, une largeur de 2,65 m et une capacité unitaire de 506 voyageurs…
Pendant un an, la RATP et Alstom expérimenteront en service commercial un tramway Citadis équipé de supercondensateurs sur la ligne T3 du réseau francilien Si le projet Steem, pour système de tramway à efficacité énergétique maximisée (prononcer « stim » ou « stem »), a été présenté à la presse le 3 juillet 2009 par la RATP et Alstom, c’est que son expérimentation va maintenant pouvoir commencer avec des voyageurs pour une année, après un an et demi de recherches et d’essais sur les sites Alstom de Tarbes, La Rochelle et Saint-Ouen, puis sur la ligne T3 à Paris. Dans le cadre de ce partenariat entre la RATP, l’Inrets et Alstom Transport, la rame 301, l’une des 21 du parc de Citadis 402 desservant les boulevards des Maréchaux, a été équipée de 48 modules de supercondensateurs (15 kg pièce) fournis par Batscap (groupe Bolloré) pour le stockage de l’énergie à bord. Résultat : une tonne de plus en toiture, où un rhéostat de freinage a été enlevé, un convertisseur déplacé et le pantographe surélevé. La deuxième réalisation liée à ce projet est une station de recharge rapide – dite « biberonnage » – à l’atelier de maintenance RATP de Lucotte, dans le XVe arrondissement de Paris. Le tout visant un double but : d’une part, tester une solution innovante permettant aux trams de circuler sans ligne aérienne de contact (LAC), avec recharge rapide et abaissement automatique du pantographe ; d’autre part, évaluer les économies réalisées grâce au stockage, à bord du tram, de l’énergie récupérée lors du freinage. C’est pourquoi ce projet, chiffré à moins de 4 millions d’euros et labellisé par le Predit, est subventionné par l’Ademe à hauteur de 30 %. A la différence du récent Citadis de Nice, équipé de batteries nickel-métal hydrure (NiMH), le projet Steem met en œuvre des supercondensateurs dont la capacité est de l’ordre du million de fois celle des petits composants présents dans tous les circuits électroniques ! Avec des performances « remarquables », selon Jean-Louis Cibot, responsable du matériel roulant fer RATP, qui précise qu’en autonomie la rame équipée peut franchir 400 m, soit une interstation sur la ligne T3, avec une vitesse maximale de 30 km/h (pour une puissance légèrement supérieure à 0,5 MW). Encore « émergente » pour François Lacôte, directeur technique d’Alstom Transport, cette technologie est de plus en plus performante (sur la rame 301, la capacité des supercondensateurs doit être accrue début 2010, l’énergie stockée passant de 1,6 kWh à 2 kWh). Présentant une résistance interne très faible, les supercondensateurs autorisent le passage d’intensités très importantes pendant les 20 secondes que dure un « biberonnage » et sont donc plus adaptés pour des charges répétitives que les batteries. François Lacôte souligne que « cette expérimentation n’est qu’une étape » pour Alstom, qui, dans l’optique de diminuer l’impact visuel des tramways, a aussi en catalogue son alimentation par le sol (APS, en service à Bordeaux et adopté par Reims, Angers, Orléans, Dubaï et Brasilia), pouvant être combinée aux supercondensateurs dans le projet Flytram. Par ailleurs, Alstom n’abandonne pas la piste des batteries et étudie l’application des lithium-ion aux tramways (entre autres), permettant des charges plus élevées, donc plus d’autonomie. Côté économies d’énergie, « l’ensemble du parc ferroviaire de la RATP – métros, RER et tramways – est équipé de dispositifs permettant la récupération d’énergie lors du freinage », a rappelé Jean-Louis Cibot. Mais « pour qu’il y ait récupération en ligne, il faut qu’il y ait du matériel en train de tractionner lorsqu’un autre freine ». Et comme ce n’est pas toujours le cas, l’économie se chiffre statistiquement à 15 %. A ce problème d’ordre statistique, Alstom répond par sa solution Hesop, des sous-stations réversibles qui peuvent réinjecter l’énergie de freinage des tramways dans le réseau électrique lorsque les autres tramways ne sont pas demandeurs. Mais sans intervenir sur les infrastructures, on peut aussi stocker l’énergie de freinage sur le véhicule pour une consommation immédiate ou ultérieure (en marche autonome, par exemple). Une solution classique est le volant d’inertie, testé par Alstom à Rotterdam (1999) : « Ça a assez bien marché », juge François Lacôte. Avec les supercondensateurs, les promoteurs de Steem espèrent cette fois des économies d’énergie jusqu’à 30 %. Si la ligne T3 a été choisie pour cette expérimentation, c’est parce qu’elle présente des « caractéristiques similaires à beaucoup de lignes de tramway », indique Jean-Louis Cibot : du pont du Garigliano à la porte d’Ivry, elle compte 17 stations sur 7,9 km et transporte jusqu’à 120 000 voyageurs par jour, ce qui en fait une des plus chargées de France. Pour autant, « il n’est pas question de transformer le parc T3 » en les équipant de supercondensateurs, « ce sera pour des lignes nouvelles ». Et comme il y a actuellement en Ile-de-France autant de lignes de tram en projet qu’il y en a en service, les perspectives sont intéressantes. « Consommer 15 % d’énergie en moins d’ici 2020 représente une belle économie si l’on sait que la facture énergétique de la RATP est de 210 millions d’euros par an », a conclu Yves Ramette, directeur général adjoint de la RATP, lors de l’aller et retour organisé pour la presse dans le tram équipé.
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