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Ewa

30 km/h à Paris : ils demandent une exception pour les bus

Iveco bus Paris

Il n’y a pas que les chauffeurs de taxi, les artisans ou les automobilistes qui pointent du doigt la limitation à 30 km/heure dans quasiment tout Paris depuis le 30 août. Les défenseurs des transports publics s’inquiètent, eux, des conséquences de cette mesure sur les temps de parcours des bus. La Fnaut Ile-de-France devrait ainsi proposer demain un vœu, au conseil d’administration d’Ile-de-France Mobilités (IDFM), demandant à la Ville de Paris de ne pas soumettre à cette obligation, pendant une période probatoire de six mois, les bus qui circulent dans des couloirs dédiés. Une demande à relativiser sachant que la vitesse moyenne des bus à Paris tourne autour de 10 km/h.

Cette idée va dans le sens de la position soutenue par Valérie Pécresse qui critique une mauvaise anticipation de la Ville sur ce sujet. Dans un courrier envoyé le 2 août à David Belliard, l’adjoint à la maire chargé des Transports, (courrier que VRT a consulté), elle rappelle que les services d’IDFM ont déjà alerté la Ville, en expliquant que « ces modifications des temps de parcours entraîneraient une dégradation du service rendu aux usagers parisiens et de banlieue souvent captifs de ce mode de déplacement ». Le sujet concerne surtout les Noctiliens, ces bus de nuit qui, profitant d’une circulation allégée, pourraient rouler à des vitesses supérieures à 30 km/h. « Les résultats des premières analyses (…) montraient l’impact élevé sur le réseau Noctilien d’une limitation de la vitesse généralisée à 30 km/h », indique dans ce courrier la présidente d’IDFM, également présidente de la région.

« Par ailleurs, le réseau parisien souffre d’un déficit d’attractivité et ce, malgré la restructuration d’avril 2019, qui a vu l’offre augmenter de 14 % sans que la fréquentation ne suive dans des proportions similaires », poursuit l’élue, regrettant que le 30 km/h « va pénaliser davantage le mode bus, alors que d’importants investissements sont réalisés pour la transition énergétique de ce mode vertueux pour l’environnement ». D’où sa demande « réitérée » d’une application « plus nuancée » de cette limitation de vitesse, en prévoyant notamment « un régime d’exception pour les Noctiliens » et des adaptations pour les bus empruntant des boulevards « très circulants se prêtant naturellement à des vitesses plus élevées ».

Marie-Hélène Poingt

Ewa

30 km/h, la mesure anti-Waze du maire de Bègles

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Une mesure à faire fait crisser les pneus des automobilistes : depuis lundi 8 juillet, Bègles est la première ville française à généraliser le 30 km/h sur tout son territoire. Porte d’entrée de Bordeaux depuis la rocade et le bassin d’Arcachon, la commune de 27 000 habitants subirait les dommages collatéraux de l’application numérique de guidage Waze, selon le maire écologiste (EELV) Clément Rossignol Puech. Pour l’édile girondin, militant de la première heure du 30 km/h, Bègles serait devenu un itinéraire bis quand la rocade et les boulevards intérieurs sont saturés. Il avait déjà converti une bonne partie des rues en zones 30.

« Pas une mesure anti-voiture »

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Clément Rossignol Puech, maire de Bègles.

Le passage en « Ville 30 » n’est pas « une mesure antivoiture, mais c’est pour remettre tout le monde à sa place », explique-t-il. En ligne de mire, l’appli de guidage Waze (filiale de Google) qui « n’a qu’un seul critère, le temps de parcours, et attire les automobilistes dans des petites rues résidentielles dont la vocation n’est pas de supporter un trafic de transit, elles ne sont pas adaptées pour ça et sont vite saturées », défend Clément Rossignol Puech.

En limitant la vitesse automobile à 30 km/h dans toute la ville, le maire espère rallonger d’une minute en moyenne la traversée de Bègles et « faire passer les voitures ailleurs ». Où ? S’il affirme ne pas vouloir « les pousser dans les autres communes, Bordeaux et Talence principalement », il veut en revanche les renvoyer vers les axes routiers de transit : la rocade et les boulevards où la vitesse reste fixée à 50km/h. « Nous ferons un bilan dans un an, avec le Cerema et Bordeaux métropole », indique l’élu.

Coût du passage en Ville 30 : 30 000 euros pour l’achat et la pose des nouveaux panneaux aux entrées de la ville et sur les grands axes. Et quelques rétrécissements de voies à venir pour inciter les automobilistes à lever le pied. « Nous sommes en train d’acheter des radars mobiles pour nos policiers municipaux, l’idée est de commencer par faire de la pédagogie avant de verbaliser. » Les doubles sens cyclables sont déjà en place et les passages piétons ne disparaissent pas du paysage urbain. « Même dans une Ville 30, ces passages doivent rester protégés. »

Première ville 30 en France

Bègles est la première ville française à franchir le pas. Pour une période test d’un an, « dans un souci de sécurité, pour un meilleur partage de l’espace public avec les vélos et les piétons, et pour réduire les nuisances liées au bruit et à la pollution de l’air », justifie aussi son maire.

En Europe, seules les villes de Graz en Autriche (400 000 habitants – exception faite de quelques grands axes majeurs) et de Pontevedra en Espagne (80 000 habitants) ont généralisé le 30km/h. Le pays de Galles y réfléchit sérieusement pour la capitale Cardiff, et les villes de taille moyenne. Berlin, Munich, Cologne et Karsruhe (Allemagne) et d’autres aux Pays-Bas ont déjà imposé des zones 30 dans la majorité de leurs rues. En France, Paris, Lyon, Grenoble, Lorient, ou Sceaux ont couvert une grande partie des rues en zones 30. Mais jamais à l’échelle de la ville. Strasbourg y avait pensé, mais les habitants consultés par le maire Roland Ries en 2011, avaient refusé à 55 % la généralisation du 30 km/heure.

Effets sur la pollution ?

Pour les instigateurs du 30 km/h en ville, dont l’idée remonte aux années 90, l’objectif est de diminuer le nombre de morts et d’accidents graves : pour un piéton ou un cycliste, un choc à 30 km/h a neuf fois moins de chance d’entraîner la mort qu’un choc à 50 km/h, martèlent les associations de défense du 30 km/h en France et en Europe (Ville30, 20 mph is Plenty en Grande-Bretagne, 30kmh.eu).  « Lancée à 30 km/h, une voiture n’a besoin que de 13 mètres pour s’arrêter, à 50 km/h, l’automobiliste aura parcouru 14 mètres avant même d’avoir commencé à freiner et s’arrêter 29 mètres plus loin », justifie le maire de Bègles. Enfin, selon ses calculs, l’impact du 30 km/h en ville sur la consommation de carburant est estimé à – 65 %.

Si la baisse de la vitesse sur voies rapides diminue les émissions ou les concentrations de polluants (particules fines ou dioxyde d’azote), selon l’Ademe, les résultats sont plus contrastés sur les voies urbaines. Les phases d’accélération et de décélération en zone 30 pouvant même avoir des effets inverses, contribuant à l’émission de polluants. A Bègles, ce sera 30 km./h d’un bout à l’autre de la ville, sans dos d’âne et autres ralentisseurs.

N.A .