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Ewa

Réforme des retraites- Les organisations syndicales s’expliquent

4 syndicats

Ville, Rail & Transports a demandé à chacune des quatre organisations syndicales représentatives de la SNCF sa position sur la réforme des retraites et ses revendications.

Interviews de Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, Rémi Aufrère-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, Didier Mathis, secrétaire général Unsa-Ferroviaire, Erik Meyer, délégué syndical Sud-Rail.

 

Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots : « Ce conflit a une double dimension, interprofessionnelle et propre à la SNCF »

Ville, Rail & Transports. Pourquoi avoir boycotté les réunions sur la réforme des retraites ?
Laurent Brun. Nous avons boycotté ces réunions car depuis sa nomination, le nouveau secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, nous convoque sur la réforme des retraites alors que ce n’est pas de sa compétence. Nous demandions à le rencontrer sur la politique des transports. Nous venons enfin d’être entendu sur ce point.
De plus, après tout ce que dit le gouvernement et sa caricature de la situation des cheminots, nous n’avions pas envie d’entrer dans ce jeu-là.
Très clairement, nous ne voulons pas d’un système à points et soutenons le système actuel. Nous demandons aussi de revenir à un départ à la retraite à 60 ans, au versement d’une pension équivalent à 75 % du salaire et à la prise en compte des spécificités avec le maintien des régimes spéciaux basés sur une surcotisation.
Notre régime spécial va se fermer avec la fin des embauches au statut. Nous demandons sa réouverture pour les futurs embauchés. L’espérance de vie moyenne des cheminots est plus basse que l’espérance de vie des salariés du droit privé. Les cheminots vivent moins longtemps, donc ils doivent travailler moins longtemps.

VRT. Est-ce que vous voulez pren­dre votre revanche après la grève de 2018 qui s’est soldée par un échec ?
L. B. Nous ne sommes pas dans la revanche, nous continuons la bataille. Cela fait un an que nous disons que nous ne pourrons pas mettre en place la réforme le 1er janvier comme prévu.
Réforme des retraites ou pas, nous avions prévenu qu’il y aurait un conflit fin 2019. Ce conflit a une double dimension : interprofessionnelle et professionnelle, propre à la SNCF. Le cadre social (soi-disant de haut niveau), se révèle pour le moment extrêmement bas. Nous en sommes à la moitié des négociations sur la convention collective. Comme le patronat veut terminer pour le 31 décembre, il a mis sur la table un projet sur les classifications qui n’est pas satisfaisant. Et son projet sur les rémunérations fait hurler tout le monde. C’est une convention de branche a minima, mis au point pour n’imposer rien à personne. On se cale systématiquement sur le moins-disant de la branche. C’est donc une convention collective de branche qui ne sert à rien car elle n’oblige à rien.

Didier Mathis, secrétaire général Unsa-Ferroviaire : « Nous voulons une réforme équitable, pas égalitaire »

VRT. Que demandez-vous au gouvernement ?
Didier Mathis. Nous sommes vent debout contre un système de retraites à points car elle occulte la question de la pénibilité. Nous voulons un système équitable et non pas égalitaire. C’est pourquoi nous revendiquons six points : d’abord, nous demandons le maintien du calcul de la pension sur les six derniers mois. Nous voulons aussi une bonification de 5 ans pour les contractuels actuels et futurs pour cause de pénibilité : en effet, 58 métiers sont déjà reconnus comme étant pénibles à la SNCF. Nous voulons qu’ils permettent de partir plus tôt en bénéficiant d’une bonification de 5 ans. Nous réclamons par ailleurs un plan d’épargne retraite pour les contractuels grâce aux économies que va pouvoir réaliser la SNCF qui ne devra plus payer le T2 pour les cheminots à statut. Nous demandons également que le calcul de la pension de réversion soit maintenu en l’état et que les pensions soient indexées au niveau de l’inflation. Enfin, nous demandons que la période de transition pour basculer dans le régime à points soit la plus longue possible.

VRT. Quelles sont les revendications propres à la SNCF ?
D. M. Nous demandons l’arrêt des suppressions d’emplois tant que les réorganisations ne sont pas stabilisées et une revalorisation salariale à deux niveaux : d’une part une hausse des salaires de 5,2 % pour compenser 5 ans sans augmentation, d’autre part une progression de tous les éléments variables qui n’ont pas non plus été augmentés depuis des années (comme les primes de nuit par exemple).
Nous demandons aussi un moratoire sur les restructurations en cours ainsi qu’une meilleure représentativité des cheminots. Parmi nos autres demandes, nous souhaitons que la Caisse des retraites des cheminots devienne la Caisse de branche pour tous les salariés ferroviaires.

VRT. Cette grève n’est-elle pas aussi l’expression d’une revanche après la grande grève à répétition de 2018 qui s’est traduite par un échec ?
D. M. On ne peut pas l’exclure. Au printemps 2018, nous avons mené la plus longue grève de l’histoire de la SNCF et nous avons été humiliés. C’est encore tout frais et nous n’avons pas encore pu en mesurer les conséquences avec la fin du statut en janvier prochain et l’ouverture à la concurrence qui ne devrait être effective que dans trois ans environ.

Erik Meyer, délégué syndical Sud Rail : « Nous voulons défendre l’ensemble des salariés, pas seulement les cheminots »

VRT. Pourquoi avoir boycotté les réunions sur la réforme des retraites ?
Erik Meyer. Nous avons boycotté ces rencontres parce que c’étaient des réunions d’explication et non pas de négociations. Nous n’avons pas besoin de pédagogie, nous avons déjà fait nos analyses et nos calculs.
Notre position est le rejet de cette réforme non pas pour défendre les régimes spéciaux mais pour défendre l’ensemble des salariés.
L’attitude du gouvernement est paradoxale : d’un côté il pointe les méchants de la SNCF et de la RATP qui se battraient pour leurs avantages et de l’autre, il les convoque à des réunions sectorielles en disant vouloir négocier. Mais on voit bien qu’il ne s’agit pas de négociations.
Si vous prenez les chiffres de l’INSEE et vous les croisez avec ceux du COR (Conseil d’orientation des retraites), vous voyez que le budget général des retraites atteint 330 milliards d’euros, alors qu’on parle d’un déficit de 11 milliards par an pendant 3 ans. Après, le système sera excédentaire.
La réforme va aboutir à baisser le niveau des pensions pour ouvrir le système à la capitalisation.
Le gouvernement rejoue le même scénario qu’avec la Sécurité sociale. Après la guerre, la Sécu remboursait entièrement les frais de santé. Puis peu à peu, avec les déremboursements, on a abouti à obliger ceux qui le pouvaient à avoir une Mutuelle. Ce sera la même chose avec les retraites : ceux qui le pourront cotiseront à des fonds de retraites. Cette réforme va accentuer les inégalités.

VRT. Vous vous battez toujours contre la réforme ferroviaire ?
E. M. L’application de la réforme ferroviaire fragmente la SNCF en 5 nouvelles sociétés indépendantes qui vont avoir tous pouvoirs (sur les salaires, l’organisation du travail…). c’est la fin de l’unité de la SNCF. Avec à la clé des questions sur la polyvalence, des surcoûts (comment seront gérées les interfaces ?) … Nous demandons que l’ensemble des dispositifs de la politique salariale, de l’organisation du travail, tout ce qui fait l’unicité d’une entreprise soit négocié pour l’ensemble du groupe. Le service public doit être pensé globalement.
Ce n’est pas une revanche après les grèves de 2018, mais la continuité du combat. Les conséquences de la réforme ferroviaire (développer l’offre, réduire les coûts, défendre les petites lignes, régler la question financière…) vont à rebours de ce qui était annoncé.

Rémi Aufrère-Privel, secrétaire général adjoint de la CFDT : «Nous demandons une réforme systémique prenant en compte la pénibilité »

VRT. Pourquoi avez-vous déposé un préavis de grève à partir du 5 décembre suite à votre dernière rencontre avec Jean-Paul Delevoye et Jean-Baptiste Djebbari ?
Rémi Aufrère-Privel. Au cours des quatre réunions qui ont été organisées avec le haut commissaire aux retraites, nous avons à chaque fois demandé la même chose. Mais nous n’avons obtenu aucune réponse sur le respect du contrat social qui comprend le régime spécial des retraites pour les 138 000 cheminots au statut.
Les cheminots n’ont pas à assumer la responsabilité de la situation difficile résultant de la loi de 2018 qui a décidé de la fin des embauches au statut. Le régime des retraites des cheminots va devenir de fait un régime d’extinction : il s’éteindra lorsque les derniers cheminots au statut partiront à la retraite. C’est ce qui s’est passé pour les Charbonnages de France. Aujourd’hui, il ne reste plus que 350 ou 400 personnes de l’ex-GDF qui relèvent encore du statut.
Nous demandons un système similaire ou, si vous préférez l’application de la clause du grand-père même si nous n’aimons pas cette formulation.
Nous voulons aussi une réforme des retraites systémique (et non pas paramétrique) qui prenne en compte la pénibilité du travail. Toutes les formes de pénibilité (et pour tous les métiers) doivent être intégrées dans le futur ­régime.

VRT. Qu’est-ce qui pourrait vous faire renoncer à la grève ?
R. A-P. Il y a une première ligne rouge : le respect du contrat. Ce serait la preuve que le gouvernement prend en compte nos demandes. Il serait alors possible que nous retirions notre préavis, mais bien sûr seulement après consultation de nos instances.
Obtenir des mesures sur la pénibilité contribuerait aussi à la détente. Cela montrerait qu’il y a une vraie démarche pour aller vers la négociation. La CFDT exige maintenant des positionnements clairs. Il y a eu une quantité d’échanges mais on en est resté aux constats.

 

Propos recueillis par Marie Hélène Poingt

Ewa

Eloi Courcoux devient directeur général de Newrest Wagons-Lits France

Eloi Courcoux

Le 28 novembre, Newrest a annoncé la nomination d’Eloi Courcoux, 47 ans, au poste de directeur général de Newrest Wagons-Lits France.
Après avoir successivement occupé les fonctions de directeur Marketing et directeur général des Groupes et Evénements à la Walt Disney Company, il était depuis 5 ans, directeur général d’un groupe familial de restauration implanté au Cambodge et au Myanmar.
Chez Newrest il sera chargé « d’assurer le pilotage opérationnel de l’activité Rail et de la marque Newrest WagonsLits en France sous la responsabilité d’Emmanuelle Puig, CEO France de Newrest ».

Ewa

« Sans changement radical de la performance ferroviaire, le report modal ne se fera pas »

Peter Reinshagen

Alors que la part du fret ferroviaire est de 18 % en moyenne en Europe, la Commission européenne fixe l’objectif d’un taux de 30 % en 2030. Peter Reinshagen, directeur général d’Ermewa, explique à VRT les conditions qu’il faut réunir si le secteur veut y parvenir.

 

Ville, Rail & Transports. Le fret ferroviaire cherche toujours ses marques face à la route. Quel rôle peut jouer un loueur de wagons comme Ermewa ?

Peter Reinshagen. Le ferroviaire est à un moment charnière de son histoire et le wagon a un rôle à jouer dans les changements à venir. Un loueur de wagons comme Ermewa doit profondément réfléchir à son avenir. En effet, sans progression de la performance ferroviaire, le report modal ne se fera pas et les objectifs climatiques ne seront pas atteints.

Actuellement, le fret ferroviaire ne fonctionne pas efficacement alors qu’il représente un mode propre. La part modale du fret en Europe est de 18 %. Mais cette moyenne recouvre des réalités différentes d’un pays à l’autre. Elle atteint 17 ou 18 % en Allemagne, un peu moins de 12 % en France, mais 30 % en Suisse ou en Autriche. L’objectif fixé par l’Union européenne est d’atteindre un taux de 30 % en 2030. Pour y arriver, il faut plus que doubler les quantités transportées par le fer. Comment ? Ce qui est sûr, c’est que ce mode ne réussira pas s’il continue à fonctionner avec les méthodes du passé. Il faut un changement radical.

 

VRT. Que faut-il faire selon vous ?

P. R. Les évolutions techniques comme le couplage automatique des wagons et le digital peuvent y aider. Pour moi, c’est le cœur du changement. Aujourd’hui en Europe, le couplage des wagons se fait manuellement, alors qu’ailleurs, il est automatique.

L’association allemande TIS (qui réunit des entreprises comme VTG, BASF ou DB…) a publié un livre blanc sur l’innovation lors du dernier salon de Munich. Elle estime que le couplage automatique digital permettra de lancer le train intelligent. L’objectif est de connecter les données et d’apporter l’électricité sur le wagon. De cette façon, nous pourrons automatiser les opérations ferroviaires et doter le matériel de freins électropneumatiques. En nous dirigeant dans cette voie, nous sommes persuadés que nous pourrons changer d’ère.

 

VRT. Quels sont les avantages attendus ?

P. R. Aujourd’hui, quand vous envoyez des marchandises par train, vous ne savez pas quand elles vont arriver. Les informations fournies par les entreprises ferroviaires ne sont pas fiables, en particulier quand un train traverse une frontière. Un chargeur doit prévoir des marges de sécurité pour ne pas être gêné par l’arrivée tardive d’un train.

En connectant les données des trains, le temps d’arrivée estimé ne sera plus calculé sur la base d’un plan de transport mais sur la base de l’historique de l’opération. Sur cette base, nous pourrons optimiser la taille des flottes, et les chargeurs pourront réduire leurs stocks de sécurité, planifier leurs besoins et réaliser ainsi des économies très importantes.

Enfin, toutes ces avancées technologiques (digitalisation, suivi individualisé des wagons, monitoring du wagon, du freinage, des bogies, des essieux…) et toutes ces informations reçues vont permettre de faire progresser la sécurité ferroviaire. Et d’optimiser la maintenance des wagons : actuellement un wagon qui entre en atelier tous les deux ans peut rester immobiliser 35 jours, le temps de l’amener, de le réviser et de le faire repartir. C’est beaucoup trop long. Nous pourrons diviser ce temps par 2 ou 3.

 

VRT. Quels sont les investissements à réaliser pour le couplage automatique digital ?

P. R. Aujourd’hui, ces équipements coûtent cher car le volume de production est très faible. Il faut démontrer au secteur industriel que nous allons pouvoir réduire drastiquement les coûts en équipant massivement la flotte avec des produits standardisés. Il faudrait aboutir à un coût de 10 000 euros l’équipement par wagon. Ce n’est pas encore le cas. Mais compte tenu de l’étendue de la flotte européenne (quelque 500 000 wagons), on peut y arriver, d’autant que plusieurs entreprises dont trois grandes (Faiveley-Wabtec, CAF et Voith) sont capables de produire ces équipements.

 

VRT. Qui doit supporter les coûts ?

P. R. Il faudra répondre à deux questions : la première porte sur la migration du matériel ancien. Une étude est en cours, commandée par le ministère allemand des Transports. Pour l’heure, le sujet est porté par l’Allemagne et la Suisse. Il faut que la réflexion s’européanise.

Autre sujet qu’il faudra résoudre : si ce sont les propriétaires des wagons qui investissent, comment faire revenir le bénéfice de l’opération à celui qui a investi ?

En automatisant les opérations ferroviaires, les opérateurs vont en effet gagner temps et argent. S’ils passent par des opérations manuelles, un train peut rester immobiliser jusqu’à 4 heures avant de partir en raison des nombreux tests à réaliser. L’automatisation va permettre d’accélérer les rotations du matériel roulant, en gagnant 2 heures dans la préparation d’un train, ce qui est phénoménal.

L’automatisation est aussi intéressante pour les wagons isolés qui sont très difficiles à gérer et nécessitent la réalisation de plusieurs couplages manuels. Souvent dans des conditions éprouvantes, la nuit, le froid…

Si on arrive à automatiser le couplage et à digitaliser le suivi, les wagons isolés deviendront un mode de transport intéressant pour les chargeurs car beaucoup moins chers à produire.

S’ils sont dotés de freins électropneumatiques, cela permettra aussi d’améliorer la sécurité car le train ralentira beaucoup plus vite : la durée et la distance de freinage peuvent être réduites de 30 % et l’impact est moins important pour les infrastructures.

Il faut se dépêcher d’agir. Il y a un vrai intérêt économique mais nous avons besoin du soutien des pouvoirs publics. On estime que l’aide publique pourrait atteindre 3 milliards d’euros, ce qui représenterait 50 % de l’investissement total nécessaire à l’équipement des 500 000 wagons en Europe.

L’écologie justifie cette participation publique : le transport de marchandises représente une énorme part des émissions de CO2.

Propos recueillis par Marie-Hélène Poingt

 

Pour en savoir plus : retrouvez l’article dans son intégralité dans le numéro de décembre de VRT

 

Ewa

Philippe Massin, nouveau directeur financier international de Keolis

Philippe Massin, Directeur de la filiale Keolis Meyer, lui  succède et intègre, à ce titre, le Comité de Direction du Groupe.

Keolis a annoncé le 26 novembre la nomination de Philippe Massin au poste de directeur financier international. Il succède à Nicolas Vandevyver et intègre à ce titre le comité de direction du groupe. Ancien directeur financier de SNCF Transilien, Philippe Massin avait rejoint Keolis en 2016 « pour assister le comité exécutif dans la conduite d’un programme interne de performance », explique un communiqué de Keolis. Il avait ensuite pris la direction de Keolis Meyer, filiale de bus basée en Essonne.

De son côté, Nicolas Vandevyver devient directeur de l’audit interne du groupe. Il aura pour mission de renforcer les dispositifs d’audit interne et de les accroître à l’international.

Ewa

Annemasse prépare sa nouvelle gare à l’arrivée du Léman Express

La fréquentation de la nouvelle gare d’Annemasse devrait être multipliée par 5 
ce qui pourrait en faire 
la quatrième gare régionale.

La nouvelle gare d’Annemasse répond aux objectifs ambitieux des futurs déplacements en Haute-Savoie, tout particulièrement avec la mise en service le 15 décembre du Léman Express. L’inauguration de la gare le 15 novembre a permis de lancer l’activité du bâtiment voyageurs côté Est, en attendant l’ouverture, au 3e trimestre 2020, du bâtiment de l’aile Ouest réservé aux commerces et terrasses. A terme, la fréquentation de la gare devrait être multipliée par cinq pour atteindre quatre millions de personnes, ce qui pourrait en faire la quatrième gare régionale. Après la mise en service de la nouvelle gare de Chambéry la semaine précédente, la région Auvergne-Rhône-Alpes vient de se doter d’équipements ferroviaires modernes et pivots de projets de développement territorial avec de nouveaux quartiers résidentiels et d’activités tertiaires. A Annemasse, le futur quartier de l’Etoile autour de la gare va s’étendre sur 19 hectares comprenant 1 500 logements, 37 000 m2 de bureaux/activités hôtelières, un pôle de formation (16 000 m2) et des équipements publics dont 3 ha d’espaces verts, un terrain de football, un boulodrome.

Pour l’heure, le bâtiment voyageurs sur 970 m2 occupe un tiers du futur bâtiment-gare et s’intègre dans un ensemble architectural culminant à près de neuf mètres de haut. Sa particularité tient à l’élégance de sa vaste façade vitrée (1 250 m2) portée par de hauts portiques en bois et en acier laqué. Le lieu regroupe tous les services de vente et d’information aux voyageurs TER, grandes lignes SNCF, CFF et Léman Express. Au total, la gare compte une cinquantaine d’écrans d’information et a misé sur la sûreté avec une soixantaine de caméras de vidéoprotection.

Autre ouvrage remarquable réalisé par SNCF Réseau, la gare est désormais traversée par un nouveau passage souterrain de 85 m de long (sept mètres de large et quatre mètres de haut). Le passage doté de trois puits de lumière et de quatre ascenseurs relie le centre-ville au futur écoquartier de l‘Etoile, les nouveaux parvis nord et sud, et assure la desserte des quais existants de la gare ainsi que le nouveau quai 4 créé sur 318 m de long pour le Léman Express. Au total, la rénovation effectuée en gare d’Annemasse a porté sur 980 m de quais, 5 km de nouveaux rails et 14 km de caténaire déroulée pour un coût de 12,8 millions d’euros répartis entre la région Haute-Savoie, l’Etat (31 % chacun) et la SNCF (7 %). Le coût du bâtiment voyageurs et des équipements de la gare (16,3 Ms) a été financé par la Région (44 %), SNCF (36 %) et Annemasse Agglo (20 %).

Claude Ferrero

Ewa

Comment faire cohabiter les mobilités ?

GPRC 2019 Conference

Trottinettes, vélos et scooters électriques en libre-service, voitures partagées, demain véhicules autonomes… La mobilité est de plus en plus diversifiée. Certains modes, les plus nouveaux, bousculent nos habitudes et transforment l’espace urbain, tout particulièrement à Paris.
Faut-il séparer les flux, comment les réguler, quel sera le visage de la rue demain et comment mieux organiser les déplacements de l’hypercentre et ceux vers la périphérie ? Autant de questions que cinq spécialistes du sujet ont cherché à résoudre au cours d’une table ronde organisée
par le Club VRT.

Christophe Najdovski
Christophe Najdovski.

« Nous avons été surpris par l’arrivée des nouvelles mobilités », reconnaît Christophe Najdovski adjoint au maire de Paris, chargé des Transports, de la Voirie, des Déplacements et de l’Espaces public. « Tout s’est passé très vite et sans prévenir », ajoute-t-il.

La trottinette est vraiment devenue visible dans les rues de la capitale durant l’été 2018, précédée par l’arrivée des vélos en libre-service. Confrontée à l’invasion de ces nouveaux venus, la mairie de Paris a réagi en faisant signer une charte de bonnes pratiques à l’ensemble des opérateurs, ce qui a permis d’améliorer un peu la cohabitation avec les piétons.

Pour compléter le dispositif, la Ville est en train d’aménager 2 500 places de stationnement, soit une tous les 250 mètres, où il deviendra obligatoire de garer les trottinettes dans les prochains mois.

Même si la multiplication des trottinettes et ses débordements sur l’espace public dérangent, l’adjoint au maire voit un avantage à la mobilité partagée. « On n’est pas sur la possession mais sur l’usage, c’est une révolution ».

La Ville, qui avait pris un train d’avance avec Vélib’ et Autolib’, a finalement été rattrapée par une forme d’obsolescence accélérée en raison du développement des VTC et de l’autopartage. Mais si Vélib’ est concurrencé par des offres privées, ce service garde tout son sens, estime Christophe Najdovski. « Son statut de service public lui permet d’offrir la même offre sur 60 communes, alors que les acteurs privés ne vont que là où le marché assure de la rentabilité. Si les acteurs privés perdent de l’argent, ils se retirent. Avec Vélib’, la collectivité participe au financement d’un service égalitaire, quels que soient les territoires. Il a donc toujours sa pertinence ».

Pour l’élu les changements actuels vont conduire à l’avènement du Maas (Mobility as a service). « Les plateformes numériques vont devoir se constituer comme des plateformes multimodales ». Uber a commencé à y travailler avec Jump qui complète son offre de VTC en proposant des trottinettes et des vélos à assistance électrique. « L’enjeu est de voir comment les collectivités vont répondre à cette nouvelle concurrence et les intégrer ». Mais Christophe Najdovski prévient : « le transport collectif doit rester la base du système de transport, parce qu’on aura toujours besoin de modes capacitaires. »

 

Faire du sur-mesure

Brice Bohuon
Brice Bohuon.

« Face à l’arrivée des nouvelles mobilités, nous essayons d’apporter des réponses à la hauteur des bouleversements. La révolution ne fait que commencer », prédit Brice Bohuon, directeur général adjoint France de Transdev. « L’arrivée des nouveaux modes de transport imposent d’entrer dans l’ultra personnalisation. Jusqu’à récemment, en transport public, on cherchait à remplir les transports sans connaissance fine des clients. Les nouvelles mobilités nous imposent de les connaître et de leur proposer des solutions adaptées à leurs besoins. On est sur du réglage fin, et on propose des solutions comme le vélo, les trottinettes, mais aussi du transport à la demande, en bus, en navettes, en véhicules légers. Des solutions à adapter aux besoins des clients ». L’arrivée des nouvelles technologies impose aussi d’entrer dans l’ère du numérique et de travailler sur le Maas, qui doit permettre à terme d’accéder à toutes les facettes de mobilités sur une seule plateforme.

Brice Bohuon se considère en apprentissage. « Transdev a mis en place des laboratoires à Mulhouse et Saint-Etienne ». Les besoins sont d’abord locaux : « Au quotidien on ne voyage pas d’un bout de la France à l’autre tous les jours, mais on se déplace dans des bassins de vie, où des solutions sont déjà proposées. Là, on peut faire du transport multimodal de façon intéressante, en faisant travailler ensemble différents opérateurs qui n’ont pas l’habitude de le faire. Il n’y a pas encore de Maas global, mais il y a déjà des solutions à l’échelle d’un bassin de vie et un jour on arrivera à en proposer au niveau du territoire. » Témoin des changements qui surviennent partout dans le monde, Transdev se dit dans une posture d’écoute des besoins des autorités organisatrices, qui selon Brice Bohuon sont les meilleurs experts des territoires. « Chez Transdev, on leur apporte notre expertise, notre connaissance et on essaye de réconcilier ce qu’on sait faire avec leurs envies, ce qui n’est pas toujours évident ».

 

Un signe de bonne santé

Youenn Dupuis
Youenn Dupuis.

« Keolis accueille favorablement l’innovation, le bouillonnement qui sont des signes de bonne santé des mobilités », assure Youenn Dupuis, directeur général adjoint de Keolis, en charge de l’Ile-de-France, en se réjouissant de voir émerger des solutions innovantes dont l’objectif est de faire baisser la part de la voiture individuelle. Avec un certain succès, puisque sur les 10 dernières années, sur 43 millions de déplacements, il y en a eu 700 000 de moins réalisés en voiture et 130 000 de plus grâce aux nouvelles mobilités. « Chez Keolis, on essaye de comprendre ce qui fait qu’un Francilien garde sa voiture pour pouvoir y remédier ».

L’étude Keoscopie a ainsi permis de vérifier qu’en matière de transports les Franciliens attendaient du confort, de la régularité, des horaires adaptés et des lieux d’attentes plus sécurisés. Comme en Ile-de-France 75 % des voyages sont couplés à un autre mode ou de la marche, Keolis réfléchit à mieux les articuler et à éviter que le retard d’un train fasse rater le bus. Les solutions font appel au digital. « On a toujours cherché à trouver des solutions aux problèmes de correspondance, mais avec le digital, on est plus efficace. En utilisant des algorithmes, il devient possible de proposer un système comme Flexo, qui permet de conduire les voyageurs d’un bus au plus près de leur destination, en calculant l’itinéraire optimisé ». Le responsable de Keolis ajoute que son entreprise a toujours eu une approche multimodale en proposant train, tram, bus, transport à la demande, du stationnement ou encore du vélo avec sa filiale Cykleo.

 

De l’innovation et de l’attrait pour les métiers

Valère Pelletier
Valère Pelletier.

« On a tous été pris de vitesse par l’arrivée de ces nouveaux acteurs, par leur agilité et leurs moyens financiers », témoigne Valère Pelletier. Le directeur Stratégie et Développement RATP souligne que ces nouveaux opérateurs disposent de moyens importants, grâce à de gros investisseurs comme la banque japonaise SoftBank qui a fait une levée de fonds de 100 milliards pour les nouvelles mobilités et détient 20 à 30 % de l’ensemble des acteurs.

Ce qui démontre selon lui, « l’attrait pour notre métier ». Valère Pelletier demande toutefois l’intervention de la puissance publique pour canaliser les initiatives. « Avec l’arrivée de ces nouvelles mobilités, on fait face à un grand écart entre la ville du consommateur et celle du citoyen qui n’ont pas les mêmes besoins : le premier veut se déplacer, le second ne veut pas être gêné par les trottinettes », constate Valère Pelletier qui assure : « A la RATP, on a toujours été très intéressé par la ville comme un tout, et notre rôle est de prendre en compte le fait qu’on est tous citoyens et consommateurs. »

Selon lui, il faut veiller à l’intégration de ces nouveaux modes et faire en sorte qu’il y ait cohérence. « Car si le bus s’arrête à 800 mètres de Vélib’, ou s’il n’y a pas le bon cadencement de bus, il y a un problème dans la conception du service. Il faut que les gares routières soient bien pensées, et il faut travailler à l’intégration de ces modes en donnant des informations multimodales aux voyageurs. La future LOM devrait accélérer le mouvement et permettre d’aboutir au Maas en intégrant tous les modes dans un parcours avec de la billettique et du paiement. Le service MaaS en Ile-de-France donne déjà accès à 10 modes différents et permet la réservation et le paiement », rappelle-t-il.

 

Une nécessaire coordination

Laurent Bouyer
Laurent Bouyer.

Bombardier, très présent à l’international, en Chine, aux Etats-Unis ou en Inde, constate une explosion des solutions de mobilités qui arrivent plus vite qu’on ne pouvait l’imaginer partout dans le monde. « Il faut une coordination », assure Laurent Bouyer, président de Bombardier Transport France. « Face à ces changements, nous proposons des solutions en étant à l’écoute des acteurs publics et privés. Ces solutions passent par le maillage des territoires et par la complémentarité entre les différentes mobilités. Par exemple, depuis 20 ans nous intégrons le vélo dans les trains. En Ile-de-France, nous avons mis des accroches dans les trains, en Pays de la Loire on a retiré des sièges pour pouvoir mettre des racks de vélos. Notre rôle est d’essayer de développer des solutions de transport qui puissent s’inscrire dans les différentes problématiques, même si notre principale mission est de s’inscrire dans le mass transit ».

Si Laurent Bouyer plaide pour la poursuite du développement des modes lourds, qui seuls peuvent répondre aux besoins des territoires, il estime que le rôle d’un constructeur comme Bombardier est large. « Avec nos matériels métro, tram, train, nous développons des technologies qui permettent de générer de la data et d’apporter des informations aux exploitants qui doivent gérer les transports ».

Bombardier a aussi mis en place un programme de recherche et développement avec l’objectif de proposer, dès 2023, des trams autonomes permettant d’augmenter les fréquences et d’offrir davantage de capacité de transports. Et le constructeur travaille à la conception de trains utilisant des énergies propres et moins énergivores.

 

De la bonne utilisation de la data

Comment éviter que la data soit mal utilisée ? « Les collectivités ont un rôle à jouer », estime Christophe Najdovski. « Cette question est dans le débat public avec la nécessité d’organiser les choses dans le sens de l’intérêt global, car les plateformes ont leur propre intérêt. Elles proposent des solutions de mobilité, mais toutes les solutions ne se valent pas en matière d’émissions de Co2. Le transport capacitaire doit rester la colonne vertébrale en y agrégeant différents types de mobilités partagées et les modes actifs (vélo et marche). On doit faire en sorte que le MaaS oriente les usagers vers les mobilités vertueuses, y compris avec des incitations tarifaires ». Ce qui pose la question des données : qui les possède et pour en faire quoi ? « Les opérateurs historiques mettent à la disposition des collectivités leurs données, les privées doivent le faire aussi. Elles doivent avoir la main pour pouvoir offrir un service de mobilité durable », affirme l’élu. « Les entreprises privées ont des réponses à apporter à la mobilité, mais le cadre doit être compatible avec ce que veulent les autorités organisatrices », poursuit Brice Bohuon. « Il y a d’un côté des entreprises qui veulent gagner de l’argent, et de l’autre un secteur subventionné. Avec le MaaS, on va mélanger deux mondes, argent public et privé, c’est pourquoi il faut un arbitre : ce sont les autorités organisatrices qui assureront la neutralité du MaaS », renchérit Valère Pelletier.

 

Des nouvelles mobilités vraiment écologiques ?

Est-ce que les nouvelles mobilités sont satisfaisantes d’un point de vue écologique ?

« En ce qui concerne les trottinettes, l’appel d’offres que nous lancerons pour retenir trois opérateurs à l’avenir prévoit des critères écologiques. Cela concerne notamment la durée de vie des véhicules, la recharge ou le social », révèle Christophe Najdovski. « Nous avons déjà obtenu une limitation de la vitesse des véhicules à 20 km/h et on peut se poser la question du port du casque et de la façon dont les véhicules sont acheminés, rechargés… On peut imposer des critères, mais pour mieux réguler, il manque un cadre juridique stable, on l’attend avec la LOM ». « Il faut regarder les impacts environnementaux et sociaux, mettre en place des conditions de travail pour ces nouvelles mobilités », confirme Youenn Dupuis. Mais il met aussi en garde : « on est sur des sujets de service public et tous les modes ont recours au digital pour faciliter la vie des clients. Or en Ile-de-France on a seulement 30 % de personnes totalement à l’aise avec le digital. Il faut penser aux Franciliens qui ne maîtrisent pas les nouvelles technologies et avoir des systèmes de mobilité qui puissent leur permettre également d’accéder aux mobilités du dernier km. »

 

Et l’automobile ?

« On parle beaucoup des trottinettes qui sont apparues il y a quelques mois, mais il ne faut pas oublier que l’autopartage et le covoiturage sont aussi une révolution », considère Valère Pelletier. « On a sous-utilisé la voiture. Son taux d’occupation est de 1,1 personne, c’est le mode urbain le plus mal utilisé et le moins cher à optimiser. Il faut faire la promotion de l’autopartage pour avoir des transports plus communautaires. La voiture est là pour durer, mais elle va muer, devenir électrique, autonome et partagée en centre-ville ». Et c’est pour cela que la RATP est actionnaire d’un service d’autopartage. « La plus grande difficulté des métropoles, c’est l’autosolisme, 80 % des véhicules n’ont qu’un seul occupant », valide Christophe Najdovski. « Il faut viser un haut niveau d’occupation des voitures, mettre en place des autobus express, utiliser l’existant et avoir une réponse adaptée à la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Pour cela on doit passer à l’ère de la multimodalité, avec du mass transit comme clé de voûte et en complément les mobilités partagées et les modes actifs pour avoir un système global plus en adéquation avec les grands enjeux de notre siècle ». L’élu conclut : « si les 16 000 trottinettes parisiennes demandent de la régulation, il convient de comparer leur nombre aux 600 000 véhicules qui circulent dans la capitale tous les jours et ne pas se désintéresser de d’autres sujets, comme le transport de fret lié à l’explosion du e-commerce, pour lequel il y a aussi des enjeux importants pour les villes. »

Valérie Chrzavzez

Ewa

Le téléphérique arrive en ville

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Associé aux paysages de montagne, le transport aérien par câble arrive en ville. En invitant des élus et initiateurs de réalisations récentes, VRT cherche à comprendre ce que l’on peut attendre de cette nouvelle technologie.

« Dans des villes de plus en plus denses, la dimension aérienne devient un axe de développement majeur des mobilités », constate Pierre Becquart, responsable du Développement câble urbain à la RATP. Pour y répondre, on a des concepts, le taxi volant ou le métro suspendu, mais il existe aussi des solutions immédiatement disponibles. En moins de 18 mois, on peut proposer une réponse efficace dans de nombreuses situations avec le câble. Cette technologie a déjà permis de déployer 80 projets en milieu urbain, notamment à New York, Londres ou Singapour. Et 200 autres projets sont à l’étude et font face à la problématique d’adaptation aux contraintes urbaines. « Mais il existe des freins au développement du câble », constate Pierre Becquart. Pour être accepté, ce mode doit relever le défi de l’acceptabilité en termes d’insertion urbaine, d’impacts acoustiques et vibratoires et d’image, parce que cette technologie reste encore associée aux sports d’hiver. « Pour que le câble puisse se développer, il doit répondre aux enjeux de confort, de sécurité de respect de l’intimité du voisinage, et les industriels doivent permettre sa densification et son automatisation pour garantir une disponibilité plus forte et des coûts plus faibles », poursuit-il. « Nous avons développé des outils pour accompagner les donneurs d’ordre. Et nous avons créé un groupe avec Poma et Eiffage, parce que les défis technologiques et sociétaux ne peuvent pas être relevés par un seul acteur. Il faut un partage de compétences pour faire accepter ce mode de transport en milieu urbain. Nous avons développé des solutions techniques et esthétiques, fait des propositions qui permettent de s’insérer, de libérer du foncier et d’offrir des fréquences élevées. Aujourd’hui les outils sont là, la technologie est éprouvée et il est probable qu’on va vivre quelques épreuves de démonstration de la valeur de ce mode, de sa capacité à dépasser les a priori et en finir avec son image liée aux sports d’hiver. La RATP y croit et a les capacités d’accompagner toutes les phases de développement. Nous avons développé des outils numériques pour modéliser l’impact acoustique et vibratoire, pour être capable de prévoir l’incidence sur l’environnement et proposer des solutions alternatives pour limiter son empreinte. »

Toulouse : les travaux ont démarré

Telepherique toulouse

A Toulouse, les travaux pour le téléphérique Téléo ont débuté. « Nous sommes sur une agglomération de plus d’un million d’habitants, très étalée, avec des zones denses et des secteurs semi-ruraux. La ville dispose d’un transport urbain structuré avec le métro, pour lequel nous avons un projet de troisième ligne, de périphérie à périphérie, mais aussi le tram et les bus. Mais nous avons une problématique de desserte, de circulation et pensons que la combinaison des modes peut apporter des solutions », explique Francis Grass, adjoint au maire de Toulouse et président de Tisséo Ingénierie, qui rappelle que l’agglomération a commencé à réfléchir à la possibilité du câble il y a sept ans, avant de concevoir Téléo, un téléphérique avec des cabines de 34 personnes, qui parcourra 3 km et aura trois stations reliant Oncopole, centre de recherche sur le cancer installé sur l’ancien site d’AZF, l’hôpital d’Orgueil et l’université Paul-Sabatier. « Sur cet espace enclavé au sud de Toulouse, la solution du câble est devenue une évidence. L’ancien maire de Toulouse, Pierre Cohen avait réalisé une étude de faisabilité dès 2004. Lors du changement de l’équipe municipale, on a d’abord fait preuve de scepticisme sur ce projet évalué à 100 millions d’euros, mais en y regardant de plus près, j’ai compris que ce coût élevé venait des stations qui étaient intéressantes architecturalement, mais monumentales. On a revu cela. » Francis Grass a fait le choix le plus fonctionnel possible, dans une logique d’intermodalité. « On est passé à l’appel d’offres de conception, réalisation et maintenance, sans préjuger de la technologie. Nous avons eu quatre candidatures de groupements et avons choisi en 2017, une technologie 3S proposée par un groupe composé d’un architecte Toulousain, de Bouygues pour le génie civil, de Poma et Altiservice ». Mais le projet a rencontré une difficulté d’acceptation. « Comme il était prévu que le téléphérique survole un lycée, nous avons été confrontés à des craintes. Nous avons dû reprendre la concertation avec le rectorat et le lycée, en demandant au groupement d’étudier toutes les solutions possibles pour parvenir à quelque chose qui satisfasse tout le monde, y compris l’architecte des Bâtiments de France. Cela nous a fait perdre sept mois, mais l’enquête publique au projet a finalement été favorable à 66 %, contre seulement 12 % d’opposants », se félicite Francis Grass. La réalisation du téléphérique a donc pu être votée le 3 juillet et les travaux ont démarré dans la foulée pour une entrée en service fin 2020.

 

Orléans : un projet prêt mais repoussé

Orleans-Telepherique

Jean-Marie Duthilleul, architecte et ingénieur, a travaillé avec Vinci, GTM Normandie, Poma et Systra sur un projet prêt à être lancé, sur la commune de Fleury-les-Aubrais près d’Orléans. Un téléphérique qui devra relier la zone Interives, où la métropole va réaliser 200 000 m2 de bureaux et 3 000 habitations, sur un territoire desservi seulement par la route, avec le pôle d’échanges où l’on trouve parkings, bus, tram, taxis et gare, de l’autre côté des voies ferrées. « L’idée était d’enjamber ces voies, de franchir 350 mètres, pour relier ce quartier au pôle d’échange, à moindre coût. La difficulté était de faire comme un tramway au sol, mais qui soit volant pour traverser les voies sur un terrain plat, ce qui nécessite beaucoup d’énergie au départ. Nous avons proposé un système avec des cabines de 60 places en navette, capable de réaliser le parcours d’une rive à l’autre en 1 minute 43 en heures de pointe et plus de 2 minutes en dehors », décrit Jean-Marie Duthilleul. Il s’agit donc d’un téléphérique que l’on va prendre de plain-pied. Le dossier technique est prêt, mais le projet a pris du retard en raison d’un changement de stratégie d’Orléans, qui souhaitait en un premier temps réaliser le câble avant l’urbanisation, et qui préfère maintenant que le quartier soit déjà en partie édifié.

 

Ile-de-France : 12 projets, une réalisation

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Il y a cinq ans, il y avait une douzaine de projets de téléphérique en Ile-de-France. Aujourd’hui, on ne parle plus guère que de celui du Val-de-Marne, le Câble A-Téléval. Comment expliquer qu’il soit le seul à être passé du stade de projet à la réalisation ? « La genèse du Câble A-Téléval, ce n’est pas un choix de technologie. On est parti d’une problématique. En 2001, on a interrogé les Val-de-Marnais sur leurs attentes et la problématique des déplacements est souvent revenue », retrace Pierre Garzon, vice-président du conseil départemental du Val-de-Marne. « Pour se déplacer sur le département, il faut faire avec la Seine, la Marne, le réseau ferré et autoroutier, les MIN et les zones logistiques… Ce qui rend les choses complexes. On a organisé un débat sur le thème : de quel réseau de transport a-t-on besoin pour rattraper le retard pris ? C’est ainsi que, confronté à des murs naturels et urbains difficilement franchissables, est venue l’idée du câble. Le maire de Limeil-Brévannes de l’époque, Joseph Rossignol, a poussé plus loin pour voir ce qui était faisable, et on est arrivé à l’intuition que le survol était la solution. Ce qui a été étayé par des études qui nous ont confortés. » Pierre Garzon insiste sur ce qui explique l’avancée du projet : « A chaque étape, on est resté en liaison avec la population qui vit, travaille et étudie dans le département. Cela a permis une acceptabilité du projet moins vécu comme un gadget, plus comme un rêve, une aspiration et surtout comme une solution immédiate. » Il a fallu dix ans entre l’idée et l’étape de mise en débat. L’élu attend la réponse de l’enquête publique pour poursuivre l’avancée du Câble A-Téléval. « La participation citoyenne est un pilier majeur pour l’adhésion. L’enquête publique a battu des records de participation. La population soutient le projet. » Ce qui aurait fait la différence par rapport aux autres projets franciliens.

Valérie Chrzavzez

 

Pourquoi le câble se déploie dans les villes du monde entier

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De gauche à droite : Philippe Hérissé, Mathieu Boussoussou, Nicolas Chapuis, Denis Baud-Lavigne, Bernard Teiller, Denis Creissels.

Quelles sont les raisons qui incitent les élus à choisir le téléphérique en ville ? Les principaux acteurs du câble répondent à cette question en mettant en avant ses avantages, mais aussi des exemples de réalisations et les perspectives.

Eiffage s’intéresse au câble urbain depuis 2011. « Avec notre laboratoire de recherche et développement Phosphore IV, nous avons imaginé la ville à horizon 2030 », explique Mathieu Boussoussou, chargé d’innovation transverse chez Eiffage. « Nous avons collaboré avec Poma et travaillé sur le câble, un mode de transport qui répond aux besoins d’une ville durable et décarbonée, qui permet de survoler une zone sans impacter l’écosystème et de libérer de l’espace au sol. » En ville, Eiffage peut réaliser des stations peu encombrantes, sur 25 m2 et propose des pylônes s’intégrant dans l’architecture, tout en permettant de prendre un virage. Et l’entreprise a mis au point des solutions modulables qui peuvent s’intégrer à des bâtiments existants. Mais Mathieu Boussoussou insiste sur l’acceptabilité sociale et environnementale du câble : « Certains projets ont été abandonnés parce qu’ils avaient été mal menés. »

 

Un mode de transport, trois solutions

Pour Nicolas Chapuis, directeur général de LST Ropeway Systems, filiale de MND Group, troisième acteur du transport par câble dans le monde, le câble en milieu urbain peut répondre à trois usages : gravir des montagnes, comme le funiculaire de Montmartre, relier deux lieux ou proposer un transport capacitaire, équivalent à une ligne de tram ou de métro : « Ce mode de transport a l’avantage d’être peu sensible à la topographie, d’être écolo, accessible et de pouvoir être réalisé rapidement. Il est adaptable et ses possibilités sont multiples pour construire le bon projet au bon endroit. Et toutes les réalisations de transport public ont un attrait touristique et servent à mettre en avant les territoires », souligne Nicolas Chapuis, avant de donner quelques exemples de réalisations pour montrer l’éventail des possibilités d’intégration, avec à Brest un téléphérique qui permet de désenclaver un quartier en le reliant au centre-ville, en Norvège le câble qui sert à balader des croisiéristes, tandis qu’en Lituanie il permet de franchir une forêt et qu’à Istanbul des rames de 250 personnes relient le stade de foot au métro et qu’au Mexique il permet aux touristes de profiter de la ville vue d’en haut.

 

Une demande croissante

« Poma s’est lancé dans le transport urbain en 1982, en répondant au premier appel à projets pour une navette automatique au sol, mise en service en 198 », rappelle Denis Baud-Lavigne, responsable développement commercial transports urbains par câble. « Présent dans 90 pays, fort de 8 000 références, nous sommes capables de réaliser des solutions clés en main en étant le moins impactant possible en matière de surface et de temps de réalisation. » A Medelin, en Colombie, Poma a réalisé la première installation urbaine interconnectée avec le métro : « On a innové avec un moteur lent permettant une baisse de consommation et des niveaux sonores et un système redondant permettant d’améliorer la disponibilité. On peut former les équipes sur des simulateurs durant la phase de construction, de manière à avoir du personnel opérationnel dès le démarrage. » Poma a d’autres projets en cours dont un téléphérique touristique en trois tronçons, d’une capacité de 5 700 personnes par heure et par sens en Chine. Et ce n’est pas fini, car l’intérêt pour ce mode de transport augmente : « J’ai traité cinq dossiers urbains en 12 ans, mais sur 2019 on a déjà cinq dossiers en cours », se félicite Denis Baud-Lavigne qui rappelle que Poma est capable de répondre à tous types de marché, de la conception/réalisation jusqu’au modèle où il apporte le financement.

 

Une réponse aux problématiques urbaines

Avec 20 à 25 % de parts de marché, l’autrichien Doppelmayr est leader mondial du transport par câble. Il est à l’origine du plus gros chantier de téléphérique urbain du monde à La Paz, en Bolivie. « Ce réseau de 34 km et 34 stations, achevé en 2019 transporte 300 000 personnes par jour, démontre qu’un système à câble fonctionne en centre-ville », indique Bernard Teiller, président-directeur général de Doppelmayr France qui précise qu’avec le câble on peut aller jusqu’à 5 000 personnes/heure, mais qu’un arrêt station divise ce débit par deux. Pour préparer les transports par câble de demain, le constructeur travaille sur un concept dont l’objet est de relier des zones rurales ou périurbaines à des zones denses en ville : « Nous avons fait cela en mix technologique, avec des câbles 3S qui amènent des voyageurs depuis les zones périphériques jusqu’à la zone urbaine, où le chariot est pris en charge par un système automoteur pour pouvoir circuler sur des rails suspendus, afin de pouvoir négocier des virages serrés. A chaque arrêt, il y a un système de recharge des chariots de moteur. On essaye de trouver des solutions pour répondre à toutes les problématiques urbaines. On est en encore au cas d’école et on continue de travailler pour améliorer ce projet en espérant qu’il pourra voir le jour, un jour », poursuit Bernard Teiller avant de lister quelques-unes des réalisations de Doppelmayr, comme le câble de Singapour où les téléphériques passent au 15e étage d’un immeuble, celui de Coblence, équipé de stations économiques se réduisant à un abri pour la pluie, ou encore le téléphérique en Russie qui permet de transporter aussi des véhicules jusqu’à 2,5 tonnes.

 

Des inventions plein ses cartons

Cela fait 60 ans que Denis Creissels, président de Creissels technologies travaille à trouver des solutions de transport par câble. Il a déposé 60 brevets. « Depuis dix ans, j’ai abandonné les stations de sport d’hiver pour voir ce que la technologie pouvait apporter au transport urbain, avec comme objectif de reconstituer au-dessus de la circulation les services du tram, en s’adaptant aux villes. Pour des villes comme Paris, où il est impossible d’installer de grosses stations et où il faut limiter les nuisances sonores, je propose une solution avec un câble porteur, silencieux et économique, pour qu’il puisse être accepté. J’ai renoncé au câble tracteur et je suis passé au véhicule autonome électrique connecté. J’ai déposé un brevet pour un téléphérique avec des roues motrices avec suspension asservie pour gommer les flèches et les passages des pylônes, ce qui lui permet d’aller deux fois plus vite qu’une télécabine. »

Pour pouvoir amorcer des virages, il a aussi déposé un brevet de quai de débarquement des passagers tournant, permettant à la cabine d’assurer une rotation sur cinq mètres de rayon.

 

De très nombreux avantages

Interrogés sur l’argument majeur de pertinence technique du câble, les différents constructeurs dressent une longue liste. Mathieu Boussoussou met en avant « sa capacité à franchir les obstacles », Nicolas Chapuis « l’extrême adaptabilité et la flexibilité du système. Chaque problématique a une solution en câble ». Denis Baud Lavigne vante « sa complémentarité sur un réseau », quant à Bernard Teiller, il souligne le fait que son installation ne demande que des micros chantiers, courts, ne gênant pas l’économie de la ville, mais aussi que ce système transporte 650 millions de personnes par an en France, quasiment sans accident. Denis Creissels ajoute « le câble porteur permet de construire une voie aérienne la plus transparente, la plus silencieuse et la plus économique, mais il faut que cela soit accepté par les gens habitants autour ». « C’est pourquoi il n’existe pas de produit sur étagère », poursuit Mathieu Boussoussou. D’où la nécessité, selon Bernard Teiller « de réaliser une analyse au départ pour faire le bon choix ».

Valérie Chrzavzez

Ewa

La reprise des circulations entre Montpellier et Béziers reportée au 25 novembre

Beziers Innondations

Le trafic n’a pas pu reprendre le 4 novembre, comme l’espérait la SNCF, sur la ligne Montpellier – Perpignan après les dégâts provoqués par les très fortes pluies qui se sont abattues les 22 et 23 octobre dans le Languedoc-Roussillon. Les travaux de remise en état des voies sont trop importants et devraient durer pas loin d’un mois de plus pour la partie Agde – Béziers la plus touchée.

La reprise des circulations est prévue au mieux le 25 novembre mais seulement sur une seule voie, la 2 (dans le sens Béziers – Sète – Montpellier). Toutefois, les trains venant de Montpellier pourront emprunter cette voie à contresens, pendant quelques jours, les installations le permettant à cet endroit de la ligne.

Pendant ce temps-là, les travaux se poursuivront sur la voie 1 (sens Montpellier – Béziers) qui sera rendue à la circulation le 2 décembre. Les deux premiers jours, la vitesse sera limitée à 40 km/h. Puis toutes les circulations, fret et voyageurs, pourront reprendre normalement. En moyenne, une centaine de trains empruntent chaque jour la portion de ligne Béziers – Montpellier dans les deux sens.

Si des dégâts ont été constatés dans tout le Languedoc, c’est dans la commune de Villeneuve-les-Béziers, (PK 436) à l’est de Béziers, en direction d’Agde, que l’ensemble du talus sous la voie a été emporté sur 400 m. À cet endroit, les rails et leurs traverses flottent dans l’air, enjambant des ravines profondes de 5 m. Il faudra donc reconstruire totalement la voie sur 1 kilomètre.

« C’est la sous-couche qui a été touchée, c’est-à-dire les fondations de la voie. Il faut donc déposer les voies, c’est-à-dire retirer le ballast, retirer les traverses et retirer les rails, et refaire une sous-couche », a détaillé la SNCF. 25 000 tonnes de remblai seront nécessaires. Une centaine d’hommes sont mobilisés pour refaire la voie, dont la moitié d’agents SNCF, qui travailleront en 3X8.

Ailleurs dans la région, la remise en état devrait être plus rapide. La SNCF annonçait une reprise du trafic TER entre Agde et Sète dès le 31 octobre, et entre Béziers – Neussargues, le 2 novembre.

Yann Goubin

Ewa

L’agglomération toulousaine prévoit un réseau express vélo de 370 kilomètres

Toulouse-Vélo

Le comité syndical de Tisséo a présenté en octobre 3 schémas directeurs visant à coordonner les plans d’actions prévus pour favoriser le vélo, la marche et le covoiturage dans l’agglomération toulousaine. Tisséo a tenu compte des deux réserves émises par la commission d’enquête publique sur le projet Mobilités 2020-2025-2030 sur l’insuffisance des investissements pour le vélo et la marche. « Ces deux réserves seront levées le 11 décembre, a indiqué Jean-Michel Lattes, président de Tisséo Collectivités. Le budget de 15 M€ par an initialement prévu pour le vélo va passer à plus de 25 M€, comme nous le demandait la commission d’enquête, et un schéma directeur piéton va être créé pour faciliter l’émergence d’une culture piétonne à l’échelle du territoire ».

Des réseaux cyclables de différents niveaux sont programmés, dont un Réseau Express Vélo de 370 km avec 13 lignes reliant les périphéries aux zones économiques et grands équipements. Quatre passerelles piétons-cycles vont être inaugurées avant Noël. Des services de location seront déployés dans certaines communes de la périphérie.

Quant au schéma directeur piéton, sans portée réglementaire ou juridique, il vise, entre autres, l’émergence d’outils numériques en faveur de la marche et le développement d’un « maillage piéton structuré » dans les projets et documents d’urbanisme.

L’élaboration du schéma directeur covoiturage enfin est destinée à poursuivre et développer de manière coordonnée les actions déjà menées par les acteurs du territoire.

Catherine Stern

Ewa

La ligne A du métro de Toulouse sera doublée en décembre

Quai de la station Jean Jaures

Démarrés en avril 2017, les travaux permettant aux rames de la ligne A du métro de passer de 26 à 52 mètres, sont en train de s’achever. Des essais nocturnes sont en cours (qui perturbent parfois la ligne en journée) et la marche à blanc est prévue les 10 et 11 novembre. Dès que les autorisations administratives seront délivrées par l’Etat, l’exploitation commerciale pourra démarrer courant décembre. Sa capacité sera augmentée de 20% avec quatre voitures accolées pouvant transporter 320 personnes au lieu de 160, mais une fréquence réduite de 1 minute 05 à 1 minute 50 en heure de pointe.

Ces travaux lourds de 180 M€ HT, menés sous maîtrise d’ouvrage déléguée à Tisséo-Ingénierie, ont nécessité l’interruption de l’exploitation pendant 35 jours deux étés de suite (2017 et 2018), et des fermetures anticipées en soirée. Il a fallu allonger à 52 mètres quatre stations sous-dimensionnées à la création en 1993, aménager les 18 stations et adapter le système VAL. La station Jean-Jaurès d’interconnexion avec la ligne B a aussi été réaménagée pour faciliter les flux voyageurs (80 000 personnes par jour) et créer un accès supplémentaire sur les futures ramblas en cours d’achèvement sur les allées Jean-Jaurès.

Ces travaux avaient été rendus nécessaires par le doublement de la fréquentation de la ligne (58 millions de personnes par an en 2016, soit 220 000 par jour, contre 27 millions à l’ouverture) et les reste-à-quai de plus en plus fréquents, mais aussi en prévision de la future hausse de fréquentation liée à la mise en service de la 3ème ligne, estimée entre 245 et 255 000 à l’horizon 2025. 22 rames de 26 mètres viendront compléter les 118 rames actuelles du réseau, dont 15 devraient entrer en exploitation en 2023.

Catherine Stern