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 About ling jun jie

5 years experience in web development.

Ewa

Allemagne. Problème de vibrations pour l’ICE 4

ICE 4

Le nouvel ICE de la compagnie ferroviaire allemande est supposé devenir la nouvelle « colonne vertébrale du réseau grandes lignes ». L’ICE 4, construit par Siemens, devait surtout faire oublier les problèmes répétitifs des modèles précédents (essieux brisés, pannes de la climatisation, etc.). Mais c’est raté ! Les premiers problèmes sont apparus en janvier, trois mois après sa mise en service à la gare centrale de Berlin. L’ICE 4 s’est mis soudain à vibrer pendant les trajets. « Certains passagers se croyaient sur une plateforme vibrante d’un studio fitness », décrit l’influent hebdomadaire d’investigation Der Spiegel qui a révélé le problème.

Certes, l’ICE 4 ne vibre que sur certaines sections, dans quelques voitures et à partir d’une vitesse de 230 km/h. Par ailleurs, il ne s’agit que de deux rames de train mises en service entre Berlin et Munich pour une phase de test commercial avant l’entrée en fonction sur tout le réseau en décembre.

Mais le phénomène se répétant, la DB a dû réagir publiquement. D’autant plus qu’elle a commandé à Siemens 130 exemplaires dès la première fournée pour la modique somme de 5,3 milliards d’euros (40 millions environ l’unité).
La direction assure qu’elle maîtrise la situation. « Nous avons déjà trouvé une solution », dit Nicole Knapp, porte-parole de la compagnie. Mais il faudra encore s’assurer qu’il ne s’agit que d’un problème de confort et pas de sécurité. « L’autorisation de circulation de l’ICE 4 n’est nullement remise en cause », répond la porte-parole. 

Christophe BOURDOISEAU

Ewa

France-Espagne. L’Europe appuie financièrement la liaison Pau – Canfranc – Saragosse

Commission européenne

La Commission européenne a décidé le 27 juin de subventionner les études nécessaires à la réouverture de la ligne ferroviaire transpyrénéenne Pau – Bedous – Canfranc – Saragosse. Elle apportera la moitié des 15 millions nécessaires aux études : celles pour l’avant-projet sur la section Bedous – Canfranc à reconstruire (33 km), celles pour l’amélioration de capacité côté espagnol et enfin celles envisageant la préexploitation de trains Saragosse – Pau de bout en bout. Ces démarches rentrent dans l’appel à projets prévu dans le « Mécanisme pour l’interconnexion en Europe » que le Conseil européen du 6 juillet doit valider. La réouverture complète de Pau – Saragosse a été chiffrée à 450 millions d’euros. Seule, la région Nouvelle-Aquitaine a déjà financé pour 102 millions d’euros la reprise du trafic sur les 25 km d’Oloron – Bedous, survenue le 26 juin 2016.

Ewa

Lignes nouvelles à grande vitesse. La concession, un modèle à écarter ?

TGV l'Océane LGV SEA

Plus jamais ça ! Si on écoute les responsables de la SNCF, le modèle de concession mis en place pour réaliser la ligne à grande vitesse Tours – Bordeaux ne devrait plus jamais être utilisé à l’avenir pour lancer un nouveau projet ferroviaire.

En cause, selon eux, les péages très élevés qui vont être demandés aux exploitants de train (pour le moment à la seule SNCF), péages qui doivent servir à la fois à rembourser les sommes engagées pour construire l’infrastructure et à rémunérer le concessionnaire privé et ses actionnaires.
Ces redevances seraient au moins deux fois plus élevées que celles pratiquées habituellement. Or, la hausse de trafic attendu sur la ligne par la SNCF (+12 % vers 2019) ne suffira pas à payer la hausse du prix de l’infrastructure. Il faut d’ailleurs tenir compte que, chaque année, les péages sont appelés à augmenter, de 3,5 % par an en plus de l’inflation, conformément à ce qui est prévu dans le contrat signé pour 44 ans.

« Les dispositions tarifaires du contrat de concession ont été approuvées par l’Arafer qui veille à leur bonne application par Lisea. De plus, ces tarifs ne sont pas calculés comme sur d’autres lignes : ils sont déterminés en fonction de l’emport théorique des trains qui circulent. Que les trains soient pleins ou vides, ils paient le même prix. Et plus le train est capacitaire, plus il paie cher. Alors que pour circuler sur Eurotunnel par exemple, on prend en compte le nombre de passagers transportés pour calculer le montant de la redevance », explique Hervé Le Caignec, le président de Lisea.

D’où la polémique engagée pendant plusieurs mois entre SNCF Mobilités et le concessionnaire de la liaison Tours – Bordeaux sur le nombre de trains appelés à circuler sur la LGV. Polémique close par l’ancien secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies, qui avait tranché en donnant satisfaction à Lisea et aux élus face à la SNCF : celle-ci va finalement offrir 33,5 dessertes chaque jour sur l’axe SEA (dont 18,5 allers-retours directs entre Paris et Bordeaux). Et annonce qu’elle perdra pas loin de 200 millions d’euros annuels…
« Ce système peut aboutir à faire vivre Lisea, au détriment de la SNCF qui perdra de l’argent », résume l’économiste Yves Crozet. « En augmentant la fréquence des trains, on peut augmenter la rentabilité de l’axe. Il est difficile de prédire le bon équilibre. Il faut espérer que les fréquences mises en place permettent d’attirer plus de monde », souligne de son côté Hervé Le Caignec.

Deuxième critique contre le système de concession : le risque de faillite si les recettes ne sont pas aussi élevées qu’espérées. Un risque qui serait au bout du compte en partie assumé par la collectivité.
« Alors qu’un système de partenariat public-privé (PPP), comme celui mis en place sur la LGV BPL, assume uniquement les risques liés à la construction de l’ouvrage et à la maintenance, le système de la concession comme celui de Lisea assume aussi le risque trafic. C’est un pari extrêmement risqué. Il faut donc que les prévisions de trafic soient solides. Le trafic potentiel de Lisea semble toutefois relativement important. Au bout d’un an, on commencera à avoir une idée », estime Yves Crozet, qui rappelle le précédent malheureux de la concession mise en place sur la ligne Perpignan – Figueras. Rappelons que TP Ferro, consortium réunissant ACS et Eiffage pour la construction de cette ligne de 45 km ainsi que l’exploitation pendant 50 ans, a été placé en liquidation judiciaire à la fin de l’année dernière, en raison de la faiblesse du trafic. Les gestionnaires d’infrastructures SNCF Réseau et Adif ont depuis pris le relais. D’où l’affirmation de Loïc Dorbec, le directeur opérationnel d’ERE, filiale d’Eiffage, constructeur de la LGV BPL, selon laquelle la concession n’est pas adaptée aux liaisons ferroviaires.

« Attendons de voir ce qui va se passer… Il va falloir attendre un certain temps. Au minimum fin 2018. Pour le moment, on part quand même de l’hypothèse que ce sera positif », relativise Hervé Le Caignec. Selon lui, il n’y a pas de modèle unique pour réaliser un projet. Et il faudra attendre pour savoir si le modèle de concession coûte plus ou moins cher dans le temps.

Les deux entreprises privées, Vinci et Eiffage, qui ont réalisé les deux nouvelles LGV, se rejoignent toutefois sur les avantages de leurs modèles : elles ont remis les ouvrages dans les délais, dans la maîtrise des coûts et selon un processus transparent. « La conception et la réalisation de l’ouvrage sont assurées par la même entité. On peut réfléchir en amont aux innovations. Tout cela permet de mieux évaluer les coûts. Et Réseau sait à l’avance ce que lui coûtera un PPP ou une concession », souligne encore Hervé Le Caignec. « La collectivité sait exactement combien va coûter la LGV BPL jusqu’en 2036 : 16 millions d’euros par an pour la maintenance, auxquels il faut ajouter les loyers pour le remboursement de la dette, ajoute Loïc Dorbec. Quand la SNCF met neuf ans pour réaliser une LGV, une concession ou un PPP met plutôt six ans », affirme-t-il.

Bien que le PPP n’assume pas le risque trafic, il est tout de même prévu dans le contrat que s’il variait dans des proportions importantes, il pourrait y avoir un ajustement du prix du loyer. En revanche, il semble hautement improbable de modifier le contrat de Lisea, où tout a été verrouillé par des cabinets d’avocats et de conseils. Côté Lisea, on explique que « s’il fallait changer les prescriptions en cours de route, cela coûterait très cher. Tout le monde devrait vérifier que ses intérêts financiers sont préservés, donc les négociations seraient extrêmement compliquées ». 

Marie-Hélène Poingt

Retrouvez le dossier complet sur la nouvelle carte de France de la grande vitesse dans le numéro de juillet de VR&T.

Ewa

« On va pouvoir comparer les coûts de maintenance du privé avec ceux de la SNCF »

Yves Crozet

Par Yves Crozet, économiste spécialiste de l’économie des transports.

 

« J’étais au conseil d’administration de Réseau ferré de France quand on a pris la décision de lancer la LGV Tours – Bordeaux sous forme de concession. Je savais que c’est un pari très risqué. Mais il fonctionne quand les trafics sont suffisants. On n’avait évidemment pas prévu qu’entre-temps arriveraient BlaBlaCar et les cars Macron. De plus, depuis sept ou huit ans, les trafics du TGV plafonnent… Le risque trafic est peut-être plus grand que ce que l’on pensait. Mais à l’époque, c’était un choix politique de Nicolas Sarkozy qui pensait qu’en investissant dans les transports, on gagnerait de la croissance.

Le secteur public ne pouvait pas lancer les quatre LGV en même temps. Or, en France, il y a la conjonction de deux phénomènes : les élus locaux demandent des TGV à cor et à cri et le prisme politique de la droite est sensible à ce discours. D’où le Snit [Schéma national d’infrastructures de transports, NDLR] voté à l’unanimité en 2009. Après, il fallait trouver de l’argent à tout prix. Au final, sur les quatre LGV lancées en même temps, on n’a mis que huit milliards d’euros d’argent public sur les 15 milliards.
Il faut regarder sur le long terme. Si Lisea ne fait pas faillite, le recours à la concession ne coûtera pas plus cher que si le public avait réalisé la ligne SEA.
Il ne faut pas prendre en compte que le coût de la construction, il faut aussi évaluer le coût de l’exploitation. Qui devraient être inférieurs. Dans deux ou trois ans, on saura que pour entretenir une ligne neuve, il faut dépenser tant sur SEA et tant sur BPL. Ce sera très intéressant : on pourra comparer les coûts du privé avec ceux de SNCF Réseau.

Pour construire la ligne, on avait prévu que RFF subventionne Lisea à hauteur d’un milliard d’euros car on se disait que grâce à l’arrivée de cette LGV entre Tours et Bordeaux, RFF (aujourd’hui devenu SNCF Réseau) pourrait augmenter ses péages entre Paris et Tours. Cela permettait donc de faire donc gagner de l’argent à Lisea et à Réseau.
Or, aujourd’hui, il y a une forte pression de SNCF Mobilités pour faire baisser le montant des péages. Ce n’est pas possible de le demander à Lisea dont le contrat ne peut pas être modifié. Mais il y a un lobbying puissant exercé sur la ministre des Transports pour que les péages de SNCF Réseau soient abaissés de 25 %.
J’y suis très défavorable car ce serait un très mauvais signal à la fois pour SNCF Réseau dont la dette s’aggraverait et pour SNCF Mobilités qui y gagnerait 500 millions d’euros par an. Cela n’inciterait pas SNCF Mobilités à baisser ses coûts de production.
Et qui paierait ? Il n’y a pas de raison de faire financer par la nation la mobilité d’une minorité de Français qui utilisent le TGV pour partir en vacances. Selon moi, il faut mettre la pression sur la SNCF pour qu’elle baisse ses coûts. On peut éventuellement négocier une petite baisse à la marge sur les péages de SNCF Réseau sur le tronçon Paris – Tours, de l’ordre de 3 %,
La meilleure chose que pourrait faire le président de la République, serait de ne pas décider et laisser pourrir le dossier… Du coup, la SNCF sera obligée de lancer une vraie réflexion sur sa productivité, et de réduire ses effectifs, non pas en supprimant 1000 emplois par an mais 2000 à 3000 pour aboutir à 25000 emplois de moins. On finira par y arriver, mais en cachette tout en disant qu’on ne le fera pas… »
Propos recueillis par M.-H. P.

Retrouvez le dossier complet sur la nouvelle carte de France de la grande vitesse dans le numéro de juillet de VR&T.

 

Ewa

Eric Tregoat devient directeur général de Railenium

Eric Tregoat Railenium - i-Trans

Eric Tregoat prend aujourd’hui ses fonctions en tant que directeur général de l’Institut de recherche technologique (IRT) Railenium et directeur exécutif de l’association TTP (Transports terrestres promotion), qui porte notamment le pôle de compétitivité i-Trans. Cette décision intervient après la nomination d’Yves Ramette comme président commun des deux structures.

Avec plus de 20 ans d’expérience dans la gestion d’ingénierie et de projets, acquise chez deux leaders industriels de la filière ferroviaire, Eric Tregoat a été directeur Marketing et Stratégie chez Alstom Transport et directeur de centre de profit chez Siemens France.

Sa nomination marque une nouvelle étape dans la mise en place du rapprochement opérationnel entre le pôle de compétitivité i-Trans et Railenium comme dans la poursuite des actions de restructuration engagée par Railenium autour de sa nouvelle feuille de route. Actions qui s’appuient sur l’engagement de ses membres industriels, fondateurs et associés, et sur un réseau académique particulièrement développé dans les Hauts-de-France.

Ewa

SNCF. Drôle de date

Idée à première vue étrange, de convier la presse à la mi-juin pour un grand debriefing sur la SNCF, son œuvre et son destin. On est à la veille du lancement des TGV Bretagne et L’Océane, et au lendemain du dévoilement de la marque « inOui ». Pour ce qui est des voyageurs, la SNCF a alors tout loisir de délivrer ses messages à la presse et au public. Mais, surtout, ces 12 et 13 juin, on est entre les deux tours des élections législatives. Le nouveau pouvoir est en train de s’installer. De son côté, le groupe SNCF est en pleine élaboration de son projet, qui doit être présenté aux cadres dirigeants lors d’un séminaire en septembre. Tout le monde se cherche un peu.
Prenons le nouveau pouvoir. Que va-t-il faire ? Il y a des pistes. Guillaume Pepy en a relevé dans le programme du candidat Macron. On y parle « usages plutôt qu’infrastructures, accès aux territoires plus que vitesse pure, modèle économique plus que volonté politique, on y met l’accent sur la logistique », relève-t-il. Naturellement, l’« ouverture sur la dette » ne lui a pas échappé. Pistes qui vont dans le bon sens, d’autant plus que des proches (David Azéma dit-on, et Julien Dehornoy, entré depuis au cabinet d’Elisabeth Borne), ont participé à son élaboration. De plus, pour le président du directoire de SNCF, Elisabeth Borne au gouvernement, c’est un choix excellent. Une « ministre qui est une spécialiste du secteur », une « femme qui est stratège ». Et un ministère de plein exercice, c’est assez rare pour être salué.
Mais, ces 12 et 13 juin, Elisabeth Borne vient d’arriver, elle écoute, on attend le discours de politique générale du Premier ministre, on guette les quelques paragraphes qui pourraient être consacrés au transport, puis la feuille de route qui va traduire ces priorités en plan d’action. Au lendemain du séminaire de presse, Frédéric Saint-Geours, Guillaume Pepy et Patrick Jeantet, les trois présidents de SNCF, ont eu un déjeuner de travail avec Elisabeth Borne. Occasion de passer les messages et d’avoir des indications sur la suite des opérations.
On se cherche, mais la SNCF a tout de même des options solides. Etre un « groupe de solutions de mobilités et de logistiques », le tout au pluriel, précise Guillaume Pepy. Développer l’international, passé de 12 % du CA du groupe il y a dix ans à 33 % aujourd’hui et qui a mis le cap sur les 50 % d’ici 2022.
L’analyse est solide, les messages sont mûrs, mais comme leur principal destinataire est en train de se caler, ils ne sont pas délivrés de façon trop fermée ni calibrée. Ce drôle de moment a été le petit rien qui fait une rencontre réussie.
F. D.

Ewa

SNCF. Un groupe qui se veut ambidextre

Le Comex de la SNCF est allé suivre une semaine de cours intensif à Stanford. Et ses membres en sont revenus avec une conviction. Oh, elle ne chamboule pas tout. On ne renonce pas à une opinion souvent entendue : l’innovation en « percolant » va transformer le groupe. Mais il faut aussi veiller à séparer le core de l’explore. Défendre le cœur de métier d’une part, de l’autre explorer les nouveaux services. Faute de quoi, si on mélange tout, le cœur de métier et la façon de l’exercer risquent de tuer l’innovation dans l’œuf.
Pourtant, le cœur de métier présente des perspectives nouvelles. On le voit avec les projets d’automatisation des trains. Mais il y a aussi l’autre aspect qui vient tout bousculer, les mobilités et, avec elles, la logique du try fast & fail fast propre au digital et revendiquée par Guillaume Pepy.
Favoriser l’innovation tout en progressant sur le cœur de métier, l’enjeu est énorme et concerne tout le groupe. D’autant plus que « les salariés d’aujourd’hui font la SNCF de demain », dit Guillaume Pepy.
Le groupe SNCF vise à devenir une plateforme de services, où figureront les produits maison et ceux de concurrents. Il entend ainsi résister à la désintermédiation qui frappe les grands groupes dans tous les secteurs au profit des Gafa. Dans les transports, la SNCF n’est pas la seule à vouloir y résister mais, comme le relève Jean-Pierre Farandou, c’est un pari français : Keolis, Transdev, RATP ont des approches semblables, « à la différence de leurs concurrents étrangers, qui, dans l’ensemble, restent sur le cœur du métier ».
Innover d’un côté, défendre de l’autre. Cela suppose de devenir « ambidextre », comme dit Mathias Vicherat, le DGA chargé du Projet d’entreprise, de la Communication et de l’Image. Pratiquer les deux attitudes sans se mélanger les pinceaux. Ambition que doit manifester le projet de groupe, sur la base des projets existants. Ce projet doit être présenté aux cadres dirigeants de SNCF en septembre. Pas facile de mêler les deux approches. Mais, après tout, chacun accorde – plus ou moins bien – hémisphère gauche et hémisphère droit…
F. D.

Ewa

SNCF. Fermeture de lignes annoncées

(c) Patrick Laval Photorail
Reouverture de la ligne Chartres Voves
pose de la premiere pierre batiment technique 
17 janvier 2014

RFF a disparu, la SNCF est revenue. Il n’empêche que le gestionnaire d’infrastructure, quel qu’il soit, porte un regard qui n’est pas celui du transporteur. Quand on entend Patrick Jeantet on retrouve, sur certains fondamentaux, des approches qui étaient, par exemple, celles d’Hubert du Mesnil. Sur un point, c’est flagrant. Le réseau est peu circulé. Hubert du Mesnil le déplorait souvent. Même constat de Patrick Jeantet, qui détaille. Moins de 50 trains par ligne et par jour, contre 80 en Allemagne et 150 en Suisse. Mais alors que l’ancien président de RFF mettait au point un référentiel d’entretien plus léger pour les lignes les moins circulées (lignes 7 à 9 selon la classification UIC), comme pour leur offrir une sorte de dernière chance, Patrick Jeantet tire une conclusion plus radicale : le fait que le réseau soit peu circulé « posera un jour la question des petites lignes ». Et regrette qu’on ait commencé la rénovation du réseau par des lignes pas trop fréquentées, ce qui, il est vrai, facilite les travaux et gêne moins les circulations. Certains travaux semblent ainsi étonnants. On a dépensé 70 millions d’euros pour rouvrir aux voyageurs en décembre dernier la ligne Chartres – Voves. On espère, le jour où la ligne sera rouverte tout du long, jusqu’à Orléans, que 4 000 passagers l’utiliseront chaque jour. Il y en a aujourd’hui une centaine. Par semaine.
F. D.

Ewa

SNCF. Concurrence : quand est-ce qu’on y va ?

La concurrence à la française, c’est l’aiguillon. Depuis le temps qu’on nous le serine, on l’a compris. Une piqûre pour ne pas s’endormir. C’est toujours là. Patrick Jeantet, président de Réseau, souligne les dangers du monopole qui ne peut se comparer qu’à lui-même. Mais, cette fois, on a le sentiment qu’il s’agit d’aller au-delà. La concurrence, pour Patrick Jeantet, « c’est une chance pour le ferroviaire, à la fois pour Mobilités et pour Réseau », un plus grand nombre d’acteurs sur le réseau permettant d’en faire baisser les coûts : ce qui suppose une masse critique.
Franck Lacroix, à la tête des TER, constate l’envie de concurrence des régions. Et affirme une stratégie : « L’attaque plus que la défense sur un marché en croissance. » Croissance réelle sur le marché mondial, alors qu’en France, le TER stagne depuis 2010, après avoir tout de même doublé de trafic en 20 ans.
Jean-Pierre Farandou, PDG de Keolis, souligne, lui, à quel point les nouvelles mobilités « effacent les frontières du public et du privé » alors que « la voiture autonome devient une solution de transport public ». Ce qui ne fait que renforcer l’effet de concurrence généralisée. Mettons à part Alain Picard, à la tête de SNCF Logistics qui, lui, est plongé dans un monde où la concurrence est une règle.
L’approbation de la concurrence, à la SNCF, a longtemps semblé une posture : on ne pourra pas dire qu’on n’en veut pas. Aujourd’hui, il n’y a plus de doute. Le groupe veut y aller. D’autant que, grâce à Keolis, pour les voyageurs, il n’est pas le plus mal armé.
Le premier chapitre ouvert sera la concurrence grandes lignes. Mais le principal devrait être la concurrence régulée. Comment répondre aux futurs appels d’offres ? En Ile-de-France, le groupe SNCF a confié à la société Transkeo le tout prochain tram express, T11, qui commence le 1er juillet. Transkeo, c’est-à-dire Keolis 51 %, Transilien 49 %. Formule à blanc, la SNCF exploitant le tram express au titre de son monopole. Mais formule féconde pour de prochains appels d’offres. Ils ne sont ni pour demain ni pour après-demain sur le Transilien. Pour le transport régional, cela se précise. Comment va répondre le groupe ? « La chance d’avoir et Keolis et TER nous conduit à prendre le meilleur des deux », dit Guillaume Pepy. D’un côté Keolis avec sa culture du client et sa pratique des appels d’offres. De l’autre TER avec sa connaissance du ferroviaire et son savoir de chaque territoire. L’alliance sera « pragmatique avec, à chaque fois, des configurations différentes », annonce Guillaume Pepy.
Difficile de s’avancer au-delà, tant que la loi n’a pas précisé les modalités de la concurrence. Réglé par exemple la question du « sac à dos social » – ce qu’on prend ou ne prend pas du statut pour les personnels qui vont être transférés. Un statut qui n’est pas la seule question. Selon les comptes de la SNCF, Transkeo est 40 % moins cher qu’un service Transilien, mais les deux tiers des gains viennent de l’organisation du travail induite par le système de tram-train. Au bout du compte, la question du statut ne pèserait que de 6 à 7 % dans les 40 % de baisse des coûts. Plus importante, peut-être, à propos des charges de personnels, l’affectation des frais de structure, qui plombe tout grand opérateur historique dans un appel d’offres. Ces questions ont été discutées par les opérateurs concernés (SNCF-Keolis, Transdev, RATP Dev, Deutsche Bahn) au sein de l’UTP. Ils réservent la position commune à laquelle ils sont arrivés, encore assez générale, à l’exécutif et au législateur.
La concurrence dans le TER doit devenir la règle au plus tard fin 2023 selon le règlement européen. La proposition de loi des sénateurs Louis Nègre et Hervé Maurey, attendue à la rentrée, doit en permettre l’anticipation. Ils doivent dévoiler leurs intentions ce mercredi, le 21 juin. Franck Lacroix demande une loi d’ici fin 2018. Il faut lancer ensuite les premiers appels d’offres, compter au moins deux ans de préparation du service. Premiers trains en 2021 ? Ce n’est pas joué. Le candidat Macron a soutenu prudemment le principe d’une anticipation. On attend de savoir à quel rang des priorités le président va placer cette réforme.
F. D.

Ewa

SNCF. Trains à la mode, trains autonomes

A lire les journaux à la suite du séminaire de presse de la SNCF, qui s’est tenu les 12 et 13 juin, les mots tendances choisis par le groupe pour populariser ses recherches d’automatisation des trains ont produit de l’effet. Peut-être même au-delà de ce qu’il escomptait. Parler de drone à propos des trains de fret, annoncer le smart train 4.0 ou le train autonome en pleine vogue du véhicule autonome, cela vous fait entrer d’un coup dans le club des Gafa… Les sortilèges du vocabulaire ont en fait mis au goût du jour des innovations mûries de longue date et qui s’inscrivent dans les courants de fond de la recherche ferroviaire. Sous le nom « train autonome » ont été présentés à la presse trois programmes distincts.
Le premier concerne le fret. Il s’agit essentiellement d’automatiser les derniers parcours et les manœuvres dans les chantiers. Ce parcours terminal mobilise aujourd’hui du personnel (conducteur et agent de manœuvre) et se prête à l’automatisation, et donc à une meilleure productivité. Dans le fret ferroviaire, la SNCF n’est pas seule à travailler sur le sujet, la DB ayant un programme de recherche similaire. On peut aussi remarquer que, dans le transport urbain, l’innovation présentée récemment par la RATP et Alstom, concernant l’arrivée de tramways au dépôt, répond à un souci proche. Reste que les premiers trains de fret « drones », ainsi nommés parce qu’ils seront télécommandés, sont attendus pour 2019 et que la SNCF entend être pionnière.
Le second type de train dit « autonome » sera le RER E, grâce à Nexteo, le CBTC dont le marché a été attribué à Siemens. Il s’agit de faire entrer les RER, selon la classification internationale des métros automatiques, dans la rubrique GOA2 (comme le sont la plupart des lignes du métro parisien et de nombreux métros automatiques mondiaux). Comme dans le métro, le conducteur aura pour tâche de s’assurer de la fermeture des portes avant de donner le départ du train et de reprendre la main en cas de pépin. Ces techniques, éprouvées par la RATP, sont neuves à la SNCF. C’est, d’ailleurs, à la suite d’un accord RATP-RFF-SNCF qu’une équipe de la RATP était allée prêter main-forte aux deux acteurs du système ferroviaire national, pour mettre au point le cahier des charges de Nexteo. Coup de pouce salutaire, et d’autant mieux venu que la famille Nexteo devrait s’étendre aux autres RER. Il était essentiel de s’assurer que pour les deux lignes exploitées en commun (A et B), on allait se doter de systèmes de contrôle-commande, sinon identiques, aptes à converser aimablement.
Les exploitants considèrent qu’ils disposent avec le CBTC du principal moyen d’augmenter les capacités des lignes existantes en mass transit. Très important donc. Mais, Alain Krakovitch, DG de Transilien, insiste « c’est plus compliqué avec un RER qu’avec un métro, puisqu’on est dans un système ouvert ». Ouvert en deux sens : on est en plein air, et d’autres trains que les RER empruntent l’infrastructure. Certes, sur le RER E, c’est le futur tronçon central qui doit être équipé de Nexteo. Un tronçon pour l’essentiel en tunnel. Mais le programme de la SNCF ne se limitera pas à cette zone. Et ce sera bien là le plus compliqué.
Le programme de train autonome concerne aussi les voyageurs, au-delà de l’Ile-de-France. Un premier TER doit jouer les autonomes sur de courts parcours à partir de 2021. Surtout, cela concerne aussi les TGV, et c’est le projet le plus spectaculaire même si, ici aussi, un conducteur sera toujours présent. On se souviendra toutefois que, dès l’origine du programme TGV, il y a une quarantaine d’années, l’automatisation de la conduite avait été sérieusement envisagée… Comme nous le rappelle un ingénieur qui a vécu la période, l’option avait été poussée par la direction du Matériel de la SNCF, et écartée du fait de l’opposition du Transport. La technique était déjà accessible et le site propice, les TGV circulant sur des voies réservées et clôturées. C’est pour des raisons d’utilisation des ressources humaines et des raisons de sécurité qu’on y avait renoncé. Le Transport avait peur que des conducteurs, passifs la plupart du temps, ne soient pas assez tenus en éveil pour reprendre la main en cas de problème. On avait préféré garder une conduite humaine, en cantonnant les automatismes au rôle de garde-fou.
Le recours à l’automatisation semble désormais s’imposer. Il devrait permettre de mieux gérer les entrées en gare ; compliquées dans les gares terminus. Et renforcer les capacités de lignes saturées, exactement comme pour le mass transit. Le cas le plus évident est la LGV Paris – Lyon. On n’entend plus parler pour l’instant du projet de doublement de la ligne auquel tenait le transporteur. Et Réseau veut profiter au mieux de l’ERTMS accompagné des automatismes pour l’optimisation des infrastructures dont il a la charge. Le premier TGV « autonome » est attendu pour 2022 ou 2023.
F. D.