Quels contrôles après l'accident du funiculaire de Lisbonne

Il faudra encore attendre pour connaître les raisons de l’accident du funiculaire de Lisbonne, qui a causé la mort le 3 septembre de 16 personnes. Les premiers éléments relevés par le Bureau d’enquête sur les accidents aériens et ferroviaires portugais évoquaient, quelques jours après, une rupture du câble reliant les deux cabines, celle qui descend faisant mécaniquement avancer celle qui monte. Lors de l’accident, la cabine qui allait monter a reculé de quelques mètres, tandis que la cabine qui devait descendre est partie à la dérive, sans que le système de freinage ne puisse l’arrêter. Elle a déraillé, puis s’est renversée, s’écrasant contre un bâtiment.
« L’inspection visuelle programmée, réalisée le matin du jour de l’accident, n’avait détecté aucune anomalie sur le câble », indique le bureau d’enquête. En France, où plus d’une vingtaine de funiculaires de tous types fonctionnent, (en ville mais aussi en montagne ou sur des sites industriels), il n’existe pas de système comparable à celui du funiculaire de la Gloria, selon le STRMTG (service technique des remontées mécaniques et des transports guidés).
Un scénario envisagé… et redouté
Mais la rupture d’un câble est un scénario envisagé… et redouté. Ce scénario est envisagé dès la conception d’un funiculaire, explique Gaëtan Rioult, chef du département Installations de transport par câble au STRMTG. « C’est le rôle du frein de voie qui doit permettre de freiner et d’immobiliser le véhicule ».
Le frein de voie doit empêcher deux autres situations problématiques : si le véhicule inverse son sens de marche et s’il connaît une situation de survitesse. Sur tous les funiculaires, le frein de voie se met alors en place automatiquement. Et l’agent à bord peut aussi l’actionner manuellement.
La vérification du bon fonctionnement des freins de voie est obligatoire une fois par an. « Des essais sont réalisés dans des conditions supposées les pires pour s’assurer que cela conduit à l’arrêt du véhicule. La limite de cette vérification, c’est que le câble est bien relié au véhicule, ce qui n’était plus le cas à Lisbonne », souligne Gaëtan Rioult. Il est donc nécessaire d’interpréter le résultat des essais, éventuellement avec des calculs complémentaires, pour vérifier que le frein de voie a l’efficacité requise.
La charge de ces contrôles revient à l’exploitant qui doit faire appel à un technicien d’inspection annuel (TIA) agréé par le STRMTG. Les câbles doivent également être vérifiés une fois par an par des sociétés de contrôle agréées, auxquels s’ajoutent les contrôles tout au long de l’année par l’exploitant lui-même. « Le funiculaire reste un système de transport sûr« , conclut l’expert.
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