L'actionnaire principal de la SNCM, Transdev, a été débouté par la justice, le 18 avril, après un premier revers… …au sein du conseil de surveillance, a échoué cette semaine à reprendre le contrôle de la compagnie maritime marseillaise, dont il désapprouve la stratégie.
Faute d'avoir réussi à s'imposer lors du conseil du 14 avril, Transdev avait saisi en référé le tribunal de commerce de Marseille pour demander la désignation d'un mandataire aux fins de convoquer une assemblée générale pour révoquer le président du conseil de surveillance, Gérard Couturier. Motif avancé: "revenir à une situation de gouvernance normale". Car celui-ci, qui siège parmi les représentants de Transdev, est de fait un allié objectif de la direction actuelle.
Mais le tribunal ne lui a pas donné gain de cause, considérant que « la société SNCM fonctionne dans le respect des règles statutaires », et « qu'il y a donc lieu de débouter Transdev de toutes ses demandes ». Le requérant, argue-t-il, "n'établit pas la réalité d'un blocage des organes de gestion (…) pas plus qu'il ne justifie d'un trouble ou d'un préjudice » à « faire cesser sans délai ». En outre, l'actionnaire majoritaire aura la possibilité d’« exprimer son point de vue » au cours de « l'assemblée générale ordinaire qui doit se tenir au plus tard le 30 juin 2014 ».
Le service d'accès au Mont-Saint-Michel (Manche) en calèches a, en partie,… …« repris le 14 avril avec une calèche. L'objectif est un retour à un service complet (quatre calèches) pour l'été », a indiqué Régina Dutacq directrice des services Transdev au Mont.
Le service s'est interrompu, le 9 décembre, en raison d'un conflit entre la société, filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts, et l'éleveur propriétaire des chevaux. Un procès repoussé à plusieurs reprises doit avoir lieu le 23 mai devant le tribunal de commerce de Paris à ce sujet.
Mais face à la pression des collectivités locales qui lui ont confié ce service et aux pénalités financières qu'elles lui réclament, Transdev a décidé d'acheter ses propres chevaux et d'embaucher un soigneur chargé de remettre en place le service.
Selon Me Patrick de Fontbressin l'avocat de l'éleveur avec qui Transdev est en conflit, son client met en cause la "compétence" des cochers de Transdev et craint pour la "santé des chevaux".
Le conseil de surveillance de la SNCM a refusé le 14 avril la convocation d'une assemblée générale souhaitée par l'actionnaire majoritaire Transdev pour évincer la direction actuelle… Le PDG de Transdev Jean-Marc Janaillac a annoncé, dans un communiqué, qu'il allait "saisir le président du tribunal de commerce afin d'obtenir la convocation d'une AG", dans le but de révoquer le président du conseil, Gérard Couturier, représentant de Transdev, mais "allié objectif" du président du directoire, Marc Dufour, selon un syndicaliste. Chose faite dès le 15 avril : le tribunal de commerce de Marseille a été saisi.
Le groupe de transport public (66% du capital de la SNCM, 7 sièges) souhaite ainsi reprendre la main au sein du conseil de surveillance, où il peut aujourd'hui être mis en minorité par les représentants des employés et des actionnaires salariés (9%, 4 sièges) et l'État (25%, 3 sièges). "Le refus du conseil de surveillance d'autoriser la convocation de cette assemblée générale illustre une nouvelle fois le caractère totalement anormal de la gouvernance de la compagnie", estime Transdev. "Cette démarche vise à revenir à une situation de gouvernance normale, qui permette à Transdev d'exercer ses droits en tant qu'actionnaire majoritaire au sein du conseil de surveillance et ne pas être entraîné contre sa volonté dans une stratégie sans issue pour la SNCM elle-même et de nature à compromettre le redressement de Transdev et l'avenir de ses 86.000 salariés", assure le groupe, hostile au plan de redressement engagé par la direction actuelle.
L’opérateur de transport public Transdev a présenté le 9 avril ses résultats 2013. Les pertes nettes atteignent 130 millions d’euros contre 390 millions en 2012. class= »MsoNormal »>
« S’il reste négatif, notamment en raison de l’impact des résultats de la SNCM, ce résultat est supérieur à ce qui était prévu dans le cadre du redressement », indique Jean-Marc Janaillac, le PDG du groupe.
Transdev a réduit sa dette, la faisant passer de 1,9 milliard à 1,1 milliard d’euros aujourd’hui. Ce redressement financier a été possible grâce à l’amélioration des résultats et à l’augmentation du capital de 560 millions d’euros consentis par les actionnaires, Caisse des dépôts et Consigantions et Veolia Environnement. Même s’il a pris du retard, le programme de cession d’actifs y a aussi contribué : les activités en Belgique viennent d’être vendues, et la cession des actifs en Suède et en Finlande devrait aboutir dans le courant de l’année.
Transdev va désormais se concentrer sur les pays européens « matures », en premier lieu la France (Un pays qui pèse de plus en plus dans le chiffre d’affaires avec la politique de cessions d’actifs à l’étranger) et les Pays-Bas. Le groupe va cibler aussi « les pays développés à potentiel comme les Etats-Unis et l’Australie, enfin les pays émergents, comme l’Amérique Latine et l’Asie ».
L’année dernière, Transdev a également achevé sa réorganisation avec notamment la restructuration autour de 16 pôles régionaux « implantés au plus près des équipes ». Parmi les nouveautés, le groupe a également créé une direction de la performance « qui témoigne de la priorité donnée à l’amélioration de la performance des opérations », souligne Jean-Marc Janaillac.
Cette année, la priorité est donnée à la poursuite de la stratégie sur le métier ainsi qu’au redressement financier. Transdev va notamment continuer à revoir tous les contrats déficitaires en France car il n’est pas question de perdre de l’argent. Pas question non plus, selon Jean-Marc Janaillac, de « se faire plus grand que l’on est », référence directe à son principal concurrent Keolis qui mène une politique de développement au pas de charge mais parfois au détriment, laisse-t-il entendre, de ses finances. A Valenciennes, Transdev a trouvé un accord avec la collectivité pour sortir du contrat qui sera remis en jeu à la fin de l’année. Autre exemple compliqué, à Reims par exemple, Transdev ne souhaite pas sortir du contrat mais en revoir les avenants.
Le groupe a plusieurs grands rendez-vous programmés en 2014, dont la réponse à l’appel d’offre de Bordeaux et le renouvellement du contrat de Dublin. Il va également participer à la mise en service du métro de Mumbai avant l’été, du tramway de Besançon et d’une nouvelle ligne de tramway à Grenoble.
Cette année devrait être celle du retour à l’équilibre, soit avec un an d’avance par rapport aux projections initiales.
Pour en savoir plus : Retrouvez également l’actualité de Transdev et ses projets de développement dans le transport à la demande et dans les liaisons par autocar dans le prochain numéro de Ville, Rail & Transports de mai.
Les syndicats de la SNCM ont suspendu le 1er avril le mouvement de grève entamé le 26 mars après avoir obtenu des garanties de l'actionnaire principal Transdev sur l'avenir de la compagnie maritime marseillaise. « Le groupe Transdev a garanti par courrier à l'Etat qu'il n'enclencherait aucune procédure collective devant le tribunal », a indiqué à l'AFP Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC des officiers, à l'issue d'une AG commune des organisations.
Après un conflit de près de dix jours début janvier, la CGT (majoritaire), le SAMMM (Syndicat autonome des marins de la marine marchande), la CFDT, FO et, pour l'encadrement, la CFE-CGC avaient décidé de lancer un nouveau mouvement face aux « menaces graves et imminentes » pesant sur l'opérateur historique des lignes Corse – continent.
Au fil des conseils de surveillance, Transdev (66 %), filiale de la Caisse des dépôts (CDC) et de Veolia Environnement, a affiché son hostilité croissante vis-à-vis du plan de redressement de la société, qu'il estime « fragile ».
Les syndicats ont également obtenu la tenue d'une table ronde sur la question de l'actionnariat, avec la nomination d'un coordinateur, ainsi qu'une réunion avec les équipes du nouveau Premier ministre Manuel Valls, des ministres des Transports et des Finances « dans les trois semaines à venir ».
Après un conflit de près de dix jours début janvier, les syndicats de la SNCM répètent l'exercice au vu de "l'évolution inquiétante", à leurs yeux, de ces dernières semaines : ils ont entamé le 26 mars un mouvement de grève… pour pousser le gouvernement à chasser l'actionnaire principal Transdev, face aux "menaces graves et imminentes" qui pèsent sur la compagnie maritime marseillaise. Aux manettes dans le conflit : la CGT (majoritaire), le SAMMM (Syndicat autonome des marins de la marine marchande), la CFDT, FO et, pour l'encadrement, la CFE-CGC.
Au fil des conseils de surveillance, Transdev (66%), filiale de la Caisse des Dépôts (CDC) et de Veolia Environnement, a en effet affiché son hostilité croissante vis-à-vis du plan de redressement de la société, qu'il estime "fragile".
Si la commande de quatre navires au chantier naval STX de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a été amorcée, les salariés craignent que, dans un tel contexte, elle ne puisse aboutir d'ici fin juin, comme le prévoit le calendrier entériné en janvier.
Ils réclament donc "la mise en oeuvre dans les meilleurs délais de la sortie de Transdev par la mise en place d'un actionnariat provisoire" avec l'entrée en direct de la CDC, et parallèlement la recherche de nouveaux partenaires. Et en appellent à l'Etat, actionnaire direct à 25% de la SNCM, mais aussi indirect via la CDC.
Le 25 mars, le groupe Transdev, défendant sa position dans le dossier, avait assuré se tenir "à la disposition des investisseurs qui seraient intéressés à la reprise de sa participation", qu'il compte céder "pour une somme symbolique et en abandonnant ses créances".
La SNCM, soumise à une double condamnation de Bruxelles à rembourser 440 millions d'euros, est engagée dans un plan de redressement qui prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d'effectifs à hauteur de 500 postes (sur 2.600), le tout pour obtenir une meilleure productivité et remettre l'entreprise à flot.
Depuis l’interruption du service des calèches qui circulaient entre le Mont-Saint-Michel et les parkings installés à proximité, Transdev est dans le collimateur du syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel. « Depuis le 9 décembre 2013, le non-respect de cet engagement, par Transdev, fait courir des pénalités à hauteur de 500 euros par jour », indique le syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel qui a confié cette mission à la filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts. « Ces pénalités viendront s'ajouter à celles déjà versées par Transdev en 2012 et 2013, pour un montant global de 1,27 million d'euros ».
Le service des calèches est interrompu, depuis le 9 décembre, en raison d'un conflit entre Transdev et l'éleveur qui lui fournissait les chevaux. Une audience qui devait se tenir le 17 mars, entre les deux protagonistes, devant le tribunal de commerce de Paris a été reportée pour la troisième fois. Elle est maintenant programmée pour le 21 mars.
C’est en avril 2012 que des modifications ont été apportées par les autorités locales dans la desserte du site du Mont-Saint-Michel. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le Mont-Saint-Michel attire chaque année de 2,5 à 3 millions de touristes.
Les voitures ne peuvent plus se garer au pied du mont, mais doivent stationner sur la côte, dans des parkings situés à au moins 2 km du rocher. Transdev avait alors remporté la gestion du stationnement payant et de l'acheminement des touristes en leur proposant au choix des bus gratuits ou des navettes à cheval payantes.
Ce service hippomobile devait, au départ, fonctionner avec six maringotes, des navettes spécialement conçues pour cette desserte, à deux étages (dont le supérieur à impérial) d’une capacité de 50 personnes chacun. Mais elles ne se sont pas révélées suffisamment résistances et ont été rapidement retirées du service. « Les ingénieurs considèrent en effet que les tests de résistance effectués sur les prototypes n'ont pas été totalement probants et l'opérateur a préféré renoncer à leur utilisation par principe de précaution », avait indiqué l’entreprise, en août 2012. « On travaille sur une nouvelle navette hippomobile qui pourra être mise en service d'ici 2014 », avait-elle assuré. En attendant « dès fin 2012, on proposera un véhicule hippomobile provisoire, plus classique », de type calèche, capable de transporter « une vingtaine de personnes, afin de faire travailler les chevaux meneurs qui devaient tracter les attelages ». Ce sont elles qui circulaient encore en décembre 2013, avant le conflit entre Transdev et l’éleveur de chevaux.
Depuis le 18 mars, le réseau de Saint-Dizier, géré par Veolia Transdev, propose des histoires à lire dans ses bus. Non pas à travers des livres ou des magazines mis à la disposition des passagers, mais sur leurs téléphones portables. Depuis le 18 mars, le réseau de Saint-Dizier, géré par Veolia Transdev, propose des histoires à lire dans ses bus. Non pas à travers des livres ou des magazines mis à la disposition des passagers, mais sur leurs téléphones portables. Le voyageur n’a qu’à photographier, flasher comme disent les spécialistes, un code en 2D pour accéder à un site où il pourra télécharger une histoire. Découpées en feuilleton, suffisamment courtes pour être lues pendant un trajet en bus, les dix histoires proposées sont contemporaines aussi bien dans le ton que dans les sujets abordés.
Le principe est le même que celui du feuilleton au XIXe siècle. Les romans d’Alexandre Dumas ou d’Eugène Sue, par exemple, étaient découpés en chapitres et publiés dans les journaux de l’époque tels que Le Temps ou Le Siècle.
Aujourd’hui, c’est un partenariat noué en 2009 entre SFR, Veolia Transdev et SmartNovel qui permet de proposer des textes à lire aux voyageurs. « J’ai découvert ces histoires il y a quelques années à Nice, sur le réseau de bus de l’agglomération, explique François Lourdelet, directeur de Ticéa. Mais je ne connaissais pas le nombre de clients qui possédaient un smartphone. Après m’être renseigné auprès des opérateurs, j’ai découvert que 40 % de la population locale était équipée. » Suffisant pour proposer ce service. « C’est un moyen de faire lire les plus jeunes en sortant des auteurs classiques », poursuit le directeur de Ticéa. Les histoires sont construites pour être lu en 30 minutes. Mais comme elles sont téléchargées sur le portable, leur lecture peut se poursuivre partout, à la maison, le soir par exemple. SmartNovel s’appuie aussi sur le principe de séduction des séries télé et de leur héros. « Le lecteur devient accro aux personnages, veut les retrouver, de savoir comment ils évoluent dans l’histoire », explique Véronique Girard, directrice littéraire de SmartNovel.
La Stac, filiale de Veolia Transdev, associée à la communauté d’agglomération du Grand Chalon (Chalon-sur-Saône avec ses 110 000 habitants répartis dans 39 communes), et aux Autocars Girardot (délégataire des transports) a fait appel aux services de Jean-Baptiste Adolphe Michel (JBAM) pour un clip publicitaire. La Stac, filiale de Veolia Transdev, associée à la communauté d’agglomération du Grand Chalon (Chalon-sur-Saône avec ses 110 000 habitants répartis dans 39 communes), et aux Autocars Girardot (délégataire des transports) a fait appel aux services de Jean-Baptiste Adolphe Michel (JBAM) pour un clip publicitaire. Le basketteur vedette du club Elan Chalon (Pro A) y vante le réseau de bus Zoom qui a lancé en septembre 2012 son BHNS baptisé Flash. Le sportif emprunte le bus entre la gare et la salle d’entraînement, alors que trois coéquipiers de l’Elan, embauchés eux aussi pour le tournage, circulent en voiture. On vous laisse imaginer qui arrivera à l’heure…
Déjà en 2007, les joueurs avaient participé à la campagne locale « Respecte ton bus ». Cette année, avec « Joue-la comme JBAM », « l’idée est d’inciter les habitants à privilégier le bus pour leurs déplacements dans l’agglomération, voir au-delà grâce à l’intermodalité possible avec le train, explique Ludovic Jourdain, directeur de la Stac. Les basketteurs professionnels de l’Elan Chalon transmettent un message avec humour, sans se prendre au sérieux. D’ailleurs lors du tournage les passants les interpellaient, ils ont su rester disponibles pour répondre aux sollicitations tout en humour. Grâce à eux, davantage de personnes auront envie de voir le film, et, j’espère prendre le bus. »
Le réseau Zoom enregistre aujourd’hui sept millions de voyages par an soit 23 000 voyages par jour. La Stac s’est engagée auprès du Grand Chalon sur une fréquentation de 9 millions de voyages annuels en 2018. Quant au BHNS, avec 4 200 voyages quotidiens dès son lancement, il atteint aujourd’hui 4 700 voyages, soit une progression de 12 %.
Un peu plus de cent jours après sa prise de fonction, le PDG du groupe qu’il faut désormais nommer Transdev dévoile les axes de sa politique destinée à redresser l’entreprise qui sort d’une fusion éprouvante avec Veolia. Ville, Rail & Transports. Après une période d’immersion d’un peu plus de trois mois, est-ce que vous avez découvert une entreprise conforme à ce que vous imaginiez de l’extérieur ou bien complètement différente et en quoi ?
Jean-Marc Janaillac. Les deux ! C’est effectivement une situation difficile sur différents plans : financier avec une dette d’1,9 milliard en 2012, très importante par rapport au résultat, donc difficilement soutenable ; au plan des résultats économiques, puisqu’ils sont très impactés par une dépréciation d’actifs liée au fait que lors de la fusion, au moment haut d’un cycle, leur valorisation avait été boosté, donc c’est le retour à la réalité. Indépendamment de cela, des résultats opérationnels courants négatifs : 380 millions d’euros de pertes, dont 320 de dépréciation d’actifs. 60 millions c’est trop, mais c’est redressable. Sur un plan commercial, beaucoup de contrats perdus l’année dernière. Enfin, des équipes avec un moral morose, assez pessimiste. Tout cela ne m’a pas surpris. En revanche, en me rendant sur le terrain en France et à l’étranger, j’ai vu des choses que je n’attendais pas : des gens beaucoup plus jeunes que ce que j’imaginais, des savoirs opérationnels et des expertises techniques pointus, efficaces, en particulier dans le marketing, les services numériques, le transport à la demande. Enfin, des cadres motivés pour repartir, ayant envie de se battre et l’espoir de retrouver un sens, une direction, une stratégie. De là est née une conviction, que j’ai appliquée dans un certain nombre de domaines : aller vite car il y a un vrai potentiel de redressement, mais il y a eu trop d’attente. Dans beaucoup de domaines, des tas d’études avaient été faites, des projets, des travaux de consultants qui n’avaient pas été mis en œuvre. J’ai décidé de ne pas repasser trois à six mois à les refaire. Ce n’est pas l’intelligence qui a manqué dans l’entreprise, mais l’esprit de décision…
VR&T. Ce qui a bloqué par le passé, c’était le processus non finalisé entre les deux actionnaires. Il ne l’est pas complètement ; pourtant, vous avancez, c’est une façon assez différente de voir les choses…
J.-M. J. Il y a eu toute une période grise, Veolia Environnement (VE) était présent mais partant, on attendait les conditions de son départ. La signature de l’accord entre la Caisse des Dépôts et Veolia a donné des perspectives claires. L’objectif est que ce soit finalisé avant le 30 juin. Par ailleurs, quand on change d’équipe, c’est pour avoir une vision, une attitude, un management un peu différent… On peut être un peu plus volontaire vis-à-vis des actionnaires.
VR&T. Vous parliez tout à l’heure du programme de cession, pouvez-vous nous dire quelle taille vous visez et quelles cessions sont prévues ?
J.-M. J. Le programme de cessions poursuit deux objectifs : nous désendetter et nous donner les moyens de financer le développement organique sur notre périmètre recentré. L’objectif est d’avoir une activité un peu supérieure à 6 milliards d’euros, soit une attrition relativement importante, puisque le chiffre d’affaires 2012 est à 7,567 milliards sans les actifs en vente des pays d’Europe centrale et orientale ni la SNCM (qui retourne dans le giron de VE, ndlr), et à 8,1 milliards avec, soit une croissance de 2,3 % par rapport à 2011. À 6 milliards, nous restons une des grandes entreprises du secteur. Par ailleurs, l’international est à 60 % donc la France, mécaniquement, augmente à 40 %. Les autres principaux pays seront les États-Unis et les Pays-Bas, mais nous serons présents dans 17 pays au total (contre 27 actuellement, ndlr), des zones matures ou en développement. Concernant les cessions, nous finalisons la vente de nos activités dans les Pays de l’Est (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Serbie, Croatie, ndlr) à Deutsch Bahn, des activités représentant 250 M€ de CA. Cette décision est antérieure à mon arrivée. Pour le reste, le Comex avait approuvé une liste, on y va ! On constitue des « data rooms » pour aller vendre des actifs en Allemagne, Finlande, Suède, Belgique et la partie Veolia des Pays-Bas, un total de 1,490 milliard d’euros de CA, le principal étant en Allemagne. Ce sont des pays où soit la rentabilité est difficile, soit pour lesquels la lourdeur des investissements rend difficile la gestion de notre présence tout en se développant ailleurs. C’est typiquement le cas de l’Allemagne.
VR&T. Pourquoi les Pays-Bas, c’est un des marchés où vous êtes fort ? L’intégration n’était pas satisfaisante ?
J.-M. J. Premièrement, il n’y avait pas d’intégration du tout entre Connexxion et Veolia Pays-Bas. Deuxièmement, aujourd’hui on a plus de 50 % de parts de marché aux Pays-Bas. Tout garder donnerait une position très forte, même un peu dominante dans un marché extrêmement concurrentiel, et donc un poids dans l’ensemble un peu disproportionné par rapport à la taille du pays. Avec Connexxion, nous resterons leader avec 38 % de parts de marché.
VR&T. De la même manière, vous avez dû lister les pépites à faire fructifier… En dehors des États-Unis et de l’Australie, où sont-elles ?
J.-M. J. On a une présence en Europe avec la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et le Portugal, pays où le travail à faire, c’est de l’organisation, de la relance commerciale, de l’innovation, etc. Et puis on a des opérations aux États-Unis, en Australie, en Asie, au Chili, pour lesquelles il y a des perspectives de développement importantes. Nous utiliserons la dynamique propre de ces pays pour accroître nos implantations.
VR&T. Vous y serez très agressifs ?
J.-M. J. Commercialement oui, financièrement non ! L’agressivité portera plus sur la capacité d’innovation pour répondre aux besoins des clients. On ne cassera pas les prix.
VR&T. Sur l’Asie, vous avez une joint-venture (JV) avec la RATP dont le patron a manifesté son souhait de la récupérer, qu’en pense le patron de VTD ?
J.-M. J. Nous essayons de voir dans quelles conditions il est possible de continuer à travailler ensemble en Asie. Parce qu’il y a une bonne complémentarité entre les entreprises et que ça ne paraît pas illogique de voir deux entreprises françaises qui, sur des marchés tiers, ne se font pas une concurrence stérile – je pense à d’autres cas ailleurs – et qui regroupent leurs forces d’une maison France.
VR&T. Est-ce qu’on ne pourrait pas extrapoler cette logique puisqu’on a trois groupes contrôlés par l’Etat pour imaginer qu’on ait une instance – ou peut-être l’Agence des participations de l’Etat – qui déterminerait qui est le mieux placé sur chaque grand appel d’offres pour y aller seul ?
J.-M. J. Il ne faut rien de systématique sur ces questions-là. Les trois groupes ont certes des participations directes ou indirectes de l’État, mais sont positionnés de façons différentes. C’est bien de voir des entreprises françaises exporter le savoir-faire dans le grand international. Chacune doit avoir la liberté de ses opérations, de sa vision stratégique globale. Il y a des zones de croissance sur lesquelles VTD ne souhaitera pas s’implanter parce que des entreprises françaises y sont déjà, comme les pays du Golfe.
VR&T. Mais sur les zones où vous seriez tous les trois intéressés, est-ce que ça ne fait pas un peu désordre vu de l’étranger de voir trois Français contrôlés par l’État se chamailler ? Par ailleurs, ça vous oblige parfois à rogner les marges…
J.-M. J. C’est compliqué d’organiser les réponses aux appels d’offres et ce n’est sûrement pas au service de l’Agence des participations de l’État de le faire. Ce sont des questions qu’on peut se poser… Les réponses ne sont ni simples, ni évidentes. Il faut trouver des réponses qui assurent à la fois aux entreprises l’autonomie nécessaire à leur développement et qui font en sorte que la maison France ne se trouve pas en opposition frontale sur des marchés lointains. La question a une certaine pertinence, je ne sais pas complètement y répondre.
VR&T. En France, pas mal de contrats ont été perdus récemment, y compris des symboliques comme Strasbourg ; les élus se plaignent d’avoir perdu confiance dans le groupe, comment comptez-vous la restaurer, cette confiance ?
J.-M. J. Ils disaient avoir perdu confiance, premièrement, parce qu’ils avaient des questions sur l’avenir de l’actionnariat et la pérennité du groupe, inquiétude qu’ils n’ont plus ; deuxièmement, par crainte de démotivation de nos équipes ; or les choses sont claires avec la présentation de nos axes stratégiques. Troisièmement, nous avons une concurrence très active de Keolis, et dans certains cas, anticoncurrentielle. Sur le dossier de Strasbourg, nous avons déposé une plainte à l’Autorité de la concurrence. Si SNCF Partenariats et Keolis ont gagné, à écouter les élus, c’est grâce à la capacité d’ajouter l’offre ferroviaire nationale et de créer des liens, critère qu’ils sont les seuls à remplir. Nous souhaitons donc que les choses soient clarifiées. Ceci étant, à Grenoble, nous sommes entrés le 25 mars en négociations exclusives, et je ne vois pas ce qui pourrait empêcher qu’on se mette d’accord. Cet exemple montre qu’avec un actionnariat stabilisé et des nouveaux axes de travail, on est capables de redonner confiance à des élus qui s’interrogeaient.
VR&T. Avez-vous lancé la renégociation des contrats français déficitaires et quel nouveau cap entendez-vous donner à la France ?
J.-M. J. Nous sommes handicapés en France par des pertes sur un certain nombre de gros contrats. Nous avons commencé à rencontrer les élus et à chercher des solutions acceptables pour tous, permettant de revenir à une situation moins difficile économiquement et socialement. Une dizaine de contrats sont concernés, tout sera fait dans un esprit de transparence et de dialogue. Quant à l’organisation, l’idée est de resserrer le Comex – passé de 10 à 8 –, le renouveler pour symboliser le nouveau départ, le féminiser aussi : l’état-major était à 100 % masculin ! La nouvelle directrice France, Laurence Broseta, vient de l’extérieur tout en connaissant bien le secteur, pour faire une véritable intégration des équipes. Dans mon tour de France, j’ai trouvé beaucoup de savoir-faire, mais fonctionnant beaucoup en silo avec peu de partage entre nos opérations. Donc un des axes de notre politique, c’est de faire mieux partager les expériences. Le projet de réorganisation qui avait été lancé début 2012 est mis en œuvre. Il permettra de simplifier le système actuel – filiales, pôles régionaux, directions régionales, direction France et direction corporate – et de rapprocher l’organisation du terrain. Au lieu de 7 régions et 36 pôles, nous gardons 16 pôles régionaux dont 4 pour l’Île-de-France tout en laissant une forte autonomie aux filiales.
VR&T. Ces nouveaux axes sont symbolisés par votre nouvelle marque ?
J.-M. J. Plus qu’une marque, c’est une identité. À mon arrivée, il y avait des travaux aboutissant à trois possibilités, aucune totalement satisfaisante : Connex, Transdev, et un nouveau nom que je tairai. Pour décider, nous nous sommes abstenus de nouvelle grande étude et avons pensé à nos clients en prenant le nom le plus efficace, tout de suite opérationnel : Transdev. L’identité, c’est le rouge de Veolia dans un logo fort et une signature : Inventons votre mobilité. Le tout exprime à la fois notre histoire, une dynamique, la modernité, la proximité. Ça n’est pas du tout un choix institutionnel.
VR&T. Comment expliquez-vous qu’il n’y ait pas de clause de non-concurrence dans les contrats comme le vôtre dans les transports ?
J.-M. J. D’abord, le secteur n’est pas isolé : le patron d’Eiffage vient de chez Vinci, le président de Generali était chez Axa… Ensuite, il n’y a pas un seul cas depuis ma prise de fonction – à part la JV – où je sois amené à utiliser des informations que j’aurais eues chez RATP Dev. Nous ne sommes pas présents dans le Maghreb ni au Moyen-Orient ; ils ne le sont pas en Australie ; en France et aux États-Unis, ils sont plutôt les challengers. Théoriquement, c’est une question, mais pratiquement non. Et si vous pensez au Grand Paris, je crois que je serai à la retraite depuis longtemps le jour où la question pourra se poser !
Propos recueillis par Guillaume LEBORGNE et Cécile NANGERONI
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