Philippe Tabarot, le ministre des Transports, a dévoilé le 11 avril, un nouveau plan d’amélioration pour la ligne Paris – Clermont-Ferrand, qui connaît des dysfonctionnements récurrents. Il avait auparavant réuni à Clermont-Ferrand un comité de suivi des dessertes ferroviaires (CSDF), réunissant les plus hauts dirigeants de la SNCF : Jean-Pierre Farandou, le PDG du groupe, Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, Matthieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau. Alain Picard, directeur général de Caf France, y a également participé.
Le nouveau plan prévoit, dans un premier temps, d’améliorer la maintenance préventive des locomotives et de renforcer les équipes de maintenance par deux postes d’ingénieur au Technicentre de Paris-Rive Gauche à Ivry et à celui de Villeneuve Saint-Georges, chargés de l’entretien des locomotives de la ligne.
Il vient après un premier plan, en février 2024, qui a peiné à montrer son efficacité contre les pannes récurrentes des BB 26000, avec une recrudescence de celles-ci en début d’année 2025, « Les plans de fiabilisation successifs ciblent chacun des éléments défectueux. Nos investigations montrent que les pannes sont résolues, mais de nouveaux problèmes surviennent sur d’autres composants », explique SNCF Voyageurs.
Deux missions indépendantes
Les recherches de la SNCF pour trouver des locomotives de substitution ayant échoué, un groupe de travail extérieur va être chargé de rechercher des machines avec l’aide du cabinet suisse d’expertises SMA, spécialisé dans le transport et la mobilité qui contacteront les six ou sept loueurs européens de matériels de traction pour trouver des machines disponibles et compatibles avec l’infrastructure. Un deuxième groupe de travail s’occupera d’améliorer la prise en charge des voyageurs en cas d’incidents de longue durée. « Ces deux groupes présenteront leurs travaux fin juillet », indique le ministère des Transpors.
Des mesures sont également mises en place en faveur des voyageurs : 10 000 billets Paris – Clermont-Ferrand seront mis en vente à 19 euros en juin et une réduction du 10 % est prévue pour les forfaits 2025 des abonnés. Enfin, une indemnisation de 200 % s’appliquera en cas de retard de plus de trois heures.
Une étude pour réduire le trajet de 20 à 30 minutes
Des efforts sont pourtant engagés depuis plusieurs années pour améliorer la fiabilité de cette ligne mais la qualité n’est toujours pas au rendez-vous, a regretté le ministre des Transports. Depuis 2018, SNCF Réseau a ainsi investi 760 millions d’euros pour la régénération de l’infrastructure, ainsi que 130 millions d’euros pour des opérations de modernisation, financées par l’État et la région Auvergne-Rhône-Alpes, rappelle le ministère dans un communiqué. Par ailleurs, 365 millions d’euros ont été consacrés à l’acquisition de nouvelles rames Oxygène et les installations de maintenance de la ligne, Les nouvelles rames construites par Caf, qui doivent être mises en service fin 2027, laissent toutefois espérer une amélioration pour cette ligne longue de 419 kilomètres et empruntée chaque année par 1,9 million de voyageurs.
Pour aller plus loin, une étude sera prochainement lancée « pour définir les travaux nécessaires à une qualité de service optimale et évaluer la faisabilité d’un gain substantiel de temps, de l’ordre de 20 à 30 minutes« , indique encore le ministère. Les conclusions sont attendues en début d’année prochaine, avec des rapports intermédiaires à l’automne.