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 About ling jun jie

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Ewa

Rénovation des rames d’Orlyval

Plus d’espace et de confort, c’est la promesse de RATP Dev qui a présenté le 22mars la première rame rénovée de la ligne Orlyval. Le programme de rénovation concernera le parc des huit rames qui circulent entre Antony et l’aéroport d’Orly. Avec 130voyageurs par train, la hausse de capacité est supérieure à 20%. Autres améliorations: l’accessibilité aux PMR, l’éclairage à LED et les aménagements intérieurs (sièges, bancs assis-debout, espace de circulation), l’info-voyageurs en temps réel sur les quais. A noter que depuis le 1erjanvier, à la demande du Stif, le service fonctionne jusqu’à 23h35 et la fréquence est renforcée avec un train toutes les cinq minutes à la pointe et 7minutes 30 le reste du temps.

Ewa

La SNCF demande à l’Etat une baisse des péages de 35 %

On le sait, le TGV qui a longtemps apporté du cash à la SNCF ne permet plus de financer les autres activités. En cause, la forte hausse des péages (+9,6 % en 2017, du fait notamment de la mise en service des lignes à grande vitesse Tours – Bordeaux et Bretagne – Pays de la Loire) « qui va neutraliser les efforts en matière de baisse des coûts et ne permettra plus à terme de financer l’outil de production, c’est-à-dire le matériel », explique Antoine de Rocquigny, le directeur Finances, Stratégie et Juridique de Voyages SNCF. Cela, assure-t-il malgré les efforts de baisse des coûts (-1,9 %) et la politique commerciale qui a redynamisé le trafic.

Or, il est prévu que la SNCF passe commande à la fin de l’année de nouvelles rames de TGV du futur, sur lesquelles elle planche avec Alstom pour le rendre 20 % moins cher à l’achat et 25 % moins cher en fonctionnement, rappelle Rachel Picard, la directrice de Voyages SNCF.

D’où des discussions engagées avec l’Etat. On y parle reprise de dette et baisse des péages. Et non plus de l’idée longtemps caressée par la SNCF (mais définitivement écartée car impensable pour des élus) de faire circuler le TGV sur les seules lignes à grande vitesse.

La SNCF demande donc à l’Etat une réduction du coût des péages de 35 %. Ce qui représente une baisse de 700 millions d’euros sur un total d’un peu plus de 2 milliards. Réduire les péages ne profitera pas qu'à la SNCF. Selon elle, s'ils restent à ce niveau, aucun opérateur concurrent ne viendra exploiter de ligne à grande vitesse, faute de rentabilité. La SNCF rappelle aussi qu'en Italie, la compagnie ferroviaire privée NTV avait fini par obtenir, après négociations, une baisse des péages d’utilisation du réseau de l’ordre de 40 % pour pouvoir s’en sortir.

Marie-Hélène Poingt

 

Ewa

Election présidentielle. La SNCF au coeur du débat

Transport ? Mobilité ? ça ne compte pas beaucoup dans la campagne présidentielle. Ce n’est pas la mauvaise surprise du millésime 2017, c’est une constante. On a beau ajouter… l’urbanisme, le développement durable, l’aménagement du territoire ou la politique de la ville, les candidats regardent ailleurs, persuadés que les électeurs ne les attendent pas là. Pourtant, quand on interroge les équipes de campagne, il y a des pistes, des réflexions, des options. Mais elles figurent plutôt dans des volets complémentaires des programmes. Et le think tank TDIE, qui a organisé le 22 mars à Paris, avec notre confrère Mobilettre un grand débat sur la présidentielle, n’a pas eu l’honneur de recevoir en personne les cinq principaux candidats. Qui ne s’étaient pas fait représenter par des poids lourds. A une exception près. C’est Dominique Bussereau qui a parlé au nom du candidat de la droite et du centre… après avoir rappelé qu’il avait démissionné de ses fonctions auprès de François Fillon. « Je dépanne », a-t-il expliqué.
A cette méconnaissance constante du sujet vient s’ajouter une campagne branquignolesque. Prenons pour commencer Fillon. Dans le domaine, ce n’est pas le pire des cas. Il y a même dans son camp abondance de biens, le candidat ayant récupéré après sa victoire à la primaire les compétences d’équipes animées par Louis Nègre pour Nicolas Sarkozy et par Dominique Bussereau pour Alain Juppé, sans oublier la sienne propre, avec Cyrille du Peloux, ancien patron de Veolia Transport et, aux commandes politiques, Serge Grouard, ancien maire d’Orléans. Pas simple de faire ensuite équipe commune, d’autant que les affaires ont fait vaciller la campagne. Mais, dans ce camp, on voit bien que les options libérales sont largement partagées, et qu’on a entre grands spécialistes des différences d’appréciation plus que des désaccords de fond. Et qu’on a longtemps travaillé, se plaçant dans la perspective d’une élection imperdable…
A gauche, c’est une autre affaire. Le candidat de la Belle alliance populaire, Benoît Hamon, n’a pas eu l’équivalent des forces rassemblées cinq ans plus tôt autour de François Hollande. Il y avait alors toute une équipe transport, de 45 spécialistes autour de Roland Ries, le maire de Strasbourg. Cinq ans plus tard, l’appareil du PS boude l’ancien frondeur, son futur désirable et une campagne que la plupart considèrent perdue d’avance. L’accord négocié avec Yannick Jadot a donné de plus un rôle important à Pierre Serne : un élu EELV, ancien VP Transports d’Ile-de-France, compétent, habitué à travailler avec le PS, mais loin d’être un simple compagnon de route… Quant à Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, députée européenne PS, ancienne administratrice du Stif, elle connaît surtout les transports par le biais du parlement de Strasbourg ou de la commission de Bruxelles.
En revanche, à gauche, certains spécialistes ont rejoint En Marche ! A l’heure où nous bouclons, ils n’apparaissent pas publiquement. Pas simple, pour les élus socialistes de s’afficher avec celui qui veut en finir avec la césure gauche droite. Dans le même camp, venue du centre droit, on relève la présence d’Anne-Marie Idrac, ancienne ministre des Transports, ancienne présidente de la RATP puis de la SNCF. Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement a, aussi, rejoint En Marche !, mais elles ne semblent pas être directement aux manettes sur cet aspect du programme.
Pour répondre à nos questions l’équipe de campagne de Marine Le Pen a désigné Franck Briffaut, maire de Villers-Cotterêts, grand connaisseur du chemin de fer. Jean-Luc Mélenchon, lui, a pu compter sur les compétences de Laurent Courtois, cheminot syndiqué à Sud. Un « ferroviphile » d’un côté, un cheminot de l’autre. Et des positions sur le fond souvent comparables.
Sur le fond, justement, les clivages sont bien là. Pas partout. Mais, s’agissant de la SNCF, c’est assez clair et même exemplaire. La droite a son projet. « Ne jetez pas les cartes de visite RFF », plaisantait Bussereau au moment de la réforme ferroviaire de 2014. « Elles resserviront ! » Les solutions techniques sont à l’étude, mais sur le principe, la droite veut séparer SNCF Réseau de SNCF Mobilités, qui deviendrait une S.A. Et mettre en place la concurrence sans tarder. François Fillon voulant de plus mettre fin aux régimes spéciaux, la tendance serait à l’alignement des conditions de travail de la SNCF sur celles du privé. Benoît Hamon au contraire n’a pas envie de se presser sur la concurrence et ne propose pas de revenir sur la réforme. Macron à notre connaissance ne touche pas trop à la réforme, ce qui n’est pas étonnant au vu des noms des conseillers qui circulent. Mais, dans le cadre de ce système, il franchit le pas et passe à la concurrence. L’extrême droite ou la gauche mélenchonienne partagent au contraire une même vision étatique, en faveur d’une SNCF puissante, et refusent la concurrence ou en restreignent l’application.
Si les clivages sont ici très nets, au contraire, la modernisation du réseau ferroviaire fait l’unanimité. Brétigny est passé par là, mais aussi les audits de l’EPFL de Lausanne ou les travaux de la commission Mobilité 21 présidée par Philippe Duron. Jusqu’à présent, de grands projets s’imposaient. C’était l’avenir du pays, c’était la grandeur de la France. Le programme TGV était une réserve où l’on pouvait puiser. En 2017, des divergences sont toujours là : Fillon poursuit le tunnel Lyon – Turin alors que Mélenchon met fin à cette « gabegie ». Mais ces divergences passent presque au second plan du fait de l’urgence du renouvellement. Sur la dette ferroviaire aussi un consensus se dégage. Avec Macron l’Etat reprend la dette historique de SNCF Réseau. Idem avec Mélenchon ou Hamon. Et, dans le camp de Fillon, on reconnaît que la dette n’est pas soutenable et qu’il va falloir faire quelque chose. Mais la hauteur du geste n’est pas encore arrêtée.
Enfin, Ségolène Royal fait l’unanimité. Contre elle. Le renoncement à l’écotaxe est jugé impardonnable. Voire scandaleux. Il l’est d’autant plus que, pour la remplacer, les candidats donnent l’impression de devoir quasiment repartir de zéro, désemparés par la disparition d’une recette fléchée, nécessaire et tant espérée. 

 

François Fillon

Copie revue sur le versement transport
Là où le candidat a dû tout de suite revoir sa copie, c’est, tout comme sur les dépenses de santé, sur le versement transport. Fillon, à la recherche de baisses de charges pour les entreprises, s’apprêtait à le supprimer. Le patronat en était d’accord mais Louis Nègre et Dominique Bussereau ont su faire entendre la voix des collectivités et des professionnels. Et, nous dit Cyrille du Peloux, « tout le monde est maintenant convaincu qu’il faut maintenir ce dispositif ».

Les grands projets au second plan
La priorité, c’est la modernisation des réseaux. Ferroviaire avant tout, mais c’est aussi routier. Pour le reste, une loi de programmation au début d’un quinquennat Fillon pourrait arrêter la liste de ce qu’on veut réaliser. Dominique Bussereau penche pour Bordeaux – Toulouse. Il est partisan du canal Seine-Nord, dans lequel il refuse de voir un aspirateur pour les ports du Range, pour peu que Le Havre et Rouen se mettent en ordre de marche pour relever le défi. Louis Nègre sait qu’on s’interroge sur Lyon – Turin. Mais, rappelle-t-il, le projet est financé à 40 % par l’Union européenne et ce serait bien étonnant que 130 millions de Français et d’Italiens n’arrivent pas à financer leur part d’un grand tunnel utile à tous quand huit millions de Suisses ont réussi à en faire deux.

Où trouver l’argent nécessaire à l’Afitf ?
Il y avait bien la piste de l’écotaxe, mais son installation a donné lieu à la foirade que l’on sait. Il faut des ressources fléchées. Cyrille du Peloux s’en tient à cet impératif. Mais rien n’est arrêté encore. Bussereau reste favorable à l’écotaxe et regarde avec envie les quelque 4,5 milliards que rapporte chaque année à l’Allemagne la LKW Maut. Mais on pense à des recettes issues de la TICPE et, Louis Nègre, jugeant difficile le retour de l’écotaxe après la foirade initiale, regarde avec intérêt la vignette.

Réforme de la SNCF. Feu sur l’Epic de tête !
LR veut réformer la récente loi ferroviaire, pour rouvrir le système et rendre possible la concurrence. Deux solutions techniques s’offrent. Supprimer l’Epic de tête, ou le réduire à une holding considérablement allégée. SNCF Mobilités deviendrait une SA. Et Gares & Connexions deviendrait une filiale de SNCF Réseau.
Le système réformé sera-t-il désendetté ? « Nous savons que la dette n’est pas tenable et qu’il faudra faire quelque chose », dit Cyrille du Peloux. A quelle hauteur ? Ce n’est pas aujourd’hui fixé dans la maquette financière du candidat.

Sujets qui fâchent
Mais comme le dit Louis Nègre, nous sommes de droite, et nous voulons logiquement économiser sur le fonctionnement pour mettre le maximum sur l’investissement.
Le candidat Fillon devrait donc aborder les sujets qui fâchent. La fin des régimes spéciaux de retraite est annoncée. Les cheminots ne devraient pas faire exception. Il est envisagé aussi de ne plus embaucher au statut. Quant au droit de grève, il s’agit de renforcer le dispositif actuel du service minimum et de l’étendre (à l’aérien par exemple).
Pour faire baisser les coûts d’exploitation du ferroviaire, une nouvelle majorité présidentielle devrait s’emparer rapidement du sujet de la concurrence dans le TER en adoptant une loi de type délégation de service public. S’agissant du fret, Les Républicains savent bien qu’on a beaucoup tenté, sans résoudre la question. Le salut pourrait provenir de la concentration du fret sur certains corridors, concernant aussi les ports.
Au nom de la santé publique, il faut assurer le développement des transports publics et de la mobilité électrique. L’affichage sur le diesel est assez prudent, avec l’option d’un alignement progressif de la fiscalité du diesel sur celle de l’essence. Le candidat Fillon souhaite aussi investir massivement dans les nouvelles technologies. Qui ne le voudrait pas ? Mais, répond son camp, lui, il s’en donne les moyens. 

F. D.

 

 

Benoît Hamon
Priorité à la transition énergétique

Le programme de Benoît Hamon, déjà très vert avant l’arrivée des écologistes, est passé au vert foncé après les longues négociations avec Yannick Jadot qui ont abouti à son ralliement au candidat de la Belle alliance populaire.
Parmi les points d’accord, la sortie du diesel pour les véhicules légers est fixée à 2025. La fiscalité de ce carburant serait réformée et une taxe carbone affectée à la transition énergétique.
Pour Benoît Hamon, la transition énergétique est « la » priorité, « c’est ce qui a structuré toutes nos propositions », a expliqué à VR&T Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, députée européenne PS (Ile-de-France) qui planche depuis la fin février sur les transports dans l’équipe Hamon, épaulée par Pierre Serne, conseiller régional EELV (Ile-de-France), qui l’a rejoint début mars.
« Il faut accompagner les propriétaires de véhicules diesel en leur accordant une prime à l’achat d’un véhicule plus propre, principalement électrique ou hybride. Nous voulons aussi accompagner les constructeurs dans leurs efforts de recherche-développement », indique Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy.

Priorité au ferroviaire et à l’existant
La priorité va à la rénovation du réseau ferroviaire existant. L’Etat doit retrouver un rôle de stratège pour planifier l’avenir. Une loi de programmation est envisageable si elle est préparée dans une commission comparable à celle de Mobilité 21 qui avait priorisé les projets d’infrastructures sous la houlette du député Philippe Duron.
Pour décider de la suite à donner aux grands chantiers engagés, Benoît Hamon s’est engagé auprès des écologistes à lancer « une conférence du consensus » réunissant experts, élus et associations : le sort du projet canal Seine-Nord est loin d’être scellé, tandis que l’avenir du projet de liaison ferroviaire Lyon - Turin semble plus incertain et celui l’aéroport Notre-Dame-des-Landes nettement plus menacé.

Le retour de l’écotaxe… version régionale
Pour abonder le budget de l’Agence de financement des infrastructures de France (Afitf), on évoque l’émission d’obligations d’Etat. Et au niveau régional, Benoît Hamon propose de relancer l’écotaxe. « Les régions auront intérêt à la mettre en place, mais peut-être pas sur tous les axes routiers », commente Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy, qui évoque aussi l’idée d’une écotaxe payée par les automobilistes et pas seulement par les poids lourds.
En revanche, Benoît Hamon n’est pas favorable à la mise en place de péages urbains tant que les transports publics ne seront pas plus performants.

Oui à la concurrence… sous protection
Le quatrième paquet ferroviaire adopté en décembre permet d’ouvrir à la concurrence le transport ferroviaire. « J’ai voté le volet technique mais pas le volet politique en raison des incertitudes qui pèsent sur le transfert de personnels », rappelle l’élue. Benoît Hamon est prêt à transposer ce texte, mais avec des mesures de protection des personnels et du service public.

Reprise de la dette SNCF…
La Belle alliance populaire est favorable à une reprise par l’Etat de la dette historique de la SNCF. Mais, cela ne deviendra pas de la dette de Maastricht, explique Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy : auparavant, il faudra faire accepter par Bruxelles l’idée qu’il s’agit d’un investissement pour le service public et que cela entre dans le « plan Juncker ». Plan Juncker qu’il faut porter, selon elle, « jusqu’à 1 000 milliards de d’euros, en l’axant sur le développement durable ».

… mais pas touche aux retraites ni au droit de grève
La députée socialiste indique qu’il n’est pas question de toucher aux régimes spéciaux de retraite, ni au droit de grève, ni au droit de retrait. Mais elle répond : oui à une TVA à 5,5 % et oui à un ministère à part entière sur les mobilités.

Marie-Hélène POINGT
 

 

 

 

Marine Le Pen

Réseau ferroviaire classique d’abord
« L’urgentissime », c’est de pérenniser le réseau classique. En ce qui concerne les LGV, « le principal a été fait ». Une LGV Poitiers - Limoges, « cela n’a pas de sens ». Il faut s’arrêter une fois que les « coups partis » auront été réalisés. Des exceptions ? Il faudra réaliser Montpellier - Perpignan, qui n’est plus qu’un chaînon manquant. Sans doute une ligne nouvelle Côte d’Azur, du fait de la saturation de la ligne existante. S’agissant de Bordeaux - Toulouse, l’élu de l’Aisne est plus réservé, étant attaché au rôle structurant de l’axe Paris - Orléans - Limoges - Toulouse.
Le représentant frontiste n’est pas partisan du Canal Seine-Nord, qui « répond surtout aux intérêts des ports du Benelux… » Doutes aussi pour Lyon - Turin, car « les bonnes idées qui n’ont pas été réalisées tout de suite soit moins bonnes ». Compte tenu des nouveaux tunnels de base suisses et autrichien et des transports massifs nord - sud qu’ils autorisent, il faut, avant de poursuivre un projet colossal, s’assurer des flux de marchandises sur l’axe est - ouest.

Un opérateur ferroviaire puissant
Avec RFF, regrette Franck Briffaut, « on a perdu de vue le système intégré ». La réunification reste « plus formelle que réelle : dans l’opérationnel, les entraves à l’unité ferroviaire sont toujours là ». Il faut une SNCF « garante du système ferroviaire dans son intégralité ». Et ce sera un atout dans la politique industrielle. Les précédents glorieux d’Airbus, du TGV ou du Minitel, montrent que l’Etat stratège doit être épaulé par « un opérateur puissant ».

Concurrence, mais sans excès
Cela dit, pourquoi pas d’autres opérateurs ? Par exemple sur « certains nœuds bien identifiés ». Il faut aussi « en certains cas simplifier les conditions d’exploitation, en toute sécurité. » La concurrence, pourquoi pas, mais, avec « égalité de concurrence entre l’opérateur historique et ceux qui prétendent entrer, y compris des privés ». Une égalité qui si on comprend bien ne devrait pas mettre à mal les conditions de travail des cheminots. Prudence sur les retraites. « On a mis en péril le système de retraite à la SNCF en la forçant à dégraisser brutalement ». Même si les conditions de travail ont changé « il ne faut pas perdre de vue les spécificités des métiers des conducteurs ou d’autres métiers stressants » qui justifient des régimes spéciaux. Le FN demande que les régimes de retraites soient négociés par branche avec les OS : pas de système unique.
Quant au droit de grève, « nous n’y touchons pas mais il faut que soit assurée la continuité du service public, et le monde cheminot doit l’admettre ».

Dédiabolisation du diesel
Le diesel, « c’était le mode en vogue et maintenant, on lui trouve tous les défauts ». Certes, il faut être très attentif « à l’utilisation urbaine et périurbaine », mais pas de mesures autoritaires. L’élu FN se méfie aussi, pour les transports publics, des déclarations hâtives de bannissement du diesel qui ne tiennent pas compte de la durée de vie des matériels.

Ecotaxe aux frontières
Le représentant du FN se montre réservé sur le versement transport, « qui pèse sur les entreprises ». Très déterminé en revanche sur une écotaxe instaurée aux frontières. Elle permet de « lutter contre le dumping social des routiers d’Europe de l’est », protège le pavillon national et rééquilibre conditions de concurrence entre route et rail. Tout en réaffirmant l’un des points majeurs de Marine Le Pen : le retour des frontières. 

F. D.
 

 

 

 

 

Emmanuel Macron

Pas de loi faux-cul pour les TER
Inutile d’en passer par l’expérimentation pour la concurrence dans les TER. « Ce serait une loi de faux-cul puisqu’il n’y aura pas de retour en arrière », s’est écrié Arnaud Leroy, député du groupe Socialiste, écologiste et républicain, soutien d’Emmanuel Macron, venu s’exprimer au Grand Débat Transport de TDIE le 22 mars. Même s’il reconnaît qu’il faut l’organiser sans précipitation, ne serait-ce que parce qu’il ajoute être « favorable au transfert des personnels sous-statut ». Conclusion : « Allons-y à un rythme de sénateur »… Chez Macron, on prône aussi une mobilité sociale « en tant que lutte contre l’assignation à résidence ». Bien dans le prolongement de sa réforme sur les cars longue distance, désormais connus sous le vocable de « cars Macron ». Une ouverture, qui a permis de transporter « un million de personnes qui n’auraient pas eu accès au voyage sinon », rappelle-t-on à l’envi.

Grands projets : redonnons le pouvoir au parlement
Trois axes principaux structurent le discours : les investissements, les usages et services, la transition écologique. Sur 50 milliards d’investissements promis tous azimuts, on en consacrerait cinq aux infrastructures de transport, « en plus du fil de l’eau ». Mais un investissement se focalisant davantage sur la rénovation que sur les grands projets, deux-tiers des sommes allant à la route, un tiers au ferroviaire. Sans oublier les nœuds et l’intermodalité : gares routières et parcs-relais devront gagner en efficacité. Quant aux grands projets, rendons-le pouvoir au parlement, clame l’équipe d’EM !. Le vote, dès le début du quinquennat, d’une loi d’orientation pluriannuelle – sur cinq ans – et financée sera à l’ordre du jour. Traduction : « On fait ce qu’on veut dès qu’on a les finances. En réservant une enveloppe dédiée à la régénération. » La loi sera faite « sur la base des préconisations de la commission Mobilité 21, permettant de budgétiser et d’établir un calendrier », a précisé Arnaud Leroy.

Macron reprend la dette ferroviaire
Principe de choix pour les projets : le bon investissement, au bon endroit, au bon moment. Exemple donné par Emmanuel Macron sur RTL, Toulouse – Paris, déjà desservi par une navette Air France : « Est-ce que ma priorité en termes d’infrastructures de transport est de redéployer énormément d’argent pour venir par le train là où il existe quelque chose par l’avion ? Je ne veux pas le trancher aujourd’hui pour ne pas faire d’électoralisme. » Et pour ne pas alourdir d’avance la dette ferroviaire alors que, Arnaud Leroy l’a annoncé pour TDIE, Emmanuel Macron élu reprendrait la dette historique de SNCF Réseau, « parce que c’est une dette d’Etat, pas une dette d’entreprise ».

On verdit le parc automobile sans se presser
Concernant la transition énergétique enfin, un verdissement du parc est promis… à petite vitesse. Il s’agira de commencer par une convergence « à moyen terme » des fiscalités du gazole et de l’essence. Aux détenteurs de modèles antérieurs à 2001, une aide de 1 000 euros à l’achat d’un véhicule moins polluant neuf ou d’occasion est annoncée. Le présidentiable, qui évalue l’enveloppe nécessaire à trois milliards d’euros, envisage qu’il n’y ait plus une seule vente de moteurs thermiques en 2040. 250 millions d’euros seront consacrés à créer un réseau de bornes de recharge électrique rapide. « Il faut qu’on négocie avec l’UE, prévient aussi Arnaud Leroy. Qu’on pousse le véhicule 2 l, qu’on se donne les moyens de vérifier les cycles d’émissions, car c’est la question de la crédibilité de la parole publique qui est en jeu. »
Cécile NANGERONI
 

 

 

 

Jean-Luc Mélenchon

Une SNCF insoumise
Jean-Luc Mélenchon promet une SNCF insoumise à l’application des successifs paquets ferroviaires européens ficelés par Bruxelles. Il entend « bloquer l’ouverture à la concurrence du trafic intérieur de voyageurs prévue en 2023 ». Au niveau national, « une nouvelle loi de réforme du système ferroviaire » s’impose « pour unifier le rail en un seul pôle public ». Et d’insister sur le fait que la fusion RFF-SNCF n’a notamment pas « apuré la dette de 44 milliards d’euros, résultat du financement du réseau des lignes à grande vitesse ». Or cette dette, développe Laurent Courtois, constitue aujourd’hui « un des moyens de pression de la direction de la SNCF pour faire fonctionner cet établissement public comme une entreprise commerciale privée, pour supprimer des lignes et pour diminuer les effectifs tout en payant des intérêts juteux aux banques privées ».

Des bâtons dans les roues des cars Macron
Autre loi du gouvernement précédent dans le collimateur : la loi Macron. Il faudra mettre des bâtons dans les roues des autocars privés lancés par un de ses adversaires dans la course à l’Elysée. Pour desservir efficacement le territoire pas besoin de ces cars sur la route. Il faut « mettre en œuvre un plan de transports desservant efficacement l’ensemble des liaisons » : TER Intercités, trams trains, TGV. Et pas besoin non plus, pour ces TGV, de lignes nouvelles. « La priorité doit être portée sur la rénovation » des lignes classiques, souligne le cheminot de l’Infra Laurent Courtois, très au fait de l’état du réseau. Avec une attention particulière à ces « lignes capillaires laissées à l’abandon dans de nombreuses régions ». Un réseau fin à réveiller. Ce qui rejoint les préoccupations économico-écologistes de Jean-Luc Mélenchon : « la remise en état de ce réseau est une condition sine qua non pour relocaliser les productions » et « développer les circuits courts » chers au candidat.

Décourager le recours au transport routier
Côté fret, il faut donc décourager le recours au routier : « une contribution carbone sera mise en place sur le transport routier de marchandises ainsi qu’une taxe kilométrique aux frontières. Selon quel mode de calcul ? La taxe dépendra de la distance parcourue sur le territoire national », précise-t-il. Champion du rail, certes, mais le projet d’autoroute ferroviaire Lyon - Turin n’en passe pas moins à la trappe. Il appartient à ces « grands projets inutiles ». Au même titre que Notre-Dame-des-Landes. Et au profit du fluvial qui devra être renfloué. Avec là aussi un plan de remise en état, la « création sur tout le territoire de bases adaptées » et permettant l’accès aux ports. Le tout s’inscrit dans « un schéma national logistique multimodal ». Au nom d’une indispensable réduction de la pollution.
Cette lutte passe aussi par la sortie du diesel pour les véhicules routiers ? « Un impératif. » Tout de suite ? « Non progressivement sur dix ans en tenant compte des aspects sociaux » du problème. En revanche, « une des premières mesures sera de supprimer progressivement l’avantage fiscal pour les flottes de voitures d’entreprise ». Il faut développer « les solutions alternatives : autopartage, covoiturage, modes actifs ». Autrement dit la marche et le vélo. Et d’ailleurs soutenir « les formules combinant le vélo et le TER, essentielles dans le cadre des déplacements domicile - travail ». Laurent Courtois commente : « Dans les régions qui ont fait ce choix, le succès est synonyme de fortes quantités de CO2 évitées. » Et de plaider du même coup pour une baisse de la TVA sur les transports qui « font partie des biens essentiels ».

Touche pas à mon statut
Des transports qui pourtant au quotidien, on le constate, ne fonctionnent pas toujours très bien ? Et connaissent trop de grèves disent les usagers ? Pour le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon les deux sont liés : « l’Instauration d’un ”vrai” [il insiste sur ”vrai”] dialogue social et l’amélioration des conditions de travail dans les entreprises de transport public sont seuls garants d’un service optimum. » Quant au droit de retrait : « c’est une procédure inscrite dans le code du travail ». Pas question donc de le remettre en cause. Pas plus qu’on ne doit toucher au statut des cheminots et des agents RATP et à leur régime de retraites qui « répondent aux spécificités reconnues de ce secteur d’activité ». Et qui sont « le résultat de luttes sociales », conclut le porte-parole du candidat insoumis.
Chantal BLANDIN
 

Retrouvez l'intégralité des propositions des candidats dans le prochain Ville, Rail & Transports (numéro d'avril)
 

 

Ewa

La SNCF vise 25 % d’offre low cost en 2020

La SNCF veut faire de son offre low cost « le fer de lance de la grande vitesse ». Pour regagner du terrain face à la concurrence des autres modes, et notamment du covoiturage, elle a déjà tenu sa promesse de baisser ses prix, affirme Rachel Picard, la directrice de Voyages SNCF. Selon elle, le prix moyen payé par les voyageurs a reculé de 3 % en 2016 comparé à 2015 (à 49 euros).
D’où la décision d’amplifier la politique de petits prix pour conquérir de nouveaux clients de plus en plus sensibles aux tarifs. C’est ce qui a été fait en direction des jeunes avec le lancement fin janvier de l’abonnement illimité TGV Max, qui a été vendu à 75 000 exemplaires sur les deux premiers mois quand Voyages SNCF tablaient sur 10 000.
D’où aussi la volonté de proposer plus de billets sur le TGV à bas coûts Ouigo où le prix moyen s’établit à 23 euros environ. Désormais, et depuis qu’iDTGV a disparu, les voyageurs n’auront plus le choix qu’entre le TGV classique et le TGV à bas coûts Ouigo.
Ouigo, qui ne dessert pour le moment que le Sud-Est, va relier Bordeaux et Strasbourg à partir de juillet. A partir de 2019, il partira des gares parisiennes de Lyon et de Montparnasse, alors qu’aujourd’hui il part de gares excentrées comme Marne-la-Vallée-Chessy.
L’objectif est de faire passer la part de Ouigo à 25 % en 2020, en le faisant transporter 26 millions de voyageurs (5,1 millions en 2016) sur les 110 millions attendus par Voyages SNCF. Un peu plus de 35 rames sont alors prévues (12 rames aujourd’hui), soit seulement 17 % de l’offre TGV, puisque les rames sont mieux remplies et les rotations plus nombreuses. Un mode de production 50 % moins cher qu’avec un TGV classique. 

M.-H. P.
 

Ewa

Le chinois BYD va construire des bus électriques en France

Le constructeur chinois BYD, leader de l’électromobilité, ouvrira un site de production à Allonne, à proximité de Beauvais, dans l’Oise pour l’ensemble de ses autobus et de ses autocars. Lors d’une conférence de presse le 23 mars, en présence de Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France, le directeur de BYD Europe, Isbrand Ho a annoncé la décision de son groupe d’investir dix millions d’euros dans cette nouvelle usine qui pourra produire jusqu’à 200 véhicules par an en créant immédiatement une centaine d’emplois.

De son côté, la région apportera une subvention de 3 000 euros par emploi créé, assortie d’une prime de 2 000 euros pour l’embauche d’un moins de 25 ans, ou d’un plus de 50 ans ou d’un demandeur d’emploi de plus de six mois.

Cette annonce de BYD ne représente finalement qu’une demi-surprise. Il y a un an et demi, Isbrand Ho confiait à VR&T, lors du salon de Courtrai, que son groupe voulait produire en Europe et que la France était l’une des implantations privilégiées en raison de l’importance de son marché et de ses implications environnementales révélées lors de la COP21. Nul doute que le démarrage de la production d’autobus électriques BYD à Allonne dès la mi-2018 va singulièrement rebattre les cartes de l’électromobilité en France.

Philippe Hérissé

Ewa

Ouibus a perdu 40 millions d’euros en 2016

Lors de la présentation des résultats de la SNCF, fin février, les commentaires destinés à la presse se contentaient d’indiquer que « sur les liaisons longue distance, les offres low cost multimodales se déploient », et qu’avec « 76 % de voyageurs supplémentaires, Ouigo, Ouibus et Ouicar connaissent un vif succès alors que la concurrence se durcit ».

Interrogé plus précisément par VR&T sur Ouibus, Antoine de Rocquigny, le directeur Finance, Stratégie et Juridique de Voyages SNCF, a affirmé que les pertes enregistrées par Ouibus l’année dernière s’élèvent à 40 millions d’euros. Cette année, elles devraient atteindre 27 millions d’euros. Le retour à l’équilibre est attendu en 2019. « Nous sommes sur une trajectoire conforme à nos attentes », assure la direction de la SNCF, en estimant qu’iDBus est le deuxième opérateur du marché derrière Flixbus.

M.-H. P.

Ewa

Les inquiétudes des conducteurs de Ouibus

Autobus Ouibus gare routière

Trahis. C’est le sentiment des chauffeurs de Ouibus au dépôt de Lyon, l’un des trois grands sites d’exploitation en France. La direction a officiellement annoncé lundi 13 mars que toute l’activité du site de Lyon, l’un des trois dépôts nationaux, serait transférée à l’entreprise partenaire Faure. Le site doit fermer en juin. Les salariés y perdent au change, en termes de salaire, 400 à 500 euros par mois selon un syndicaliste, comme en termes de conditions de travail.

La filiale de la SNCF avait été les chercher, à son lancement en 2012, en leur proposant des salaires et des conditions de travail très attractives. Elle fait aujourd’hui appel à des sous-traitants, moins chers, pour conduire ses bus.

« Certains ont quitté leur région, pris un crédit pour acheter une maison. On pensait qu’on allait construire ensemble un leader du transport européen », explique Mostapha Filali, chauffeur du site de Lyon et représentant syndical CGT au comité d’entreprise.

« Le transfert à Lyon est le fruit d’une opportunité spécifique qui permet d’optimiser les conditions de travail sur place, non d’un mouvement stratégique global », se défend l’entreprise. Pourtant, le nombre de lignes exploitées augmente quand, dans le même temps, le nombre de conducteurs employés directement par Ouibus diminue. Il était de 190 conducteurs entre septembre et octobre 2015, au moment de l’ouverture du marché français. Il est tombé à 141 en février 2017. Il doit atteindre 129 à la fin mars.

Dans ce contexte, les salariés des dépôts de Lille et de Paris craignent également pour leur emploi. La direction s’engage à « assurer la pérennité du site jusqu’en 2019 ». « On sent bien qu’on nous pousse gentiment dehors », affirme un chauffeur de Lille, qui préfère garder l’anonymat. Les trois dépôts nationaux se sont mis en grève mardi 21 mars.

Alban Elkaim

 

Ewa

Le rail, grand perdant du projet de budget de Trump

Surprise, voire déception chez les responsables d’Amtrak, l’opérateur national des trains de voyageurs américains, et chez les dirigeants des transports publics aux Etats-Unis. Si le projet de budget de l’administration Trump pour l’année fiscale 2018, qui commence en octobre prochain, est adopté, le financement du département américain des Transports (DoT) sera réduit de 13 % par rapport à l’année fiscale 2017, retombant à 16 milliards de dollars.

Premières victimes de ces coupes budgétaires : les trains de voyageurs et les transports publics. Mais aussi les investissements sur le réseau ferré américain et les projets de métros légers, qui bénéficient également de subventions fédérales. Alors même que les promesses électorales du nouveau président américain portaient sur le nécessaire développement des infrastructures. Oui, mais celles qui rapportent.

Côté ferroviaire, l’administration Trump cherche à supprimer tout financement fédéral pour les trains grandes lignes d’Amtrak, « inefficaces et déficitaires », tout en indiquant que l’opérateur national de trains de voyageurs devrait concentrer ses ressources sur les trains de service public subventionnés par les Etats, ainsi que sur les dessertes de l’axe Boston – New York – Washington DC, le fameux Corridor Nord-Est (Northeast Corridor, NEC), qui sont bénéficiaires. Mais même le NEC n’est pas épargné par les coupes budgétaires dans les projets d’infrastructures. Parmi ces projets menacés figure en premier lieu le programme Gateway, dont l’objectif est de disposer de voies supplémentaires sur l’accès ouest de Manhattan en tunnel, entre Newark (Etat de New Jersey) et la grande gare Penn-Station (à New York).

Pour Wick Moorman, PDG d’Amtrak, qui a défendu son entreprise en précisant qu’elle couvrait 94 % de ses coûts d’exploitation en 2016, ces coupes feraient disparaître les trains de voyageurs grandes lignes dans 23 des 46 Etats actuellement desservis.

Côté transports publics, l’administration Trump suggère la suppression des programmes fédéraux de financement New Starts et Tiger ; toutefois, les projets ayant déjà bouclé leurs accords de financement seraient maintenus. Pour tous les autres investissements, prière de voir avec les Etats ou autres collectivités locales, voire d’avoir recours au secteur privé. Selon l’Union américaine des transports publics Apta (American Public Transportation Association), plus de 50 projets dans 23 Etats seraient de ce fait menacés d’annulation.

Reste pour ce projet de budget à passer au Congrès et au Sénat pour examen. Les premières conclusions laissent à penser qu’il est peu probable que ce soit le cas sans modifications. Surtout après le retrait du projet de supprimer les aides sociales mises en place sous l’administration Obama.

Patrick Laval

Ewa

Les eurodéputés planchent sur la mobilité « à basses émissions »

Le Parlement européen prépare un rapport sur la stratégie de l’Union pour favoriser une mobilité « à basses émissions ». Aux commandes : le député néerlandais Bas Eickhout (Verts), également membre de la commission sur la mesure des émissions dans le secteur automobile, créée dans la foulée du « dieselgate ». Un projet devait être discuté en commission des Transports début mai.
Lors d’une audition organisée à Bruxelles le 22 mars, Bas Eickhout a dit son intention de mettre l’accent sur des questions transversales, comme la nécessité d’encourager les changements de comportement ou l’internalisation des coûts externes, et de passer en revue les défis propres à chaque secteur.
« La question de la tarification » est très importante, a insisté l’eurodéputé, alors que Bruxelles s’apprête à revoir sa directive « Eurovignette » dans un important paquet routier qui, selon une source de la Commission, devrait être présenté le 31 mai. Cette révision devrait notamment étendre certains principes de la directive aux voitures particulières et aux camionnettes, et permettre de tenir davantage compte des coûts climatiques liés aux émissions de dioxyde de carbone.
Sur le front des émissions, les nouvelles ne sont d’ailleurs par particulièrement réjouissantes, selon l’Agence européenne de l’environnement (AEE). « Les premières informations disponibles pour 2014-2015 montrent une nouvelle augmentation des émissions de CO2 dans le secteur », a fait valoir Alfredo Sánchez Vicente, expert « Transport » au sein de l’AEE. « D’après les estimations des Etats, les mesures prises n’amèneront pas les résultats escomptés. » Alors que la Commission met régulièrement en avant l’évolution des technologies liées aux véhicules pour endiguer ces émissions, l’Agence a clairement pointé la nécessité « d’autres options ».

Isabelle Smets
 

Ewa

La frontière RATP/SNCF ne s’estompe que progressivement dans l’ouest de l’Ile-de-France

Adopté par le conseil du Stif du 22 mars, un train de mesures devrait « améliorer de manière immédiate la vie quotidienne des usagers des lignes A, J et L » selon le communiqué commun de l’Autorité organisatrice et de ses deux exploitants ferroviaires, la RATP et la SNCF. Plus précisément, « le Stif et les opérateurs ont travaillé, avec les élus et les associations d’usagers, pour mettre en place au cours des deux prochaines années des mesures d’organisation permettant d’améliorer sensiblement la ponctualité sur ces lignes, comme la mise en place de nouvelles grilles horaires plus robustes, plus lisibles et avec une desserte simplifiée, le déploiement de brigades de cynodétection, ou encore la création d’un poste de commandement unique (SNCF et RATP) sur la ligne A », indique-t-il.

C’est donc sur cette ligne A du RER que la vraie révolution doit avoir lieu, avec la mise en place par la RATP et SNCF d’un centre de commandement unique (CCU) « dès le mois de décembre 2018 ». En effet, il ne faut pas oublier que si les trois quarts du RER A sont exploités par la RATP, ses branches nord-ouest vers Cergy et Poissy sont du ressort de la SNCF. Avec une « frontière » à Nanterre.
La localisation en un point unique des prises de décisions et de la centralisation de l’information aux voyageurs a fait ses preuves sur le RER B, également coexploité par les deux entreprises. Toutefois, la mesure avait été précédée sur la ligne B par l’abandon de la relève des conducteurs à la Gare du Nord, où passe aussi la « frontière » entre RATP et SNCF. Une relève qui était source de problèmes supplémentaires en cas d’absence du « bon » conducteur de chaque côté de la « frontière ».

Or, la question de la relève n’est pas abordée dans le communiqué commun. Ce qui laisserait penser que le problème ne se pose pas plus sur le RER A que sur le B. Rafraîchissant la mémoire de ceux qui avaient oublié ce petit détail qui a son importance, l’AUT-Fnaut Ile-de-France revendiquait dès février que « la suppression de la relève des conducteurs SNCF/RATP est nécessaire selon nous » pour résoudre le problème du temps passé à l’arrêt en gare de Nanterre-Préfecture par les trains venant ou allant vers Cergy ou Poissy. « Sur la ligne B, sans être miraculeux, cela a permis de réduire le surstationnement à gare du Nord », rappelle la branche francilienne de l’association des usagers des transports. Alors, la fin de la relève sur le RER A, ce sera pour avant ou après 2018 ?

Patrick Laval