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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

Mobility as a service, est-ce l’avenir ?

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Mobility as a service est un concept qui suscite beaucoup d’engouement et pourrait bouleverser l’architecture des transports demain. De quoi s’agit-il ? Est-on prêt à passer le cap ? Décodage avec des spécialistes lors de la première table ronde organisée par VR&T dans le cadre de son Palmarès des mobilités.

 

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Isadora Verderesi.

« Maas, Mobility as a service, est un concept consistant à agréger les différents modes de transport. Il est apparu avec le digital et les nouvelles économies collaboratives, explique Isadora Verderesi, directrice de Transdev Digital Factory. Maas agrège toute l’offre grâce à une seule interface et propose le meilleur moyen d’aller d’un point A à B sans avoir à ouvrir une quantité d’applications. L’objectif ultime est de démontrer que l’on peut se passer de posséder une voiture », ajoute-t-elle.
Transdev a investi en 2016 dans la start-up Finlandaise Maas Global, qui propose cette application. Un bêta test a été ouvert à une centaine d’utilisateurs, avant d’être proposé à tous, sous forme d’abonnement cet été. Il y aurait 2 000 utilisateurs.
La start-up vient de lancer en novembre un passe illimité à 499 euros mensuel. Mais il faut convaincre les utilisateurs de sauter le pas. Pas facile ! C’est pourquoi, Maas Global propose aussi un dispositif de pay as you go.
« Il faut comparer le prix de Maas avec celui d’une voiture individuelle », justifie Isadora Verderesi. Or les enquêtes montrent que les automobilistes minimisent de 60 % le coût de possession d’une voiture. « Ils ont du mal à croire que Maas peut répondre à leurs besoins de déplacements tout en leur revenant moins cher que la détention d’un véhicule. Les consommateurs manifestent de l’intérêt pour ce service, mais la notion de prix reste un problème », constate-t-elle.
La représentante de Transdev insiste aussi sur la nécessité d’avoir un « facilitateur » pour que le système fonctionne. « Sans partenariat, cela ne marche pas. Personne ne peut offrir tous les services de mobilités sur un territoire. Maas se positionne comme un agrégateur de toutes les solutions : transports publics, taxis et location de voitures… Maas propose un fonctionnement disruptif, dont on est loin en France, où on a plutôt tendance à offrir un transport public ++ », assure-t-elle.

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Alain Krakovitch.

Qu’en pense la SNCF ? « On a besoin de travailler ensemble si on veut un Maas puissant », reconnaît Alain Krakovitch, directeur de SNCF Transilien, qui rappelle que 50 % des clients du Transilien prennent en moyenne, lorsqu’ils se déplacent, trois modes de transport différents, et que 50 % de français prendraient plus le train s’ils avaient un billet de bout en bout. « L’objectif de Maas est que davantage de personnes abandonnent leur voiture en solo. On doit travailler ensemble pour y parvenir », poursuit-il.
Plusieurs niveaux de partenariat sont possibles. « Au premier niveau, on intègre une offre de transport et l’information. Au niveau supérieur, on ajoute le paiement. Mais il faut aussi offrir des possibilités d’abonnements, de forfaits (versus pay as you go), pour avoir une offre complète et des données de comptage. L’ambition est d’offrir un service complet. »
Reste à savoir comment y arriver. « Il faut construire ce mur avec les briques élémentaires de transport, les assembler avec le ciment de l’application et rajouter la peinture, c’est-à-dire le forfait, pour que nos clients puissent arriver à profiter de tout », illustre Alain Krakovitch.

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Valère Pelletier.

La SNCF a déjà commencé à travailler avec Transdev et la RATP sur ces bases. Pour Valère Pelletier, responsable de l’unité Développement et Digital à la RATP, le passe Navigo en Ile-de-France en est un embryon. « On a créé une carte permettant de prendre tous les transports publics, puis on a ajouté le Vélib et l’Autolib’. Ce qui a été un coup d’accélérateur des usages. » Mais pour aller plus loin, il faut lever des freins psychologiques. « Les gens sous-estiment le prix de leur voiture et le montant à réallouer aux transports. C’est un premier point d’achoppement. » Autre défi : il faudra savoir être pragmatique. « Si la station de Vélib’ ou de taxi est loin du RER ou de la gare, s’il y a rupture de charge lors des changements de mode, cela ne pourra pas fonctionner. » Troisième difficulté : les différences culturelles. « Les pays scandinaves et anglo-saxons acceptent de payer pour aller plus vite. Ils savent évaluer la valeur du temps. » Dernier obstacle à prendre en compte selon Valère Pelletier : le business model. « Mélanger Uber et le transport public, c’est mélanger une société qui recherche la rentabilité et un service public déficitaire par construction. » Enfin il s’interroge, volontiers provocateur : « Est-ce que les autorités organisatrices sont prêtes à abandonner leurs prérogatives de donneur d’ordre ? »

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Jean-Jacques Bernard.

« Le rôle des AOM change, répond Jean-Jacques Bernard, vice-président de Rennes Métropole, en charge des Transports et des Déplacements. Elles se sont longtemps cantonnées à organiser des services de transport en commun. On franchit une étape dans la mobilité. L’augmentation de parts modales a longtemps été permise par des investissements dans des infrastructures lourdes. On est dans un contexte financier différent, et les AOM ont le défi de la transition écologique à relever. Ce qui les amène à poser le problème de mobilité de manière différente. Dans ce contexte, le concept Maas va se développer progressivement », prédit-il avant d’ajouter : « Le rôle des AOM est de garantir la cohérence politique de la mobilité et l’accessibilité pour tous. » Ce qui en France veut dire : proposer des tarifs sociaux. La rentabilité ne doit pas être une fin en soi. « Les services de covoiturage courte distance sont indispensables pour que les gens abandonnent leur voiture solo, mais leur équilibre financier n’existe pas. Il faut que la collectivité les aide à perdurer », estime M. Bernard.

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Louis Brosse.

« Notre objectif commun est de développer l’usage des mobilités collectives et de réduire l’utilisation de la voiture particulière », rappelle Louis Brosse, CEO de Wizway Solutions, start-up créée en décembre 2015 avec pour actionnaires SNCF, RATP, Orange et Gemalto. « Wizway propose de faire du smartphone la télécommande du quotidien en permettant aux voyageurs de l’utiliser pour accéder aux informations, d’acheter leur titre de transport et de valider leur billet. Nous évoluons dans un écosystème de plus en plus complexe, note Louis Brosse. A Paris il y a cinq opérateurs de vélos. Il est de plus en plus compliqué de savoir comment en réserver. Le smartphone permet de faire de l’intermodalité sans que les réseaux soient interconnectés, de dématérialiser les titres de transport, de rendre interopérable l’expérience de voyage », précise-t-il.

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Pierre Aubouin.

Quant à la Caisse des dépôts, elle compte jouer aussi un rôle en finançant les mutations technologiques prometteuses de notre pays. « Nous cherchons à faire émerger une palette de solutions de mobilités intelligentes et durables », explique Pierre Aubouin, directeur du département Infrastructures et Transport. La Caisse investit dans des solutions d’autopartage, de transports à la demande, de covoiturage… Pierre Aubouin assure « rester flexible sur la capacité d’ouvrir des financements à de nouvelles solutions ». Citant en exemple le concept de Scooters électriques en libre service. « Cela aurait pu sembler inutile dans une ville comme Paris où il avait déjà Autolib’ et Vélib, pourtant il y a bien une demande. » D’où la nécessité « de ne pas brider l’innovation », conclut-il

Valérie Chrzavzez-Flunkert

Ewa

A quoi ressemblera la ville de demain ?

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Les villes sont confrontées à de multiples défis, liés à l’environnement, qui incitent de plus en plus d’élus à restreindre la circulation. Et des défis liés à la révolution numérique. Quelles opportunités peuvent-elles saisir pour se transformer ? Lors de la deuxième table ronde le 6 décembre, VR&T a questionné quatre acteurs, qui chacun à leur manière sont des partenaires de la ville de demain, intelligente et durable.

 

 

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Mohamed Mezghani.

« Dans toutes les villes du monde on observe une hausse de la demande de mobilités. Ce qui nécessite un développement du mass transit », constate Mohamed Mezghani, secrétaire général de l’UITP. Ce qui implique de pouvoir investir dans des infrastructures lourdes à l’instar du Grand Paris. Autre tendance du moment : la digitalisation. « L’économie du partage favorise de nouvelles solutions de mobilité plus flexibles, à la demande et l’émergence de nouveaux acteurs. » D’où la nécessité de repenser la place donnée à chaque mode en prenant en compte des préoccupations de santé ou d’environnement. « La voiture en solo doit céder la place. L’autopartage se développer. Il faut augmenter l’usage du vélo. Et il faut anticiper le développement des véhicules autonomes partagés à la demande », résume Mohamed Mezghani avant de donner quelques exemples permettant d’aller dans le bon sens. « Pour diminuer la place de la voiture, Barcelone a créé des îlots urbains limités à 10 km/h. Cela a permis de faire baisser la circulation de 26 %. A Londres on construit des autoroutes à vélos et on interdit la construction de nouveaux parkings dans les nouveaux bâtiments. »

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Arthur Nicolet.

« Il faut expérimenter », confirme Arthur Nicolet, président de Transdev Rouen, en rappelant que des véhicules autonomes à la demande seront testés l’année prochaine dans la ville normande, avec quatre Renault ZOE. Une opération qui coûtera 11 millions d’euros.

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Jean-Louis Houpert.

A Paris, Jean-Louis Houpert, directeur Valorisation immobilière, Achat et Logistique de la RATP cherche à contribuer à l’édification d’une ville « inclusive et mixte ». « Comme le terrain est rare, nous cherchons à construire en superposant. Avec une ville du dessous utilisée pour de la maintenance, du remisage des bus et une ville du dessus avec des logements, des crèches. Et on essaye de financer la ville du dessous avec les droits à construire de la ville du dessus ». C’est ainsi que le centre de Montrouge qui a coûté 56 millions d’euros a été financé à 80 % par les droits à construire des bâtiments logés sur la plateforme.

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Nathalie Leboucher.

Pour répondre aux besoins croissants de mobilité et au souhait des citoyens de pouvoir disposer de services personnalisés, Nathalie Leboucher, vice-présidente Europe de l’Ouest et Maghreb Kapsch trafficCom mise sur les possibilités offertes par la révolution digitale. « Pour contribuer à une mobilité intelligente, Kapsch peut mettre en place des péages urbains contribuant à une meilleure fluidité, organiser des voies gérées pour encourager le covoiturage ou les transports collectifs, équiper les parkings de capteurs permettant d’identifier les places libres, ou encore fournir des solutions permettant de lisser des pointes et d’avoir un meilleur paiement de la valeur temps. » Ce qui a été fait sur l’A14 avec des péages différenciés selon les horaires. Nathalie Leboucher constate que « les collectivités sont friandes de ces solutions parce que la mobilité est le problème numéro 1 des citoyens ».

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Jacques Van Wittenberghe.

« En concevant la ville de demain, il ne faut oublier de prendre en compte la logistique urbaine », rappelle de son côté Jacques Van Wittenberghe, cofondateur d’Electric road, association qui se positionne comme une interface permettant d’accélérer le déploiement d’une mobilité propre pour tous les types de transports. Son projet E-Way a remporté un appel à manifestation d’intérêt de l’Ademe pour l’électrification des poids lourds sur l’A13. L’association travaille aussi sur un projet de livraison urbaine en électrique pour Carrefour et Monoprix. « On a besoin de 19 ou 26 tonnes pour livrer en ville, car si on limite l’accès aux centres-villes au VUL, on multipliera par quatre le nombre de camions nécessaires », affirme Jacques Van Wittenberghe. Enfin, ajoute-t-il en guise de conclusion, « construire la ville de demain implique de dialoguer et de n’oublier personne ».

 

Valérie Chrzavzez-Flunkert

Ewa

Transport ferroviaire. Comment mettre la France à l’abri d’une régression

Yves Crozet

Par Yves Crozet, professeur émérite à l’Université de Lyon (IEP) et membre du Laboratoire Aménagement Economie Transports (Laet).

 

L’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer), dans le cadre de son Observatoire des transports et de la mobilité, a mis en ligne en novembre 2017 un document intitulé Le marché français du transport ferroviaire de voyageurs 2015-2016. En 45 pages, plus 41 pages d’annexes, une foule de données statistiques est soumise à la sagacité du lecteur. Plusieurs thèmes sont abordés : les trafics, l’état du marché, la qualité de service, les données économiques et financières, etc. Le document se veut informatif, il n’est pas accompagné d’analyses ou de recommandations. Mais on ne peut s’empêcher de lire entre les lignes, de rapprocher les indicateurs produits de la mission confiée récemment par le Premier ministre à Jean-Cyril Spinetta. Le 2 octobre 2017, ce dernier a été chargé rien moins que de « préparer une stratégie d’ensemble pour refondre le système ferroviaire ». Son rapport doit être remis en janvier 2018 et aborder : la stratégie de desserte, la stratégie économique et financière, la tarification de l’infrastructure et l’ouverture à la concurrence. Excusez du peu !

Chacun aura compris que l’ancien patron d’Air France a été chargé des travaux d’Hercule. Pour mesurer l’ampleur de la tâche rappelons d’abord qu’il n’y a pas un mais des marchés ferroviaires, divers et problématiques. Pour que se dessine une nouvelle cohérence stratégique intégrant l’ouverture à la concurrence, un changement de paradigme serait nécessaire mais il heurte des habitudes solidement ancrées ?

 

Les marchés ferroviaires : disparates et problématiques

L’excellent travail de l’Arafer doit être salué. Avec la Cour des comptes, le régulateur est en France une de seules entités publiques à aborder sans tabou les difficultés que connaît notre « modèle » ferroviaire. Une de ces difficultés réside dans l’utilisation du singulier, dans le fait de parler d’un marché ferroviaire alors qu’il en existe plusieurs, très spécifiques et, chacun à leur façon problématiques car ils posent la question de la zone de pertinence des services ferroviaires.

 

Les services commerciaux et l’indispensable péréquation

Le transport ferroviaire de voyageurs a représenté en France en 2015 un chiffre d’affaires de 13,4 milliards d’euros. Dans cet ensemble, les activités commerciales, celles qui ne sont pas subventionnées, ont représenté un peu moins de la moitié, 5,7 milliards, les services TGV représentant la majeure partie de ce total (4,6  milliards). Compte tenu du trafic TGV domestique (45,7 milliards de passagers-km), cela représente une recette moyenne de dix centimes par Pkm. Notons d’abord la modestie de ce chiffre. Contrairement à l’idée répandue selon laquelle le TGV serait hors de prix, cela donne par exemple un prix de 50 euros pour 500 kilomètres à grande vitesse. A titre de comparaison, de Paris à Bordeaux en voiture par l’autoroute, il faut compter au moins 85 euros, rien que pour l’autoroute et le carburant, sans compter l’amortissement du véhicule.

Les usagers du TGV ne vont pas se reconnaître dans ce prix moyen. Ils pourront aisément montrer que même en seconde classe, ils ont souvent payé deux fois plus, voire au-delà. Une première explication à cette différence entre recette moyenne et prix payé nous est donnée par l’Arafer. 5 % des clients du TGV circulent gratuitement ! Ce ne sont pas les bénéficiaires de promotions commerciales, mais les agents de la SNCF et leur famille. C’est un détail révélateur des spécificités, des charges que génère l’organisation, le monopole produisant les services ferroviaires.

Pour le client, ces « facilités de circulation » sont problématiques car pour que les TGV soient rentables, il est indispensable de pratiquer le yield management, c’est-à-dire une modulation tarifaire très fine. Sur certains trains, des billets Prem’s sont vendus à 25 euros, alors que quelques semaines plus tard il faut débourser trois ou quatre fois plus pour le même service. Cette modulation des tarifs dans l’espace et dans le temps est indispensable car, comme le rappelle la SNCF, près de 70 % des services TGV ne sont pas rentables. Les 30 % restants doivent donc dégager des marges substantielles, au grand dam des voyageurs qui circulent en période de pointe. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas fini de contribuer à l’équilibre du système comme l’a montré la récente vague de contestation des tarifs pratiqués pour Noël et le jour de l’an. Les principaux plaignants dans cette affaire étaient les jeunes bénéficiaires de la formule TGV Max. Mais ces derniers doivent comprendre qu’avec leur abonnement, certains de leurs trajets rapportent à la SNCF moins de 10 euros, à peine 2 centimes du km. Les prix cassés ont une contrepartie sous forme de prix majorés. Ainsi, pendant l’été, les billets TGV coûtent en moyenne 20 à 25 % de plus qu’en hiver.

La tarification des TGV est donc une mécanique très élaborée organisant une gigantesque péréquation entre les clients. Cette réalité est problématique et mal acceptée. Beaucoup de clients verraient d’un bon œil un système tarifaire proche de celui des trains de la vie quotidienne où les subventions remplacent la modulation.

 

Des services conventionnés coûteux

Les subventions publiques sont indispensables pour les services conventionnés que sont les TER, les TET et les Transiliens de la région parisienne. Pour assurer ces services, la SNCF a perçu en 2015 plus de 7,6 milliards d’euros de recettes dont près de 65 % (4,9 milliards) provenaient de subventions publiques. En 2016, pour chaque kilomètre parcouru par passager dans un service régional conventionné, l’usager a payé en moyenne 6,5 centimes d’euros, et l’autorité organisatrice a payé le complément de 17,7 centimes d’euros soit un coût total de 24,2 centimes par Pkm.
Selon la définition de l’Insee, ces services peuvent ainsi être qualifiés de non marchands puisque les recettes couvrent moins de 50 % du coût et même beaucoup moins.

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L’Arafer nous apprend que les situations varient très fortement d’une région à l’autre (voir graphique 1). Dans l’ancienne région Limousin, les recettes commerciales du TER couvrent seulement 10 % du coût contre 35 % en Alsace, 31 % en Rhône-Alpes et 30 % en Ile de France.
Cette disparité est à mettre en relation avec deux autres constats
– Le premier concerne la fréquentation, en baisse en 2016 dans toutes les régions à l’exception de l’Alsace, de la Picardie et de l’Ile-de France. Le nombre de Pkm a ainsi diminué de 10,3 % en Poitou-Charentes, de 9,3 % en Auvergne, de 7,5 % en Bourgogne et de 7,3 % en Champagne-Ardenne… Les débuts de l’année 2017 ont marqué un redressement qui n’est pour l’heure qu’un rattrapage partiel.
– Il existe des explications conjoncturelles à ces mauvais résultats (grèves du printemps, faible prix des carburants) comme au rebond de 2017 (reprise économique). Mais des facteurs structurels jouent en défaveur des TER, au premier rang desquels se trouve la réduction de l’offre, -3,7 % pour les TER (de 43,3 à 41,7 millions de trains-km par trimestre) et -2,7 % pour les Transiliens. Un autre élément péjorant est la médiocre qualité du service. 5 % des trains programmés ont été supprimés et 11 % des trains sont arrivés à destination avec un retard d’au moins six minutes. La fréquentation baisse donc plus que l’offre. Les clients se détournent des TER où l’on retrouve de plus en plus les seuls abonnés, ceux qui contribuent le moins. Un abonné rapporte en moyenne 4,1 centimes par Pkm contre 10,7 pour un non abonné.

Les régions sont ainsi confrontées à un effet de ciseaux : une baisse des recettes commerciales (-5,2 % en 2016) associée à une hausse des coûts (+3,4 % pour le train-km). C’est pour cela qu’elles ont réduit leur offre au cours des dernières années, un plafond ayant été observé en 2012. Le coût élevé du train a conduit à supprimer des services ou à les transférer sur l’autocar, près de cinq fois moins cher. Nous retrouvons à nouveau ici la question de la pertinence des dessertes ferroviaires. L’Arafer le fait de façon indirecte mais explicite en rappelant que les taux d’occupation des trains sont très faibles : 28 % pour les Transiliens, 25 % pour les TER avec là encore des disparités importantes entre régions : 15 % en Limousin, 16 % en Bourgogne, 18 % en Champagne-Ardenne contre 31 % en Midi-Pyrénées ou 30 % en Bretagne, Pays de la Loire ou Alsace. L’Arafer enfonce le clou dès le début de son rapport en rappelant que sur 31 % du réseau ne circule que 1 % des trains. On ne pouvait poser de façon plus claire la question des dessertes !

 

Cohérence stratégique vs préférence pour la dépense publique

Les chiffres diffusés par l’Arafer rappellent que le ferroviaire est proche en France d’une spirale de déclin. Cette situation était assez générale en Europe il y a 25 ans. C’est pour y faire face que l’Union européenne a engagé les différents paquets ferroviaires au cœur desquels se trouve l’ouverture à la concurrence. L’arrivée de nouveaux opérateurs est un remède contre la baisse de la fréquentation et la hausse des coûts. La diversité des marchés va de pair avec la pluralité des transporteurs et l’aiguillon de la concurrence est indispensable face à l’inertie des anciens opérateurs. Mais comme la concurrence vise surtout à maîtriser les dépenses publiques, cela suscite en France plus de méfiance que d’adhésion.

 

Les services conventionnés : concurrence, fermeture ou… gratuité ?

L’ouverture à la concurrence pour les passagers est déjà une réalité dans de nombreux pays d’Europe, le plus souvent sous la forme d’une concurrence « pour le marché » dans le cadre de délégations de service public. Dans un pays comme l’Allemagne, le résultat le plus notable a été la baisse sensible des coûts. Les subventions publiques qui étaient, en euros constants de 2010, proches de 16 par train-km en 1996 sont aujourd’hui inférieures à dix (-37,5 %). Cela a permis de développer l’offre. La taille du marché a augmenté au point que l’opérateur historique a perdu des parts de marché mais n’a pas subi de pertes significatives de chiffre d’affaires. Une telle configuration « gagnant-gagnant » est-elle possible en France ?

Il faudrait pour cela que l’ouverture à la concurrence conduise vraiment à une baisse des coûts stimulant l’offre.
Une baisse pour les nouveaux entrants d’une part, ce qui signifie qu’il ne faudra pas trop charger la barque en leur imposant des contraintes qui relèvent des coûts de structure ou des conventions collectives propres à la SNCF. La façon dont le futur texte de loi organisera les choses sera décisive.
Une baisse pour l’opérateur historique d’autre part grâce à des gains de productivité. L’Etat actionnaire doit faire pression en ce sens. La concurrence n’est pas une baguette magique. Comme l’a montré l’exemple du fret elle conduira à de piètres résultats si la productivité de l’opérateur historique restait médiocre.

Si, malgré l’ouverture à la concurrence les coûts restaient orientés à la hausse, la conséquence logique serait la fermeture progressive des services les moins fréquentés. Comme l’a indiqué la Fnaut en 2014 à propos de 25 lignes menacées de fermeture, l’appel à de nouveaux opérateurs est une solution pour redonner au ferroviaire une pertinence dans les zones peu denses. Il existe donc bien une alternative qui se résume ainsi : baisse des coûts versus fermetures de lignes. Il n’est pas certain que la première branche l’emporte d’autant que nous sommes en France, un pays qui cultive une passion pour la dépense publique. Certains élus pourraient être tentés de transformer l’échec en mesure démagogique. Plusieurs villes françaises (plus de 25) n’ont-elles pas décidé la gratuité des transports collectifs urbains en considérant qu’elle était plus simple qu’une tarification qui ne couvre que 10 à 20 % des coûts ? Comme plusieurs sous-ensembles régionaux sont dans ce cas (voir graphique 1), la tentation existera de faire de même pour les TER, notamment lors des campagnes électorales pour les prochaines élections régionales (2021).

 

La grande vitesse à tout prix ?

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Il n’y a pas que les TER qui peuvent servir de marqueur et d’étendard politique. Les TGV sont ainsi devenus des sujets de conflits entre acteurs territoriaux et pouvoir central. La région Occitanie vient d’en faire la démonstration, mais elle n’est pas la seule. Beaucoup d’élus locaux, y compris ceux qui réclament à l’échelon national la baisse des dépenses publiques, expliquent que le TGV est indispensable au développement économique et à l’équité entre les territoires. Mais l’extension du réseau doit se traduire dans les trafics. En 2016-2017, le réseau de LGV s’est agrandi de 32,8 %. Le trafic sur les lignes domestiques progressera-t-il dans la même proportion, soit de 15 milliards de Pkm ? La concurrence peut y contribuer mais elle ne peut se résumer à un écrémage autorisant le nouvel entrant n’assurer que les services profitables.

Les services rentables doivent équilibrer les autres fautes de quoi, il est nécessaire de réduire l’offre déficitaire. Déjà, en 2016, le nombre de trains-km TGV a baissé de 5,5 %. Doit-on en conclure que l’offre TGV a atteint sa taille optimale ? Ou peut-on étendre encore le réseau de LGV en espérant des gains de productivité et de trafic pour les services TGV ? C’est une première question à laquelle devra répondre M. Spinetta.

D’autres ont déjà répondu pour lui en évoquant non pas des gains de productivité mais la mobilisation de fonds publics.
– D’abord une baisse des péages compensée par des dotations publiques plus importantes de l’Etat à SNCF-Réseaux.
– Ensuite des montages juridiques, sur la base du modèle de la Société du Grand Paris, permettant de lever des impôts nouveaux pour financer de nouvelles LGV.
– A cela s’ajouteront ultérieurement des subventions de fonctionnement pour les TGV.
Ces trois solutions correspondent à une augmentation des impôts. Alors que la lettre de mission du Premier ministre évoque un modèle économique maîtrisé c’est une autre musique qui monte des territoires, celle de l’accroissement de la dépense publique. C’est une autre question à laquelle devra répondre M. Spinetta. Le TGV, pour étendre sa toile, doit-il devenir à terme un service non plus commercial, mais subventionné ? Et si oui, à quel niveau ?
Dans le domaine du ferroviaire, comme dans d’autres, la France n’est jamais à l’abri d’une régression. Ainsi, en 2014, alors que l’Union européenne préparait un quatrième paquet ferroviaire centré sur l’ouverture à la concurrence et la recherche d’efficience, la France engageait une réforme ferroviaire bâtie sur la nostalgie du monopole(1). Nouvelle illustration de la préférence pour le statu quo, les négociations du printemps 2016 sur la convention collective propre à la SNCF ont sanctuarisé le fameux RH077. La loi d’ouverture à la concurrence annoncée en 2018 pourra-t-elle se garder de tels écueils ? M. Spinetta trouvera-t-il les bons arguments pour aider le gouvernement à éviter trois solutions de facilité.

Celle qui ferait de l’ouverture à la concurrence une réforme cosmétique, simplement destinée à donner le change à Bruxelles.

Celle qui ferait que cette réforme ne soit pas accompagnée d’objectifs clairs en matière de gains de productivité pour l’opérateur historique.

Celle qui accepterait de transformer le TGV en service conventionné sur le modèle que nous connaissons : toujours plus d’argent public !

Hercule a mis 12 ans pour réaliser ses douze travaux. Disposons-nous d’un tel laps de temps pour refondre du système ferroviaire ? Ou faut-il aborder plusieurs tâches en même temps ?

Yves Crozet

(1) Voir Champion national ou nostalgie du monopole ?, VR&T n° 555, P.57-59.

Ewa

L’innovation au centre des discussions

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Dans le cadre du Palmarès des mobilités et suite au succès de la dernière édition, Ville, Rail & Transports a de nouveau proposé à des start-up et des entreprises de transport de participer au « Village de l’innovation » pour favoriser les échanges entre professionnels et élus. L’occasion de faire connaître de nouvelles solutions en matière de mobilités connectées et partagées. Présentation expresse.

 

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Olivier Binet et clémentine Guilloux, Karos.

L’assistant intelligent artificiel selon Karos

« Karos est une solution intermodale connectée au transport en commun avec un assistant intelligent artificiel, qui rend le covoiturage plus simple. Nous transformons les sièges disponibles dans les voitures en circulation, en un véritable réseau structuré de transports en commun de porte à porte, pour un faible coût pour la collectivité. Nous avons permis 150 000 trajets de covoiturage depuis le début de l’année en Ile-de-France, sur l’île de la Réunion et à Bordeaux », nous a expliqué Olivier Binet, son président et cofondateur.

 

 

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Sébastien Hurtaux, Ubitransport.                                             

Ubitransport, pour partager l’information

« Notre start-up a réalisé une croissance de 6 528 % sur les quatre dernières années, parce que notre offre a trouvé son marché. Ubitransport propose une solution connectée favorisant le partage d’informations en temps réel, entre les flottes de véhicules, le conducteur, l’opérateur, la collectivité et l’usager, pour améliorer la mobilité au quotidien. Nous équipons 80 réseaux en métropole, en Outre-Mer, aux Etats-Unis et au Canada. Nous voulons être une entreprise globale et nous internationaliser en 2018 », souligne Sébastien Hurtaux directeur produit et solutions d’Ubitransport.

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Pierre Reinhart et Julien Bahri, Dietrich Carebus.

Dietrich Carebus, distributeur de Yutong

« Nous distribuons les bus électriques du constructeur Chinois Yutong. Ses véhicules sont importés de Chine, mais équipés de batteries 100 % françaises offrant 200 à 250 kilomètres d’autonomie. Le coût catalogue de ces véhicules reste élevé : 355 000 euros pour un car, 450 000 euros pour un bus. Mais nous tablons sur une accélération du marché pour faire baisser les prix et pouvoir lancer une ligne d’assemblage en Alsace afin de produire ces bus en France », précise Julien Bahri, responsable commercial véhicules urbains de Dietrich Carebus.

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Denis Vanderydt (à droite), Version Traduite.

Parler transports avec Version Traduite

« Nous sommes une agence de traduction spécialisée en transport. En plus de traductions en anglais, français, allemand, italien ou espagnol, nous avons étoffé notre offre avec du mandarin, du russe et du brésilien pour répondre à la demande. Et nous proposons aussi un service d’accompagnateurs internationaux, en mettant à disposition des entreprises un interprète », assure Denis Vanderydt responsable développement de Version Traduite.

 

 

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Charlotte de Vilmorin et Kévin Molinari, Wheeliz, avec Marie-Emmanuelle Huillo, Transdev.

Wheeliz, le service de location qui s’adresse aux PMR

« Wheeliz est une société de location entre particuliers de voitures avec arrimage, ou avec poste de conduite adapté aux personnes en fauteuil roulant. Nous mettons en relation des personnes ayant besoin de ces véhicules et des propriétaires, notamment des associations qui ne les utilisent pas durant les vacances ou les week-ends. Le prix conseillé de location, est trois fois moindre que celui des agences spécialisées. Nous avons 6 000 utilisateurs et 700 véhicules mutualisés en France et une forte demande pour dupliquer notre service dans d’autres pays », explique Charlotte de Vilmorin co-founder et CEO de Wheeliz.

 

 

 

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Olivier Deschaseaux et Lucie de Masse, Zenbus.

Zenbus pour géolocaliser les transports collectifs

« Zenbus est un service de géolocalisation des transports collectifs, permettant à l’usager de voir précisément où est son bus en temps réel. Le conducteur du bus se connecte via une application dédiée sur son smartphone, ou via un boîtier Zenbus installée dans son véhicule. Zenbus est précurseur et aujourd’hui leader sur son marché, avec plus de 70 réseaux publics et privés, en Europe et Amérique du Nord, et plus d’un million de connexions voyageurs en 2017 », assure Olivier Deschaseaux co-founder de Zenbus.

 

 

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Baptiste Rogé, Wayzup.                                                 

Wayzup, le covoiturage dédié aux entreprises

« Wayzup est une plate-forme de covoiturage domicile – travail
proposé aux entreprises pour remplacer des transports collectifs.
Nous travaillons avec une centaine d’entreprises et assurons plus 100 000 trajets dans des zones isolées comme la Vallée de l’Arve,
à Massy dans l’Essonne ou à Lille Métropole. Nous avons réalisé
une levée de fonds de 1,4 million en juillet dernier auprès
de la RATP qui nous permettra de poursuivre notre développement. Depuis quatre mois nous proposons notre service aux collectivités
et la ville d’Orléans est notre premier client », explique Baptiste Rogé responsable développement de Wayzup.

 

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Philippe Vappereau, Calypso.

Calypso, spécialiste du ticketing
« Nous avons 20 ans d’expérience en ticketing et voulons être des pionniers en offrant au marché un ticketing open source, en apportant une ouverture à tous les opérateurs et toutes les mobilités. Nous travaillons sur des proofs of concept de notre technologie. Par ailleurs nous avons lancé Hoplink, une application d’interopérabilité permettant au client d’un réseau d’utiliser sa carte de transport dans tous les réseaux de transport membres d’Hoplink. Nous assurons l’interopérabilité entre les réseaux de transport de Lille et de la Wallonie », souligne Philippe Vappereau, CEO de Calypso.

 

 

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Louis Brosse, Wizway.                                                     

Sur la voie de la dématérialisation des billets avec Wizway
« Wizway est une start-up créée en mars 2016 qui propose de voyager
avec un mobile, en dématérialisant le titre de transport de manière sécurisée. Wizway peut vendre des titres de transport à distance et les stocker dans la puce du téléphone afin de pouvoir l’utiliser éteint ou sans batterie. Après une phase d’expérimentation, le service est proposé à Strasbourg, et Wizway qui a remporté l’appel d’offres de la SNCF et d’Ile-de-France Mobilité va démarrer une phase d’expérimentation à l’été 2018 pour une généralisation en 2019 », rappellent Louis Brosse, CEO, et Audrey Delavarenne, Marketing & user experience manager de Wizway.

 

 

 

 

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Hale Ucan, Nathalie Leboucher et Agneta Björklund, Kapsch.

Kapsch au service de la mobilité intelligente
« Kapsch est une société autrichienne née en 1892 sur le marché de la téléphonie, qui s’est diversifiée sur le secteur de la mobilité, comme fournisseur de systèmes de télépéages. Mais nous travaillons aussi sur la smart city, avec des solutions de contrôle d’accès des parkings ou des zones à basse émission et de l’ITS coopératif, une technologie
permettant aux véhicules de communiquer entre eux et avec les infrastructures. Kapsch a 6 000 salariés dans le monde, dont cinq en France chargés du business development et de gestion de projet », souligne Teeruth Nathoo, directeur commercial de Kapsch.

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Dominique Descolas, Xavier Guyot et Florent Cetier, Digimobee.

Le passe NFC pour tous selon Digimobee
« Nous proposons une solution qui permet, via un smartphone NFC, d’acheter n’importe quel abonnement de transport public, quel que soit l’opérateur, français ou étranger. Notre agilité et notre indépendance nous permettent de travailler avec tous les opérateurs de téléphonie. Nous proposons aussi une solution d’analyse des données en temps réel provenant des véhicules, qui permet aux équipes de maintenance d’anticiper et de savoir précisément sur quelles pièces intervenir, ce qui raccourcit considérablement les délais d’immobilisation des véhicules », explique Dominique Descolas, son PDG.

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Abder Gharbi, Parkeon.

Parkeon, spécialiste des solutions de stationnement
et de billettique

« Parkeon est numéro un mondial des solutions de stationnement et de billettique de transport public. Nous proposons des solutions de paiement par mobile, par cartes dédiées ou bancaires dans 4 000 villes. En France nous travaillons avec la RATP et la SNCF, à qui nous fournissons des automates de distribution et de validation des billets. En novembre dernier nous sommes entrés en négociation pour reprendre notre concurrent Suédois Cale, dans le but de créer le futur leader mondial des technologies de mobilité urbaine. L’opération devrait être finalisée début 2018 », nous confie Abder Gharbi business developpement manager chez Parkeon.

Ewa

Comment préparer l’après pétrole ?

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A partir de 2020, les collectivités devront opter obligatoirement pour des motorisations considérées comme propres pour au moins la moitié de leurs achats lorsqu’elles renouvelleront leurs flottes, conformément à la législation sur la transition énergétique. Quels pourraient être leurs choix ?  Eléments de réponse lors de notre troisième table ronde.

 

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Jean-Michel Lattes.

En 2001, le dépôt de bus de Toulouse a été rasé par l’explosion d’AZF qui a détruit 300 véhicules. Pour les renouveler, la ville a décidé de passer au gaz. « Les débuts n’ont pas été simples », se souvient Jean Michel Lattes, premier adjoint au maire et vice-président de Toulouse Métropole, « mais aujourd’hui cela fonctionne bien ». La moitié des bus de la ville sont au gaz, et la flotte est complétée par des bus hybrides et quelques électriques. « Nous continuons à commander des bus au gaz, mais nous allons lancer une ligne électrique en test. Car nous estimons que le gaz reste

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Catherine Brun.

une technologie polluante. On s’oriente vers un mix électrique/hydrogène à un horizon lointain. » Catherine Brun, directrice Commerciale de GRTgaz, rappelle que « même s’il reste des émissions de CO2 avec le gaz, c’est moins qu’avec le diesel. Et l’intérêt de passer en électrique dépend de la façon dont l’électricité est produite. Si c’est à partir de charbon, ce n’est pas solution pertinente écologiquement. » Ce qui n’est bien sûr pas le cas en France.
Catherine Brun ajoute que l’utilisation de biométhane permet de réduire encore les émissions, et que produire du biogaz à partir des traitements des déchets est un moyen pour les collectivités de mettre en place une économie circulaire.
Après des débuts difficiles, la filière gaz connaît un décollage depuis deux ans. Tirée par la filière poids lourds qui a fait du marché français le plus dynamique d’Europe, avec un doublement du nombre de véhicules chaque année ces deux dernières années. Quant aux stations, malgré leur coût (compter un million d’investissement), le réseau se développe. De 40 aujourd’hui on devrait passer à 100 l’an prochain et plus de 250 en 2020.

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Richard Dujardin.

Richard Dujardin, directeur général France de Transdev, précise que pour qu’une station soit rentable, il faut une flotte de 40 véhicules. D’où la nécessité, « en matière de transition énergétique, de penser à long terme ». Parvenir à passer 50 % de sa flotte en véhicules propres d’ici 2020 n’est pas aisé sachant que l’électrique et l’hydrogène ne sont pas des techniques mûres et demandent des investissements conséquents. « Il ne faut pas se tromper sur la filière. On est là pour conseiller, mais c’est avant tout un choix politique structurant pour des collectivités qui ont des budgets contraints. »
A Eindhoven, Transdev exploite des bus électriques. « En termes d’accueil des clients et des conducteurs c’est une réussite », assure Richard Dujardin qui précise qu’un autre paramètre est fondamental : la recharge. « A Eindhoven, la charge lente de nuit n’était pas satisfaisante. Cela nous a obligés à investir dans 43 bus articulés électriques pour remplacer 26 bus articulés diesel de manière à pouvoir les recharger entièrement la nuit et en partie dans la journée. » Soit un doublement de l’investissement. « Cela n’a été possible que parce qu’il y avait une volonté politique. »

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Xavier Hubert.

Pour Xavier Hubert, directeur Industriel de Keolis, le gaz présente l’avantage d’être une solution mature tandis que l’électrique est appelée à progresser. « Avec le gaz les problèmes techniques et de maintenance sont derrière nous. On a une bonne vision du coût d’exploitation. On sait que la maintenance revient 30 % plus cher, tandis que les véhicules coûtent 15 % de plus. Mais on a une énergie deux fois moins cher au kilomètre. On peut donc faire le calcul pour savoir où est l’équilibre. » Mais si des clients ont la volonté de réduire plus fortement les émissions polluantes et disposent de moyens financiers conséquents, ils peuvent s’orienter vers l’électrique. « On travaille avec 11 constructeurs, on apprend beaucoup en expérimentant et on est capable de conseiller les autorités organisatrices », assure-t-il.
Selon lui, si la RATP semble revoir à la baisse ses objectifs d’équipement en véhicules électriques, « c’est que leurs expérimentations ont permis de se rendre compte que la technique n’était pas adaptée immédiatement. Mais d’ici cinq ans, cela pourra évoluer ».
Richard Dujardin ajoute que « la RATP n’avait peut-être pas anticipé les besoins d’autorisation des dépôts électriques et la difficulté de les obtenir quand il y a des habitats autour ». On retiendra qu’en matière de transition énergétique, « les transports publics doivent être exemplaires. L’appel d’offres de la RATP a bouleversé le marché. Le mouvement est en route. On va encore progresser », conclut Xavier Hubert.

Valérie Chrzavzez-Flunkert

Ewa

RATP. Jean-Yves Leclercq nommé directeur financier

Jean-Yves Leclercq

Jean-Yves Leclercq va intégrer le groupe à partir du 5 février en tant que membre du Comex. Il deviendra directeur financier à partir du 2 avril en charge de la Performance économique et financière du Groupe. Agé de 48 ans, Jean-Yves Leclercq, est diplômé de l’Ecole normale supérieure (Ulm) et de l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE). Il est également titulaire d’un DEA de macroéconomie internationale.
Il était, depuis 2012, directeur Europe et Développement international de la branche Voyages SNCF à SNCF Mobilités. A la SNCF, il a précédemment occupé le poste de directeur Finance Stratégie Juridique de SNCF Voyages. Auparavant, il a aussi notamment travaillé au ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie et à l’Agence des participations de l’Etat. Quant à Alain Le Duc, qui occupait le poste de directeur financier de la RATP depuis 1994, il deviendra conseiller auprès de la présidente-directrice générale avant de faire valoir fin juin ses droits à la retraite.

Ewa

RATP. Cyril Condé devient directeur du département Maîtrise d’ouvrage des projets

Cyril Condé

Cyril Condé, directeur du département RER depuis juin 2011, deviendra directeur du département Maîtrise d’ouvrage des projets le 1er février prochain. Il sera également en charge du projet « Amélioration de la performance des ingénieries » qui répond à l’objectif du Groupe de renforcer son positionnement de bâtisseur et de gestionnaire d’infrastructures dans le cadre de la déclinaison opérationnelle du plan d’entreprise « Défis 2025 ». Cyril Condé, diplômé de l’Ecole polytechnique, avait occupé auparavant, au sein du groupe RATP, les postes de délégué général à l’Innovation et au Développement durable, et de directeur de la ligne 14.

Ewa

RATP. Xavier Léty, nommé directeur du département RER

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Xavier Léty a été nommé directeur du département RER du Groupe RATP, nomination qui sera effective le 1er février 2018. Il était, depuis fin 2016, responsable du pôle Tramway au département Bus et sera remplacé à ce poste par Ingrid Lapeyre-Nadal. Diplômé de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale des ponts et chaussées, Xavier Léty avait précédemment occupé les fonctions de délégué général au contrat Stif et directeur de cabinet du PDG du Groupe RATP de 2011 à 2014.

Ewa

Ingrid Lapeyre-Nadal, nouvelle responsable du pôle Tramway de la RATP

Ingrid Lapeyre-Nadal

Ingrid Lapeyre-Nadal est nommée responsable du pôle Tramway au département Bus du Groupe RATP, poste auquel elle remplace Xavier Léty qui a été nommé directeur du département RER du Groupe. Elle sera également directrice de projet des futurs appels d’offres d’exploitation des lignes T9 et T10 en Ile-de-France. Diplômée de l’Université de Marne-la-Vallée, elle était, depuis mars 2015, directrice du centre Bus de Seine Rive Gauche et de la ligne de Tramway T6. Ingrid Lapeyre-Nadal était auparavant directrice de la Permanence générale au sein du Groupe RATP et avait occupé, depuis son arrivée en 1999 dans le Groupe, différentes fonctions de management opérationnel, au sein des départements Bus, Métro, Espaces et Services, et RER.

Ewa

Les lauréats du Palmarès des mobilités 2017

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La cérémonie de remise des prix du 26e Palmarès des mobilités de Ville, Rail & Transports s’est tenue hier soir dans les Salons de l’Hôtel des Arts et Métiers, à Paris.

Les lauréats 2017

Pass d’Or : Rennes Métropole

Pass d’Argent : Toulouse Métropole

Pass de Bronze : Bordeaux Métropole

Grand Prix des villes moyennes : Communauté d’agglomération du Havre

(retrouvez le dossier complet dans la rubrique dossier)

Les prix thématiques
Grand prix européen de la mobilité : Utrecht

Prix de la mobilité durable / Nouvelles mobilités : Eurométropole de Strasbourg

Prix innovation : Communauté d’agglomération du Saint-Quentinnois

Prix intermodalité : Grenoble Métropole

Prix de la mobilité numérique : Le Grand Dole

Prix Modernisation : Aix-Marseille-Métropole

Prix Ville connectée et automobile : Nice Métropole

(retrouvez le dossier complet dans la rubrique dossier)