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Ewa

Les JO, vitrine mondiale pour le projet Urbanloop

Urbanloop

Le projet Urbanloop, système de transport innovant et peu onéreux, avance. Et va bénéficier d’une belle vitrine, ayant été sélectionné par le ministère des Transports et l’Ademe pour desservir Saint-Quentin-en-Yvelines, sur une boucle de 2,2 km, avec 10 véhicules, à l’occasion des JO Paris 2024. Le 1er septembre dernier, les travaux ont démarré en vue de réaliser une petite voie de 3 mètres environ. La voie elle-même doit être réceptionnée cette semaine. Elle sera posée en décembre.

Composé de petits véhicules de deux places indépendants les uns des autres (des capsules pouvant emporter près de 300 kg), sans batterie – l’alimentation en basse tension se fait par le rail-, ce mode est particulièrement sobre avec une consommation inférieure à 0.1 kWh par km et par passager.

Autre atout, la circulation sur des voies étroites (en site propre) nécessite peu de travaux et laisse de la place aux piétons et aux cyclistes. Le système sera donc testé en conditions réelles à Saint-Quentin-en-Yvelines. C’est Keolis qui exploitera Urbanloop sur une période qui doit durer 17 mois.

La circulation des capsules est pilotée par l’intelligence artificielle qui organise leur disponibilité aux stations en fonction de multiples paramètres comme les horaires de bureaux, d’école, d’événements culturels, sportifs, météorologiques… L’objectif est de réduire le temps d’attente en station à moins d’une minute.

Le tracé dévoilé à Nancy

Urbanloop va aussi se lancer à Nancy, lieu de sa conception en 2017 avec des étudiants ingénieurs. Son tracé a été dévoilé le 12 octobre : les navettes relieront, à l’horizon 2027, le parking relais de la Porte Nord (Maxéville) à la station Saint-Georges de la ligne 1 du trolleybus au sud. Soit un trajet de près de 3,3 km, comportant 7 stations, et empruntant, en partie, la voie ferrée qui desservait l’ancien site d’Alstom où doit s’installer la future cité judiciaire de la ville.

La métropole du Grand Nancy a en effet inscrit, dès décembre 2021, ce mode de transport dans son plan métropolitain des mobilités de 2026. « Nous cherchons à répondre aux besoins des territoires de moyenne densité, en proposant aux utilisateurs des passages fréquents« , souligne Jean-Philippe Mangeot, le fondateur de la société Urbanloop créée pour développer le projet.

Malgré un nom qui fait penser à Hyperloop, Urbanloop est l’exact opposé des projets de transport ultrarapides lancés par Elon Musk, le milliardaire propriétaire d’X (ex-Twitter). Un mode écologique et, semble-t-il, vraiment abordable.

Yann Goubin

Ewa

Les promesses de la navette électrique Urbanloop

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Simple sujet d’étude pour élèves ingénieurs il y a quatre ans, Urbanloop est devenu un démonstrateur bien réel qui a battu, le 28 mai, près de l’aéroport de Nancy, le record de la plus faible consommation énergétique au kilomètre pour un véhicule autonome sur rail : 0,05 kW/h. L’équivalent de 47 centimes d’euros d’électricité pour parcourir un kilomètre à la vitesse de 52 km/h.

Urbanloop est un système de transport sur rail, en site propre, entièrement automatisé, initié en 2017 par les 10 écoles d’ingénieurs de Lorraine INP (Université de Lorraine) dont les Mines de Nancy. Il permet le transport d’une ou deux personnes – la deuxième sur un strapontin – dans des capsules passant dans un tube transparent, même si ce n’était pas encore le cas pour le record. Ce tube n’aura d’autre but que de respecter des critères de sécurité, à la différence du système de transport au nom proche, Hyperloop, dont les tubes à basse pression promettent des vitesses supersoniques. Les promoteurs d’Urbanloop visent les économies d’énergie, de matériaux, d’infrastructures. Comment ? En jouant sur la taille. Des véhicules plus petits, c’est moins de consommation électrique, une infrastructure moins chère à construire, moins gourmande en matériaux, avec moins d’emprise en ville…

Alimentation par le sol

Cette petite capacité répond aux habitudes de déplacements les plus fréquents, rappellent les promoteurs du système : 53 % des personnes voyagent seul. Urbanloop pourrait aussi séduire les automobilistes, rebutés par la promiscuité dans les transports en commun. Il y aura sans doute un strapontin supplémentaire, mais qui, en position relevée, laissera la place nécessaire pour un vélo, une poussette ou un fauteuil roulant.

Pour compenser le faible nombre de voyageurs pouvant être transporté par capsule, il faudra en augmenter le nombre. « cinq kilomètres de voies, 10 gares, et 150 capsules, c’est à peu près l’ordre de grandeur souhaitable », explique Jean-Philippe Mangeot, le directeur général de la SAS Urbanloop créée pour développer le projet. « Cela permet aussi d’avoir toujours quelques capsules en gares, prêtes pour assurer les trajets demandés par les voyageurs depuis leur smartphone », ajoute celui qui est aussi professeur d’informatique à l’Ensem Nancy où le projet est né.

Autre avantage, les capsules ne fonctionnent pas sur batteries mais grâce à une solution moins chère : l’alimentation par le sol, directement par le « rail »,  – une simple cornière en L utilisée dans le BTP – qui sert aussi de voie de circulation. Et comme les moteurs embarqués sont petits, une alimentation en basse tension suffit : 36V sur chaque rail, l’un positif, l’autre négatif. Sans danger, sinon quelques picotements si on pose les mains nues sur l’un et l’autre. Ce qui ne devrait pas arriver puisque la voie sera enfermée dans un tube.

Première homologation

La réalisation d’un tube est coûteuse – c’est plus de la moitié de l’investissement nécessaire pour la voie – mais elle est indispensable pour entrer dans les critères du STRMTG, le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés. « Le premier des trois dossiers pour l’homologation, qui concerne la définition de sécurité, a été validé », se réjouit Jean-Philippe Mangeot « Et nous venons de déposer celui de la réalisation de travaux en zone urbaine ». Pour réussir ce passage obligé, l’un des tout premiers emplois a été le recrutement, au côté du chef de projet Thomas Baroche, d’un spécialiste de la sécurité, en janvier 2021, Gaëtan Lefèbvre qui a travaillé sur ce sujet, chez Alstom.

« La prochaine étape, c’est le stade préindustriel », explique Thomas Baroche. Car Urbanloop a été retenu, avec 20 autres projets, par le ministère des Transports dans le cadre d’un appel à innovations sur les mobilités pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, sous le thème Mobilités innovantes dans des voies réservées et carrefours intelligents. Urbanloop installera son système de transports pour desservir le site olympique de Vaires-sur-Marne, entre la gare du RER A, Noisiel, située à quatre kilomètres du plan d’eau, ou celle de Vaires – Torcy sur la ligne P, à 1,4 km. Il devrait emprunter une ancienne voie de chemin de fer, transformée en voie verte. Une situation idéale pour montrer ce que peut faire un transport comme Urbanloop. Confiant, mais conscient du travail encore à effectuer, Jean-Philippe Mangeot, pense qu’« on devrait démarrer l’installation en fin d’année 2023 pour être prêt en mai 2024 ».

Yann Goubin